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Reçu aujourd’hui — 6 novembre 2025

L’algorithme d’offres d’emploi de Facebook est sexiste, selon la Défenseure des droits


6 novembre 2025 à 16:00
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L’algorithme d’offres d’emploi de Facebook est sexiste, selon la Défenseure des droits


Alors que la France interdit la distinction en fonction du genre dans la diffusion d’offres d’emploi, la Défenseure des droits constate le biais de genre du système de publicité d’offres d’emploi de Facebook. Meta remet en cause cette décision.

Dans une décision (.pdf) rendue le 10 octobre 2025, la Défenseure des droits « constate que le système mis en œuvre pour diffuser les offres d’emploi traite différemment les utilisateurs de la plateforme Facebook à raison de leur sexe et constitue une discrimination indirecte en lien avec le sexe ».

Ce faisant, elle recommande à Meta Irlande et Facebook France « de mettre en œuvre toute mesure de nature à garantir le caractère non discriminatoire de la dissuasion de publicités pour des offres d’emplois ».

« Nous sommes en désaccord avec cette décision et étudions nos options », a déclaré à Reuters ce 4 novembre un porte-parole du groupe.

Expérimentations sur le système publicitaire de Facebook

La décision de la Défenseure des droits fait suite à une action de la Fondation des Femmes, l’association Femmes Ingénieures et l’ONG Global Witness, qui avaient saisi l’institution et la CNIL en 2023.

Les trois entités avaient réalisé deux séries d’expériences en 2022 et 2023, pour tester le fonctionnement du système de publicité d’offres d’emploi de Facebook. En pratique, elles avaient rédigé plusieurs offres de manière neutre, pour des postes de secrétaire, pilote de ligne, auxiliaire de petite enfance, psychologue ou encore responsable d’une structure informatique.

Capture d’une publication de juin 2023 par la Fondation des femmes

L’expérimentation constatait qu’en France, une annonce pour un emploi de mécanicien ou mécanicienne avait été montrée dans 94 % des cas à des hommes, et seulement 6 % à des femmes. À l’inverse, une offre dédiée à un emploi dans la petite enfance a été montrée dans 93 % des cas à des femmes.

Quand bien même les effectifs varient selon le genre et la profession sur le terrain, le principe d’égal accès des femmes et des hommes à l’emploi est inscrit dans la Constitution française comme dans les textes européens. La non-mixité de fait qui subsiste dans certaines catégories d’emploi explique en partie la persistance des écarts de revenus entre les femmes et les hommes, les premières se trouvant généralement cantonnées aux emplois les moins bien rémunérés.

C’est précisément pour éviter la reproduction des inégalités sur le marché du travail que la loi française interdit de faire une distinction en fonction du genre dans les offres d’emploi, rappellent les associations.

Une première en Europe

Outre la France, Global Witness a réalisé l’expérience aux Pays-Bas, en Inde, en Irlande, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni, et constaté que 91 % des personnes à qui les offres d’emplois en informatique avaient été montrées étaient des hommes. 79 % de celles à qui les offres pour le soin aux enfants étaient présentées étaient des femmes.

La décision de la Défenseure des droits n’est pas contraignante. Pour autant, « cela semble être la première fois qu’un régulateur européen décide que l’algorithme d’une plateforme de réseau social discrimine en fonction du genre, ce qui représente un véritable pas en avant dans la mise en conformité de ces acteurs avec la loi en vigueur », écrivent, dans un communiqué conjoint, Global Witness, la Fondation des Femmes et l’association Femmes Ingénieures.

L’algorithme d’offres d’emploi de Facebook est sexiste, selon la Défenseure des droits


6 novembre 2025 à 16:00
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Alors que la France interdit la distinction en fonction du genre dans la diffusion d’offres d’emploi, la Défenseure des droits constate le biais de genre du système de publicité d’offres d’emploi de Facebook. Meta remet en cause cette décision.

Dans une décision (.pdf) rendue le 10 octobre 2025, la Défenseure des droits « constate que le système mis en œuvre pour diffuser les offres d’emploi traite différemment les utilisateurs de la plateforme Facebook à raison de leur sexe et constitue une discrimination indirecte en lien avec le sexe ».

Ce faisant, elle recommande à Meta Irlande et Facebook France « de mettre en œuvre toute mesure de nature à garantir le caractère non discriminatoire de la dissuasion de publicités pour des offres d’emplois ».

« Nous sommes en désaccord avec cette décision et étudions nos options », a déclaré à Reuters ce 4 novembre un porte-parole du groupe.

Expérimentations sur le système publicitaire de Facebook

La décision de la Défenseure des droits fait suite à une action de la Fondation des Femmes, l’association Femmes Ingénieures et l’ONG Global Witness, qui avaient saisi l’institution et la CNIL en 2023.

Les trois entités avaient réalisé deux séries d’expériences en 2022 et 2023, pour tester le fonctionnement du système de publicité d’offres d’emploi de Facebook. En pratique, elles avaient rédigé plusieurs offres de manière neutre, pour des postes de secrétaire, pilote de ligne, auxiliaire de petite enfance, psychologue ou encore responsable d’une structure informatique.

Capture d’une publication de juin 2023 par la Fondation des femmes

L’expérimentation constatait qu’en France, une annonce pour un emploi de mécanicien ou mécanicienne avait été montrée dans 94 % des cas à des hommes, et seulement 6 % à des femmes. À l’inverse, une offre dédiée à un emploi dans la petite enfance a été montrée dans 93 % des cas à des femmes.

Quand bien même les effectifs varient selon le genre et la profession sur le terrain, le principe d’égal accès des femmes et des hommes à l’emploi est inscrit dans la Constitution française comme dans les textes européens. La non-mixité de fait qui subsiste dans certaines catégories d’emploi explique en partie la persistance des écarts de revenus entre les femmes et les hommes, les premières se trouvant généralement cantonnées aux emplois les moins bien rémunérés.

C’est précisément pour éviter la reproduction des inégalités sur le marché du travail que la loi française interdit de faire une distinction en fonction du genre dans les offres d’emploi, rappellent les associations.

Une première en Europe

Outre la France, Global Witness a réalisé l’expérience aux Pays-Bas, en Inde, en Irlande, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni, et constaté que 91 % des personnes à qui les offres d’emplois en informatique avaient été montrées étaient des hommes. 79 % de celles à qui les offres pour le soin aux enfants étaient présentées étaient des femmes.

La décision de la Défenseure des droits n’est pas contraignante. Pour autant, « cela semble être la première fois qu’un régulateur européen décide que l’algorithme d’une plateforme de réseau social discrimine en fonction du genre, ce qui représente un véritable pas en avant dans la mise en conformité de ces acteurs avec la loi en vigueur », écrivent, dans un communiqué conjoint, Global Witness, la Fondation des Femmes et l’association Femmes Ingénieures.

Frédéric Merlin, le jeune entrepreneur pressé qui a permis à Shein d’ouvrir son premier magasin

A 34 ans, le propriétaire du BHV a bâti un mini-empire dans l’immobilier de commerce. Autant il a séduit par son audace, autant son association avec le géant de la fast-fashion apparaît comme le coup de trop.

© RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

Frédéric Merlin, directeur de la Société des grands magasins (SGM), pendant l’ouverture de la boutique Shein au BHV, à Paris, le 5 novembre 2025.

EN DIRECT, Liban : Israël assume de continuer à bombarder le pays, malgré le cessez-le-feu de fin 2024 : « Nous ne permettrons pas au Hezbollah de se reconstruire »

L’armée israélienne a mené des attaques dans le sud du Liban contre des « cibles militaires du Hezbollah ». « Israël continuera à défendre toutes ses frontières et nous continuons à insister sur la pleine application de l’accord de cessez-le-feu », a justifié une porte-parole du gouvernement. Dans la matinée de jeudi, le Hezbollah a affirmé son « droit légitime » à se défendre.

© MAHMOUD ZAYYAT/AFP

Des soldats libanais et des habitants se tiennent sur le site d’une frappe aérienne israélienne, à Toura, dans le sud du Liban, le 6 novembre 2025.

Derrière les efforts de la France pour rapatrier les deux ex-otages français Cécile Kohler et Jacques Paris, le scénario du troc

Relâché après trois ans et demi de détention à Téhéran, le couple a l’interdiction de sortir du territoire iranien. Son retour semble suspendu au sort de Mahdieh Esfandiari, une Iranienne vivant en France, poursuivie pour promotion du terrorisme.

© ATTA KENARE/AFP

Des forces de sécurité iraniennes devant l’ambassade de France à Téhéran, le 21 octobre 2025.

Le plan du cimentier Vicat pour capturer le CO₂ de son usine en Isère puis le stocker en mer Adriatique

Plus grande cimenterie en France, l’usine de Montalieu-Vercieu prévoit de piéger et d’acheminer 1,2 million de tonnes de carbone liquéfié par an au large de Ravenne, en Italie.

© BERTRAND STOFLETH POUR « LE MONDE »

Tour de préchauffage de la cimenterie Vicat, à Montalieu-Vercieu (Isère), le 1ᵉʳ octobre 2025.

En Ligue Europa, la rencontre Aston Villa - Maccabi Tel-Aviv dans un contexte particulièrement tendu

La question de la présence à Birmingham des supporteurs du seul club israélien engagé en Coupe d’Europe de football cette saison a été au cœur d’une polémique au Royaume-Uni. Le Maccabi a finalement renoncé à mettre en vente ses places visiteurs.

© Giannis Papanikos / AP

Les supporteurs du Maccabi Tel-Aviv, lors du match de Ligue Europa contre le PAOK Salonique, au stade de Toumba (Grèce), le 24 septembre 2025.

A Bagdad, les skateuses imposent leurs figures : « Une femme qui fait du skate, ça reste mal perçu »

Le collectif Bagdad Skate Girls rassemble des jeunes sportives qui sillonnent les rues et les parcs de la capitale irakienne sur leurs planches. Une façon, non sans risques, de revendiquer leur présence dans l’espace public alors que le droit des femmes pourrait encore reculer en Irak à la suite des législatives du 11 novembre.

© Charles Thiéfaine pour M Le magazine du Monde

Dania Al-Moussawi, au skatepark de Bagdad, le 24 octobre 2025.

Au Soudan, les paramilitaires annoncent leur accord pour une trêve humanitaire, immédiatement rejetée par l’armée

Les Forces de soutien rapide (FSR) ont approuvé, jeudi, une proposition de trêve humanitaire proposée par les Etats-Unis et des pays arabes « afin de faire face aux conséquences humanitaires catastrophiques de la guerre ».

© Mohamed Jamal / REUTERS

Des Soudanais déplacés et blessés, ayant fui les violences à El-Fasher, reçoivent des soins dans une clinique de fortune gérée par Médecins sans frontières, à Tawila, dans le Darfour du Nord, au Soudan, le 3 novembre 2025.
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