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Reçu aujourd’hui — 6 novembre 2025

L’arrivée de Rust dans APT provoque des débats dans la communauté Debian

6 novembre 2025 à 08:30
L’arrivée de Rust dans APT provoque des débats dans la communauté Debian

L’un des développeurs de Debian a annoncé l’inclusion prochaine de code en Rust dans le gestionnaire APT. La décision reflète une volonté de renforcer la sécurité du composant, mais soulève de nombreuses questions et critiques.

Comme nous l’avons vu récemment à travers notre interview de Sylvestre Ledru, directeur de l’ingénierie chez Mozilla, le langage Rust s’insinue partout. Ses performances et ses mécanismes de sûreté de la mémoire en font la nouvelle coqueluche de bon nombre d’entreprises pour la programmation système.

Du Rust dans APT

Dans la sphère Linux, son arrivée provoque davantage de remous, avec des débats relatifs à son utilisation dans le noyau. Dans Debian, le développeur Julian Andres Klode a publié le soir d’Halloween un message important :

« Je prévois d’introduire des dépendances Rust et du code Rust dans APT, au plus tôt en mai 2026. Cela concernera dans un premier temps le compilateur Rust, la bibliothèque standard et l’écosystème Sequoia. Notre code d’analyse des fichiers .deb, .ar et .tar, ainsi que le code de vérification des signatures HTTP, bénéficieraient particulièrement de l’utilisation de langages sécurisés en mémoire et d’une approche plus rigoureuse des tests unitaires. Si vous maintenez un port sans chaîne d’outils Rust fonctionnelle, veuillez vous assurer qu’il en dispose dans les six prochains mois, ou supprimez le port. Il est important pour l’ensemble du projet de pouvoir aller de l’avant et de s’appuyer sur des outils et des technologies modernes, sans être freiné par la tentative d’adapter des logiciels modernes à des appareils informatiques rétro »

Dans le courant de l’année prochaine, le gestionnaire de paquet APT va donc commencer à intégrer du code en Rust. Autrement dit, Debian elle-même aura une exigence stricte sur la prise en charge du langage sur toutes les architectures.

Critiques et inquiétudes

Pour les utilisateurs de la distribution, cela ne devrait rien changer. Pour les développeurs en revanche, il y aura des travaux plus ou moins importants, car il faudra prévoir une chaine de compilation Rust fonctionnelle en plus des outils traditionnels comme GCC. En clair, la complexité va monter d’un cran, notamment sur les architectures moins courantes où le langage n’est pas bien supporté.

Pourquoi ce problème ? Parce que le compilateur Rust repose sur l’infrastructure LLVM, quand l’immense majorité des compilations dans les systèmes Linux sont effectuées avec GCC. Si LLVM présente certains avantages (comme la compilation Just-in-time), il est également supporté par un plus petit nombre d’architectures, contrairement à GCC qui est plus ancien, plus éprouvé et présent pratiquement partout.

Dans les commentaires de Phoronix, on peut lire différentes inquiétudes au sujet de cette annonce. La principale est qu’en l’absence de compilateur Rust sur une partie des architectures supportées par Debian, la distribution risque de perdre son côté « universel » à sa prochaine itération majeure. Certains commentaires mettent aussi en avant la fiabilité éprouvée de GCC, qui correspond à la philosophie de Debian de ne pas bondir sur les dernières technologies, privilégiant la plus grande stabilité possible.

Citons également le poids : le compilateur Rust et sa chaine d’outils sont plus volumineux que GCC et sa compilation est plus lente, ce qui pourrait poser problème pour les systèmes embarqués et des configurations plus anciennes. D’autres encore s’inquiètent d’une dépendance accrue envers l’écosystème Rust et ses binaires précompilés, créant des interrogations sur la sécurité et l’auditabilité du code.

L’arrivée de Rust dans APT provoque des débats dans la communauté Debian

6 novembre 2025 à 08:30
L’arrivée de Rust dans APT provoque des débats dans la communauté Debian

L’un des développeurs de Debian a annoncé l’inclusion prochaine de code en Rust dans le gestionnaire APT. La décision reflète une volonté de renforcer la sécurité du composant, mais soulève de nombreuses questions et critiques.

Comme nous l’avons vu récemment à travers notre interview de Sylvestre Ledru, directeur de l’ingénierie chez Mozilla, le langage Rust s’insinue partout. Ses performances et ses mécanismes de sûreté de la mémoire en font la nouvelle coqueluche de bon nombre d’entreprises pour la programmation système.

Du Rust dans APT

Dans la sphère Linux, son arrivée provoque davantage de remous, avec des débats relatifs à son utilisation dans le noyau. Dans Debian, le développeur Julian Andres Klode a publié le soir d’Halloween un message important :

« Je prévois d’introduire des dépendances Rust et du code Rust dans APT, au plus tôt en mai 2026. Cela concernera dans un premier temps le compilateur Rust, la bibliothèque standard et l’écosystème Sequoia. Notre code d’analyse des fichiers .deb, .ar et .tar, ainsi que le code de vérification des signatures HTTP, bénéficieraient particulièrement de l’utilisation de langages sécurisés en mémoire et d’une approche plus rigoureuse des tests unitaires. Si vous maintenez un port sans chaîne d’outils Rust fonctionnelle, veuillez vous assurer qu’il en dispose dans les six prochains mois, ou supprimez le port. Il est important pour l’ensemble du projet de pouvoir aller de l’avant et de s’appuyer sur des outils et des technologies modernes, sans être freiné par la tentative d’adapter des logiciels modernes à des appareils informatiques rétro »

Dans le courant de l’année prochaine, le gestionnaire de paquet APT va donc commencer à intégrer du code en Rust. Autrement dit, Debian elle-même aura une exigence stricte sur la prise en charge du langage sur toutes les architectures.

Critiques et inquiétudes

Pour les utilisateurs de la distribution, cela ne devrait rien changer. Pour les développeurs en revanche, il y aura des travaux plus ou moins importants, car il faudra prévoir une chaine de compilation Rust fonctionnelle en plus des outils traditionnels comme GCC. En clair, la complexité va monter d’un cran, notamment sur les architectures moins courantes où le langage n’est pas bien supporté.

Pourquoi ce problème ? Parce que le compilateur Rust repose sur l’infrastructure LLVM, quand l’immense majorité des compilations dans les systèmes Linux sont effectuées avec GCC. Si LLVM présente certains avantages (comme la compilation Just-in-time), il est également supporté par un plus petit nombre d’architectures, contrairement à GCC qui est plus ancien, plus éprouvé et présent pratiquement partout.

Dans les commentaires de Phoronix, on peut lire différentes inquiétudes au sujet de cette annonce. La principale est qu’en l’absence de compilateur Rust sur une partie des architectures supportées par Debian, la distribution risque de perdre son côté « universel » à sa prochaine itération majeure. Certains commentaires mettent aussi en avant la fiabilité éprouvée de GCC, qui correspond à la philosophie de Debian de ne pas bondir sur les dernières technologies, privilégiant la plus grande stabilité possible.

Citons également le poids : le compilateur Rust et sa chaine d’outils sont plus volumineux que GCC et sa compilation est plus lente, ce qui pourrait poser problème pour les systèmes embarqués et des configurations plus anciennes. D’autres encore s’inquiètent d’une dépendance accrue envers l’écosystème Rust et ses binaires précompilés, créant des interrogations sur la sécurité et l’auditabilité du code.

La Cour des comptes épingle la gestion du Louvre et ses choix de préférer les acquisitions à la sécurité

Dans un rapport publié jeudi et rédigé avant le cambriolage du 19 octobre, les magistrats de la Rue Cambon estiment que les directions successives du musée ont privilégié des projets plus visibles au détriment des urgences de rénovation et de sûreté.

© AXELLE DE RUSSÉ POUR « LE MONDE »

Notre sélection de livres cette semaine : « Alice », « La Société ouverte et ses ennemis », « Le Grand Horizon »…

Chaque jeudi, la rédaction du « Monde des livres » vous propose ses choix littéraires. Aujourd’hui, le retour en majesté d’« Alice », de Lewis Carroll, avec une édition bilingue et illustrée dans « La Pléiade ».

Attaque à la voiture bélier sur l’île d’Oléron : la vie des deux blessés graves n’est plus menacée, selon Laurent Nuñez

Alors que l’enquête se poursuit, les investigations s’attachent à comprendre le rôle de la récente radicalisation du suspect dans le passage à l’acte sur l’île d’Oléron.

© STÉPHANE MAHÉ / REUTERS

Les enquêteurs travaillent autour d’une voiture brûlée, celle qui a percuté des piétons et des cyclistes, à Saint-Pierre-d’Oléron (Charente-Maritime), le 5 novembre 2025.

L’ouverture du magasin Shein parisien met le bazar au BHV, entre cohue, déception et manifs d’opposants

Le grand magasin de la place de l’Hôtel de ville de Paris a inauguré, mercredi, son étage dévolu à l’enseigne d’e-commerce, encadré par un dispositif sécuritaire impressionnant. Son propriétaire s’apprête à ouvrir des espaces équivalents dans cinq autres villes françaises.

© RAFAEL YAGHOBZADEH POUR « LE MONDE »

Des clients de la marque Shein, avant l’ouverture de la boutique au BHV, à Paris, le 5 novembre 2025.

Municipales 2026 : à Bourg-en-Bresse, l’« union des droites » se fait derrière un candidat Reconquête !

Candidat zemmouriste lors des législatives de 2022, Benoît de Boysson mènera une équipe composée d’élus Les Républicains (LR). Cette initiative locale suscite des remous internes dans le parti, dont la direction n’a pas investi cette liste, mais ne l’a pas condamnée non plus.

© Catherine AULAZ/« LE PROGRES »/MAXPPP

Benoît de Boysson, membre du conseil national de Reconquête ! et candidat à la mairie de Bourg-en-Bresse, à Bourg-en-Bresse, le 30 janvier 2024.

EN DIRECT, Gaza : les Etats-Unis veulent soumettre au Conseil de sécurité de l’ONU une résolution prévoyant le déploiement d’une force internationale

La mission américaine aux Nations unies a annoncé mercredi avoir présenté un projet de résolution destinée à soutenir le plan de paix de Donald Trump à Gaza aux dix membres élus du Conseil ainsi qu’à l’Egypte, au Qatar, aux Emirats arabes unis, à l’Arabie saoudite et à la Turquie.

© NIR ELIAS / REUTERS

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« Le Bateau de marbre blanc », de Mikhaïl Chichkine : un vade-mecum du rebelle russe

Avec ce recueil d’essais, l’écrivain en exil invite à reconsidérer les grands auteurs et artistes de Russie en flambeaux de la résistance à Poutine.

© Juliette ROBERT/HAYTHAM-REA

Place Pouchkine, à Moscou, en 2012. La police en empêche l’accès aux opposants à Vladimir Poutine.
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