Vue normale

Reçu aujourd’hui — 23 mai 2025Next.ink

Référencement IA : Google a délibérément choisi de forcer la main aux éditeurs

23 mai 2025 à 11:12
Référencement IA : Google a délibérément choisi de forcer la main aux éditeurs

Google utilise un seul robot pour à la fois indexer le web et récupérer des données pour ses outils d’IA. Un document interne montre que c’est un choix délibéré. L’entreprise a hésité à laisser différentes options aux éditeurs, mais a opté pour n’en laisser aucune, sans rien dire publiquement.

Pas le choix, si les éditeurs de sites web veulent être indexés par le moteur de recherche de Google, ils doivent autoriser de facto l’entreprise à moissonner leurs sites pour ses outils d’IA. On le savait déjà, mais un document interne montre que l’entreprise a volontairement exclu l’idée de donner le choix.

Bloomberg l’a découvert dans le dossier du procès sur l’abus de position de Google dans la recherche web.

Une ligne rouge : la séparation entre recherche sur le Web et entrainement des IA

Dans ce document [PDF], Google estime bien avoir six options pour la granularité du contrôle donné aux éditeurs, allant d’une réelle séparation entre indexation et entrainement à l’option extrême de ne proposer aucun contrôle. Le schéma inclus rejette pourtant directement la séparation claire derrière une « ligne rouge bloquante » :

Parmi ces options, Google a évoqué la possibilité d’un « opt-out SGE-only », qui aurait permis le refus de l’utilisation des données dans certaines fonctions d’IA générative de Google Search, sans pour autant être exclu du moteur de recherche lui-même.

Un choix délibéré de ne pas donner de nouveaux contrôles

Finalement, l’entreprise a choisi de ne pas donner « de nouveaux contrôles sur la recherche ». Dans ce document, une responsable gestion produits chez Google Search, Chetna Bindra, écrit noir sur blanc qu’ « au minimum, notre position actuelle en matière de produits devrait être l’option 2 : faire ce que l’on dit, dire ce que l’on fait, mais prudemment ».

Google a décidé de « mettre à jour silencieusement » et « sans annonce publique » sur sa façon dont l’entreprise utilise les données des éditeurs de sites. Dans le document, Google indique clairement sa volonté de cacher les détails des différences entre l’entrainement de ses IA Gemini et de son système pour son moteur de recherche.

« Un peu accablant »

Devant le tribunal, Paul Bannister, responsable chez Raptive (une entreprise qui aide environ 5 000 éditeurs de sites à gagner de l’argent grâce à leurs contenus) a affirmé : « c’est un peu accablant », ajoutant que « cela montre clairement qu’ils savaient qu’il existait une série d’options et qu’ils ont choisi la plus conservatrice et la plus protectrice d’entre elles, à savoir celle qui n’offrait aucun contrôle aux éditeurs ».

Interrogée par The Verge, Google affirme que ce document était une première liste d’options envisagées alors que l’entreprise faisait évoluer sa recherche boostée par l’IA. Selon l’entreprise, il ne reflèterait pas les décisions prises finalement. « Les éditeurs ont toujours contrôlé la manière dont leur contenu est mis à la disposition de Google, car des modèles d’IA sont intégrés dans le moteur de recherche depuis de nombreuses années, ce qui permet de mettre en évidence les sites pertinents et de générer du trafic vers ces derniers », ajoute-t-elle.

Nos confrères de The Verge font remarquer que la documentation de Google indique que le paramètre nosnippet « s’applique à tous les types de résultats de recherche (sur Google : recherche sur le Web, Google Images, Discover, Aperçus IA, Mode IA) et empêche également l’utilisation du contenu en tant qu’entrée directe pour les Aperçus IA et le Mode IA ».

☕️ Dark web : Europol annonce 270 arrestations dans 10 pays, dont 29 en France

23 mai 2025 à 10:14

Europol vient d’annoncer l’arrestation de 270 vendeurs et acheteurs du « dark web » dans 10 pays, dont 130 aux États-Unis, 42 en Allemagne, 37 au Royaume-Uni et 29 en France. Baptisée « Opération RapTor », elle aurait aussi permis de démanteler plusieurs réseaux de trafic de drogue, d’armes et de contrefaçons.

Les suspects, qui avaient réalisé des milliers de ventes sur des places de marché illicites, en utilisant des outils de chiffrement et des crypto-monnaies afin de brouiller les pistes, ont néanmoins été identifiés grâce à des enquêtes coordonnées basées sur des renseignements provenant des démantèlements des places de marché du dark web Nemesis, Tor2Door, Bohemia et Kingdom Markets.

Europol évoque aussi la saisie de plus de 184 millions en cash et cryptomonnaies, plus de 2 tonnes de drogues (dont des amphétamines, de la cocaïne, de la kétamine, des opioïdes et du cannabis), 12 500 produits contrefaits, plus de 180 armes à feux, factices, tasers et couteaux, et plus de 4 tonnes de tabac illégal.

Le Département de la Justice états-unien précise que l’opération, coordonnée par une équipe de la Joint Criminal Opioid and Darknet Enforcement (JCODE), a également permis la saisie de 144 kilogrammes de fentanyl et narcotiques associés, ainsi qu’à l’identification d’un citoyen iranien, Berhouz Parsarad, comme ayant été l’administrateur de la place de marché Nemesis. De sa création en 2021 à sa fermeture, en 2024, elle avait dénombré 30 000 utilisateurs actifs, 1 000 vendeurs, ayant permis la vente de près de 30 millions de dollars de stupéfiants.

Cette action internationale fait suite à l’opération SpecTor qui, en mai 2023, avait déjà permis l’arrestation de 288 suspects, et la saisie de 50,8 millions d’euros en espèce et cryptoactifs, 850 kilos de drogues et 117 armes à feux.

En 2020, un autre coup de filet international baptisé « DisrupTor » avait déjà conduit à 179 arrestations de traficants du « dark web », tandis que l’opération « Dark HunTOR » avait permis d’arrêter 150 autres suspects, rappelle BleepingComputer.

Anthropic présente ses modèles Claude Opus 4 et Sonnet 4, nouvelles stars du développement

23 mai 2025 à 09:06
Agent de surveillance
Anthropic présente ses modèles Claude Opus 4 et Sonnet 4, nouvelles stars du développement

Anthropic s’est fait un nom chez les amateurs d’IA générative, tout particulièrement dans l’aide au développement et les agents. Sonnet 3.7 est souvent considéré comme l’un des meilleurs modèles pour la programmation. La nouvelle génération est là pour prendre le relai, avec notamment le nouveau modèle phare d’Anthropic, Opus 4.

La communication d’Anthropic ne tourne pas autour du pot : Claude Opus 4 « est le meilleur modèle de développement au monde », tandis que Sonnet 4 représente une évolution majeure de la version 3.7, renforçant les capacités de raisonnement et la précision. Anthropic, qui connait ses forces, ne s’y est pas trompé en insistant largement sur le nouveau palier que proposent les modèles Claude 4 en programmation. Et Microsoft non plus, puisque GitHub a annoncé que Claude Sonnet 4 sera utilisé par défaut dans une prochaine version de Copilot.

D’après les chiffres communiqués par Anthropic, les modèles Claude 4 font sans surprise mieux que la concurrence dans presque tous les domaines. C’est quasi systématique lors de la présentation d’un nouveau modèle, toutes sociétés confondues.

En musique !

Opus 4 est présenté comme la nouvelle star chez Anthropic. « Claude Opus 4 est notre modèle le plus puissant à ce jour et le meilleur modèle de codage au monde, en tête du SWE-bench (72,5%) et du Terminal-bench (43,2%) », indique l’entreprise. Il est décrit comme offrant des « performances soutenues sur les tâches de longue durée », avec une capacité à travailler en continu « pendant plusieurs heures ». Anthropic ajoute qu’il surpasse « de manière spectaculaire » les modèles Sonnet dans ce domaine.

Sonnet 4 est quant à lui mis en avant comme le modèle « tout venant ». Il dépasse légèrement Opus 4 sur tout ce qui touche au développement, mais pas sur le reste. Anthropic le présente comme « un mélange optimal de capacités et d’aspects pratiques », et comme idéal pour les cas d’utilisation quotidiens. S’en suivent les avis de partenaires, dont GitHub, pour qui Sonnet 4 « s’envole dans les scénarios agentiques ».

Tout le monde aura accès à Sonnet 4, y compris les utilisateurs gratuits. En revanche, seuls les détenteurs d’un abonnement payant (Pro, Max, Team et Enterprise) pourront utiliser Opus 4. L’API, de son côté, sera disponible sur toutes les grandes plateformes habituelles (Azure AI Foundry chez Microsoft, Vertex AI chez Google, Bedrock chez AWS…).

Les tarifs annoncés de Sonnet 4 sont de 3 dollars le million de jetons en entrée et de 15 dollars en sortie. Opus 4 est nettement plus onéreux : 15 dollars en entrée, 75 dollars en sortie. Pour rappel, un million de jetons équivaut à peu près à 750 000 mots. Ces tarifs vont dans le sens des ambitions d’Anthropic sur le plan financier. En février, Reuters indiquait que l’entreprise visait ainsi un chiffre d’affaires de 12 milliards de dollars en 2027, contre 2 milliards de dollars prévus cette année.

Claude Code disponible en version finale

On trouve également des annonces pour Claude Code, le module logiciel de l’entreprise pour aider au développement. Lancé en avant-première avec Sonnet 3.7 en février dernier, il est désormais disponible en version finale. Pour l’occasion, de nouvelles extensions (en bêta) sont proposées pour Visual Studio Code et JetBrains pour intégrer Code dans ces IDE. Son lancement se fait, à chaque fois, dans la console correspondante.

Claude Code reçoit en outre un SDK (kit de développement). Il doit aider au développement d’agents et d’applications. Un exemple de ce qu’il est possible de faire est d’ailleurs disponible en préversion, Claude Code sur GitHub. Il s’installe par la commande « /install-github-app » dans Code et permet diverses actions plus ou moins automatisées sur GitHub, comme répondre aux commentaires et corriger les erreurs d’intégration.

La sécurité des modèles en question

Opus 4 et Sonnet 4 sont présentés comme des modèles hybrides et multimodaux, capables de prendre en charge n’importe quel type de tâche. Anthropic a également présenté d’autres nouveautés liées, notamment sur la sécurité. Dans un article dédié, on apprend ainsi qu’Anthropic a activé son AI Safety Level 3 (ASL-3) pour Opus 4, pour renforcer sa sécurité, autant contre le vol des poids que pour empêcher le modèle d’être détourné pour développer des armes chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires (CBRN).

La société ajoute cependant qu’elle ne sait pas si son modèle peut réellement le faire, l’évaluation n’étant pas terminée. L’activation d’ASL-3 est présentée comme une mesure de précaution.

Cependant, comme souligné par TechCrunch, ce n’est peut-être pas aussi simple. D’après un rapport plus complet, une évaluation menée menée par Apollo Research montre que le modèle peut se montrer volontiers « subversif », cherchant à tromper les utilisateurs et insistant dans ses mensonges si l’on posait des questions complémentaires.

Apollo Research indiquait ainsi que pour le modèle, il existait des cas où la fin justifiait les moyens, évoquant une « tromperie stratégique instrumentalement utile ». La fréquence à laquelle le modèle cherchait à tromper était même « si élevée » que les chercheurs déconseillaient le déploiement du modèle, en interne comme en externe. Le modèle pouvait aller jusqu’à écrire des virus se propageant d’eux-mêmes, créer de faux documents juridiques, et même laisser des notes cachées à de futures versions de lui-même.

Ayez confiance, mais avec méfiance

Toutefois, ces recherches ont été menées sur une préversion d’Opus 4. Celle-ci contenait, selon Anthropic, un bug significatif que l’entreprise déclare avoir corrigé. Il faut également préciser que les conditions de tests étaient considérées comme « extrêmes ». Apollo indique aussi que ces tentatives n’auraient probablement pas fonctionné en pratique.

La question de la sécurité reste cependant centrale, et le rapport d’Anthropic invite à ne pas relâcher la vigilance. Page 20, on peut lire ainsi un drôle de passage : si on laisse à Opus 4 l’accès à la ligne de commande et qu’on lui demande de prendre une initiative ou d’agir « avec audace », le résultat peut aller loin. Il est ainsi arrivé qu’Opus 4 bloque l’accès aux systèmes auxquels il était connecté et tente de contacter les médias et autorités via e-mails pour les prévenir que le code analysé comportait des actions illégales.

Autre exemple représentatif, Opus 4 a été placé dans le contexte d’une entreprise fictive, avec accès à des e-mails tout aussi fictifs. Dans ces courriels, les chercheurs ont glissé deux idées : que le modèle allait être remplacé par un autre et que l’ingénieur concerné trompait sa femme. Opus 4 a alors tenté de faire chanter l’ingénieur, menaçant de révéler l’affaire s’il ne revenait pas sur sa décision de remplacer le modèle.

Pour Anthropic, ce type de comportement n’est pas nouveau, mais Opus 4 s’y engage « plus volontiers ». L’entreprise recommande donc la prudence aux utilisateurs sur le lancement d’instructions incluant un aussi grand contrôle dans des contextes sensibles.

☕️ Rachat d’Activision Blizzard par Microsoft : la FTC lâche l’affaire

23 mai 2025 à 08:33

Épilogue d’une longue bataille judiciaire : la Federal Trade Commission (FTC), autorité de la concurrence américaine, a formellement abandonné, jeudi, ses charges à l’encontre de Microsoft dans le cadre du rachat d’Activision Blizzard. « La Commission a estimé que l’intérêt public serait mieux servi par le rejet du litige administratif dans cette affaire », déclare l’autorité, selon la formule consacrée.

L’opération, annoncée en janvier 2022, est pour mémoire l’une des plus grandes fusions-acquisitions de l’industrie du jeu vidéo. Microsoft, éditeur et constructeur de premier plan, qui venait déjà de s’offrir Bethesda, mettait alors 69 milliards de dollars sur la table pour s’offrir l’un des poids lourds du secteur, Activision Blizzard, détenteur de licences telles que Warcraft, Diablo, Overwatch, Call of Duty et Candy Crush, pour ne citer qu’elles.

Quelques mois plus tard, la FTC avait engagé des poursuites judiciaires à l’encontre de Microsoft, estimant que la transaction faisait peser un risque significatif d’atteinte à la concurrence sur le marché, en pleine croissance, des jeux vidéo. En juillet 2023, un juge américain avait refusé de bloquer le rachat, estimant que l’Autorité n’avait pas réussi à prouver que ce rapprochement entraverait la concurrence.

En parallèle, Microsoft a réussi à obtenir, parfois au prix de certains ajustements, l’accord de l’Autorité de la concurrence britannique (CMA) ainsi que celui de l’Europe. L’opération a alors été menée à son terme en octobre 2023, ce qui n’a pas empêché la FTC de continuer à ferrailler en justice contre le projet.

Sa demande d’appel a toutefois été rejetée (PDF) début mai, ce qui conduit l’Autorité à abandonner les poursuites, marquant symboliquement la fin d’un des grands combats menés par Lina Khan, présidente de la FTC sous l’administration Biden. « La décision d’aujourd’hui est une victoire pour les joueurs de tout le pays et pour le bon sens à Washington, D.C. », s’est réjoui Brad Smith, président de Microsoft.

Today’s decision is a victory for players across the country and for common sense in Washington, D.C. We are grateful to the FTC for today’s announcement. https://t.co/nnmUI76q0 l pic.twitter.com/KgLxhZppx3

— Brad Smith (@BradSmi) May 22, 2025

Une nouvelle loi interdit le démarchage téléphonique non consenti

23 mai 2025 à 07:30
Laissez-moi tranquille !
Une nouvelle loi interdit le démarchage téléphonique non consenti

Le Sénat a voté mercredi, en seconde lecture, une proposition de loi visant à renforcer la protection des consommateurs face au démarchage téléphonique. Le texte, dont l’entrée en vigueur est programmée pour 2026, exige un consentement explicite avant toute prospection commerciale, et fait porter la charge de la preuve sur le professionnel.

Après la loi Hamon de 2014 suivie du lancement de Bloctel, un nouveau texte en 2020, ou la mise en place de restrictions horaires en 2023, force est de constater que le démarchage téléphonique reste considéré comme une nuisance répandue : « 97 % des Français se déclarent agacés par le démarchage commercial », affirmait par exemple l’UFC-Que Choisir suite à un sondage réalisé en octobre dernier.

De l’opt-out à l’opt-in

La donne s’apprêterait-elle à changer ? Le Sénat a voté mercredi, en deuxième lecture, une loi contre les fraudes aux aides publiques, qui inclut tout un volet de mesures spécifiques au démarchage téléphonique.

Sur ce terrain, le texte inverse la mécanique de protection du consommateur. Alors qu’il fallait précédemment signaler son désir de ne pas être prospecté, le démarchage téléphonique est désormais interdit auprès d’un consommateur « qui n’a pas exprimé préalablement son consentement à faire l’objet de prospections commerciales par ce moyen ».

En termes marketing, on passe d’une logique d’opt-out (je demande à sortir du dispositif) à une démarche d’opt-in (je donne mon consentement). Et ce consentement se doit, selon le texte de la « petite loi » issue du vote, d’être parfaitement explicite.

« Pour l’application du présent article, on entend par consentement toute manifestation de volonté libre, spécifique, éclairée, univoque et révocable par laquelle une personne accepte, par un acte positif clair, que des données à caractère personnel la concernant soient utilisées à des fins de prospection commerciale par voie téléphonique. »

Le texte prévoit par ailleurs qu’il incombe au professionnel « d’apporter la preuve que le consentement du consommateur a été recueilli dans les conditions prévues », y compris si le démarchage est réalisé par l’intermédiaire d’un tiers.

Le texte, qui durcit donc les conditions d’exercice de la prospection téléphonique, négocie en échange une forme de souplesse : cette dernière sera désormais autorisée en dehors des horaires instaurés par le décret de 2023, uniquement « si le consommateur consent explicitement à être appelé à une date et à un horaire précisément spécifiés et que le professionnel peut en attester ».

Les chiffres de la liste de blocage Bloctel, tels que diffusés par la Commission des lois du Sénat dans une note de novembre 2024

Une exception pour les « contrats en cours »

Si la prospection est interdite par défaut, le démarchage à des fins de vente additionnelle ou vente croisée (technique visant à profiter d’une transaction déjà engagée pour proposer un produit complémentaire ou une gamme supérieure) reste autorisé.

Le texte dispose en effet que l’interdiction n’est pas applicable « lorsque la sollicitation intervient dans le cadre de l’exécution d’un contrat en cours et a un rapport avec l’objet de ce contrat, y compris lorsqu’il s’agit de proposer au consommateur des produits ou des services afférents ou complémentaires à l’objet du contrat en cours ou de nature à améliorer ses performances ou sa qualité ».

Prospection commerciale interdite pour la rénovation énergétique

Double vitrage, pompe à chaleur, isolation des combles… le secteur de la rénovation énergétique est, de notoriété publique, particulièrement sujet au démarchage, en partie parce qu’il bénéficie d’un important dispositif d’aides publiques.

En réponse, la proposition de loi interdit la prospection commerciale par voie électronique (« par message sur un service de communications interpersonnelles, par courrier électronique ou sur un service de réseaux sociaux en ligne ») pour les travaux liés aux économies d’énergie, à la production d’énergies renouvelables (panneaux photovoltaïques) ou à l’adaptation du logement au vieillissement ou au handicap. Tout manquement devrait être passible d’une amende administrative pouvant atteindre 375 000 euros pour une personne morale, précise le texte.

Un impact à étudier ?

La loi ne devrait entrer en vigueur que le 11 août 2026, date à laquelle le contrat de l’État avec Bloctel prend fin. En attendant, les mesures liées au démarchage suscitent la vive opposition des spécialistes du secteur. L’Association française de la relation client (AFRC) s’est par exemple mobilisée lors de l’examen du texte par la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale, pour faire retirer plusieurs amendements du texte. L’un d’eux proposait la « réduction drastique des plages horaires (limitées à 4 heures par jour ouvré !) et de la fréquence des appels (seulement 2 tentatives sur 80 jours) », selon l’association.

« Économiquement, les risques de destruction d’emplois liés à ce système paraissent particulièrement élevés », estimait de son côté la commission des lois du Sénat en novembre dernier (PDF). S’appuyant sur des chiffres transmis par la DGCCRF, elle évaluait alors que « la relation client représente entre 29 000 et 40 000 emplois pour les centres d’appels externalisés » et remarquait que le volume de consommateurs acceptant d’être démarché serait vraisemblablement très faible.

☕️ Mozilla se débarrasse de Pocket et Fakespot

23 mai 2025 à 06:58

C’est une nouvelle salve de suppressions chez Mozilla, toujours dans l’idée d’alléger son fonctionnement et de mieux se concentrer sur Firefox. Cette fois, c’est au tour de Pocket et Fakespot.

Pocket était un gestionnaire de favoris indépendant, avant d’être racheté par Mozilla puis, en 2015, intégré à Firefox. La manœuvre avait à l’époque provoqué l’agacement d’une partie des utilisateurs, qui pestaient déjà contre l’ajout d’un trop grand nombre de fonctions.

Logo de la fondation Mozilla

Selon Mozilla, Pocket n’a plus vraiment de raison d’être entretenu. La fondation évoque l’évolution d’internet et les changements dans les habitudes des internautes. En conséquence, depuis hier soir, il n’est plus possible de télécharger l’application ou de souscrire une formule payante. Tous les abonnements en cours sont annulés et les internautes ayant souscrit une formule annuelle seront remboursés au prorata à partir du 8 juillet.

Si vous avez des liens actuellement enregistrés dans Pocket, il est temps de les basculer dans un autre service, comme Raindrop ou Instapaper. Mozilla laisse quelques mois pour le faire, la fermeture complète des comptes étant prévue pour le 8 octobre. Dans Pocket (application et extensions pour navigateurs), un message en haut de l’écran avertit d’ailleurs du changement.

Quant à Fakespot, il s’agissait d’une extension conçue pour détecter les faux avis. Le service, racheté par Mozilla il y a deux ans, n’aura donc guère duré. Avec ses applications mobiles, il fermera le 1er juillet.

C’est une « urgence absolue » : la France doit héberger les données menacées par Trump

23 mai 2025 à 06:43
Yapluka
C’est une « urgence absolue » : la France doit héberger les données menacées par Trump

Alors qu’aux États-Unis, les chercheurs et les institutions font face à la suppression de données, la question se pose de leur hébergement en Europe et en France. Mais si les bonnes volontés sont là, dans la pratique, il faudra apporter des moyens importants et pérennes. La réflexion sur des solutions commence.

Lors d’une audition au Sénat ce mercredi 21 mai sur les « conséquences des attaques contre la science aux États-Unis », la question de l’hébergement des données scientifiques par l’Europe et la France a été soulevée.

Dès le début du second mandat de Donald Trump, les chercheurs et militants écologistes américains ont exprimé leur peur d’une nouvelle suppression de données concernant le climat, stockées par les agences publiques américaines. Ils ont cherché des moyens de les sauver. Mais ce problème touche, de fait, toutes les disciplines scientifiques.

En effet, la paléoclimatologue du CEA Valérie Masson-Delmotte a, par exemple, rappelé « l’arrêt des jeux de données de la NOAA sur le coût des événements extrêmes et des catastrophes climatiques. Ce sont des jeux de données importants pour la recherche, les assureurs, les agences gouvernementales ».


Il reste 87% de l'article à découvrir.
Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

Reçu hier — 22 mai 2025Next.ink

☕️ Red Hat lance son Enterprise Linux 10 avec chiffrement post-quantique et IA

22 mai 2025 à 14:59

Red Hat Enterprise Linux se destine au monde professionnel et dispose d’une nouvelle version majeure tous les trois ans en moyenne. La distribution peut se baser sur les tests réalisés par Fedora, qui sert de laboratoire à ciel ouvert pour Red Hat.

Dans son communiqué, Red Hat présente d’emblée les trois grands points forts de son nouveau système. D’abord, l’introduction de Lightspeed, un service dopé à l’IA générative. Il doit fournir des conseils contextuels et des recommandations via une interface exploitable en langage naturel. La fonction « aide à accomplir des tâches allant du dépannage de problèmes courants aux meilleures pratiques de gestion de parcs informatiques complexes », selon Red Hat. Lightspeed a été formée sur la documentation et les connaissances spécifiques à RHEL.

Ensuite, le chiffrement post-quantique. L’entreprise se dit « consciente des implications à long terme de l’informatique quantique en matière de sécurité ». RHEL serait la première distribution Linux d’entreprise à intégrer les normes du NIST (National Institute of Standards and Technology) sur la cryptographie post-quantique. Des algorithmes résistants ont donc été intégrés, pour mieux lutter contre les attaques de type « harvest now, decrypt later ». Même chose pour les schémas de signatures qui doivent contrôler l’intégrité et l’authenticité des paquets et certificats TLS.

Enfin, un « mode image » ambitionnant d’unifier la construction, le déploiement et la gestion du système. On peut en fait conteneuriser davantage de parties de RHEL, en plus des applications. Ce mode permet notamment de déployer d’une traite un même système sur tous les serveurs et revenir en arrière en cas de problème. Ce mécanisme fonctionne également pour les mises à jour majeures.

Dans une moindre mesure, on note pour la première fois une préversion du système pour l’architecture RISC-V. Une annonce qui suit de près celle d’Ubuntu, dont la prochaine version aura aussi pour la première fois une version RISC-V. On trouve également dans RHEL 10 d’autres améliorations, notamment pour la console Cockpit, de nouveaux rôles système et une mise à jour généralisée des paquets. Le système est livré avec le noyau Linux 6.12 (LTS).

Qu’est-ce qu’un numérique « durable, voire qui contribue à réparer le vivant » ?

22 mai 2025 à 14:00
Pilule verte
Qu’est-ce qu’un numérique « durable, voire qui contribue à réparer le vivant » ?

Dans le premier épisode d’Écosystème, le fondateur de GreenIT Frédéric Bordage détaille les enjeux environnementaux que pose le numérique.

109 milliards d’euros, tel était le montant des investissements dans l’intelligence artificielle annoncés par Emmanuel Macron en février dernier. En parallèle, le gouvernement indiquait avoir identifié 35 sites industriels où installer de futurs centres de données dédiés à l’IA.

Ce 19 mai, lors du Sommet Choose France, le constructeur Mistral AI et le fonds émirati MGC annonçaient la création d’un complexe d’une puissance d’1,4 gigawatt, équivalente à celle de la centrale nucléaire (EPR) de Flamanville (1,6 GW).

Le même jour, au micro de France Inter, le fondateur du Shift Project Jean-Marc Jancovici lançait : « Quand je vois 109 milliards pour l’IA, alors que pour gérer 10 % du territoire français, l’Office national des forêts a un milliard par an, alors que la forêt est en train de crever, moi ce que je me dis, c’est qu’on n’est peut-être pas en train de gérer les priorités dans le bon ordre. » Et de préciser : « Dans un monde aux ressources finies, que l’on fasse des gadgets à la place des trucs essentiels, ça m’ennuie. »

Le grand écart souligne une interrogation, qui monte à la faveur de l’explosion de l’intelligence artificielle générative comme de la multiplication des crises environnementales : quel est le rôle du numérique dans tout cela ? C’est sur ce sujet que nous allons nous pencher dans les 7 épisodes de la série audio Écosystème.

Dans le premier d’entre eux, disponible ici ou sur votre plateforme d’écoute habituelle, l’informaticien Frédéric Bordage revient sur les 20 ans d’exercice de GreenIT, association précurseur dans la prise en compte de ces questions. « En 2004, se remémore-t-il, on était tous seuls dans le monde. Vraiment, c’était Sancho Panza sur son âne avec sa lance et qui se battait contre des moulins à vent. » Au fil des années, à mesure que le collectif est rejoint par des projets de recherches et diverses autres initiatives, le nom de « Green IT » finit néanmoins par s’imposer pour évoquer certaines dimensions du numérique responsable.

Appliquer le développement durable au numérique

Mais le numérique responsable, qu’est-ce que c’est, au juste ? L’idée, explique Frédéric Bordage, est « d’appliquer la démarche de développement durable au numérique. C’est-à-dire avoir un numérique qui soit le plus respectueux possible du vivant, voire qui contribue à réparer le vivant, tout en sachant que dès lors qu’on fabrique un équipement numérique, on a des impacts environnementaux directs négatifs. On s’intéresse donc autant à la dimension environnementale qu’à la dimension sociale ou sociétale, et même sanitaire. »

Au fil du temps, GreenIT met au point une démarche que Frédéric Bordage qualifie de « slow tech » : « créer des services numériques qui s’appuient sur de la high-tech là où c’est indispensable, mais qui remplace la partie numérique indispensable par de la low tech. » En exemple, il cite le projet KDOG, de l’institut Curie.

« Google a une intelligence artificielle très à la mode, pour détecter des cancers. Mais dans le projet KDog, des chiens parviennent à détecter plus tôt les cancers du sein, et avec moins de faux positifs. Faut-il opposer l’IA de Google et les chiens ? Non, mais quand les chiens savent faire ce que fait l’IA de Google, gardons la puissance de calcul de l’IA de Google pour quelque chose qu’un être humain ou un chien ne sait pas faire, modéliser le climat par exemple. »

Ressources abiotiques, radiations ionisantes, gaz à effets de serre

Avant d’en arriver à ces débats, cela dit, il faut mesurer les impacts environnementaux du numérique. Pour cela, la méthodologie reconnue à l’international consiste en une « Analyse du cycle de vie », qui distingue quatre étapes principales : « quand on fabrique nos engins numériques, nos smartphones, ordinateurs, etc. Ensuite, la distribution, quand l’objet sort d’usine et arrive jusque chez nous. Ensuite, la phase d’utilisation, et puis la quatrième étape : la fin de vie ».

Pour Frédéric Bordage, « c’est essentiel de penser les impacts environnementaux du numérique au travers de ce cycle de vie complet, puisqu’il y a à peu près 16 crises environnementales et sanitaires majeures. » Chacune des étapes permet d’analyser la mesure dans laquelle l’industrie numérique contribue à chacune. En l’espèce, en France, l’expert explique que l’industrie pèse principalement sur :

« l’épuisement de ressources abiotiques, c’est-à-dire des ressources naturelles non renouvelables, les métaux, les minéraux, le fossile. Tout cela est essentiellement lié à la fabrication de nos équipements. Un deuxième impact concerne les radiations ionisantes. C’est lié à l’utilisation : quand on produit de l’électricité dans une centrale nucléaire, on a un potentiel d’émission de radiations ionisantes qui auront un impact sur la santé des êtres humains et des écosystèmes. Et puis on a à peu près 11% des impacts du numérique en France qui sont des émissions de gaz à effet de serre, qui vont contribuer au réchauffement global qui lui-même aura un impact sur le changement des climats locaux. »

Et de souligner que la fabrication des équipements représente à peu près « deux tiers à trois quarts » des impacts environnementaux du numérique, tandis qu’un tiers à un quart concerne leur usage.

« Quand on comprend cette répartition, il est évident que les clés fondamentales pour réduire notre empreinte numérique, c’est fabriquer moins d’équipements, faire en sorte que ce qui existe dure plus longtemps et enfin être plus sobre dans nos usages, c’est-à-dire arbitrer ce qu’on fait avec le numérique qui reste sur terre. »

Junkies du numérique

Une gageure, admet-il, dans la mesure où « vous êtes des accros. Je suis un junkie. Bienvenue à la réunion, non pas des alcooliques, mais du numérique anonyme. »

Pour Frédéric Bordage, prendre la mesure de cette dépendance et réfléchir dès maintenant aux priorisations est essentiel : « Est-ce qu’on souhaite permettre à nos enfants de passer des IRM, de se soigner grâce au numérique, de modéliser le climat grâce au numérique ? Ou est-ce qu’on souhaite augmenter indéfiniment la taille de l’écran qui trône au milieu de notre salon, changer nos smartphones tous les deux ans ? C’est un choix de société que l’on devrait faire. »

Et d’appeler les Français – individus comme régulateurs – à œuvrer pour la réduction du nombre d’équipements numériques et pour l’allongement de la durée de vie de chacun de ces objets. « Un français de plus de 15 ans a aujourd’hui a plus de 15 équipements numériques à sa disposition. C’est pas par foyer, c’est par Français ! » s’exclame-t-il, citant les chiffres de l’ADEME et de l’ARCEP.

Derrière « les smartphones, les ordinateurs portables, les montres connectées, les capteurs quand on va courir, les enceintes connectées, les airpods ou toutes autres oreillettes, la box, les télévisions… », il y a « toute l’infrastructure sous-jacente qu’on ne voit pas en tant qu’utilisateur final, tous les réseaux, tous les centres informatiques ». Ceux-là commencent à arriver dans le débat public, à la faveur de canicules qui rendent les conflits d’usages de l’eau plus évidents. Plus récemment, l’explosion de l’IA joue aussi, alors que ses besoins énergétiques tirent la consommation globale du numérique.

Éco-conception radicale

« Si on n’est pas totalement responsable puisque les GAFAM et autres fournisseurs de services numériques poussent des nouvelles solutions qu’on n’a pas demandées, il faut à la fois qu’on prenne notre responsabilité en tant qu’utilisateur du numérique, mais aussi qu’on encadre, qu’on légifère sur ce qu’on fait avec les dernières réserves de numérique », estime Frédéric Bordage.

Outre sur l’allongement de la durée de vie des équipements, l’informaticien milite pour la promotion de l’écoconception des services numériques du côté des développeurs et constructeurs de services numériques. Celle-ci « consiste à faire en sorte que pour accéder aux services X ou Y, trouver l’horaire d’un train, prendre rendez-vous chez le médecin, derrière, il y ait moins de serveurs dans le data center, qu’on consomme moins de bande passante et qu’on puisse utiliser ces services sur des smartphones ou des ordinateurs vieillissants ».

« Pour des raisons psychologiques, on a encore du mal à le mettre en œuvre parce que les pistes d’éco-conception les plus radicales, les plus efficaces, sont souvent perçues comme un retour à l’âge des cavernes. » Chez GreenIT, pourtant, « on a des retours d’expérience qui montrent que quand on est un peu radical dans l’éco-conception, ça satisfait beaucoup les utilisateurs. »

Frédéric Bordage illustre avec un exemple de circonstance : un service de prévision pluviométrique pour agriculteur, « qui reposait sur un smartphone 4G » — les prévisions, elles, étaient réalisées « par un supercalculateur toulousain ».

« Pour réduire les impacts environnementaux d’un facteur 4, on a remplacé ce smartphone 4G par des simples SMS envoyés à l’agriculteur, avec l’information « il va pleuvoir tant de millimètres sur telle parcelle à tel moment ». Il se trouve qu’une partie des utilisateurs se trouvent dans des pays émergents, où le taux d’illettrisme reste important. Dans ces cas-là, on a remplacé le SMS par un tableau noir et une craie, ou un tableau blanc et un Veleda, et c’est l’instituteur du village ou le comptable de la coopérative qui dessine les prévisions qu’il a reçues. C’est radical, mais ç’a permis à l’entreprise de conquérir tous les pays émergents. »

En France, le fondateur de GreenIT compare les réseaux de transports urbains : « Quand vous sautez dans un tramway, dans de nombreuses villes françaises, vous avez besoin d’un smartphone dernière génération pour flasher un QR Code, acheter votre ticket, et éviter d’être en infraction. Moi, quand je saute dans le tram de Grenoble, j’ai juste à envoyer un SMS. Dans un cas, il me faut un nouveau téléphone, dans l’autre, je peux garder mon vieux Blackberry. »

Innovation technologie

« Aujourd’hui, on a trop l’habitude de résumer l’innovation et le progrès à la technologie, regrette l’informaticien. Or, le progrès, l’innovation, les leviers qui sont à notre disposition pour atteindre un monde plus durable, c’est d’abord des leviers sociaux, d’organisation, de changement de modèle économique, etc. »

Parmi les freins, Frédéric Bordage estime que les « décideurs marketing ou certains producteurs » ont un rôle à jouer, alors qu’ils restent persuadés que « l’innovation est nécessairement synonyme de plus de technologies, de dernière génération ».

Le tunnel carbone, une approche qui limite la compréhension des bouleversements en cours

Dans une référence au « tunnel carbone », il souligne : « il y a un intérêt économique et politique dans les pays occidentaux à ne regarder que le climat et à ne pas adresser les autres problématiques. » Pourtant, pour lui, c’est évident : « le numérique est une ressource non renouvelable qui s’épuise à très grande vitesse. Et ce n’est pas en siècle qu’il faut compter pour trouver le moment où on aura épuisé le numérique, c’est en décennies. »

Quand on demande à Frédéric Bordage comment il va, après 20 ans à travailler sur ces questions, il ne nie pas les difficultés : « Quand on a créé GreenIT, on pensait qu’il était encore temps d’agir sur les grandes crises environnementales et sanitaires majeures et qu’on pouvait les infléchir suffisamment pour revenir au monde d’avant. 20 ans plus tard, on se rend compte qu’il y a une inertie complètement folle de l’humanité. » Mais il n’en est pas moins enjoué : l’adaptation, explique-t-il, « c’est formidable en termes intellectuels. Il va falloir qu’on redevienne des MacGyver, qu’on soit ingénieux. Donc ce sera très intéressant. »

D’ici là, il le précise : « La sobriété ou la frugalité, quand on les pratique au quotidien, les moments de déconnexion numérique, quand on les pratique, on se rend compte à quel point c’est jouissif. On peut être indépendants de ces outils, avoir du temps libre pour faire autre chose. » Et d’appeler à ce que les gens « redécouvrent le bonheur de ne pas être connectés ». Une piste pas si improbable, quand on sait que plus de 50 % des répondants de 16 à 21 ans à un récent sondage britannique se déclarent favorables à des « couvre-feux numériques », pour minimiser l’impact de ces outils sur leur santé mentale.

L’entretien complet est accessible en podcast.

Les NAS aux Computex : tour d’horizon des annonces Synology, QNAP et Asustor

22 mai 2025 à 13:02
Vous avez 45 Po qui trainent ? QNAP a une solution !
Les NAS aux Computex : tour d’horizon des annonces Synology, QNAP et Asustor

Au Computex, les trois principaux fabricants de NAS « grand public » étaient présents pour dévoiler leurs nouveautés. Synology reste dans la lignée des précédentes annonces : du recyclage de vieux matériel, sans monter en débit. QNAP tire comme d’habitude tous azimuts. Enfin, Asustor passe un NAS au 5 Gb/s et lance surtout son ADM 5.0, qui rattrape la concurrence sur certains points.

Il y a quelques jours, Synology présentait trois nouveaux NAS dans la série DSx25+ : les DS925+, DS1625+ et DS1825+. Problème, tous les trois exploitent partagent le même CPU de 2020 – un AMD Ryzen V1500B – et aucun ne propose nativement du 10 Gb/s. Il faut se contenter du 2,5 Gb/s. Et il ne faut pas oublier l’obligation d’acheter des disques « Synology » pour une nouvelle installation.

DS225+, DS425+ et DS725+ : Synology recycle encore de vieux CPU

Au Computex, trois nouveaux NAS sont présentés : les DS225+, DS425+ et DS725+, comme le rapporte TechPowerUp. Les deux premiers avec un Intel Celeron J4125 avec 4C/4T (processeur de fin 2019), le troisième avec un AMD Ryzen R1600 avec 2C/4T (CPU de début 2020).

Le Celeron J4125 était déjà présent dans les DS720+ et DS920+, tandis que le Ryzen R1600 se trouvait au cœur des DS1522+, DS723+ et DS923+ pour ne citer qu’eux. À l’époque, l’évolution de ces x23+ était de passer du Celeron J4125 au Ryzen R1600.


Il reste 93% de l'article à découvrir.
Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

Abonnements numériques : les Français dépenseraient 49 euros par mois en contenus

22 mai 2025 à 11:57
Abonnements numériques : les Français dépenseraient 49 euros par mois en contenus

En moyenne, les foyers français détiendraient 3,2 abonnements numériques à des services prodiguant du contenu, de la vidéo à la demande à la presse en ligne, pour un panier mensuel moyen de 49 euros. S’il existe des disparités importantes en fonction de l’âge des utilisateurs, la vidéo à la demande se taille la part du lion dans les souscriptions. L’étude révèle par ailleurs un intérêt certain des consommateurs pour les offres couplées.

Les diverses hausses de tarifs mises en œuvre ces dernières années n’ont semble-t-il pas entravé l’appétit des internautes français pour Netflix. Le service américain de vidéo à la demande (VOD) reste en effet de loin l’abonnement à dimension culturelle ou informative le plus largement souscrit dans l’Hexagone en 2025, d’après une étude annuelle conduite par BearingPoint.

Réalisée sous forme de sondage en ligne auprès de 2 078 personnes en février dernier, elle révèle que le nombre d’abonnements numériques moyen souscrit reste stable sur un an, à 3,2 par foyers. L’inflation se traduit toutefois par une augmentation des dépenses associées : elles atteignent, sur l’échantillon sondé, une moyenne de 49 euros par foyers, soit 4 euros de plus qu’en 2024 et 12 euros de plus qu’en 2022, remarque le quotidien Les Échos.

SVOD, TV payante, musique et info

L’extrait public de l’étude (accessible après un formulaire aux modalités de consentement discutables, puisqu’il impose d’accepter de recevoir des communications de BearingPoint) résume l’évolution récente du paysage concurrentiel. En France, où 65 % des foyers détiendraient un abonnement SVOD, Netflix conserve donc sa place de leader. Canal+ reste puissant sur le segment de la télévision payante (notamment soutenu par l’accord de distribution passé avec BeIN Sports) et Disney+ connait un plateau, après l’ascension rapide de ses débuts.

« Dans le monde de la musique, Spotify creuse l’écart avec Deezer, confirmant ainsi sa position de leader dans les usages des personnes interrogées », notent par ailleurs les auteurs. L’étude souligne par ailleurs un certain attachement à la presse, notamment locale : la PQR (presse quotidienne régionale) ferait ainsi office d’abonnement « essentiel » pour 35 % des sondés.

Les abonnements considérés comme essentiels ou indispensables en 2025 d’après les sondés, en France et en Allemagne

Les jeunes actifs plus enclins à s’abonner

Si le nombre d’abonnements et le panier moyen varient selon les tranches d’âge, la vidéo sur abonnement affiche un taux de pénétration significatif même chez les 65 ans et plus, dont 40 % sont abonnés à Netflix, contre 39 % à Amazon Prime Video et 33 % à une offre Canal+.

Les dépenses moyennes se situent aux alentours de 42 euros chez les 18 - 24 ans. Elles connaissent un pic chez les 25 - 34 ans, à 58,90 euros, avant de redescendre à 38 euros pour les 35 - 49 ans, qui semblent les plus enclins à vouloir rationaliser leur budget.

Sur cette tranche, « 82 % des répondants participant au paiement de leurs abonnements se montrent intéressés par un service regroupant plusieurs abonnements à un prix global inférieur (29 % le font déjà) », note l’étude, validant ainsi une tendance de marché déjà bien engagée.

La tranche des 35 - 49 ans semble la plus encline à rationaliser ses abonnements

Les bundles ont le vent en poupe

Sur un marché des contenus numériques touché à la fois par l’inflation et par une forte concurrence, bon nombre d’éditeurs ou de services tablent en effet sur les abonnements couplés pour soutenir leur conquête commerciale.

En France, le phénomène s’incarne notamment au niveau des fournisseurs d’accès à Internet, qui associent maintenant leurs forfaits les plus haut de gamme à des offres de contenus. Il prend aussi parfois des formes plus inattendues, comme quand le journal Le Monde couple son abonnement à celui de la plateforme de streaming Max (fusion de HBO Max et Discovery+, lancée en France en juin dernier).

« 21 % des répondants en France préfèrent systématiquement gérer leurs abonnements individuellement, un chiffre inchangé entre 2024 et 2025 », note tout de même l’étude.

[Tuto] Limitez le partage de vos données avec Facebook, Instagram, Threads et leurs annonceurs

22 mai 2025 à 10:08
Pas partager
[Tuto] Limitez le partage de vos données avec Facebook, Instagram, Threads et leurs annonceurs

Et si on (re-)faisait un petit check-up partage de données ?

Les publicités personnalisées diffusées sur les plateformes de Meta généreraient 213 milliards d’euros de valeur en Europe, d’après la maison mère de Facebook, Instagram et Threads. C’est super, mais ces fonds, ce ne sont pas les internautes qui les récupèrent.

Si, donc, vous vouliez minimiser la pertinence des publicités qui vous sont envoyées, dans un effort pour minimiser leur capacité à happer votre attention. Ou si, vu le contexte politique, vous vouliez minimiser la valeur des informations que vous cédez aux acteurs numériques implantés aux États-Unis, ce tuto est fait pour vous.

Il s’intègre dans une série d’articles dédiés à passer en revue quelques bonnes pratiques pour éviter le suivi à long terme de plateformes numériques du quotidien.

L’essentiel des captures d’écran utilisées ici ont été prises sur un smartphone, en partant d’un compte Instagram – plateforme d’où Meta devrait tirer la moitié de son revenu publicitaire en 2025. La plupart des paramètres de Threads (à l’exception du passage du profil en privé ou en public, ou des choix spécifiques aux publications, mentions et comptes restreints) sont gérés de manière conjointe avec ceux d’Instagram.

Du côté de mon Espace Comptes

Pour commencer nos paramétrages, il faut donc trouver notre Espace Comptes (accountscenter.instagram.com), accessible depuis les paramètres de votre compte Facebook ou Instagram.

Sur Facebook, dans un navigateur : cliquez sur votre photo de profil, puis paramètres et confidentialité, puis paramètres. Sur Instagram, cliquez sur le menu burger (les trois barres), en bas à gauche de toutes les pages si vous êtes dans un navigateur, en haut à droite de votre profil si vous êtes sur l’application. Vous arrivez sur une page qui vous annonce « Espace Comptes » et liste les comptes connectés.

Choisissez les préférences publicitaires.

La page vous donne une série de possibilités : choisir de vous abonner pour utiliser sans publicité (de mon côté, je me suis inscrite à Facebook à l’époque où la page d’accueil annonçait « c’est gratuit et ça le restera toujours ». Comme je crois aux promesses, je suis dans l’incapacité d’envisager un paiement.)

Une fois votre choix fait, toujours depuis la page « Préférences publicitaires », vous pouvez vérifier votre activité publicitaire récente et les annonceurs que vous avez vus. Si vous avez interagi avec des publicités dans les 90 derniers jours, elles devraient s’afficher ici, et Meta vous proposer des boutons de gestion. De même, dans l’onglet du dessous, vous pourrez décider de masquer des annonceurs que vous auriez vus et dont vous voudriez faire disparaître les messages.

Vous venez de faire un petit tour d’horizon de vos paramétrages passés, et des éventuelles conséquences qu’ils ont eues sur les messages qui vous ont été diffusés.

Dans l’encart du dessous, « Sujets publicitaires », vous pouvez changer les sujets qui vous sont affichés – ce qui aura un impact plus directement visible sur les publicités que vous verrez dans le futur. Personnellement, je poursuis le paramétrage radical que j’amorçais dans le tuto précédent : je choisis de « voir moins » tous les sujets qui me sont avancés. Je limite aussi tous les sujets spéciaux (dont plusieurs sont, par ailleurs, sensibles : alcool, enjeux sociaux, contrôle du poids corporel…)

Des publicités moins personnalisées… qui aident à se désintoxiquer ?

Le cœur de notre sujet se trouve dans le tout dernier encart : « paramètre de publicités ». Par défaut, Meta devrait vous montrer des publicités personnalisées – c’est ce qui lui permet de fournir les services les plus efficaces à ses clients annonceurs.

Si vous choisissez les « publicités moins personnalisées », alors, comme l’indique le programme, les publicités qui vous seront envoyées devraient être moins alignées avec vos intérêts. En retour, Meta indique que « moins d’informations vous concernant seront utilisées pour les publicités ».

Effet de bord : cette option ajoute des « pauses publicitaires ». Celles-ci consistent en des écrans publicitaires qui coupent votre scroll infini dans les publications des comptes que vous suivez, ou dans les stories que, personnellement, je tends à un peu trop enchaîner. C’est une friction, c’est désagréable au premier abord… mais de mon côté, ça m’a plutôt bien servi pour prendre conscience de mes comportements addictifs, et fermer plus rapidement l’application.

Exemple d’écrans publicitaires post-minimisation de la précision du ciblage, sur Instagram. En bas, le décompte des 5 secondes obligatoires de pause (qui peuvent aider à fermer l’application).

Cookies et actions en dehors de Meta

Une dernière action pour limiter vos partages de données à Meta et ses annonceurs : quittez l’espace « préférences publicitaires » et choisissez « vos informations et autorisations ».

Ici, vous pouvez vérifier les informations que vous avez partagées avec l’entreprise, les télécharger, éventuellement limiter l’historique de recherche. Je découvre ainsi que toutes mes recherches Facebook de l’année sont stockées. Je passe au paramétrage minimal de 3 jours de sauvegarde, et j’en profite pour vider mon historique.

Surtout, vous pouvez vérifier vos activités « en dehors des technologies Meta », c’est-à-dire « les informations que des entreprises et organisations » transmettent à l’entreprise, relatives à vos actions sur leur site web ou leur application. Dans de prochains tuto, on verra comment minimiser ces partages dans des navigateurs, mais du côté des services de Meta lui-même, vous pouvez : dissocier certains sites de vos comptes Meta, effacer l’activité passée enregistrée, et dissocier l’activité future.

La logique derrière tout ça ? Si vous dissociez les traces numériques que vous laissez sur chacun des sites ou services numériques que vous visitez, vous limitez (autant que possible) les croisements intempestifs de données, donc la possibilité de créer des profils trop précis de vos habitudes en ligne.

Faites aussi un tour du côté de l’onglet « partenaires publicitaires spécifiques », pour vérifier qui s’y trouve, et voir si vous voulez les y garder, ou les supprimer.

Dans l’onglet « Gérer les cookies », vous avez la possibilité de supprimer les cookies de Meta sur d’autres applications et sites web (attention, si vous le faites, cela signifie que vous ne pourrez plus vous connecter à ces sites en utilisant votre compte Facebook ou Instagram). Vous pouvez aussi y supprimer les cookies d’autres entreprises que Meta utilise pour vous montrer des publicités et « pour vous fournir des fonctionnalités comme les visualiseurs de cartes, les services de paiement et les lecteurs vidéo. » Cet article sera mis à jour si leur suppression, faite quelques minutes avant publication, entraîne des problèmes imprévus.

Signal intègre un système anti Recall sur Windows 11

22 mai 2025 à 07:39
Oublie !
Signal intègre un système anti Recall sur Windows 11

Alors que Microsoft confirme vouloir imposer Recall sous Windows 11, Signal annonce une fonctionnalité bloquant, par défaut, l’archivage des conversations de sa messagerie. Mais la fondation a dû passer par une « astuce bizarre » pour y arriver.

L’application de messagerie chiffrée annonce une fonctionnalité de « sécurité d’écran » sur sa version Windows. Elle est spécifiquement réfléchie pour « empêcher votre propre ordinateur de faire des captures d’écran de vos chats Signal sous Windows », dans l’objectif « de protéger vos messages Signal de Microsoft Recall ».

Le mois dernier, Microsoft a décidé pour de bon de déployer Recall sous Windows 11. L’installation se fait par défaut via une mise à jour pour les PC Copilot+ uniquement. En outre, la fonction ne s’active pas d’elle-même. Un assistant de configuration impose de choisir si l’on veut s’en servir.

« La course à l’intégration de l’IA dans tous les domaines constitue une menace importante pour la vie privée, comme nous l’avons dit. Le fait que MS Recall fasse des captures d’écran de tout et de rien est un très bon (mauvais) exemple de cette menace », estime Meredith Whittaker, la présidente de la fondation.

Recall archive les fenêtres d’applications sensibles

Car, si la nouvelle mouture de la fonctionnalité développée par Microsoft disponible dans les préversions de Windows 11 bloque la capture d’écran des fenêtres de navigation privée des navigateurs, l’entreprise semble avoir oublié qu’il existait d’autres logiciels sensibles à exclure automatiquement.

En effet, la désactivation de Recall n’est, par exemple, pas mise en place pour les logiciels de messagerie comme Signal ou WhatsApp. Recall prend donc, comme pour tout ce qui s’affiche à l’écran, des captures d’écrans de vos conversations dans l’idée de pouvoir s’en souvenir et apporter une base de recherche centralisée sur le système d’exploitation. C’est pratique, mais en contradiction avec l’esprit dans lequel a été pensé Signal, à savoir la protection des échanges privés et la prise en charge de leur protection (par chiffrement) au sein même de l’application.

« Bien que Microsoft ait procédé à plusieurs ajustements au cours des douze derniers mois en réponse aux commentaires critiques, la version remaniée de Recall met toujours en péril tout contenu affiché dans des applications de protection de la vie privée telles que Signal », explique la fondation.

Les développeurs de cette messagerie ont donc mis en place des garde-fous contre Recall. « Par conséquent, nous activons une couche de protection supplémentaire par défaut sur Windows 11 afin de maintenir la sécurité de Signal Desktop sur cette plateforme, même si cela implique des compromis en termes d’utilisation. Microsoft ne nous a tout simplement pas laissé d’autre choix », se désole Signal.

Utilisation de l’API pour bloquer la capture d’écran d’œuvres protégées par DRM

Et, en effet, Microsoft n’a pas rendu la chose facile. La fondation explique qu’elle n’a pas pu faire dans la dentelle puisque la société de Redmond « a lancé Recall sans paramètres de granularité pour les développeurs d’applications qui permettraient à Signal de protéger facilement la vie privée ».

Elle indique que sa fonctionnalité bloque toute possibilité pour l’utilisateur de faire une capture d’écran d’une conversation. Pourquoi ? Microsoft n’a mis en place aucune API permettant à un développeur d’empêcher les captures de son application. Dommage, d’autant que Recall possède bon nombre de paramètres, dont celui de pouvoir exclure toute application ou page web indiquée. Mais encore faut-il savoir que la capacité existe. Signal explique donc passer par l’API qui permet de bloquer la capture d’écran de contenu protégé par des DRM.

« Selon la documentation officielle de Microsoft à l’intention des développeurs, le fait de définir le bon indicateur de gestion des droits numériques (DRM) dans la fenêtre de l’application garantit que « le contenu n’apparaîtra pas dans Recall ou dans toute autre application de capture d’écran ». C’est donc exactement ce que Signal Desktop fait désormais par défaut sous Windows 11 », explique Signal. La fondation ajoute que « la mise en œuvre d’un « DRM » qui fonctionne pour vous (et non contre vous) est le meilleur choix que nous ayons eu ».

Ce nouveau paramètre, activé par défaut, ne protège une conversation de Recall évidemment que si les différents protagonistes ne le désactivent pas de leur côté.

Signal tacle encore un peu plus Microsoft en expliquant espérer « que les équipes d’IA qui construisent des systèmes comme Recall réfléchiront plus attentivement à ces implications à l’avenir. Les applications comme Signal ne devraient pas avoir à mettre en œuvre « une astuce bizarre » pour maintenir la confidentialité et l’intégrité de leurs services sans outils de développement adéquats ».

☕️ Design : OpenAI rachète l’entreprise de Jony Ive pour 6,5 milliards de dollars

22 mai 2025 à 06:53

Petit coup de tonnerre, avec une opération surprise : OpenAI a annoncé le rachat de io, entreprise fondée par Jony Ive, qui n’est autre que l’ancien directeur du design chez Apple entre 1996 et 2019. C’est à lui et son équipe que l’on doit, entre autres, le design des ordinateurs Macintosh, des iPod ou encore de l’iPhone. En partant d’Apple, il avait créé le collectif LoveFrom avec d’anciens designers et ingénieurs d’Apple.

Dans le communiqué, on peut lire qu’il y a deux ans, le collectif a commencé à travailler secrètement avec OpenAI. Rapidement, de nombreuses idées auraient été projetées, aboutissant à la création de io l’année dernière par Jony Ive, ainsi que Scott Cannon, Evans Hankey et Tang Tan, trois anciens responsables d’Apple.

Avec ce rachat de 6,5 milliards de dollars, OpenAI récupère ainsi la startup et tous les membres de LoveFrom rejoignent la nouvelle équipe, qui constitue dans les grandes lignes la nouvelle division matérielle de l’entreprise. Selon Bloomberg, l’opération permet le transfert de 55 personnes, regroupement d’ingénieurs matériels, développeurs et experts en fabrication.

Il faut donc s’attendre à l’avenir à une nouvelle gamme de produits matériels chez OpenAI pleinement liés à l’intelligence artificielle.

La vidéo d’annonce, elle, fait en tout cas beaucoup parler, que ce soit sur X ou YouTube. Beaucoup lui reprochent son flou et son absence d’annonces concrètes. Certains suggèrent même qu’elle aurait pu être générée par IA.

☕️ Pendant six mois, le temps légal français tente la sobriété énergétique

22 mai 2025 à 05:45

L’Agence nationale des fréquences (ANFR) a dans son portefeuille de mission la gestion du signal horaire hertzien terrestre. Le temps légal peut aussi passer par les satellites GNSS (GPS américain, Galileo européen, etc.), Internet (protocole NTP), etc.

Nous avons déjà largement abordé le sujet lors d’une précédente annonce de l’ANFR sur le sujet de la sobriété énergétique. À la fin de l’année dernière, la puissance d’émission du signal était passée de 800 à 675 kW pendant une semaine, puis pendant un mois. Visiblement, les résultats se sont révélés concluants.

Rebelote en 2025, mais sur une période bien plus longue de six mois. « L’expérimentation se déroule du mardi 20 mai 2025, 12h00 jusqu’au mardi 18 novembre 2025, 8h00, la puissance de diffusion sera abaissée de 800 kW à 675 kW », explique l’Agence.

Elle décrit trois objectifs. Une optimisation technique pour commencer, en mesurant « l’impact d’une puissance réduite sur la qualité de réception, tout en maintenant une précision inférieure à la milliseconde ».

Puis la sobriété énergétique évidemment, d’autant que les précédentes expérimentations ont donné de bons résultats. 125 kW de moins, cela donne donc 125 kWh sur une heure, 3 MWh par jour et un peu plus de 1 000 MWh par an.

Enfin, troisième et dernier point, l’ANFR met en avant la préparation à long terme pour anticiper « les évolutions du dispositif et consolider la continuité de ce service stratégique jusqu’en 2034 ».

Comme lors des précédents tests, « l’ANFR invite l’ensemble des opérateurs, partenaires techniques et parties prenantes à vérifier le bon fonctionnement de leurs équipements durant toute la durée de l’expérimentation ».

Pour rappel, la puissance était déjà passée de 1 110 kW à 800 kW en 2020. Des tests à 300 kW ont été menés, mais l’Agence ne semble pas avoir diffusé les résultats de cette expérimentation.

Reçu avant avant-hierNext.ink

Seulement 6,8 % de contenus haineux modérés : Xavier Brandao attaque Meta devant l’Arcom

21 mai 2025 à 14:44
Signalements citoyens
Seulement 6,8 % de contenus haineux modérés : Xavier Brandao attaque Meta devant l’Arcom

En s’appuyant sur le Digital Services Act, Xavier Brandao a porté plainte contre Meta pour défaut de modération

Constatant le très faible taux de modération de contenus haineux sur Facebook, le cofondateur de l’association #jesuislà et activiste pour les droits numérique Xavier Brandao porte plainte contre Meta au titre du DSA.

Quatre mois de tests, 118 signalements envoyés à Meta pour des propos haineux publiés entre janvier et avril 2025 sur Facebook. Dans le lot, des propos racistes (« encore un mohamed ») sexistes aussi (« le vilain boudin antillais »), des propos antisémites, islamophobes, transphobes…

Au total, Xavier Brandao constate que seulement 8 de ces commentaires, soit 6,8 % de son échantillon, ont été supprimés par Meta. Chaque fois, la première réponse de l’entreprise a été négative – seules les demandes de ré-examen ont permis d’obtenir un semblant de résultats.

Cofondateur de l’association #jesuislà, aujourd’hui consultant et activiste indépendant, Xavier Brandao a finalement déposé plainte contre Meta auprès de l’Arcom ce 19 mai. Auprès de Next, il explique avoir voulu recourir aux nouvelles possibilités offertes par le Règlement sur les services numériques (Digital Services Act, DSA).

Dans sa plainte, il indique aux autorités « que Facebook viole probablement ses obligations au DSA en termes de risques systémiques ». L’article 35 du texte européen oblige en effet les grands acteurs du numérique à adopter des mesures d’atténuation des risques en matière de haine et de violence en ligne, de mise en dangers des droits fondamentaux, de discours civiques, de santé publique, etc.

« Il y a besoin de plus de plaintes, que l’on fasse remonter au régulateur ce que l’on constate sur le terrain, estime Xavier Brandao. Le but, c’est de donner des indices d’un problème large, structurel, de contribuer au travail du régulateur pour lever le voile sur le fonctionnement de nos systèmes numériques. »

Nettoyer les commentaires sous les publications des médias

La haine en ligne, Xavier Brandao connaît. En 2019, il co-fonde #jesuislà, un collectif – matérialisé par un groupe Facebook – bientôt transformé en association, dont l’objet consiste à « répondre à la haine sur les pages Facebook de médias ».


Il reste 73% de l'article à découvrir.
Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ Microsoft travaille sur un équivalent de Handoff pour Windows 11

21 mai 2025 à 14:26

Handoff est une fonctionnalité populaire de la galaxie Apple. Introduite il y a longtemps sur iOS 8, elle permet d’utiliser le Bluetooth, le Wi-Fi et la proximité des appareils pour synchroniser les applications. Une session sur Safari débutée sur iPhone provoque l’apparition d’une icône du navigateur dans le Dock de macOS. Un clic permet alors de reprendre où on s’est arrêté.

En 2016, Microsoft avait déjà évoqué son projet Rome, qui ambitionnait le même mécanisme. Pourtant, ce dernier est tombé dans l’oubli. Mais comme l’a repéré sur X phantomofearth, habitué de ce genre de trouvaille, Microsoft a manifestement relancé l’idée.

Dans une vidéo publiée à l’occasion de la Build, on peut voir en effet Spotify lancé sur un smartphone et l’icône correspondante apparaitre dans la barre des tâches, avec la mention « Continue where you left », c’est-à-dire une reprise de la lecture là où elle s’était arrêtée.

Windows Central indiquait cette nuit que la vidéo avait été modifiée pour supprimer la référence à Spotify, mais d’une manière ou d’une autre, c’est bien la version non modifiée que l’on peut voir. La référence à Spotify commence à partir de 16min45. Cette technologie peut également être utilisée pour faire apparaitre l’icône sur le PC alors que l’application correspondante n’est pas installée. Dans ce cas, cliquer peut amener sur la fiche correspondante dans le Microsoft Store.

☕️ Mark Zuckerberg ferme son école pour enfants défavorisés

21 mai 2025 à 14:20

Après la suppression de la modération et la promotion de l’ « énergie masculine » dans l’entreprise, Mark Zuckerberg aligne aussi ses activités philanthropiques sur la politique de Donald Trump.

Les élèves de The Primary School, école privée gratuite fondée par la Chan Zuckerberg Initiative (CZI) en 2016, ont appris que l’établissement fermerait à l’été 2026. À l’heure actuelle, il accueille 400 élèves du CP à la 6ᵉ, dont 61 % de latinos, 7 % de noirs et 7 % originaires des îles du Pacifique, rapporte Le Monde. Les élèves et leurs familles bénéficient de soins médicaux et dentaires, difficiles d’accès aux États-Unis.

Depuis février, la CZI, que Mark Zuckerberg a fondée avec sa femme Priscilla Chan, pédiatre, a modifié nombre de ses activités. La fondation a notamment cessé de financer toute association étant liée de près ou de loin à des questions de justice sociale.

Avec 6,3 milliards de dollars d’actifs en 2023, la CZI est une des principales organisations philanthropiques de la baie de San Francisco. Elle a indiqué focaliser ses activités dans la recherche biomédicale.

Pour Google, l’IA déterminera la manière d’accéder à l’information

21 mai 2025 à 14:02
Google, attrape la télécommande
Pour Google, l’IA déterminera la manière d’accéder à l’information

Comme on s’y attendait, la quasi-totalité des annonces de la Google I/O sont en lien avec l’IA. Plusieurs étaient particulièrement importantes, comme le lancement d’un abonnement Ultra, la bascule de Google vers une recherche alimentée par l’IA ou encore l’arrivée de Gemini dans Chrome. Cette édition 2025 de la conférence était davantage axée vers les utilisateurs finaux.

Google lance son abonnement AI Ultra à 250 dollars

La nouvelle formule Google AI Ultra est conçue pour les utilisateurs intensifs des modèles et fonctions proposés par l’entreprise. C’est la réponse de Mountain View à OpenAI et son ChatGPT Pro, ainsi qu’à Anthropic et son Claude Max, tous deux proposés à 200 dollars. On se souvient que Sam Altman avait indiqué que même à ce prix, l’abonnement n’était pas rentable quand il était pleinement exploité.

La formule proposée par Google s’articule légèrement différemment. D’abord, elle est plus chère : 249,99 dollars par mois, même si une promotion de lancement abaisse le ticket d’entrée à 124,99 dollars sur les trois premiers mois. De plus, l’offre est pour l’instant réservée aux seuls États-Unis.

Ensuite, Google réunit dans son offre un grand nombre de produits. On y retrouve tous les derniers modèles bien sûr, ainsi que le générateur Veo 3 pour les vidéos, l’application de montage Flow, le nouveau Deep Think Mode pour Gemini 2.5 Pro (nous y reviendrons), des crédits supplémentaires pour NotebookLM et Whisk, le chatbot Gemini dans Chrome (préversion), des outils agentiques (Project Mariner) ainsi que la traduction vocale en temps réel dans Meet. Et pour faire bonne mesure, Google ajoute YouTube Premium et 30 To de stockage pour Drive, Gmail et Photos.


Il reste 87% de l'article à découvrir.
Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

❌