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☕️ Apple veut se (re)relancer dans l’IA et recrute Amar Subramanya (ex Google et Microsoft)

2 décembre 2025 à 07:55

En 2018, John Giannandrea prenait la tête du développement de Siri et l’IA. Apple l’avait débauché de chez Google. Six ans plus tard, la marque à la Pomme est largement à la traine sur l’intelligence artificielle.

Dans un communiqué, Apple annonce « que John Giannandrea, vice-président sénior de l’apprentissage automatique et de la stratégie IA chez Apple, quitte son poste et restera conseiller pour l’entreprise avant de prendre sa retraite au printemps 2026 ».

Dans la foulée, l’entreprise annonce qu’Amar Subramanya arrive et prend la place de vice-président de l’IA, sous la responsabilité de Craig Federighi (vice-président sénior de l’ingénierie logicielle). Le nouveau venu est un poids lourd du domaine : il a passé 16 ans chez Google et DeepMind (il s’est notamment occupé de Gemini), puis six mois comme vice-président de l’IA chez Microsoft.

Illustration de Flock représentant l'application Siri sous forme d'oeuf en gestation nourri par le logo apple via un cordon ombilical.

En mars dernier, Mark Gurman de Bloomberg expliquait que « Tim Cook avait perdu confiance dans la capacité du responsable de l’IA, John Giannandrea, à diriger le développement des produits, il déplaçait donc un autre cadre supérieur : Mike Rockwell, le créateur du Vision Pro ».

Dans le communiqué du jour, le même Tim Cook se dit « reconnaissant pour le rôle que John a joué dans la construction et l’avancement de notre travail en IA ». Il affirme qu’il a « joué un rôle clé dans la stratégie d’IA »… mais on se demande si c’est une bonne ou une mauvaise nouvelle étant donné l’état de l’IA chez Apple vis-à-vis de ses concurrents.

Amar Subramanya s’occupera notamment des modèles Apple Foundation, de la recherche en machine learning, de la sécurité et de l’évaluation de l’IA.

Cancers : aux USA, des datacenters accusés d’amplifier l’exposition aux nitrates

2 décembre 2025 à 07:37
Données nitratées
Cancers : aux USA, des datacenters accusés d’amplifier l’exposition aux nitrates

Le comté de Morrow, dans l’Oregon, accueille d’immenses fermes et des usines agroalimentaires, mais aussi plusieurs centres de données de très grande taille (hyperscales) d’Amazon. Pour certains experts, ce mélange mène à un taux très élevé de nitrate dans l’eau potable, avec des effets délétères sur la santé humaine.

Éleveur de bétail, ancien commissaire du comté, Jim Doherty n’était initialement pas tellement intéressé par les problématiques d’eau. C’est l’accumulation de récits de maladies étranges et d’interruptions spontanées de grossesses, depuis son élection au comité de commissaires en 2016, qui lui a mis la puce à l’oreille : les habitants liaient ces enjeux à la qualité de l’eau potable.

Dans le comté et autour, 45 000 personnes tirent leur eau du bassin inférieur de l’Umatilla. D’après les relevés du ministère de la qualité environnementale de l’Oregon, la qualité de son eau se dégrade régulièrement depuis 1991, à mesure que la concentration en nitrates y augmente.

Si, en France, l’essentiel des centres de données sont refroidis en circuit fermé, aux États-Unis la technique la plus courante consiste à utiliser de l’eau en circuit ouvert. Par ailleurs, depuis 2022, deux tiers des centres de données nouvellement construits le sont dans des zones subissant déjà des stress hydriques. Dans le comté de Morrow, cela dit, ce ne sont pas les conflits d’usage qui posent problème, mais bien la pollution de l’eau : certains nitrates et nitrites présentent des risques cancérogènes (notamment de cancer colorectal) et génotoxiques pour l’être humain, ce qui explique que l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) recommande à la population française d’en limiter la consommation.

Depuis l’installation de son premier data center de près de 1 000 mètres carrés dans le comté de Morrow, en 2011, Amazon en a créé sept autres dans la région, et a obtenu des accords pour en construire cinq autres. Soutenus par un abattement fiscal de 15 ans octroyé pour chaque hyperscale, ces centres de données démultiplieraient la pollution de l’aquifère qui approvisionne les populations, d’après une enquête de Rolling Stones.

Reins en moins et interruptions de grossesse

En 2022, Jim Dohertey a mené ses propres tests : sur six premiers échantillons d’eau potable prélevée dans six foyers choisis au hasard, les six présentaient une concentration de nitrate beaucoup plus élevée que celle autorisée au niveau fédéral. Le commissaire a reproduit l’expérience avec 70 échantillons supplémentaires, pour constater que 68 d’entre eux présentaient des concentrations trop fortes, souvent proches de quatre fois celle autorisée.

Accompagné par un représentant du bureau local de la santé, Jim Doherty a sonné aux portes pour demander si des membres des foyers présentaient certaines des problématiques liées à la surexposition au nitrate. Auprès du magazine, le commissaire indique que sur les 30 premières visites, 25 se sont traduites par des déclarations d’interruptions spontanées de grossesses et au moins six comptaient une personne vivant avec un seul rein.

Accélération de la concentration en nitrates

Depuis près de trente ans, la pollution de l’eau s’accroît à force de rejets dans la nature d’eau pleine du nitrate issu des engrais des mégafermes installées dans la région. Depuis quinze ans, l’ajout des centres de données accélérerait la problématique : en pratique, les hyperscales d’Amazon pompent des millions de litres d’eau de l’aquifère chaque année, qu’ils redirigent ensuite vers les bassins d’eaux usées déjà traitées par le port de Morrow.

Historiquement, le port s’occupe d’en extraire les résidus solides, de brûler le méthane, puis de rediriger vers les plantations les eaux riches en azote qui, au contact du sol, produiront du nitrate. Avant même l’arrivée des centres de données, cela dit, les plantes peinaient à absorber tout le nitrate, et l’excédent était absorbé par les sols puis par l’aquifère du sous-sol. Divers experts interrogés par Rolling Stones estiment que l’arrivée des centres de données d’Amazon a aggravé cette logique de concentration de nitrate, puis de pollution via les rejets dans les champs.

Les centres de données consomment en effet eux aussi des eaux pleines de nitrates pour refroidir leurs serveurs. Par l’évaporation provoquée par la chaleur des équipements, les relevés de certains centres ont constaté des concentrations de l’ordre de 56 ppm, soit huit fois la limite de sécurité établie par l’État de l’Oregon. Or, en bout de course, cette eau rejoint elle aussi les bassins d’eaux usées, accélère la concentration globale en nitrate, puis, par le jeu des arrosages dans les champs, celle du stock d’eau potable.

Amazon se défend d’avoir un rôle dans l’affaire : sa porte-parole Lisa Levandowski indique que l’entreprise n’utilise aucun additif à base de nitrates, et que « le volume d’eau utilisé et rejeté par nos installations ne représente qu’une infime partie du réseau d’approvisionnement en eau », donc a un impact insignifiant sur le circuit du comté.

Sur place, une partie de la population pense le contraire. La directrice du groupe de défense des droits liés à l’eau Oregon Rural Action, Kristine Octrom, souligne notamment l’écart de pouvoir entre les différentes industries et sociétés concernées dans la production et la concentration de nitrates dans l’eau et celle des populations impactées.

☕️ Asterion rachète le datacenter de Covilhã à Altice Portugal pour 120 millions d’euros

2 décembre 2025 à 07:16

Empêtré dans sa colossale dette, même si Patrick Drahi repousse toujours les échéances, Altice n’en finit pas de vendre certaines de ses activités. Après le centre d’appels Intelcia au Maroc, c’est au tour du datacenter de Covilhã au Portugal d’être cédé pour 120 millions d’euros à Asterion, comme le rapporte Alloforfait. Il se trouve à environ 200 km de Porto et de Lisbonne.

Asterion Industrial Partners, se présente comme « une société d’investissement indépendante spécialisée dans les infrastructures de taille intermédiaire en Europe ». La transaction devrait être finalisée au premier trimestre, une fois les autorisations réglementaires obtenues.

Covilhã Data Center Campus
Covilhã Data Center Campus. Source : Asterion

Selon le communiqué, le datacenter « offre actuellement une capacité installée de 6,8 MW, mais une architecture modulaire permet une extension significative. Le datacenter peut accueillir jusqu’à 75 MW de plus grâce à de nouveaux modules au sein du campus existant, et il est également possible d’atteindre environ 175 MW sur un terrain adjacent bénéficiant d’une alimentation électrique déjà sécurisée ».

Comme lors de la vente des datacenters de SFR à UltraEdge pour 764 millions d’euros en juin 2024, « Altice restera le locataire principal dans le cadre d’un accord de services à long terme ».

La vente de l’opérateur SFR (Altice France) est pour rappel discutée avec ses trois concurrents, Bouygues Telecom, Free et Orange.

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Nouvelle fuite de données chez France Travail, 1,6 million de comptes concernés

1 décembre 2025 à 19:31
Bis repetita placent
Nouvelle fuite de données chez France Travail, 1,6 million de comptes concernés

France Travail a indiqué lundi 1ᵉʳ décembre avoir été victime d’un acte de cyber malveillance ayant entraîné une fuite de données personnelles. En l’occurrence, ce sont les informations relatives à environ 1,6 million de jeunes suivis par le réseau des Missions Locales (antennes dédiées à l’insertion faisant partie du service public de l’emploi) qui sont concernées, soit parce qu’ils étaient inscrits à France Travail, soit parce qu’ils s’étaient vu prescrire une formation via l’outil Ouiform opéré par France Travail.

1,6 million de comptes de jeunes inscrits à la mission locale

Le jeu de données exfiltrées comprend des informations complètes d’état civil : nom et prénom, date de naissance, numéro de sécurité sociale, identifiant France Travail, adresses mail et postale et numéros de téléphone, indiquent France Travail et le réseau des Missions Locales dans un communiqué commun. « Aucun mot de passe ni aucune coordonnée bancaire n’ont été extraits », ajoutent les deux organismes.

D’après les premières investigations, c’est par l’intermédiaire du compte d’un agent d’une mission locale que l’intrusion aurait été réalisée. En tant que responsable gestion de compte (RGC), ce dernier était en mesure de traiter les demandes d’habilitation de ses collègues (et donc d’autres comptes utilisateurs) au système d’information partagé mis en place par France Travail pour faciliter la collaboration avec des organismes tiers.

France Travail et l’UNML (Union nationale des missions locales) « appellent à la vigilance »

« En utilisant les droits du compte compromis, l’attaquant a pu créer deux nouveaux comptes via le service ProConnect, donnant ensuite l’accès aux outils métier permettant la consultation des dossiers des jeunes accompagnés », décrit France Travail, qui affirme que les trois comptes concernés ont été suspendus, et assure faire son maximum pour concilier ouverture et protection des données personnelles.

Ouverture contre sécurité

« Avec l’ouverture de son système d’information aux partenaires dans le cadre de la loi pour le plein emploi, France Travail avait déjà mis en place la double authentification systématique de tous les collaborateurs de ses partenaires et rendu obligatoire une formation pour tous les RGC. L’accès au SI de France Travail est en outre conditionné à la réussite d’une évaluation à l’issue de cette formation. France Travail va désormais aller plus loin en mettant en place une sensibilisation obligatoire à renouveler tous les 6 mois pour tous les collaborateurs de nos partenaires qui conditionnera leur accès au système d’information. »

France Travail affirme par ailleurs collaborer avec la Direction interministérielle du numérique (Dinum) « pour renforcer l’identification via Proconnect et l’enrôlement des comptes de tiers par le SI France Travail ». En attendant, la prudence est donc de mise pour les jeunes en recherche d’emploi passés par la mission locale la plus proche de chez eux : le périmètre des données exposées autorise en effet des scénarios avancés de phishing ou d’usurpation d’identité.

Quatrième vol de données en deux ans

Ce nouvel incident ne redorera pas le blason d’un service public de l’emploi déjà largement terni en matière de fuites de données. Rappelons que le service dédié aux demandeurs d’emploi a été victime, début 2024, d’une fuite de données massive qui avait conduit à l’exposition des informations relatives à quelque 43 millions d’inscrits. La portée réelle de l’intrusion avait toutefois été relativisée par la suite.

Depuis, France Travail a dû communiquer sur une fuite affectant 340 000 dossiers en juillet, survenue par l’intermédiaire d’un portail dédié à ses partenaires, puis sur un nouvel incident fin octobre, qui pourrait concerner jusqu’à 31 000 personnes.

Superintelligence, accélérationisme, doomers, AI slop… de quoi on parle ?

1 décembre 2025 à 15:20
B.a.bIA #4
Superintelligence, accélérationisme, doomers, AI slop… de quoi on parle ?

En novembre 2022, le grand public découvrait ChatGPT. Trois ans plus tard, retour sur les mots essentiels des débats autour de l’intelligence artificielle (générative, mais pas que).

Depuis trois ans, les intelligences artificielles génératives, dont le nom est quelquefois réduit en GenAI, chamboulent le paysage numérique. Alors que les créateurs de ChatGPT soufflent la troisième bougie de l’outil, Next revient sur une série de concepts manipulés par le secteur ou ses observateurs.

Le but : mieux appréhender ce champ économique et technologique dont le développement est plébiscité par beaucoup de programmeurs, utilisé par certaines entreprises pour justifier des plans de licenciements et le gel des embauches, ou encore débattu pour son impact sur l’économie américaine et mondiale.

Intelligence artificielle générale

L’intelligence artificielle générale (IAG) est un concept débattu, supposé désigner des modèles d’IA capables de réaliser des tâches aussi bien, voire mieux que les humains. C’est de l’hypothèse de la capacité humaine à créer ce type d’objet technique et potentiellement doué de conscience ou de sensibilité que découlent de nombreuses thématiques propres aux champ de l’intelligence artificielle, de celle de la sécurité de l’IA (AI safety) au risque existentiel (x-risk) qu’une telle entité pourrait poser à l’humanité.


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☕️ Un Raspberry Pi 5 avec 1 Go de mémoire à moins de 50 euros… et des hausses de prix

1 décembre 2025 à 14:51

Lors de l’annonce du Raspberry Pi 5 en 2023, il était proposé avec 4 ou 8 Go de mémoire vive, pour respectivement 70 et 94 euros. En août 2024, la fondation proposait une version avec 2 Go de mémoire et un nouveau stepping D0 pour la puce BCM2712.

Le Raspberry Pi 5 avec 2 Go était alors vendu 57 euros. Au début de l’année, le Raspberry Pi 5 explosait les compteurs avec 16 Go de mémoire pour 147 euros… loin de la promesse initiale d’un micro-ordinateur pas cher.

Dans un billet de blog, la fondation le reconnait à demi-mots et explique revenir à ses fondamentaux : « Chez Raspberry Pi, notre mission est de mettre des ordinateurs à haute performance, à faible coût et à usage général, entre les mains de personnes du monde entier ». Pour Eben Upton (CEO de Raspberry Pi), « l’élément crucial de cette phrase est le faible coût »… du moins cette fois.

Difficile de conjuguer cette promesse avec la « récente hausse sans précédent du coût de la mémoire LPDDR4 » au niveau mondial. La fondation annonce donc « des hausses de prix pour certains produits Raspberry Pi 4 et 5 », avec 5 à 25 dollars de plus, après celles annoncées en octobre pour les Compute Module et Raspberry Pi 500.

Elle a la bonne idée de proposer un tableau officiel des anciens et nouveaux prix, permettant de se rendre compte des changements :

Cette mauvaise nouvelle s’accompagne néanmoins du lancement d’une version avec 1 Go de mémoire du Raspberry Pi 5. Elle est annoncée à 45 dollars et disponible juste en dessous des 50 euros chez Reichelt, contre 51,60 euros chez Kubii. L’expédition prendra quelques jours.

Pour rappel, le Raspberry Pi original avait 256 ou 512 Mo de mémoire à son lancement, puis il est passé à 1 Go à partir du Raspberry Pi 2. Les Raspberry Pi 3 et 4 étaient aussi disponibles avec 1 Go de mémoire, mais cette version avait été abandonnée lors du lancement du Raspberry Pi 5.

Quels sont les risques liés aux multiples fuites de vos données personnelles ?

1 décembre 2025 à 14:00
T’étais sur des sites pornos ! Ouep, je bossais :o
Quels sont les risques liés aux multiples fuites de vos données personnelles ?

Les fuites de données et les éléments de langage qui vont avec font partie du paysage médiatique et cela fait un moment qu’on se dit « bouarf, encore une… » lors de nouvelles fuites. Nous ne sommes pas aidés par les entreprises. Entre celles qui affirment un peu tard que nos données personnelles sont leur « priorité absolue » et celles qui traitent nos données personnelles comme « non sensibles » ou carrément « courantes », il y a de quoi être blasés.

Mais quels sont les risques exactement ? Cela dépend de la quantité d’informations qui ont été dérobées et de savoir si elles sont ou non disponibles sur Internet. Avec un « all-in » de France Travail sur 43 millions de personnes, difficile de passer entre les gouttes…

Une chose est sûre, vous pouvez compter sur les pirates et des personnes malintentionnées pour exploiter au mieux les fuites. On vous propose un petit tour d’horizon avec un mélange d’exemples fictifs et réels.

Nom, prénom et adresses mail : un trio gagnant (et suffisant)


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Airbus A320 cloués au sol : après l’alerte, les avions reprennent du service

1 décembre 2025 à 11:45
Alerte rouge sur un vendredi noir
Airbus A320 cloués au sol : après l’alerte, les avions reprennent du service

Airbus avait alerté vendredi soir d’une défaillance de sécurité impliquant une intervention immédiate sur les 6 000 avions A320 en circulation dans le monde, en raison d’un logiciel de commande vulnérable aux radiations solaires. Lundi matin, la situation semble revenue à la normale au terme d’un week-end perturbé : seule une centaine d’appareils restent en attente de modifications, affirme l’avionneur.

L’alerte, émise vendredi en fin de journée par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), laissait redouter un week-end d’intenses perturbations chez les compagnies aériennes du monde entier.

Suite à un incident relevé le 30 octobre dernier à bord d’un Airbus A320 opéré par Jetblue, l’autorité a en effet déclenché une consigne d’urgence imposant une intervention immédiate sur l’ensemble des appareils de la famille Airbus A320, l’avion mono-couloir le plus vendu au monde, avec environ 6 000 exemplaires en exploitation commerciale dans le monde.

Un calculateur perturbé par une éruption solaire

Dans son alerte, immédiatement répercutée par son homologue américaine la FAA, l’EASA indiquait agir sur la base d’une alerte transmise par l’avionneur Airbus, qui a lui-même communiqué publiquement sur le sujet vendredi.

« L’analyse d’un incident récent impliquant un appareil de la famille A320 a révélé qu’un rayonnement solaire intense peut corrompre des données essentielles au fonctionnement des commandes de vol. Airbus a par conséquent identifié un nombre important d’appareils de la famille A320 actuellement en service qui pourraient être concernés ».

La note d’information de l’EASA décrit plus en détails le phénomène rencontré.

« Un Airbus A320 a récemment subi une brève descente en piqué non sollicitée. Le pilote automatique est resté engagé durant tout l’incident, entraînant une perte d’altitude brève et limitée. Le reste du vol s’est déroulé sans incident ».

L’incident en question s’est produit le 30 octobre dernier. Il concernait un A320-200 opéré par Jetblue sur son vol 1230, reliant Cancun, au Mexique, à Newark, dans le New Jersey. L’avion avait connu une perte subite d’altitude, avant que le vol reprenne son cours. Par précaution, les pilotes avaient alors décidé de se dérouter vers l’aéroport de Tampa, en Floride, où une quinzaine de personnes ont été examinées pour d’éventuelles blessures, rapportait Reuters le 31 octobre dernier.

Il aura a priori fallu près d’un mois pour que l’enquête associée livre ses conclusions. En l’occurrence, l’EASA parle d’une « vulnérabilité introduite par une mise à jour logicielle » au sein de l’un des composants de l’avion, le calculateur de gouverne de profondeur (ELAC).

En cause : une mise à jour logicielle

La note diffusée par Airbus aux compagnies aériennes le 28 novembre confirme : « L’enquête ultérieure a identifié une vulnérabilité du matériel ELAC B équipé du logiciel L104 en cas d’exposition aux éruptions solaires », indique l’avionneur, qui ordonne donc la restauration sans délai à la version précédente du logiciel, la L103+.

Airbus n’a pas précisé qui était le fournisseur de l’ELAC concerné, mais Thales, qui revendique sur son site fournir le calculateur de gouverne de la famille A320, semble un candidat tout indiqué. Le groupe français a cependant décliné toute responsabilité. « La fonctionnalité dont il est question est portée par un logiciel qui n’est pas de responsabilité Thales », a indiqué vendredi l’un de ses porte-paroles à l’AFP.

Comment une mise à jour logicielle a-t-elle pu rendre sensible un calculateur aux radiations solaires ? En attendant l’éventuelle divulgation des détails techniques, il est permis de supposer que la mise à jour a altéré le fonctionnement d’un mécanisme de contrôle de l’intégrité des données, qui aurait sans doute pu, et dû, détecter la survenue d’une anomalie.

Retour à la normale

Du fait de sa nature logicielle, le problème a pu être corrigé rapidement sur la plupart des appareils concernés. Lundi matin, Airbus a en effet déclaré que « sur un total d’environ 6 000 avions potentiellement concernés, la grande majorité a désormais bénéficié des modifications nécessaires ». Il resterait une centaine d’appareils en attente de correction, précise l’avionneur, dont le CEO a publiquement présenté ses excuses sur LinkedIn.

Guillaume Faury, CEO d’Airbus, a présenté samedi ses « sincères excuses » aux passagers et aux compagnies concernés – capture d’écran Next

Si de nombreux vols ont été retardés en Europe ce week-end et si certains passagers ont eu la surprise de voler à bord d’un Boeing 777 pour rallier Toulouse depuis Paris Charles-de-Gaulle lundi matin, l’incident ne semble pas avoir d’impact significatif en matière d’activité aérienne d’après les statistiques d’Eurocontrol. Aux États-Unis, où les festivités de Thanksgiving battent leur plein, plusieurs centaines de vols ont été annulés.

Hasard du calendrier, le parquet général a réclamé mercredi 26 novembre la condamnation d’Airbus, en tant que constructeur, et celle d’Air France, en tant qu’exploitant, dans le procès en appel qui fait suite au crash du vol AF 447 survenu le 1er juin 2009.

☕️ Apple Plans et Ads bientôt soumis au DMA ? L’Europe a 45 jours pour se décider

1 décembre 2025 à 10:13

La Commission européenne a reçu une notification d’Apple l’informant « que ses services Apple Ads et Apple Maps ont atteint les seuils du Digital Markets Act (DMA) ». L’Europe dispose désormais de 45 jours ouvrables pour décider si elle désigne ou non Apple comme « contrôleur d’accès » (ou gatekeeper). Si c’est le cas, Apple aura six mois pour se conformer au DMA.

Sont qualifiées de contrôleurs d’accès les plateformes ayant « un impact significatif, une position forte et durable sur le marché, et constituent une porte d’entrée importante entre entreprises et consommateurs. Cela est présumé pour les services qui comptent 45 millions d’utilisateurs actifs mensuels et 10 000 utilisateurs professionnels annuels au cours des trois derniers exercices financiers ».

Actuellement, 23 services (de sept entreprises) sont désignés comme gatekeepers, dont quatre chez Apple (huit chez Google) : l’App Store, Safari, iOS et iPadOS. Si les nouveaux services devaient être désignés comme contrôleurs d’accès, Plans rejoindrait Google Maps et Apple Ads les régies publicitaires de Google, Amazon et Meta déjà soumises au DMA.

Apple est évidemment opposée à une telle désignation : « Nous sommes impatients d’expliquer à la Commission européenne pourquoi Apple Maps et Apple Ads ne devraient pas être désignés », explique le groupe dans un communiqué repris par Reuters. Toujours selon nos confrères, Apple soutient qu’Ads ne serait pas un acteur majeur et détiendrait une part de marché minime. Même argument pour Plans face à Maps et Waze, deux services de Google.

Apple est, pour rappel, vent debout contre le DMA depuis le début et attaque régulièrement la Commission européenne, dernièrement avec une plainte contre l’Union européenne. Si elle finit généralement par se plier aux règles, non sans raler ouvertement, elle obtient parfois gain de cause. Dans le cas d’iMessage par exemple : la messagerie n’est pas visée par le DMA actuellement.

QNAP lance QuTS hero h6.0 en bêta : sécurité et haute disponibilité renforcées

1 décembre 2025 à 09:50
Évidemment avec IA, mais locale !
QNAP lance QuTS hero h6.0 en bêta : sécurité et haute disponibilité renforcées

Le fabricant de NAS QNAP vient d’annoncer la version bêta de QuTS hero 6.0, l’interface d’administration maison basée sur le système de fichiers ZFS. Les nouveautés touchent tous les domaines, de la haute disponibilité aux LLM dans Qsirch, en passant par des snapshots immuables, FIDO2 et MCP Assistant.

QNAP propose pour rappel deux versions de son interface de gestion des NAS : QTS et QuTS hero. La première est basée sur ext4/btrfs, tandis que la seconde exploite le système de fichiers ZFS prévu pour les systèmes qui ont de très gros besoins.

« Plus de 90 % des services désormais compatibles HA »

Dans la liste des nouveautés, le fabricant annonce du changement pour la haute disponibilité (lancée en bêta au début de l’année) Dual-NAS : « Deux appareils NAS forment un cluster HA actif-passif à l’aide du High Availability Manager. La version h6.0 prend en charge encore plus de modèles et d’applications – avec plus de 90 % des services désormais compatibles HA ». La haute disponibilité n’est par contre pas disponible pour SnapSync en temps réel, Q’center, les applications tierces et VJBOD.

Snapshots immuables, même par les admins

Les snapshots immuables portent bien leur nom : « Disponibles sur tous les modèles QuTS hero, les snapshots immuables verrouillent les données contre toute modification ou contre toute suppression pour une période de protection, garantissant l’intégrité des données et la récupération rapide même après des attaques par ransomwares ».

Le constructeur affirme que ces instantanés ne peuvent pas être supprimés ou modifiés, même par les administrateurs système.

KMIP, FIDO2, Ransomware Guard, accès IP et Qtier

Avec QuTS hero h6.0 (bêta), les NAP NAS peuvent agir comme client du protocole Key Management Interoperability Protocol (KMIP) : « Les clés sont stockées à distance et appliquées automatiquement ». QNAP présente cela comme une nouveauté, mais sa page de présentation de cette fonctionnalité indique que c’est disponible à partir de QuTS hero h5.3.0.

La sécurité est renforcée avec la prise en charge des clés FIDO2 pour une authentification sans mot de passe. QNAP parle aussi d’un « démarrage sécurisé » avec une « protection matérielle pour vérifier l’intégrité du firmware au démarrage ».

Prochainement, deux fonctionnalités seront proposées. La première est Ransomware Guard pour ajouter « une détection comportementale et un isolement du Malware Remover, identifiant les anomalies, enregistrant les activités suspectes et neutralisant les menaces en temps réel ». La seconde est un accès limité à certaines adresses IP prédéfinies.

« La hiérarchisation Stockage est désormais disponible sur QuTS hero », affirme le fabricant. La répartition se fait selon trois niveaux : les données « chaudes » sur SSD PCie, les données « tièdes » sur SSD et enfin les données « froides » sur des HDD.

Daemon SMB en kernel, ACL 2.0, LLM dans Qsirch et MCP Assistant

Parmi les autres nouveautés, QNAP annonce que le daemon SMB en mode Kernel prend désormais en charge le chiffrement des données. Il est aussi question de QNAP ID SSO (connexion unique avec votre QNAP ID), de Fibre Channel NPIV (N_Port ID Virtualization) et d’un contrôle d’accès avancé ACL 2.0.

Cette version augmente le nombre maximal d’entrées de 124 à 1024, est plus rapide et consomme moins de mémoire. QNAP précise qu’ACL « est appliqué dossier partagé par dossier partagé. Les utilisateurs peuvent choisir la version ACL à utiliser pour chaque dossier, mais une fois ACL 2.0 activé, il n’est pas possible de revenir à ACL 1.0 ». Plus de détails sont disponibles sur cette page.

La plateforme de gestion maison AMIZcloud permet la surveillance des groupes HA, mais proposera aussi prochainement d’autres fonctionnalités de surveillance : activité de connexion, activité des fichiers et orchestration VM/conteneur.

L’IA n’est pas oubliée avec des LLM sur site avec Search RAG dans Qsirch permettant de déployer en local des modèles de langage opensource comme DeepSeek, Gemma, Phi et Mistral. Cette fonctionnalité a déjà été annoncée en avril. Pour en profiter, il faut un NAS QAI-h1290FX, TS-h1290FX ou TS-h1277AFX équipé d’un GPU NVIDIA RTX PRO 6000 (Blackwell Max-Q), RTX 6000 ou 4000 Ada.

Enfin, MCP Assistant « permet aux administrateurs de gérer le NAS avec des commandes en langage naturel avec des outils comme Claude Desktop, VS Code, Telegram ou n8n ».

La liste des NAS compatibles et les notes de versions se trouvent par ici. Pour télécharger QuTS hero h6.0 bêta, c’est par là.

☕️ L’Europe demande des comptes à Shein, qui « pourrait présenter un risque systémique »

1 décembre 2025 à 09:10

La semaine dernière, la Commission européenne a demandé à la plateforme Shein de lui « fournir des informations sur la vente de produits illégaux au titre de la législation sur les services numériques ». Cela fait suite à « la vente de produits illégaux en France et de plusieurs rapports publics ».

La Commission « soupçonne que le système de Shein pourrait présenter un risque systémique pour les consommateurs dans l’ensemble de l’Union européenne ». Elle demande à la plateforme de fournir des détails « sur la manière dont elle veille à ce que les mineurs ne soient pas exposés à des contenus inappropriés pour leur âge […] ainsi que sur la manière dont elle empêche la circulation de produits illicites sur sa plateforme ».

La semaine dernière devait se tenir l’audience de Shein devant le tribunal judiciaire. Elle « a été renvoyée au vendredi 5 décembre, à la demande de l’avocat de l’État », expliquent l’AFP et Le Monde. Le magistrat Francis Le Gunehec explique n’avoir reçu que la veille de l’audience les arguments de défense de Shein et a demandé un report. Il existe une « contestation assez radicale par Shein de la possibilité même [pour l’État] de venir voir le juge », ajoute-t-il.

De son côté, le ministère public « a d’ores et déjà annoncé qu’il ne s’associerait pas à la demande de blocage du site Shein formulée par l’État », ajoutent nos confrères. « L’assignation de l’État repose essentiellement sur une posture morale et des articles de presse, c’est une posture très politique qui est juridiquement fragile », explique l’avocat spécialisé Alexandre Archambault à Public Sénat.

Smartphones, ondes et cancer : toujours « pas de lien de cause à effet »

1 décembre 2025 à 08:32
Avec une explosion nucléaire, pas de doute
Smartphones, ondes et cancer : toujours « pas de lien de cause à effet »

Dans son nouveau rapport, l’Anses arrive à la conclusion qu’il n’y a « pas de lien de cause à effet établi entre ondes et cancer ». C’est du moins la conclusion après analyse des connaissances disponibles jusqu’en mai 2025. Il reste encore de nombreuses questions et de futurs travaux pourraient apporter de nouveaux éléments.

L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail)
vient de mettre à jour son dossier sur les radiofréquences et le cancer. Elle explique que, depuis ses précédentes évaluations de 2013 et 2016, « près d’un millier d’études scientifiques ont été menées, enrichissant considérablement les connaissances sur ce sujet ».

Sautons directement à la conclusion, qui « ne met pas en évidence de lien entre l’exposition aux ondes radiofréquences, principalement émises par la téléphonie mobile, et l’apparition de cancers ». Pour le dire autrement : les données conduisent à « ne pas établir de lien de cause à effet entre l’exposition aux ondes et l’apparition de cancers ». Parmi les experts du Comité, il y a une voix dissonante.

Quoi qu’il en soit, l’Agence « maintient néanmoins ses recommandations de prudence, en particulier pour les enfants ». Nous y reviendrons en fin d’article.

Études épidémiologiques sur l’Homme vs sur l’animal


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☕️ Sur Windows, Steam se convertit enfin au 64 bits

1 décembre 2025 à 08:09

Dans une version bêta publiée le 25 novembre, Valve a introduit un changement technique majeur pour le client Steam : le passage au tout 64 bits pour Windows 10 et 11. Pour les personnes possédant un Windows 10 en 32 bits, la version 32 bits de Steam recevra des mises à jour jusqu’au 1ᵉʳ janvier 2026. Il ne reste donc qu’un mois.

Cette transition vers le 64 bits ne devrait rien changer côté utilisateurs. La nouvelle est « satisfaisante » d’un point de vue technique, mais un passage au 64 bits sur ce type d’application n’entraine aucun gain visible. La transition devenait pressante cependant pour d’autres raisons, principalement de compatibilité, les composants et pilotes 32 bits étant presque tous abandonnés.

On remarque cependant que Valve est en pleine modernisation de ses clients. Au cours des derniers mois, l’entreprise a ainsi lancé une version native pour les Mac Apple Silicon. Cette fois, le gain de performances était majeur, car l’ancienne version était prévue pour l’architecture x86 des anciens Mac Intel. L’application se lançait, mais via la couche d’émulation Rosetta, et offrait des performances particulièrement dégradées.

Cette phase de modernisation s’est incarnée également le 20 novembre avec le lancement du Steam Runtime 4.0 pour Linux, le composant principal de Steam pour le lancement des jeux et le lien avec la couche Proton (passée récemment en version 10). Cette version 4.0 a apporté des changements majeurs, notamment un appui sur les bibliothèques de Debian 13 contre 11 précédemment.

L’éditeur avertissait d’ailleurs les développeurs que l’utilisation de cette version entrainerait des cassures de rétrocompatibilité. On peut également voir dans les changements que la plupart des bibliothèques ne sont désormais plus disponibles qu’en x86_64.

Bercy met de l’huile dans les rouages de l’implantation de datacenters en France

1 décembre 2025 à 07:42
Build, baby, build
Bercy met de l’huile dans les rouages de l’implantation de datacenters en France

Considérée comme un « levier essentiel » au développement du secteur numérique français dans un contexte d’enjeux de souveraineté accrus, l’implantation de centres de données sur le territoire fait l’objet d’attentions particulières. Bercy et sa direction générale des entreprises publient ainsi un guide dédié, censé déminer les difficultés associées aussi bien pour les porteurs de projet que pour les propriétaires fonciers ou les collectivités.

L’implantation d’un datacenter en France serait trop complexe, la faute à la vieille antienne des lourdeurs administratives, du zéro artificialisation nette, de contraintes techniques ubuesques ou de l’hostilité des collectivités locales ? Que nenni, répondent avec enthousiasme Bercy et sa direction générale des entreprises (DGE), en produisant un guide dédié, censé déminer les difficultés… ou plutôt illustrer à quel point ces dernières sont finalement faciles à surmonter.

« Implanter des centres de données sur notre sol est une priorité, au service de notre souveraineté numérique. Je me réjouis donc de la publication de ce guide qui marque une étape concrète vers la réalisation de l’ambition fixée par le Sommet pour l’action sur l’IA : faire de la France un territoire attractif pour les centres de données. », commente Anne Le Hénanff, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, dans un communiqué cosigné avec Roland Lescure, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle, énergétique et numérique.

Soutenir les ambitions d’investissements dans l’Hexagone

S’il faut sensibiliser, c’est en effet que l’ambition fixée en début d’année est élevée : en février dernier, lors du fameux sommet, Emmanuel Macron avait annoncé 109 milliards d’euros d’investissements en direction de l’intelligence artificielle, fléchés principalement vers des projets d’infrastructure, donc des datacenters. Dans la foulée, Bercy a mis sur pied une task force associant la DGE à Business France et à RTE, gestionnaire du réseau électrique, dont le travail a permis « l’identification de 63 sites favorables à l’implantation de centres de données » dans l’Hexagone.

La DGE distingue cinq types de datacenters – crédit DGE

Problème : le temps des grands projets d’infrastructure n’est pas celui du politique et les annonces tardent à se concrétiser, même si plusieurs datacenters d’une envergure industrielle sont déjà dans les tuyaux.

Google prépare par exemple un projet à 58 millions d’euros près de Châteauroux, tandis que l’appel à projet lancé par EDF suite au sommet a permis de déboucher sur l’ouverture de négociations avec OpCore pour un centre de données dont la consommation électrique se chiffrera en centaines de mégawatts, associé à une enveloppe de l’ordre de 4 milliards d’euros. Enfin, impossible bien sûr de ne pas mentionner le Campus IA dont le financement, emmené par le fonds émirati MGX, fait aussi intervenir Bpifrance et NVIDIA, avec une vision cible à 1,4 GW et 50 milliards d’euros d’investissements.

Rassurer, ou motiver, les collectivités territoriales

Après la Banque des territoires, qui vient elle aussi de se fendre de son « Guide des datacenters de proximité », arrive donc un nouveau document (PDF) aux couleurs de la DGE, qui s’ouvre sur un rappel des raisons pour lesquelles la France cherche à multiplier les projets d’implantation. Aux bénéfices attendus à l’échelle nationale, régulièrement répétés (souveraineté numérique, compétitivité, limitation de la dépendance économique) s’ajoute la liste des retombées positives censées profiter au territoire.

« Au niveau local, l’installation d’un centre de données est source de recettes fiscales pour la collectivité, notamment au travers de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB), de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) », rappelle ainsi la DGE avant d’embrayer sur les bénéfices attendus pour l’écosystème économique local.

« L’implantation d’un ou plusieurs centres de données dans un territoire peut alors stimuler l’attractivité de celui-ci auprès d’entreprises, de laboratoires et de centres d’innovation et contribuer à la constitution d’un pôle technologique local. De même, ces projets sont de nature à favoriser l’attraction de talents et peuvent participer au financement d’initiatives en faveur de l’éducation et de la formation dans le numérique ».

Le guide édité par Bercy souligne par ailleurs que si les « externalités négatives » liées à un datacenter peuvent légitimement être questionnées, ces dernières seraient bien souvent surestimées. Les phases de concertation publique associées aux grands projets de centres de données l’ont montré, encore récemment avec Campus IA : la question des externalités se pose sans surprise de façon particulièrement pressante au niveau local, et dans un contexte d’élections municipales (propices au phénomène du not in my backyard) programmées en 2026, le document se veut rassurant.

« Si certaines constructions plus anciennes peuvent souffrir d’une efficacité énergétique et hydrique non optimisées, les infrastructures plus récentes répondent mieux à ces enjeux (les technologies de refroidissement à eau les plus récentes, en circuit fermé, ont une consommation hydrique annuelle équivalente à celle de quelques dizaines de foyers) et prennent également en considération l’intégration paysagère et la réduction des éventuelles nuisances sonores ».

Sur le volet pratique, le guide rappelle que la possibilité d’un raccordement au réseau électrique est un prérequis indispensable, et il invite les porteurs de projet à éviter les régions les plus en tension sur le sujet. « L’Île-de-France, notamment, région très sollicitée pour implanter de nouveaux centres de données, subit actuellement une saturation du réseau de transport d’électricité, dont il résulte une élévation des coûts et des durées de raccordement du fait de la nécessité de renforcer le réseau », remarque notamment la DGE, qui invite également à prendre en compte la présence d’infrastructures réseau, et à considérer des terrains déjà artificialisés ou des friches industrielles. Une carte résume les régions dans lesquelles des sites faisant l’objet d’un accord préalable de raccordement accéléré au réseau RTE ont déjà été identifiés.

Conséquence de leur passé industriel, les Hauts-de-France disposent du plus grand nombre de sites considérés comme propices à l’installation d’un datacenter – crédit DGE

Une grille d’évaluation des projets

Entre autres rappels de la réglementation en vigueur, et notamment des dispositions visant à limiter l’impact environnemental des datacenters, le guide fournit surtout une « grille » des principaux enjeux à considérer pour déterminer l’intérêt, ou non, d’avancer sur un projet d’implantation.

La DGE distingue ici deux niveaux d’enjeux, économiques et environnementaux. Le premier liste donc l’ensemble des critères censés permettre de valider la viabilité du projet (assise financière du porteur, modalités de financement, maturité commerciale, clients envisagés), et les retombées directes en local. Le guide invite par exemple les collectivités à opter pour un bail à construire plutôt que sur une cession pure et simple du foncier, ou à se faire préciser « les contreparties offertes par le projet, qui constituent un élément essentiel et doivent notamment inclure la création d’emplois directs dûment chiffrés ».

Côté environnement, le guide suggère de veiller à la qualité des indicateurs d’exploitation, découlant directement du design du projet, tels que le PUE (efficacité énergétique), le WUE (efficacité de la consommation d’eau) ou le taux prévu de revalorisation de la chaleur fatale. Il liste également l’étude des systèmes de refroidissement, la réduction de l’empreinte globale du bâtiment, et l’étude du cycle de vie des équipements, notamment informatiques.

S’il se conclut avec une liste des portes d’entrée susceptibles de répondre aux questions, faciliter les procédures ou régler les potentiels litiges, le document n’avance cependant aucun chiffre, ni pour avaliser les bénéfices attendus au niveau des territoires (dont la réalité est discutée), ni pour permettre de déterminer les seuils au-delà desquels un projet peut être considéré comme vertueux d’un point de vue environnemental. La DGE renvoie, à ce niveau, vers des « travaux en cours de l’Ademe sur l’implantation des centres de données ».

☕️ Sharenting : la CNIL rappelle les risques de partager photos et vidéos de vos enfants

1 décembre 2025 à 07:06

« 53 % des parents français ont déjà partagé sur les réseaux sociaux du contenu sur leurs enfants », commence par rappeler la CNIL. Un chiffre à mettre en balance avec une autre statistique : « 50 % des images ou des vidéos d’enfants échangées sur les forums pédocriminiels ont été initialement publiées par leurs parents via les réseaux sociaux ».

La Commission explique que partager du contenu de ses enfants « n’est pas un acte anodin » et qu’il « comporte de nombreux risques ». En conséquence, elle déconseille de le faire, surtout si votre profil sur les réseaux sociaux est public.

Les risques sont connus depuis longtemps, mais une piqure de rappel ne peut pas faire de mal : « Certains parents publient des photos dénudées de leur enfant (par exemple lorsqu’ils jouent dans le bain) : des internautes malveillants détournent ces photos pour créer de faux profils, les partagent avec d’autres inconnus ou les diffusent sur des réseaux de pornographie infantile ». De plus, avec l’intelligence artificielle et les deepfakes, dénuder des personnes – notamment des mineurs – est malheureusement très facile. Même avant l’arrivée de l’IA générative la problématique existait déjà.

La publication de photos des enfants peut aussi « alimenter le harcèlement scolaire et le cyberharcèlement ». Les clichés donnent des indications sur les centres d’intérêt des enfants, les lieux qu’ils fréquentent, etc. En effet, les « photos et vidéos contiennent des indications sur la localisation et l’heure à laquelle l’image a été prise ».

La CNIL rappelle que « les photographies et les vidéos partagées par les parents peuvent donc priver les enfants de leur capacité à définir leur propre image et leur identité ». Elle rappelle les bonnes pratiques : « Demandez l’accord de votre enfant et de l’autre parent avant toute publication ». Dans tous les cas, « évitez la publication de certaines photos et vidéos qui ont trait à l’intimité de votre enfant ». Il est « également conseillé de cacher le visage de votre enfant ». Enfin, faites régulièrement le tri dans vos abonnés, photos et vidéos publiées.

La CNIL liste aussi des histoires vécues, pour rappeler que les dangers sont bien réels : « Un mineur s’est adressé à la CNIL pour faire retirer des photographies, vidéos et enregistrements vocaux diffusées par ses parents sur un réseau social. Des parents ont appelé l’attention de la CNIL sur les difficultés qu’ils rencontraient à faire cesser la diffusion de photographies du baptême de leurs enfants mineurs ».

Reçu avant avant-hierNext.ink

Flock : Dans la matrice, personne ne vous entendra chanter

Par :Flock
29 novembre 2025 à 12:37
Ce serait pas de votre faute m'sieur l'agent ?
Flock : Dans la matrice, personne ne vous entendra chanter

C’est pas l’IA le problème, c’est l’agent derrière tout ça m’sieur l’argent. Ou l’inverse, on ne sait plus. Tout se mélange de toute façon, comme de la grosse soupe : le bien, le mal, le chaud, le froid, les avis, les profits. Les pertes, ce sera l’addition finale, et on a déjà une petite idée de qui la paye déjà. Et puisque c’est bientôt Noël, les mairies se crispent en masse.


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Fuite de données à la Fédération Française de Cardiologie… y compris des mots de passe

28 novembre 2025 à 17:07
Hypertension sur le réseau
Fuite de données à la Fédération Française de Cardiologie… y compris des mots de passe

Pendant le pont du 11 novembre, la Fédération Française de Cardiologie a été piratée et des données personnelles des adhérents ont été dérobées. Dans le lot, on retrouve des mots de passe.

Il ne se passe pas une semaine quasiment sans qu’une fuite de données ne soit rendue publique. C’est désormais au tour de la Fédération Française de Cardiologie de prévenir ses adhérents : « À la suite d’une faille, un tiers non autorisé a accédé à notre système et dérobé certaines de vos données personnelles ». Contactée par Next, la Fédération nous confirme l’envoi des messages aux adhérents et le contenu du message.

Nom, prénom, adresses, téléphone et… mot de passe

La liste des données dérobées contient les nom et prénom, adresses e-mail et postale, numéro de téléphone et… mot de passe ! Aucune précision sur ce dernier : est-il chiffré ou haché ? Si oui, comment ? Notre interlocuteur n’était pas en mesure de nous apporter les précisions sur les mots de passe. Nous mettrons à jour cette actualité dès que nous les aurons.

Mon espace en « maintenance »

Dans son message aux adhérents, la Fédération ajoute que « la partie « Mon espace » de notre site internet reste indisponible pour une durée indéterminée ». Effectivement, cette partie du site est « en Maintenance » avec le message suivant : « Nous procédons actuellement à une maintenance technique afin d’améliorer les performances et la sécurité de notre site ».

La Fédération Française de Cardiologie se rassure comme elle peut : « Nous tenons à vous assurer qu’aucune donnée bancaire, telle que des numéros de carte bancaire ou des numéros de compte bancaire, n’a été compromise ».

Elle termine par des recommandations d’usage dans ce genre de situation : « redoubler de vigilance face aux e-mails, SMS ou appels que vous pourriez recevoir, notamment ceux contenant des liens ou sollicitant des informations sensibles. Ne cliquez jamais sur un lien suspect et ne communiquez pas vos informations personnelles sans certitude de l’expéditeur ». Une bonne pratique à appliquer en permanence.

Comme la loi l’y oblige, la Fédération a notifié la CNIL. Elle a aussi renforcé sa sécurité, lancé un audit complet et collabore avec les autorités compétentes. Une plainte a été déposée pour « pour limiter les impacts [comment ?, ndlr] et identifier les responsables ».

Alors que « portable en pause » rame au collège, Emmanuel Macron veut l’étendre au lycée

28 novembre 2025 à 15:52
Mode avion
Alors que « portable en pause » rame au collège, Emmanuel Macron veut l’étendre au lycée

Lors d’un entretien avec un panel de lecteurs du groupe de presse EBRA, Emmanuel Macron a affiché sa volonté que le dispositif « portable en pause » applicable actuellement au collège (mais peu mis en place jusqu’à présent) soit étendu au lycée. Pour cela, une loi devra être présentée et votée au Parlement.

En déplacement à Mirecourt près d’Épinal ce vendredi 28 novembre pour répondre aux lecteurs de Vosges Matin, Emmanuel Macron a répété sa volonté d’éloigner les téléphones portables des établissements scolaires en évoquant leur potentielle interdiction dans les lycées « à la rentrée prochaine ».

Empêché d’être le « maitre des horloges » au Parlement suite à la dissolution de l’Assemblée nationale en 2024, Emmanuel Macron effectue une tournée nationale organisée avec plusieurs rédactions de la presse quotidienne régionale. Le président de la République y aborde régulièrement le sujet du numérique. Ainsi, il avait déjà évoqué la possibilité qu’il quitte la plateforme X le 12 novembre dernier face aux lecteurs de la Dépêche du Midi. 15 jours après, il n’a pas encore franchi le pas.

Aujourd’hui, face aux lecteurs de Vosges Matin, Emmanuel Macron a affirmé : « On a sorti le portable du collège, maintenant dans tous les collèges à la rentrée dernière, on va sans doute l’élargir aux lycées à la rentrée prochaine avec le ministre. Il est en train de regarder ça », estimant que l’interdiction est la manière la plus efficace « si on considère qu’il y a un vrai risque ».

Un long chemin de croix pour l’interdiction du portable au collège

Concernant la sortie du portable au collège, ce n’est pas encore tout à fait le cas, contrairement à ce qu’affirme le Président. Comme nous le disions en 2017 déjà, l’article L511-5 du Code de l’éducation prévoit depuis 2010 que « dans les écoles maternelles, les écoles élémentaires et les collèges, l’utilisation durant toute activité d’enseignement et dans les lieux prévus par le règlement intérieur, par un élève, d’un téléphone mobile est interdite », mais son application n’est pas si simple. À l’époque, Jean-Michel Blanquer promettait de « faire respecter les règles et le droit ».

Mais en 2025, le dossier n’est pas encore résolu. En avril dernier, Élisabeth Borne a annoncé qu’elle souhaitait que la « pause numérique » – l’interdiction pour les élèves d’utiliser leur smartphone au sein de l’établissement – soit « généralisée à tous les collèges à la prochaine rentrée ». Mais, en septembre, selon le syndicat majoritaire des chefs d’établissement SNPDEN-UNSA cité par le Monde, seuls 9 % des collèges avaient mis en place le dispositif.

Début novembre, en réponse à une question sur le nombre de collèges appliquant le dispositif de la sénatrice Les Républicains Agnès Evren, le nouveau ministre de l’Éducation nationale, Édouard Geffray, répondait de manière évasive : « je ne peux que souscrire à l’idée de mettre le portable en pause et d’installer des casiers de stockage lorsque c’est possible, mais je rappelle que la première pause du portable est l’interdiction, qu’il nous revient de faire respecter. Je ne peux que me réjouir des cas où il est possible de conforter l’interdiction avec des installations spécifiques, mais je ne peux pas imposer aux départements d’acquérir des casiers. Plusieurs centaines d’établissements fonctionnent ainsi, avec des retours qui laissent apparaître une nette satisfaction ».

Une volonté présidentielle qui n’est pas encore inscrite dans la loi

Le portable n’est donc pas encore sorti des collèges, même si, selon France Info, Emmanuel Macron estime que l’interdiction dans les collèges « marche plutôt bien, parce que c’est une interdiction nationale, c’est assumé ».

Pour ce qui est des lycées, Édouard Geffray semble donc être « en train de regarder ça », selon le président de la République. Mais il faut qu’un texte législatif soit voté avant qu’il puisse être appliqué « à la rentrée prochaine ».

La députée Renaissance Laure Miller a déposé le mardi 18 novembre 2025 une proposition de loi « visant à protéger les mineurs des risques auxquels les expose l’utilisation des réseaux sociaux » qui propose, entre autres, d’ « étendre aux lycées l’interdiction de l’utilisation des téléphones portables, dans les mêmes conditions que dans les autres établissements scolaires ». Reste à ce que l’article en question ainsi que la loi soient votés par l’Assemblée nationale et le Sénat, et que les décrets soient promulgués avant la rentrée 2026.

OVHcloud face à un tribunal canadien : la drôle d’affaire

28 novembre 2025 à 15:10
« Tartufferies »
OVHcloud face à un tribunal canadien : la drôle d’affaire

OVHcloud serait aux prises avec la justice canadienne, qui ordonne à l’entreprise française de remettre des données dans le cadre d’une décision de justice. Pour l’avocat Alexandre Archambault, il n’y a cependant rien de nouveau dans ce type de procédure, en vertu des accords d’adéquation et du RGPD.

Dans un article publié le 26 novembre, le média allemand Heise décrit une situation inextricable : OVHcloud est sommée d’obéir à une décision de justice canadienne dans le cadre d’une enquête criminelle.

18 mois plus tôt

Cette décision a été initialement rendue en avril 2024 par la Cour de justice de l’Ontario. Puisque des données sont présentes sur des serveurs appartenant à OVHcloud sur des serveurs situés en France, au Royaume-Uni et en Australie, demande est faite à la filiale canadienne de transmettre ces informations. Celle-ci étant une entité juridique indépendante, elle répond qu’elle ne peut pas transférer les informations réclamées.

Selon Heise, l’affaire remonte, en France, aux oreilles du SISSE (Service de l’information stratégique et de la sécurité économiques). Un premier courrier aurait été envoyé à OVHcloud en mai 2024 pour rappeler qu’en vertu de la loi de blocage de 1968 (renforcée en 2022), il est interdit aux entreprises françaises de transmettre des informations à une autorité étrangère hors des canaux internationaux.

Le 25 septembre suivant, la juge chargée de l’affaire en Ontario, Heather Perkins-McVey, décide que c’est la maison mère française qui doit envoyer les données. Elle motive sa décision en faisant référence à la « présence virtuelle » : « Puisque OVH opère à l’échelle mondiale et propose des services au Canada, l’entreprise est soumise à la juridiction canadienne, peu importe où se trouvent les serveurs physiques », écrivent nos confrères. Une vision qui se rapprocherait du Cloud Act américain.

Conflit diplomatique ?

La Cour aurait donné jusqu’au 27 octobre 2024 à OVHcloud pour répondre. La société française aurait alors fait appel devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario. Janvier 2025, nouveau courrier de la SISSE, décrit comme « plus détaillé », mais enfonçant le clou : tout envoi de données à la Gendarmerie royale du Canada serait illégal.

Le 21 février, toujours selon Heise, le ministère français de la Justice serait intervenu pour assurer à ses homologues canadiens qu’ils bénéficieraient d’un « traitement accéléré » en passant par la voie officielle. Le ministère aurait ainsi montré sa volonté de coopération, indiquant qu’OVHcloud se tenait prête, l’entreprise ayant préparé les données demandées. Mais la Gendarmerie canadienne aurait insisté pour une transmission directe, appuyée par le tribunal en Ontario.

Nos confrères affirment que l’affaire est depuis suivie de près par l’industrie technologique comme illustration des tensions autour du modèle commercial habituel du cloud, et plus généralement de la notion de souveraineté des données.

L’affaire rappelle celle qui avait alimenté la création du Cloud Act américain : Microsoft était sommée par un tribunal de fournir les données d’une personne accusée de trafic de drogue. Problème, ces données étaient situées sur un serveur en Irlande, l’entreprise estimant qu’il fallait passer par la voie classique de coopération. Pour le tribunal américain, Microsoft était une entreprise mondiale dont le siège était aux États-Unis, elle devait donc pouvoir transmettre ces données, où qu’elles soient. L’emplacement physique des serveurs n’avait pas d’importance.

« C’est une tempête dans un verre d’eau ! »

L’avocat Alexandre Archambault, spécialiste des questions numériques, n’est cependant pas d’accord avec le récit que dresse Heise de la situation. Il s’étonne également des réactions émues autour de la question, car il n’y a selon lui rien de nouveau dans cette affaire.

Contacté, il ne cache pas son agacement : « Il faut qu’on arrête vraiment ces tartufferies ! C’est une tempête dans un verre d’eau. Moi ce que je vois, c’est qu’une juridiction s’est prononcée, avec des magistrats indépendants, dans le cadre d’une procédure contradictoire, publique, sur laquelle tout le monde peut faire valoir ses points de vue. On est face à une décision de justice. Et bien sûr, si on n’applique pas cette décision, on s’expose à des sanctions. Et on peut tout à fait contester la décision là-bas, ce qui a été fait ».

L’avocat cite en exemple un arrêt de la cour d’appel de Paris (via le site de la Cour de cassation) dans le cadre d’une affaire où il était exigé de la filiale allemande d’OVHcloud qu’elle applique la loi française. OVHcloud avait contesté, mais la Cour avait confirmé la validité de la demande. « On peut difficilement exiger, à juste titre d’ailleurs, d’acteurs établis hors de France de communiquer des éléments d’identification d’auteurs d’infractions en ligne, tout en s’indignant que d’autres pays fassent la même chose », estime Alexandre Archambault.

Tout est dans le RGPD

Pour l’avocat, OVHcloud « n’est pas coincée entre deux lois » et le média allemand s’est trompé. « Le droit de l’Union, notamment au titre du DSA et du prochain règlement E-evidence, dit que les acteurs du numérique établis sur le sol européen doivent coopérer avec les autorités judiciaires, quelles qu’elles soient. Tout est dans l’article 48 du RGPD ! ».

Que dit ce dernier ? Que toute « décision d’une juridiction ou d’une autorité administrative d’un pays tiers exigeant d’un responsable du traitement ou d’un sous-traitant qu’il transfère ou divulgue des données à caractère personnel ne peut être reconnue ou rendue exécutoire de quelque manière que ce soit qu’à la condition qu’elle soit fondée sur un accord international, tel qu’un traité d’entraide judiciaire, en vigueur entre le pays tiers demandeur et l’Union ou un État membre, sans préjudice d’autres motifs de transfert en vertu du présent chapitre ».

Or, rappelle l’avocat, il y a non seulement un traité d’entraide entre la France et le Canada, mais également un accord d’adéquation avec le pays. La CNIL pointait ainsi en décembre 2024 que le Canada faisait justement partie d’un groupe de onze pays bénéficiant « d’un niveau de protection adéquat », à la suite d’un examen d’évaluation de ces accords au regard du RGPD.

Les courriers du SISSE ne seraient donc que des rappels de la bonne marche à suivre dans ce contexte, mais il est difficile d’en savoir plus, leur contenu n’étant pas consultable.

Contactée, OVHcloud n’a pas souhaité réagir, indiquant simplement : « Nous ne commentons pas les décisions de justice ».

#Nextquick : C’est quoi la charge rapide USB ? On vous explique PD, QC, PPS, UFCS, FCP, SCP…

28 novembre 2025 à 13:32
Pourquoi faire simple…
#Nextquick : C’est quoi la charge rapide USB ? On vous explique PD, QC, PPS, UFCS, FCP, SCP…

Vous pensiez que charge rapide voulait dire charge rapide ? Grave erreur, c’est « charge rapide* » : à condition d’avoir le chargeur avec la bonne norme – il y en a une dizaine au moins – et le bon câble. Next vous explique rapidement dans ce nouveau #Nextquick.

Charger un smartphone, rien de plus simple, mais le charger rapidement c’est une autre histoire ! Maintenant que l’USB Type-C s’est imposé partout (parfois de force), c’est encore plus simple puisque le problème du connecteur est quasiment réglé.

C’est quoi une charge rapide ? Bonne question…

Mais il subsiste une problématique : tous les chargeurs ne se valent pas, et il en est de même avec les câbles. Nous aurons très prochainement l’occasion d’y revenir. Pour commencer, c’est quoi une charge rapide ? Le contraire d’une charge lente… merci Sherlock.

On touche le cœur du problème : il n’existe pas de définition d’une charge rapide, ni un protocole unique bien défini. Pire encore, il y en a plusieurs, incompatibles entre eux.

Sans refaire toute l’histoire, l’USB permettait à ses débuts de faire passer entre 500 mA et 2 A de courant sous 5 V, soit entre 2,5 et 10 W de puissance. C’était la charge lente. Aujourd’hui on parle généralement de charge rapide à partir de 15 ou 18 W.

Cette notion évolue à travers le temps et les fabricants. Au lancement de Quick Charge par Qualcomm en 2013, la puissance maximum était de 10 W. En 2025, 10 W seraient de la charge lente. Certains pourraient aussi parler de charge lente à 18 W, d’autres prétendre que c’est de la charge rapide.

QC ou Quick Charge : 12 ans d’évolution pour arriver à QC 5 +

Qualcomm est donc sur la charge rapide depuis plus de 12 ans. La dernière version en date est le Quick Charge 5 + ou QC 5 +, annoncé il y a quelques semaines (QC 5 datait de 2020). QC est rétrocompatible : un chargeur QC 5 accepte un smartphone QC 3 + par exemple.


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