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IA, cryptomonnaie : Trump, définitivement le meilleur allié de la tech conservatrice ?

1 juillet 2025 à 15:22
This is a man's world
IA, cryptomonnaie : Trump, définitivement le meilleur allié de la tech conservatrice ?

Alors que le Sénat des États-Unis s’apprête à voter une loi budgétaire qui irrite Elon Musk, un retour en arrière illustre les multiples avantages que la tech conservatrice a pu tirer de l’élection de Donald Trump.

Les sénateurs des États-Unis votent ce mardi sur la « one big beautiful bill » (OBBB) de Donald Trump, autrement dit « la grande et belle loi » budgétaire de Donald Trump. Avec plus de 1000 pages, ce projet de texte est aussi au cœur d’une rivalité qui vient définitivement enterrer l’amitié du président des États-Unis avec Elon Musk. Elle est pourtant taillée pour apporter une nouvelle pierre au partenariat désormais bien établi entre le monde de la tech libertarienne et le camp MAGA (Make America Great Again).

Car en près de six mois de mandat, Donald Trump a déjà répondu à beaucoup d’attentes de l’industrie numérique. Après avoir mis leurs millions et leurs réseaux (y compris le public de leurs très écoutés podcasts) au service du camp républicain, les financiers et les figures les plus conservatrices de la Silicon Valley ont obtenu de réels « retours sur investissement ». À commencer par l’atténuation de l’attention régulatrice qui avait commencé à peser sur les secteurs des cryptomonnaies et celui de l’intelligence artificielle.

Quand l’administration démocrate voulait réguler

Sous la présidence Biden, le gouvernement des États-Unis avait en effet œuvré pour réguler les deux secteurs, c’est-à-dire pour les soumettre à des règles qui s’appliquaient déjà à d’autres secteurs.

Il avait travaillé à soumettre le secteur des cryptomonnaies aux régulations existantes pour lutter contre le blanchiment d’argent, ou encore aux règles de la Security Exchange Commission (SEC) et de l’Internal Revenue Service (IRS), relève notamment l’observatoire des multinationales. En parallèle, la Justice ouvrait plusieurs enquêtes contre des acteurs du monde des cryptoactifs, que ce soit pour lutter contre des activités criminelles ou pour protéger les consommateurs.

De même, le décret présidentiel visant à réduire les risques de l’IA avait été perçu comme une attaque par des acteurs comme les deux fondateurs du fonds de capital-risque Andreessen Horowitz (a16z), que l’on avait vu soutenir Donald Trump dans les six mois précédant l’élection présidentielle de 2024.

L’aubaine trumpiste

Avec Trump, ils ont trouvé parfait partenaire. L’une des premières actions du président des États-Unis fraichement (ré-)investi a consisté à défaire le décret qu’avait pris Biden. Côté cryptomonnaies, les enquêtes lancées par la SEC ont été abandonnées, de même que des régulations spécifiques, comme celle qui avait obligé les banques à divulguer les cryptoactifs détenus sur les comptes de leurs clients et de maintenir suffisamment d’actifs pour les sécuriser.

Dans la mesure où leurs deux domaines technologiques favoris sont extrêmement énergivores, la plupart de ces acteurs ont aussi critiqué le gouvernement Biden pour sa gestion de l’industrie de l’énergie. Encore une fois, le climatosceptique Trump s’est révélé l’allié parfait, enterrant dès son arrivée au pouvoir divers projet de lutte contre les bouleversements climatiques, vantant le « beau charbon propre » des États-Unis et facilitant la construction de centrales nucléaires.

Pour s’assurer des politiques au plus près de leurs intérêts, quantité de membres des cercles libertariens de la Silicon Valley se sont par ailleurs installés au cœur de l’administration actuelle, comme l’illustre en détail l’observatoire des multinationales. Ainsi de David Sacks, cofondateur de Palantir et ancien de PayPal, que Donald Trump a qualifié de « tsar » de la crypto et de l’IA à la Maison-Blanche, de Sriram Krishnan, associé d’a16z et conseiller pour l’IA du président, ou encore des 27 personnes issues de la galaxie Musk travaillant encore au sein du DOGE, le « ministère de l’efficacité gouvernementale » que l’homme d’affaires a dirigé jusqu’à début mai.

Ce faisant, aussi critiques des dépenses publiques que soient leurs patrons, des sociétés comme Palantir ou SpaceX sont en parfaite position pour augmenter encore le nombre de contrats gouvernementaux qui leur assurent des revenus. Parmi les projets à leur avantage : le dôme d’or, un bouclier antimissile dont Space X, Palantir et Anduril pourraient se charger de la construction, ou la politique anti-immigration, menée par l’ancien actionnaire de Palantir Stephen Miller.

Allègement d’impôts en tous sens dans l’OBBB

Au gré de son millier de pages, la « One Big Beautiful Bill » prévoit d’ailleurs de déployer toujours plus d’intelligence artificielle dans différentes administrations, que ce soit la Défense, le Commerce, les Douanes ou la Santé (pour lutter contre les paiements indus dans le programme Medicare).

Pourquoi, dans ce contexte, un Elon Musk s’est-il placé résolument contre Donald Trump ? Le multientrepreneur ne s’est en effet pas privé de qualifier le texte de grave erreur, susceptible de « détruire des millions d’emplois en Amérique » et de « causer un immense tort stratégique à notre pays ».

En pratique, l’OBBB promet une hausse des dépenses dans la défense, dans la politique (anti-)migratoire, un soutien à la politique nataliste, mais aussi des coupes franches dans tout ce qui touche à la santé ou à la défense de l’environnement. Elle prévoit d’empêcher toute forme de régulation sur l’intelligence artificielle, ce qui risque d’avoir des effets très concrets sur le climat planétaire.

Surtout, le texte prévoit des baisses d’impôts massives, pouvant grimper jusqu’à 40 000 dollars (contre 10 000 aujourd’hui) pour les contribuables qui gagnent moins de 500 000 dollars par an. Le coût de la mesure pourrait s’élever jusqu’à 4 500 milliards de dollars, alors que la dette du pays s’élève déjà à 36 000 milliards de dollars.

C’est précisément l’accroissement probable de la dette états-unienne que critique l’homme le plus riche du monde. Musk est allé jusqu’à menacer de créer son propre parti si l’OBBB passait en l’état. Quant à Trump, il a déclaré sur son réseau social Truth « Elon reçoit peut-être plus de subventions que n’importe quel humain à l’heure actuelle ». Et de menacer, dans une tirade contre SpaceX : « Plus de lancements de fusées, de satellites ou de production de voitures électriques, et notre pays économiserait une FORTUNE. Peut-être devrions-nous demander à la DOGE de jeter un bon coup d’œil à tout cela ? IL Y A BEAUCOUP D’ARGENT À ÉCONOMISER !!! »

☕️ Sur Spotify, un demi-million d’internautes écoutent un groupe généré par IA

1 juillet 2025 à 12:59

En un mois, The Velvet Sundown a publié deux albums : « Floating on Echoes » et « Dust and Silence ». Un troisième devrait arriver dans le courant des prochaines semaines.

Dans les derniers jours, cela dit, de nombreux internautes ont commencé à douter publiquement, sur Reddit, ou sur X : aucune information n’existait en ligne sur les quatre membres de the Velvet Sundown.

Et puis un compte Instagram a été créé fin juin, qui a rendu les choses évidentes : the Velvet Sundown n’était qu’un groupe généré par IA, et ses « photos » l’étaient, visiblement, tout autant.

De nombreux groupes de musique générée par IA sont disponibles sur Spotify, qui n’oblige pas les artistes à révéler si des morceaux ont été entièrement créés via des machines.

Comme le remarque ArsTechnica, the Velvet Sundown est aussi présent sur Deezer, quand bien même la société est plus tatillonne sur les questions d’IA, dont elle s’efforce de détecter automatiquement l’utilisation. 
La plateforme française l’indique d’ailleurs, depuis peu, de façon explicite : « Certains morceaux de cet album peuvent avoir été créés à l’aide de l’intelligence artificielle ».

Avec « Osez l’IA », le gouvernement veut accélérer l’adoption de l’IA en entreprise

1 juillet 2025 à 11:31
Osez osez Joséphine
Avec « Osez l’IA », le gouvernement veut accélérer l’adoption de l’IA en entreprise

Ce 1er juillet est lancé le plan Osez l’IA visant à accélérer l’adoption de l’IA dans les entreprises françaises.

La ministre déléguée chargée du numérique et de l’intelligence artificielle Clara Chappaz a lancé ce mardi un plan national « Osez l’IA », pour pousser l’adoption de l’IA en entreprise.

La raison de ce programme créé en lien avec Bercy, le ministère du Travail et des Territoires, Bpifrance, la Chambre de commerce et d’industire (CCI) et les syndicats professionnels ? L’IA « transforme notre économie dans tous les secteurs ».

Son adoption, sa diffusion, « pourraient générer des gains de croissance et de productivité conséquents pour l’économie française ». Le rapport de la Commission de l’intelligence artificielle de mars 2024 estimait en effet que l’adoption de l’IA pourrait stimuler le PIB de 0,8 à 1,3 point par an.

Cas d’usages inconnus, mais enjeu de survie à moyen terme

Or, selon les derniers chiffres de Bpifrance, les très petites, les petites et les moyennes entreprises sont à la traîne. En février, le Lab de Bpifrance constatait que 31 % des TPE et PME recouraient à l’IA, et 8 % de manière régulière. Plus des deux tiers de leurs dirigeants peinaient à identifier de réels cas d’usage.

Une nouvelle étude menée auprès de 1 209 dirigeants de PME et d’entreprises de tailles intermédiaires (ETI) dressait un tableau un peu plus optimiste : seulement 23 % des interrogés peinaient à identifier l’utilité d’outils d’IA. Surtout, 58 % d’entre eux envisageaient l’IA comme un enjeu de survie à moyen terme. Dans 73 % des cas, relevait encore Bpifrance, les projets d’IA étaient impulsés par le ou la dirigeante.

Le gouvernement veut accélérer cette cadence, qu’il juge trop lente, notamment comparée aux États-Unis. Outre-Atlantique, le numérique compte certes pour 10 % du PIB contre 5 % en France. Mais comme le soulignait la spécialiste de la géopolitique du numérique Ophélie Coelho auprès de Next, le modèle winner takes all qui a permis l’émergence d’une poignée de géants numériques ne ressemble pas tellement au tissu d’activité français, riche en PME-ETI.

Le but, quoiqu’il en soit : atteindre 80 % de PME et ETI et 50 % de PME recourant à l’IA à l’horizon 2030, en formant au passage 15 millions de personnes.

Trois axes de travail

Au programme d’« Osez l’IA » : 200 millions d’euros (dont 100 issus du plan France 2030, note La Tribune) pour déployer un plan en trois axes, avec un volet sensibilisation à l’IA, un dédié à la formation, et un accompagnement aux entreprises.

300 ambassadeurs IA viendront témoigner auprès d’autres chefs d’entreprises, tandis qu’une dizaine de rencontres permettront d’échanger en fonction des secteurs d’activité ou de thématiques précises. Inspirée de l’AI Business Day organisé lors du Sommet pour l’action sur l’IA, une nouvelle rencontre devrait être organisée en 2026.

La moitié de l’enveloppe prévue, elle, doit financer un appel à projet dédié à l’émergence de « pépites françaises sur l’IA », dans l’industrie, la robotique, la santé, la transition environnementale, entre autres domaines dits « de rupture ». 

L’autre moitié doit notamment permettre le cofinancement à hauteur de 40 % de 4 000 diagnostics Data-IA pour les PME et ETI françaises qui les sollicitent. Un fonds de garantie bancaire doit par ailleurs aider au financement de projet IA, jusqu’à 500 000 euros sur 10 ans.

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☕️ Le Canada renonce à taxer les géants de la tech pour relancer ses échanges avec les États-Unis

30 juin 2025 à 08:03

C’est la fin d’un week-end de pression politico-commerciale tous azimuts de la part des États-Unis de Trump.

Samedi, les pays membres du G7, réunis au Canada, indiquaient vouloir exempter les multinationales états-uniennes de l’impôt minimal mondial négocié en 2021 via l’OCDE – les géants de la tech seraient évidemment concernés par cette exemption d’impôt. 


Dimanche, le ministre des Finances canadien François-Philippe Champagne a de son côté annoncé que le Canada « annulait la taxe sur les services numériques » dans le but de « faire progresser les négociations commerciales plus larges » avec son voisin du Sud.

Annoncée en 2020, la taxe sur les services numériques (TSN) devait prendre effet ce lundi 30 juin. Elle concernait les sociétés générant un chiffre d’affaires mondial annuel de plus d’1,1 milliard de dollars canadiens, et réalisant des revenus annuels de plus de 20 millions de dollars canadien dans le pays.

Vendredi 27, Donald Trump avait annoncé suspendre les négociations commerciales avec son voisin, qualifiant la taxe de « coup direct et évident » porté à son pays.

☕️ Le Thinking Machine Lab de Mira Murati lève 2 milliards de dollars

30 juin 2025 à 07:40

L’ex-numéro 2 d’OpenAI Mira Murati, qui a quitté l’entreprise en septembre 2024, vient de clore un premier tour de financement de 2 milliards de dollars, selon le Financial Times.

L’opération porte la valorisation de l’entreprise à 10 milliards de dollars, alors que ses travaux sont encore relativement flous. Dans sa présentation, Thinking Machine Lab indique qu’« au lieu de se concentrer uniquement sur la création de systèmes d’IA entièrement autonomes, nous sommes heureux de construire des systèmes multimodaux qui travaillent en collaboration avec les gens. »

La société s’est appuyée sur la réputation de Mira Murati, qui a travaillé sur les produits phares d’OpenAI et joué un rôle important de diplomate au sein de l’entreprise, et de plusieurs autres chercheurs de renom dans le domaine.

Elle avait notamment servi de CEO par interim lors de la crise interne à OpenAI, en 2023, avant que Sam Altman n’en reprenne la direction.

Cette opération est l’une des plus grosses levées initiales (seed) pour une start-up.

☕️ Pour ses 20 ans, Google Earth permet de se promener dans le temps

25 juin 2025 à 13:39

Il y a 20 ans, Google Earth était lancé auprès du grand public. Pour fêter cet anniversaire, l’entreprise ajoute ses données historiques dans Street View, pour explorer différentes zones du globe à différentes époques.

C’est la poursuite d’un travail au long cours sur les visions temporelles. Les données historiques avaient été déployées pour la première fois en septembre 2024 dans les versions web et mobile de Google Earth – mais n’était pas accessibles depuis StreetView.

L’aventure Google Earth a commencé en 2001, avec le lancement d’Earth Viewer par la société KeyHole, dans laquelle avait investi le fonds de la CIA, In-Q-Tel. Keyhole a été rachetée par Google en 2004, le produit a été rebaptisé, puis rendu disponible au public quelques mois plus tard.

Google indique avoir enregistré plusieurs centaines de millions d’utilisateurs dès les premières semaines, et dépassé le milliard en 2011.

☕️ ChatGPT triple son audience en France, X en perte de vitesse

25 juin 2025 à 08:00

Entré directement en 36ᵉ place des sites les plus visités de France au mois d’avril 2025, OpenAI ChatGPT continue sa progression pour atteindre la 34ᵉ place en mai grâce au succès de son robot conversationnel ChatGPT.

Selon les données publiées chaque mois par Médiamétrie, la plateforme a attiré 18,3 millions de visiteurs uniques dans le mois et 4,2 millions par jour.

Un succès d’autant plus important, relève Le Figaro, qu’il traduit un triplement de son audience depuis mai 2024.

Au passage, OpenAI passe devant plusieurs marques bien implantées, dont Vinted (18,05 millions de visiteurs uniques mensuels), Marmiton (17,98 millions), LinkedIn (16,4 millions) ou X (15,5 millions), renvoyé à la 49ᵉ place sur les 50 marques les plus visitées dans le mois. En un an, l’audience mensuelle du réseau social a chuté de 20 %.

Pour les autres réseaux sociaux, l’audience est relativement stable : Facebook atteint les 50,5 millions de visiteurs uniques, Instagram 41,5 millions, SnapChat 25,8 millions et TikTok 23 millions.

Un assistant IA sécurisé et souverain pour aider la Justice ?

24 juin 2025 à 14:58
Dis Siri, quel est l'article de loi qui...
Un assistant IA sécurisé et souverain pour aider la Justice ?

Un rapport sur « l’intelligence artificielle (IA) au service de la justice » vient d’être remis au garde des sceaux. Aperçu de ses conclusions.

Créer un « assistant IA sécurisé et souverain » à destination des acteurs de la Justice, intégrant, à terme, des fonctions de recherche, synthèse, rédaction et retranscription. Telle est la première des douze recommandations formulée dans le rapport sur « l’intelligence artificielle (IA) au service de la justice » tout juste remis au garde des Sceaux Gérald Darmanin.

Confiée le 10 février à un groupe de travail présidé par Haffide Boulakras, directeur adjoint de l’École nationale de la magistrature, la mission à l’origine de ce rapport propose une « approche résolument pragmatique et opérationnelle », pour permettre à l’institution judiciaire de « tirer pleinement parti, sans délai » de l’IA.

Dès l’introduction, le document rédigé grâce au travail de la vingtaine d’experts du groupe de travail (parmi lesquels la vice-procureure au parquet national antiterroriste Aude Groualle, l’inspecteur général de la Justice Yannick Menneceur, ou encore le chef du Lab Data Justice du ministère de la Justice Haï-Ha Trinh-Vu), le rapport évacue la question « galvaudée » de la justice prédictive, « sur laquelle il n’apparaît pas pertinent que le ministère s’engage à ce jour si ce n’est pour en démontrer les limites et en combattre les éventuels effets néfastes ». Il se concentre plutôt sur des manières d’améliorer « rapidement l’efficacité du travail des agents et la qualité du service rendu aux usagers ».

Pour ce faire, le document suit trois orientations essentielles : démocratiser l’usage de l’IA auprès des acteurs de la Justice en l’intégrant à leurs outils de travail, le faire en veillant à la souveraineté technologique, c’est-à-dire en assurant « la maitrise effective des dispositifs déployés », et accompagner les professionnels.

Trois temps de déploiement

En pratique, le groupe de travail propose une feuille de route en trois temps : mise à disposition progressive d’outils comme l’assistant IA – ce qui nécessite aussi l’acquisition de licences d’outils spécifiques au champ juridique – : le renforcement de la formation des agents en 2026 et 2027, puis, à partir de 2027, le projet de faire de l’IA « un véritable pilier du service public de la Justice ».

Pour assurer la bonne gouvernance des différents projets énoncés, le groupe de travail propose la création d’un Observatoire de l’IA auprès du ministère de la Justice. Celui-ci piloterait l’intégration de l’IA dans les processus de travail autant qu’il assurerait le « suivi éthique des usages, leur impact sur les métiers », voire assurerait la veille scientifique à même d’actualiser les outils et la compréhension des effets de l’IA dans la Justice.

Chacune de ces étapes demanderait des investissements précis, principalement pour assurer l’hébergement des LLM en open source sur un serveur SecNumCloud et pour l’achat de licences dans un premier temps ; pour améliorer les outils d’IA déployés et les multiplier en fonction des besoins, mais aussi pour créer une équipe interne dédiée à l’IA dans un deuxième temps ; et enfin pour renforcer et agrandir le centre de données interne au ministère de la Justice.

Avec 4 équivalents temps plein (ETP), le rapport estime que l’équipe IA existant actuellement au sein du ministère est sous-dimensionnée.

Douze cas d’usages prioritaires

Pour ce qui est du champ d’application des technologies d’IA dans la justice française, le groupe de travail indique avoir listé soixante cas d’usages différents au gré de ses consultations d’acteurs de terrain et d’administration central.

« Malgré la diversité des acteurs sondés, des besoins convergents ont émergé exprimant notamment des besoins d’appui aux tâches d’analyse, de synthèse, de recherche, de retranscription et de traduction – des tâches répétitives et chronophages susceptibles de ralentir le traitement des affaires dans les tribunaux et l’avancement des dossiers au sein des administrations centrales. » 60 % des cas énoncés consistent par ailleurs en des besoins plus spécifiquement liés à certains métiers.

Dans le lot, les auteurs du rapport ont dégagé douze cas prioritaires, parmi lesquels l’interprétariat instantané fonctionnant hors connexion, des outils d’analyse et de recherche documentaire avancée aussi bien pour les juridictions civiles que pénales, des outils d’aide à la rédaction et à la synthèse contextualisée, ou encore d’autres d’orientation des procédures ou courriers au sein des juridictions.

Extrait du rapport « L’intelligence artificielle (IA) au service de la justice »

☕️ IA et conflits d’intérêts : Cédric O soutenu par la HATVP

24 juin 2025 à 14:11

Ce mardi 24 juin, Cash Investigation se penche sur les liens entre politiques et business, s’arrêtant notamment sur un cas lié à l’écosystème technologique français et européen : celui de Cédric O.

Hasard des programmations relevé par Le Monde, la diffusion de l’enquête se fait cinq jours à peine après une audience censée se dérouler suite à la plainte pour diffamation déposée par l’ex-secrétaire d’État au numérique contre le président du Syndical national de l’édition phonographique Bertrand Burgalat.

Ce dernier avait accusé Cédric O de « prise illégale d’intérêts » sur BFM Business, le 13 mars 2024 (l’audience, elle, a été repoussée au 26 janvier 2026).

IA Act

Après avoir quitté le gouvernement en mai 2022, Cedric O était devenu cofondateur et actionnaire de Mistral AI en avril 2023, endossant le rôle de conseiller en affaires publiques jusqu’au mois de février 2024.

Son rôle dans les négociations autour de l’AI Act, au niveau européen, avait soulevé de nombreuses questions.

Après les accusations de conflits d’intérêts, la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) avait mené un « contrôle », pour finalement juger ses conditions respectées. Dans son enquête, Cash Investigation souligne que l’autorité n’a jamais été notifiée de la participation de Cedric O à Mistral AI dans la mesure où celui-ci a créé une société de conseil.

Auprès de France 2, l’ex-président de la HATVP souligne que Cedric O n’avait que l’interdiction de réaliser des « démarches », par lui-même, avec les pouvoirs publics, ce qui n’empêchait pas ceux-ci de le contacter.

☕️ Lyon abandonne Microsoft office pour renforcer sa « souveraineté numérique »

24 juin 2025 à 08:16

La Ville de Lyon va progressivement remplacer la suite Microsoft par des logiciels bureautiques libres, dont « Only Office pour la bureautique, ainsi que Linux et PostgreSQL pour les systèmes et bases de données ».

Le but : « ne plus être dépendante des solutions logicielles états-uniennes et acquérir une véritable souveraineté numérique », indique-t-elle dans un communiqué.

Elle s’appuiera aussi sur la suite libre et interopérable Territoire Numérique Ouvert, développée avec la SITIV (le Syndicat Intercommunal des Technologies de l’Information pour les Villes) et la Métropole de Lyon. 


Cette suite est déjà utilisée par « plusieurs milliers d’agents issus de 9 collectivités », déclare la Ville de Lyon. 


Par cette décision, la ville rejoint un mouvement lancé dans d’autres villes d’Europe. Les deux plus grandes villes danoises, Copenhague et Aarhus, ont ainsi chacune annoncé début juin tourner le dos à Windows et Microsoft Office.

Transphobie : ces désinformateurs français qui s’appuient sur des réseaux internationaux

23 juin 2025 à 14:37
Multiculturalisme transphobe
Transphobie : ces désinformateurs français qui s’appuient sur des réseaux internationaux

Le succès de la thèse selon laquelle Brigitte Macron serait une femme trans dans les réseaux trumpistes illustre l’internationalisation de la production et de la diffusion des thèses transphobes.

Brigitte Macron, femme trans ? Fréquemment relayée lors des élections présidentielles de 2022, cette fausse information est reprise aux États-Unis au point d’avoir été véhiculée par des proches de Donald Trump. Une trajectoire qui s’explique par la mécanique désormais récurrente de réseaux de désinformation proches des extrêmes-droites mondiales, prompts à faire circuler et à adapter leurs discours d’un pays à l’autre.

Dans les fausses informations visant la première dame, cela dit, France Info détaille comment deux Français ont particulièrement œuvré à leur diffusion outre-Atlantique : Xavier Poussard, un diplômé d’histoire travaillant régulièrement pour la lettre d’extrême-droite Faits & Documents, et Aurélien Poirson-Atlan, mieux connu sur Twitter/X sous le pseudonyme sulfureux de Zoe Sagan.

Avec succès, puisqu’en février 2025, l’influenceuse ultraconservatrice Candace Owens (5,7 millions d’abonnés sur Instagram, 6,9 millions sur X) présentait l’ouvrage Becoming Brigitte (« Devenir Brigitte »). Écrit par Xavier Poussard, qui ne rentre plus en France depuis son signalement pour « appel à la haine en raison de la race ou de la religion », en 2021, l’ouvrage développe la thèse selon laquelle l’épouse du président de la République française serait née homme sur 332 pages. Sa reprise par une figure centrale de l’alt-right états-unienne a donné au récit complotiste une nouvelle ampleur.

La transphobie, vecteur récurrent de désinformation

Pour comprendre le succès de cette fausse théorie, il faut souligner que les femmes exposées publiquement, notamment par leur carrière ou leur proximité avec le monde politique, sont aussi particulièrement visées par des campagnes de violences numériques. Selon les cas, celles-ci s’appuient sur des insultes, des rumeurs, des appels à la violence, ou les trois à la fois.

Dans ce cadre, les récits transphobes sont par ailleurs récurrents. Michelle Obama a subi ce type de théories alors que son époux occupait les plus hautes fonctions des États-Unis, de même que Kamala Harris, alors qu’elle candidatait à la présidentielle américaine en 2024, ou encore Kate Middleton, dont la vie est actuellement décortiquée sur TikTok pour tenter de prouver qu’elle n’est pas née femme. Les milieux complotistes parlent de « transvestigation », ou investigation autour d’une supposée transidentité, dans une illustration parfaite de ces logiques de mobilisation collective que décrit la chercheuse Stéphanie Lamy.

Outre celles exposées dans le milieu politique, nombreuses sont les personnalités du sport, de la culture et d’ailleurs à être visées par ce type de théories mêlant transphobie, misogynie et, régulièrement, racisme. La chanteuse Aya Nakamura a été visée par le même type de propos alors qu’elle représentait la France lors de la Cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, de même que la boxeuse Imane Khelif, visée par une campagne de cyberharcèlement mondialisée alors qu’elle concourait aux JO.

Comme le détaille le journaliste spécialisé Elie Hervé ou XYMedia, les attaques contre les droits des personnes trans sont utilisées par la droite et l’extrême-droite partout sur la planète pour créer de nouvelles peurs. En cela, elles ressemblent aux précédentes vagues de discours anti-LGBTQ, comme celles poussées par La Manif pour tous au début des années 2010. En 2023, l’Observatoire européen des médias numériques relevait par ailleurs que la désinformation LGBTQ était l’une des plus « présentes et constantes dans l’Union européenne ».

Des collaborations transfrontalières

Ce que la désinformation visant Brigitte Macron illustre aussi, c’est la collaboration transfrontalière entre fabricants et diffuseurs de désinformation transphobes. Auprès de France Info, Xavier Poussard explique par exemple que la réception de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, et notamment le tableau incluant un défilé de drag queens, a fait office de déclencheur dans sa collaboration avec des conservateurs états-uniens.

La viralité du récit complotiste a notamment été poussée par un autre proche du président des États-Unis : le général Michael Flynn, qui avait promu le récit QAnon par le passé. À leurs propos véhiculés via les réseaux sociaux sont bientôt venus s’ajouter des reprises dans les émissions des principaux podcasteurs politiques locaux, dont ceux de l’ancien journaliste de Fox News Tucker Carlson et ceux du podcasteur le plus écouté au monde Joe Rogan.

Si cette affaire se démarque par son rayonnement, tant du côté des personnalités visées que des auditoires atteints (Joe Rogan compte plus de 15 millions d’abonnés sur X et 20 millions sur YouTube), elle n’est, encore une fois, que le révélateur d’une tendance plus large à l’internationalisation des thèses transphobes.

Comme le souligne un rapport du Centre for Feminist Foreign Policy auquel Next a eu accès en avant-première, à la sortie de leur ouvrage Transmania, les militantes anti-trans françaises Marguerite Stern et Dora Moutot ont par exemple reçu les soutiens de l’écrivaine britannique Julie Mindel (plus de 130 000 abonnés sur X) et du journaliste Freddie Sayers, à la tête du média UnHerd. Ce dernier a été placé sur la liste noire de l’ONG britannique Global Disinformation Index pour sa propension à véhiculer des thèses transphobes. Visée par des cyberviolences, Dora Moutot a été soutenue par l’autrice et activiste transphobe J.K Rowling.

☕️ Intel délègue son marketing à Accenture et à l’IA

23 juin 2025 à 10:44

Les plans de licenciements se précisent encore chez Intel. Après une coupe programmée de 15 à 20 % des salariés d’Intel Foundry, la semaine dernière, l’entreprise a cette fois-ci indiqué à ses employés du département marketing qu’une partie de leurs emplois seraient externalisés auprès de la société de conseil Accenture.

Dans une note obtenue par the Oregonian, Intel considère qu’en recourant à des outils d’intelligence artificielle, Accenture parviendra mieux que ses propres équipes à faire le lien avec sa clientèle.

« Bien que nous nous attendions à ce que cette décision réduise naturellement nos coûts, nous devons aussi changer notre modèle de mise sur le marché pour être plus réactifs aux attentes des clients », écrit Intel aux équipes du marketing. « Nous avons reçu des retours selon lesquels notre prise de décision est trop lente, nos programmes trop complexes et nos concurrents plus rapides. »

L’entreprise considère que les technologies recourant à l’IA permettront à Accenture de l’aider à « aller plus vite, simplifier nos processus et mettre en place les meilleures pratiques, le tout en maîtrisant nos dépenses ».

Intel n’a pas rendu public le nombre d’employés qui devraient être licenciés dans ce département.

Outre répondre à ses propres problématiques de rétablissement économique après plusieurs années de difficultés, Intel rejoint ici un chœur grandissant d’entreprises technologiques qui indiquent réduire leur masse salariale ou prévoir de le faire en réaction à l’expansion des technologies d’IA.

Réseaux sociaux : Clara Chappaz réitère vouloir introduire une vérification d’âge

19 juin 2025 à 15:21
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Réseaux sociaux : Clara Chappaz réitère vouloir introduire une vérification d’âge

À l’Assemblée nationale, Clara Chappaz a de nouveau défendu l’interdiction des réseaux sociaux pour les plus jeunes, sujet régulièrement porté par Emmanuel Macron.

Comme prévu, Clara Chappaz a défendu la vérification de l’âge à l’entrée des réseaux sociaux face à la Commission d’enquête parlementaire sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs.

La ministre déléguée chargée du numérique et de l’intelligence artificielle a porté régulièrement le sujet au fil des derniers mois, notamment au cours de la semaine de sensibilisation 10 jours sans écran ou en reprenant la possibilité de classer le réseau social X aux côtés des plateformes pornographiques, dans la mesure où il permet depuis 2024 de diffuser des contenus interdits aux mineurs.

Devant les députés, de même que plusieurs experts et associations auditionnés dans les jours précédents, elle a rappelé la tendance des réseaux sociaux à accroître l’anxiété des plus jeunes et à participer au développement de troubles alimentaires ou du sommeil. Avant d’avancer que l’impact de ces plateformes sur le développement cognitif et émotionnel des adolescents pourrait coûter « 1 à 2 points de PIB ».

« Les solutions techniques existent »

Évoquant sa saisine de l’Arcom et de la Commission européenne, pour lutter contre la tendance SkinnyTok en avril dernier, Clara Chappaz relève que la mobilisation de membre du gouvernement au cas par cas n’est pas une solution viable. L’Union européenne compte 450 millions d’européens, ce qui rend ce niveau supranational le mieux à même de faire pression sur les plateformes pour que celles-ci « prennent leurs responsabilités », indique-t-elle aux députés, avant de préciser qu’elle est désormais suivie par 13 pays sur la question de la vérification d’âge.

Déjà poussée du côté des sites pornographiques – la justice a suspendu l’arrêté ce 16 juin, la ministre indique que l’État se pourvoira en cassation –, la vérification d’âge est une préoccupation majeure d’Emmanuel Macron. « Pour le président, il n’y aucun problème dans la société, tout est exacerbé par les réseaux sociaux », tacle même une représentante de plateforme auprès de Politico.

À l’Assemblée nationale, Clara Chappaz indique, elle, que « la commission connaît très bien notre position » : pousser les réseaux sociaux à développer les technologies de vérification d’âge de l’utilisateur qui permettront de bloquer l’accès aux plus jeunes dans le respect du règlement européen sur les services numériques (DSA), ou se tourner vers des tiers de confiance. « Les solutions techniques existent », insiste-t-elle, citant aussi bien France Identité, sur suggestion d’un député, que Docaposte ou la « quinzaine d’acteurs français » venus la solliciter pour proposer leurs services à Viva Tech et au fil des mois.

Surtout, selon un document de travail obtenu par Euractiv, la France participe à pousser la solution d’un « Kids Wallet » dédié à vérifier l’âge des mineurs à l’entrée des plateformes. « Nous nous sommes portés volontaires pour être pays pilote de cette solution, qui sera open source et protégera l’anonymat », indique Clara Chappaz aux députés.

Comparant à l’interdiction de consommer de l’alcool avant 18 ans, elle précise : « l’objet n’est pas d’interdire pour interdire, mais de protéger ». « Le numérique n’est pas un truc de geek », déclare-t-elle encore. Autrement dit, le sujet ici débattu est politique, sujet à débat, et en cela « compliqué ». Or, pour le gouvernement, « ce n’est plus entendable de se cacher derrière un argument technique, surtout quand on est une entreprise du numérique ».


Interdire en ligne ce qui l’est hors ligne

Quelle responsabilité des producteurs de contenu ? Sur ce sujet, la ministre rappelle qu’un enfant sur cinq pense que les pyramides ont été construites par des extraterrestres pour souligner les enjeux de lutte contre la désinformation.

Les députés s’y sont aussi frottés lors des auditions mouvementées de cinq influenceurs controversés, le 11 juin dernier. D’une manière ou d’une autre, tous avaient rejeté la responsabilité de l’accès à leurs contenus sur la plateforme qu’ils utilisent (parmi d’autres). « Si des élèves de CE2 (…) accèdent à cette plateforme, c’est un problème de contrôle parental et de responsabilité de TikTok, pas de la mienne » avait ainsi lancé l’acteur porno Adrien Laurent, mieux connu sous le nom d’AD Laurent, aux députés.

L’influenceur masculiniste Alex Hitchens, de son vrai nom Isac Mayembo, a de son côté appelé à l’interdiction de TikTok qu’il a qualifié de « néfaste », et où « ce qui fonctionne le mieux, c’est le contenu qui choque ». Agacé par des questions sur ses propos sexistes, il a ensuite raccroché brutalement au nez des parlementaires.

Le président de la Commission Arthur Delaporte (Socialistes) a regretté auprès du Figaro avoir affaire à « des gens qui sont arrivés ici en pensant qu’ils étaient dans un match », sans considération pour la « légitimité institutionnelle liée à [l’]élection » des députés. Dans La Croix, le sociologue Vincenzo Susca décrivait carrément la fuite d’Alex Hitchens comme une « déclaration de souveraineté (…) d’un pouvoir qui ne reconnaît plus les règles de l’ancien monde » — au contraire, depuis une semaine, l’influenceur tire un maximum de son coup d’éclat, multipliant les contenus le remettant en scène.

À l’Assemblée nationale, Clara Chappaz a de son côté appelé à « sortir de ce ping-pong dans lequel les acteurs se renvoient la balle ». Elle a rappelé au passage que la liberté d’expression n’était pas définie de la même manière dans les pays de fabrication des plus grandes plateformes numériques et en Europe. Évoquant les discours de haine, elle a souligné l’esprit des textes européens : « Les propos qui ne sont pas autorisés hors ligne ne le sont pas non plus en ligne. »

☕️ Sam Altman veut qu’une « fraction significative » de l’énergie produite sur Terre soit dédiée à l’IA

19 juin 2025 à 08:03

Si l’humanité émet encore 130 gigatonnes de carbone dans l’atmosphère, l’objectif de réchauffement à 1,5 °C figé en 2015 lors de la COP 21 sera officiellement caduc, annoncent une soixantaine de chercheurs dans la revue Earth System Science Data.

Loin de prendre en compte cet échec inquiétant, le patron d’OpenAI Sam Altman estimait la semaine passée que « théoriquement, à un moment, on peut envisager qu’une fraction significative de l’énergie sur Terre devrait être consacrée à l’exécution de calculs d’IA. Et peut-être allons-nous y parvenir. »

L’homme d’affaires a formulé ce vœu en réponse à la directrice générale d’AMD Lisa Su, qui faisait référence aux récentes pannes de ChatGPT.

consommation de l'ia

La vision de Sam Altman était formulée sans considération particulière pour la production d’énergie, très carbonée aux États-Unis et dans la plupart des régions du monde, ni pour les autres enjeux environnementaux posés par la construction des grands modèles de langages et de l’infrastructure qui leur permet de fonctionner.

Pour en savoir plus sur ces sujets, écoutez notre série audio Écosystème sur votre plateforme de podcast préférée.

☕️ Les influenceurs et l’IA jouent un rôle croissant dans l’accès à l’information

18 juin 2025 à 10:08

Un cinquième des personnes interrogées aux États-Unis suivent l’information via le podcasteur Joe Rogan, 22 % des moins de 35 ans s’informent en France via les productions YouTube et TikTok d’Hugo Décrypte… Selon le dernier rapport sur l’information numérique du Reuters Institute, le paysage médiatique change nettement à la faveur des créateurs de contenus, partout dans le monde.

L’accès à l’information via les réseaux sociaux se fragmente par ailleurs dans le monde. Facebook et YouTube sont utilisés respectivement chaque semaine pour s’informer par 36 % et 30 % des plus de 96 000 personnes interrogées, tandis qu’Instagram et WhatsApp sont utilisés par près d’une personne sur cinq pour ce type d’usage, TikTok par 16 % d’entre elles, X par 12 %.

X reste d’ailleurs utilisé de manière relativement stable pour accéder à de l’information, en particulier par de jeunes hommes et des personnes penchant à droite de l’échiquier politique. Les audiences se déclarant plus progressistes affirmant de leur côté avoir quitté la plateforme ou l’utiliser moins.

Malgré ces transformations, le rôle des influenceurs et des personnalités numériques dans la diffusion de désinformation est perçu comme premier facteur de risque par 47 % des répondants, à égalité avec les politiciens.

Le Reuters Institute relève aussi que si seulement 7 % déclarent utiliser l’IA pour accéder à de l’information, la proportion grimpe à 15 % chez les moins de 25 ans.

Ceci, sachant que le public est divisé sur le rôle de l’IA dans l’information : ces technologies sont perçues comme permettant de produire des actualités pour moins cher, avec le risque de rendre l’information moins transparente, moins juste, et globalement moins digne de confiance.

Intel va licencier de 15 à 20 % de ses employés d’Intel Foundry

18 juin 2025 à 09:52
Emplois fondus
Intel va licencier de 15 à 20 % de ses employés d’Intel Foundry

Le VP des opérations d’Intel a annoncé aux employés la réduction de 15 à 20 % des emplois d’usine de l’entreprise.

Nouvelle coupe claire chez Intel. L’entreprise s’apprête à licencier près d’un employé d’usine sur cinq, d’après un mail envoyé par son vice-président des opérations Naga Chandrasekaran obtenu par The Oregonian.

« Ces actions sont difficiles, mais essentielles pour relever les défis posés par la situation financière actuelle de l’entreprise », y écrit le dirigeant. « Réduire la complexité organisationnelle et autonomiser nos ingénieurs permettra de mieux répondre aux besoins de nos clients », indique la société à The Oregonian, en précisant que 15 à 20 % des emplois d’Intel Foundry seraient concernés. Le gros des licenciements devrait avoir lieu en juillet.

Difficultés à la chaîne

Cette décision n’est qu’une pierre de plus dans la chaussure d’Intel, en difficultés évidentes depuis plusieurs années. Entre 2020 et 2023, touchée par une baisse régulière de ses ventes, le chiffre d’affaires annuel de la société chutait de 24 milliards de dollars pendant que ses effectifs augmentaient de 10 %.

Dépassée dans la course à l’intelligence artificielle – et des semi-conducteurs essentiels à son expansion –, l’entreprise licenciait déjà 15 000 personnes à l’été 2024. En bourse, la valeur de ses actions a baissé de 50 % sur le courant de l’année passée.

Outre la réorganisation stratégique annoncée dès septembre 2024, la société a par ailleurs vu son PDG Pat Gelsinger prendre sa retraite après plus de trente ans chez Intel et démissionner du conseil d’administration dans la foulée.

Nommé en mars, le nouveau PDG Lip-Bu Tan a souligné à plusieurs reprises vouloir rationaliser les activités d’Intel et accélérer le déploiement de nouvelles technologies. À ces fins, il a notamment indiqué vouloir réduire les dépenses opérationnelles d’un milliard de dollars par an et chercher à recruter davantage d’ingénieurs de pointe.

15 à 20 % des effectifs d’Intel Foundry

Fin 2024, la société comptait 109 000 salariés, sans que la proportion affectée à Intel Foundry, directement visée par l’annonce de Naga Chandrasekaran, ne soit connue.

Ce département réunit en tout cas des emplois variés, allant du technicien d’usine aux chercheurs spécialisés dans la mise au point de nouvelles générations de microprocesseurs. D’après The Oregonian, les licenciements pourraient toucher jusqu’à plus de 10 000 personnes à travers la planète.

Les réductions d’effectifs doivent être décidées « sur une combinaison de changements de portefeuille, d’élimination de niveaux et de postes, d’évaluation des compétences pour les postes restants et de décisions difficiles concernant nos projets d’investissements », selon Naga Chandrasekaran. L’impact sur les opérations en usine sera aussi pris en compte.

Fin 2024, dans le cadre du CHIPS Act états-unien, l’entreprise obtenait des subventions plus réduites que prévu (7,9 milliards de dollars tout de même) de l’administration Biden. Celles-ci étaient soumises à plusieurs conditions, dont le maintien de 50,1 % des droits de propriété et/ou de vote sur Intel Foundry, transformée en filiale quelques mois plus tôt.

☕️ Le DG d’Amazon prévoit des licenciements en réaction à l’« efficacité » de l’IA

18 juin 2025 à 07:27

Le directeur général d’Amazon Andy Jassy a déclaré que les progrès de l’intelligence artificielle permettraient à l’entreprise de réduire ses effectifs dans les prochaines années.

« Le déploiement de l’IA générative et des agents devrait modifier la façon dont nous travaillons, écrit-il dans une note envoyée aux employés de l’entreprise. Nous aurons besoin de moins de personnes pour effectuer certaines des tâches actuelles, et de plus de personnes pour effectuer d’autres types de tâches. »

Le dirigeant souligne qu’Amazon construit ou a déjà déployé plus de 1 000 services d’IA générative, une « petite fraction » de ce que l’entreprise prévoit de lancer à terme.

Depuis 2022, l’entreprise a licencié 27 000 personnes dans divers services. Andy Jassy ne donne pas d’échéance précise dans ce cas-ci, mais il prévient que le nouveau solde devrait se révéler négatif.

« Il est difficile de savoir exactement où cela nous mènera au fil du temps, mais dans les prochaines années, nous prévoyons que notre effectif total se réduira à mesure que nous réaliserons des gains d’efficacité grâce à l’utilisation intensive de l’IA dans toute l’entreprise ».

Ses propos rejoignent ceux d’autres dirigeants d’entreprises dans les derniers mois, dont ceux du patron de Shopify ou de celui de Duolingo.

Piratage sportif : l’Arcom sur le banc de touche, les adresses IP dans le viseur

16 juin 2025 à 15:37
IPTVu, IPTpris
Piratage sportif : l’Arcom sur le banc de touche, les adresses IP dans le viseur

Alors que le Sénat a adopté à la quasi-unanimité la proposition de loi sur le sport professionnel, les ayant-droits cherchent à déployer un système de blocage des sites de piratage bien plus ambitieux.

Le 10 juin, le Sénat adoptait la proposition de loi relative à l’organisation, à la gestion et au financement du sport professionnel. Issu de la mission d’information « Football-business : stop ou encore », le texte déposé par le sénateur centriste Laurent Lafon a été adopté par 338 voix contre 1.

Rôle renforcé des fédérations et du ministère des Sports dans la gouvernance de ligues professionnelle, redistribution des revenus audiovisuels, plafonnement des rémunérations pour les dirigeants et lutte contre le piratage sont au nombre des sujets abordés par la proposition de loi. Sur cette dernière thématique, l’Arcom relevait un manque à gagner de 290 millions d’euros en 2023, soit 15 % de parts de marché, souligne Public Sénat.

Accélérer les modalités de blocage

L’article 10 du texte met à jour la procédure judiciaire et administrative en vigueur depuis le 1ᵉʳ janvier 2022. Depuis cette date, les chaînes et ligues sportives qui constatent des atteintes à leurs droits audiovisuels sont en mesure de saisir la justice pour réclamer le blocage de sites pirates. Ils peuvent ensuite saisir l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour mettre à jour la liste noire des noms de domaines pirates.

À l’heure actuelle, rappelle L’Informé, ce blocage qualifié de « dynamique » concerne les fournisseurs d’accès français (Orange, Free, SFR, Bouygues Télécom, les trois fournisseurs de DNS (systèmes de noms de domaine) que sont Google, Cisco et Cloudflare, ainsi que plusieurs fournisseurs de VPN (réseaux privés virtuels), dont NordVPN ou Proton, depuis quelques semaines.

La proposition de loi adoptée au Sénat vise à accélérer la cadence. En l’état, le texte prévoit que les titulaires des droits de diffusion aient toujours à saisir le juge, puis soient autorisés à collecter les informations d’identification de sites pirates. En revanche, ils pourront transmettre ces données directement et automatiquement aux FAI et autres acteurs techniques pour les faire bloquer, sans passer par l’Arcom.

Les adresses IP dans le viseur

Surtout, les critères adoptés dans la proposition de loi ouvrent la voie à des blocages plus larges, via les adresses IP. D’après l’Informé, l’Association pour la Protection des Programmes Sportifs (APPS) aurait déjà trouvé un accord de blocage par IP avec les principaux FAI français – une procédure jamais mise en place en France à l’heure actuelle.

Si elle refuse de commenter ce sujet, l’APPS indique, comme la Ligue de football professionnel (LFP), vouloir se « mettre à niveau des Anglais, des Espagnols ou encore des Italiens ». La seconde souligne à l’Informé que l’Angleterre bloque « jusqu’à 10 000 adresses IP chaque week-end pour protéger la Premier League », alors que l’Arcom « a bloqué 3 797 noms de domaines en 2024 ».

Le risque, constaté en Espagne fin 2024 ou encore en Autriche en août 2022, est que ces pratiques entraînent la suspension d’autres services que les seuls sites pirates. Si le blocage décidé en justice vise un serveur mutualisé, ou que les informations transmises sont erronées, des sites légitimes pourraient en effet se retrouver hors ligne. Auprès de l’Informé, le délégué général de l’APPS assure que « tout sera mis en place » pour éviter les « risques de surblocage ».

Procédure accélérée

Le texte, qualifié d’ « urgent » par son rédacteur Laurent Lafon, face à la « crise de confiance » et « des conflits d’intérêts voire des dérives » dans le monde du football, doit désormais passer devant l’Assemblée Nationale. Le Monde précise que l’exécutif a activé la « procédure accélérée » de son examen.

Sur la question de la lutte contre le piratage, le bureau du sénateur Lafon envisage un système d’information déployé et contrôlé par l’Arcom – une piste encore en discussion.

☕️ [MàJ] Ces sociétés de la tech au portefeuille de Clara Chappaz

18 juin 2025 à 07:45

Mise à jour du 18 juin : ajout du décret selon lequel la ministre se déporte des dossiers liés à Vestiaire Collective.

Le gouvernement Bayrou a récemment publié les déclarations d’intérêt de ses 36 membres. Dans le lot, la ministre déléguée au numérique et à l’intelligence artificielle Clara Chappaz déclare posséder plus de 800 000 euros d’action dans 43 entreprises, soit 18 de plus que les 25 listées dans sa déclaration précédente.

Outre 74 877 euros de Vestiaire Collective, dont elle était directrice commerciale, la ministre détient des parts dans plusieurs entreprises du secteur de la tech, avec lesquelles elle est directement susceptible d’interagir dans le cadre de ses fonctions.

C’est le cas des deux européennes ST Microelectronics (8 128 euros) et ASML (14 334 euros). Plusieurs autres de ses participations concernent les états-uniennes : Alphabet (17 425 euros), Amazon (18 705 euros), Microsoft (23 573 euros), NVIDIA (23 751 euros), ou encore le fabricant de semi-conducteurs Kla Corporation (18 677 euros).

Comme ASML, ces cinq entreprises n’étaient pas citées dans la déclaration produite alors que Clara Chappaz était ministre déléguée du gouvernement Barnier.

Selon CheckNews, « ses actions sont administrées « sous mandat de gestion », donc sans intervention possible de sa part ».

Selon un décret paru le 17 juin au Journal officiel, la ministre se déportera des dossiers liés à Vestiaires Collective ainsi qu’au groupe Jump, dont son conjoint est directeur des opérations.

☕️ La ministre de la Santé va interdire les écrans aux moins de trois ans

16 juin 2025 à 09:50

La ministre de la Santé et des Solidarités Catherine Vautrin compte « interdire l’exposition aux écrans pour les plus petits, de la naissance à l’âge de 3 ans », tout en admettant que les autorités ne seront « pas chez les gens pour le vérifier ».

Dans les prochaines semaines, elle prévoit de publier « un arrêté interdisant les écrans dans les lieux d’accueil des enfants de moins de 3 ans », rapporte Libération.

La ministre décrit ce projet comme une manière « d’insuffler l’idée que ça ne se fait pas ». Elle compare l’arrêté à « l’interdiction de la fessée » : quand bien même la police n’est pas allée vérifier le respect de la règle, cette dernière a « fini par ancrer l’idée qu’on ne tape pas un enfant, même d’une « petite fessée » ».

Flock

Entré en vigueur au 1ᵉʳ janvier, le dernier carnet de santé stipule qu’il ne faut « pas d’écran avant 3 ans », et en préconise un usage « occasionnel, limité à des contenus à qualité éducative et accompagné par un adulte » pour les 3 années suivantes.

Les propos de la ministre font suite à une alerte de cinq sociétés savantes alertant contre les dangers de l’exposition aux écrans avant six ans.

Un an plus tôt, plusieurs de ses signataires avaient remis à Emmanuel Macron un rapport et 29 recommandations sur l’usage des écrans. Ils y préconisaient notamment de ne pas y exposer les enfants de moins de 3 ans.

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