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Joplin : une fusion efficace entre la prise de notes et l’édition Markdown

4 mars 2021 à 07:00

Joplin est un éditeur de texte qui se destine avant tout à la prise de notes, mais son support natif du Markdown en fait un compétiteur intéressant. Plongée dans une application aux formes et intérêts multiples.

Ces derniers mois, nous avons avons analysé un certain nombre d’éditeurs proposant un support du langage de balisage Markdown. Nous nous sommes penchés dans nos deux derniers articles sur des environnements de développement, Sublime Text et Visual Studio Code, le deuxième se présentant globalement comme une alternative plus crédible, notamment par la simplicité de sa configuration pour obtenir une solution efficace.

Cette fois, nous repartons dans les pas d'un outil simple avec Joplin, dont Markdown est un argument essentiel, notamment parce qu’il est actif par défaut. Selon les besoins, l'application peut être un candidat très performant, surtout si l’on cherche une solution mêlant prises de note et publication Markdown.

Avant même de plonger dans ses fonctions, on relève un certain nombre de points forts, parmi lesquels son aspect open source. Son code est disponible sur GitHub sous licence MIT, particulièrement souple dans la réutilisation et la modification. L’application est également multiplateforme : Linux, macOS, Windows, Android et iOS. La version pour terminal fonctionne même sous FreeBSD.

Joplin fonctionne presque en tandem avec l’extension Web Clipper disponible pour Chrome (et dérivés de Chromium comme Brave, Edge, Open…) ainsi que Firefox. Elle est chargée d’enregistrer des pages web et des captures d’écran depuis le navigateur dans Joplin.

En l’état d’ailleurs, Joplin impose principalement sa concurrence à Evernote et OneNote.

Notre dossier sur les éditeurs de texte :

Interface et généralités

L’installation de Joplin ne réserve pas de surprise particulière. Le poids peut cependant faire soulever un sourcil : environ 170 Mo. L’application est lourde, en particulier pour ce qui se présente comme un gestionnaire de notes, Markdown ou pas. L’éternel prix à payer pour le socle Electron, qui permet pour rappel d’arroser les trois plateformes fixes principales avec une réelle parité fonctionnelle.

En dépit de ce poids important, les performances sont de bon aloi, avec en particulier une très bonne réactivité. Les applications mobiles pour Android et iOS ont un poids beaucoup plus mesuré, allant de 18 à 45 Mo selon la plateforme et l’appareil. Nous reviendrons sur ces versions dans un chapitre dédié.

Joplin

Le premier contact avec Joplin rappellerait presque Visual Studio Code, avec tout de même quatre zones dès l’ouverture. Mais pas d’inquiétude, l’organisation est simple, classique même pour un carnet de notes.

Et avant d’aller plus loin, il va falloir se rendre dans les options pour demander à Joplin de bien vouloir basculer en français, ce qu’il ne fait pas par défaut. L’application a la bonne idée – comme souvent dans les logiciels que nous avons testés – de supporter le Ctrl + , comme raccourci vers les options. Le paramètre qui vous intéresse sera tout de suite sous vos yeux. La traduction n’étant complète qu’à 99 %, quelques éléments resteront en anglais.

Comme nous allons vite le voir, Joplin est un véritable pot-pourri de nombreux éléments vus dans les précédents logiciels. On a donc une première colonne donnant accès aux carnets de notes et étiquettes (les labels, une fois qu’ils sont créés). La deuxième affiche les notes une fois le carnet sélectionné. La troisième zone est la principale, celle d’écriture. Enfin, la dernière à droite affiche une prévisualisation.

Tout cet affichage peut être personnalisé. Avec F10, on peut par exemple supprimer la colonne latérale et faire ainsi disparaitre les carnets. Si vous utilisez la plupart du temps le même, c’est ça de pris. Vous voulez vous concentrer sur le contenu ? F11 fait également disparaitre la deuxième colonne. Ne restent alors que l’édition et l’aperçu.

Mais même eux peuvent être modifiés. Avec le raccourci Ctrl + L, vous pouvez basculer entre trois vues :

  • Éditeur + aperçu
  • Éditeur uniquement
  • Aperçu uniquement

Et si ce n’était pas encore assez, il existe un quatrième mode, accessible depuis le bouton en haut à droite de la fenêtre (zone grise). Il déclenche une vue enrichie de l’aperçu, qui correspond en fait à un mode WYSIWYG.

Un petit bandeau orange apparait alors en bas pour avertir que ce mode comporte « certaines limitations ». Un lien « En savoir plus » ouvre une page (en anglais) expliquant notamment qu’il vaut mieux éviter les plugins Markdown quand on se sert de ce mode, car ils ne sont pas compatibles. Nous reviendrons sur cet éditeur.

Toujours pas suffisant ? Rendez-vous dans le menu Affichage puis sur Changer la disposition de l’interface. Là, chacun des quatre éléments principaux devient repositionnable. On peut les déplacer de gauche à droite, ou même les empiler. Si vous préférez avoir par exemple la zone d’édition à gauche et une ou deux barres latérales à droite, c’est possible. Durant la phase de modification, les largeurs des colonnes sont ajustables.

JoplinJoplin

En plus de toute cette personnalisation, Joplin fournit plusieurs thèmes, relativement inspirés des environnements de développements (notamment les variantes solarisées).

Si Joplin se lance par défaut avec un thème clair, il en existe davantage foncés, et même avec des contrastes plus marqués pour les écrans OLED. Une option permet la bascule automatique avec le système, si vous avez défini par exemple un changement de thème selon les heures de lever et coucher de soleil.

Pour ceux qui n’auraient pas assez de ces options, les options avancées permettent d’éditer les feuilles de style pour le rendu du Markdown et pour l’ensemble de l’interface de Joplin, via des fichiers CSS (syntaxe standard). Il n’y a cependant pas de dépôt central pour des « thèmes », et le logiciel ne comporte pas de dossier pour y déposer simplement des fichiers. Il faut éditer le CSS à la main, ce qui ne permet qu’un seul thème personnalisé en réserve.

Avant de nous intéresser à l’écriture proprement dite, rappelons que Joplin est un gestionnaire de notes. Comme souvent dans sa catégorie, il propose de créer également des tâches. Vous trouverez donc deux boutons bleus en haut de la deuxième colonne, l’un pour créer une nouvelle note, l’autre une nouvelle tâche.

Écriture : difficile de faire plus polyvalent

L’environnement d’écriture devrait, en toute logique, s’adapter aux besoins de la plupart des personnes. Que l’on cherche une édition centrée sur le code, un aperçu permanent ou une approche WISYWIG, Joplin répond présent.

Tout aussi important, l’application fournit nativement une coloration syntaxique. On n’aura pas autant le choix que dans un Sublime Text ou un VS Code, mais il est agréable que Joplin ait ce type d’approche, qui rend le code nettement plus lisible. Bien entendu, la coloration n’est qu'en édition, pas dans l’aperçu ou l’éditeur enrichi.

Ce rapprochement avec des éditeurs de code est accentué par la présence d’une palette de commandes, reprenant le même principe que les deux exemples cités. Le raccourci est d’ailleurs identique : Ctrl + Maj + P (ou Cmd + Maj + P sur Mac). Pour rappel, la palette concentre toutes les fonctions de l’application.

Pour les personnes la manipulant souvent, il suffit de l’appeler et de taper quelques lettres pour trouver la bonne commande. Gros avantage, surtout dans une optique Markdown : les mains ne quittent jamais le clavier.

Joplin

La zone d’écriture utilise un affichage très classique, avec une police monospace tout ce qu’il y a de plus « brute ». On peut en changer dans les options, de même que la taille (13 par défaut), mais il faudra dans tous les en prendre une autre monospace, sans quoi Joplin ne fonctionnera pas (l’application en fait l’avertissement).

Comme indiqué, Joplin dispose également d’un mode enrichi, qui s’utilise en fait à la manière d’un traitement de texte. Toute action sur le texte entrainera l’apparition dans le code des balises idoines. Une barre d’action est d’ailleurs affichée en haut de la zone d’édition et vaut autant pour la partie code que le mode enrichi.

En dehors de cas particuliers, le mode enrichi peut être utilisé avec l’assurance que le code sera strictement équivalent. Il faut cependant connaitre certaines limites. Par exemple, vous ne pourrez pas ajouter plusieurs lignes d’un coup pour espace le texte, car les lignes multiples sont rassemblées en une seule.

Sachez également qu’un tableau créera forcément un en-tête dans le code (vide par défaut) et que tous les éléments d’une liste doivent impérativement être du même type. Enfin, les modes clavier vim et emacs ne sont pas supportés en mode texte enrichi.

Joplin

Ce dernier est l’apanage des versions pour ordinateurs, absent d'Android et iOS. Ce qui n’empêche pas son utilisation : le formatage crée les balises, que l’on retrouve dans les applications mobiles, avec l’aperçu si besoin.

On pourrait reprocher à Joplin une certaine forme d’austérité, que l’on retrouve d’ailleurs dans tout le reste de l’application. L’application est en effet très classique dans sa présentation, sans fioriture ni recherche particulière pour plaire à l’œil. Précisément ce qui la fera aimer des autres, qui parleront plutôt d’efficacité. Car oui, l’ergonomie de Joplin est efficace, surtout quand on tient compte du nombre élevé de fonctions qu’elle embarque.

Options : on ne manquera de rien

Les options de Joplin sont nombreuses. On retrouve clairement la philosophie open source de laisser l’utilisateur maitre du produit, avec kyrielle de paramètres pour à peu près tous les aspects du logiciel.

Très bon point par exemple, la possibilité d’éditer tous les raccourcis clavier. D’ailleurs, certains – comme Imprimer – sont désactivés par défaut. Cette personnalisation poussée, associée à la palette de commandes, permettent à Joplin de proposer une expérience 100 % clavier.

Dans le panneau des options, on trouve de nombreux éléments classiques, comme l’autocomplétion des paires de parenthèses, guillemets et autres, l’enregistrement des données de géolocalisation, le lancement (minimisé ou non) de l’application au démarrage du système, le nombre de jours à garder pour l’historique des notes, etc.

On trouve également des paramètres plus spécifiques, notamment ceux liés au chiffrement et à l’extension Web Clipper pour navigateurs, éléments sur lesquels nous reviendrons.

Formules, graphiques et diagrammes

Cette partie était assez longue dans les papiers précédents, surtout pour Sublime Text et Visual Studio Code. Il n’en sera rien pour Joplin, pour une raison simple : l’application intègre par défaut de nombreuses bibliothèques gérant l’affichage des contenus académiques classiques.

Dans notre exemple, nous avions ainsi un camembert affichant les réponses à une question idiote, créé avec Mermaid. La suite faisait place à des équations mathématiques et formules chimiques, le tout réalisé avec MathJax, en exploitant la syntaxe KaTeX.

Résultat ? Tout s’affiche sans aucun effort. L’interprétation est immédiate et n’a aucun défaut. Depuis Typora, Joplin est la première application à proposer ce type d’intégration. Pour les allergiques des installations supplémentaires, c’est donc un très bon point. Et puisqu’une image vaut mieux qu’un long discours :

Joplin

Synchronisation et chiffrement

Joplin se pose avant tout en candidat de solutions telles qu’Evernote et OneNote. La concurrence est plus « simple » contre le premier, car il propose des fonctions que son concurrent fait payer (6,99 euros par mois). OneNote est gratuit, et s’il n’est pas open source, il est disponible partout et fournit de nombreuses fonctions.

L’un des points forts de ces solutions est la synchronisation des données. Joplin en propose une aussi, mais elle s’appuie sur des services existants : Dropbox, OneDrive, NextCloud, WebDAV, AWS S3 (bêta) ou encore un serveur Joplin, lorsque l’on peut en avoir un sous la main. Pour le « commun des mortels », ce sera donc un cloud tiers. Il faut le choisir dans la liste, que l’on trouve dans les paramètres de l’application, section Synchronisation.

Dans la plupart des cas, il faudra donner l’adresse du serveur et renseigner diverses informations. Pour un stockage S3 d’AWS par exemple, la clé et le code secret seront obligatoires. Dans le cas de OneDrive, il n’y a rien à fournir sous Windows : le service est naturellement présent. Il faudra simplement cliquer sur le bouton Synchroniser en bas à gauche de Joplin, qui demandera alors une autorisation via une page web. Il faudra se connecter avec le compte Microsoft si ça n’a pas déjà été fait, après quoi ce dernier vous demandera confirmation pour être lié à Joplin.

Si vous utilisez Dropbox, Joplin fournit un lien à ouvrir dans le navigateur, là encore. L’identifiant et le mot de passe seront réclamés. Même principe que pour OneDrive, il faudra confirmer le lien entre le compte et l’application. Dropbox fournira alors un code que l’on collera dans une case spécifique du formulaire Joplin. Dans tous les cas, ces procédures se règlent en quelques secondes.

Joplin

Mais attention, la synchronisation ne sera pas en « live ». Elle est par défaut définie à un enregistrement toutes les cinq minutes. Ce délai ne peut être revu qu’à la hausse.

Avec la synchronisation vient un autre processus optionnel, le chiffrement. Ce dernier est de bout en bout, avec deux conséquences très importantes. D’une part, seul vous pourrez lire les données, non les fournisseurs du service utilisé pour la synchronisation (Dropbox, OneDrive…). D’autre part, si vous perdez la clé utilisée pour lancer le chiffrement, toutes vos données seront perdues.

Lancer le processus est très simple. On se rend dans les options, section Chiffrement, puis on clique sur le bouton « Activer le chiffrement ». Là, une petite fenêtre va s’ouvrir et vous demander un mot de passe. Il faut le choisir long et complexe, idéalement aléatoire et comprenant des majuscules, minuscules, chiffres et caractères spéciaux.

Ce mot de passe va servir à créer la clé de chiffrement et doit être mis de côté ou mémorisé, quand c’est possible.

Joplin

Si vous aviez déjà synchronisé les fichiers, cliquez plus bas sur « Re-chiffrer les données ». La synchronisation va reprendre de zéro, mais avec des données chiffrées cette fois. Si vous avez de nombreux documents, l’opération peut prendre un certain temps.

Une fois la procédure terminée, les données ainsi stockées ne pourront être lues que par Joplin et avec le bon mot de passe. Si l’on se rend dans le répertoire contenant les fichiers MD et que l’on essaye de les ouvrir avec une autre application, on se retrouvera face à un texte inexploitable.

Exemple avec l’un document chiffré ouvert dans Typora :

Joplin

Évidemment, une fois le chiffrement activé, il faudra redonner le mot de passe sur chaque appareil utilisé où Joplin est installé, sans quoi les données ne seront pas lisibles.

Applications mobiles et Web Clipper

Les applications mobiles de Joplin sont relativement bien faites, même si certains leur reprocheront une ergonomie ne suivant les lignes ni d’Android ni d’iOS. Comme les versions pour ordinateurs, elles se présentent avec une interface rappelant beaucoup le web, et on sent encore une fois l’héritage d’Electron.

Mais pour rappel, ces applications mobiles sont bien plus légères que leurs grandes sœurs. Il s’agit plutôt d’une conversion « facile » vers Android et iOS, sans revoir les éléments graphiques. Il faudra là encore commencer par changer la langue, ce que l’on ne comprend pas forcément : toutes les plateformes disposent d’une API pouvant indiquer la langue en cours d’utilisation. La bascule devrait donc être automatique.

Fonctionnellement, les applications font ce qu’on leur demande. Toutes les principales actions sont présentes. Si vous avez synchronisé des données, il faudra appuyer sur le bouton dédié et suivre la procédure. Elle sera identique à celle sur ordinateur, avec des renseignements à donner ou un lien à cliquer.

Même chose si vous avez chiffré les données : après la synchronisation, les notes apparaitront avec le titre « Chiffré ». Si on cherche à en lire une, un bandeau orange invitera à entrer le mot de passe.

JoplinJoplinJoplinJoplinJoplinJoplin

À la différence des versions fixes, les applications mobiles ouvrent directement les notes en aperçu. En environnement mobile, Joplin part du principe que l’on va surtout vérifier la présentation. Un bouton rouge en bas à droite permet cependant de basculer en mode édition. Comme dit plus haut, on ne peut avoir que la vue code, pas le mode texte enrichi. Le maniement est pratiquement le même que sur ordinateur.

Un mot également sur Web Clipper, disponible pour Chrome et Firefox. L’extension requiert d’aller dans les options de Joplin pour activer le service qui en assurera la surveillance. On y trouvera des liens pour les récupérer dans les boutiques de Mozilla et Chrome.

Une fois l’extension installée, le menu permet de « clipper » une version simplifiée ou complète de la page, une capture de tout ou partie de la page ou même sa version HTML (la fonction est en bêta). On choisit un carnet dans lequel insérer la nouvelle note, le titre puis on confirme.

Le fonctionnement est aussi simple qu’efficace. Un reproche cependant : elle n’est disponible qu’en anglais.

  • Joplin
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Des forces en veux-tu en voilà

Les forces de Joplin sont nombreuses, et autant le dire tout de suite : le logiciel s’est rapidement hissé parmi les solutions d’édition de texte les plus efficaces que nous ayons testées jusque-là.

On a donc un environnement fournissant à la fois une approche code et un mode texte enrichi. Selon la configuration – très souple – de l’application, on peut ramener la fenêtre à la seule zone d’écriture, comme un Typora ou un Mark Text. Selon les besoins, on peut se concentrer sur le texte enrichi, pour l’utiliser comme un traitement de texte. La supériorité de Joplin vient de son approche mêlant le Markdown et prise de notes.

On va donc pouvoir concentrer un grand nombre de documents répartis en carnet, dans lesquels le balisage est actif par défaut. Citrons également son aspect multiplateforme, son code open source, la possibilité d’attacher des fichiers aux notes, ou encore son approche de la synchronisation.

Certains lui reprocheront sans doute de ne pas avoir de solution intégrée pour synchroniser les données, d’autres apprécieront sa polyvalence, puisqu’il peut s’arranger avec la plupart des services existants. De même, la possibilité de chiffrer de bout en bout sera un argument de poids pour une partie du public, en fonction du travail effectué. 

Si l’on ne peut s'héberger soi-même, le chiffrement peut rassurer en complément d'un Dropbox ou OneDrive.

Une cure d’amincissement serait la bienvenue

Les défauts de Joplin sont beaucoup moins nombreux que ses qualités. Pour la plupart, ils dépendront même des goûts de chacun. Nous lui reprocherons son poids sur ordinateur. En l’état, Joplin est le logiciel le plus lourd que nous ayons testé, au point que son installation atteint tout de même 445 Mo.

Visual Studio Code, en ayant installé plusieurs extensions pour notre précédent article, en pèse 250. Alors certes le logiciel en lui-même est réactif, mais une application de prise de notes ne devrait pas approcher le demi-gigaoctet pour pouvoir stocker du texte.

Joplin apparaitra également « vieillot » à un certain nombre de paires d’yeux, surtout quand on le compare avec des solutions plus récentes et graphiquement plus travaillées comme Typora. Non l’interface n’est pas élégante, mais elle n’est pas non plus repoussante. Elle est « sèche », et les thèmes fournies n’y changeront pas grand-chose.

En matière de fonctionnalités, nous n’avons surtout des reproches qu’envers les étiquettes. Bien que Joplin permettre d’en créer autant qu’on le souhaite, l’opération ne peut pas être réalisée depuis les versions mobiles. Surtout, on ne peut pas les cumuler, alors que plusieurs concurrents gèrent par exemple les opérateurs booléens.

À qui s’adresse Joplin ?

À pratiquement tout le monde. En dépit d’un poids important sur ordinateur, l’application est fluide et embarque un grand nombre de fonctions. Nous avons particulièrement apprécié sa souplesse dans la configuration de l’interface.

C’est la seule des applications testées à permettre de chambouler complètement l’espace de travail, au point de ne garder que les zones qui nous intéressent. Cette approche, cumulée à un affichage code ou texte enrichi, fait que chacun devrait pouvoir y trouver son compte. Du moins si l’idée d’une application de prise de notes intéresse.

Certains utilisateurs lui préfèreront en effet une solution plus recentrée sur la publication, sans multiples colonnes et avec une interface potentiellement plus accueillante. Il ne manque pas beaucoup à Joplin pour être parfait : une optimisation et une petite modernisation de l’interface.

Mais dans tous les cas, le logiciel est très efficace, tient ses promesses et fait partie des meilleures solutions testées jusqu’à présent. Notez que le développeur principal de Joplin, Laurent, est à la recherche de bonnes volontés pour participer à l’amélioration de l'outil. N'hésitez donc pas à participer.

OneDrive : le résumé des nouveautés introduites en février

4 mars 2021 à 09:18

Comme chaque début de mois, Microsoft fait le point sur les apports faits dans OneDrive au cours des semaines précédentes, dans le cas où les utilisateurs en auraient raté.

On trouve par exemple le mode sombre pour la version web, toujours en cours de déploiement. Vous ne le verrez donc peut-être pas encore dans la colonnes des paramètres, obtenue en cliquant sur la roue crantée en bas à droite. Le thème ne peut qu’être sélectionné manuellement pour l’instant. 

Le partage des documents Word a également évolué avec l’analyse du fichier pour en tirer quelques informations comme la durée estimée de lecture et les points-clés. Les documents marqués comme sensibles ne seront pas analysés.

Sur iOS, l’application OneDrive sait depuis peu insérer des marque-pages dans les documents PDF. L’ajout ou la suppression passe par le bouton dédié ou plus simplement par un appui long dans le document. Tous les marque-pages sont disponibles ensuite depuis une vue dédiée.

Enfin, la synchronisation du client prend désormais en charge l’historique de versions pour les fichiers DWG.

Big Sur 11.3 intègre un mécanisme de suppression de Rosetta pour certaines régions

4 mars 2021 à 09:18

On ne sait pas pourquoi, mais la dernière bêta de macOS 11.3 présente des références à une obligation de supprimer la couche Rosetta 2 dans le système pour certains marchés.

Rosetta est pour rappel une partie importante de Big Sur sur les Mac M1, car il permet une traduction des appels à l’architecture x86 vers Apple Silicon. En clair, il permet aux applications Mac Intel de fonctionner sur les Mac M1.

Il n’y a pour l’instant aucune explication à la présence de ce texte. Il pourrait simplement s’agir de se préparer en cas de bataille juridique, par exemple en cas de conflit de marques déposées, ou pourquoi pas un choc avec Intel sur la thématique de l’émulation.

Mais dans tous les cas, ce serait un très mauvais argument pour les Mac M1 dans ces pays (qui ne sont pas nommés), car même si les applications optimisées sont relativement nombreuses aujourd’hui, il en reste beaucoup en cours de travaux ou sans plan particulier de mise à niveau. Chez le seul Microsoft, Office est bien optimisé Apple Silicon, mais pas Outlook.

Pour Stéphane Richard, Orange Bank reste un projet stratégique

4 mars 2021 à 09:18

Après les annonces de ce mardi, reprises largement dans la presse et dans nos colonnes, le patron du groupe français a voulu se montrer rassurant chez nos confrères du Figaro.

Ainsi, l'activité bancaire reste « un projet stratégique pour Orange » qui se cherche bien un nouveau partenaire, évoquant le manque d'intérêt de Groupama dilué lors de la dernière augmentation de capital.  

Il évoque une rentabilité possible en 2024, un développement en Europe et en Afrique, mais aussi le besoin de travailler avec un acteur dont la banque est le métier principal, pouvant l'aider à atteindre ses objectifs.

Ainsi, bien que la question de la cession du contrôle semble ne pas se poser à court terme, elle pourrait bien faire l'objet des discussions à venir. Affaire à suivre.

Google lance Flutter 2, les applications desktop et web en ligne de mire

4 mars 2021 à 09:18

Flutter 2 a tout d’une version majeure. Le toolkit a été initialement créé pour faciliter le développement des interfaces pour les applications mobiles, quel que soit l’environnement. Ce concept est aujourd'hui étendu aux applications de bureau et web.

Le même code peut donc être désormais utilisé pour construire des applications à destination d’Android, iOS, Linux, macOS, Windows et du web. En préparation depuis un bon moment, le support du desktop est cependant à considérer comme étant en « bêta ». 

Le support web est de son côté considéré comme stable. Au cours de la dernière année, l’équipe de développement est passée d’un modèle classique centré sur DOM à une autre base, baptisée Canvas Kit. Il s’agit d’un projet en WebAssembly reprenant le même moteur graphique Skia que dans Android et Chrome. Canvas Kit est décrit comme nettement plus rapide que l’approche DOM classique.

Flutter 2 fait notamment la joie de Canonical et Microsoft, qui soutiennent activement le projet open source. Canonical va ainsi l’utiliser pour toutes ses prochaines applications desktop et mobiles. Pour rappel, l’éditeur travaille notamment sur une modernisation de son installeur, qui utilisera justement Flutter.

Microsoft travaille avec Google pour s’assurer d’un support complet de Windows dans Flutter. La firme a d’ailleurs publié ses contributions au moteur de Flutter pour le support des écrans pliables sur les appareils Android. Les rumeurs évoquant une nouvelle version du Surface Duo pour cet automne, on ne sera pas étonné.

Pour Microsoft, l’arrivée de Flutter 2 pourrait être une réelle opportunité, puisque le kit va se retrouver aux premières loges pour les développeurs de PWA (Progressive Web Apps), puisque des éléments manquants comme le remplissage automatique du texte et le support des manifestes sont maintenant là. 

Les PWA étant bienvenues dans le Windows Store au même titre que les autres, la boutique pourrait donc d’autant plus vite se remplir. Sans parler de la place que Microsoft leur a faite dans Windows 10, avec la possibilité de les « installer » via Edge, avec raccourci dans le menu Démarrer, notifications et autres.

Google aussi répercute la taxe sur les services numériques français

5 mars 2021 à 08:56

Dans un courrier adressé à ses clients le 2 mars, Google annonce qu’il facturera des frais supplémentaires pour les annonces publicitaires placées avec Google Ads. Une majoration de 2 %, mise en place à partir du 1er mai 2021.

La justification de cette ponction est simple : compenser presque intégralement la taxe sur les services numériques en vigueur en France (et dans d’autres pays comme l’Espagne). Cette taxe de 3 % avait suscité une levée de boucliers aux États-Unis.

Amazon avait en tout cas déjà ouvert le bal fin 2019, lorsqu’elle avait alerté les acteurs de sa Marketplace d’une hausse de 3 % des frais de ventes.

Le géant s’en était expliqué dans nos colonnes : « Étant donné que nous opérons dans le secteur très concurrentiel et à faible marge du commerce de détail et que nous investissons massivement dans la création d’outils et de services destinés à nos clients et à nos vendeurs partenaires, nous ne sommes pas en mesure d’absorber une taxe supplémentaire assise sur le chiffre d’affaires et non sur les bénéfices ».

En septembre 2018, la députée Bénédicte Peyrol (LREM) anticipait déjà ces conséquences : « il n’est pas impossible (et cela risque même d’être probable) que les entreprises acquittant la TSN [taxe sur les services numériques, ndlr] répercutent son coût sur les clients, faisant finalement peser sur eux la charge nouvelle » .

Edge 89 fait le plein : démarrage plus rapide, onglets verticaux et veille des onglets inutilisés

5 mars 2021 à 08:56

La nouvelle mouture stable du navigateur est disponible au téléchargement et en mise à jour, depuis l’À propos. Elle apporte des améliorations notables dans plusieurs domaines.

Le démarrage peut ainsi être accéléré de 29 à 41 %, selon l’éditeur. Mais il n’y a pas de magie : Edge ne pouvant pas augmenter les performances de l’unité de stockage, il laisse plusieurs composants clés en mémoire quand il est fermé ou quand la session est ouverte sur l’ordinateur. 

La nouvelle fonction n’est pas disponible chez tout le monde pour l’instant. Microsoft précise que le déploiement se fera progressivement dans le courant du mois. Notez également que cette nouveauté pourra être coupée dans les options.

On reste dans les performances avec la mise en veille automatique des onglets quand ils sont inutilisés depuis un certain temps, par défaut 2 heures. Avec ce réglage, Edge enregistre à la fin de la journée une réduction de 26 % de sa charge processeur et de 16 % de sa consommation mémoire.

Ces gains peuvent augmenter avec un réglage plus agressif, par exemple 30, 15 voire 5 min, le plus petit choix possible. La fonction, bâtie sur le « gel » des onglets de Chromium, libère les ressources chaque fois qu’un onglet est plongé dans le sommeil. 

Mais un réglage plus court signifie également que ces onglets, s’ils doivent être rouverts, marqueront un temps d’attente avant de réafficher leur contenu. C’est donc aux utilisateurs de trouver un bon équilibre entre libération des ressources et fréquence de consultation des sites. Notez que les onglets endormis sont signalés par des titres et favicons grisés.

Une fois Edge 89 installé, les utilisateurs pourront voir également un nouveau bouton à gauche des onglets (il faudra l’activer dans les options dans le cas contraire). Une fois cliqué, il bascule les onglets à gauche, dans une colonne. Elle est suffisamment large par défaut pour afficher les principaux titres des onglets, mais on peut en réduire la taille pour ne laisser que les favicons. Un court passage de la souris sur les icônes rouvrira la colonne pour montrer les titres.

La fonction est clairement dédiée aux personnes gérant un grand nombre d’onglets, car la disposition verticale permet d’en afficher un plus grand nombre.

On fera remarquer bien sûr que la mise en veille des onglets ou encore leur affichage vertical n'ont rien de particulièrement neuf. Firefox endort ses onglets depuis longtemps, et des navigateurs spécialisés comme Vivaldi permettent de manipuler les onglets depuis plusieurs années. Microsoft reconnaît cependant ne pas être le premier dans ces domaines.

Plusieurs nouveautés sont également en approche pour Bing, avec notamment des vues remaniées pour les résultats, un nouvel affichage pour les recettes et globalement une approche visuelle plus « moderne et engageante ». Mais ces améliorations ne seront pour la plupart pas disponibles avant plusieurs mois.

Des députés veulent imposer l’affichage de l’impact carbone des vidéos en streaming

8 mars 2021 à 08:17

Des députés LR veulent que les sites diffusant des films et séries en streaming informent « le consommateur de l’impact carbone du visionnage de vidéo en ligne. ».

Cette information, qui évoluerait « selon le niveau d’affichage et de résolution » serait accompagnée de « conseils pour réduire la consommation ». 

« Le streaming de vidéo représente un domaine assez particulier : en forte augmentation (il a augmenté de 72.4 % entre le premier trimestre 2018 et le premier trimestre 2019), il touche une grande partie de la population. Il représente par conséquent un médium d’intérêt pour la sensibilisation ».

Cet amendement a été déposé également par les députés Cédric Villani et Delphine Batho.

Edge : vers une base de code unifiée, une version Xbox chez les testeurs

8 mars 2021 à 08:17

Durant sa conférence Ignite, Microsoft a fait une intéressante session sur Edge (repérée par un utilisateur de Reddit) et sa volonté de proposer à terme une même base de code pour les versions desktop, Android et iOS.

Le code est pratiquement déjà le même pour Linux, macOS et Windows, mais les éditions mobiles utilisent un socle nettement plus ancien. Car si le dernier Edge pour ordinateurs est en version 89, la mouture Android est par exemple toujours basée sur la version 77.

Actuellement, tout ajout de fonctionnalité doit être réalisé trois fois. Avec l’unification prévue, le développement avancerait plus vite et les versions mobiles seraient donc beaucoup moins en retard. Précisons que la version iOS gardent son moteur WebKit, puisque les règles de l’App Store stipulent qu’aucun navigateur ne peut embarquer son propre moteur de rendu.

La différence serait de fait surtout sensible sur Android, car Microsoft a implémenté depuis plusieurs mois des améliorations de performances ou visant à réduire la consommation d’énergie, comme les récents onglets « dormants ».

Microsoft travaillerait sur cette unification depuis environ un an. L’éditeur prévoit de lancer une bêta pour Android et iOS dans les « mois à venir ».

Parallèlement, un petit groupe de testeurs Xbox Insiders reçoit actuellement la première préversion d’Edge Chromium pour la console (versions One et X|S). Il était temps, car l’ancien Edge ne sera plus supporté dès demain (9 mars). Selon Windows Central qui note cette arrivée, le déploiement devrait suivre au cours des prochaines semaines.

Visual Studio Code 1.54 apporte le support des puces Apple Silicon

8 mars 2021 à 08:17

Alors que le Visual Studio pour Mac aura besoin d’encore un peu de temps pour prendre en compte les puces M1 d’Apple, la version Code est déjà prête. 

La mouture 1.54 pour Mac devient une application universelle pouvant fonctionner nativement sur les modèles Apple Silicon. Elle n’a donc plus besoin de Rosetta, avec de meilleures performances et une plus grande autonomie à la clé. Notez pour ceux qui souhaitent économiser de la place que Microsoft propose des téléchargements spécifiques à chaque architecture et plus légers. Sur un Mac M1, on passe ainsi de 166 à 100 Mo.

Parmi les autres améliorations, on note un renfort de l’accessibilité (navigation entre les mots et rôles pour les vues et boutons), la restauration des processus du terminal au rechargement de la fenêtre, des packs Product Icon Themes, la comparaison des changements entre plusieurs entrées de l’historique Git, le rechargement automatique des notebooks ou encore une extension Brackets permettant de préserver les raccourcis clavier dans Visual Studio Code.

Ignite 2021 : le point sur les offres 365, Teams, Power Fx, Visual Studio et Universal Print

8 mars 2021 à 09:43

La conférence Ignite de Microsoft vient de se terminer. Le cru 2021 est une nouvelle avalanche d’annonces dans de nombreux domaines tous liés à l’entreprise : offres 365, Azure, sécurité, développement et services en tous genres. Voici un premier résumé des annonces.

La conférence Microsoft Ignite est un évènement consacré à ses produits pour entreprises. Chaque année, elle tient lieu de grand-messe pour présenter les nouveautés dans ce domaine, principalement autour de deux axes : les services Microsoft 365 et le cloud, centré sur Azure.

Bien que les années passent, les annonces ont tendance à s’agglutiner autour de quelques éléments phares, notamment Teams. Chez l'éditeur, les services représentent une suite ininterrompue de croissance à deux chiffres, et ce n'est pas près de s'arrêter. Le contexte sanitaire a largement accentué la pression sur de tels produits, prêts à l'emploi et reposant sur les infrastructures des grandes plateformes, taillées pour des utilisations massives.

Cette édition 2021 s'est déroulée dans un contexte d'autant plus difficile pour Microsoft que l'un de ses produits phares, Exchange Server, a été mis sous le feu des projecteurs. Des failles de sécurité importantes ont ainsi été dévoilées et patchées il y a quelques jours et sont déjà exploitées sur de nombreuses machines

Dans ce premier article, nous nous concentrerons sur les offres 365, y compris certains éléments de la suite Office comme Outlook, des services destinés aux entreprises, les apports dans Visual Studio et, dans une moindre mesure Windows Server 2022, dont la préversion presque finale est disponible au téléchargement.

Outlook : des apports attendus sur Mac, un tableau personnalisable en web

Le client email a fait l’objet ces derniers mois d’un ravalement complet de façade, qui s’est soldé par une élimination de certaines capacités… que les utilisateurs réclament depuis à corps et à cris.

À la décharge de Microsoft, le nouvel Outlook est toujours en préversion, et on peut rebasculer sur l’ancien à tout moment via un interrupteur en haut à droite de l'interface. Parmi les fonctions en développement, on trouve d’abord la prise en charge des comptes iCloud, Yahoo et IMAP. Car oui, le support IMAP avait disparu des moutures initiales, même si Microsoft avait prévenu d’emblée qu’il serait de retour plus tard.

Outlook macOS

Tout aussi important sinon plus, les boites et calendriers partagés sont également en préparation, de même que les délégations de droits, le support de S/MIME et la prise en charge de Microsoft Information Protection.

Des fonctions on ne peut plus classiques en entreprise. La nouvelle version facilitera en outre certaines opérations, comme la capacité d’envoyer des RSVP sans quitter la boite de réception, un bouton dédié y élisant domicile. Des widgets pour le calendrier seront proposés, uniquement pour macOS Big Sur, à la manière de ce qui existe sur iOS.

La gestion des contacts sera elle aussi améliorée. On pourra ainsi déclarer des contacts comme favoris et choisir la manière dont les emails s’organisent pour prioriser ceux des personnes jugées les plus importantes. Les cartes de contact changeront pour un modèle plus complet, incluant notamment les listes de courriers et fichiers échangés.

Des améliorations aussi pour la recherche, avec la capacité – enfin – de pouvoir enregistrer les préférées dans des dossiers intelligents, dont le contenu se mettra automatiquement à jour avec l’arrivée des courriers suivants.

Même si ces efforts vont dans le bon sens, Microsoft n’a pas dit un mot sur la disponibilité. Ils devraient arriver prochainement dans le canal Dev du programme Office Insiders. On regrette cependant que la société n’ait toujours pas jugé bon d’introduire dans cette version Mac les « actions rapides », présentes dans la version Windows depuis bien longtemps. Elles permettent pour rappel de déclencher des actions préenregistrées depuis des raccourcis.

Lorsque l’on doit effectuer souvent les mêmes actions, elles se révèlent très utiles. Mais, grand mystère, Microsoft ne les a jamais intégrées aux versions Mac et web, en dépit des demandes régulières des utilisateurs sur le sujet.

La version web d’Outlook va quant à elle recevoir très prochainement un nouveau mode d’affichage pour le calendrier. Baptisé simplement « Board » – la traduction française n’est pas encore connue – il va permettre une personnalisation poussée de l’affichage. Il s’activera depuis le menu des vues (Aujourd’hui, Semaine, etc.) et fera alors office de grand tableau blanc, dans lequel l’utilisateur viendra épingler les éléments qui l’intéressent.

Outlook board

Tout ce qui touche aux calendriers, objectifs, tâches, fichiers, listes, notes et autres peut être accroché et organisé librement. Objectif, fournir une vue de synthèse à l’utilisateur, qui pourra ainsi garder un œil sur l’ensemble des éléments qui lui sont le plus importants. La fonction sera déployée d’abord pour les détenteurs d’une licence commerciale ou éducation. Elle devrait être ensuite disponible dans la version gratuite.

Les versions Android et iOS d’Outlook vont elles aussi recevoir du neuf pour la planification des réunions, devenues avec le temps une tâche laborieuse selon Microsoft, surtout depuis un an avec l’évolution de la situation sanitaire et le renforcement du télétravail. Les applications mobiles permettront donc, à la fin du mois, de proposer une réunion en indiquant la période et la durée qui vous arrangent. Outlook vérifiera alors que la proposition cadre avec les disponibilités des personnes invitées et proposera des créneaux compatibles.

S’il ne trouve aucun créneau, il relaiera ceux où tous les invités sont disponibles, tout en pointant les évènements bloquants de votre côté. L’application essaiera alors de simplifier les démarches pour déplacer ces éléments.

Teams : encore une ribambelle de nouveautés, dont des enceintes intelligentes

Le service, que l’éditeur positionne en concurrent direct de Slack, est l’objet de toutes les attentions depuis sa sortie. Microsoft lui ajoute régulièrement des lots de nouvelles fonctions, avec toujours cette optique d’en faire le carrefour des communications et informations de l’entreprise, surtout quand elle se sert d’autres produits Microsoft.

Conférence Ignite oblige, c’est à nouveau une avalanche d’annonces en tous genres, certaines en préversion, d’autres en disponibilité générale. On commence avec une capacité attendue depuis longtemps : Teams Connect. Disponible en préversion, elle permet aux personnes extérieures à une organisation de rejoindre des canaux de conversation. Plus précisément, l’administrateur peut partager un canal hors de l’entreprise.

Il reste maitre des droits d’accès, notamment sur les données partagées. Il pourra par exemple choisir de laisser tous les messages en accès libre, mais réserver certains documents à une partie du canal.

microsoft teamsmicrosoft teams

PowerPoint Live est par contre disponible pour l’ensemble des utilisateurs. La fonction autorise pour rappel les participants à une présentation à aller et venir à leur rythme dans les diapositives.

Teams recevra également ce mois-ci un mode Présentation. Il influera sur la manière – roulement de tambour – de présenter le contenu quand il est partagé au sein d’une conférence Teams. Standout permettra par exemple d’afficher le flux vidéo du présentateur devant le contenu ou côte à côte, afin que les participants puissent le voir parler. Le mode Reporter permettra quant à lui de présenter le contenu au-dessus des épaules.

Le mois prochain, Teams s’équipera d’une vue dynamique. Elle doit organiser au mieux l’affichage des éléments présents dans la conférence en fonction de ce qui est présent. Les présentateurs peuvent par exemple placer la galerie tout en haut de l’écran de conférence afin que les participants puissent garder un contact visuel.

Cet affichage, comme la plupart des fonctions, peut être désactivé.

microsoft teamsmicrosoft teams

La fonction Rooms s’enrichit elle aussi, avec l’arrivée du mode Together – déjà vu dans Skype – qui place l’ensemble des participants dans un décor virtuel. Plusieurs équipements ont également été certifiées Teams Rooms, notamment le Video Conferencing Monitor de Dell et le Studio P21 de Poly.

Et puisque l’on parle de matériel, Microsoft a présenté des Intelligents Speakers spécialement conçus pour Teams. Ces enceintes seront lancées dans le courant de l’année et auront pour objectif de simplifier les comptes-rendus de réunions. Elles seront capables de reconnaitre jusqu’à dix voix et d’identifier qui parle, pour l’afficher dynamiquement, ainsi que son profil et l’éventuelle traduction en direct de ce qu’il ou elle est en train d’expliquer.

Après la réunion, ces enceintes pourront générer une transcription complète des propos échangés, avec bien sûr comme limite la bonne reconnaissance des propos ; un domaine dans lequel Microsoft est raisonnablement bon. L’idée est que les participants de la réunion puissent relire tout ce qui a été dit, afin par exemple d’en faire plus facilement un condensé. Même si l’éditeur évoque un futur où plus personne n’aurait besoin de prendre note, on signalera que l’exercice permet de s’ancrer efficacement des informations dans la mémoire.

Plusieurs mécanismes de contrôle et de sécurité arriveront aussi prochainement. D’ici la fin du mois, les contrôles d’invitations permettant par exemple de s’assurer que seules les personnes invitées peuvent participer à une conférence. Avant la fin du semestre, Teams permettra également de couper la vidéo de certaines personnes, en fonction de leur provenance ou si elles entrent dans une conférence sans y avoir été invitées.

Durant le premier trimestre aussi, Teams proposera en préversion le chiffrement de bout en bout (E2EE) pour les appels en tête à tête qui n’ont pas été planifiés. Microsoft donne l’exemple d’un administrateur qui appellerait une employée afin de lui communiquer un mot de passe.

Les administrateurs pourront choisir qui a le droit de passer des appels E2EE, sachant bien sûr que tous les services analysant le flux ne fonctionneront plus dans ce mode. Microsoft prévoit, dans de futures mises à jour, d’élargir le mode aux appels planifiés et aux conférences.

Enfin, les multinationales seront en capacité, avant la fin du trimestre, de choisir l’emplacement des centres de données où seront stockées leurs données Teams. Un fonctionnement aligné avec d’autres services comme Exchange Online et SharePoint Online.

La société avait en outre quelques nouveautés à présenter pour le domaine scolaire et les webinaires. Pour ces derniers, le nombre maximum de participants grimpe désormais à 1 000. Si le plafond est dépassé, il se transformera automatiquement en conférence vidéo classique, les participants perdant alors les capacités liées, comme la vidéo, la voix et l’écrit pour intervenir.

Le flux vidéo pourra alors gérer jusqu’à 10 000 personnes, avec une extension à 20 000 d’ici la fin de l’année.

microsoft teams

Un peu plus tard, les organisateurs pourront obtenir des rapports sur les webinaires terminés, avec par exemple qui a participé, combien de temps, etc. Est également prévue cette année une fonction de formulaire, qui permettra de gérer les inscriptions aux webinaires, avec confirmation par email.

On terminera avec quelques petites améliorations supplémentaires dans le monde de l’éducation. Par exemple, les liens envoyés aux élèves vers des ressources pourront maintenant afficher un aperçu. En outre, la taille maximale des fichiers envoyés par les étudiants passe de 50 à 500 Mo.

Des modèles personnalisés pour Lists

Le service, spécialisé dans les listes dynamiques pour entreprises (il est lié à SharePoint), recevra bientôt plusieurs nouveautés. Microsoft a insisté sur l’arrivée prochaine de versions Android et iPad, puisque seule l’application pour iPhone existe actuellement hors de la mouture web. On ne sait toujours pas encore quand elles doivent arriver.

Parmi les fonctionnalités en cours de développement, la firme prépare les modèles personnalisés, qui permettront de choisir des caractéristiques précises pour tous les éléments des listes, jusqu’à l’affichage des colonnes, le formatage des informations et les règles liées.

Ces modèles pourront être rendus accessibles aux employés selon leur rôle dans l’entreprise. Lists recevra également un éditeur riche de texte pour les champs ainsi qu’un sélecteur « intelligent » de contacts, basé sur le Microsoft Graph et donc les habitudes de communication au sein de l’entreprise.

Il y a bien sûr des améliorations pour l’intégration dans Teams, qui n’était pas au niveau des autres services. Par exemple, les administrateurs pourront définir des actions conditionnelles liées à la présence de certaines informations dans les listes. L’intégration profitera en outre des commentaires et mentions, qui arriveront d’ailleurs aussi dans l’application iOS. La vue calendrier sera exploitable dans Teams ainsi que dans les sites SharePoint.

Signalons enfin, même s’il ne s’agit pas à proprement parler d’une nouveauté, que la gestion des versions est disponible dans Lists. Elle a été activée il y a environ trois semaines. Les changements dans une liste sont donc maintenant sauvegardés dans une nouvelle version, les utilisateurs pouvant revenir sur les 50 dernières.

Développement : du neuf inspiré par la communauté pour Visual Studio

Plusieurs nouvelles versions de Visual Studio sont disponibles. On commence avec la mouture 16.9 de la branche 2019, qui embarque d’importantes améliorations pour C++ et .NET.

Le support de l’Address Sanitizer pour Windows, jusqu’ici à l’état de fonction expérimentale, est maintenant disponible en version finale. Conséquence, le compilateur (MSVC) sait trouver de lui-même les bibliothèques nécessaires pour utiliser le Sanitizer dans un projet. Ces informations n’ont plus besoin d’être fournies en ligne de commande. Le support des variables C globales et de __declspec(no_sanitize_address) permet en outre de couper le Sanitizer sur des variables spécifiques ou des fonctions entières.

Concernant C++, on trouve principalement deux apports. D’abord une implémentation des propositions More Constexpr Containers, autorisant les destructeurs et nouvelles expressions à être constexpr. Ensuite, pour IntelliSense, des améliorations de fiabilité et liées aux modules importés et unités d’en-têtes, ainsi que plusieurs ajouts fonctionnels, comme le support de Go-to-definition pour les importations de modules et l'indexation pour l'exportation. Par ailleurs, dans les projets CMake, IntelliSense peut se configurer en fonction des valeurs définies par les fichiers de la toolchain.

Parmi les autres améliorations, on citera la possibilité de filtrer les trames redondantes dans la pile d’appels quand le débogueur s'arrête sur une exception de débordement de pile (stack overflow), l’ajout de suggestions sans friction dans la liste des complétions pour IntelliSense, l’ajout automatique en développement .NET de directives en cas de copier/coller de types vers un nouveau fichier, la possibilité avec .NET Core de déboguer dans WSL 2, ainsi que des apports pour les outils XAML, dont la disponibilité générale du mode « modifications uniquement » pour le Hot Reload, active par défaut pour les applications visant Xamarin.Forms 5.0 ou une version ultérieure.

Et puisque la version 16.9 est prête, Microsoft lui emboite le pas avec une première préversion de la 16.10. Celle-ci apporte la suppression des références inutilisées (Outils> Options> Éditeur de texte> C #> Avancé), une refactorisation pour simplifier les expressions LINQ ainsi que de nouvelles options pour la complétion IntelliSense.

La version Mac de Visual Studio n’est pas oubliée, avec la version 8.9 de l’environnement de développement. Elle apporte la prise en charge de la Preview 1 de .NET 6, la possibilité de lancer et déboguer des tests Unity, la recherche rapide d’objets Unity pendant le débogage, une préversion du nouveau menu dédié aux actions rapides et au refactoring, de nouvelles actions rapides (Quick Info, symboles du préprocesseur dans IntelliSense…) ainsi que plusieurs nouveaux éléments d’interface utilisant des composants natifs de macOS, notamment la Fenêtre immédiate, la vue Git Blame ainsi que le nouvel éditeur XML. Ce dernier permet de fait un partage de code pour certaines fonctions (IntelliSense, logique de texte et services de langages) avec la version Windows de Visual Studio.

La version 8.9 ajoute en outre une fonction longtemps réclamée : le support du filtrage des solutions. Quand une solution est ouverte, un développeur peut maintenir choisir quels projets seront spécifiquement ouverts en même temps, permettant une réduction – potentiellement drastique – du nombre d’objets à charger, donc du temps consacré à la compilation et aux tests.

Enfin, Microsoft dit un mot sur le support des puces M1 d’Apple. Le travail est bien en cours, mais il faut pour l’instant se contenter de Rosetta 2, dont les performances sont jugées satisfaisantes. Pour rassurer tout de même les développeurs dans l’attention d’un fonctionnement natif de Visual Studio, Microsoft précise que les tests actuels sur un Big Sur 11.2 (qui apportait des correctifs liés au support de .NET Core) se déroulent bien.

Dynamics 365 et la plateforme Power, le nouveau langage Power FX

Dynamics 365, la solution ERP (enterprise resource planning) et CRM (customer relationship management) maison, reçoit une nouvelle application, nommée Intelligent Order Management.

L’application est de type SaaS, basée sur des règles et utilise le machine learning pour ajuster plus facilement et modifier les flux de commande en se basant sur des exceptions, ainsi que pour proposer des recommandations. IOM sera proposée d’abord sous forme de préversion en avril et viendra en complément des anciens systèmes ERP.

Inévitablement, l’intégration avec Teams sera renforcée, pour presque tous les composants de Dynamics 365, dont Ventes, Marketing, Service client, Commerce et Ressources humaines. Marketing recevra d’ailleurs en avril de nouvelles capacités de personnalisation de l’expérience client basées, une fois encore, sur l’intelligence artificielle.

La Power Platform, dédiée aux créations d’applications centrées sur la donnée, accueille de son côté un langage dédié, nommé Power FX. Low-code et open source (licence MIT), il s’inspire des formules d’Excel et a pour mission d’exprimer la logique sur la plateforme. Il était déjà utilisé par Microsoft pour les Power Apps. Selon l’éditeur, il permet un développement complet et la collaboration entre équipes, sans fossé entre no-code et pro-code.

Toutes les opérations de données y sont asynchrones, sans besoin donc pour l’utilisateur de le spécifier. La syntaxe et les fonctions sont identiques pour toutes les données, qu’elles soient locales ou distantes. Les tables de données sont différentes mais liées par des relations, l’utilisateur pouvant se servir d’une simple notation par point pour accéder à l’ensemble du graphique.

Power Fx reprend notamment l’une des caractéristiques phares d’Excel, à savoir un environnement dynamique et toujours actif. Modifier une formule affiche en effet immédiatement un résultat. Plus globalement, toute modification est propagée à l’ensemble de la feuille. Power Fx intègre donc un compilateur incrémentiel permettant une mise à jour progressive des formules sans perturber le fonctionnement de l’application.

L’aspect low-code vient de la manière dont Power Fx est mis en mouvement au sein des Power Apps : exactement comme on manipule des données sous Excel. On peut ainsi passer par les fonctions intégrées, Excel affichant en haut la formule alors créée automatiquement. Même principe donc avec Power Fx, à la différence qu’il est possible de s’immerger dans le code. Les canevas constitutifs d’une Power App ont donc un équivalent « plein code » qui peut alors être édité dans Visual Studio (classique ou Code).

Le langage a pour mission finalement de compléter l’approche des briques Power Apps, comme une flue malléable et autorisant une personnalisation beaucoup plus poussée des fonctions. Microsoft semble particulièrement fière de sa création, qu’elle assure être « pour tous ».

L’éditeur a présenté d’autres nouveautés pour sa Power Platform, notamment des capacités supplémentaires pour les Virtual Agents, une nouvelle fois dopés à l’IA, tout particulièrement à destination des bots de conversations. Deux domaines sont surtout visés : la détection des chevauchements de sujets entre plusieurs conversations et les suggestions de sujets basées sur les transcriptions d’anciennes discussions.

La version Premium de PowerBI s’enrichit elle aussi de plusieurs capacités. D’abord une plus grande flexibilité dans la facturation, qui peut maintenant se faire en fonction du nombre d’utilisateurs ou selon la capacité souhaitée. Le traitement est également plus rapide, jusqu’à 16 fois plus selon Microsoft. La mise à l’échelle automatique est enfin de la partie, avec de la capacité ajoutée dynamiquement selon les besoins. Enfin, de nouveaux de gestion des coûts devraient permettre une plus grande cohérence, grâce à des indicateurs d’activité.

Universal Print disponible pour l’ensemble des clients Microsoft 365

Ce service, qui vise à en finir avec les serveurs consacrés à la seule impression, avait été présenté en mars de l’année dernière. En juillet, une préversion était disponible. Il aura fallu finalement dû attendre cette semaine pour que la version finale soit accessible à  tous les clients Microsoft 365.

L’idée est simple : une architecture et un service commun référençant les imprimantes connectées au réseau de l’entreprise, pouvant y accéder selon ses droits, le tout sans serveur ni pilote. Mais pour être précis, les fonctions de serveur ont « simplement » été déplacées dans le cloud (Azure). Une console permet aux administrateurs de gérer l'ensemble des périphériques.

Il est néanmoins recommandé d’utiliser des imprimantes conçues pour Universal Print. Si au départ le seul partenariat annoncé était avec Canon, les constructeurs proposant des modèles compatibles sont nettement plus nombreux un an plus tard : Brother, Canon, Epson, HP, Konica Minolta, Lexmark, Toshiba, Ricoh et Xerox.

Une préversion pour Windows Server 2022

Ceux qui suivent de près l’évolution de la branche Long-Term Servicing Channel (LTSC) savaient déjà que cette préversion était imminente. La préversion de la prochaine mouture au support allongé était en effet nommée Server 2022 depuis quelques semaines.

La différence cette fois est que la préversion fournie est en quelque sorte une bêta avancée : toutes les fonctions sont là. Une grande partie des nouveautés est liée à la sécurité, avec un renforcement des protections du noyau et des composants principaux, un Windows Defender System Guard toujours plus présent et d’autres capacités basées sur la virtualisation. Les connexions HTTPS sont promises comme plus rapides et plus sécurisées, et un chiffrement AES 256 est disponible pour SMB.

La build fournie est estampillée 20298. Si aucun bug important n’est trouvé, il s’agirait alors de celle présentée comme finale et donc disponible auprès des clients.

Enfin, puisque l’on parle de Windows, sachez que rien ou presque n’a été dit sur les évolutions du système côté client. Si l’on en croit le responsable Panos Panay, il n’est pas impossible qu’un évènement spécifique soit consacré au système, puisque l’année 2021 devrait être particulièrement importante, entre la version 10X attendue au printemps et le renouvellement de l’interface prévu pour la mouture 21H2 cet automne.

Rappelons que cet article sera suivi d’un autre centré sur le cloud et la sécurité.

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