Vue lecture

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.

À quoi peut bien servir cette nouvelle éolienne pliable ?

Une entreprise américaine a conçu une éolienne portable de 10 kW qui se déploie en une heure par une personne seulement. Un concept innovant qui pourrait trouver de nombreuses applications.

Dans la famille des énergies renouvelables, les centrales solaires se déclinent en gigantesques parcs au sol ou en toiture. Mais on les retrouve également en dispositifs à taille humaine avec les kits prêts à brancher, composés d’un ou deux panneaux reliés à une simple prise électrique en quelques minutes. Il n’y avait jusqu’ici pas vraiment d’équivalent pour l’éolien. L’installation d’une seule turbine conventionnelle nécessite en effet d’importants travaux. C’était avant la mise au point par Uprise Energy, une start-up américaine, d’une éolienne pliable et déplaçable d’une puissance respectable.

Une éolienne mobile qui peut être installée n’importe où

Avec sa petite turbine de 10 à 15 kW seulement, l’entreprise propose une éolienne mobile extrêmement pratique. Transportable grâce à un conteneur d’une longueur de 6 mètres, le dispositif peut être tracté par un véhicule classique. L’éolienne peut ainsi être installée n’importe où, à proximité immédiate des usagers tels que des services de secours en cas de catastrophe naturelle, ou toute autre opération dans un secteur hors de portée du réseau électrique. Selon la société, cette centrale électrique mobile peut répondre aux besoins d’environ 15 foyers américains en électricité et serait opérationnelle en une heure, sans équipement spécialisé et grâce à une seule personne. Le système ne nécessiterait aucune modification du site puisque le socle est composé de 4 stabilisateurs posés au sol.

Uprise Energy explique que son éolienne fonctionne sur une large plage de vitesses de vent et même en présence de vent faible, ce qui permet de maximiser la production électrique, alors que les éoliennes classiques sont conçues pour fonctionner à une vitesse constante. Sans communiquer sur le prix de son produit, l’entreprise américaine assure que l’électricité produite par l’éolienne l’est à moindre coût par rapport au prix du marché.

La production stockée dans des batteries

L’éolienne est composée de 5 pales dont chacune mesure 3,43 mètres à partir du centre. La vitesse du rotor peut atteindre jusqu’à 159 tours/minute et maintient un rapport pointe/vitesse optimal. Le conteneur est également équipé de batteries embarquées qui permettent de stocker jusqu’à 200 kWh d’électricité, soit à peu près l’équivalent de quatre batteries de citadine électrique.

Récemment, Uprise Energy a annoncé s’être associée à Aegis Energy pour tester l’éolienne mobile dans les îles Fidji, pour une période de 12 mois qui permettra de recueillir des données. Le recours à l’éolien est particulièrement intéressant dans les îles puisque la production d’électricité y est très carbonée en raison de l’utilisation massive des groupes électrogènes fonctionnant au diesel.

L’article À quoi peut bien servir cette nouvelle éolienne pliable ? est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Un méga gisement de 500 milliards de barils de pétrole découvert en Antarctique : qui peut l’exploiter ?

Rassurons-nous, les ressources de l’Antarctique ne sont pas en danger dans l’immédiat, protégées par des traités internationaux, et trop difficiles à exploiter. Néanmoins, l’avenir du continent glacé pourrait bien s’assombrir avec les découvertes récentes d’immenses réserves naturelles et en particulier de pétrole. 

En février 2020, le navire de recherche polaire russe Alexander Karpinsky revenait d’une campagne d’exploration avec des informations capables de bouleverser l’avenir du monde. Il venait, en effet, de découvrir des réserves d’hydrocarbures équivalentes à 500 milliards de barils de pétrole. C’est près de deux fois les ressources connues de l’Arabie Saoudite, et de quoi répondre aux besoins du monde entier pendant plus d’une décennie. Cependant, à l’époque, le monde faisait face à une crise d’une nouvelle ampleur avec l’arrivée du Covid-19, laissant ces 500 milliards de barils aux oubliettes.

En Grande-Bretagne, cette nouvelle est cependant revenue sur le devant de la scène, car les réserves identifiées se trouvent en grande partie dans une zone de l’Antarctique administrée par le Royaume-Uni, et revendiquée par le Chili ainsi que l’Argentine. Actuellement, le continent glacé est protégé par le traité sur l’Antarctique, mis en application en 1961, et surtout le protocole de Madrid entré en vigueur en 1998. Celui-ci interdit toute exploration et exploitation de minerai et d’hydrocarbures à des fins autres que la recherche scientifique. Cependant, à partir de 2048, les contours de ce protocole pourraient être modifiés si l’un des membres signataires en fait la demande. Une telle initiative pourrait compromettre la coopération internationale qui maintient le continent en paix depuis plus d’un demi-siècle.

À lire aussi Il rebouche ses puits de pétrole et plante des éoliennes

L’Antarctique, au cœur des convoitises depuis des décennies

Malgré ces traités qui garantissent la paix sur son sol, l’Antarctique est sujet de nombreuses convoitises depuis des décennies. Le continent blanc aurait été rattaché, il y a des millions d’années, à l’Amérique du Sud, l’Afrique, l’Australie et l’Inde, formant ainsi une masse terrestre appelée Gondwana. De ce fait, des scientifiques pensent que le continent pourrait avoir des ressources minérales similaires à ces régions du monde. De nombreuses campagnes de recherche, sous couvert d’exploration scientifiques, ont visé à cartographier et identifier les différentes ressources qui pourraient être présentes sous la glace. Les États-Unis, la Russie, mais également la Chine ont réalisé des campagnes de ce type. En 2005, un rapport de l’institut polaire chinois évoquait déjà des réserves colossales d’hydrocarbures dans la région, avançant le chiffre de 500 milliards de tonnes de pétrole, et 300 à 500 milliards de tonnes de gaz.

Un risque majeur de freiner la décarbonation

Face aux quantités de matières premières avancées, l’exploitation de ces ressources pourrait avoir de graves conséquences sur les objectifs internationaux de réduction des émissions de CO2. Elle pourrait aussi avoir un impact désastreux sur l’environnement et la biodiversité locale. Heureusement, les obstacles techniques à surmonter pour pouvoir exploiter ces ressources sont immenses. Malgré une présence humaine de plus en plus importante du fait de la multiplication des bases scientifiques, les conditions climatiques de l’Antarctique restent extrêmes. De ce fait, installer, exploiter et entretenir les infrastructures nécessaires à l’exploitation des ressources serait un défi dont la rentabilité est loin d’être assurée. Enfin se pose la question de l’acheminement, l’Antarctique étant loin de tous les grands pôles de consommation actuels.

L’article Un méga gisement de 500 milliards de barils de pétrole découvert en Antarctique : qui peut l’exploiter ? est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Construire de nouvelles centrales nucléaires en Belgique ? Ce n’est pas impossible

La position de la Belgique vis-à-vis du nucléaire a connu des rebondissements ces 20 dernières années. Alors qu’une décision vient d’être prise au sujet de l’avenir de l’atome dans le pays, les prochaines élections pourraient relancer le débat.

Les relations de notre voisin belge avec le nucléaire sont faites de hauts et de bas depuis 2003. À cette date, il était prévu de faire sortir le pays de l’atome d’ici 2025. Ainsi, sur les sept réacteurs présents sur le territoire, la Belgique en a arrêté deux en 2022 et 2023. Puis, il a été question de prolonger de dix ans le fonctionnement de deux réacteurs qui devaient initialement être déconnectés du réseau en 2025.

L’avenir de l’atome est-il relancé en Belgique ?

Fin 2023, l’avenir de l’atome semblait enfin se stabiliser en Belgique lorsqu’un accord a été signé entre l’État et Engie qui gère le parc nucléaire belge. Ce pacte prévoit notamment de prolonger l’activité de deux réacteurs jusqu’en 2036. Mais à la faveur des élections législatives, régionales et européennes qui se tiendront le 9 juin prochain, la question du nucléaire revient sur le tapis. Trois médias belges, la RTBF, la VRT et La Libre se sont en effet associés à deux universités pour mettre en place un test en ligne qui permet de synthétiser les réponses des partis politiques à un certain nombre de questions. Les partis ont ainsi dû se positionner sur la mesure suivante : « le prochain gouvernement doit décider de construire une nouvelle centrale nucléaire ». Et les réponses sont divisées.

Dans le rang des partis francophones favorables à une telle mesure, on retrouve le MR (mouvement réformateur), les Engagés et le parti DéFI même si les deux derniers sont plutôt favorables au développement des centrales fonctionnant grâce à de petits réacteurs modulaires (SMR). Il s’agit des réacteurs de nouvelle génération, moins puissants que les réacteurs classiques, mais moins onéreux et plus faciles à fabriquer. C’est en fait le MR qui se montre le plus favorable à la construction de nouvelles centrales classiques, arguant du fait que c’est un moyen de production qui permet de remplacer les centrales au gaz et d’éviter le rejet de tonnes de CO2. En effet, il faut savoir qu’avec l’abandon du nucléaire en Belgique, le pays mise sur le gaz pour remplacer ses réacteurs, en association avec le développement des énergies renouvelables.

Des opinions divergentes sur le nucléaire selon les partis politiques belges

Du côté des partis francophones anti-nucléaires, se trouvent le parti écologiste « écolo » ainsi que le parti socialiste (PS) et le Parti du Travail de Belgique (PTB). Les écologistes sont fermement opposés au nucléaire et demandent d’en sortir dès que possible, justifiant leur position de la manière suivante « pourquoi choisir une énergie sale, dangereuse et bien plus chère alors que des alternatives existent ? ». Le PS reconnaît l’intérêt de poursuivre les recherches sur les petits réacteurs, mais préfère surtout augmenter les investissements en faveur des énergies renouvelables. Enfin, le PTB propose de prolonger les réacteurs actuels plutôt que de construire de nouvelles centrales. Le parti veut aussi investir dans les énergies renouvelables et poursuivre la recherche dans le nucléaire.

À savoir que du côté des partis flamands, on note également une division des points de vue. Seul le parti écologiste flamand Groen s’oppose à la construction de nouvelles centrales alors que les autres partis flamands se montrent soit favorables, soit plus ouverts à cette proposition.

L’article Construire de nouvelles centrales nucléaires en Belgique ? Ce n’est pas impossible est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Paradis de l’hydroélectricité, la Norvège s’intéresse à l’énergie nucléaire

La Norvège va-t-elle céder au chant des sirènes du nucléaire ? C’est de plus en plus probable. Outre un soutien public grandissant, le pays vient de lancer une enquête pour étudier un possible recours à l’atome afin d’accélérer la décarbonation du pays. 

Le ministère norvégien de l’Énergie vient de lancer une enquête publique portant sur une potentielle intégration de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique de la Norvège. L’enquête vise à montrer en quoi l’énergie nucléaire pourrait répondre aux besoins énergétiques de la Norvège d’ici une vingtaine d’années, et devra décrire les contours d’un programme nucléaire norvégien en abordant les thématiques de la sécurité énergétique, ou encore de la gestion des déchets nucléaires. Cette enquête surprend de prime abord, elle témoigne d’une ouverture de plus en plus marquée du pays pour l’énergie atomique.

Selon un sondage Ipsos, ce soutien au nucléaire est ainsi passé de 2 % en 2017 à 29 % à l’heure actuelle.  Cette tendance marque un changement de mentalité dans un pays qui n’a jamais eu de centrale nucléaire commerciale. Seuls quelques réacteurs de recherche ont été mis en service depuis les années 1960. Si les résultats de cette enquête ne sont attendus que dans deux ans, certains acteurs industriels norvégiens sont déjà dans les starting-blocks. C’est notamment le cas du développeur Norsk Kjernekraft, qui projette de construire deux réacteurs SMR dans les villes d’Heim, et d’Aure, pour une puissance totale de 1,5 GW.

À lire aussi Ce pays veut recouvrir ses mers d’éoliennes pour décarboner l’Europe

La Norvège émet plus de CO2 qu’on ne le pense

La Norvège brille par un mix électrique exceptionnellement bas-carbone, grâce à la prédominance de l’énergie hydraulique qui produit 88,1 % (chiffre de 2022) de l’électricité du pays. Elle est suivie par l’éolien avec 10,1 %, tandis que les centrales thermiques jouent un rôle anecdotique, en fournissant 1 % de l’électricité du pays. Malgré ce mix électrique, le pays n’est pas exempt d’émissions de CO2. Son mix énergétique est, lui, dominé à 54 % par les énergies fossiles. La part d’énergie fossile y est plus importante qu’en France. De plus, la consommation d’énergie primaire par habitant y est 63 % plus élevée qu’en France.

Associé à sa production hydroélectrique, le recours au nucléaire permettrait à la Norvège d’accélérer l’électrification des usages, et en particulier du transport. Sur ce secteur, le pays est déjà un exemple du genre avec plus de 100 000 immatriculations de voitures électriques en 2022, soit 82 % des voitures neuves vendues cette année-là.

L’article Paradis de l’hydroélectricité, la Norvège s’intéresse à l’énergie nucléaire est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Cette association construit des mini éoliennes en mer pour les enfants

La transition énergétique n’est pas qu’une affaire d’adultes et les plus jeunes doivent y être associés pour construire le monde de demain. C’est ce que cette association a compris en s’adressant aux enfants pour leur expliquer le fonctionnement d’une éolienne en mer. Et pour mieux le comprendre, les enfants vont pouvoir construire leur propre éolienne en mer miniature.

L’installation de parcs éoliens en mer suscite souvent l’opposition à la fois des riverains qui ne souhaitent pas voir changer la ligne d’horizon et de certains professionnels de la pêche qui craignent pour leur activité. Une jeune association pourrait faire évoluer les mentalités en s’adressant aux plus jeunes, notamment pour créer des vocations professionnelles. Association belge créée en 2021 par deux frères, Offshore Wind 4 Kids a pour objectif « d’inspirer les filles et les garçons sur l’ingénierie, la technologie et les énergies renouvelables, stimuler l’innovation dans l’éolien offshore et faire connaître l’éolien offshore au grand public ».

Des ateliers gratuits pour promouvoir l’ingénierie éolienne en mer aux plus jeunes

Pour cela, l’association organise des ateliers permettant aux enfants de construire leur propre éolienne en mer miniature et d’en comprendre ainsi le fonctionnement. Concrètement, chaque atelier se déroule sur une après-midi et permet d’accueillir 14 familles. D’abord, l’intervenant fait une courte introduction au sujet de l’éolien offshore. Ensuite, la construction proprement dite de la turbine et de son support prend une trentaine de minutes. Enfin, cinq minutes sont accordées pour évoquer le déclassement du matériel. Les ateliers se déroulent au bord de l’eau, afin que les enfants puissent directement mettre leur éolienne en place pour observer leur fonctionnement. Plusieurs technologies sont éprouvées : flottant et posé.

La participation est possible à partir de l’âge de trois ans et l’inscription est gratuite pour tous. Et c’est une bonne façon de rendre accessible au grand public le secteur de l’éolien en mer. L’association a également étendu son activité en mettant en place des ateliers destinés aux étudiants et aux professionnels.

À lire aussi Éolien en mer : la carte des parcs et projets en France

Présente dans 20 pays, de la côte est des États-Unis au Japon en passant par l’Afrique et l’Europe, Offshore Wind 4 Kids fonctionne grâce à des dons et ambitionne de s’adresser à 10 000 enfants en 2024. Et pour ceux qui sont intéressés par le concept, une boutique en ligne est également accessible pour acheter un kit avec une éolienne en mer à monter soi-même. Les pales de l’éolienne sont réglables et permettent d’ajuster leur angle afin d’optimiser ses performances. Une voiture électrique miniature est aussi fournie pour convertir l’électricité générée par l’éolienne. Le tout est vendu à partir de 45 euros et le manuel est en anglais.

L’article Cette association construit des mini éoliennes en mer pour les enfants est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Batteries électriques : construites en Europe, elles seraient considérablement plus écologiques

Le marché européen des batteries devrait connaître une forte croissance dans les années à venir. Selon certaines analyses, sa valeur pourrait presque doubler d’ici 2029. Cette tendance est largement due, non seulement, à l’essor des énergies renouvelables, mais surtout aussi au boom des véhicules électriques. En effet, l’Europe mise énormément sur la mobilité électrique pour décarboner son système énergétique. Toutefois, pour atteindre cet objectif, encore faut-il des batteries plus respectueuses de l’environnement. Une récente étude de l’ONG Transport & Environment (T&E) suggère que relocaliser la chaîne de valeur des batteries en Europe pourrait réduire jusqu’à 37 % les émissions de carbone associées à leur production.

En matière de production de batteries, l’Europe occupe la deuxième place dans le rang mondial, mais elle se situe bien loin derrière la Chine qui domine largement le secteur. Le continent ne représente que 7 % de la production mondiale de ces dispositifs de stockage, tandis que le pays du Dragon en détient 76 % grâce à son énorme industrie. Toutefois, l’Europe parvient actuellement à satisfaire la moitié des demandes internes en batteries grâce à des usines européennes et chinoises implantées sur son territoire. Selon l’étude de l’ONG T&E, elle pourrait même couvrir la totalité de ses besoins d’ici 2026. Cela dit, cette autosuffisance concernerait uniquement la fabrication des cellules de batteries. La relocalisation de l’ensemble de la chaîne de valeur représente encore tout un défi. Les cathodes, composants essentiels des cellules, par exemple, sont fabriquées principalement en Chine.

Face à la loi américaine « Inflation reduct act » (IRA) qui incite les entreprises à s’implanter aux États-Unis — comme l’a fait l’usine Meyer Burger —, l’UE essaie de favoriser la relocalisation de cette chaîne sur son sol. Renforcer l’industrie européenne en rapatriant toute la chaîne de production pourrait, non seulement, favoriser sa souveraineté, mais aussi offrir des avantages climatiques directs.

À lire aussi Voici la puissance installée de batteries en France en 2023

Une réduction de 37 % des émissions CO2

Selon l’analyse de T&E, à condition que l’Europe parvienne à satisfaire l’ensemble de sa demande interne en cathodes et en cellules de batteries, la relocalisation de la chaîne de production pourrait réduire les émissions de CO2 de 37 %. Cela représenterait une diminution de plus de 133 millions de tonnes de CO2 entre 2024 et 2030. Cette baisse serait notamment due à la diminution des émissions liées au transport international des marchandises et à la part élevée de l’électricité renouvelable dans le mix européen par rapport à la Chine. Par ailleurs, si le processus de production était alimenté uniquement par des énergies renouvelables, cette diminution pourrait atteindre 62 %.

En outre, relocaliser la production de batteries en Europe permettrait de mieux contrôler le processus de fabrication. Le développement des dispositifs serait alors soumis aux normes européennes strictes qui imposent des exigences sévères en matière d’émissions de CO2.

De nombreux défis à relever

Néanmoins, le chemin vers une autosuffisance européenne en matière de production de batteries est encore semé de défis. Selon l’étude, plus de 50 % des projets de fabrication de cellules pourraient être annulés ou retardés, même si le risque a diminué de 15 % par rapport à l’année précédente. La France, l’Allemagne et la Hongrie sont les principaux pays à avoir le mieux sécurisé la réalisation de leurs projets.

Concernant l’approvisionnement des différents composants de batteries, l’Europe est encore extrêmement dépendante d’autres pays. Bien que des projets de raffinage des métaux soient en cours, la plupart n’en sont qu’à leur phase de développement. De plus, malgré un potentiel significatif de fourniture de matières premières, les projets miniers européens rencontrent de fortes oppositions locales.

À lire aussi Panneaux solaires, batteries : comment les États-Unis protègent leurs usines de l’invasion chinoise

La concurrence internationale, notamment avec la Chine, reste également féroce. L’ampleur de son industrie et les économies d’échelle qui en découlent lui permettent de proposer des prix très compétitifs. Dans ce contexte, attirer les investissements dans l’industrie des batteries en Europe nécessite des politiques gouvernementales claires et stables, permettant aux entreprises de planifier leurs investissements à long terme. Il est aussi crucial de maintenir des objectifs rigoureux de réduction des émissions de CO2 pour les véhicules, ce qui reflèterait un engagement ferme envers les technologies propres. Enfin, il pourrait s’avérer nécessaire d’accélérer la mise en œuvre des initiatives européennes (telles que le NZIA ou Net-Zero Industry Act) favorisant les technologies à faible empreinte carbone.

L’article Batteries électriques : construites en Europe, elles seraient considérablement plus écologiques est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Nucléaire : comment le manque de piscines risque d’asphyxier les centrales françaises

Fréquemment évoquée par les opposants au nucléaire, la question de la gestion des déchets demeure l’un des défis majeurs de l’industrie. Tandis que les éléments hautement radioactifs seront stockés en couche géologique profonde, d’autres matériaux valorisables s’accumulent dans d’immenses piscines de l’usine de retraitement du combustible de la Hague. En 2023, ces installations étaient remplies à 97 %. L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) met ainsi en garde contre le risque de saturation de ces bassins en cas d’aléas.

Après utilisation dans les réacteurs nucléaires, les combustibles usés sont d’abord stockés pour refroidissement dans les piscines des réacteurs pendant plusieurs années. Par la suite, ils sont transférés dans les usines de retraitement d’Orano, à La Hague ou à Marcoule. Ils sont alors transformés en des combustibles appelés « MOX » (mélange d’oxyde de plutonium et d’uranium) qui sont réutilisés par EDF pour alimenter d’autres réacteurs. Cependant, les combustibles MOX usés ne peuvent pas être de nouveau recyclés (du moins, pas encore à une échelle industrielle). Ils sont donc stockés dans des piscines spécifiques dans l’usine de La Hague. Ces bassins reçoivent environ une centaine de tonnes de ces matériaux par an, et à la fin de l’année 2023, ils en contenaient plus de 10 125 tonnes. La saturation de ces piscines représente une préoccupation constante pour l’ASN, car un manque d’espace pour stocker les déchets pourrait potentiellement conduire à l’arrêt des réacteurs.

À lire aussi Qu’est-ce qu’un réacteur nucléaire de 4ᵉ génération ?

Nos réacteurs risquent-ils l’arrêt forcé ?

En 2020, Orano avait évalué que les piscines disposaient encore de 200 emplacements, suffisants pour environ dix années d’entreposage. Leur saturation était donc anticipée vers la fin de cette décennie. Face à cette échéance, EDF a déjà lancé le projet de construction d’une nouvelle piscine, qui ne sera cependant opérationnelle qu’en 2034. Pour pallier la contrainte temporaire, Orano explore plusieurs solutions afin de retarder la saturation. Une des méthodes envisagées est la densification. Déjà approuvée par l’ASN, cette technique consiste à remplacer les paniers actuels (contenant les combustibles usés) par des modèles plus compacts, augmentant ainsi la capacité des bassins de 3 600 tonnes supplémentaires. L’entreposage à sec est également considéré comme une alternative viable.

Malgré ces initiatives, l’ASN reste préoccupée par les risques élevés d’un arrêt forcé des réacteurs en cas d’imprévus. De plus, des difficultés sont rencontrées dans le processus de recyclage de l’usine alors que certains des combustibles MOX sont inutilisables. Ces derniers doivent être stockés directement dans l’eau, augmentant la quantité de combustibles entreposés au-delà des prévisions.

À lire aussi Quel conditionnement pour les déchets nucléaires ?

Une saturation désormais reportée à 2040

Initialement prévu entre 2025 et 2035, l’arrêt de 12 réacteurs nucléaires de 900 MWe alimentés par des combustibles MOX a été reporté par le gouvernement français. Cette décision influence directement la gestion des déchets nucléaires à Orano la Hague, car elle repousse la perspective de saturation des piscines, qui est désormais prévue pour 2040. En prolongeant l’exploitation des réacteurs, les combustibles MOX usés restent dans les réacteurs plus longtemps pour y être refroidis. Leur retrait s’effectue ainsi de manière progressive, et leur accumulation dans les piscines d’entreposage se fait en un rythme plus lent. Si les réacteurs avaient été arrêtés comme initialement envisagé, les combustibles usés devraient être immédiatement retirés et stockés.

Parallèlement, Orano pourrait avoir progressé dans l’industrialisation de la production de combustibles MOX multirecyclé (MR) d’ici la nouvelle échéance. Ce type de combustible, destiné aux futurs EPR 2, fait l’objet de recherches depuis 2017 en vue de développer un procédé de multirecyclage à grande échelle. Un assemblage test du MOX MR est prévu pour être introduit dans un réacteur à eau pressurisée entre 2025 et 2028. Néanmoins, l’ASN reste toujours sur sa position malgré le changement, et rappelle que l’installation de nouvelles capacités de densification et d’entreposage à sec doit rester une « priorité de premier ordre ».

À lire aussi Psychose dans le sud : le convoi de déchets nucléaires n’en était pas un

L’article Nucléaire : comment le manque de piscines risque d’asphyxier les centrales françaises est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Cette centrale hybride solaire et éolienne hors-réseau produira uniquement de l’hydrogène

Souvent évoqué pour décarboner le transport, l’hydrogène souffre d’un réseau de recharge presque inexistant. Pour résoudre cette situation et faciliter le déploiement de ce type de stations, des scientifiques ont réalisé une étude portant sur des stations autonomes capable de produire de l’hydrogène vert à partir des énergies solaires et éoliennes. Les résultats obtenus sont surprenants. 

Le marché des véhicules à hydrogène peine à se développer, la faute à des contraintes techniques, mais aussi à un réseau de recharge quasiment inexistant, en France comme en Europe. Face à ce constat, des scientifiques de République tchèque ont imaginé une station de recharge d’hydrogène vert qui produirait de l’hydrogène de manière entièrement autonome. Cette étude technico-économique vise à montrer qu’il serait possible de produire de l’hydrogène peu cher et à proximité directe des sites d’utilisation.

Pour réaliser cette étude, les scientifiques ont imaginé une implantation à Ostrava, une ville industrielle du nord-est de la République tchèque. Ils se sont fondés sur un besoin en hydrogène de 240 kg par jour, ainsi que des données locales pour la vitesse du vent et du rayonnement solaire. Grâce à ces paramètres, ils ont pu définir les contours de l’installation qui, pour être autonome, serait équipée de 298 kW de panneaux photovoltaïques, 22 petites éoliennes de 100 kW, 30 batteries acide-plomb de 1 kWh, ainsi qu’un électrolyseur d’une puissance de 1 000 kW. En complément, des réservoirs stockeraient environ 800 kg d’hydrogène.

Une solution qui se rapproche du coût du vaporeformage du méthane

Outre son caractère autonome, l’installation se distingue par un coût de production relativement faible, puisque l’étude annonce 2,89 €/kg d’hydrogène. Aujourd’hui, les solutions de production d’hydrogène vert sont onéreuses et ne parviennent pas à concurrencer la production d’hydrogène gris, obtenu par vaporeformage du méthane. Le prix de celui-ci oscille entre 1,5 et 2,5 €/kg, tandis que l’hydrogène obtenu par électrolyse de l’eau à partir d’électricité éolienne ou photovoltaïque dépasse généralement les 5 €/kg. À la pompe, le tarif se situe entre 12 et 18 €/kg TTC en France.

Pour atteindre un prix de revient aussi bas, les scientifiques misent sur la valorisation de l’excès d’énergie produite par les éoliennes et les panneaux photovoltaïques. Ils proposent ainsi l’intégration, dans l’installation, d’équipements de traitement des eaux usées grâce à une technique d’électrocoagulation. Celle-ci utilise un courant électrique pour éliminer des particules polluantes en suspension, émulsifiées ou dissoutes dans l’eau. Cette technique a l’avantage de ne nécessiter aucun additif chimique. Efficace, elle dispose d’une empreinte environnementale contenue. Il reste désormais à savoir dans quelle mesure ce type d’installation pourrait être déployé. Une telle infrastructure nécessiterait, en effet, beaucoup de surface au sol compte tenu du nombre d’éoliennes et de panneaux solaires, et un investissement financier beaucoup plus important qu’une simple station de recharge pour voitures électriques.

L’article Cette centrale hybride solaire et éolienne hors-réseau produira uniquement de l’hydrogène est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Première convergence pour les miroirs géants du premier restaurant solaire d’Europe

Alors que le réacteur nucléaire EPR de Flamanville s’apprête à réaliser sa première divergence, une étonnante installation solaire vient, elle, de réaliser sa première convergence. Les deux paraboles géantes du « Présage », l’unique restaurant solaire d’Europe situé à Marseille, ont produit de la chaleur en concentrant les rayons de notre étoile pour la première fois.

Ces miroirs paraboliques de 10 m² chacun développent une puissance minimale de 4,4 kilowatts (kW) au solstice d’hiver, et de 6,5 kW au solstice d’été. Rien de bien comparable, donc, avec les 1 650 000 kW que revendiquera l’EPR de Flamanville à plein régime. Si ce dernier doit diverger les neutrons dans les prochaines semaines, les miroirs ont déjà convergé les rayons solaires il y a quelques jours. Ces deux paraboles constituent le cœur d’un restaurant unique en Europe : Le Présage, situé dans le quartier de Château Gombert à Marseille.

Fonctionnant sur le même principe que la première guinguette solaire du même nom, ce restaurant solaire en dur imaginé par Pierre-André Aubert, va encore plus loin. À son ouverture prévue en juin 2024, il proposera une carte préparée à 80 % grâce à l’énergie solaire. Pour y parvenir, les deux miroirs concentrent les rayons du soleil en halos de quelques dizaines de centimètres de diamètre, qui chauffent deux plaques de cuisson. Au centre de ces plaques, la température peut monter jusqu’à 450 °C. Plus on s’éloigne du centre, plus la température descend, permettant ainsi aux cuisiniers de réaliser de nombreuses cuissons différentes.

Pour le service du soir, les plats sont préparés en journée, puis finalisés avec un appoint de gaz. Cet appoint de gaz permet également d’assurer le service, même lorsque la météo est mauvaise et ne permet pas la cuisson solaire. À terme, ce gaz devrait être fourni par la méthanisation des déchets organiques produits notamment par le restaurant. Le toit du restaurant est aussi équipé de panneaux photovoltaïques, produisant une partie des besoins en électricité du bâtiment.

De la cuisson solaire, mais pas que

Outre la cuisson solaire, qui a fait la réputation de la cuisine de Pierre-André, c’est toute une démarche qui est mise en place pour limiter les émissions de CO2 de ce restaurant. Le bâtiment, bioclimatique, fait la part belle à des matériaux peu carbonés comme le bois ou le béton de chanvre. Autour, un jardin constitué de 60 arbres et près de 200 plantes vivaces a vocation à fournir la cuisine du restaurant pour un circuit plus court que jamais. Pour l’avenir, les idées ne manquent pas. Outre la méthanisation, Pierre-André envisage de réutiliser les eaux usées grâce à un système de phytoépuration, pour pouvoir arroser le jardin.

À lire aussi Voici le secret de ce restaurant solaire pour cuisiner les jours de pluie

L’article Première convergence pour les miroirs géants du premier restaurant solaire d’Europe est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Plusieurs éoliennes réduites en miettes par une puissante tornade aux États-Unis (vidéo)

De violentes tornades ont traversé l’Iowa (États-Unis) en ce début de semaine. Elles ont détruit une dizaine d’éoliennes sur plusieurs parcs de l’État.

Ce mardi 21 mai 2024, de violentes tornades ont traversé l’État de l’Iowa, aux États-Unis. Le National Weather Service a reçu plus de 20 signalements différents pour cet État du centre du pays. La ville de Greenfield, à quelque 100 km au sud-ouest de Des Moines, a été particulièrement touchée, avec une tornade classée EF3 sur une échelle allant jusqu’à 5. Un type de tornade qualifiée de « sévère », avec des vents compris entre 220 et 270 km/h. Mais selon l’évaluation des dégâts encore en cours, le classement de cette tornade pourrait être revu à la hausse. Elle a emporté toitures, arbres et voitures. Des maisons ont été détruites et des débris ont été retrouvés à plus de 150 km de là. Les autorités font état d’au moins 5 morts et plusieurs dizaines de blessés.

 

Les éoliennes n’ont pas résisté à la violence des vents

Dans la région, la tornade a aussi détruit une dizaine d’éoliennes dans plusieurs parcs différents. Plus exactement, cinq turbines des plus de 200 que compte le parc éolien Orient de MidAmerican – un parc d’une puissance totale d’environ 500 MW – et une des 125 de son parc éolien Arbour Hill – un parc d’une puissance totale de 250 MW – ainsi que quatre autres, situées sur le parc éolien de Prescott – qui compte 13 turbines d’un peu plus de 4 MW de puissance chacune -, propriété de RPM Access. Des éoliennes toutes fabriquées par le danois Vestas.

Jamais un évènement d’une telle ampleur était arrivé. Même si des tornades ou des ouragans avaient déjà pu endommager des éoliennes par le passé. Et aujourd’hui, l’American Clean Power Association se veut rassurante. Son porte-parole affirme que de tels événements restent extrêmement rares.

Multiple wind turbines at an Iowa wind farm were destroyed by a tornado on Tuesday afternoon, leaving behind burning wreckage. #IAwx pic.twitter.com/yx7G35eFgq

— AccuWeather (@accuweather) May 21, 2024

Des éoliennes incapables de résister aux tornades ou aux ouragans ?

Rappelons que les éoliennes sont aujourd’hui de plus en plus conçues pour résister à des vitesses de vent élevées et à des conditions météorologiques extrêmes. D’autant qu’elles se trouvent souvent implantées dans des régions dites à risque. Comme les plaines du centre des États-Unis. En mer, les éoliennes de classe T, pour « typhoon proof », sont imaginées pour résister à des cyclones de catégorie 5. À grand renfort de structures flottantes en béton armé, de charnières pivotantes ou encore d’un contrôle actif de la position de la nacelle. Les chercheurs pensent même qu’elles peuvent aider à ralentir les vents et à les dissiper plus rapidement, diminuant les dommages à terre.

Toutefois, aucune éolienne terrestre ne peut actuellement résister à l’impact direct d’une tornade de l’ampleur de celles qui ont traversé l’Iowa en ce début de semaine. Ce qui apparaît logique au regard de la puissance et de la nature tourbillonnaire des vents au cœur de ces phénomènes. Rares sont les constructions humaines capables de supporter le passage d’une tornade de forte intensité, à l’exception des bâtiments intégralement réalisés en béton armé.

À lire aussi Ces éoliennes devront résister aux cyclones sur l’île de La Réunion

L’article Plusieurs éoliennes réduites en miettes par une puissante tornade aux États-Unis (vidéo) est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Panneaux solaires, batteries : comment les États-Unis protègent leurs usines de l’invasion chinoise

Pour lutter contre la concurrence des produits étrangers dans les secteurs stratégiques liés à la transition énergétique et préserver leur industrie, les États-Unis prennent des mesures drastiques. Récemment, le pays

Cela fait deux ans que l’administration Biden a pris les choses en main pour préserver son industrie face à la concurrence de produits venant de Chine, dans le secteur de la transition énergétique. En effet, l’Inflation Reduction Act pris en 2022 consiste en un texte qui vise à soutenir l’industrie verte grâce à des incitations financières en faveur des produits fabriqués sur le sol américain. Ce texte a notamment permis de développer la filière des panneaux solaires aux États-Unis, et de la préserver de la concurrence des panneaux solaires chinois vendus à très bas coût.

Flambée des droits de douane pour les batteries des véhicules électriques venant de l’étranger

Pour aller encore plus loin, l’administration américaine vient d’annoncer de nouvelles mesures visant à renforcer la protection de son industrie verte. Il s’agit d’augmenter les droits de douane de façon significative à l’égard des batteries lithium-ion pour véhicules électriques (VE) qui passeront de 7,5 % à 25 % cette année, tout comme les pièces détachées de batteries. Les batteries non électriques de type lithium-ion EV seront également concernées par la même augmentation à partir de 2026. Le graphite naturel et les aimants permanents utilisés dans la fabrication des VE ainsi que certains minéraux critiques seront taxés à hauteur de 25 %. Plus généralement, les droits de douane sur les véhicules électriques seront réévalués à 100 % contre 25 % actuellement.

L’augmentation des droits de douane profitera également aux produits solaires américains puisque ces taxes vont être augmentées sur les cellules solaires, pour passer de 25 % à 50 %. De quoi rendre moins compétitifs les produits fabriqués à l’étranger.

À lire aussi Hécatombe dans l’industrie solaire française : une nouvelle usine placée en liquidation judiciaire

Des conséquences sur le marché européen qui réagit à son tour

Le gouvernement Biden ne cache pas que ces mesures visent à freiner la concurrence des produits chinois vendus à bas coût sur le territoire américain. En augmentant les droits de douane, le prix des produits fabriqués en Chine va en effet fortement augmenter et devenir moins compétitifs par rapport à leurs concurrents américains.

Mais la politique américaine a également un impact sur le marché européen. En effet, le protectionnisme américain conduit les entreprises chinoises à rediriger leurs produits vers les pays européens. Les entreprises de l’UE se trouvent donc durement touchées par cette concurrence chinoise qui proposent des produits à bas coûts. Des entreprises de panneaux solaires européennes ont d’ailleurs déjà commencé à fermer sur le sol européen et certains groupes délocalisent leurs usines aux États-Unis, comme Meyer Burger, afin de bénéficier des aides américaines pour se développer.

L’Union européenne tente de réagir à son tour en adoptant, en avril dernier, une loi pour une industrie « zéro net ». Le but de ce texte est d’encourager le développement sur le sol européen des technologies permettant d’atteindre les objectifs climatiques. Il est également question de favoriser les produits européens dans le cadre des procédures d’achat public. À terme, le but est de permettre à l’UE de produire 40 % de ses besoins annuels en déploiement de technologies à émission nette zéro d’ici 2030. Reste à savoir si cela sera suffisant pour protéger les produits fabriqués en UE et dans quelle mesure les récentes augmentations de droits de douane prises par nos voisins d’outre-Atlantique affecteront le marché européen.

L’article Panneaux solaires, batteries : comment les États-Unis protègent leurs usines de l’invasion chinoise est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Stockage d’électricité : l’Écosse va construire une STEP aussi grande que Montézic

L’Écosse va-t-elle devenir le nouvel empire des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP) ? C’est bien possible. La nation pourrait bien mettre à profit la géologie avantageuse de ses Highlands pour mieux exploiter la production de ses parcs éoliens en mer. Dernier projet en date : une STEP de 30 GWh de capacité de stockage, soit autant que la centrale française de Montézic. 

L’entreprise écossaise Glen Earrach Energy Limited espère bientôt pouvoir implanter, aux abords du Loch Ness, une station de pompage turbinage d’une puissance de 2 GW qui permettrait de stocker l’équivalent de 30 GWh d’électricité. Des mensurations comparables à la STEP de Montézic en France, en service depuis 1982. Le vaste projet sera situé aux environs de Balmacaan Estate, à 25 km au sud-ouest d’Inverness. Nécessitant un investissement colossal de 2 à 3 milliards de livres sterling (2,4 à 3,5 milliards d’euros), il devrait permettre, selon les porteurs de projets, de réduire de 10 % les émissions de CO2 du réseau électrique écossais. Il pourrait également faire économiser près de 2 milliards de livres sterling en coûts de fonctionnement pour le réseau.

L’Écosse brille par sa production remarquable d’électricité renouvelable, et dispose d’un mix électrique presque entièrement décarboné. Mais parfois, des difficultés d’exportation de la production électrique obligent les opérateurs de parcs éoliens à brider les éoliennes, représentant un véritable manque à gagner.

À lire aussi Où se trouve le parc éolien le plus performant d’Europe ?

Les projets se multiplient dans les Highlands

Pour résoudre ce problème, l’entreprise Glen Earrach Energy Limited n’est pas la seule à vouloir stocker de l’électricité en exploitant le relief des Highlands. En plus de la centrale hydroélectrique Foyers, mise en service en 1974, on dénombre pas moins de 4 projets de STEP dans la région des Lochs, dont deux se servent du Loch Ness comme réservoir haut ou bas.

La multiplication de ces projets suscite d’ailleurs des inquiétudes concernant l’éventuelle fluctuation de niveau du Loch Ness, et ses répercussions sur la faune locale. Une étude d’impact environnementale, réalisée dans le cadre du projet Loch Kemp, a indiqué que l’effet combiné des centrales de Foyer (300 MW), Loch Na Cathrach (450 MW) et Loch Kemp (600 MW)  pourrait entraîner une baisse de 73 centimètres du Loch Ness tout entier. Le projet de Glen Earrach Energy Limited viendrait potentiellement augmenter ce chiffre. Néanmoins, les différents exploitants de STEP se sont montrés rassurants, avançant qu’un fonctionnement simultané des stations, bien que possible, serait très rare. Au contraire, ces stations de pompage turbinage permettraient de réguler l’eau du Loch Ness en fonction des conditions climatiques.

L’article Stockage d’électricité : l’Écosse va construire une STEP aussi grande que Montézic est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Bluetti AC240 : rien ne lui fait peur, même pas l’humidité

Les amoureux du camping peuvent remercier Bluetti : le fabricant de batterie vient de lancer, ce 20 mai, un nouveau modèle qui allie puissance, autonomie tout en résistant à la pluie. Voilà un combo parfait qui permet d’avoir de l’électricité n’importe où, et par tous les temps.

ⓘ Ceci est une communication commerciale pour Bluetti

La toute dernière batterie du fabricant Bluetti pourrait bien donner envie de sortir des sentiers battus pour les prochaines vacances estivales. Appelée AC240, cette nouvelle batterie, plus puissante et résistante que jamais, ouvre de nouvelles perspectives pour partir à l’aventure sans faire de compromis sur le confort. On y retrouve, en effet, tout ce qui a fait la force de Bluetti avec l’usage de la technologie LFP, une multitude de ports et la possibilité d’étendre les capacités de stockage.

Mais ce n’est pas tout. Ce nouveau modèle, qui vient remplacer l’ancienne AC60, se distingue par une résistance accrue à l’eau et la poussière. Cette particularité en fait un modèle unique sur le marché, surtout à un tarif de lancement très attractif de 1 699 €. Et ce n’est pas tout, vous pourrez bénéficier de 100 € de remise supplémentaire sur le site officiel de Bluetti avec le code AC240Revolution, ou sur Amazon avec le code AC240NEW. Dans ces conditions, difficile de ne pas craquer à quelques semaines de l’été !

Une batterie de stockage qui résiste à tout

Avec l’indice de protection IP65 de sa nouvelle batterie, Bluetti annonce la couleur ! Son nouveau modèle AC240 sera destiné aux conditions extrêmes. Cet indice de protection signifie que l’appareil est entièrement étanche à la poussière et résiste aux projections d’eau comme la pluie. Pour cela, le fabricant a développé plusieurs technologies brevetées, dont des circuits électroniques parfaitement étanches, des ports de branchement à double protection, et un ventilateur capable d’évacuer l’eau qui aurait pénétré dans la batterie. Contrairement à d’autres modèles moins bien protégés, cette résistance à toute épreuve permet d’utiliser la batterie en extérieur sans appréhension.

AC240 : la batterie idéale pour les voyages, les chantiers et la sécurité domestique

Grâce à cette puissance de 2 400 W, qui peut monter à 3 600 W sur une courte période, l’AC240 peut répondre à tous les usages. Il est ainsi possible d’alimenter une cafetière, une perceuse, un ordinateur ou encore un frigo. Malgré ses 1 536 Wh de capacité de stockage, elle arbore un design discret et ne pèse « que » 33 kg. Vous pourrez donc l’emmener dans toutes vos expéditions, qu’elles soient en voiture, en camping-car ou même en voilier ! Elle vous permettra, dans ces conditions, de bénéficier de tout le confort moderne, même à l’autre bout du monde, que vous soyez en plein désert, au bord de la plage, en forêt, qu’il pleuve ou qu’il vente.

Outre les voyages, l’AC240 se montre idéale pour travailler sur des chantiers hors réseau. Sa puissance 2 400 W permet d’alimenter un grand nombre d’appareils comme une scie circulaire, un perforateur ou un éclairage d’appoint. Grâce aux nombreux ports disponibles, il sera possible de recharger drones, batteries de perceuse, téléphones et autres ordinateurs portables. De la taille d’un micro-ondes pour un poids de 33 kg, l’AC240 viendra se loger discrètement dans un coffre de voiture, à l’arrière d’un van ou dans la cale d’un bateau.

 

Le générateur Bluetti AC240 peut prendre en charge jusqu’à 4 batteries d’extension B210 de 2 150 Wh chacune, pour une capacité totale de 10 136 Wh. Ces batteries peuvent également fonctionner indépendamment comme des banques d’alimentation avec trois sorties DC et des options de charge.

Un gage de sécurité à la maison

Idéale pour voyager ou travailler, l’AC240 se montre indispensable, même à la maison. Équipée de la fonction UPS, la batterie est capable de détecter une coupure de courant et de réalimenter votre installation électrique en seulement 15 ms. Avec cette fonction, les coupures de courant ne seront plus un problème.

LiFePO4 : l’assurance d’une longue durée de vie

Au cœur des produits Bluetti, on retrouve une technologie de batterie qui allie performances, durée de vie et respect de l’environnement : LiFePO4. Cette technologie, reposant sur un assemblage de lithium, de fer et de phosphate, confère une durée de vie plus élevée que les autres technologies au lithium. Grâce à cela, l’AC240 conservera 80 % de ses capacités d’origine, même après 3 500 cycles ! De quoi la recharger presque quotidiennement pendant presque 10 ans. Sûr des qualités de sa batterie, Bluetti a décidé de proposer une garantie remarquable de 6 ans.

ℹ️ Pourquoi Révolution Énergétique publie des articles sponsorisés ?

Notre média emploie ou collabore avec plus d’une quinzaine de personnes pour vous proposer quotidiennement des articles de qualité. Ces contenus sont accessibles gratuitement à l’ensemble des internautes. La production de ces contenus et leur hébergement coûte plusieurs dizaines de milliers d’euros chaque mois.

Pour couvrir ses frais et se développer, notre média s’appuie sur plusieurs sources de revenus, dont les publi-rédactionnels font partie. C’est une forme de publicité qui se retrouve dans la grande majorité des médias web et papier, généralistes et spécialisés. Nous nous engageons à publier uniquement des contenus publicitaires explicitement présentés comme tels et présentant un intérêt pour nos lecteurs. Ces contenus n’impliquent pas nos journalistes, qui demeurent libres de leurs écrits. Bien évidemment, les publi-rédactionnels n’ont aucune influence sur notre ligne éditoriale.

L’article Bluetti AC240 : rien ne lui fait peur, même pas l’humidité est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Le premier parc éolien flottant de France devrait bientôt entrer en service

L’inauguration du parc éolien flottant Provence Grand Large approche, 13 ans après le lancement du projet. Alors que la dernière étape majeure du chantier, à savoir le raccordement des éoliennes, est en passe d’être terminée, les premiers tours de pales semblent plus proches que jamais.

Les équipes d’EDF Renouvelables vont bientôt pouvoir souffler : la mise en service des trois éoliennes flottantes totalisant 25,2 MW du projet Provence Grand Large (PGL) se précise semaine après semaine. Déjà, en octobre dernier, leur ancrage définitif au large de l’embouchure du Rhône avait marqué une étape décisive du projet (voir notre reportage vidéo). Depuis, les différentes entreprises se concentrent sur le raccordement du parc, afin de permettre l’injection de l’électricité produite sur le réseau national. Ce chantier consiste à relier les trois éoliennes entre elles par le biais de câbles dynamiques. Un autre câble, appelé câble d’export, long 17 km et dimensionné pour une tension de 66 kilovolts (kV), vient d’être déployé entre l’éolienne la plus proche de la terre ferme et le poste de transformation de RTE à Port-Saint-Louis du Rhône.

Initialement prévue au début de l’année 2024, la mise en service aura finalement lieu au deuxième semestre. Selon EDF Renouvelables, l’inauguration du parc devrait avoir lieu en septembre, afin que l’évènement ne soit pas noyé en pleine organisation des Jeux olympiques.

À lire aussi Éolien flottant : les trois seuls projets pilotes de France en danger ?

Les éoliennes flottantes bientôt à l’épreuve de la réalité

Si tout se passe bien d’ici la mise en service, le projet aura duré 13 ans et coûté au moins 300 millions d’euros. Des chiffres élevés qui s’expliquent par le caractère novateur de ces éoliennes et en particulier de leurs flotteurs. La technologie utilisée pour ces derniers, dite à ligne d’ancrage tendue, est une première mondiale appliquée à l’éolien. Inspirée des systèmes utilisés pour les plateformes pétrolières, cette technologie repose sur des structures flottantes semi-submersibles arrimées au fond de l’eau par des ancres à succion.

Si EDF Renouvelables espère atteindre un facteur de charge de 50 % grâce à des vitesses moyennes de vent proches des 10 m/s, seuls les premiers mois d’exploitation pourront confirmer ces attentes. À l’autre bout de la France, le facteur de charge du premier parc éolien offshore français était estimé à 40 %, mais il n’a, pour le moment, pas atteint ce chiffre malgré une année 2024 en hausse (37 % contre 35 % en 2023).

L’article Le premier parc éolien flottant de France devrait bientôt entrer en service est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Les centrales solaires influencent-elles vraiment la température du sol ?

Les fermes solaires ont-elles un effet positif ou négatif sur la température de surface au sol ? Si les études se multiplient, les résultats, eux, restent encore difficiles à interpréter.

Une équipe de chercheurs japonais vient de publier une étude sur l’effet des installations photovoltaïques sur la température de surface au sol, afin de mieux comprendre l’impact environnemental de ces moyens de production d’énergie. Pour réaliser cette étude, les scientifiques ont analysé la température de surface d’une zone de plus de 700 km² autour de la rivière Kushida, sur une période de 10 ans. Ils ont découvert que la mise en place d’une installation photovoltaïque avait pour effet d’augmenter, en moyenne, la température au sol de 2,85 °C. Cet effet serait encore plus flagrant pendant les mois chauds avec une hausse de 3,35 °C contre 2,5 °C pour les mois les plus frais.

Le Land Surface Temperature, un indicateur global pour mesurer l’impact des centrales solaires

La température de surface au sol, dont il est question dans cette étude, est aussi appelée Land Surface Température (LST). Cet indicateur caractérise la température de ce qui se trouve à la surface du sol terrestre, qu’il s’agisse de roches, d’herbe, d’arbres, de glace ou même de bâtiments. Déterminé à l’aide de satellites en orbite autour de la Terre, il permet de mieux comprendre les échanges d’énergie, mais aussi d’eau, entre la surface terrestre et l’atmosphère. Cette température de surface est un marqueur du changement climatique, et peut servir à caractériser l’état des glaciers, des calottes glaciaires, mais aussi de la végétation dans les écosystèmes de la Terre.

Dans le cadre d’installations solaires, le calcul du LST a un rôle important pour tenter de mieux comprendre l’impact des centrales sur leur environnement direct, et en particulier sur les écosystèmes naturels qui les entourent.

À lire aussi Panneaux solaires ou champs de betteraves : qui est le plus efficace pour alimenter les voitures « propres » ?

Les études sur le sujet se multiplient, mais ne font pas consensus

L’énergie solaire a le vent en poupe depuis plusieurs années, et est un outil indispensable de la transition énergétique. Mais son impact environnemental doit être encore largement étudié, car ses implications sont multiples, en particulier sur le développement de la biodiversité environnante. De nombreuses études ont notamment montré l’impact de ces installations sur la porosité des sols, sur l’écoulement de l’eau en surface, pouvant ainsi engendrer une réduction de l’activité biologique d’un sol. De plus, la végétation qui se développe sous les panneaux est bien souvent différente de celle qui était présente avant l’installation, du fait, notamment, d’un apport plus faible en lumière. Mais ce n’est pas tout. Les panneaux jouent un rôle très important sur la température, en réduisant, généralement, la température à proximité du sol, et en prouvant un effet « îlot de chaleur » au-dessus des panneaux. Ces variations thermiques sont encore mal comprises, de nombreuses études ont donc lieu à ce sujet.

Une étude sino-américaine portant sur 116 fermes solaires à travers le monde

Une étude, publiée en janvier dernier, a utilisé les données des satellites Terra and Aqua de la NASA pour étudier l’impact des centrales, tant du point de vue du LST que de l’albédo et du développement de la végétation. Les résultats ont montré, une baisse globale de l’albédo, une baisse moyenne de 8,2 % de la végétation et un effet de refroidissement avec une baisse du LST.

Les résultats de ces premières études ne font pas encore consensus. Si la récente étude japonaise évoquée plus haut indique une hausse du LST, une autre étude, portant sur l’effet des installations solaires sur l’albédo, la végétation et le LST, indique plutôt une baisse de cette température de l’ordre de 0,49 °C en journée. Une telle différence de résultats peut s’explique par des divergences de méthodes de calcul, mais aussi la difficulté d’appréhender globale, d’appréhender et de valider l’indicateur LST, de par sa complexité et par l’hétérogénéité des éléments présents à la surface de la Terre. En tout état de cause, l’enjeu reste de pouvoir fiabiliser ces résultats pour mieux les comprendre. Cela permettra, à l’avenir, de prendre les mesures nécessaires afin de limiter l’impact des installations sur la biodiversité locale.

L’article Les centrales solaires influencent-elles vraiment la température du sol ? est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Ville 100 % hydrogène : pourquoi ce projet est un gigantesque gaspillage d’énergie

L’hydrogène serait-il la clé pour décarboner les villes de demain ? Si un scénario 100 % hydrogène pourrait sembler séduisant sur de nombreux aspects, il présente tout de même des limites qui semblent difficiles à accepter.

Et si Al Khobar, cette ville saoudienne de 500 000 habitants bordée par le golfe Persique, devenait la première ville 100 % hydrogène au monde ? C’est ce qu’a proposé le scientifique indépendant Alberto Boretti dans l’International Journal of Hydrogen Energy, une revue scientifique spécialisée dans l’hydrogène. Dans son article, Alberto Boretti indique que l’Arabie Saoudite, grâce à ses ressources en gaz fossile, pourrait produire dès maintenant de grandes quantités d’hydrogène « noir » permettant d’alimenter des villes entières.

Si cet hydrogène serait fortement carboné puisque produit à partir de ressources fossiles, le pays pourrait ensuite construire progressivement des infrastructures nécessaires à la production d’hydrogène vert. Pour cela, la ville d’Al Khobar présenterait un profil idéal, notamment grâce à son emplacement, ses capacités de production de gaz fossile, ainsi que son potentiel solaire et éolien. D’ailleurs, la société Saudi Aramco crée actuellement un hub dédié à l’hydrogène dans la ville industrielle de Jybail, à seulement 100 km de là.

À lire aussi Le rêve d’une ville à l’hydrogène prend forme en Corée

Pour un besoin en puissance de l’ordre de 200 MW pour la ville d’Al Khobar (500 000 habitants), il faudrait, selon Alberto Boretti, environ 1 GW d’installation de production solaires et éoliennes, voire 1,3 GW pour pouvoir produire également du combustible renouvelable. À ces moyens de production devrait être associé l’équivalent de 997 MW d’électrolyseurs (509 MW dans le cas d’une utilisation combinée à des batteries). Grâce à ces installations, et moyennant l’ajout d’une capacité de stockage d’hydrogène de l’ordre de 145 000 MWh, Al Khobar pourrait devenir la première ville au monde alimentée par un mix d’hydrogène bleu, blanc et vert ainsi que par l’électricité solaire. En dimensionnant ces installations, Alberto Boretti a même pris en compte la possible évolution interannuelle des capacités de production, principalement liées au changement climatique actuel.

L’hydrogène, un problème de rendement

La solution proposée par Alberto Boretti a du sens sur de nombreux aspects. Le recours massif à l’hydrogène permettrait, en effet, de décorréler en grande partie la production d’énergie, et son utilisation. À l’instar des énergies fossiles traditionnelles, avec des moyens de stockage adaptés, il serait possible de se soustraire presque complètement aux contraintes liées à l’intermittence des énergies renouvelables que sont le solaire et l’éolien.

Pourtant, cette solution a un inconvénient colossal : son rendement. Alberto Boretti annonce un rendement de 75 % pour la production d’hydrogène, et un rendement de 55 % pour la production d’électricité à partir d’hydrogène, l’électrolyse. En d’autres termes, pour 100 MWh d’électricité, on obtiendrait l’équivalent de 75 MWh d’énergie sous forme d’hydrogène. Ensuite, pour que cette énergie soit de nouveau utilisée, l’hydrogène devrait de nouveau être transformé en électricité, avec un rendement de 55 %, donnant ainsi 41,15 MWh d’électricité.

Par conséquent, dans la proposition d’Alberto Boretti, la chaîne hydrogène aurait un rendement global de 41 %. Bien plus faible que de nombreux autres systèmes de stockage d’énergie comme les STEP, qui affichent un rendement compris entre 75 et 80 %, ou encore les batteries, qui affichent un rendement supérieur à 90 %. Pourtant, les chiffres proposés par le scientifique indépendant sont très optimistes. Une note de l’ADEME sur le sujet annonce un rendement global plus proche des 25 % que des 41 %, en fonction des technologies retenues.

À lire aussi Cette giga usine d’hydrogène consommera autant d’électricité qu’une grande ville

Privilégier l’utilisation directe et le stockage journalier

Pour cette raison, privilégier un fonctionnement entièrement électrique, en limitant au maximum les étapes de transformation intermédiaires, paraît être une solution plus avantageuse d’un point de vue environnemental. Il conviendrait de favoriser, en journée, l’utilisation directe de l’énergie produite, ainsi qu’un système de stockage journalier. La STEP de Hatta, en Arabie Saoudite, les systèmes de stockage d’électricité par batterie, ou encore les installations de stockage gravitaire, sont quelques exemples.

L’hydrogène, lui, paraît surtout adapté à la décarbonation d’installations très gourmandes en électricité, ainsi qu’à certains moyens de transport pour lesquels le poids des batteries représenterait un obstacle insurmontable. On pense notamment à l’aviation.

L’article Ville 100 % hydrogène : pourquoi ce projet est un gigantesque gaspillage d’énergie est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Produire de l’électricité avec la température des océans, c’est possible

Les mers contiennent une énergie thermique considérable et méconnue. Grâce à la différence de température entre la surface de l’eau (chaude) et le fond (froid), il est possible de produire de l’électricité. Voici l’analyse du fonctionnement de ces centrales de production, dont les prototypes viseront à remplacer les centrales polluantes des états insulaires.

Dans les États insulaires, on se demande comment se passer des générateurs diesel, majoritaires dans la production d’électricité. L’électricité y coûte souvent cher et les habitants en payent les frais. Lorsqu’elles sont rattachées à un État, comme les DOM pour la France, une péréquation tarifaire (compensation par l’État) est réalisée pour garantir le même prix d’électricité pour tous. L’enjeu est donc de trouver un moyen propre pour produire de l’électricité et qui ne prend pas beaucoup de place dans ces îles aux petites superficies.

Le projet Plotec, consortium de 7 entreprises européennes, espère avoir trouvé une solution. Il teste un prototype de conversion, en électricité, de l’énergie marine dans les îles Canaries. Pour ce faire, il met au point une centrale flottante, résistante aux évènements extrêmes tels que les ouragans, utilisant le différentiel de température entre la surface de l’eau, particulièrement chaude à ces latitudes, et les profondeurs, constamment froides.

À lire aussi Ce quartier est chauffé et climatisé à l’eau de mer pour pas cher

Plus grande est la différence de température, meilleur est le rendement

La surface de l’eau emmagasine le rayonnement du soleil et l’énergie du vent. C’est pourquoi elle est plus chaude proche de l’équateur, considérons à une température de 25 degrés celsius (°C). En eaux très profondes, la température y est constante toute l’année, entre 2 et 5 °C vers 1 000 m de profondeur. Comme la densité volumique de l’eau s’accroît lorsque la température diminue, les deux eaux aux températures radicalement différentes ne se peuvent pas se mélanger.

Alors, comment produire de l’électricité à partir de ce gradient ? À l’inverse d’une pompe à chaleur qui transforme de l’électricité en chaleur ou froid à partir du milieu ambiant, la différence de température permettra à un fluide, souvent l’ammoniac, de changer d’état et produire de l’électricité. L’eau chaude en surface va permettre à l’ammoniac de passer à l’état gazeux, car sa température d’évaporation est inférieure à celle de la source chaude. L’ammoniac ainsi évaporé entraîne une turbine qui produit de l’électricité. Le gaz poursuit son chemin au contact de la source froide, généralement de l’eau froide puisée en profondeur. Il est refroidi et redevient liquide. Et recommence le cycle, nommé Carnot.

Pour approfondir 🧠

Le rendement de l’opération est le suivant : 1 – Tf/Tc où Tf est la température de l’eau profonde et Tc celle de l’eau en surface. On peut observer que plus l’écart de température est grand (Tf très faible et Tc très élevée), plus le rendement se rapproche de 1, cycle sans perte. C’est théorique, mais montre que ce type de production n’est pertinent que pour les zones tropicales, comprises entre une latitude de -30° à +30°. Pour une eau en surface (Tc) à 25 °C et froide (Tf) 5 °C, le rendement est de 6,7 %.

Un potentiel important sous les tropiques

Comme l’énergie thermique marine est produite proche des côtes et avec des canalisations allant jusqu’à 1000 mètres de profondeur, il faut un emplacement avec des falaises sous-marines. Cela est possible entre les tropiques du Cancer et du Capricorne, c’est-à-dire entre -30° et +30° de latitude. Entre ces mêmes limites, l’eau y est aussi plus chaude en surface comme expliqué précédemment.

L’énergie thermique marine nécessite des volumes d’eau considérables pour être efficace. En raison du faible gradient de température, un très grand débit d’eau de mer est indispensable pour compenser cette inefficacité. De plus, pour minimiser les pertes de charge, les canalisations doivent avoir des diamètres extrêmement importants. Actuellement, les installations utilisent des tuyaux en polyéthylène haute densité (PEHD) d’un diamètre de 1,5 mètre. Toutefois, avec le développement prévu de centrales de grandes puissances à l’avenir, il sera nécessaire d’augmenter encore ces dimensions. On envisage ainsi l’utilisation de canalisations pouvant atteindre des diamètres de 15 mètres, afin de répondre aux besoins en eau massive et garantir une efficacité opérationnelle optimale.

À lire aussi L’énergie de la mer produit plus de 3 fois l’électricité dont nous avons besoin à terre, vrai ou faux ?

Plotec, un premier projet commun

Sept pays européens unissent leurs forces pour mener le projet Plotec, aux îles Canaries. Soutenu financièrement par l’Union européenne, un démonstrateur à l’échelle un cinquième sera construit. Le consortium n’a pas encore communiqué sa puissance. Global Otec, un des membres du consortium, a déjà validé sa structure au cours d’essais menés en bassin à Londres, en mai 2023.

Selon les porteurs du projet, la cellule flottante doit facilement pouvoir être connectée et déconnectée du réseau afin de la rapatrier en cas d’évènement météorologique extrême. Elle doit produire de l’électricité et pourra aussi servir de production de froid. Elle est réversible, il n’y a qu’à inverser le cycle de Carnot.

L’article Produire de l’électricité avec la température des océans, c’est possible est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Bientôt des heures creuses solaires en France ?

Le tarif heures pleines/heures creuses existe en France depuis 1960. Il est bien ancré dans nos habitudes de consommations. Mais il pourrait bientôt évoluer. Avec l’apparition de nouveaux créneaux d’heures creuses « solaires » qui nous encourageraient à consommer lorsque les centrales photovoltaïques produisent le plus.

En 1960, une nouvelle option tarifaire a fait son apparition dans le paysage français. Aujourd’hui encore, quelque 15 millions d’abonnés — aussi bien à EDF qu’à d’autres fournisseurs d’électricité — disposent de l’option dite heures pleines/heures creuses. Ils bénéficient alors de huit heures creuses par jour d’une électricité 15 % moins chère que le tarif de base. L’idée avait été lancée pour aider à lisser la demande d’électricité en incitant le décalage de certaines consommations — eau chaude sanitaire, lave-linge ou lave-vaisselle, par exemple — au-dehors des périodes de pics. Pour en limiter l’impact. Le gestionnaire du réseau de distribution français, Enedis, avait alors opté pour des heures creuses positionnées essentiellement la nuit, même si quelques clients bénéficiaient d’un petit créneau méridien.

À l’origine, des heures creuses nocturnes pour valoriser le nucléaire et l’hydroélectricité

Mais les choses pourraient bien être en passe d’évoluer. Du moins pour ce qui concerne les plages horaires retenues. La commission de régulation de l’énergie (CRE) en aurait formulé la demande expresse à Enedis. Car le mix électrique français a bien changé depuis les années 1960. À cette époque, le paysage français était dominé par l’hydroélectricité et les centrales au fioul et charbon. Il était pertinent de lisser la courbe de consommation nationale pour favoriser l’hydroélectricité, moins chère. Puis, quelques décennies plus tard, lors de l’expansion massive du nucléaire en France, les heures creuses devaient valoriser la production nocturne excédentaire à très faible coût. Une époque à laquelle il était donc surtout important, pour réussir à maintenir l’équilibre du réseau, de limiter les consommations en plein jour et, à l’inverse, d’augmenter les consommations de nuit.

C’est toujours le cas aujourd’hui. Mais plus seulement. Avec le déploiement massif des centrales solaires photovoltaïques, l’électricité devient également abondante — et donc peu chère – en milieu de journée. Cette électricité, la France peut l’exporter, sauf quand tous nos voisins produisent aussi de grandes quantités d’électricité solaire. C’est souvent le cas dès l’arrivée des beaux jours jusqu’au milieu de l’automne. Ainsi, les prix deviennent nuls ou négatifs et la France, comme certains de ses voisins, est contrainte de brider la production des panneaux photovoltaïques, faute de débouchés.

Pour y remédier, notre pays pourrait alors stocker cette électricité solaire à grande échelle. Grâce à des batteries et des STEP, notamment. Le parc de batteries est déjà passé de 100 MW en 2020 à 700 MW en 2023. Enfin, la France pourrait envisager d’en profiter pour produire de l’hydrogène par électrolyse. Ces deux dernières options pourraient toutefois coûter cher, mais ce ne sont pas les seules solutions.

À lire aussi Prix négatifs de l’électricité : la France contrainte d’arrêter cinq réacteurs nucléaires

Faire profiter les consommateurs de la production solaire à bas coût

Une option bien plus économique serait de demander aux clients de consommer plus au moment où les panneaux solaires produisent à plein régime. Et pour cela, l’idée est de réussir, dans les années à venir, à mieux « mettre en cohérence les tarifs et les capacités de production ». Avec des heures creuses qui ne seraient plus applicables la nuit, mais plutôt entre 11 heures et 17 heures. Ou en tout cas, pour ce qui est de l’été.

Encore faudrait-il que cette option redevienne réellement intéressante pour les consommateurs. Aujourd’hui, il existe une dizaine de contrats heures creuses différents et certains doivent décaler jusqu’à 60 % de leurs consommations pour réduire leur facture. Enedis et la CRE se fixent pour l’avenir, un objectif de 30 % des consommations en heures creuses solaires pour réaliser des économies. Grâce à un écart de prix entre heures creuses et heures pleines qui redeviendrait très incitatif.

Concernant le calendrier de mise en place de ces nouvelles heures creuses solaires, les avis divergent légèrement. La CRE préconise une entrée en vigueur dès 2025. Le gestionnaire du réseau de transport de l’électricité (RTE) en France attend, quant à lui, une mise en place progressive d’ici deux ou trois ans.

À lire aussi Ce contrat EDF quasi secret peut anéantir votre facture d’électricité

L’article Bientôt des heures creuses solaires en France ? est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

Nouveau record : voici le réacteur nucléaire le plus productif de l’histoire de l’humanité

Jamais un réacteur nucléaire avait produit autant d’électricité en une seule année. Le réacteur n°2 de la centrale de Taishan (Chine), de type EPR, a battu un record absolu de production. En 2023, celui-ci a été capable de produire 12,8 TWh d’électricité grâce à un excellent facteur de charge. Ce record pourra-t-il être battu, dans les années à venir, par Flamanville, l’unique EPR français ?

Décidément, le réacteur n°2 de la centrale de Taishan multiplie les records. L’EPR a battu, en 2023, le record de production d’électricité par un réacteur nucléaire avec 12 884,1 TWh. Un record qui lui appartenait déjà, puisqu’il était parvenu à produire 12 454,8 GWh d’électricité en 2020, dès sa deuxième année d’exploitation. Ce record de production a été rendu possible grâce à un facteur de charge remarquable de 88,6 %.

Avec ses performances, Taishan 2 apporte une lueur d’espoir la filière des EPR dont les difficultés se sont enchaînées avant même le début du chantier du premier EPR, en août 2005. Les différents chantiers internationaux ont cumulé les incidents, engendrant un retard de 9 ans pour le réacteur finlandais de Olkiluoto 3, et 12 ans pour Flamanville. Au Royaume-Uni, les deux réacteurs en construction de la centrale Hinkley Point affichent déjà un retard de 4 ans sur le planning initial.

À lire aussi Démarrage de l’EPR de Flamanville : comment allume-t-on un réacteur nucléaire pour la première fois ?

Flamanville pourra-t-il faire mieux ?

Pour l’heure, difficile de savoir si ce record pourra être battu. Les différents EPR construits à travers le monde affichent tous une puissance quasiment équivalente. Ainsi, dans les années à venir, les records de production annuels devraient principalement se jouer sur les conditions opérationnelles de chaque réacteur, et sur leur gestion. À titre d’exemple, Taishan 1, mis en service seulement quelques mois avec Taishan 2, n’a jamais dépassé les 12 TWh de production à cause de nombreuses défaillances, l’empêchant de fonctionner à pleine puissance sur de longues périodes. Depuis sa mise en service, il affiche un facteur de charge de seulement 48,6 % contre 77,7 % pour Taishan 2. Du côté de Flamanville, espérons que la mise en service signe la fin des difficultés, et puisse fonctionner avec un facteur de charge élevé. Toutefois, un premier arrêt pour maintenance prévu fin 2025 l’empêchera de revendiquer un facteur de charge élevé lors des premières années de fonctionnement.

L’article Nouveau record : voici le réacteur nucléaire le plus productif de l’histoire de l’humanité est apparu en premier sur Révolution Énergétique.

❌