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☕️ TikTok va fermer son service de streaming TikTok Music en novembre

TikTok va fermer son service de streaming TikTok Music en novembre

Depuis 2019, TikTok tentait de concurrencer Spotify, Apple Music et les autres plateformes de streaming de musique avec sa propre application, TikTok Music. 
Initialement lancée sous le nom de Resso, l’application était disponible au Brésil, en Australie, au Mexique et à Singapour.

En 2024, le géant chinois jette l’éponge : l’entreprise a annoncé prévoir de fermer le service le 28 novembre et de supprimer les données clients. Elle enjoint les usagers à transférer leurs playlists vers d’autres services d’ici au 28 octobre.

Au lieu de concurrencer les acteurs du streaming musical, TikTok prévoit de leur envoyer les internautes via sa fonctionnalité « Add to Music App ».

De fait, TikTok a essuyé des combats frontaux avec des entités comme Universal Music Group, ce qui avait eu pour effet de supprimer Drake, Rihanna et d’autres artistes signés chez la major de son catalogue.

☕️ Sam Altman et d’anciens proches de Steve Jobs travaillent à un produit hardware centré sur l’IA

Sam Altman et d’anciens proches de Steve Jobs travaillent à un produit hardware centré sur l’IA

Le patron d’OpenAI Sam Altman, l’ancien directeur du design d’Apple Jony Ive et la veuve du fondateur d’Apple Laurene Powell Jobs travaillent ensemble à la création d’une nouvelle société, dont le but serait de vendre du hardware dédié à l’usage d’intelligence artificielle générative.

Relevé dès septembre 2023 par the Information, le projet a été un peu précisé par Johnny Ive dans un entretien publié fin septembre par le New York Times.

Ive et Altman se sont rencontrés par l’intermédiaire de Brian Chesky, le directeur exécutif d’AirBnb – cliente de LoveForm, la société créée par Jony Ive en 2019 à son départ d’Apple.

Ive explique avoir discuté avec Altman de la possibilité de créer un nouveau type de hardware, adapté à l’intelligence artificielle générative, dans la mesure où celle-ci pourrait servir à plus qu’à de simples tâches logicielles.

Les discussions sont allées suffisamment loin pour que les deux commencent à lever des fonds, auprès de Ive lui-même, d’Emerson Collective, la société de la veuve de Steve Jobs, Laurene Powell Jobs. Ils chercheraient à lever jusqu’à un milliard de dollars auprès d’autres investisseurs d’ici à la fin 2024.

Toujours selon le New York Times, Ive a trouvé des bureaux pour le projet : un bâtiment nommé the Little Fox Theater, juste derrière les bureaux de LoveFrom, dans lesquels il aurait dépensé 60 millions de dollars. Il aurait par ailleurs embauché une dizaine de personnes pour travailler sur le projet secret, dont Tang Tan, qui a dirigé le développement de l’iPhone, et Evans Hankey, qui a succédé à Ive à la tête du design chez Apple.

☕️ Pour faire face aux besoins énergétiques de l’IA, Microsoft se tourne elle aussi vers le nucléaire

Pour faire face aux besoins énergétiques de l’IA, Microsoft se tourne elle aussi vers le nucléaire

Oracle, Amazon, et maintenant Microsoft : alimentant leur propre buzz autour des grands modèles de langage, dont la consommation énergétique est exponentielle, les géants numériques sont de plus en plus nombreux à se tourner vers le nucléaire.

Microsoft vient ainsi de conclure un accord avec la centrale de Three Mile Island, afin de relancer son Unité 1. Un revirement d’autant plus notable que le développement de la filière énergétique états-unienne avait connu un brusque coup d’arrêt en 1979 suite à l’accident nucléaire qui avait affecté l’Unité 2 de Three Mile Island.

En redémarrant la centrale, que son propriétaire Constellation avait arrêtée en 2019, le site étant déficitaire depuis des années, Microsoft compte sur une production d’environ 835 mégawatts d’électricité non carbonée — l’entreprise en profite pour renommer le lieu Crane Clean Energy Center (CCEC), du nom de Chris Crane, CEO de l’ancienne société mère de Constellation.

Elle y investirait 1,4 milliard d’euros d’ici 2028, selon le Financial Times.

La société, qui recrute depuis plusieurs mois des ingénieurs nucléaires, est loin d’être la seule intéressée par ce type d’énergie.

Alors que la frénésie autour de l’intelligence artificielle leur crée des pics de consommation d’énergie, le patron d’Oracle annonçait début septembre prévoir la construction d’un centre de données alimenté par trois réacteurs nucléaires, tandis qu’Amazon achetait en mars un campus de centres de données liés à la centrale de Susquehanna, en Pennsylvanie.

Un nombre croissant de patrons de la tech prennent position en faveur de l’énergie nucléaire, relève par ailleurs Le Monde. Ainsi d’Elon Musk, de Jack Dorsey, mais aussi de Bill Gates (qui a investi dans la start-up Terra Power) ou de Sam Altman (dans Oklo).

Interrogé par le quotidien, un membre du Shift Project, Think tank spécialisé dans la transition énergétique, s’inquiète de la fuite en avant que ces annonces présagent, et des risques qu’elles font peser sur des projets de décarbonation en cours.

☕️ De l’IA générative pour lutter contre les théories du complot ?

De l’IA générative pour lutter contre les théories du complot ?

GPT-4 Turbo, allié de la lutte contre certaines thèses complotistes ? C’est l’alliance improbable mais prometteuse qu’illustre l’étude de trois chercheurs, Thomas Costello de l’American University, Gordon Pennyccok de Cornell et David Rand du MIT.

Les trois scientifiques ont demandé à 2 190 personnes (choisies de manière à représenter la population états-unienne) de décrire des thèses conspirationnistes à laquelle ils étaient sensibles (sur l’inexistence du 11 septembre, le vol des élections de 2020, les illuminatis, etc).

Celles-ci ont ensuite été exposées à des conversations argumentées avec un modèle d’IA générative (en l’occurrence GPT-4 Turbo) dont les instructions sont de présenter des faits pour prouver l’absence de fondements des théories choisies. 
Résultat : les chercheurs indiquent avoir réussi à réduire de 20 % en moyenne les croyances des personnes testées dans les thèses conspirationnistes évoquées.

Auprès de Nieman Lab, David Rand indique préparer une deuxième publication au sujet d’une étude similaire, dans laquelle les participants ont été informés du fait que le modèle d’IA devait débattre avec eux et tenter de les convaincre. 
Il indique avoir observé d’aussi bons résultats dans ces conditions.

Si l’intention est intéressante (un robot, a priori, ne se fatigue pas d’entendre des thèses complotistes), la méthodologie de l’étude pose question, comme le souligne le journaliste Nicolas Kayser-Bril.

☕️ Nintendo et The Pokemon Company poursuivent le développeur de Palworld en justice

Nintendo et The Pokemon Company poursuivent le développeur de Palworld en justice

Nintendo et The Pokemon Company attaquent Pocketpair, le développeur du jeu Palworld, en justice.

Lancé en accès anticipé en janvier 2024, Palworld ne s’était pas caché de ses similarités avec la franchise culte – au point de se retrouver fréquemment décrit comme un jeu de « Pokémon avec des flingues ».

En à peine trois jours, le jeu s’était écoulé à plus de 5 millions de copies… et the Pokémon Company n’avait pas tardé à annoncer qu’il enquêterait sur la potentielle violation de propriété intellectuelle.

Ce 19 septembre, Nintendo indique poursuivre ses créateurs pour violation de multiples brevets, sans donner plus de détails.

☕️ Mobilisation chez Thales Alenia Space, qui prévoit la suppression de 980 postes

Mobilisation chez Thales Alenia Space, qui prévoit la suppression de 980 postes

700 salariés de Thales Alenia Space se sont réunis à l’entrée de son usine toulousaine le 17 septembre, à l’appel d’une intersyndicale FO, CFE-CGC, CFDT et CGT. En cause : un plan social « inédit », aux yeux d’un technicien syndiqué à Force ouvrière et présent dans l’entreprise depuis 1996.

De 2023 à 2025, la coentreprise détenue majoritairement par Thales et à 33 % par Leonardo prévoit de supprimer 1 237 emplois en Europe, dont 980 en France.

Le siège social de la branche française, à Toulouse, est directement concerné : sur 2 700 emplois, 650 devraient être supprimés, rapporte Le Monde. À Cannes, 330 postes sur 1 800 devraient être supprimés.

Auprès du Monde, l’entreprise indique prévoir de redéployer les personnes concernées ailleurs chez Thales, mais la promesse ne convainc pas : pour Cécile Larue, une ingénieure système interrogée par le quotidien, « l’entreprise liquide les compétences ».

Pour justifier le plan, l’entreprise indique que les commandes sont en baisse sur le marché des satellites de communication géostationnaires civils, et ajoute que les satellites de nouvelle génération, numériques et reconfigurables en orbite, nécessitent moins de main-d’œuvre.

Si le secrétaire adjoint CFDT au conseil social et économique (CSE) de Toulouse admet les difficultés de l’entreprise, il explique que la révolution technique en cours « implique des coûts » et qualifie la période de « moment-clé ». L’intersyndicale appelle donc à une réorganisation en interne et argumente en faveur de la captation de nouveaux marchés, dont le service après-vente et la maintenance.

☕️ Data centers : inquiet pour ses ressources en eau, le Chili freine un projet de Google

Data centers : inquiet pour ses ressources en eau, le Chili freine un projet de Google

Une cour chilienne a partiellement tranché en faveur des défenseurs de l’environnement le 17 septembre : l’instance oblige Google à reprendre sa candidature pour la construction d’un data center à 200 millions de dollars dans la ville de Santiago. 


L’entreprise avait reçu en 2020 une autorisation pour son projet de Data Center de Cerrillos, mais la population locale s’est battue contre, rapporte Semafor, argumentant que la construction viendrait aggraver les effets des sécheresses en utilisant de l’eau destinée aux habitants.

Une précédente passe d’armes devant la justice avait permis d’apprendre que le data center nécessiterait 7,6 millions de litres d’eau par jour.

Le géant numérique a ensuite déclaré qu’il modifierait ses plans pour adopter un système de climatisation à l’air. La promesse n’a pas suffi à convaincre la cour, qui lui intime de revoir son estimation des coûts environnementaux du projet.

☕️ Sept administrateurs de 23andMe démissionnent

Sept administrateurs de 23andMe démissionnent

Rendue publique début 2021, la société de biotechnologie 23andMe a vu sa capitalisation réduire sans cesse depuis.

En cause : un intérêt décroissant dans les kits de tests génétique, son principal produit, et la fuite des données de 6,9 millions de ses utilisateurs, volées par des hackers.

Pour faire face, un board d’administrateurs indépendants a été constitué en mars 2024, board auquel la fondatrice de 23andMe Anne Wojcicki a soumis en juillet une proposition pour rendre la société privée à nouveau. 


L’offre a été refusée, et les sept directeurs viennent de démissionner, regrettant de n’avoir toujours pas reçu de proposition convaincante – et ne pas être convaincus qu’une telle offre serait un jour formulée.

☕️ Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025

Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025

Pour s’étendre en dehors de l’Europe, la fintech londonienne Revolut prépare un lancement en Inde pour 2025.

Le projet est dans les cartons depuis longtemps : la néobanque a tenté de prendre pied dans le pays, qui compte près de 1,5 milliard d’habitants dès 2021.
 Mais la banque centrale du pays n’a approuvé ses offres de cartes prépayées et de portefeuille numérique qu’au début de l’année 2024, indique le Financial Times.

Depuis, l’entreprise a testé ses offres auprès des 4 000 employés environ qu’elle compte en Inde et réalise les derniers tests et débugs de son application pour un lancement en début d’année prochaine.

Le pays est traité comme un axe critique de diversification géographique pour Revolut : en 2023, elle réalisait 90 % de son chiffre d’affaires en Europe.

Donald Trump s’apprête à lancer sa plateforme crypto World Liberty Financial

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Donald Trump s’apprête à lancer sa plateforme crypto World Liberty Financial

Donald Trump doit lancer ce 16 septembre au soir sa plateforme de crédits et de prêts décentralisés, qui émettra sa propre cryptomonnaie, le WLFI.

Le candidat républicain l’avait promis en juillet, à l’occasion de la Bitcoin Conférence de Nashville : il s’apprêtait à lancer son propre projet dans l’écosystème des crypto-actifs. Ce sera chose officiellement faite ce soir, lorsqu’il présentera World Liberty Financial dans un « Space » (une discussion audio grand public) sur X, depuis sa résidence de Mar-A-Lago.

« Nous nous lançons dans le futur avec la crypto et laissons les banques lentes et dépassées derrière nous », indique le candidat républicain dans une bande-annonce de la discussion, préparée par Rug Radio et publiée sur le réseau social propriété d’Elon Musk.

Un projet lié à la plateforme hackée Dough Finance

Parmi les détails déjà connus : World Liberty Financial doit être une plateforme de crédits et de prêts décentralisés. Elle émettra sa propre cryptomonnaie, le WLFI.

Pour créer cette entité, dont CoinDesk a pu consulter des extraits du livre blanc, Donald Trump s’est entouré de membres d’une autre plateforme, Dough Finance. Hackée en juillet, cette dernière a perdu 2 millions de dollars.

Outre quatre anciens de Dough Finance, World Liberty Financial projet réunit les trois fils du candidat, Eric et Donald Jr comme « ambassadeurs du web3 », et Barron, 18 ans, comme « visionnaire DeFi » (pour finance décentralisée). Tous promeuvent la future plateforme sur leurs réseaux sociaux respectifs.

Le monde de la crypto, un réservoir de votes ?

La position de Donald Trump sur les crypto actifs a largement évolué au fil des années. Lui qui a par le passé moqué la crédibilité du Bitcoin compte désormais parmi ses promesses de campagne celle de faire des États-Unis la « capitale mondiale des cryptomonnaies ». Son colistier JD Vance est lui-même un ardent défenseur du secteur.

L’ex-président a d’ailleurs vendu à plusieurs reprises des NFT. Entre autres contreparties, leurs acheteurs pouvaient se voir invités à un cocktail ou un dîner avec le candidat républicain. Parmi les raisons de ce revirement, l’importance financière du monde des crypto-actifs : d’après l’ONG Citizens United, qui œuvre à rendre le financement de la vie politique plus transparent, 48 % des fonds versés par des entreprises aux campagnes républicaine et démocrate sont issues du secteur des crypto actifs en 2024.

Par ailleurs, selon la Federal Reserve (la banque centrale des États-Unis), 7 % des citoyens états-uniens détiennent des crypto-actifs. Lors d’un scrutin qui pourrait se jouer à quelques milliers de voix, toutes les niches électorales peuvent être utiles.

☕️ Microsoft parle de réparer le climat, mais vend ses IA au secteur des énergies fossiles

Microsoft compte sur l’intelligence artificielle pour aider à résoudre la « crise planétaire » face à laquelle nous nous trouvons. 
C’est du moins le sens du rapport qu’elle a publié fin 2023.

En même temps qu’elle soigne son image de leader de l’innovation climatique, cela dit, l’entreprise vend ses technologies d’IA au secteur des énergies fossiles.

Selon the Atlantic, l’entreprise a par exemple approché ExxonMobil, Schlumberger, Shell ou encore Chevron pour leur vendre des outils destinés à faciliter la recherche de nouvelles réserves de gaz et de pétrole et pour maximiser leur production.

Alors qu’elle annonçait, en 2020, œuvrer pour atteindre la neutralité carbone d’ici 2030, l’entreprise est devenue de plus en plus discrète sur ces partenariats.

En interne, pourtant, elle continuait de travailler à les développer – des documents de l’entreprise évaluant les opportunités de ce secteur entre 35 et 75 milliards de dollars annuels. Elle considère aussi que le développement de l’intelligence artificielle permettrait, à terme, de compenser les émissions de gaz à effet de serre ainsi réalisées. Un raisonnement qui n’a rien d’évident lorsqu’il est rapporté à l’impact environnemental croissant provoqué par le boom de l’IA.

Des employés de la société ont même demandé que cette dernière amende ses « principes pour une IA responsable » pour y intégrer les enjeux environnementaux. Sans succès.

Le double discours de Microsoft est tel qu’il a poussé certains employés à se plaindre auprès de la Securities and Exchange Commission, le gendarme financier des États-Unis. Certains de ces ingénieurs, dont l’ancien directeur environnemental Lucas Joppa ou la spécialiste de la soutenabilité des data centers Holly Alpine, ont de leur côté quitté la société.

Auprès de The Atlantic, cette dernière estime que le fond du problème réside dans le soutien que la société technologique apporte à l’extraction de combustibles fossiles, alors qu’elle pourrait aider les entreprises concernées à opérer leur transition vers des énergies propres.

Alors que Microsoft prévoit de verser des centaines de milliards de dollars dans la construction de supercalculateurs nécessaires au fonctionnement des prochaines générations d’IA générative (un projet qui demanderait autant d’énergie que quatre millions de foyers américains), Lucas Joppa pointe de son côté le paradoxe de ce nouveau champ technologique : « Ce doit être la somme la plus importante que nous ayons jamais dépensée en un minimum de temps pour quelque chose que nous ne comprenons pas du tout. »

☕️ Bluesky dépasse les 10 millions d’utilisateurs

Porté par la suspension de X au Brésil, Bluesky a dépassé le 15 septembre le cap des 10 millions d’utilisateurs.

If you're reading this, you're one of the first 10 million users on Bluesky! Se você está lendo isso, você é um dos primeiros 10 milhões de usuários do Bluesky!

[image or embed]

— Bluesky (@bsky.app) 15 septembre 2024 à 21:25

En dix mois, le réseau social décentralisé, imaginé par le créateur de Twitter Jack Dorsey en 2019 (alors qu’il était encore à la tête du réseau à l’oiseau bleu), aura donc engrangé huit millions de nouveaux adeptes.

Un bond de 400 % par rapport aux deux millions d’utilisateurs séduits dans sa première année d’opération. On ignore de quel type d’utilisateurs il s’agit. La route est encore longue face aux 175 millions d’utilisateurs mensuels actifs de Threads et des 250 millions d’utilisateurs quotidiens actifs sur X.

Comment se défendre face au cyberharcèlement ? L’avocat Alexandre Archambault nous explique

Civil vs Pénal
Comment se défendre face au cyberharcèlement ? L’avocat Alexandre Archambault nous explique

Le tribunal de Saint-Denis de la Réunion a condamné les parents de deux jeunes filles à verser des dommages et intérêts à leur enseignante, victime de la diffusion de photomontages en ligne. L’avocat Alexandre Archambault détaille auprès de Next les enseignements à tirer de cette affaire.

Dans une école de La Réunion, fin 2023, des élèves ont pris des photos de leur professeure à l’insu de cette dernière, s’en sont servi pour créer des montages obscènes, puis les ont diffusés dans l’école et sur les réseaux sociaux. Alertée par le professeur principal, l’enseignante a porté plainte au civil.

Comme le rappelle Vie publique, « les affaires civiles concernent les rapports juridiques entre personnes privées ». Le pénal de son côté « fait référence à la défense des valeurs, normes et comportements jugés essentiels – par la loi – au bon fonctionnement de la société ».

À la mi-août, le tribunal de Saint-Denis de la Réunion a condamné les parents de deux élèves, mineures, à verser 1 500 euros à la plaignante en réparation de son préjudice moral, et 800 euros au titre des frais non compris dans les dépens. Next en a discuté avec Alexandre Archambault, avocat spécialisé en droit du numérique, qui souligne l’efficacité de ce type de procédures.

Quelle est la différence de traitement des cas de cyberharcèlement selon qu’on porte plainte au civil ou au pénal ?

La problématique du cyberharcèlement, initialement, est un enjeu de vie privée, qui est protégée par l’article 9 du code civil. Au fil des années, on l’a pénalisée, ce qui est justifié pour les cas les plus graves. Mais pour les victimes, cela participe au côté déceptif des procédures, dans la mesure où, au pénal, il faut prouver l’intention de nuire. Comme beaucoup d’affaires sont liées à de la bêtise, et que cette dernière ne constitue pas un délit en soi, elles aboutissent souvent à des relaxes.

En revanche, ça n’est pas parce qu’il n’est pas possible de montrer une intention de nuire au sens du droit pénal que vous n’avez pas engagé votre responsabilité en participant à du cyberharcèlement. Quantité de personnalités l’ont compris depuis longtemps et s’en servent pour faire supprimer des articles, des publications sur les réseaux sociaux, même des retweets ou des likes. Mais les citoyens le savent peut-être moins, c’est en cela que l’affaire jugée à Saint-Denis de la Réunion a une belle portée pédagogique.

Quels en sont les éléments les plus importants ?

Porter plainte au civil, comme l’a fait cette enseignante, a plusieurs avantages : lorsqu’on est bien conseillé, cela permet de maîtriser la procédure. Ça permet aussi d’obtenir l’identification des harceleurs au bout de quelques semaines – dans certaines affaires, Twitter a ainsi dû identifier plus de 600 internautes ayant retweeté un doxxing, Google faire remonter l’identification de comptes Gmail, Instagram et Wikipedia ont aussi dû opérer des identifications…

Évidemment, chaque fois, les éléments communicables sont très circonscrits – on ne parle bien que d’identification, certainement pas de géolocalisation, de contenus des mails ou autre. Mais si je compare avec des affaires très médiatiques portées au pénal, comme les harcèlements de la chanteuse Hoshi ou de la dirigeante d’agence d’influenceurs Magali Berdah, pour les victimes, ça n’a rien à voir. Dans le cas d’Hoshi, entre la plainte et la première condamnation, ce sont quasiment trente-six mois qui se sont écoulés. Alors qu’ici, en moins d’un an, vous avez l’identification, l’assignation, le procès au printemps, la condamnation à l’été.

Dans cette affaire, ce sont les parents qui ont été condamnés à verser des dommages et intérêts…

Il me semble que c’est un autre enseignement important, notamment pour le domaine de l’éducation, puisque dans énormément de cas, les auteurs de cyberharcèlement sont mineurs. Du point de vue pénal, la justice des mineurs fonctionne un peu différemment de celle des majeurs : un auteur mineur est présumé un peu moins responsable qu’un majeur. Aux yeux du droit civil, en revanche, on reste parfaitement responsable, même si cela se traduit indirectement par l’implication des deux parents (même s’ils sont séparés, en application de l’article 1242 du Code civil).

Le droit civil permet aussi de s’intéresser aux usages et aux règles de bonnes pratiques : dans le cadre scolaire, cela peut signifier qu’on se penche sur le règlement intérieur d’un lycée, d’un collège, d’une université, pour déterminer si celui-ci a été enfreint.

Cette décision aurait une valeur pédagogique spécifique sur les recours possibles ?

Si cette décision me paraît importante, c’est qu’elle permet de montrer au milieu scolaire qu’il n’y a pas de fatalité – d’autant qu’un fonctionnaire, comme cette enseignante, a droit à la protection fonctionnelle. Par ailleurs, dans ce cas précis, la condamnation a été prononcée au bénéfice d’une enseignante, mais ça pourrait tout à fait fonctionner pour des élèves victimes de ce type de montage.

Pour les auteurs de cyberharcèlement, le message est évident : tout ce que vous faites, écrivez, publiez, « deepfakez » en ligne engage votre responsabilité pour de très longues années. Au civil, à compter de la consolidation du préjudice, la durée de la prescription est de dix ans, et de vingt s’il s’agit d’agressions sexuelles commises contre un mineur.

Pour les victimes, cette condamnation permet de sortir de la spirale de discours qui laissent entendre que ça ne sert à rien de porter plainte : non, c’est utile. Mais pour ce que je qualifierais de « délinquance du quotidien », ça montre aussi que le pénal n’est pas forcément la piste à privilégier. Si le but est d’obtenir une reconnaissance rapide du préjudice, opter pour le civil peut être la meilleure piste à suivre.

Si on s’intéresse au problème émergent des deepfakes pornographiques, lorsqu’il est opéré à un niveau industriel, un angle pénal peut avoir du sens. Mais dans la majorité des cas, on risque de voir d’anciens petits-amis manipuler des images de leur ex, ce qui sera perçu comme de la bêtise au pénal, surtout si ce sont des primo-délinquants, et n’aboutira donc qu’à des relaxes ou des peines légères. Si on privilégiait la voie civile, au contraire, il serait bien plus simple de montrer qu’il y a préjudice.

Pour se faire conseiller, d’ailleurs, il ne faut vraiment pas hésiter à pousser la porte des mairies ou des associations ou des permanences des Barreaux, qui sauront mettre en relation avec des juristes au fait de ces questions.

Surtout, cette affaire rappelle l’impérieuse nécessité de faire de la sensibilisation, auprès de tout le monde – dans notre affaire, après tout, des filles ont participé à la création et à la diffusion des photomontages. C’est une décision utile pour sensibiliser dans les milieux scolaire, les milieux sportifs, partout où il y a situation d’autorité, mais c’est plus large que ça : ça rappelle aussi la responsabilité des parents, donc le besoin de faire de discuter de ces questions au sein des familles.

Quand vous offrez un scooter ou une voiture à votre enfant, vous lui faites d’abord passer le code de la route. Dans le monde numérique, ça devrait être pareil.


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☕️ Royaume-Uni : Amazon compte investir près de 10 milliards d’euros dans le cloud

18 milliards d’euros en Allemagne, 15,7 milliards en Espagne, 1,2 milliard en France… Amazon continue sur sa lancée européenne et annonce cette fois-ci vouloir investir 8 milliards de livres (9,5 milliards d’euros) dans le cloud, sur cinq ans, au Royaume-Uni. 


Le projet doit « soutenir environ 14 000 emplois », selon l’entreprise – qui opérera par l’intermédiaire d’Amazon Web Services (AWS) – et servir à construire, gérer et maintenir plusieurs centres de données.

Le groupe emploie déjà 75 000 personnes dans le pays, sur plus d’une centaine de sites.

☕️ Pornhub a bloqué le mot-clé « dormir », sans lien apparent avec le procès de Mazan

En français, en anglais, en thaï ou en turc, sur X, sur Instagram et ailleurs, nombreuses sont les personnes qui ont repéré ces derniers jours le blocage du mot-clé « dormir » (« sleep » ou « sleeping » en anglais), et fait le lien avec le procès des viols de Mazan, au cours duquel 51 personnes sont jugées pour viols aggravés.

Lorsqu’un internaute cherche de tels mots-clés, Pornhub renvoie le message : « Votre recherche pourrait être liée à des contenus sexuels illégaux, incluant des images intimes non consensuelles ou des abus sexuels liés aux images ».

Pour autant, le blocage a débuté plus tôt que le procès, ouvert ce 2 septembre. Libération a ainsi repéré que des redditeurs évoquaient le sujet dès 2022 ou 2023, sans message spécifique accompagnant le blocage à l’époque.

Dès 2019, le site indiquait par ailleurs que ce type de mot-clé, comme beaucoup d’autres, était interdit dans les vidéos pour les créateurs qui souhaitaient les commercialiser. Sa politique de modération reste cependant évasive, dans la mesure où les blocages restent relativement simples à contourner grâce à des synonymes.

Pornhub indique simplement qu’en cas de présence « d’un élément lié au sommeil (…), la personne doit se réveiller dans un délai raisonnable à compter du début de tout acte sexuel, et le consentement doit être exprimé clairement par cette personne ».

Comme le souligne Libération, le fait d’entamer un acte sexuel avec une personne endormie correspond pourtant directement à la définition de l’agression sexuelle ou du viol, dans la mesure où la personne ne peut exprimer son consentement en amont de l’acte.

Publicité en ligne : nouveau procès antitrust pour Google

Et un, et deux, et trois monopoles
Publicité en ligne : nouveau procès antitrust pour Google

Un nouveau procès s’est ouvert le 9 septembre contre Google, accusée de pratiques anticoncurrentielles sur le marché de la publicité en ligne.

Condamnée début août pour avoir illégalement construit un monopole dans le domaine de la recherche en ligne, Google affronte depuis le 9 septembre un procès pour pratiques anticoncurrentielles.

Cette fois, le géant numérique se retrouve devant un tribunal de l’État de Virginie pour répondre de ses pratiques sur le marché de la publicité en ligne. En jeu : un potentiel démantèlement de son système publicitaire.

Pour le ministère de la Justice des États-Unis, Google a la mainmise sur le marché de l’ad tech

« Au cours des quinze dernières années, Google a construit et conservé des positions de monopole se renforçant mutuellement via différents outils de technologies publicitaires » indique la plainte (.pdf) du ministère de la Justice des États-Unis (Department of Justice, DOJ).

« La tactique de Google a consisté en une variété de comportements grâce auquel l’entreprise a – souvent secrètement – exercé son pouvoir de marché dans divers outils d’ad tech, de manière à saper les tentatives des éditeurs, des annonceurs et de ses rivaux d’introduire plus de concurrence dans les transactions de publicité numérique. »

Selon la plainte, l’un des résultats de ces manœuvres est que Google « garde au moins trente centimes – et parfois beaucoup plus – de chaque dollar qui s’échange entre publicitaires et éditeurs via des outils d’ad tech de Google ». Les répercussions pour les autres acteurs sont évidentes, argumente le DOJ : les « créateurs de sites web gagnent moins, et les publicitaires paient plus ».

En amont de l’ouverture du procès, Google a publié un article de blog dans lequel il déclare qu’un verdict en faveur du DOJ nuirait aux petites entreprises. L’entreprise argumente par ailleurs que ses prix en matière publicitaires sont « en réalité plus faibles que ceux de la moyenne de l’industrie ».

Précédentes condamnations

« Un monopole, c’est déjà suffisamment grave. Mais ce que nous avons ici, c’est un trio de monopoles », a par ailleurs souligné l’avocate du ministère de la Justice des États-Unis à l’ouverture du procès.

Et pour cause. Début août, le juge fédéral Amit Mehta a rendu un autre verdict : en maintenant son monopole dans le domaine de la recherche en ligne, Google enfreint les règles états-uniennes de protection de la concurrence.

L’entreprise a aussi enfreint les règles en termes de publicité liée à la recherche, a estimé le juge. L’accord passé entre Apple et Google a été particulièrement scruté à l’occasion de ce procès. 


Les éventuelles sanctions – qui peuvent, là encore, aller jusqu’à obliger Google de vendre une partie de ses activités – doivent être prises dans de prochaines étapes légales. L’entreprise a fait appel.

Fin 2023, Google a aussi perdu son procès contre Epic. La justice avait alors conclu à des pratiques monopolistiques sur le Play Store d’Android — un verdict très différent de celui prononcé dans l’affaire opposant Epic à Apple. Mi-août 2024, la justice a prévenu qu’elle obligerait Google à opérer de profonds changements dans le fonctionnement de son Play Store.

☕️ Australie : une loi doit fixer l’âge minimum pour utiliser les réseaux sociaux entre 14 et 16 ans

Le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a annoncé le 10 septembre qu’un projet de loi devrait fixer l’âge minimal d’usage des réseaux sociaux entre 14 et 16 ans.

Qualifiant ces services de « fléau » pour les jeunes, M. Albanese a indiqué qu’un test de vérification d’âge lors de l’accès au site doit être mené avant que le texte n’entre en vigueur.

Si l’opposition se déclare favorable au texte, les spécialistes ne sont pas convaincus par l’utilité d’une telle limite d’âge, relève Le Monde. Par ailleurs, les technologies permettant de vérifier l’âge ne sont pour le moment pas fiables.

Une loi similaire, fixant l’âge minimal à 13 ans, a été approuvée par le Sénat des États-Unis. Elle doit désormais être votée par la Chambre des représentants.

En France, le président Emmanuel Macron s’est déclaré favorable à l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans.

☕️ WhatsApp : un bug permet de passer outre l’option « View Once »

Application de messagerie chiffrée de bout-en-bout la plus populaire, WhatsApp permet à ses plus de deux milliards d’utilisateurs d’envoyer des images et des sons qui disparaissent juste après avoir été lus.

Un bug dans la version desktop de l’application permet cela dit de contourner la fonctionnalité nommée « View Once », lancée en 2021 et disponible sur les versions Android et iOS de l’application.

Plus précisément, ce dysfonctionnement repéré par le chercheur en cybersécurité Tala Be’ery permet aux récipiendaires mal intentionnés d’afficher et de sauvegarder les éléments qui leur sont envoyés. 


Théoriquement, lorsqu’ils reçoivent un message « View Once », les utilisateurs de l’application desktop devraient recevoir une notification les informant qu’ils ne peuvent l’ouvrir que depuis un téléphone.

En précaution supplémentaire, WhatsApp empêche les captures et enregistrements d’écran au moment de l’affichage d’un « View Once » sur ses applications Android et iOS.

Auprès de TechCrunch, Meta a indiqué travailler à des mises à jour permettant d’utiliser View Once sur le web. Et d’encourager « les utilisateurs à n’envoyer des messages en View Once qu’à des personnes qu’ils connaissent, et en lesquelles ils ont confiance ».

☕️ États-Unis : des agents du service de renseignement russe inculpés pour des cyberattaques contre l’Ukraine

Le ministère états-unien de la Justice a annoncé poursuivre cinq agents du renseignement russe et un civil pour avoir préparé une cyberattaque contre l’Ukraine et ses alliés.

Dans un acte d’accusation révisé publié le 5 septembre, le Département de la Justice indique que ces six hackers s’étaient lancés dans des « opérations cyber de grande échelle » dès 2020, soit deux ans avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Le document précise qu’outre viser le pays d’Europe centrale, les accusés ont ciblé les systèmes de 25 autres États membres de l’OTAN pour y trouver des vulnérabilités.

La première version de l’acte d’accusation, publiée en juin 2024, ne ciblait qu’une seule personne : Amin Stigal, rappelle Reuters.

La version actuelle y ajoute les noms de Yuriy Denisov, Vladislav Borovkov, Denis Denisenko, Dmitry Goloshubov et Nikolay Korchagin.

☕️ 17 ans de prison pour avoir monté un réseau mondial de sextorsion

Un prédateur se faisant passer pour un célèbre youtubeur a été condamné à 17 ans de prison en Australie pour avoir forcé des centaines de jeunes filles à travers la planète à réaliser des actes sexuels face caméras, rapportait la BBC fin août.

Les autorités australiennes ont qualifié l’affaire de l’un des « pire cas de sextorsion » de l’histoire.

De fait, l’homme a plaidé coupable à 119 accusations liées aux agressions de 286 personnes localisées dans 20 pays, parmi lesquels la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Japon.

Deux tiers des victimes avaient moins de seize ans.

Se faisant passer pour un youtubeur de 15 ans, l’homme engageait la conversation avec des internautes dont la liste d’amis était publique. Il les embarquait ensuite dans des discussions autour de fantasmes sexuels, dont il manipulait le contenu pour donner l’impression que ses victimes y avaient consenti et activement participé. Ce contenu lui permettait ensuite de les faire chanter.

Adepte des forums misogynes d’ « incels », l’homme a plusieurs fois invité d’autres personnes à regarder les images en question. Dans un cas, jusqu’à 98 les ont regardées en livestream. Une pratique qui multiplie les traumatismes vécus par les victimes, souligne la spécialiste de la cybersécurité Rayna Stambolyiska dans sa newsletter.

L’auteur des faits a été arrêté en 2020, après qu’Interpol et des enquêteurs états-uniens avaient contacté les autorités australiennes.

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