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Réacteurs nucléaires : la cadence infernale que promet EDF

22 mars 2024 à 17:18
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EDF, par la voix de son PDG, annonce la construction de deux réacteurs par an dès 2030.

L’Europe se rallie au nucléaire : une aubaine pour EDF

L’Europe renoue de plus en plus avec l’énergie nucléaire. Luc Rémont, PDG d’EDF, voit dans cet élan un signal fort pour accélérer la production d’électricité nucléaire. Avec l’objectif de déployer deux réacteurs annuellement après 2030, EDF souhaite tirer parti de son expertise pour répondre efficacement à cette demande grandissante. Mais au-delà de l’ambition, le groupe français se heurte à un défi de taille : maîtriser les coûts tout en garantissant la fiabilité de ses installations.

Le nucléaire reste un terrain miné par les incertitudes financières. Luc Rémont admet qu’aucun chiffrage précis n’est encore arrêté pour les futurs réacteurs. Toutefois, il maintient que le développement du nucléaire reste économiquement viable, malgré une dette conséquente et des dépassements budgétaires sur les projets en cours.

Le chantier de Flamanville a pris du retard 

Le programme nucléaire d’EDF repose en grande partie sur la technologie EPR, conçue pour marquer le renouveau du secteur en Europe. Malgré les retards et les surcoûts, notamment illustrés par le chantier de Flamanville, Luc Rémont reste confiant. Il évoque les succès passés et la capacité d’EDF à relever de tels défis. Cependant, l’heure est à la rationalisation : pour tenir ses promesses, EDF mise sur l’optimisation et la standardisation de ses fameux réacteurs EPR2.

En visant une production accélérée, EDF ne se positionne pas seulement comme un acteur majeur en France, mais ambitionne aussi de renforcer la présence du nucléaire en Europe. La collaboration avec d’autres pays et la concurrence sur des appels d’offres internationaux témoignent de l’ambition globale du groupe.

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Nucléaire : l’Assemblée valide la fusion de l’ANS et de l’IRSN

20 mars 2024 à 09:30
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Dans un vote serré, l’Assemblée nationale a donné son feu vert le 19 mars 2024 à la fusion de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN).

 

 

Nucléaire : la construction de 6 nouveaux réacteurs EPR2 est prévue

Le 20 mars 2024, l’Assemblée nationale a validé d’une voix, la fusion de l’ASN et de l’IRSN en une nouvelle entité, l’ASNR. Elle devrait être actée pour 2025. Objectif annoncé par le gouvernement : créer un organisme plus robuste, indépendant et agile, apte à répondre aux défis d’un secteur nucléaire en plein renouveau. Pour rappel, la France prévoit d’intensifier son recours à l’énergie nucléaire, avec l’annonce de la construction de 6 nouveaux réacteurs EPR2.

Malgré la vision optimiste du gouvernement, le chemin vers la fusion a été bien difficile. En mars 2023, le premier essai du gouvernement pour faire approuver le projet par le Parlement avait échoué. Critiques et oppositions se sont fait entendre, tant de la part des syndicats des deux organismes concernés que de figures politiques et scientifiques. Les craintes ? Une perte de transparence, de l’indépendance des experts et un risque accru pour la sûreté nucléaire. Des salariés de l’IRSN ont même averti d’une possible régression dans une lettre pour les députés le 18 mars 2024. Ils craignent une publication retardée des avis techniques, une situation jugée inacceptable.

Revirement du RN à l’Assemblée nationale

La décision finale a été rendue possible grâce à un revirement de dernière minute de certains députés, notamment ceux du RN (Rassemblement National), initialement réticents à l’idée de cette fusion. Mais même au sein du camp présidentiel, le projet a divisé. Sept députés d’Horizons, huit du MoDem et trois de Renaissance se sont abstenus, tandis que quatre membres du parti d’Emmanuel Macron ont voté contre la réforme. 

La création de l’ASNR est désormais sur le point de voir le jour, mais rien n’est encore fait. Les prochains mois seront cruciaux pour définir les contours précis de cette nouvelle autorité. L’enjeu est de taille : assurer la sécurité des installations nucléaires françaises tout en accompagnant une politique énergétique ambitieuse.

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Fraude, contrefaçon : danger sur la sûreté nucléaire !

31 janvier 2024 à 16:38
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La filière nucléaire est relancée, ce qui est une bonne nouvelle pour la souveraineté énergétique. D’un autre côté, la pression sur la filière nucléaire se fait de plus en plus forte. En ce sens, le président de l’ASN, le gendarme de l’atome, Bernard Doroszczuk, a tenu à souligner les risques et dangers pour la sûreté nucléaire lors de ses vœux devant la presse.

 

Les fraudes et contrefaçons : une menace croissante pour le nucléaire

 

L’année 2023 a été marquée par la détection de 43 cas de fraudes et contrefaçons dans le secteur nucléaire, un nombre qui reflète les défis auxquels la filière doit faire face. Bernard Doroszczuk, lors de la présentation de ses vœux à la presse, a mis l’accent sur cette problématique : « C’est un sujet de vigilance qui n’est pas négligeable, qui peut toucher la totalité de la filière ». Ces incidents ne sont pas isolés et ont des implications significatives sur la sûreté et la fiabilité du secteur. Parmi les exemples cités, on trouve « des résultats d’essais qui sont modifiés pour pouvoir être déclarés conformes » et la fourniture de puces électroniques non conformes, révélant des lacunes dans la conformité et la qualité des composants essentiels.

Ces fraudes ou contrefaçons ne sont néanmoins pas toujours intentionnelles. Manque de personnel qualifié, plannings serrés, la filière nucléaire fait face à une pression croissance et elle peine à tenir les objectifs qui lui ont été fixés. Une conséquence directe de la mise à l’arrêt de la filière pendant plusieurs années. Cette situation est d’autant plus préoccupante que la filière nucléaire est de nouveau en plein essor. « Nous sommes dans un contexte où les projets vont considérablement augmenter. Le lancement d’un programme de six EPR2, voire plus, et le développement de projets de petits réacteurs nucléaires (SMR ou AMR) va mettre la filière nucléaire en tension », a expliqué Bernard Doroszczuk.

 

Pour une surveillance accrue de la chaîne d’approvisionnement

 

La chaîne d’approvisionnement du secteur nucléaire est complexe et s’étend sur plusieurs niveaux, rendant la surveillance et le contrôle des fraudes et des  contrefaçons d’autant plus difficiles. Bernard Doroszczuk a néanmoins déploré un « manque de rigueur dans la totalité de la chaîne de sous-traitance ». Cette observation fait suite à des inspections révélant que certaines entreprises, même au bas de la chaîne d’approvisionnement, ne savaient pas qu’elles fabriquaient des équipements pour l’industrie nucléaire. « On le sait dans le rang 1, on le sait à moitié dans le rang 2, dans le rang 3 on ne le sait plus », déplore Bernard Doroszczuk, président de l’ASN.

Pour remédier à ces failles, le gendarme de l’atome prévoit de renforcer son programme d’inspection en 2024, en accordant un volet spécifique sur les risques de falsification. « Nous voulons davantage comprendre ce qui pourrait conduire soit une personne, soit une organisation à falsifier ou à cacher quelque chose », indique le président de l’ASN, soulignant ainsi l’importance de détecter et de comprendre les motivations derrière ces actes délictueux.

 

 

La relance du nucléaire : un enjeu national et international

 

Le plan de relance nucléaire de la France, portant sur la construction de 14 EPR2 et le développement de petits réacteurs modulaires, comporte évidemment des opportunités, mais auxquelles s’ajoute un lot de défis. Bernard Doroszczuk met en garde contre la répétition des erreurs passées, en rappelant les leçons tirées du projet de l’EPR de Flamanville : « Ce qui a pêché pour l’EPR, c’est que sa construction a été lancée alors que les études détaillées de conception n’étaient pas achevées ».

Dans le contexte de cette expansion, l’ASN souligne l’importance d’une rigueur industrielle sans faille et d’une vigilance continue face aux risques de fraudes et de contrefaçons. « Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation, surtout dans un domaine aussi sensible que le nucléaire », a ainsi tenu à rappeler Bernard Doroszczuk. L’ASN se questionne également sur la capacité actuelle de la filière à gérer les déchets nucléaires qui résulteront des nouveaux projets : « Le sujet du risque de saturation de l’entreposage doit être traité avant 2040 », met en garde le gendarme de l’atome. La France, en engageant son avenir énergétique dans le nucléaire, doit veiller à équilibrer son ambition avec une rigueur et une surveillance accrues, pour garantir la sécurité et l’efficacité de cette filière vitale, qui fait la fierté de la France, et sa renommée à l’international.

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