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Comment OpenAI évite toute critique de ses anciens employés

NDIA

La semaine dernière, des employés d’OpenAI, dont Ilya Sutskever et Jan Leike, ont quitté l’entreprise, laissant l’équipe de « Superalignement » vide. Mais leur message pour annoncer leur départ était laconique. La raison ? OpenAI imposait jusqu’à présent à ses salariés voulant quitter l’entreprise la signature d’un accord de confidentialité (NDA) à vie, au risque de perdre leurs actions.

Les déclarations des démissionnaires d’OpenAI envers leur ancien employeur étaient plus que succinctes. Ilya Sutskever affirmait ainsi être « convaincu qu’OpenAI construira une AGI à la fois sûre et bénéfique ». Étonnement positif pour quelqu’un quittant l’entreprise. Jan Leike a seulement écrit « « j’ai démissionné ».

Vendredi, OpenAI a finalement annoncé la dissolution pure et simple de leur équipe tout en expliquant intégrer les personnes restantes dans ses autres équipes de recherche « afin d’aider l’entreprise à atteindre ses objectifs en matière de sécurité ».

Le média Vox a trouvé une raison au mutisme des employés : l’entreprise leur a simplement fait signer un accord de confidentialité (NDA) qui leur interdit de la critiquer.

Interdiction de critique à vie


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La justice britannique autorise Julian Assange à faire appel de son extradition aux États-Unis

One more time
Des manifestants portant des banderoles Free Julian Assange

Julian Assange a « remporté une victoire », estiment ses défenseurs. Il a en tout cas obtenu un sursis dans sa lutte contre son extradition du Royaume-Uni, les juges de la Haute Cour de Londres lui ayant accordé l’autorisation de faire appel.

Fin mars, les deux juges de la Haute Cour de Londres avaient donné un délai à la justice états-unienne pour garantir que le fondateur de WikiLeaks bénéficierait, en cas d’extradition, de la protection due aux journalistes pour certaines des accusations le visant. Mais aussi de la protection accordée par le premier amendement.

Les (éventuelles) nouvelles assurances états-uniennes devaient être examinées par la Haute Cour de justice ce lundi 20 mai. Or, résume The Guardian, les avocats des États-Unis n’ont pas réussi à convaincre les juges que leur pays pourrait fournir à Julian Assange les garanties appropriées qu’il sera :

« autorisé à invoquer le premier amendement, que le requérant ne sera pas lésé lors du procès, y compris lors de la condamnation, en raison de sa nationalité, qu’il bénéficiera des mêmes protections du premier amendement qu’un citoyen américain, et que la peine de mort ne sera pas prononcée. »

Une « victoire » pour les défenseurs de Julian Assange

L’équipe de défense de Julian Assange n’a pas contesté l’assurance états-unienne qu’il ne risquait pas la peine de mort, reconnaissant qu’il s’agissait d’une « promesse non ambiguë de l’exécutif ». A contrario, la justice américaine a reconnu que Julian Assange pourrait se prévaloir du premier amendement, mais sans promettre qu’il pourrait en bénéficier, relève Le Monde.

La justice britannique n’ayant pas estimé que des garanties suffisantes avaient été apportées, Julian Assange pourra donc bénéficier d’une audience pour faire appel, sur le fond, de son extradition.

Stella Assange addressing the crowd following Monday's UK court hearing granting an appeal for Julian Assange: “Now is the moment to drop this case…this case is shameful and it is taking an enormous toll on Julian" #FreeAssangeNOW pic.twitter.com/CzT62FIghs

— WikiLeaks (@wikileaks) May 20, 2024

Les soutiens de WikiLeaks se sont succédé au micro, en ce début d’après-midi, pour célébrer ce qu’ils qualifient de « victoire ». Ils se félicitent que la Justice britannique refuse, elle aussi, de « croire » les assurances apportées par les USA.

« Trop, c’est trop » : l’Australie demande un abandon des charges

Ils appellent également Joe Biden, à l’instar d’une vingtaine d’ONG – dont Amnesty International, Human Rights Watch et RSF – à abandonner les poursuites visant le fondateur australien de WikiLeaks.

Le mois dernier, le président américain avait en effet indiqué que son administration avait accepté d’examiner la demande faite par l’Australie d’un abandon des poursuites contre son célèbre ressortissant.

Le Parlement australien avait adopté une motion demandant d’y mettre un terme. Le texte avance que « le gouvernement australien et l’opposition ont déclaré publiquement que cette affaire dure depuis trop longtemps », et « souligne l’importance pour le Royaume-Uni et les États-Unis de mettre un terme à cette affaire afin que M. Assange puisse rentrer chez lui dans son pays ».

« Cette affaire ne peut pas durer indéfiniment », avait déclaré le Premier ministre australien, Anthony Albanese, soulignant que les Australiens de tous bords sont d’accord pour dire que « trop c’est trop », et indiquant avoir soulevé le cas de M. Assange « au plus haut niveau » en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Enfermé depuis 12 ans, incarcéré depuis 5 ans

Si la justice britannique l’envoie finalement aux États-Unis, il lui restera un dernier recours : saisir la Cour européenne des droits de l’Homme. Celle-ci peut, en cas de « risque imminent de dommage irréparable », prononcer des « mesures provisoires », telle une suspension d’extradition, rappelle Libération.

Sous le coup de 18 chefs d’inculpation, dont 17 au titre de l’Espionage Act de 1917, Julian Assange encourt jusqu’à 175 ans de prison, et probablement « au moins 30 à 40 ans » d’après ses avocats. Les procureurs américains avaient de leur côté déclaré que ce ne serait « pas plus de 63 mois » [ndlr : 5 ans et 3 mois].

L’Australien de 52 ans, dont la santé (y compris psychique) n’a cessé de se détériorer ces dernières années, est enfermé depuis 12 ans : de 2012 à 2019 dans l’ambassade d’Équateur à Londres, où il s’était réfugié après avoir brisé le bracelet électronique qu’il devait porter depuis fin 2010, et dans la prison de haute sécurité de Belmarsh depuis cinq ans.

Le nickel, un enjeu d’indépendance technologique en Nouvelle-Calédonie

Une archipelle pour des archipertes ?

L’histoire de la Nouvelle-Calédonie est liée au nickel depuis plus de 200 ans, et c’est encore le cas des émeutes récentes. Ce matériau stratégique est au cœur de la question de l’indépendance technologique, auxquels il faut ajouter les enjeux économiques de l’archipel dont les exportations de nickel sont la principale source de revenus.

En Nouvelle-Calédonie, la situation est loin d’être apaisée et les émeutes continuent depuis la semaine dernière, avec un bilan de six morts pour le moment. L’état d’urgence a été décrété, TikTok banni dans la foulée ; une décision attaquée en justice par la Quadrature du Net et la Ligue des droits de l’Homme. L’archipel est aussi au cœur d’une guerre des temps moderne sur le nickel, un matériau stratégique utilisé pour les batteries des véhicules électriques et dans des aciers inoxydables.

« L’histoire de la Nouvelle-Calédonie se confond avec celle du nickel », explique (.pdf) la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris. Cette dernière a été créée en 1998 suite à la signature des accords de Matignon-Oudinot. « Elle représente les intérêts des institutions politiques de Nouvelle-Calédonie (gouvernement, Congrès et les 3 provinces) et suit les dossiers administratifs et institutionnels qui lui sont confiés », ajoute-t-elle sur son site.

Petit point historique : « Lorsqu’il découvre, en 1774, cette terre qui lui rappelle son Écosse natale, James Cook pressent déjà la présence de richesses souterraines. L’un des membres de son expédition, John Foster, sait qu’Axel Frederik Cronstedt a trouvé, trois ans auparavant en Suède, un sulfure de nickel. Il observe le sol et note, dans son carnet de voyage, que “l’île recèle les veines métalliques les plus riches”. Mais ce n’est qu’en 1864 que l’ingénieur Jules Garnier repère véritablement du silicate de nickel dans le sud-ouest de la Grande Terre ».

Ressources vs réserves

Pour en revenir à nos moutons, la Maison de la Nouvelle-Calédonie à Paris explique que la « Nouvelle-Calédonie possède environ 25 % des ressources mondiales de nickel, mais elle ne détient que 9 % des réserves planétaires, au même niveau que l’Indonésie et l’Afrique du Sud ». Pour autant, la situation est loin d’être la même avec ses concurrents, notamment l’Indonésie, soutenue par la Chine.

Pause sémantique. Les ressources correspondent aux valeurs calculées par les géologues et les scientifiques, c’est un tonnage théorique. Les réserves sont les « amas minéralisés jugés exploitables tant au niveau technique qu’économique ». Les réserves sont ainsi les ressources exploitables à un instant T.

L’Indonésie explose les compteurs, la Nouvelle-Calédonie en 3e ou 4e place


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☕️ Blue Origin envoie six astronautes dans l’espace

Ce week-end, la société fondée par Jeff Bezos a envoyé sa septième fournée d’astronautes dans l’espace. Il s’agit pour rappel d’un vol suborbital de quelques minutes au total, avec six personnes à bord.

La société met en avant l’histoire de l’un d’entre eux – Ed Dwight – qui avait « été sélectionné par le président John F. Kennedy en 1961 comme le premier candidat astronaute noir du pays, mais n’a jamais eu l’occasion de voler ».

La capsule est venue se poser sur la terre ferme à l’aide de ses parachutes, tandis que le corps principal de la fusée (le premier et seul étage) est revenu se poser en douceur sur sa base de lancement.

Comme son nom l’indique, NS-25 (NS pour New Shepard) était la 25ᵉ mission de Blue Origin. Cela faisait près de deux ans que la société n’avait pas envoyé d’humains dans l’espace. La dernière fois, c’était en août 2022.

Entre temps, la mission NS-23 était un échec avec la perte du lanceur lors du décollage. La capsule avait activé son système de sécurité et était venue se poser sur la terre ferme sans dommage. En décembre 2023, NS-24 n’avait pas d’équipage à bord.

Ubuntu 24.10 : destination Wayland et chiffrement intégral du disque

Une histoire de piaf et de prophétie
Fond d'écran par défaut d'Ubuntu 24.04

Dans sa dernière communication, l’équipe de développement d’Ubuntu a donné plusieurs informations importantes sur la prochaine version de la distribution Linux. La mouture 24.10 devrait être nettement plus riche en nouveautés que la 24.04 LTS du mois dernier.

Ubuntu 24.04, alias Noble Numbat, n’était pas dénuée d’apports. Mais on ne peut pas dire qu’elle ait révolutionné l’informatique, ce qui convient d’ailleurs à une bonne part des utilisateurs. Il s’agissait en fait d’un contexte particulier : l’activation par défaut des framepointers et d’autres éléments, ainsi que le gros problème de sécurité engendré par l’affaire XZ Utils ont entrainé une révision des plans et une compilation de toute la distribution.

Le temps « perdu » a limité le nombre de nouveautés à inclure dans la bêta publique, qui ne dure que deux ou trois semaines. Les plans pour Ubuntu 24.10 – qui s’appellera Oracular Oriole – sont de rattraper le retard et de lisser les nouveautés introduites dans Noble Nombat. Des apports significatifs sont prévus.

Chiffrement intégral du disque et Wayland

Canonical compte réactiver la télémétrie sur les problèmes de configuration rencontrés sur les périphériques. La société ambitionne en effet d’utiliser par défaut le chiffrement intégral du disque basé sur la puce TPM. L’annonce fait étrangement suite à celle de Microsoft, qui s’avance dans la même direction.

Ce retour d’informations interviendra dès l’installation du système. L’installeur, intégralement revu pour Ubuntu 23.10 et amélioré dans la version 24.04 LTS, sera donc à nouveau renforcé. Les informations captées devraient aider Canonical à mieux cerner certains soucis techniques, notamment ceux liés aux pilotes NVIDIA.

L’éditeur compte ainsi préparer le terrain au chiffrement intégral du disque (qui n’interviendra peut-être pas dans la prochaine version) et activer par défaut Wayland pour les possesseurs de GPU NVIDIA.

« Il y a encore quelques problèmes connus avec cette combinaison et en raison de la forte utilisation d’Ubuntu Desktop dans l’IA/ML, VFX et d’autres industries, nous avons conclu qu’il était trop tôt pour faire ce changement dans Ubuntu 24.04 LTS », ajoute Canonical.

L’activation par défaut va, là aussi, permettre la remontée d’informations. L’éditeur évoque une liste de problèmes réduite, qui devrait permettre la même activation par défaut dans Ubuntu 26.04, la prochaine édition LTS du système. Avec Ubuntu 24.10, Wayland devrait donc être actif sur la totalité des configurations, l’ancien serveur graphique X restant disponible en solution de secours.

De multiples autres nouveautés

GNOME 47 sera de la partie. Sa version finale devrait être prête quelques semaines avant la publication de la bêta d’Ubuntu 24.10. Canonical va d’ailleurs profiter de l’intégration renforcée de Wayland dans GNOME à cette occasion.

L’assistant de bienvenue va également être révisé. Canonical poursuit son travail de réécriture pour ses applications intégrées en les passant à la moulinette Flutter. L’assistant va donc être remanié en tenant compte des changements intervenus dans l’installeur, pour donner une continuité dans l’expérience utilisateur. De nouvelles fonctions doivent y être ajoutées, dont la création de comptes utilisateurs.

Puisque l’on parle de Flutter, Canonical ajoute que le travail de migration de GTK3 vers GTK4 continue. Les bénéfices attendus sont de meilleures performances ainsi qu’une prise en charge améliorée de l’accessibilité. Sur ce dernier point, rappelons que l’un des apports d’Ubuntu 24.04 est la possibilité d’activer les options d’accessibilité dès le début du processus d’installation.

Le Centre d’applications sera enrichi lui aussi. La découverte sera facilitée sur un plus grand nombre de catégories. On y trouvera aussi le support des installations tierces de paquets DEB. Enfin, une amélioration est prévue pour les messages de mises à jour pour les snap en cours d’exécution.

Version immuable et embauches massives

Enfin, deux nouvelles d’importance. D’abord, le travail continue sur Ubuntu Core Desktop, la première version immuable du système pour les machines de bureau.

Ensuite, Canonical va embaucher. Dans l’année qui vient, l’entreprise compte faire grandir l’équipe Ubuntu Desktop « d’au moins 50 % ». « Si vous avez la passion et les compétences nécessaires pour être à la pointe de la performance, de la sécurité, de l’immuabilité et de l’accessibilité, alors nous voulons vous connaître », indique l’entreprise.

☕️ IA générative : le ton monte entre l’Europe et Microsoft

Drapeau de l'Europe

La Commission européenne n’est pas satisfaite. Bing, en tant que contrôleur d’accès désigné par le DSA, est soumis à un certain nombre d’obligations. Le 14 mars, l’Europe avait ainsi demandé à Microsoft des informations portant sur les risques liés à l’IA, « notamment Copilot in Bing et Image Creator by Designer ».

Selon la Commission, dans une note du 17 mai, les réponses étaient incomplètes. Une nouvelle demande a été envoyée, cette fois juridiquement contraignante.

« La demande d’informations repose sur le soupçon que Bing pourrait avoir enfreint le DSA en ce qui concerne les risques liés à l’IA générative, tels que les “hallucinations”, la diffusion virale de “deepfakes”, ainsi que la manipulation automatisée de services susceptibles d’induire les électeurs en erreur. »

La Commission précise que l’amende pourrait aller jusqu’à 1 % du revenu annuel ou du chiffre d’affaires mondial, assortie d’une sanction périodique pouvant grimper jusqu’à 5 % du revenu journalier moyen ou du chiffre d’affaires annuel mondial du prestataire, si Microsoft ne répond pas dans les temps. Si les informations fournies se révèlent « incorrectes, incomplètes ou trompeuses », la même amende pourra être appliquée.

L’Europe rappelle toutefois qu’une telle demande d’information est un acte d’enquête « qui ne préjuge pas des éventuelles autres mesures que la Commission pourrait ou non décider de prendre ». Selon les éléments fournis, une procédure formelle pourrait être ensuite ouverte.

☕️ iFixit démonte l’iPad Pro 13 et le Pencil Pro, qui en prend pour son grade

Nos confrères pointent du doigt une amélioration intéressante dans la conception de la nouvelle tablette d’Apple (avec une puce M4) : « Pour la première fois sur un iPad Pro, nous sommes en mesure de retirer la batterie immédiatement après avoir retiré l’écran ». Et ce, malgré la finesse du produit, largement mise en avant par Apple dans sa communication.

Ils ajoutent rapidement qu’ « immédiatement est relatif ici. Il y a encore des vis et des supports, mais il s’agit d’une amélioration majeure par rapport aux iPad de la génération précédente ». La victoire n’est pas totale : Apple utilise encore massivement de la colle, « tout simplement pas assez de place pour les vis ».

Quant au Pencil Pro, iFixit résume sa pensée en une courte phrase : « c’est une merde jetable une fois que la batterie est morte ». Une vidéo du démontage a aussi été mise en ligne :

☕️ Winamp va devenir open source

Winamp

Winamp, c’est le symbole d’une époque pratiquement révolue, où l’on organisait des centaines, voire des milliers de MP3 (ou autres codecs sonores) pour se constituer une vaste médiathèque musicale. Avec l’arrivée de YouTube et des plateformes de streaming, l’usage a changé et Winamp a été relégué à l’arrière-plan.

L’application est devenue une plateforme centrée sur les radios et la distribution intégrée. Il n’y a plus grand-chose à voir avec le petit lecteur des débuts, léger et si riche en fonctions, même si un lecteur est toujours présent dans l’ensemble. La plateforme est surtout conçue pour faciliter la publication de titres par les artistes sur les plateformes de streaming.

L’ancien lecteur avait été abandonné en 2013 (une décision d’AOL à l’époque), avant d’être repris en main en 2018. Mais Llama Group, qui en possède les droits, désire se concentrer sur ses services web et ses applications mobiles. L’application Windows classique va donc passer en open source le 24 septembre. La licence n’est cependant pas encore connue.

Il est probablement déjà trop tard pour Winamp. Seule la version Windows est concernée (la version Mac a été abandonnée il y a des années) et des initiatives ont depuis longtemps pris le relai sur Linux. Sans parler de VLC.

666e édition des LIDD : Liens Intelligents Du Dimanche

Le voilà, le tant attendu 666e !

Comme tous les dimanches (après une petite pause ces dernières semaines), voici notre sélection des liens les plus intéressants de ces derniers jours. Ils proviennent des commentaires les plus intéressants, utiles et/ou originaux de la semaine, mais aussi de nos recherches.

Le floutage de demain passe dès aujourd’hui par l’IA

Dans sa revue des médias, l’INA propose un article très intéressant sur la nécessité d’inventer « le floutage de demain » : « Pendant longtemps, la télé a flouté les personnes qui souhaitaient témoigner de façon anonyme. Ces floutages sont désormais contournables grâce à l’intelligence artificielle. Pour trouver des solutions qui permettent de continuer à assurer la protection de ces témoins, une course contre la montre s’est engagée à France Télévisions ».

Nos confrères se sont posés la question de savoir si les méthodes d’anonymisation des visages étaient suffisantes, d’autant que cela soulève des questions déontologiques sur la nécessaire et obligatoire protection des sources. Résultat des courses : « le floutage tel qu’il existe aujourd’hui risque d’être compromis ». Une trentaine de sujets ont déjà été dépubliés.

Et si la solution venait de l’intelligence artificielle qui placerait un nouveau visage à la place de l’ancien, avec un autre intérêt que l’anonymisation : « L’IA permet d’envisager l’émotion qu’on nous partage, mais sans révéler le témoin. Le visage, c’est souvent la part d’humanité qui reste dans les zones du monde où il y a des conflits ou de la répression ».

Il y a déjà une utilisation concrète avec le documentaire Nous, jeunesse(s) d’Iran, cité par la Revue des médias. Il a été diffusé sur France 5 : « six récits de jeunes de moins de 25 ans donnent vie aux transformations en cours dans la société iranienne ».

Pour ce film, les réalisateurs ont « fait le choix de générer des visages via intelligence artificielle pour anonymiser ses témoins (au centre). Créer une simple mosaïque présente dorénavant trop de risques. Quant au carré noir, difficile de l’utiliser durant tout un film », explique l’INA.

Neurone et IA : la bonne connexion ?

France Culture propose un podcast sur l’histoire de l’IA : « Aux origines de l’intelligence artificielle, il y a la volonté de plusieurs chercheurs de décrypter les mécanismes de la pensée humaine. Quel rôle ont joué les premiers réseaux de neurones artificiels dans cette histoire à rebondissements ? ». L’invité du jour est Alban Leveau-Vallier, docteur en philosophie à Sciences Po Paris.

C’est quoi être « identifiable » au sens du RGPD ?


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#Flock tease son strip

VRAAAAA en surround onomatopéerama 7.1

Nous voilà bien.

J’avais dit que je teasais mon strip, mais je suis nul en pub et j’ai surtout bien d’autres choses à vous raconter cette semaine, notamment ces histoires de “Choose France“,
de parts de gâteaux culturels, de poisse de fusée, ou même encore de self-control.

En parlant de self-control, vu que j’en ai manqué, faut quand même que je vous raconte pour ce strip. J’étais au carrefour de la fin de semaine avec le weekend, quand voilà que déboule comme une furie un strip, sans crier gare, ni même claxonner. Il me semblait évident de devoir lui laisser la priorité. Du coup j’ai dû accélérer. Pardonnez les couleurs de signalisation et les traits en pointillé, au moins je n’ai quasiment pas dépassé les lignes blanches.

Mais pas d’inquiétude, j’étais en règle, ce strip est réglo, j’avais bien mes papiers : les voici, ici et ici.

Merci m’sieur l’agent !

Cette chronique est financée grâce au soutien de nos abonnés. Vous pouvez retrouver comme toutes les précédentes publications de Flock dans nos colonnes.


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Le Conseil de l’Europe adopte sa Convention-cadre sur l’intelligence artificielle

Premier traité international contraignant
IA Act

Les 46 États membres du Conseil de l’Europe ont adopté la Convention-cadre sur l’intelligence artificielle, premier traité international juridiquement contraignant en la matière.

Respect de l’autonomie personnelle, obligations de transparence et contrôles adaptés au contexte, obligation de rendre des comptes en cas d’impacts négatifs des systèmes d’intelligence artificielle sur les droits humains, la démocratie ou l’État de droit… Le Conseil de l’Europe a adopté ce 17 mai sa Convention-cadre « sur l’intelligence artificielle et les droits de l’homme, la démocratie et l’État de droit ».

Il s’agit, en matière d’intelligence artificielle, du premier texte d’ampleur internationale qui soit juridiquement contraignant. Le texte a été adopté pendant la réunion ministérielle annuelle du Comité des ministres du Conseil de l’Europe, qui rassemble les ministres des Affaires Étrangères des 46 États membres (parmi lesquels les 27 pays de l’Union, mais aussi des États comme la Suisse, la Norvège ou la Turquie).

Plus de 50 pays réunis


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Linux 6.9 améliore encore le support matériel, surtout les processeurs AMD récents

Droit au cœur
Photographie retouchée de Long Ma pour Unsplash

Nouvelle mouture pour le noyau Linux, qui passe en version 6.9. Les améliorations sont nombreuses, particulièrement pour le support matériel. On note aussi un meilleur support des écrans 4K et un démarrage plus rapide dans certains cas.

Les noyaux Linux fournissent l’essentiel du support matériel dans les distributions. On peut bien sûr installer des pilotes dédiés (c’est même souvent le cas avec les GPU NVIDIA), mais c’est bien au « kernel » d’assurer l’exploitation du matériel dans l’immense majorité des cas. Aussi, l’arrivée d’un nouveau noyau permet souvent le support de matériels récents.

Le noyau 6.9 ne fait pas exception et ajoute de nouveaux éléments, notamment pour Intel et AMD.

Du côté des processeurs

L’une des principales améliorations concerne les processeurs Zen et la fonction Preferred Core. Celle-ci permet d’orienter certaines tâches vers les cœurs les plus puissants du processeur, le système communiquant avec l’ordonnanceur pour répartir la charge.

Ce support était attendu pour le noyau 6.8 mais n’avait pas eu le temps d’être finalisé. Pour en profiter, il faut que le pilote P-State d’AMD soit installé. Cet ajout est d’autant plus important qu’AMD fournit un nombre croissant de processeurs comprenant des cœurs performants (Zen4) et des cœurs efficaces (Zen4c).

Restons chez AMD avec deux autres nouveautés. D’abord, une meilleure prise en compte de SEV-SNP, l’une des fonctions dévolues à la sécurité cryptographique dans le pack SEV, qui comprend également SEV-ES. Ces fonctions sont présentes dans les puces EPYC et devraient être toutes gérées dans le noyau 6.10. Ensuite, le support du FRU Memory Poison Manager, qui permet aux informations sur les erreurs en mémoire vive de persister entre les redémarrages.

Côté Intel, on note une série de correctifs pour les processeurs Meteor Lake destinés aux ordinateurs portables. Les paramètres Energy Performance Preference ont été ajustés, avec à la clé de meilleures performances. Signalons aussi l’intégration d’Intel FRED (Flexible Return and Event Delivery), dont la mission est de permettre des transitions entre les niveaux de privilèges avec une latence faible.

Enfin, un support plus étendu des instructions x86S, lancées pour rappel il y a un an pour simplifier l’architecture x86 et supprimer le support des systèmes 16 et 32 bits.

Améliorations graphiques

L’un des plus gros apports du noyau Linux 6.9 est la prise en charge de polices plus grandes dans FBDEV (frame-buffer device). La largeur maximale passe à 64 et la hauteur à 128. Cela ne vous évoque peut-être rien, mais ce changement permet un bien meilleur support des écrans haute définition, notamment 4K, en cas d’utilisation de la console.

Plusieurs autres améliorations sont présentes, notamment pour le pilote i915 d’Intel, le support du tunneling DisplayPort, ou encore celui de fastboot pour les anciennes plateformes.

Processeurs ARM, stockage et autres

Comme toujours, le nouveau noyau propose des ajouts significatifs dans le support de certaines architectures ARM et autres. C’est le cas de RISC-V qui y gagne entre autres la prise en charge des routines cryptographiques à accélération vectorielle.

L’architecture LoongAarch reçoit certaines attentions, elle aussi, dont le support d’objtool, du live-patching (pour appliquer les correctifs du noyau sans redémarrer la machine) ainsi que des fonctions supplémentaires pour la configuration du noyau. Plusieurs nouveautés aussi pour ARM64, dont le support de la compilation Rust dans le noyau.

Côté stockage, signalons l’arrivée d’une grosse nouveauté : la gestion du mode FUSE passthrough. En clair, les opérations de lecture et écriture sont transmises directement par le noyau au système de fichiers de l’espace utilisateur, avec à la clé une amélioration des performances du FS, en évitant de surcharger le daemon. On note aussi des améliorations significatives dans le support de l’exFAT, dont une nette augmentation des performances quand l’option dirsync est activée.

Disponibilité du noyau 6.9

La récupération du nouveau noyau diffère selon la distribution utilisée. Dans la plupart des cas, les distributions classiques (Ubuntu, Fedora…) attendant la version majeure suivante pour livrer une évolution importante du noyau. Dans ce genre de cas, il est conseillé d’attendre, même si des outils permettent le téléchargement et l’installation du nouveau noyau dans sa version générique.

Les autres distributions, en rolling release, proposent déjà ce noyau ou vont le faire très prochainement.

☕️ Le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie attaqué en justice par la Quadrature et la LDH

L’association a déposé ce vendredi 17 mai un référé-liberté (pdf) demandant la suspension du blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie décidé par le Premier ministre Gabriel Attal.

Elle estime que « le gouvernement porte un coup inédit et particulièrement grave à la liberté d’expression en ligne, que ni le contexte local ni la toxicité de la plateforme ne peuvent justifier dans un État de droit ».

Comme nous l’évoquions, le décret du 15 mai interdisant TikTok sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie s’appuie sur la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence. Elle prévoit que le ministre de l’Intérieur puisse « prendre toute mesure pour assurer l’interruption de tout service de communication au public en ligne provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie ».

Dans son communiqué, la Quadrature du Net estime que « personne n’est dupe : en réalité, le blocage de TikTok n’est absolument pas justifié par une quelconque présence sur la plateforme de contenus terroristes, mais bien par le fait qu’il s’agit d’une plateforme centrale dans l’expression en ligne des personnes qui en viennent aujourd’hui à se révolter ».

L’association précise dans son référé qu’elle « lutte de manière ancienne et constante contre le modèle incarné notamment par le service de communication au public en ligne “TikTok”, qu’elle considère comme particulièrement nocif à bien des égards, et qui s’oppose aux valeurs qu’elle entend défendre ».

La Ligue des droits de l’Homme a aussi annoncé sur Twitter attaquer « en référé-liberté l’interdiction et le blocage de TikTok sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie pour défendre la liberté de communication des idées et des opinions ».

Depuis 2020, les émissions de Microsoft ont augmenté de 29 %

IA très soif
consommation de l'ia

En 2020, l’entreprise de Redmond planifiait une empreinte « carbone négative » à partir de 2030 et même « effacer », d’ici 2050, l’ensemble de son empreinte carbone depuis 1975. Depuis, notamment à cause de ses investissements dans l’IA, Microsoft a de fait augmenté ses émissions de CO2 de 29 %.

C’est dans le rapport sur le développement durable 2024 de Microsoft (pdf) que le chiffre de l’augmentation de 29,1 % des émissions de CO2 de l’entreprise entre 2020 et 2023 se cache parmi de nombreuses photos de champignons, d’arbres, de roches, d’éoliennes et de panneaux solaires.

La construction de data centers pour l’IA en cause

S’il est répété trois fois dans le rapport, ce chiffre n’est pas mis en exergue du rapport, contrairement aux « 5 millions de tonnes de carbone éliminées pendant l’année 2023 », par exemple. Il a pourtant été repéré par Bloomberg.

Dans son rapport, Microsoft ne fait pas non plus le décompte total de ses émissions de CO2. En parcourant le rapport, The Verge calcule que « l’entreprise a rejeté 15,357 millions de tonnes de dioxyde de carbone au cours de l’exercice fiscal précédent, ce qui est comparable aux émissions d’Haïti ou de Brunei ».

L’entreprise divise ses émissions entre trois catégories de « scopes ». Le Scope 1 désigne les émissions « directes » créées par les activités internes à l’entreprise. Le Scope 2 vise les émissions « indirectes » venant de l’électricité ou du chauffage que Microsoft utilise. Et la troisième représente les émissions « indirectes » venant de toutes les autres activités « dans lesquelles nous sommes engagés », explique l’entreprise dans son rapport.

Si cette catégorisation reste assez vague, on peut voir sur le schéma ci-dessous, tiré du rapport, que ce sont les activités du Scope 3 qui représentent la plupart des émissions de CO2 de Microsoft. Pour l’année 2023, elles en représentent même 96 %.

Donc même si Microsoft explique que les émissions des catégories des scope 1 et 2 ont diminué de 6 % depuis 2020, ces efforts n’ont que peu de poids dans le bilan de l’entreprise.

D’autant que les activités du scope 3 ont augmenté, elles, de 30,9 %. Celles-ci englobent, entre autres, l’énergie de sa chaine d’approvisionnement, et les matériaux de constructions et notamment ceux de ses data centers.

Et la bascule effectuée par Microsoft vers la mise en place de plus en plus importante de l’intelligence artificielle l’a poussée à créer d’autant plus de data centers ces dernières années.

Un objectif cinq fois plus loin qu’en 2020

Interrogé par le média américain, le président de Microsoft, Brad Smith, explique qu’ « en 2020, nous avons dévoilé ce que nous avons appelé notre “carbon moonshot” [objectif carbone dont l’ambition est comparable à celle d’un lancement vers la lune]. C’était avant l’explosion de l’intelligence artificielle ».

Si, dans son rapport, l’entreprise insiste sur son utilisation de l’IA pour « accélérer les solutions de développement durable », Brad Smith est bien obligé d’ajouter qu’ « à bien des égards, la lune est cinq fois plus éloignée qu’elle ne l’était en 2020, si l’on pense seulement à nos propres prévisions concernant l’expansion de l’intelligence artificielle et ses besoins en électricité ».

De plus, comme l’explique le Financial Times, cette concurrence sur la création d’infrastructures de data centers pour l’IA soulève des questions sur la capacité des réseaux énergétiques nationaux à faire face à la hausse attendue de la demande d’électricité. Le média économique américain se demande également si la production d’énergies renouvelables est suffisante sur ces marchés pour répondre aux besoins de l’IA.

☕️ Firefox 126 est là, le RTX Video Super Resolution de NVIDIA pris en charge

Logo de Firefox

La nouvelle mouture du navigateur est en ligne depuis hier. On y trouve plusieurs nouveautés intéressantes, comme une amélioration de la fonction « Copier sans le pistage du site », rajoutée en novembre et qui prend maintenant en compte les URL imbriquées.

Firefox 126 supporte également le standard de compression zstd et le décodage matériel de l’AV1 pour les Mac équipés de puces M3.

Mais le plus gros ajout est sans conteste la prise en charge de deux fonctions de NVIDIA : RTX Video Super Resolution et RTX Video HDR. La première fonctionne comme un DLSS pour les vidéos, pour en améliorer la qualité. L’autre retravaille les vidéos pour les convertir en HDR10.

Dans les deux cas, ce support n’est présent que sous Windows (10 ou 11). Il faut une GeForce RTX de la série 2000 ou plus récente, ainsi qu’un pilote en version 550 au moins. Les options liées à la vidéo doivent être activées dans le panneau de contrôle NVIDIA et le HDR doit être coché dans les paramètres de Windows. Il faut donc un écran compatible.

Côté sécurité, Firefox 126 colmate 17 failles, dont deux critiques.

Copie privée : des reconditionneurs font condamner Copie France pour procédure abusive

Un droit de Rogard
La culture avec la copie privée

La société chargée de collecter la redevance au profit des ayants-droit leur avait réclamé un paiement rétroactif de 14 € par terminal reconditionné vendu depuis 2015. Le tribunal l’a condamnée à 12 000 euros d’amendes et au remboursement de 105 000 € de frais de justice.

Dans un communiqué (.pdf) en date du 7 mai, le Pôle activité économique et commerciale de la présidence du tribunal judiciaire de Paris revient sur ce pourquoi les reconditionneurs n’auront pas à payer de redevance copie privée pour les téléphones vendus avant le 1er juillet 2021, comme le réclamait initialement Copie France.

Le communiqué fait suite à trois décisions relatives à la « rémunération pour copie privée » appliquée aux téléphones reconditionnés prises la 3e chambre du tribunal judiciaire de Paris le 26 avril dernier, et révélées par L’Informé.

La société Copie France, chargée de percevoir la redevance au profit des ayants-droit via leurs organismes de gestion collective de droits d’auteur et de droits voisins (et dont Pascal Rogard, directeur général de la SACD depuis 2004, est le rapporteur général), avait en effet engagé des procès contre « un grand nombre » de vendeurs de produits reconditionnés à partir de 2020, de sorte d’obtenir le paiement de redevances « égales à celle des produits neufs », souligne le communiqué.

La loi ne réclame de redevance qu’aux fabricants et importateurs


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☕️ Contenus extrémistes : la France et la Nouvelle-Zélande créent la Fondation de l’Appel de Christchurch

Près de cinq ans après l’appel de Christchurch, la France et la Nouvelle-Zélande ont annoncé la création d’une Fondation dédiée à la coordination des travaux de la société civile, de l’industrie et des acteurs publics sur l’élimination des contenus extrémistes et violents en ligne.

En 2019, l’appel contre l’utilisation d’internet comme arme de propagande terroriste, ou appel de Christchurch, avait été créé deux mois après les attentats terroristes qui ont frappé la ville néo-zélandaise.

Marrainée par l’ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande, la Fondation aura son siège dans la ville de Wellington. Elle déclare avoir déjà reçu des promesses de dons.

L’IGN lance son application mobile Cartes, Google Maps et Apple Plans taclés au passage

À l’Arcep ou à l’IGN, Sébastien Soriano distribue des baffes
Cartes IGN

L’Institut national de l’information géographique et forestière explique que sa nouvelle application mobile (gratuite) permet « à tous les citoyens de découvrir le territoire, ses évolutions et de s’y repérer ». Elle se veut différente des Google Maps et Apple Plans, à qui l’IGN reproche des « représentations biaisées » et une « vision commerciale » de notre territoire.

Dans son communiqué, l’IGN explique que son application « lève ainsi le voile sur les 90 % du territoire (terres agricoles, forêts, plages…) invisibilisés par les applications des géants du numérique ». Sébastien Soriano (directeur général de l’IGN et ex-président de l’Arcep), détaille le propos sur France Culture.

92 % de Maps « c’est juste du coloriage »

Lorsque notre confrère lui demande ce qu’il reproche à Google Maps, il répond : « c’est assez simple, si vous dézoomez un petit peu (les cartes sont souvent faites pour les aires urbaines) et que vous regardez le paysage de manière générale […] on a compté que 92 % de la superficie du territoire qui est de la même couleur […] Il n’y a pas de données, c’est juste du coloriage. Ces cartes ont invisibilisé la richesse de notre territoire pour se concentrer sur des enjeux commerciaux ».

Sébastien Soriano parle d’une « économie de l’attention, comme les réseaux sociaux », pour ensuite la monétiser vis-à-vis de commerces que vous allez ensuite pouvoir visiter. « Avec Cartes IGN, il est possible de connaître le type de culture d’un champ, les essences d’une forêt ou la composition d’une plage (sable ou galets) », explique l’Institut.

Date de construction, hauteur, étages des batiments

Laurent Toustou, chef du service données produits et usages à l’IGN, ajoute sur France Inter que, contrairement aux Google Maps et Apple Plans, Cartes IGN permet d’accéder à davantage d’informations : « On peut cliquer sur les bâtiments, comme ici, pour avoir des informations sur la date de construction, la hauteur, le nombre d’étages ».

« Il ne s’agit pas de faire la même chose qu’eux [les géants du Net, ndlr]. Si c’est pour pomper des données personnelles et présenter où sont les fast-foods, ils le font déjà […] on ne peut pas laisser les grands acteurs décider la manière de nous présenter notre propre territoire », ajoute Sébastien Soriano.

Niveau fonctionnalités, l’application permet de calculer, enregistrer, exporter et partager un itinéraire en mode piéton et voiture, mais également de voyager dans le temps et de comparer des cartes ou des vues aériennes à différentes périodes : « comment a évolué mon territoire en 30 ans ? en 200 ans ? qu’est-ce qu’il y a à découvrir à 15 minutes ou 1 heure autour de moi ? ».

On peut ainsi observer l’évolution du territoire à travers différents prismes, tels que la dé- ou reforestation, les effets des incendies ou des crues, le recul du trait de côte, l’émergence d’énergies nouvelles, l’évolution du bati, etc.

Elle propose aussi une sélection de plusieurs fonds carto et photographiques sur lesquels on peut superposer des données thématiques « inédites » (zones protégées, environnement et risques naturels, foncier, services publics/administratifs, hydrographie, culture, transports, etc.).

Cartes IGN permet également de contribuer à l’amélioration des données et d’effectuer un signalement sur des objets signalisés.

La provenance des données est très variée : ministères en charge de l’écologie, de l’agriculture et de la forêt, collectivités territoriales, OpenStreetMap, Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), Office national des forêts (ONF), Parcs régionaux et nationaux, etc.

IGN Cartes prend la place de l’application Géoportail

L’application s’appuie sur Géoplateforme, lancée cette année : « cette infrastructure de référence de la donnée géographique publique héberge environ 1 Péta octet de données et répond à 300 millions de requêtes par jour », ajoute IGN. D’ailleurs, l’application IGN Cartes « vient se substituer à l’application Géoportail lancée en 2015 et téléchargée un million de fois ».

Les notes de versions sur Google Play et l’App Store expliquent les changements entre Géoportail et IGN Cartes : afficher des légendes, calculer une isochrone, isodistance, créer, enregistrer, partager, exporter des points de repère, partager votre position, calculer un itinéraire (mode piéton et motorisé), tracer un itinéraire (mode de saisie libre ou guidé), enregistrer, exporter, partager un itinéraire et enfin comparer deux cartes ou photos aériennes.

De plus amples informations sont disponibles par ici.

☕️ Rover martien Rosalind Franklin : l’ESA et la NASA officialisent un nouvel accord

Les agences spatiales européenne et américaine ont annoncé avoir signé un nouvel accord de collaboration à propos du rover Rosalind Franklin qui doit finalement être lancé en 2028 pour arpenter la surface de Mars.

Le lancement du rover a été reporté plusieurs fois, d’abord en 2011 avec l’abandon du partenariat par la NASA, puis en raison de problèmes de parachutes et de la pandémie de Covid-19.

En 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis fin à la collaboration qu’avait signé l’ESA avec l’agence spatiale russe Roscosmos en 2012. Quelques semaines auparavant, Pietro Baglioni, chef de l’équipe chargée du rover ExoMars, lachait : « Le rover est prêt ».

En novembre 2022, la NASA avait donné un avis favorable à la reprise de la collaboration, sans pour autant que celui-ci soit formel. C’est désormais chose faite.

Récemment, nous avions appris que Thales Alenia Space sera responsable de la conception d’une bonne partie du rover : module de rentrée, descente et atterrissage EDLM, du développement de l’altimètre-radar, de l’intégration de l’ALD (Analytical Laboratory Drawer) sur le rover, et du développement de l’ordinateur de bord.

L’entreprise sera aussi responsable de son assemblage, de la partie intégration et test (AIT), et de la supervision de la campagne de lancement.

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