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Hier — 17 février 2025Actualités libres

Nouvelles de Haiku - Hiver 2024-25

Haiku est un système d’exploitation pour les ordinateurs personnels. Il s’agit à l’origine d’une réécriture de BeOS. Le projet a démarré en 2001 et est actuellement en phase de beta-test pour une première version stable avec support à long terme. Depuis 2024, l’activité du projet Haiku s’accélère grâce entre autres à l’embauche d’un développeur à plein temps. Les dépêches sur Haiku sont donc désormais publiées tous les 3 mois au lieu de tous les ans pour leur conserver une longueur digeste.

La complète liste des changements survenus pendant ces 3 mois comporte près de 300 commits. La dépêche ne rentre pas dans les détails de chaque changement et met en valeur les plus importants.

Les grosses évolutions sont un nouveau port de Iceweasel (Firefox), et des grosses améliorations sur la gestion de la mémoire.

Comme on est en début d’année, c’est aussi le moment du bilan financier.

Sommaire

Rapport financier 2024

Recettes

L’association Haiku inc (association de type 501(c)3 aux USA) publie chaque année un rapport financier. Le rôle de l’association est de récolter les dons et de les redistribuer pour aider au développement de Haiku. Elle ne prend pas part aux décisions techniques sur l’orientation du projet, et habituellement les dépenses sont faites en réponse aux demandes des développeurs du projet.

L’objectif en début d’année 2024 était de récolter 20 000$ de dons. Cet objectif a été largement atteint, il a dû être mis à jour 2 fois en cours d’année et finalement ce sont plus de 31 000$ qui ont été reçus ! Cela en particulier grace à un assez gros don de 7 500$.

Les dons sont récoltés via différentes plateformes: Github Sponsors (intéressant, car il n’y a aucun frais de traitement), PayPal, Liberapay, Benevity (une plateforme de « corporate matching »), ainsi que des paiements par chèque, virements bancaires, et en espèce lors de la tenue de stands dans des conférences de logiciels libres. La vente de T-Shirts et autre merchandising via la boutique Freewear reste anecdotique (une centaine de dollars cette année).

Il faut ajouter à ces dons une contribution de 4 400$ de la part de Google en compensation du temps passé à l’encadrement des participants au Google Summer of Code.

Il faut également ajouter des dons en crypto-monnaies, principalement en bitcoins. Le rapport financier présente les chiffres en détail en tenant une compatibilité séparée en dollars, en euros, et en crypto-monnaies, avant de convertir le total en dollars pour dresser un bilan complet.

Une mauvaise nouvelle tout de même: le service de microdons Flattr a fermé ses portes. L’entreprise propose maintenant un service de bloqueur de publicités payant, qui reverse de l’argent aux sites dont les publicités sont bloquées.

Le compte Flattr de Haiku avait été créé pour recevoir des dons sur la plateforme, mais n’avait jamais été configuré pour transférer ces dons vers le compte en banque de l’association. Malgré un certain temps passé à discuter avec le service client de Flattr et à leur fournir tous les documents demandés, il n’a pas été possible de trouver une solution pour récupérer cet argent. Ce sont donc 800$ qui ne reviendront finalement pas au projet Haiku.

Au final, les recettes sont de 36 479 dollars, de loin la plus grosse somme reçue par le projet en un an.

Dépenses

La dépense principale est le paiement de Waddlesplash, le développeur actuellement employé par Haiku inc pour accélérer le développement du système (les autres développeurs participent uniquement sur leur temps libre, en fonction de leurs autres activités). Cela représente 25 500$, un coût assez faible par rapport au travail réalisé.

Le deuxième poste de dépenses est l’infrastructure, c’est-à dire le paiement pour l’hébergement de serveurs, les noms de domaines, et quelques services « cloud » en particulier pour le stockage des dépôts de paquets.

Le reste des dépenses consiste en frais divers (commission PayPal par exemple), remboursement de déplacements pour la participation à des conférences, ainsi que le renouvellement de la marque déposée sur le logo Haiku.

Le total des dépenses s’élève à 31 467$. C’est moins que les recettes, et l’association continue donc de mettre de l’argent de côté. L’année 2022 a été la seule à être déficitaire, suite au démarrage du contrat de Waddlesplash. Ce contrat est à présent couvert par les donations reçues.

Réserves

L’association dispose de plus de 100 000$ répartis sur son compte en banque, un compte PayPal (qui permet de conserver des fonds en euros pour les paiements en euros et ainsi d’éviter des frais de change), et un compte Payoneer (utilisé pour recevoir les paiements de Google).

Elle dispose également de près de 350 000$ en crypto-monnaies dont la valeur continue d’augmenter. Cependant, actuellement ces fonds ne sont pas accessibles directement, en raison de problèmes administratifs avec Coinbase, l’entreprise qui gère ce portefeuille de crypto-monnaies. Le compte n’est pas configuré correctement comme appartenant à une association à but non lucratif et cela pose des problèmes de déclaration de taxes lorsque on souhaite vendre des crypto-monnaies contre du vrai argent. Cette situation persiste depuis plusieurs années, mais l’association n’a pour l’instant pas besoin de récupérer cet argent, les réserves dans le compte en banque principal étant suffisantes.

Applications

Iceweasel

Le navigateur web Iceweasel est disponible dans les dépôts de paquets (seulement pour la version 64 bits pour l’instant). Il s’agit d’un portage de Firefox utilisant la couche de compatibilité Wayland. Le nom Firefox ne peut pas être utilisé puisqu’il ne s’agit pas d’un produit officiel de Mozilla.

En plus du travail de portage pour réussir à faire fonctionner le navigateur, cela a nécessité un gros travail d’amélioration au niveau de la gestion de la mémoire, une partie du système qui est fortement mise à contribution par ce navigateur. On en reparle plus loin dans la dépêche.

Le navigateur est encore considéré comme expérimental: plusieurs fonctions sont manquantes et il peut y avoir des plantages. WebPositive (le navigateur natif basé sur WebKit) reste donc le navigateur installé par défaut avec Haiku, mais les deux sont complémentaires. Par exemple, Iceweasel permet d’afficher les vidéos Youtube avec des performances acceptables.

Tracker

Tracker est le gestionnaire de fichiers de Haiku. Il implémente une interface « spatiale », c’est-à-dire que chaque dossier s’ouvre dans une fenêtre séparée et enregistre sa position à l’écran.

Le code du Tracker fait partie des composants qui ont pu être récupérés de BeOS. Cela signifie que certaines parties du code ont été développées il y a près de 30 ans, dans un contexte où l’élégance du code n’était pas la priorité (il fallait pour les développeurs de BeOS, d’une part livrer un système fonctionnel dans un temps raisonable, et d’autre part, fonctionner sur les machines relativement peu performantes de l’époque).

Les évolutions sur le Tracker nécessitent donc souvent du nettoyage dans de nombreuses parties du code, et provoquent souvent des régressions sur d’autres fonctionnalités. Toutefois, les choses s’améliorent petit à petit.

Ce trimestre, on a vu par exemple arriver la correction d’un problème avec l’utilisation de la touche « echap ». Cette touche peut servir à plusieurs choses:

  • Fermer une fenêtre de chargement ou d’enregistrement de fichier,
  • Annuler le renommage d’un fichier,
  • Annuler une recherche rapide « type ahead » qui consiste à taper quelques lettres et voir immédiatement la liste de fichiers du dossier courant se réduire à ceux qui contiennent cette chaîne de caractères.

Ces différentes utilisations peuvent entrer en conflit. Plus précisément, lorsqu’on utilise le filtrage « type ahead », puis qu’on change d’avis et qu’on appuie sur la touche « echap », il ne faut pas que cela ferme la fenêtre en même temps.

Un autre changement concerne plutôt la validation des données: Tracker interdit l’insertion de caractères de contrôle ASCII dans le nom de fichiers. Ce n’est pas strictement interdit (ni par Haiku, ni par ses systèmes de fichiers, ni par POSIX) en dehors de deux caractères spéciaux: le '/' et le 0 qui termine une chaîne de caractères. Mais, c’est très probablement une mauvaise idée d’avoir un retour à la ligne ou un autre caractère de contrôle enregistré dans un nom de fichier. Le Tracker interdit donc désormais de le faire et si vous êtes vraiment résolu à y parvenir, il faudra passer par le terminal.

Enfin, une nouvelle fonctionnalité dans le Tracker est la mise à jour en temps réel des menus pop-up. Cela peut se produire pour plusieurs raisons, par exemple, l’appui sur la touche « command » modifie le comportement de certains menus. Avant ce changement, il fallait ré-ouvrir le menu (command + clic droit) pour voir ces options modifiées. Maintenant, on peut d’abord ouvrir le menu, puis maintenir la touche command enfoncée pour voir les options modifiées.

Cela a nécessité une refonte complète de la gestion de ces menus (qui proposent de nombreuses autres choses comme la navigation « rayons X »). Au passage, certaines options qui étaient uniquement disponibles au travers de raccourcis claviers ou de la barre de menu des fenêtres du Tracker sont maintenant aussi affichées dans le menu pop-up.

TeamMonitor

TeamMonitor est le gestionnaire d’applications affiché quand on utilise la combinaison de touches Ctrl+Alt+Suppr. Il permet de stopper des programmes, de redémarrer la machine, et autres manipulations d’urgence si le système ne fonctionne pas comme il faut.

Les processus lancés par une même application sont maintenant regroupés et peuvent être tous arrêtés d’un seul coup. Ce changement est nécessaire suite à l’apparition de IceWeasel, qui crée beaucoup de processus en tâche de fond pour une seule instance du navigateur web.

HaikuDepot

HaikuDepot est l’interface graphique pour le système de paquets de Haiku. Il se présente comme un magasin d’applications, permettant non seulement d’installer et de désinstaller des logiciels, mais aussi de les évaluer avec une note et un commentaire.

  • Ajout d’un marqueur sur les icônes des paquets qui sont déjà installés, et remplacement du marqueur utilisé pour indiquer les applications « natives » (utilisant le toolkit graphique de Haiku, par opposition à Qt et GTK par exemple).
  • Affichage plus rapide de l’état « en attente d’installation » lorsqu’on demande l’installation d’un paquet.
  • L’interface pour noter un paquet est masquée si l’attribution de notes n’est pas possible.

Préférences

Diverses améliorations dans les fenêtres de préférences:

  • Correction d’un crash dans les préférences d’affichage (korli).
  • Les préférences de fond d’écran n’acceptent plus le glisser-déposer d’une couleur sur un contrôle de choix de couleur désactivé. La modification de la position X et Y de l’image de fond se met à jour en temps réel quand on édite la valeur des contrôles correspondants.
  • Ajout de réglages supplémentaires (vitesse, accélération, défilement) dans les préférences des pavés tactiles. Ces options étaient déjà implémentées dans l’input_server, mais configurable uniquement pour les souris.
  • Suppression de code mort et amélioration de la gestion des polices de caractères dans les préférences d’apparence.

Plusieurs améliorations sur les préférences de sons de notifications:

  • La fenêtre de sélection de fichiers retient le dernier dossier utilisé,
  • Elle permet également d’écouter un son avant de le sélectionner,
  • Les menus de sélection rapide de sons affichent uniquement les fichiers et pas les dossiers,
  • Certains sons ont été renommés.

La plupart des sons ne sont cependant toujours pas utilisés par le système.

Expander

Expander est un outil permettant d’extraire plusieurs types de fichiers archivés.

Peu de changement sur cet outil qui est assez simple et fonctionnel. La seule amélioration ce mois-ci concerne un changement des proportions de la fenêtre pour éviter un espace vide disgracieux.

Cortex

Cortex est une application permettant de visualiser et de manipuler les nœuds de traitement de données du Media Kit.

Le composant « logging consumer » qui reçoit des données d’un autre noeud et les enregistre dans un fichier de log pour analyse a été amélioré pour enregistrer un peu plus d’informations.

Icon-O-Matic

L’éditeur d’icônes vectoriels Icon-O-Matic évolue peu, après un projet Google Summer of Code qui a ajouté la plupart des fonctionnalités manquantes. Ce trimestre, un seul changement: l’ajout d’une entrée menu pour supprimer un « transformeur ».

PowerStatus

L’application PowerStatus affiche l’état de la batterie. Cela peut se présenter comme une icône dans la barre des tâches. L’icône est de taille réduite, et les différents états n’étaient pas forcément bien visibles. Ce problème a été corrigé avec des nouveaux marqueurs pour l’état de la batterie (en charge ou inactive).

StyledEdit

StyledEdit est un éditeur de texte simple, permettant tout de même de formater le texte (un peu comme WordPad pour Windows).

L’application reçoit une nouvelle option pour écrire du texte barré. Le code nécessaire a également été ajouté dans app_server, puisque cette possibilité était prévue, mais non implémentée.

WebPositive

Le navigateur WebPositive reçoit peu d’évolutions en ce moment, en dehors de la maintenance du moteur WebKit. On peut tout de même mentionner l’ajout d’un menu contextuel sur les marque-pages, permettant de les renommer et de les supprimer. Ce développement est issu d’un vieux patch réalisé par un candidat au Google Summer of Code, qui ne fonctionnait pas et n’avait jamais été finalisé.

Mode sombre et configuration des couleurs

Depuis la version Beta 5, Haiku dispose d’un nouveau système de configuration des couleurs, permettant d’obtenir facilement un affichage en « mode sombre ». Cependant, cet affichage est loin d’être parfait, et de petits ajustements sont à faire petit à petit dans toutes les applications qui n’avaient pas été pensées pour cela. En particulier, le changement de couleurs se fait en direct lorsqu’on change les réglages. On trouve ces trois derniers mois des changements dans DeskBar, Tracker, HaikuDepot, l’horloge, ainsi que la classe BTextView.

Outils en ligne de commande

pkgman peut rechercher les paquets installés et qui n’ont aucun autre paquet dépendant d’eux. Cela permet de trouver des paquets inutiles qui peuvent être désinstallés (il manque encore la possibilité de marquer un paquet comme étant « installé manuellement » avant de pouvoir automatiser le nettoyage).

La commande route accepte la syntaxe utilisée par openvpn pour la configuration d’une route par défaut, ce qui facilite l’utilisation de VPN avec Haiku.

Correction d’un problème dans le compilateur de ressources: la commande rc -d ne savait pas décompiler la structure app_version des applications Haiku, uniquement le format plus ancien utilisé par BeOS.

La commande screenmode permet maintenant de récupérer la valeur actuelle du réglage du rétro-éclairage (en plus de permettre de changer cette valeur).

Kits

La bibliothèque de fonctions de Haiku est découpée en « kits » qui regroupent un ensemble de classes et de fonctionnalités liées.

Application kit

L’Application Kit permet, comme son nom l’indique, de lancer des applications. Il offre également toutes les fonctionnalités de boucles d’évènements, et d’envoi de messages entre applications et entre composants d’une application.

Correction d’un problème de suppression d’un port dans la classe BApplication.

Debug kit

Le Debug Kit fournit les services nécessaires au Debugger pour débugger une application. Cela consiste d’une part en un accès privilégie à l’espace mémoire d’une application, et d’autre part en outils pour analyser les fichiers ELF des exécutables et bibliothèques.

Le Debug Kit reçoit ce trimestre plusieurs évolutions et corrections permettant le décodage des stack traces dans les programmes compilés avec clang et lld. Par exemple, les fichiers ELF générés par ces outils sont découpés en plusieurs segments, alors que ce n’est pas le cas pour gcc.

Device Kit

Le Device Kit regroupe tout ce qui concerne l’accès direct au matériel et aux entrées-sorties depuis l’espace utilisateur: ports série, accès direct aux périphériques USB, accès aux joysticks et manettes de jeu.

Les ports série RS232 peuvent être configurés avec des valeurs en baud personnalisées (pour l’instant uniquement pour les adaptateurs série USB).

Interface kit

L’Interface Kit regroupe tout ce qui concerne l’affichage de fenêtres et de vues à l’écran et les interactions avec ces fenêtres.

  • Ajout de constructeur « move » et d’opérateur d’assignation pour BRegion et BShape pour améliorer les performances en évitant les copie d’objet immédiatement suivies de suppression.
  • Ajout d’un constructeur pour BRect avec deux arguments (largeur et hauteur) pour les rectangles alignés en haut à gauche ou dont la position n’a pas d’importance.
  • Remise en place d’un cas particulier dans BBitmap::SetBits pour la gestion du canal alpha afin d’avoir un comportement plus proche de celui de BeOS.
  • BColorControl réagit correctement et déclenche les évènements nécessaires lorsqu’on modifie sa couleur par glisser-déposer.

Media Kit

Correction d’une assertion vérifiant la mauvaise condition dans BTimeSource.

Réécriture de la classe BTimedEventQueue pour améliorer ses performances en évitant d’allouer de la mémoire dynamique.

Amélioration de l’affichage des « media controls » (sliders de contrôle de volume par exemple) en mode sombre.

libshared

La « libshared » contient plusieurs classes expérimentales, en cours de développement, mais déjà utilisées par plusieurs applications. Il s’agit d’une bibliothèque statique, ce qui permet de changer facilement son contenu sans casser l’ABI des applications existantes.

Ajout de la classe ColorPreview qui existait en plusieurs exemplaires dans le code de Haiku (préférences d’apparence et Terminal). Cette classe permet d’afficher une couleur dans un petit rectangle. Elle est utilisée à plusieurs endroits dans des contrôles de choix de couleur plus complexes, tels que des listes ou des menus.

Servers

Les servers sont des processus systèmes implémentant différentes fonctionnalités de Haiku. Le concept est similaire à celui des daemons dans UNIX, ou des services dans Windows NT et systemd.

app_server

L’app_server s’occupe de l’affichage des applications à l’écran.

Suppression de code inutilisé depuis longtemps permettant l’accélération matérielle d’opérations de dessin en 2D (blit, tracé de lignes, remplissage de rectangles…).

Sur les cartes graphiques PCI, ces opérations étaient souvent réalisées plus rapidement par le CPU qui tourne à une fréquence bien plus rapide que la carte. Sur les cartes AGP, l’accès en lecture à la mémoire vidéo par le CPU est très lent, et il était donc plus intéressant de faire ces opérations en RAM centrale avant d’envoyer un buffer prêt à afficher à la carte graphique. Enfin sur les cartes PCI express modernes, ces fonctions d’accélération ont disparu ou en tout cas n’ont pas du tout une interface compatible avec les besoins de Haiku. Il est donc temps de jeter ce code.

Modification de la façon dont les applications récupèrent la palette de couleurs en mode graphique 256 couleurs: elle utilise maintenant une mémoire partagée, et il n’est plus nécessaire que chaque application demandent au serveur graphique d’en obtenir une copie.

input_server

L’input_server se charge des entrées souris et clavier. Cela comprend les méthodes d’entrée de texte (par exemple pour le Japonais) ainsi que des filtres permettant de manipuler et d’intercepter ces évènements d’entrée avant leur distribution dans les applications.

Améliorations du filtre PadBlocker pour bloquer le touchpad quand le clavier est en cours d’utilisation sur les PC portables: gestion des répétitions de touches, blocage uniquement du touchpad et pas des autres périphériques de pointage.

net_server

Le net_server se charge de la configuration des interfaces réseau.

Arrêt du client d’autoconfiguration (DHCP par exemple) lors de la perte du lien sur un port Ethernet, pour ne pas essayer d’envoyer des paquets alors que le câble est débranché.

notification_server

notification_server se charge de l’affichage de panneaux de notification pour divers évènements tels que la connexion et déconnexion d’interfaces réseau, un niveau dangereusement bas de la batterie, la fin d’un téléchargement…

La fenêtre de notification a été retravaillée pour mieux s’adapter à la taille de police d’affichage choisie par l’utilisateur.

mail_daemon

mail_daemon permet d’envoyer et de recevoir des e-mails. Les messages sont stockés sous forme de fichiers avec des attributs étendus pour les métadonnées (sujet, expéditeur…). Plusieurs applications clientes permettent de rédiger ou de lire ces fichiers. Ainsi chaque application n’a pas besoin de réimplémenter les protocoles IMAP ou SMTP.

Amélioration de la fenêtre de logs pour la compatibilité avec le mode sombre.

runtime_loader

Le runtime_loader est l’outil qui permet de démarrer un exécutable. Il se charge de trouver toutes les bibliothèques partagées nécessaires et de les placer dans la mémoire.

Ajout du flag PF_EXECUTE qui rend exécutable uniquement les sections ELF qui le nécessitent (auparavant, toutes les sections qui n’étaient pas accessibles en écriture étaient exécutables). Cela est utilisé en particulier par clang, qui sépare une zone en lecture seule (pour les constantes) et une autre en lecture et exécution (pour le code). Avec gcc, les deux sont habituellement regroupées dans la même section.

Drivers

Périphériques de stockage

Correction de bugs dans la couche SCSI (utilisée également pour d’autres périphériques de stockage qui encapsulent des commandes SCSI). Des drapeaux d’état n’étaient pas remis à 0 au bon moment, ce qui causait des kernel panic avec le message « no such range! ».

Cela a été l’occasion de faire du ménage : suppression de champs inutilisés dans des structures de données, et suppression du module d’allocation mémoire locked_pool qui n’était utilisé que par la pile SCSI. À la place, utilisation des fonctions d’allocation mémoire standard du noyau, qui sont amplement suffisantes pour répondre aux besoins de ce module (waddlesplash).

Cartes son

Correction d’erreurs dans le code de gestion mémoire des pilotes es1370 et auvia. Ces drivers utilisaient deux copies d’un code d’allocation identique, mais avaient divergé l’un de l’autre. Ils ont été réunifiés mais cela a provoqué quelques régressions, avec des difficultés pour trouver des machines permettant de tester chacune des cartes son concernées. Haiku peut heureusement compter sur des utilisateurs « avancés » qui testent régulièrement les nightly builds pour détecter ce type de régression (korli).

Réseau

Correction d’une fuite mémoire lors de l’utilisation de sockets « raw » permettant d’envoyer et de recevoir directement des paquets ethernet (en contournant la couche IP).

Pilotes FreeBSD

Une grande partie des pilotes de carte réseau de Haiku sont en fait ceux de FreeBSD ou d’OpenBSD. Une couche de compatibilité permet de réutiliser ces pilotes avec très peu de changement dans leur code source. Ainsi, les évolutions et corrections peuvent être partagées avec l’un ou l’autre de ces systèmes. La collaboration avec les *BSD pour les pilotes réseau se passe de mieux en mieux : suite au développement d’une couche de compatibilité permettant d’utiliser les pilotes OpenBSD dans Haiku, les développeurs de FreeBSD étudient la possibilité de réutiliser également ces pilotes. De plus, les développeurs de Haiku et d’OpenBSD sont en contact pour coordonner les mises à jour et les tests.

Génération de statistiques plus fiables sur les paquets réseaux dans la couche de compatibilité FreeBSD et remontée des statistiques générées par les pilotes associés.

Synchronisation du pilote realtekwifi avec la version de FreeBSD et reconnaissance d’un identifiant de périphérique USB supplémentaire dans ce pilote.

Amélioration de la couche de compatibilité pour se comporter plus précisément comme FreeBSD, et suppression de patchs correspondants dans les pilotes qui sont devenus superflus.

Amélioration des performances de la couche de compatibilité: retrait de comparaisons de chaînes de caractères et d’allocations inutiles.

Pilotes spécifiques à Haiku

Amélioration du comportement du pilote USB RNDIS (partage de connexion sur USB de certains téléphones Android) lorsque le câble USB est déconnecté. Le pilote incluait du code pour tenter de restaurer la connexion existante si le même appareil est reconnecté, mais les périphériques RNDIS utilisent des adresses MAC aléatoires qui changent à chaque connexion, donc cela ne pouvait pas fonctionner. De plus, certains transferts USB n’étaient pas correctement annulés pour laisser la pile USB dans un état propre après la déconnexion du périphérique.

USB

Ajout d’une annulation de transferts de données en attente dans le pilote pour les périphériques de stockage USB, ce qui corrige un kernel panic lors de l’utilisation de lecteurs de disquettes USB. Arrêt immédiat des opérations (au lieu de ré-essayer pendant quelques secondes) si le périphérique indique « no media present » (CD ou disquette éjectée de son lecteur par exemple).

Ajout d’une vérification de pointeur NULL et de libération de mémoire manquantes dans la pile USB, ce qui corrige des fuites de mémoires (qui étaient là depuis longtemps) et une assertion qui se déclenchait (introduite plus récemment).

Le pilote de webcam UVC est mis à jour pour utiliser des constantes (identifiants de types de descripteurs…) partagées avec le reste du système au lieu de toutes les redéfinir une deuxième fois. L’affichage des descripteurs dans listusb est également complété pour décoder toutes les informations disponibles. Le pilote n’est toujours pas complètement fonctionnel: l’établissement des transferts au niveau USB fonctionne, mais pour l’instant le pilote ne parvient pas à décoder les données vidéo reçues correctement.

Le pilote HID sait reconnaître les « feature reports », qui permettent de configurer un périphérique. Par exemple, cela peut permettre de configurer un touchpad en mode multi-point (dans lequel le système doit effectuer lui-même le suivi de chaque doigt sur la surface tactile pour convertir cela en mouvements de pointeur de souris) ou en mode émulation de souris (où on ne peut utiliser qu’un doigt à la fois, mais avec un pilote beaucoup plus simple).

Le pilote pour les tablettes Wacom reconnaît la tablette CTH-470.

PS/2

Les ports PS/2 ont disparu de la plupart des machines ces dernières années, mais le protocole reste utilisé pour le clavier des ordinateurs portables, ainsi que pour certains touchpads. Malheureusement, le protocole est seulement émulé au niveau de l’« embedded controller » (le microprocesseur qui se charge de l’interfaçage de divers composants annexes). Le résultat est que l’implémentation du protocole et des registres d’interface peut s’éloigner considérablement des documents officiels.

Amélioration de la détection des contrôleurs PS/2 supportant le protocole « active multiplexing » permettant de connecter à la fois une souris et un touchpad. La procédure de détection officielle peut générer des faux positifs: certains contrôleurs répondent bien à cette commande, mais n’implémentent en fait pas du tout le protocole. Cela provoquait un long délai au démarrage alors que le pilote tente d’énumérer des périphériques de pointage qui n’existent pas. Une vérification supplémentaire après l’activation du mode multiplexé permet de détecter ce cas.

virtio_pci

virtio est un standard matériel pour les machines virtuelles. Plutôt que d’émuler un vrai matériel (carte réseau, carte graphique…), une machine virtuelle peut émuler un matériel qui n’a jamais été fabriqué, mais dont la programmation est beaucoup plus simple. Cela permet également des opérations inimaginables sur du matériel réel, comme la possibilité de changer la taille de la RAM en cours d’exécution pour mieux partager la mémoire de l’hôte entre différentes machines virtuelles.

Le pilote virtio_pci est à la racine du système virtio. Il détecte la « carte PCI » virtio et implémente les primitives de base d’envoi et de réception de messages entre l’hôte et la machine virtualisée (du côté virtualisé, pour le côté hôte, c’est le virtualisateur, par exemple QEMU, qui s’en charge).

Correction de plusieurs problèmes avec les numéros de files virtio qui rendaient les pilotes instables.

ACPI

ACPI est un cadriciel pour la gestion de l’énergie et l’accès au matériel. Le fabricant du matériel fournit (dans la ROM du BIOS) un ensemble de « tables » contenant une description du matériel disponible, ainsi que des méthodes compilées en bytecode pour piloter ce matériel. Le système d’exploitation doit fournir un interpréteur pour ce bytecode, puis réaliser les entrées-sorties vers le matériel demandé lors de l’exécution.

Haiku utilise actuellement ACPICA, une bibliothèque ACPI développée principalement par Intel.

Correction d’un problème d’accès à de la mémoire non cachée. Une modification faite pour les machines ARM a déclenché un problème sur les machines x86.

Sondes de température

Ajout d’un nouveau pilote amd_thermal, ajout de ce dernier ainsi que des pilotes pch_thermal et acpi_thermal dans l’image disque par défaut. Ces pilotes devraient permettre de récupérer la température du processeur sur la plupart des machines. Il reste maintenant à intégrer cela dans les outils en espace utilisateur pour faire un bon usage de ces informations.

Pilotes graphiques

Ajout de deux nouvelles générations de cartes graphiques dans le pilote intel_extreme.

Le pilote VESA est capable de patcher le BIOS de certaines cartes graphiques à la volée pour y injecter des modes graphiques supplémentaires (la spécification VESA permettant à l’OS uniquement de choisir un mode parmi une liste fournie par la carte graphique, liste souvent assez peu fournie). Ce mode est désormais activé par défaut sur les cartes graphiques où il a pu être testé avec succès.

Systèmes de fichiers

FAT

FAT est un système de fichier développé par Microsoft et qui remonte aux premiers jours de MS-DOS. Il est encore utilisé sur certaines clés USB et cartes SD, bien que exFAT tend à le remplacer petit à petit. Il est également utilisé pour les partitions systèmes EFI.

Le pilote de Haiku a été récemment réécrit à partir de celui de FreeBSD. L’amélioration de ce nouveau pilote se poursuit, avec ce mois-ci :

  • Les noms de volumes FAT sont convertis en minuscules comme le faisait l’ancien pilote FAT,
  • Le cache de blocs implémente maintenant un mécanisme de prefetch pour récupérer plusieurs blocs disque d’un coup, et le pilote FAT utilise cette nouvelle possibilité pour améliorer en particulier le temps de montage,
  • Correction de problèmes dans le cache de fichiers si deux applications accèdent au même fichier mais avec des noms différents par la casse (le système de fichier ignorant ces différences).

BFS

BFS est le système de fichier principal de BeOS et de Haiku. Il se distingue des autres systèmes de fichiers par une gestion poussée des attributs étendus, avec en particulier la possibilité de les indexer et d’effectuer des requêtes pour trouver les fichiers correspondants à certains critères.

Clarification de la description des options disponibles lors de l’initialisation d’un volume BFS.

Correction des fonctions d’entrées/sorties asynchrones pour référencer correctement les inodes, ce qui corrige un très ancien rapport de bug. Des corrections similaires ont été faites également dans les pilotes FAT et EXFAT.

Correction des requêtes sur l’attribut « dernière modification », et amélioration de la gestion du type « time » pour éviter les conversions inutiles (ce type d’attribut est historiquement stocké en 32 bits mais migré en 64 bits lorsque c’est possible pour éviter le bug de l’an 2038, aussi le code doit être capable de traiter ces 2 formats de stockage).

packagefs

Le système de fichier packagefs est au centre de la gestion des paquets logiciels dans Haiku. Les paquets ne sont pas extraits sur le disque, mais montés dans un système de fichier spécifique (qui implémente une version tout-en-un de ce qui pourrait être réalisé sous Linux avec squashfs et overlayfs).

Ce système de fichier se trouve donc sur le chemin critique en termes de performances, ce qui fait que même de petites optimisations peuvent déboucher sur de gros gains de performance.

Optimisation de la gestion de la mémoire: utilisation d’un allocateur dédié pour allouer et désallouer très rapidement de la mémoire de travail avec une durée de vie courte.

Ajout d’une vérification manquante sur la présence du dossier parent, qui pouvait déclencher un kernel panic.

NFS4

Le pilote NFS4 permet de monter des partages réseau NFS. Cependant, le pilote ne fonctionne pas toujours, et certains utilisateurs doivent se rabattre sur le pilote NFS v2 (ancienne version du protocole de moins en moins utilisée), ou encore sur des systèmes de fichiers FUSE comme SMB ou sshfs.

Le pilote NFS4 peut maintenant être compilé avec userlandfs (équivalent de FUSE pour Haiku) pour s’exécuter en espace utilisateur. Cela facilitera le déboguage.

ramfs et ram_disk

ram_disk est un périphérique de stockage qui stocke les données en RAM, il a une taille fixe et doit être formaté avec un système de fichiers avant de pouvoir être utilisé.
ramfs est un système de fichier stockant les données directement en RAM sans passer par un périphérique de stockage de type bloc. Sa taille est dynamique en fonction des fichiers qui sont stockés dedans.

Ces deux pilotes ont reçu divers nettoyages et corrections, suite à des problèmes mis en évidence par des assertions ajoutées précédemment dans le code.

Dans le ramfs, nettoyage de code dupliqué, réduction de la contention sur les verrous, amélioration de la fonction readdir pour retourner plusieurs entrées d’un coup au lieu de les égréner une par une.

Ajout de la gestion des fichiers « spéciaux » (FIFOs nommés, sockets UNIX) dans ramfs.

Autres

Refonte de l’algorithme de « scoring » des requêtes sur les systèmes de fichiers. Cet algorithme permet d’estimer quels sont les termes de la requête les moins coûteux à évaluer, afin de réduire rapidement le nombre de fichiers répondant aux critères, et d’effectuer les opérations complexes seulement sur un petit nombre de fichiers restants. Les requêtes s’exécutent ainsi encore plus rapidement (waddlesplash).

Réécriture du code pour identifier les partitions dans mount_server. Ce code permet de re-monter les mêmes partitions après un redémarrage de la machine, mais l’ancien algorithme pouvait trouver de faux positifs et monter des partitions supplémentaires (OscarL et waddlesplash).

Correction d’une option de debug pour intercepter les accès aux adresses non initialisées (0xcccccccc) ou déjà libérées (0xdeadbeef). Cela permet de détecter certains accès à des pointeurs invalides. Cette option ne fonctionnait correctement que sur les systèmes 32 bit, maintenant, l’adresse correspondante pour les machines 64 bit est également protégée.

libroot

La libroot est la librairie C de base de Haiku. Elle regroupe les fonctions parfois implémentées dans les libc, libm, libpthread, librt et libdl pour d’autres systèmes. Haiku choisit une approche tout-en-un, car il est excessivement rare qu’une application n’ait pas besoin de toutes ces bibliothèques.

Du fait de la grande diversité des services rendus par cette bibliothèque, il est difficile de présenter les changements de façon cohérente et organisée.

Correction de quelques cas particuliers dans le traitement des tableaux de descripteurs de fichiers pour select() et déplacement d’une partie des définitions de sys/select.h vers des en-têtes privés non exposés aux applications (waddlesplash).

Ajout d’une fonction manquante dans les « stubs » de la libroot, qui sont utilisés lors de la compilation de Haiku en mode « bootstrap » (sans aucune dépendance précompilée externe). Les stubs sont normalement générés à l’aide d’un script, mais celui-ci n’avait pas pris en compte une fonction nécessaire seulement sur les architectures x86.

Poursuite du travail d’unification des fonctions de manipulation des temps d’attentes pour toutes les fonctions de la libroot qui peuvent déclencher un timeout. Correction d’un cas où la fonction pthread_testcancel retournait NULL au lieu de la valeur attendue PTHREAD_CANCELED.

Optimisation de la fonction strcmp, remplacement d’autres fonctions avec de meilleures implémentations provenant de la bibliothèque C musl.

Compatibilité POSIX-2024

La spécification POSIX Issue 8 a été publiée et comporte de nombreux changements. Après la version 7, la façon de travailler est devenue plus ouverte, avec un outil de suivi de bugs permettant de proposer des améliorations. Cela conduit à la standardisation de nombreuses extensions qui sont communes entre les systèmes GNU et BSD, rendant plus facile d’écrire du code portable entre tous les systèmes compatibles POSIX.

  • Ajout de fonctions qui ouvrent des descripteurs de fichiers avec le drapeau O_CLOEXEC activé par défaut (dup2, pipe3)
  • Ajout de reallocarray (un mélange de calloc et realloc)
  • Ajout de memmem (recherche d’une suite d’octets dans une zone de mémoire)
  • Ajout de mkostemp
  • Ajout de posix_devctl et modifications de l’implémentation de ioctl
  • Ajout de pthread_getcpuclockid pour mesurer le temps CPU consommé par un thread
  • Ajout de la constante d’erreur ESOCKTNOSUPPORT bien qu’elle ne soit jamais utilisée (cela facilite le portage d’applications qui attendent l’existence de ce code d’erreur)
  • Correction d’une boucle infinie dans pipe2
  • Suppression des fonctions *randr48_r des en-têtes publics. Il s’agit d’une extension disponible uniquement dans la glibc, et qui ne devrait donc pas être disponible dans la libroot. Cependant, l’implémentation est conservée pour assurer la compatibilité d’ABI avec les applications existantes.

ioctl et posix_devctl

La fonction ioctl existe depuis le début de UNIX et permet de réaliser des opérations spéciales sur les descripteurs de fichiers (tout ce qui n’est pas une simple lecture ou écriture). En particulier, elle est beaucoup utilisée pour les pilotes de périphériques qui exposent une interface sous forme de fichiers dans /dev.

L’existence de cette fonction était demandée dans la spécification POSIX, mais son fonctionnement n’était pas documenté à l’exception de quelques cas particuliers. La documentation spécifie une fonction avec un nombre d’arguments variable : un numéro de descripteur de fichier, un identifiant de l’opération à effectuer, puis des paramètres qui dépendent de l’opération. On trouve des opérations avec aucun, un, ou deux paramètres.

Dans UNIX et la plupart de ses dérivés, la liste des opérations possibles est définie à l’avance, et le format des numéros identifiants permet de déterminer de façon prédictible quel est le nombre de paramètres attendus. Ce n’est pas le cas dans Haiku : les pilotes de périphériques ont le choix d’assigner n’importe quelle valeur à n’importe quelle opération, et la même valeur numérique peut donc avoir une signification différente selon le type de fichier.

L’opération ioctl est donc en réalité implémentée avec toujours 4 arguments pour Haiku : en plus des deux déjà mentionnés, il faut ajouter un pointeur vers une zone de mémoire, et un entier indiquant la taille de cette zone. Des acrobaties à base de macros permettent de remplir ces deux paramètres avec des valeurs par défaut lorsqu’ils ne sont pas nécessaires (au moins pour les programmes écrits en C ; en C++, ces deux paramètres sont simplement déclarés avec une valeur par défaut).

Heureusement, ces problèmes avec ioctl vont être résolus, puisque POSIX a introduit une nouvelle fonction en remplacement : posix_devctl. Celle-ci fonctionne comme l’implémentation de ioctl dans Haiku, mais les arguments doivent toujours être spécifiés explicitement. Cela va donc permettre de disposer d’une interface réellement portable pour ces opérations.

Kernel

Correction de la taille du tampon mémoire par défaut de la classe KPath qui permet au noyau de manipuler des chemins dans le système de fichiers (waddlesplash).

VFS

Le VFS (virtual filesystem) est l’interface entre les appels systèmes d’accès aux fichiers (open, read, write…) et les systèmes de fichiers proprement dit. En plus de ce travail d’interfaçage (par exemple : convertir un chemin de fichier absolu en chemin relatif à un point de montage), cette couche regroupe un ensemble de fonctionnalités qui n’ont pas besoin d’être réimplémentées par chaque système de fichier: vérification des permissions, mémoire cache pour limiter les accès au disque.

Si les systèmes de fichiers identifient chaque objet par un inode (en général lié à la position de l’objet sur le disque ou dans la partition de stockage), le VFS travaille lui avec des vnode qui existent uniquement en RAM et sont alloués dynamiquement pour les fichiers en cours d’utilisation.

D’autre part, les systèmes de fichiers peuvent se reposer sur un cache de blocs. Ce dernier se trouve plutôt à l’interface entre un système de fichier et le support de stockage correspondant, puisqu’il fonctionne au niveau des blocs de données stockées sur disque. Mais son intégration avec le VFS est nécessaire pour savoir quels sont les fichiers en cours d’utilisation et les opérations prévisibles sur chacun (par exemple, il est utile de pré-charger la suite d’un fichier lorsque un programme demande à en lire le début, car il est probable que ces informations vont bientôt être nécessaires).

Le VFS est donc un élément central en particulier pour obtenir de bonnes performances sur les accès aux fichiers, en minimisant les accès aux vrais systèmes de fichiers qui doivent maintenir beaucoup d’informations à jour sur les disques. Tout ce qui peut être traité en utilisant uniquement la RAM grâce à la mise en cache est beaucoup plus rapide.

Investigation et amélioration des performances de la commande git status qui prenait beaucoup plus de temps à s’exécuter que sur d’autres systèmes (waddlesplash):

  • Meilleure gestion des vnodes inutilisés à l’aide d’une liste chaînée 'inline' protégée par un spinlock, à la place d’un mutex peu performant dans ce code très fréquemment appelé.
  • Modification de la structure io_context pour utiliser un verrou en lecture-écriture (permettant plusieurs accès concurrents en lecture, mais un seul en modification).
  • Ajout d’un chemin rapide dans le cas le plus simple de la recherche de vnode.

Avec ces changements, les performances sont améliorées au moins lorsque les données nécessaires sont déjà disponibles dans le cache disque.

Nettoyage et corrections dans les fonctions d’entrées-sorties vectorisées et asynchrones do_iterative_fd_io et do_fd_io utilisées par les systèmes de fichiers: meilleure gestion des références et prise en compte de certains cas particuliers. Cela permet de simplifier un peu le code de pré-remplissage du cache de blocs (waddlesplash).

La prise en compte des drapeaux O_RDONLY|O_TRUNC lors de l’ouverture d’un fichier est maintenant faite directement dans le VFS, il n’est plus nécessaire de transmettre la requête au système de fichier. Cette combinaison de drapeaux est un comportement indéfini dans POSIX, et supprime le contenu du fichier dans Linux. Dans Haiku, elle remonte une erreur.

Correction du comportement de l’ouverture d’un symlink invalide (ne pointant pas sur un fichier) avec le flag O_CREAT.

Le parser de requêtes pouvait essayer de lire des données invalides (la taille de clé d’un index inexistant) dans certains cas particuliers.

Nettoyage de logs dans tous les systèmes de fichiers qui affichaient un message lors de chaque tentative d’identification. On avait donc un message de chaque système de fichier pour chaque partition. Maintenant, le cas le plus courant (le système de fichier ne reconnaît pas du tout la partition) ne déclenche plus de logs.

Correction d’une erreur dans userlandfs sur la fonction file_cache_read pour les tentatives d’accès après la fin d’un fichier (cas particulier nécessaire pour implémenter correctement mmap).

Correction d’une mauvaise gestion du errno dans le cache de blocs, qui pouvait aboutir à un kernel panic.

Diverses améliorations, nettoyages et corrections de fuites mémoire: dans la gestion des fichiers montés comme image disques, dans les entrées-sorties asynchrones, dans l’enregistreur d’évènements scheduling recorder.

Console et affichage

Unification du code d’affichage du splash screen (par le bootloader) et des icônes de la séquence de démarrage (par le kernel) pour éviter qu’ils prennent des décisions différentes sur le positionnement (par exemple si l’un est compilé pour afficher le logo de Haiku, et l’autre en version « dégriffée » sans ce logo qui est une marque déposée) (waddlesplash).

Initialisation de la console framebuffer beaucoup plus tôt dans le démarrage du noyau, ce qui permet d’afficher un message à l’écran en cas de kernel panic y compris dans les premières étapes du démarrage (par exemple, l’initialisation de la mémoire virtuelle). Auparavant, ces informations étaient disponibles uniquement dans le syslog (inaccessible si le système ne démarre pas) ou via un port série (en voie de disparition sur les machines modernes) (waddlesplash).

Réseau

Remontée des données annexes (ancillary data) en une seule fois lorsque c’est possible. Ces données sont utilisées en particulier dans les sockets de domaine AF_UNIX pour permettre d’échanger des descripteurs de fichiers entre processus. Ce regroupement de données n’est pas exigé par la spécification POSIX, mais c’est le comportement attendu par le code de communication interprocessus de Firefox et de Chromium (ils utilisent tous les deux le même code) (waddlesplash).

Gestion de la mémoire

Comme indiqué plus haut dans la dépêche, l’apparition du navigateur Iceweasel a mis en évidence de nombreux problèmes autour de la gestion de la mémoire. Cela a donc été l’objet d’un gros travail de stabilisation et d’amélioration.

  • Le cache d’objets du noyau pouvait parfois ignorer le paramètre indiquant la réserve minimum d’objets devant toujours être disponibles (waddlesplash)
  • Amélioration de l’implémentation de la famille de fonctions autour de mprotect, qui permettent une gestion fine et bas niveau de la mémoire. En particulier, plusieurs problèmes se posaient lors de l’utilisation de ces fonctions lors d’un appel à fork, les deux processus se retrouvant dans un état incohérent,
  • Suppression de logs présents dans les méthodes de défaut de page, qui sont peu appelées pour les applications classiques, mais exploitées volontairement par d’autres applications (machines virtuelles Java ou Javascript par exemple). Les logs étaient donc superflus dans ce cas (waddlesplash),
  • Optimisation de l’écriture par lot de plusieurs pages de mémoire vers le swap,
  • Meilleure gestion des permissions d’accès page par page,
  • Correction de plusieurs problèmes conduisant à un blocage ou fort ralentissement du système quand il n’y a plus assez de mémoire libre,
  • Amélioration de la stratégie d’allocation de la table des descripteurs de fichiers,
  • Regroupement de code dupliqué pour chaque plateforme qui était en fait générique.

Ce travail se poursuit avec un remplacement de l’allocateur mémoire actuel, qui est basé sur hoard2. Cette implémentation est assez ancienne et montre aujourd’hui ses limites. Des essais sont en cours avec l’implémentation de malloc d’OpenBSD, ainsi qu’avec mimalloc de Microsoft, pour déterminer lequel des deux sera utilisé. D’autres allocateurs ont été rejetés, car ils ne répondent pas au besoin de Haiku, en particulier la possibilité de fonctionner efficacement sur un système 32 bits ou l’espace d’adressage est une ressource limitée.

Autres

Sécurisation des permissions sur les zones mémoire partagées: une application ne peut pas ajouter des permissions en écriture aux zones mémoire d’une autre application. Une application qui n’est pas lancée par l’utilisateur root ne peut pas inspecter la mémoire d’une application lancée par l’utilisateur root. Ajout toutefois de cas particuliers pour permettre au Debugger de faire son travail (il a besoin d’accéder à la mémoire d’autres applications).

Ajout et amélioration de commandes dans le debugger noyau pour investiguer l’état de l’ordonnanceur d’entrées-sorties, qui se charge de programmer les accès disque dans un ordre le plus efficace possible (waddlesplash).

La fonction vfork n’appelle plus les fonctions pre-fork. Haiku n’implémente pas complètement vfork, mais peut se permettre des optimisations sur le travail qu’un duo fork + exec classique demanderait normalement.

La configuration de la randomization de l’espace mémoire (ASLR) est maintenant faite par la libroot et pas par le noyau. Ainsi une application peut utiliser une version différente de la libroot pour avoir une politique de randomization différente.

Optimisation de l’accès par un thread à sa propre structure Thread

Chargeur de démarrage

L’écran de démarrage s’affiche correctement sur les systèmes EFI utilisant un mode écran avec une profondeur de couleur 16 bits (korli).

Affichage de la taille des partitions démarrables dans le menu de démarrage, pour faciliter leur identification (waddlesplash).

Activation des warnings du compilateur sur les chaînes printf invalides.

Augmentation de la zone de mémoire utilisée pour la décompression de l’archive de démarrage lors du boot sur le réseau, l’archive était devenue trop grosse suite à l’ajout de nouveaux pilotes.

Refactorisation du code de gestion de la mémoire entre le bootloader et le runtime_loader, ajout de tests pour cette implémentation, et optimisation de l’utilisation mémoire du bootloader.

Amélioration du comportement si le device tree définit un port série sans spécifier de baudrate: le bootloader suppose que le baudrate est déjà configuré, et utilise le port sans essayer de le réinitialiser.

Outils de compilation

La compilation de Haiku est un processus relativement complexe: il faut utiliser deux compilateurs pour Haiku lui-même (un gcc récent plus une version plus ancienne pour assurer la compatibilité avec BeOS) ainsi que un compilateur pour le systême hôte de la compilation (qui peut être Linux, BSD, Mac OS ou Windows) pour générer des outils nécessaires à la compilation elle-même. L’outil retenu est Jam, une alternative à Make avec une meilleure gestion des règles génériques réutilisables.

  • Ajout de vérification pour éviter d’avoir un build partiellement configuré, avec des ConfigVars définies mais vides.
  • Retrait d’un warning incorrect dans l’outil de build jam si on spécifie à la fois un profil et une cible de compilation sur la ligne de commande.
  • Reconnaissance des processeurs hôtes ARM et RISC-V pour la compilation croisée, correction d’autres problèmes avec les architectures non-x86.
  • Ajout de dépendances manquantes dans les règles de compilation de packagefs.
  • Suppression de fichiers de licence fournis avec Haiku mais concernant du code qui avait été supprimé de Haiku auparavant.
  • Amélioration de la remontée d’erreur du script configure si un interpréteur Python n’a pas été trouvé.
  • Correction de messages d’avertissement de awk pour l’utilisation de fonctions qui n’existent plus dans le traitement des fichiers d’identifiants matériels USB et PCI.

Documentation

Documentation interne

Ajout de documentation sur les détails d’implémentation de ioctl et posix_devctl et les spécificités de Haiku pour la première (PulkoMandy).

Correction de fautes de frappe dans l’introduction au launch_daemon.

Remplacement de toutes les références à "OpenBeOS" par "Haiku".

Documentation d’API

Ajout de documentation pour les méthodes GetFontAndColor et SetFontAndColor de BTextView.

Ajout de documentation pour les classes BShelf et BGameSound.

Réorganisation de la liste des caractères de contrôles dans la documentation du clavier, ajout d’entrées manquantes dans cette liste et ajoute de commentaires indiquant à quelles combinaisons de touches ces caractères sont normalement associés.

Traductions de Haiku

La traduction du système dans différentes langues est un facteur important d’inclusivité et d’accessibilité (même si la communication avec l’équipe de développeurs pour le support n’est pas toujours simple).

Haiku est disponible dans 30 langues, la trentième étant le coréen, pour lequel il y a un nouveau responsable des traductions (le précédent avait cessé toute activité et laissé la traduction inachevée).

Haiku recherche des volontaires pour s’occuper des traductions en biélorusse, croate, bulgare, hindi, punjabi et slovène, pour lesquelles les précédents responsables de relectures n’ont plus le temps d’assurer le rôle. Ainsi bien sûr que de l’aide pour la traduction du système, du manuel d’utilisation, et des applications tierces, que ce soit pour ajouter de nouvelles langues ou pour renforcer les équipes s’occupant de langues existantes. Le point d’entrée est le portail d’internationalisation de Haiku.

La traduction du système Haiku s’effectue avec Pootle. L’outil n’est plus développé et des investigations sont en cours pour le remplacer par Weblate. La traduction du manuel d’utilisation s’effectue avec [un outil spécifiquement développé pour cela](https://github.com/haiku/userguide-translator. La traduction des applications s’effectue également avec un outil personnalisé nommé Polyglot.

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À partir d’avant-hierActualités libres

GIMP 3.0 RC2 est sorti

Note : cette dépêche est une traduction de l'annonce officielle de la sortie de GIMP 3.0 RC2 du 27 décembre 2024 (en anglais).

Après la première série de retours de la communauté, nous sommes heureux de partager la deuxième version candidate de GIMP 3.0 ! Les gens nous ont donné des commentaires très utiles sur la première version candidate et nous avons pu corriger de nombreux bugs.

C’est notre petit cadeau sous le sapin 🎄 pour vous tous ! (NdM: disons fourré dans la galette/le gâteau des rois désormais ?)

GIMP 3.0 RC2: écran de démarrage

Écran de démarrage de la nouvelle version candidate, par Sevenix (CC by-sa 4.0) - GIMP 3.0 RC2

Sommaire

Corrections de bugs importantes

Plusieurs correctifs ont été apportés depuis la version RC1. Nous souhaitons mettre en évidence les bugs les plus importants afin que les utilisateurs en soient informés et puissent effectuer des tests supplémentaires. Pour plus de détails sur les autres correctifs de bugs, veuillez consulter notre page NEWS sur GitLab.

Migration des paramètres de la 2.10

Lors des tests communautaires, nous avons découvert que les paramètres des utilisateurs de la 2.10 n’étaient pas migrés vers GIMP 3.0 en raison de certaines hypothèses incorrectes dans le code d’importation. Étant donné que la plupart des développeurs utilisent exclusivement GIMP 3.0 depuis un certain temps, nous n’avions pas remarqué ce problème. Le bug devrait maintenant être corrigé, nous demandons donc des rapports de bugs si des préférences 2.10 ne sont pas importées correctement dans RC2. Notez que si vous avez déjà utilisé 3.0 RC1, vous devrez d’abord supprimer ces configurations, sinon RC2 n’essaiera pas d’importer les préférences 2.10 (assurez-vous de sauvegarder vos paramètres bien sûr !).

Console Windows

Dans les versions de développement 2.99, les versions Windows lançaient automatiquement un affichage de console en plus de GIMP lui-même. C’est très utile pour les développeurs Windows pour voir les messages de débogage, mais la console n’était pas destinée à être affichée pendant les versions stables. Comme nous avons modifié notre processus de construction pour utiliser Meson au lieu d’Autotools, nous avons appris que nous devions apporter des modifications supplémentaires pour empêcher l’affichage de la console. Cela devrait être corrigé maintenant grâce à Jehan - si vous voyez toujours la console sous Windows, veuillez remplir un nouveau rapport de bogue !

Problèmes de polices d’interface utilisateur manquantes sur macOS

Il y a un problème de longue date où certains utilisateurs de macOS ne voyaient que des symboles « Unicode manquants » au lieu des textes d’interface dans GIMP (à la fois dans la version 2.10 et dans la version 3.0). Cela était dû à un bug dans Pango, la bibliothèque que nous utilisons pour les mises en page de texte. Ce problème a été résolu avec la récente version Pango 1.55.0, nous encourageons donc tous les empaqueteurs macOS tiers à mettre à jour vers cette version lorsqu’ils construisent GIMP pour le distribuer.

GIMP 3.0.0 RC2 : le package officiel de macOS contient désormais Pango sans polices cassées

Si vous aviez ce problème de polices cassées sur macOS (à gauche), il est désormais résolu (à droite) - captures d’écran de rapporteurs de bug - GIMP 3.0.0 RC2

Intégration de darktable

Après la sortie de la version 3.0 RC1, nous avons reçu des rapports de certains utilisateurs indiquant qu’ils ne pouvaient toujours pas importer et exporter d’images entre GIMP et darktable. Nous avons travaillé avec les développeurs de darktable pour éliminer les bugs restants, de sorte que l’intégration entre darktable 5.0.0 et GIMP 3.0 RC2 devrait désormais fonctionner pour tout le monde. Cependant, veuillez déposer un nouveau rapport de bogue si vous continuez à rencontrer des problèmes pour connecter les deux !

Améliorations

Bien que l’objectif principal du développement de la version 3.0 RC2 ait été la correction de bugs et le peaufinage, certaines nouvelles fonctionnalités ont également été implémentées.

API de filtre GEGL

De nombreux anciens wrappers d’API pour les opérations GEGL ont été supprimés dans la version RC1. Bien que cela ait réduit la dette technique, cela a également causé des problèmes à de nombreux développeurs de greffons et de scripts tiers qui souhaitaient porter leurs greffons vers la version 3.0. Alors que notre plan initial était d’implémenter la nouvelle API publique de filtre après la sortie de la version 3.0, les commentaires de la communauté nous ont convaincu de l’ajouter pour la version 3.0 RC2.

Applying filters through libgimp 3.0.0 API (Script-fu et al.) - GIMP 3.0.0 RC2

Application de filtres via l’API libgimp 3.0.0 (Script-fu et al.) - GIMP 3.0.0 RC2

Le travail de Jehan permet aux développeurs d’appliquer des effets de filtre soit immédiatement, soit de manière non destructrice. Vous pouvez voir des exemples de la manière de procéder en C, Python et Script-Fu dans la requête de fusion, ou en recherchant gimp-drawable-filter dans le navigateur de procédures de GIMP. Nous avons également commencé à utiliser l’API de filtre dans nos scripts Python pour créer automatiquement des effets d’arrière-plan flou pour le programme d’installation Windows, et avec cette même API en C, Alx Sa a ajouté la prise en charge de l’importation de l’ancien style de calque Color Overlay de Photoshop.

Nous sommes preneurs des retours et des rapports de bugs d’auteurs de greffons et de scripts qui utilisent la nouvelle API de filtrage dans leur travail ! Nous avons également prévu d’autres mises à jour pour GIMP 3.0.

Espaces de fusion de calques et composition dans les fichiers XCF

Les discussions entre les experts en science des couleurs Elle Stone et Øyvind Kolås ont révélé un autre domaine nécessitant des améliorations dans le cadre de notre projet Color Space Invasion. Plus précisément, les images avec des profils de couleurs qui ont des courbes de reproduction des tons non perceptives peuvent ne pas être rendues correctement lorsqu’elles sont définies sur certains modes de calque.

Øyvind a implémenté une correction pour ce problème en ajoutant un espace perceptuel approprié par défaut à des modes de calque spécifiques. Bien que nous pensions que cette amélioration ne devrait pas avoir d’impact sur les fichiers XCF plus anciens, n’hésitez pas à rapporter tous problèmes de compatibilité avec la version 3.0 RC2 !

Paquets

AppImage

Grâce aux efforts continus de Bruno Lopes et avec l’aide de Samueru et de la communauté AppImage, notre AppImage expérimentale fonctionne désormais sur la plupart des distributions Linux. Nous souhaitons encourager davantage de tests, dans l’espoir de pouvoir la proposer comme une autre version Linux en plus de notre Flatpak. Vous pouvez consulter les instructions pour installer les paquets expérimentaux AppImage sur notre page de téléchargement des versions de développement.

Flatpak

Notre flatpak journalier a maintenant un App-ID dédié org.gimp.GIMP.Nightly. Cela signifie principalement qu’il peut être installé côte à côte avec le flatpak stable tandis que les deux sont visibles dans vos menus (plus besoin de sélectionner quelle version doit être affichée avec flatpak make-current).

Mais cela signifie également que tous ceux qui avaient le flatpak journalier jusqu’à présent ne verront pas de mise à jour arriver de sitôt. Afin de continuer à utiliser le flatpak journalier, désinstallez celui existant et installez le nouveau avec ces commandes :

flatpak uninstall org.gimp.GIMP//master
flatpak install https://nightly.gnome.org/repo/appstream/org.gimp.GIMP.Nightly.flatpakref

⚠️ Rappel : le flatpak journalier contient le code de développement actuel tel qu’il se présente dans le dépôt source. Parfois, il peut même être très cassé ou rendre vos fichiers de projet invalides. Nous ne le recommandons pas pour la production ! Utilisez cette version pour nous aider à déboguer en signalant les problèmes ou si vous aimez vraiment les risques pour tester les dernières fonctionnalités.

Améliorations du greffon BMP

Le nouveau contributeur Rupert Weber a été très occupé depuis la dernière mise à jour avec de nouvelles mises à jour de notre greffon BMP. Quelques points de son travail à mettre en avant :

  • Les fichiers BMP sont désormais importés sans perte dans leur précision d’origine, plutôt que d’être convertis en précision entière de 8 bits.
  • Le greffon prend désormais en charge le chargement de fichiers BMP avec compression RLE24 et Huffman.
  • Nous chargeons désormais les fichiers BMP par morceaux plutôt que d’essayer de charger l’image entière en une seule fois. Des travaux connexes nous permettent également de charger des fichiers BMP beaucoup plus volumineux.
  • Rupert a également effectué beaucoup de nettoyage et de maintenance du code, afin de rendre le greffon plus facile à maintenir à l’avenir.

Mises à jour diverses

  • Jehan a apporté quelques améliorations d’usage de la console Python. Vous pouvez désormais utiliser les raccourcis Ctrl+R et Ctrl+S pour parcourir votre historique de commandes, et Page précédente et Page suivante vous permettent désormais de faire défiler l’historique en plus des touches fléchées Haut et Bas.

History search in Python Console - GIMP 3.0.0 RC2
Recherche dans l’historique de commande (console Python) - GIMP 3.0.0 RC2

  • Alx Sa a implémenté le chargement des fichiers CMJN PAM dans le greffon PNM.

  • Sous Windows, nous avons également ajouté la possibilité d’ouvrir des images via des raccourcis Windows (fichiers .lnk) directement depuis la boîte de dialogue de sélection de fichiers. Ce travail est également réalisé par Alx Sa.

  • D’autres modifications et améliorations ont été apportées au thème. En particulier, le style du « curseur compact » a été considérablement amélioré après les commentaires et le travail de Denis Rangelov. Denis a également créé de nouvelles icônes pour la boîte de dialogue de navigation ancrable, remplaçant les doublons par des symboles distincts. Anders Jonsson a également révisé le thème et supprimé certaines solutions de contournement qui étaient nécessaires dans GIMP 2.10, mais qui ne sont plus nécessaires avec nos nouveaux thèmes 3.0.

  • Idriss Fekir a apporté des améliorations à notre code de chargement de polices XCF, pour améliorer la compatibilité lors de l’importation d’anciens fichiers XCF.

Aperçu des changements depuis la version 2.10

Pour ceux qui n’ont pas suivi de près le développement de GIMP, cet article ne couvre que les changements progressifs depuis la dernière version. Ils ne répertorient pas tous les changements ou améliorations apportés à GIMP 3.0 - ce serait un article très long !

Bien que nous aurons des notes de version complètes pour la version finale 3.0, nous avons pensé qu’il serait utile de résumer quelques-uns des changements majeurs apportés au cours du processus de développement de la version 2.99 :

  • Le travail initial de portage de GIMP vers GTK3 a eu lieu dans 2.99.2. Cette version a également introduit la sélection multi-calque, ainsi que des modifications initiales de l’API et des améliorations de la gestion de l’espace colorimétrique.
  • D’autres mises à jour de l’API ont été effectuées dans 2.99.4, notamment la possibilité de générer automatiquement des interfaces utilisateur de greffon en fonction des entrées de l’utilisateur. Diverses améliorations de convivialité ont également été apportées, ainsi que l’introduction de l’outil expérimental Paint Select.
  • 2.99.6 a apporté davantage de mises à jour de l’API et de travaux internes. D’autres fonctionnalités destinées à l’utilisateur incluent la possibilité de placer des guides en dehors du canevas, une meilleure prise en charge du pavé tactile et une meilleure prise en charge des différentes métadonnées de couleur PNG.
  • Le pipeline de développement a été considérablement amélioré dans 2.99.8, permettant des temps de construction et une automatisation plus rapides. La prise en charge de nouveaux formats de fichiers tels que PSB et JPEGXL a été ajoutée dans cette version, ainsi que la prise en charge des pilotes Windows Ink de tablette graphique.
  • 2.99.10 a introduit des « ensembles de calques », remplaçant l’ancien concept de calques liés. La dynamique de peinture a été rationalisée dans cette version, ainsi que la première version de la boîte de dialogue de bienvenue.
  • La prise en charge de la liaison anticipée CMJN a été implémentée dans 2.99.12. Les thèmes de l’interface graphique CSS ont également fait l’objet d’une refonte majeure dans cette version, ainsi que davantage de prise en charge de formats de fichiers et d’améliorations majeures de Script-Fu.
  • 2.99.14 a vu l’introduction de contours non destructifs pour l’outil de texte. L’outil d’alignement a également été révisé, la mise à l’échelle des thèmes et des icônes a été améliorée et les sélections flottantes ont été largement remplacées dans le flux de travail.
  • Le portage GTK3 a finalement été achevé dans 2.99.16. La fenêtre contextuelle de recherche / a été mise à jour pour afficher le chemin du menu pour toutes les entrées, ainsi que pour permettre de chercher parmi les filtres.
  • Les filtres non destructifs ont été introduits pour la première fois dans 2.99.18. Des améliorations majeures de la gestion des couleurs ont également été apportées, et de nouvelles options d’extension automatique des limites de calque et d’accrochage ont également été implémentées.

GEGL

Tout comme pour GIMP, la version 0.4.52 de GEGL a été corrigée. Øyvind Kolås a corrigé certaines étiquettes génériques « Entrée auxiliaire » pour qu’elles soient plus significatives. Elles seront également visibles dans les filtres de GIMP. Il a également amélioré la précision du traitement des couleurs de certains filtres. Thomas Manni, contributeur de longue date, a également corrigé les plantages lorsque certains filtres étaient exécutés sur de très petits calques.

Statistiques de sortie

Depuis GIMP 3.0 RC1, dans le dépôt principal de GIMP :

  • 73 rapports ont été fermés comme CORRIGÉS.
  • 71 demandes de fusion ont été acceptées.
  • 277 commits ont été poussés.
  • 18 traductions ont été mises à jour : bulgare, catalan, chinois (Chine), chinois (Taïwan), danois, finnois, géorgien, islandais, italien, letton, lituanien, norvégien nynorsk, persan, portugais, russe, slovène, suédois, ukrainien.

35 personnes ont contribué à des modifications ou des correctifs à la base de code de GIMP 3.0.0 RC2 (l’ordre est déterminé par le nombre de commits ; certaines personnes sont dans plusieurs groupes) :

  • 12 développeurs pour le code principal : Jehan, Alx Sa, Michael Schumacher, Anders Jonsson, Lloyd Konneker, Øyvind Kolås, Idriss Fekir, Andre Klapper, Jacob Boerema, Michael Natterer, Rupert Weber, Thomas Manni.
  • 11 développeurs de plug-ins ou modules : Jehan, Lloyd Konneker, Alx Sa, Rupert Weber, Daniel Novomeský, Jacob Boerema, Aki, Bruno, Ryan Sims, Simon Munton.
  • 19 traducteurs : Alan Mortensen, Cheng-Chia Tseng, Kolbjørn Stuestøl, Rūdolfs Mazurs, Jiri Grönroos, Sveinn í Felli, Alexander Shopov, Aurimas Černius, Marco Ciampa, Danial Behzadi, Hugo Carvalho, Jordi Mas, Anders Jonsson, Ekaterine Papava, Julia Dronova, Luming Zh, Martin, Michael Schumacher, Youri Chornoivan.
  • 2 concepteurs de thèmes : Alx Sa, Anders Jonnson.
  • 2 contributeurs à la documentation : Jehan, Bruno.
  • 5 contributeurs pour la compilation, l’empaquetage ou l’intégration continue : Bruno, Jehan, Lloyd Konneker, Alx Sa, Jacob Boerema, Rupert Weber.

Contributions sur d’autres dépôts du GIMPverse (l’ordre est déterminé par le nombre de commits) :

  • GEGL 0.4.52 est composé de 31 commits de 16 contributeurs : Øyvind Kolås, Sam L, Thomas Manni, lillolollo, Alan Mortensen, Anders Jonsson, Ekaterine Papava, Hugo Carvalho, Jordi Mas, Juliano de Souza Camargo, Kolbjørn Stuestøl, Lukas Oberhuber, Luming Zh, Marco Ciampa, Martin, Yuri Chornoivan.
  • ctx a enregistré 48 commits depuis la sortie de la RC1 par 1 contributeur : Øyvind Kolås.
  • gimp-data a enregistré 6 commits de 5 contributeurs : Anders Jonsson, Jehan, Sevenix, Alx Sa et Denis Rangelov.
  • gimp-test-images (nouveau référentiel pour les tests de prise en charge des images) a enregistré 2 commits de 1 contributeur : Rupert.
  • La version gimp-macos-build (scripts d’empaquetage pour macOS) a reçu 5 commits de 1 contributeur : Lukas Oberhuber.
  • La version flatpak a reçu 4 commits de 2 contributeurs : Bruno Lopes, Jehan.
  • Notre site Web principal a reçu 29 commits de 3 contributeurs : Jehan, Alx Sa, Andrea Veri.
  • Notre site Web de développement a reçu 16 commits de 2 contributeurs : Jehan, Bruno Lopes.
  • Notre documentation pour GIMP 3.0 a reçu 157 commits de 10 contributeurs : Andre Klapper, Kolbjørn Stuestøl, Jacob Boerema, Alan Mortensen, Anders Jonsson, Marco Ciampa, Jordi Mas, Yuri Chornoivan, Alx Sa, Jiri Grönroos.

N’oublions pas de remercier toutes les personnes qui nous aident à trier dans Gitlab, à signaler les bugs et à discuter des améliorations possibles avec nous. Notre communauté est également profondément reconnaissante envers les guerriers d’Internet qui gèrent nos différents canaux de discussion ou comptes de réseaux sociaux tels que Ville Pätsi, Liam Quin, Michael Schumacher et Sevenix !

Remarque : compte tenu du nombre de parties dans GIMP et de la façon dont nous obtenons des statistiques via les scripts git, des erreurs peuvent se glisser dans ces statistiques. N’hésitez pas à nous dire si nous avons oublié ou mal classé certains contributeurs ou contributions.

Autour de GIMP

Miroirs de téléchargement

GNOME a abandonné l’utilisation de miroirs lors de sa dernière mise à jour d’infrastructure. Comme nos miroirs de téléchargement sont hébergés par eux, on nous a demandé si nous voulions également faire la même chose. En tant que projet communautaire, nous apprécions tous ceux qui contribuent un miroir pour rendre GIMP plus accessible dans leur région. Par conséquent, nous avons décidé de continuer à utiliser des miroirs pour distribuer GIMP.

Si vous souhaiter contribuer à un miroir pour votre région, voici la nouvelle procédure :

Comment devenir un miroir officiel (mise à jour de la procédure)

  1. Créez une demande de miroir sur le tracker gimp-web
  2. Dites-nous pourquoi vous souhaitez créer un miroir de GIMP, pour quels autres logiciels libres vous en contribuez déjà un, quelle est votre configuration, l’emplacement du serveur…
  3. Parlez-nous de vous : êtes-vous une organisation ou un particulier ? Donnez-nous le nom et l’URL spécifiques à afficher dans la liste des sponsors de miroir.
  4. Une fois que nous aurons terminé de vérifier votre organisation, les identifiants rsync seront échangés de manière sécurisée, vous permettant de synchroniser votre miroir avec le serveur source
  5. Il n’y a rien de particulier à faire pour apparaître sur la page des sponsors qui sera mise à jour régulièrement via des scripts. Pourtant, cela peut prendre quelques jours, voire quelques semaines parfois. Ne vous inquiétez donc pas si le nom de votre organisation n’apparaît pas immédiatement !

🛈 Nous vérifions automatiquement à intervalles aléatoires que les miroirs sont mis à jour suffisamment rapidement et que les données correspondent pour des raisons de sécurité évidentes.

Changements dans les miroirs

De plus, depuis la publication de la nouvelle 3.0RC1, un nouveau miroir a été ajouté :

  • Sahil Dhiman, Mumbai, Inde

Les miroirs sont importants, car ils aident le projet en répartissant la charge des dizaines de milliers de téléchargements quotidiens. De plus, en ayant des miroirs répartis dans le monde entier, nous garantissons que tout le monde peut avoir un accès rapide au téléchargement de GIMP.

Financer des exécuteurs ("runner") GitLab

Le dépôt de code de GIMP est également hébergé sur la plateforme GitLab de GNOME. Andrea Veri a demandé si nous pouvions financer un exécuteur [NDA: un "runner" est une sorte de serveur dédié à la compilation ou à l’intégration continue de manière générale] sur la plateforme, ce qui permet à tout projet sur la plateforme de tester la construction de son logiciel avant, pendant et après les modifications de code. Après un vote du comité de GIMP, nous avons accepté et sommes désormais les sponsors d’un exécuteur CI/CD x86 !

Télécharger GIMP 3.0 RC2

Vous trouverez toutes nos versions officielles sur le site officiel de GIMP (gimp.org) :

  • Paquets Linux flatpaks pour x86 et ARM (64 bits)
  • Installateur Windows universel pour x86 (32 et 64 bits) et pour ARM (64 bits)
  • Paquet MSIX (aperçu GIMP) pour x86 et ARM (64 bits)
  • Paquets macOS DMG pour le matériel Intel
  • Paquets macOS DMG pour le matériel Apple Silicon

D’autres paquets réalisés par des tiers devraient évidemment suivre (paquets de distributions Linux ou *BSD, etc.).

🛈 Notes:

  • Les 2 paquets DMG macOS seront probablement en retard, car nous attendons la validation de la mise à jour Apple par la Fondation GNOME avant de pouvoir signer nos paquets.
  • Le paquet MSIX prend généralement quelques jours ouvrables de validation par Microsoft. (le paquet MSIX est disponible)

Et ensuite ?

Grâce au grand nombre de retours que nous avons reçus pour notre premier candidat à la version finale, nous sommes en mesure de vous présenter cette deuxième version qui en est d’autant plus robuste. Comme vous l’avez vu, quelques surprises supplémentaires 🎁 sont arrivées avec les corrections de bugs, notamment la nouvelle API de filtre, qui a déclenché la prise en charge de l’importation de l’ancien effet Color Overlay de PSD, des modes de fusion et de composition améliorés, et plus encore. Nous avons pensé que cela valait la peine de rompre le gel des fonctionnalités pour ces changements et que cela fera toute la différence !

Avec cette deuxième version candidate, nous sommes plus proches que jamais de la version 3.0.0 de GIMP. Comme d’habitude, nous attendons avec impatience les nouveaux rapports de problèmes de la communauté qui nous permettront de finaliser la version 3.0.0 ! 🤗

N’oubliez pas que vous pouvez faire un don et financer personnellement les développeurs de GIMP, afin de donner en retour et d’accélérer le développement de GIMP. L’engagement de la communauté aide le projet à se renforcer ! 💪🥳

🎅🎄🎉 Et bien sûr, toute l’équipe vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année (MAJ de Jehan) nos meilleurs vœux pour la nouvelle année ! 🥳🥂🎆

Commentaires : voir le flux Atom ouvrir dans le navigateur

Haiku a 23 ans et un quart

La dernière dépêche annuelle sur les nouveautés dans Haiku a dépassé la longueur maximale tolérée par Linuxfr (et été finalement découpée en plusieurs parties publiées séparément). Aussi, les nouveautés sur Haiku seront désormais publiées trimestriellement, pour faire face à l’augmentation d’activité dans le projet.

Sommaire

Ce rapport est basé sur les rapports mensuels d’activité d’août, septembre et octobre publiés sur le site de Haiku. Il couvre les changements de code survenus entre hrev57901 et hrev58291 de Haiku.

Certains des changements mentionnés dans ce rapport font partie des derniers développements du mois d'août, et étaient déjà présents dans la version R1 bêta 5 qui a été publiée début septembre 2024.

Les corrections de bugs sont appliquées sur la branche bêta 5 si elle est concernée, mais les nouveaux développements sont mis dans la branche principale et seront disponibles uniquement dans les « nighlty builds » (constructions journalières) puis dans la prochaine version, qui sera probablement étiquetée R1 bêta 6.

La version R1 est très attendue, mais la feuille de route comporte toujours environ 600 bugs et demandes d’amélioration. Jusqu’à ce qu’ils soient tous traités (corrigés, devenus obsolètes ou déplacés vers une version plus tardive), Haiku continue de publier des versions bêta.

Applications

Amélioration et corrections de textes de messages dans diverses applications (humdinger).

L’application Switcher — permettant de naviguer rapidement entre les différentes fenêtres et applications à l’aide d’un menu qui apparaît lorsque la souris se trouve sur les bords de l’écran — peut à nouveau être compilée. Cette application n’est pas terminée et non intégrée dans Haiku par défaut pour l’instant (nephele).

Dans les préférences de disposition clavier, des icônes avaient disparu de certains menus suite à un problème dans une modification précédente. Ces icônes sont maintenant de retour (jscipione).

Les réglages de polices de caractères de WebPositive peuvent faire des retours à la ligne dans le texte d’exemple utilisé pour visualiser la police choisie (correction récupérée depuis la fenêtre de réglage des polices du système, qui utilise une variante du même code). (nipos).

Le raccourci clavier « muet » permet d’alterner entre l’activation et la désactivation du son, au lieu de toujours passer en mode muet (korli).

Plusieurs applications pouvaient ouvrir leurs fenêtres en dehors de l’écran si leur dernière position enregistrée n’était pas bonne (après un changement de résolution d’écran par exemple). L’appel de la fonction MoveOnScreen() après la création d’une fenêtre permet de régler ce problème (korli, pinaraf, waddlesplash).

Icon-O-Matic ouvre ses dialogues de sélection de fichiers dans le dossier où se trouve l’icône en cours d’édition (nipos).

Il est possible de sélectionner une famille de polices directement dans FontDemo (nipos).

Améliorations du mode sombre

Modifications faites par nipos et nephele.

Depuis la version bêta 5 de Haiku, il est beaucoup plus simple de configurer un thème de couleurs dans Haiku (avec seulement 3 couleurs à sélectionner, les autres étant calculées automatiquement).

Cependant, toutes les applications et contrôles graphiques ne se comportent pas forcément très bien, en particulier si on choisit une couleur de fond de fenêtres sombre. Ce trimestre, on trouve donc des améliorations sur ColumnListView (contrôle permettant l’affichage de données en listes, en arbre et en colonnes), et dans les applications Debugger, Mail (en particulier les marqueurs de portions de message citées), WebPositive, ResEdit, FontDemo, Cortex, Sudoku et Tracker (les fenêtres de configuration des permissions de fichiers et de statut de copie de fichiers), ainsi que dans les préférences de disposition clavier (couleur des touches de clavier affichées), et de configuration des écrans et des écrans de veille. Ces applications utilisaient encore quelques couleurs codées « en dur » qui ne s’adaptaient pas automatiquement au thème choisi.

En outre, les formules de calcul utilisées pour générer le thème de couleurs ont été améliorées pour donner de meilleurs résultats dans le cas de couleurs sombres, assurant de conserver un bon contraste entre tous les éléments graphiques et une meilleure cohérence des couleurs.

AboutSystem

L’application AboutSystem donne quelques informations sur la machine (RAM, CPU), et surtout affiche les noms des développeurs et les messages de copyright et clauses de licences obligatoires de logiciels libres qui sont embarqués dans Haiku.

Correction d’un crash à cause d’une information de copyright mal enregistrée (madmax).

Mise à jour des crédits à l’occasion de la version Beta 5 : ajout des nouveaux membres de l’équipe, et passage dans la catégorie « anciens développeurs » de certaines personnes qui ne participent plus pour l’instant. (waddlesplash).

Débogueur

Haiku est fourni avec un débogueur graphique permettant d’investiguer facilement les problèmes dans les applications.

Waddlesplash a amélioré le désassembleur pour mieux décoder les adresses mémoire calculées à partir de la valeur d’un registre CPU. La correction a été remontée dans la bibliothèque tierce Zydis, utilisée pour le désassemblage.

Il a également modifié le code du Debugger pour ne pas essayer de télécharger des informations de debug lorsque l’outil est lancé en mode non-interactif (dans le cas d’une test suite automatisée par exemple). Plusieurs autres problèmes qui pouvaient causer un plantage du debugger ou un blocage dans un état invalide (avec l’application qui ne s’arrête jamais) ont été également traités.

DriveSetup

L’outil DriveSetup permet de modifier la table de partitions et de formater les partitions avec différents systèmes de fichiers.

Pour les partitions de type « Intel » (MBR), lorsqu’on crée une première partition, par défaut elle est marquée automatiquement comme partition active. Auparavant il fallait cocher une case pour cela, et de nombreux utilisateurs oubliaient de le faire, ce qui pouvait rendre le système impossible à démarrer (korli).

Dans certains messages, le nom des partitions n’était pas mis entre guillemets, ce qui pouvait prêter à confusion avec des noms de partitions choisis maladroitement (ou judicieusement, selon de quel point de vue on se place). Maintenant le nom de la partition est clairement identifiable dans le message (humdinger).

HaikuDepot

HaikuDepot est le frontal graphique du gestionnaire de paquets de Haiku. L’application est maintenue par apl et se compose d’une interface graphique native développée en C++ et d’un webservice développé en Java qui permet de stocker des métadonnées supplémentaires sur les paquets : captures d’écrans, notes et revues des utilisateurs, liste des paquets à mettre en avant.

  • Refactoring du « language model », de la gestion des chemins, de la récupération des données des paquets, de l’affichage des auteurs de paquets, de la gestion des notes données par les utilisateurs. (apl)
  • Fenêtre des conditions d’utilisation: correction de la couleur du texte, correction d’un crash si on clique dans la fenêtre avant que le texte soit chargé. (apl et jscipione)
  • Le bouton « Ouvrir » permettant de lancer une application installée ne fonctionnait pas toujours (apl).
  • Amélioration de la sélection d’un icône par défaut pour les paquets qui n’ont pas d’icône inclus (apl).

La liste de paquets mis en avant a été revue, un nouveau mainteneur (Michel) se charge de la tenir à jour avec des règles mieux définies : une sélection d’applications populaires (sur suggestion de participants aux forums de discussion) ainsi que des applications mises à jour récemment. Si vous utilisez Haiku, n’hésitez pas à passer un peu de temps à évaluer et noter les applications, peu de personnes le font et il est difficile d’exploiter les données de façon pertinente si beaucoup d’applications n’ont reçu qu’un seul vote.

Horloge

L’application horloge permet d’afficher l’heure (sans surprise). Elle propose diverses apparences de cadrans, peut être redimensionnée, et incrustée dans le bureau sous forme d’un replicant.

Un bug dans l’application conduisait à afficher une heure aléatoire (non initialisée) pendant quelques centièmes de secondes au démarrage avant de commencer à afficher l’heure courante (OscarL)

Les aiguilles de l’horloge étaient décalées de quelques pixels et ne pointaient pas précisément là ou elles devraient (dovsienko).

Tracker

Tracker est le gestionnaire de fichiers de Haiku. Il affiche le bureau et toutes les fenêtres de navigation et de recherche de fichiers. Il se distingue par son utilisation de la navigation dite « spatiale », où chaque dossier s’ouvre dans une fenêtre séparée dont la taille et la position à l’écran sont mémorisées.

jscipione continue son travail d’amélioration du Tracker (cela comporte de nombreux changements qui sont encore en gestation). Ce trimestre, les changements intégrés permettent :

  • la désactivation d’entrées du menu « Nouveau » lorsque les opérations ne sont pas disponibles,
  • la mise à jour dynamique de certains menus en fonction des opérations disponibles,
  • la préservation de la sélection après une opération de copie où de déplacement (avec quelques problèmes d’affichage corrigés au passage),
  • des corrections de bug sur le choix de couleurs utilisées dans la fenêtre « Ouvrir avec »,
  • la possibilité de créer un lien symbolique lorsqu’on fait un drag and drop depuis un dossier virtuel,
  • utilisation de la police de caractères « menu » de façon cohérente dans tous les menus.

Il a également travaillé sur des tâches de fond, sans changements visibles pour l’instant. Le code du Tracker provient de BeOS et est un peu vieillissant. Il est souvent nécessaire de faire beaucoup de nettoyage avant de pouvoir développer de nouvelles fonctionnalités sans casser autre chose. Cette fois-ci, on trouve entre autres une refonte de la gestion des raccourcis claviers, la fermeture automatique des fenêtres en double lors du passage en mode « navigation spatiale », et divers crashs liés à la gestion des menus popup.

humdinger a également travaillé sur le Tracker pour améliorer certains messages concernant la copie et la création de fichiers, pour les rendre plus faciles à traduire.

humdinger a également travaillé sur l’organisation du menu « templates » (affiché quand on fait un clic droit -> nouveau… et permettant de créer différents types de fichiers à partir de fichiers de référence). Ce menu peut maintenant être organisé en plusieurs sous-menus à l’aide d’une nouvelle option « New template folder », pour les personnes qui utilisent cette fonctionnalité avec de nombreux fichiers de référence au point d’avoir besoin de les organiser.

La fenêtre de requêtes (recherche de fichiers en fonction de leurs attributs étendus indexés dans le système de fichiers) permet maintenant d’afficher en temps réel les résultats lorsqu’on édite une requête. En outre, il est possible de filtrer les résultats pour afficher uniquement les fichiers contenus dans un répertoire donné (auparavant, on pouvait au mieux restreindre par volume disque). Ces changements ont été réalisés dans le cadre du Google Summer of Code par CalistoMathias, avec également une participation de jscipione, humdinger et waddleplash pour finaliser le travail.

Correction d’un crash du Tracker lors de changements de résolution d’écran (OscarL).

Terminal

Le Terminal permet d’exécuter des applications en ligne de commande.

Lors du changement de la taille de texte du Terminal, ce dernier ajuste le nombre de lignes et colonnes de texte visibles, au lieu de redimensionner sa fenêtre (nipos).

Prise en compte de la séquence d’échappement ANSI pour effacer l’historique de défilement (CodeForEvolution).

PowerStatus

L’application PowerStatus affiche des informations sur les batteries pour les ordinateurs portables.
sen a effectué plusieurs améliorations pour les systèmes avec plusieurs batteries:

  • Gestion de plusieurs emplacements pour batteries qui ne sont pas forcément tous utilisés,
  • Meilleur calcul des alertes de batterie faible,
  • Prise en compte de la déconnexion de batteries pendant le fonctionnement du système.

Outils en ligne de commande

La commande profile (qui permet d’analyser les performances d’autres applications et du système) peut maintenant afficher le nombre d’évènements qui n’ont pas pu être enregistrés par l’analyseur système (waddlesplash).

La commande package_repo update (utilisée pour mettre à jour un dépôt de paquets avec de nouveaux logiciels) peut maintenant fonctionner sans avoir accès au contenu complet des fichiers packages à inclure dans le dépôt (seuls les noms des paquets et quelques autres métadonnées sont réellement nécessaires).

La commande package_repo list dispose d’une option -f pour afficher le nom de fichiers correspondant aux paquets contenus dans un dépôt de paquets. Les fichiers peuvent ainsi être téléchargés facilement par un outil tiers. (waddlesplash)

Ces deux modifications sont utiles en particulier pour la ferme de build de HaikuPorts, qui souhaite héberger les fichiers dans des buckets S3 afin de simplifier l’infrastructure et de réduire les coûts de fonctionnement.

Amélioration du format de sortie de la commande launch_roster pour indiquer le statut des services et pas simplement leur nom (kallisti5 + waddlesplash).

Ajout dans strace du décodage des drapeaux de configurations de mutex (par exemple MUTEX_SHARED) (waddlesplash).

Serveurs

Les serveurs sont des applications fonctionnant en tâche de fond et qui implémentent une grande partie des fonctionnalités du système.

app_server

app_server est le serveur graphique qui se charge de l’affichage du bureau et des fenêtres.

madmax a travaillé sur la gestion des polices de caractères: correction de problèmes de verrouillage pour éviter des accès concurrents au gestionnaire de polices par plusieurs fils d’exécution, amélioration du traitement de l’ajout et du retrait de polices, et une optimisation pour éviter de scanner deux fois de suite les dossiers de polices au démarrage.

waddlesplash a complété ce changement en déplaçant une partie du code de gestion des polices pour éviter que d’autres parties de l’exécution soient bloquées par l’initialisation des polices, qui peut prendre beaucoup de temps (quelques secondes) au démarrage du système.

waddlesplash a corrigé un problème de calcul de délai d’expiration (probablement sans conséquence, découvert par hasard en investiguant un autre problème).

jscipione a corrigé un problème de rafraîchissement de l’affichage lorsque des fenêtres sont empilées, qui pouvait conduire à ne pas bien effacer la barre de titre dans certains cas.

Un clic simple sur le coin bas-droite de la fenêtre (coin de redimensionnement) déclenchait par erreur une minimisation de la fenêtre concernée (madmax).

media_server

Le media_server prend en charge les flux audio et vidéo et permet de router ces flux entre différentes applications ainsi que depuis et vers le matériel (cartes son, cartes d’acquisition vidéo, webcams…).

Travaux effectués par waddlesplash:

Correction de problèmes de calculs de temps dans le mixeur audio (problèmes découverts suite à l’amélioration de la détection d’erreurs dans BTimeSource, mentionné plus haut), et ajout de contrôles d’intégrité supplémentaires lors du démarrage du mixeur.

Cela corrige plusieurs bugs qui faisaient que le système n’avait pas de son au démarrage pendant un certain temps, avant que soudainement ça se mette à fonctionner.

D’autre part, des améliorations de performance sur la programmation des évènements, et des corrections de crash sur la connexion et déconnexion des nœuds média vers la sortie audio, et sur le nœud multi-audio avec certaines cartes sons qui exposent des types de contrôles invalides.

D’autres changements sont en cours pour pouvoir changer la sortie audio sans avoir besoin de redémarrer le serveur média, mais ça ne fonctionne pas encore.

registrar

Le registrar surveille quelles sont les applications déjà lancées et fournit divers services de communication entre applications, en particulier pour le presse-papier.

Ajout de vérification d’erreurs si un message de récupération du contenu du presse-papier échoue. Cela peut arriver si on a mis beaucoup de données dans le presse-papier et qu’il n’y a plus assez de mémoire disponible.

Des corrections du côté de la libbe permettent maintenant de gérer ces erreurs et de ne pas faire planter l’application concernée.

input_server

L’input_server` se charge des périphériques d’entrée (clavier, souris…)

Améliorations la validation des données des fichiers de configuration de souris, qui dans certains cas pouvaient empêcher la souris de fonctionner. Refonte de la gestion des accès concurrents à la liste des périphériques, pour supprimer des verrous inutiles et permettre les accès à la liste même si un thread de gestion d’un périphérique est bloqué. (madmax)

Les codes de touches pour la touche power et la touche \_ des claviers japonais s’étaient retrouvés assignées à des valeurs identiques (cela semble provenir tout droit de changements datant de BeOS, car ces touches non présentes sur un clavier de PC américain classiques sont assez mal documentées). La documentation a été mise à jour pour mieux expliquer quels sont les codes utilisés, et les différents pilotes (PS2, USB) ont été harmonisés pour utiliser les mêmes codes (x512 et PulkoMandy).

Le code power pourra également être utilisé par un pilote GPIO sur les machines où c’est nécessaire (souvent non compatibles PC).

net_server

Le net_server se charge de toutes les opérations liées au réseau.

mmlr a corrigé un problème dans le client DHCP, qui utilisait certaines variables sans les initialiser.

package_daemon

Le package_daemon vérifie la cohérence des paquets installés avec leurs dépendances, crée les dossiers de transactions et de sauvegarde de l’état passé du système, et se charge de lancer les scripts d’activation et de désactivation de paquets. L’accès au contenu des paquets est en revanche traité dans le noyau par le système de fichier packagefs.

Changement des couleurs des fenêtres « problèmes » et « résultats » qui apparaissent quand il y a des conflits ou d’autres problèmes de résolution de dépendances lors de l’activation des paquets (jscipione).

Kits

Les « kits » sont les composants de la bibliothèque standard de Haiku. Il s’agit principalement d’une convention de documentation et d’organisation de code source pour regrouper des fonctionnalités liées entre elles.

Interface

L’interface kit` permet l’ouverture de fenêtre et l’ajout de contrôles d’interface graphiques à l’intérieur de ces dernières.

Les objets BBitmap (permettant de stocker une image « raster ») avec le flag ACCEPT_VIEWS (permettant d’attacher une « vue" pour dessiner dans le bitmap ne sont plus automatiquement effacés. Cela permet de créer un bitmap à partir de données existantes, puis de dessiner autre chose par-dessus. Ce changement corrige un problème de compatibilité avec BeOS, et permet aussi d’utiliser cette méthode dans l’implémentation de WebKit pour Haiku (ZardShard).

Un changement précédent avait causé un problème de compatibilité d’API avec BeOS, qui déclenchait dans certains cas une récursion infinie et un crash lorsqu’on essayait de faire défiler une BListView par glisser-déplacer (par exemple dans l’application Wonderbrush). Waddlesplash a corrigé ce problème, et jscipione a également ajouté quelques améliorations sur la mise à jour des items sélectionnés lorsqu’on effectue cette opération.

Il est maintenant possible d’afficher des « checkmarks » (coche indiquant une option activée) sur les items de menus disposés en « matrice ». Habituellement les menus sont soit disposés sur une ligne, soit sur une colonne avec les items les un au-dessous des autres. Le mode « matrice » permet de s’affranchir de ces restrictions pour disposer les items librement avec du code applicatif.

Mise à jour en direct des couleurs dans les contrôles BSpinner, refonte de l’héritage des couleurs de la vue parente, et changement de la couleur de fond des boutons en mode sombre (jscipione).

Centrage vertical des dates dans BCalendarView (permettant d’afficher un calendrier) (nipos).

Factorisation de code dans BView pour l’envoi des données BShape vers app_server (x512).

La méthode de debug BPoint::PrintToStream affiche maintenant les coordonnées avec des décimales, permettant de détecter les points qui ne sont pas alignés avec la grille de pixels (ayu-ch).

Les boîtes de texte marquées comme « invalides » ont maintenant un fond rouge. La bordure rouge utilisée précédemment n’était pas assez visible (nephele).

Media

Le media kit permet aux applications de s’interfacer avec le media server, et fournit en plus une interface standardisée pour les codecs audio et vidéo.

Ajout d’assertions dans la classe BTimeSource pour empêcher les applications d’envoyer des temps avec un « drift » inférieur ou égal à 0. Le « drift" est utilisé comme multiplicateur et diviseur dans les calculs d’horloge, donc les valeurs inférieures ou égales à 0 causent des problèmes. Ceci a été mis en évidence par des corrections au niveau du noyau (voir plus loin dans la dépêche) et a ensuite permis de trouver encore d’autres problèmes en particulier dans les add-ons media (waddlesplash).

Locale

Le « locale » kit permet la traduction des applications, le formatage des nombres en fonction des préférences de chaque pays, la gestion des fuseaux horaires, et toutes les autres problématiques liées à l’internationalisation. Il s’agit principalement d’un enrobage de la bibliothèque ICU pour faciliter son utilisation avec les types natifs de Haiku.

Meilleure gestion des erreurs si la bibliothèque ICU ne peut pas être initialisée (waddlesplash).

Support

Le support kit contient diverses méthodes et classes utilitaires et génériques.

Contrôle d’intégrité des données lors de la déserialisation de BMessage (waddlesplash).

Correction d’incohérence de nommage de paramètres de fonction entre les fichiers .cpp et .h détectés par cppcheck (mt).

Pilotes de périphériques

Les pilotes sont indispensables pour assurer le fonctionnement de Haiku sur une grande variété de matériel. Certains sont développés à partir des spécifications du matériel spécifiquement pour Haiku, et d’autres ont été adaptés de travaux réalisés pour d’autres systèmes d’exploitation.

Le niveau de logging par défaut a été abaissé dans certains pilotes afin de ne pas trop polluer le journal système, en particulier:

  • Suppression de messages indiquant qu’aucun matériel compatible avec le pilote n’a été détecté,
  • Suppression de certains logs de debug dans les pilotes audio HDA et usb_audio.

Processeurs et économie d’énergie

Renommage du pilote intel_cstates en x86_cstates puisque les processeurs récents de chez AMD sont également pris en charge par ce pilote.

Appel à ce pilote à plus d’endroits dans le noyau pour mettre les processeurs en veille ou au ralenti quand ils ne sont pas utilisés.

Réseau

virtio_net

Le pilote virtio_net (carte réseau utilisée dans les machines virtuelles) implémente maintenant le « checksum offloading » pour les protocoles IP, TCP et UDP. En effet, dans le cas de ce pilote, les vérifications et calculs de sommes d’intégrité doivent être faits de toutes façons du côté de la machine hôte, il est donc inutile de les refaire dans la machine virtuelle.

Au passage, correction de quelques erreurs dans ce driver, et en particulier de problèmes de calcul de taille de buffers en mémoire.

broadcom750x

Utilisation des interruptions par messages (MSI) lorsque c’est nécessaire pour certaines versions du matériel (waddlesplash).

 vmxnet

Nouveau pilote porté depuis FreeBSD qui permet d’utiliser l’interface réseau paravirtualisée de VMWare (CodeForEvolution).

 Couches de compatibilité BSD

Haiku utilise des pilotes réseau venus de FreeBSD et OpenBSD, cela permet de mutualiser les ressources et de ne pas perdre du temps à réinventer la roue. Une couche de compatibilité permet de réutiliser les pilotes avec très peu de modification dans leur code et une simple recompilation.

Cette approche est également utilisée par d’autres systèmes d’exploitation comme RTEMS.

La couche de compatibilité a reçu des corrections de problèmes sur l’allocation de mémoire dédiée aux transferts DMA, ainsi qu’un problème sur le calcul de la taille d’un buffer de réception, qui empêchait les pilotes de fonctionner sur certains matériels.

 TCP

Waddlesplash a travaillé sur l’amélioration de l’implémentation de TCP :

  • Refonte de la gestion des ACK reçus dans le désordre,
  • Amélioration du code de débogage pour investiguer des crashs du noyau remontés par quelques utilisateurs,
  • Modification du code de mise à jour de la taille de fenêtre TCP pour éviter d’envoyer inutilement des changements de taille,
  • Correction de calcul du temps d’aller-retour,
  • Implémentation du redimensionnement dynamique de la fenêtre de réception (auparavant, elle était de taille fixe),
  • Ajout d’assertions à divers endroits dans la pile réseau pour détecter les problèmes à la source.

Ces améliorations permettent au trafic TCP d’être au moins 10 fois plus rapide, selon le type de connexion utilisé, et règle un problème de lenteur des téléchargements depuis Haiku qui était présent depuis assez longtemps.

 Ethernet

Du côté d’Ethernet, quelques améliorations et nettoyages sur le calcul de la MTU (taille maximale d’un paquet qui peut être envoyé). Pour l’instant, la découverte du « path MTU », la MTU du chemin complet entre deux machines, n’est pas encore disponible. Haiku ne s’autorise donc pas à envoyer du trafic plus large qu’une trame Ethernet standard, même si cela pourrait être possible pour le réseau local. Il reste donc une amélioration potentielle des performances réseau dans certains cas.

 UNIX domain sockets

Les sockets UNIX sont une méthode de communication entre processus standardisée par POSIX, utilisée surtout par des logiciels portés depuis d’autres systèmes (les applications natives pour Haiku utiliseront plus volontiers des BMessages ou des ports).

Amélioration et nettoyage du code autour de la gestion des données annexes dans les sockets UNIX. Correction de petites fuites de mémoire et d’un kernel panic qui pouvait se produire lors de la fermeture d’un socket (waddlesplash).

USB

Implémentation de l’USB « Super Speed Plus », qui permet des connexions USB avec un débit pouvant atteindre 10 gigabits par seconde (korli).

Refonte et consolidation du comptage de références dans la pile USB, ce qui met en évidence sous forme de kernel panic des cas où les choses ne sont pas bien faites. Ce n’est pas agréable, mais c’est tout de même mieux qu’une corruption mémoire difficile à investiguer (waddleplash).

Décodage des descripteurs USB Audio v2 dans la commande listusb, mais pas encore dans le pilote usb_audio qui implémente pour l’instant seulement la version 1 (gscrain).

PCI

Correction de problèmes d’accès au bus PCI sur les machines équipées de ACPI. Suite à une modification précédente, les accès sur 8 ou 16 bits étaient convertis en accès sur 32 bits, mais ce n’est pas le comportement attendu. En particulier, certains registres effacent automatiquement leur contenu lorsqu’ils sont lus, ou bien les données accessibles en lecture et en écriture ne sont pas les mêmes. (PulkoMandy)

Il n’est donc pas possible de lire une valeur sur 32 bits, remplacer 8 bits, et réécrire 32 bits pour simuler une écriture sur 8 bits dans un registre.

Les accès sont à nouveau traités correctement, ce qui permet à Haiku de fonctionner à nouveau normalement sur les machines concernées par ce type d’accès au bus PCI (cela dépend du matériel et des pilotes).

Périphériques de stockage

Petites améliorations de performances dans le pilote NVMe (waddlesplash).

Modification du pilote AHCI/SATA (waddlesplash) :
- Suppression de code dupliqué pour utiliser à la place des fonctions communes partagées avec d’autres pilotes,
- Correction d’une confusion entre adresses 32 et 64 bits qui empêchait de démarrer la version 32
bits de Haiku sur certains systèmes avec plus de 4Gio de RAM.

La pile SCSI prend mieux en compte les restrictions sur les adresses DMA. Chaque pilote de périphérique qui implémente SCSI peut indiquer ce qu’il est capable de faire, et la pile SCSI fait en sorte que les demandes de transferts DMA respectent ces contraintes, ce qui évite aux pilotes de devoir découper par eux-mêmes les transferts en unités qu’ils sont capables de traiter (waddlesplash).

ACPI

ACPI est une interface standardisée avec le matériel. Elle permet la gestion d’énergie (extinction de la machine par exemple), ainsi que l’accès à du matériel annexe tels que les boutons on/off, la détection de rabat de l’écran sur un PC portable, le contrôle des LEDs indicatrices ; ainsi que la découverte de matériel non connecté sur le bus PCI (comme certains modules eMMC dans des tablettes et ordinateurs à bas coût).

La spécification étant assez complexe, la bibliothèque ACPICA est utilisée pour implémenter les bases de ACPI. Ensuite, des pilotes dédiés permettent d’exposer chaque périphérique ACPI.

Mise à jour de ACPICA avec la dernière version publiée par Intel (publiée en mars), et un peu de nettoyage afin de pouvoir intégrer quelques patchs dans la version upstream de ACPICA (PulkoMandy).

Ajustement du pilote ACPI pour mapper sa mémoire physique en « write back » au lieu de désactiver complètement le cache. C’est nécessaire sur ARM64, car le cache permet d’intercepter les accès mémoire non alignés. Correction de problèmes liés au fait que la même zone de mémoire physique pouvait être mappée plusieurs fois avec des configurations différentes, ce qui est impossible (déclenche une « machine check exception ») (oanderso).

Graphiques

Avancées sur la prise en charge des cartes graphiques Intel de générations Tiger Lake, Ice Lake et Gemini Lake (ttmfx, ilzu, PulkoMandy). L’utilisation de ces cartes graphiques reste assez limité, sans accélération matérielle et sans possibilité d’utiliser plusieurs écrans pour l’instant.

virtio

Les pilotes virtio permettent l’utilisation de matériel virtuel défini pour tirer le meilleur parti des machines virtuelles. Plutôt que de copier le fonctionnement d’un matériel existant, l’interface peut être conçue pour rendre le travail plus simple aussi bien pour l’hôte que pour le système virtualisé.

Correction de problèmes dans l’allocation des files de messages virtio et amélioration de la gestion des erreurs (mmlr).

Vérification de l’état du périphérique après une réinitialisation, et correction d’un accès mémoire hors limite dans le pilote virtio_pci (korli).

PS/2

Les ports PS/2 ont disparu de la plupart des machines depuis de nombreuses années, mais le protocole est encore utilisé pour les claviers des ordinateurs portables ainsi que pour certains touchpads. Ces derniers utilisent de nombreuses extensions peu standardisées et mal documentées pour offrir des fonctions avancées qui n’existaient pas à l’époque des souris à deux boutons.

Le driver reçoit ce trimestre une refonte de la gestion des verrous entre ses différents composants, pour essayer de régler quelques problèmes de synchronisation (waddlesplash).

Systèmes de fichiers

ram_disk et ramfs

ram_disk est un périphérique bloc (block device) qui stocke ses données en RAM (non persistante au redémarrage). Il peut être formaté avec n’importe quel système de fichier.

ramfs est un système de fichiers qui stocke ses données en RAM, sans passer par un block device. Cela permet de meilleures performances (pas besoin de journalisation par exemple), une meilleure intégration avec le cache de fichiers (la mémoire peut être partagée directement entre ramfs et le cache), et de s’affranchir des limites habituelles des périphériques de bloc (par exemple: une taille fixe connue lors de la création du système de fichiers).

Un utilisateur a remonté un problème de compatibilité avec POSIX. Si on utilise mmap() sur un fichier stocké dans un ramfs, et que la taille du fichier n’est pas un multiple de la taille des pages de mémoire, la fin de la dernière page pouvait contenir des données aléatoires. Selon la spécification POSIX, il faut que cette zone soit remplie avec des 0, et le compilateur clang dépend de ce comportement pour implémenter une lecture rapide des fichiers sources compilés.

Le problème a été corrigé, avec au passage une commonalisation de code entre ramfs et ram_disk, de petits ajustements de performances, et un peu de nettoyage.

Enfin, la priorité des allocations mémoires de ces deux pilotes a été abaissée, ce qui permet d’éviter un gel du système s’il n’y a plus de mémoire disponible.

Le pilote ramfs continue d’être stabilisé, quelques problèmes qui pouvaient encore causer des kernel panic ont été corrigés.

packagefs

packagefs est un système de fichier virtuel qui expose le contenu de fichiers de packages au format hpkg. Des paquets peuvent être ajoutés et supprimés pendant le fonctionnement du système, et il n’est pas nécessaire d’extraire leurs données sur disque.

Plusieurs améliorations faites par waddlesplash :

  • Ajout de vérifications de la bonne utilisation de verrous entre différents threads et corrections de problèmes mineurs qu’elles ont mis en évidence,
  • Amélioration du message d’erreur si on essaie d’activer deux paquets qui entrent en conflit.

Un reproche qui est souvent fait au packagefs est d’avoir augmenté les besoins en RAM de Haiku, en effet, depuis la version Beta 1 de Haiku, la configuration mémoire minimum recommandée est de 384Mio de RAM, alors que les versions précédentes se contentaient de 128Mio.

  • Utilisation d’object_cache` (un allocateur mémoire pour des objets qui font tous la même taille) dans différents endroits de packagefs pour réduire sa consommation de mémoire,
  • Utilisation de listes chaînées simples au lieu de listes chaînées doubles là où ça ne pose pas de problème de performances,
  • Suppression de champs constants dans certaines classes,
  • « inlining » des compteurs de références pour rendre les structures de données plus compactes,
  • Réorganisation des structures pour réduire le padding,
  • Retrait des « dépôts d’objets » dans les arènes d'allocation,
  • Découpage des allocations en plusieurs zones distinctes,
  • Utilisation de verrous moins fins (par exemple, avoir un seul verrou pour tout un dossier au lieu de un par fichier),
  • Utilisation d’un « bump allocator » pour les objets à courte durée de vie.

La réduction de consommation mémoire avec ces changements est de près de 20%, soit environ 15Mio sur une installation de référence. En effet, un gain de quelques octets sur le stockage d’informations sur un fichier est multiplié par plusieurs milliers de fichiers présents sur le disque, ce qui fait que chaque petite optimisation est intéressante. Cependant, les investigations ont aussi permis de découvrir d’autres problèmes encore plus importants qui n’étaient pas directement liés au packagefs, on en reparle un peu plus loin.

Un autre changement a été fait par waddlesplash, non seulement pour packagefs mais aussi pour d’autres endroits où le même code était utilisé : La fonction pour calculer un hash de chaîne de caractères utilisait un algorithme obsolète. Elle a été remplacée par hashdjb2 qui génère moins de collisions.

FAT

FAT est un système de fichier développé par Microsoft. Il est utilisé en particulier sur les cartes SD et les clés USB, ainsi que pour les partitions systèmes EFI. Bien que sa conception soit quelque peu obsolète, il reste donc indispensable.

Le pilote FAT de Haiku, qui provenait tout droit d’un code source publié par Be, a été remplacé dans la version beta 5 par une nouvelle version basée sur le code de FreeBSD. Ce nouveau pilote reçoit depuis des améliorations régulières par Jim906, le développeur qui s’est chargé du portage du code de FreeBSD.

Ce trimestre, le pilote reçoit des corrections sur l’initialisation des « media bytes » dans l’en-tête des partitions, des améliorations de performances pour réduire le temps nécessaire au montage d’une partition FAT, ainsi qu’une meilleure gestion des erreurs dans le traitement des noms de volumes. Il est également possible de monter les volumes FAT de taille supérieure à 2TiO.

BFS

BFS est le système de fichier hérité de BeOS et utilisé pour les partitions natives de Haiku. Il propose une très bonne implémentation des attributs étendus (sans limite de taille, et typés) et permet en plus d’exécuter des requêtes sur ces attributs pour localiser très rapidement les fichiers répondant à certains critères.

L’implémentation du système de fichier BFS est assez mûre et reçoit habituellement peu d’évolutions. Cependant, il reste toujours des possibilités d’améliorer les performances.

C’est le cas de la fonction de recherche de blocs libres. Les blocs sont chacun représentés par un bit dans une structure indiquant s’ils sont disponibles ou pas. La recherche de blocs libres se faisait bit à bit, mais il est possible de gagner beaucoup de temps en testant 64 bits d’un coup pour savoir tout de suite qu’ils représentent tous des blocs occupés, et passer directement aux 64 bits suivants. Cela améliore les performances de la création et du redimensionnement de fichier, en particulier sur les architectures RISC-V (waddlesplash).

Query parser

Plusieurs systèmes de fichiers conçus pour BeOS ou Haiku (bfs, ramfs, et packagefs) permettent l’utilisation d’attributs indexés par le système de fichiers qui permettent d’effectuer des requêtes pour localiser des fichiers comme dans une base de données.

Depuis la version beta 5 de Haiku, ces 3 systèmes de fichiers partagent le code utilisé pour parser une requête (envoyée sous forme de texte) et la convertir en une opération de recherche exécutable.

Ce parser pouvait dans certains cas (requêtes trop complexes) déclencher volontairement un kernel panic. Celui-ci a été remplacé par une « simple » erreur, remontée à l’application qui a déclenché la requête. L’application aura la charge de remonter cette erreur à l’utilisateur, et de l’inviter à simplifier sa demande.

block_cache

Le cache de blocs, comme son nom l’indique, stocke en mémoire RAM une copie de certains blocs des systèmes de fichiers. Cela permet d’accélérer les opérations bas niveau sur le système de fichier, en particulier pour mettre en cache des structures internes du disque. Il complète le file_cache, qui lui se trouve à un niveau plus haut, et met en cache uniquement le contenu des fichiers lus et écrits par les applications.

Le seul changement notable sur le block_cache est le retrait de paramètres inutilisés dans certaines fonctions, afin de simplifier le code (waddlesplash).

kernel

Une correction de bug sur le blocage des threads avec timeout (par exemple, l’attente d’un mutex ou d’un sémaphore avec un délai maximum): dans certains cas, une fonction pouvait retourner B_TIMED_OUT pour d’autres raisons que l’expiration du timer. Ce n’était pas traité correctement, et le noyau supposait que le timeout avait expiré, alors qu’il s’agissait d’autre chose. Des vérifications supplémentaires permettent de traiter ce cas correctement.

Correction de problème sur la programmation des timeouts « absolus temps-réel ». Comme leur nom l’indique, ils référencent l’horloge « real time » (qui essaie de suivre l’heure et la date « réelle », par opposition à l’horloge système qui est basée sur l’uptime de la machine, mais garantit de ne jamais faire de saut ou revenir en arrière). Ces timers ne fonctionnaient pas du tout (ou alors, seulement sur un coup de chance), et restaient probablement bloqués pendant une durée beaucoup plus longue que demandé. Au passage, nettoyage du code de gestion des timers.

Dans le code de gestion des interruptions: ajout d’assertions pour investiguer un bug dans les addons vmware ou virtualbox.

Correction d’un bug dans l’implémentation de kqueue qui produisait un blocage au démarrage de la libevent (qui utilise maintenant kqueue pour Haiku).

Des petites améliorations de performances: sur l’allocateur mémoire du noyau, sur l’utilisation de verrous dans la gestion de la mémoire virtuelle, des fuites de mémoire dans l’allocation de page, des améliorations sur la détection de références devenues invalides (jpelczar + waddlesplash).

Le script de link du noyau refuse maintenant les sections inconnues avec un message d’erreur, au lieu de simplement les ignorer (korli).

Correction du décompte du temps CPU utilisé par le thread en cours d’exécution, pour donner des résultats plus fiables dans les applications qui affichent l’utilisation CPU (waddlesplash).

Refactorisation du décompte du temps d’exécution des appels systèmes. Seul le temps passé dans l’exécution du syscall est prise en compte, sans mesurer la mise en place d’un appel système et du retour vers l’espace utilisateur (qui ne peuvent de toutes façons pas être mesurées de façon fiable depuis le noyau). Cela rend l’affichage des durées d’exécution dans strace plus facile à interpréter (waddlesplash).

Réduction de la taille maximale des tampons mémoire pour stocker des dirent à 8Kio. La plupart des applications n’utilisent pas un tampon aussi large, et les quelques-unes qui le faisaient ont été modifiées pour réduire la taille. Cette réduction permet d’utiliser un allocateur spécialisé beaucoup plus rapide, ce qui devrait compenser les rares cas où le tampon est trop petit pour récupérer tout le contenu d’un dossier en une seule fois (waddlesplash).

Correction de plusieurs problèmes dans le système de gestion des ressources faibles (qui essaie de libérer de la mémoire quand il n’y en a plus assez de disponible). Dans certains cas, le système finit par geler ou déclencher un kernel panic, alors qu’il devrait toujours être possible de refuser des demandes d’allocation mémoire venant de l’espace utilisateur, et de conserver suffisamment de mémoire libre pour au moins afficher proprement une erreur.

Amélioration de la gestion des mutex (exclusions mutuelles entre threads):

  • Ajout d’assertions pour détecter des cas de réveil d’un thread qui ne devrait pas l’être.
  • Correction d’un problème introduit récemment et investigué à l’aide de ces nouvelles assertions.
  • L’ABI des locks est identiques entre les builds du kernel en version debug ou release, ce qui permet de ne pas avoir besoin de recompiler tous les pilotes dans le même mode que le kernel. Les pilotes compilés en mode release vont déclencher une erreur de symbole manquant si on essaie de les utiliser avec un noyau en mode debug, dans l’autre sens, il n’y a pas de problème. Auparavant, dans les deux cas on obtenait des crashes ou un gel complet du système, difficile à investiguer et faisant perdre du temps.
  • Ajout d’assertions dans plusieurs cas pour détecter les utilisations incorrectes des rw-locks. Certaines activées par défaut, et d’autres uniquement sur demande à la compilation du noyau en raison de coût de vérification trop importants.
  • Correction de mauvaises utilisations des rwlocks ainsi détectées.

Généralisation de l’utilisation de fonctions utilitaires partagées pour la conversion des timespec en durées en microsecondes. Cela permet aux fonctions concernées (entre autres kqueue) de bénéficier de contrôles de validité supplémentaires (waddlesplash).

Ajout d’informations de debug supplémentaires dans la sortie de la commande slab_object du debugger du noyau.

Réactivation de la calibration du TSC à partir d’informations du CPUID lorsque Haiku s’exécute dans un hyperviseur, comme c’était déjà le cas lorsqu’il s’exécute directement sur une machine physique. Le TSC est un timer interne du CPU qui permet des mesures de temps très rapides (une seule instruction CPU) mais dans une échelle de temps arbitraire qu’il faut corréler avec le « vrai » temps. Cela peut être fait soit à l’aide d’une mesure empirique (méthode historique), soit à l’aide d’informations sur cette horloge disponibles dans les informations retournées par l’instruction CPUID.

Affichage de plus de fonctionnalités du CPU reconnues dans les logs de debug pour les processeurs x86 (korli).

Ajout d’un raccourci clavier (Control+D) pour quitter le debugger noyau et reprendre l’exécution normale si possible (équivalent à la commande continue ou co) (mmlr).

Le chargement des pilotes de périphériques se fait en priorité depuis les dossiers non-packaged avant de rechercher les fichiers dans les paquets logiciels, ce qui permet de tester facilement une version modifiée d’un pilote - sauf si les dossiers non-packaged sont désactivés dans la configuration du noyau (korli).

VFS

Le VFS (virtual file system) est le composant de Haiku qui gère l’accès aux fichiers. Il fait l’intermédiaire entre les appels systèmes liés aux fichiers (open, read, write…) et les systèmes de fichiers eux-mêmes. Il implémente autant que possible ce qui peut être mis en commun entre tous les systèmes de fichiers: résolution de chemins relatifs, vérification de permissions…

Cela rend plus facile l’écriture d’un nouveau système de fichiers, qui peut alors se concentrer sur les aspects bas niveau et la gestion de ses structures de données.

Ajout de vérifications d’intégrités supplémentaires dans le VFS pour détecter des bugs dans les systèmes de fichiers le plus rapidement possible, au lieu d’obtenir un crash du noyau difficile à investiguer un peu plus tard.

Retrait d’un scan du bus SCSI et des pilotes associés par le device manager pour réduire un peu le temps de démarrage.

Correction d’un gros problème dans l’API du noyau IORequest qui aboutissait à une confusion entre la taille totale d’une requête et l’offset de la dernière donnée transférée (les transferts ne commençant pas forcément à l’offset 0). La conséquence était l’écrasement de données dans le cache de fichiers, déclenchant des crashes du noyau avec des messages d’erreur incompréhensibles à propos des structures de pages. Correction d’un problème de calcul d’offset qui faisait que certaines opérations étaient considérées comme réussies, alors qu’il y avait en fait une erreur.

Correction de problèmes de décomptage de références et de gestion du cache à l’interface entre ramfs et VFS, mis en évidence lors du travail de portage de Firefox.

Ajout d’une acquisition de référence sur un vnode qui manquait dans le cache de fichiers (waddlesplash).

Améliorations du cache d'entrées, dont en particulier la mise en cache du hash des noms de fichiers, pour éviter des comparaisons de chaînes de caractères inutiles.

Gestion de la mémoire

La gestion de la mémoire virtuelle est une des tâches essentielles d’un système d’exploitation. Elle garantit l’isolation entre les différents processus, permet d’utiliser la mémoire physique le mieux possible (éventuellement en déplaçant certaines allocations peu utilisées vers un espace d’échange sur disque), et permet aussi aux différents processus de se partager des données.

Il s’agit également d’un composant très sollicité, et dont les performances impactent beaucoup le comportement du système. Une mauvaise gestion de la mémoire peut fortement ralentir le système ou le rendre instable.

Ajout d’assertions dans le code gérant les pages de mémoire, pour essayer d’intercepter ce type de correction plus rapidement si elles se reproduisent.

Dans l’arbre des areas globales : ajout d’assertions pour détecter les identifiants d’areas dupliqués (chaque area doit bien sûr avoir un identifiant unique).

Implémentation de PAT (Page Attribute Table) pour les processeurs x86. Les PAT permettent de configurer des zones de mémoires qui peuvent ou ne peuvent pas être mises en cache (complètement ou en write-through). Elles remplacent les MTRR en permettant un contrôle plus fin et plus flexible. Au passage, nettoyage de l’implémentation des MTRR (préservée pour les processeurs plus anciens incompatibles avec PAT), ajout de nouvelles commandes dans le debugger noyau. Renommage des constantes B_MTR_* pour indiquer précisément leur rôle indépendamment des dénominations utilisées dans les registres MTRR qui ne sont pas très claires (mmlr).

Lorsque le système utilise PAT, ajout d’assertions pour détecter les tentatives d’accéder à la même zone de mémoire physique avec des configurations de cache différentes. Elles ne sont pas activées lorqu'on utilise les MTRR, car ces dernières ne permettent pas une configuration aussi fine (waddlesplash).

Ajout d’informations supplémentaire dans le message de kernel panic indiquant qu’une page devrait être libre mais qu’elle ne l’est pas. Modification de la commande page du debugger noyau pour récupérer la liste des espaces d’adressage depuis les structures du kernel plutôt que d’itérer sur tout l’espace d’adressage (ce qui pouvait fonctionner sur un espace 32 bit, mais pas en 64 bit).

Correction du code de « guarded heap » du noyau qui ne compilait plus. Il s’agit d’un allocateur mémoire plus lent mais avec de nombreuses vérifications d’intégrité pour détecter les débordements de tampons, double free, et autres problèmes de gestion de la mémoire dans le noyau (kallisti5).

Le fichier swap est automatiquement supprimé, et l’espace disque libéré, lors de la désactivation de la swap. Auparavant, un redémarrage était nécessaire (waddlesplash).

Correction d’un problème dans l’allocation de mémoire « early boot » (avant que l’allocation normale soit mise en place), qui empêchait le démarrage sur les systèmes pouvant gérer de grandes quantités de mémoire (plusieurs centaines de Gio) (waddlesplash).

libroot

La libroot regroupe tous les composants de la librairie standard C (parfois découpée en libc, libm et libpthread pour d’autres systèmes). Elle contient en plus un certain nombre d’extensions spécifiques à Haiku et à BeOS.

Changements effectués par waddlesplash, sauf mentions spécifiques:

Nettoyage de code dans la classe WeakReferenceable, une classe de comptage de références intrusive qui autorise les références "faibles".

Correction de problèmes dans le code d’interfaçage avec ICU pour la conversion de dates (nipos et waddlesplash).

libnetwork

Nettoyage de code de compatibilité avec BeOS dans la libnetwork, pour faire en sorte qu’il ne soit plus du tout compilé sur les architectures n’offrant pas de compatibilité avec BeOS.

Compatibilité POSIX

Implémentation minimale de mknod et mknodat dans le seul cas spécifié par POSIX, qui permet de réaliser une opération équivalente à mkfifo. La gestion des devices dans Haiku est très différente de celle utilisée traditionellement par UNIX, et ne se prête pas à l’implémentation des autres utilisations de ces fonctions.

Rectification de l’implémentation des fonctions *at (par exemple linkat) qui permettent de réaliser une opération à partir d’un descripteur de fichier au lieu d’un path. Dans la libroot, ces fonctions envoyaient la valeur -1 aux appels systèmes pour implémenter AT_FDCWD. La valeur de AT_FDCWD a été modifiée pour choisir autre chose que -1 (qui est souvent utilisé pour indiquer une erreur dans le code de retour d’autres fonctions). Les appels systèmes acceptent pour l’instant les valeurs -1 et AT_FDCWD, mais rejettent maintenant toutes les autres valeurs négatives.

Remplacement d’une partie du code de gestion des flux d’entrée-sortie par la version de la glibc. La bibliothèque libroot est un patchwork d’implémentations provenant de la glibc, de musl, et de divers BSD, un objectif à terme est d’essayer de se rapprocher d’une de ces implémentations, mais on ne sait pas encore trop de laquelle. En tout cas, le code des I/O provient majoritairement de la glibc afin d’être très compatible avec ce qui était utilisé dans BeOS.

La fonction gmtime retourne une struct tm avec le champ tm_zone contenant la chaîne "GMT" (waddlesplash).

Correction de la conversion des "surrogate pairs" dans la fonction mbrtowc.

Mise en conformité de l’implémentation des threads avec POSIX :

  • Ajustement de code d’erreurs retournés par les fonctions
  • Suppression de la possibilité de retourner EINTR depuis un rwlock
  • Correction de deadlocks dans les barriers
  • Correction de plusieurs problèmes dans l’implémentation des sémaphores anonymes.

Mise en place systématique de l’utilisation de _DEFAULT_SOURCE pour protéger les extensions à la norme POSIX, ce qui permet de les activer automatiquement via l’inclusion de features.h lorsque c’est possible.

Nettoyage de quelques fichiers d’en-tête, dont en particulier <sys/select.h>, pour éviter de polluer l’espace global avec des macros et des définitions en double (waddlesplash).

Prise en compte correcte du drapeau O_NONBLOCK lors de l’ouverture d’un FIFO (korli).

runtime_loader

Le runtime_loader est le composant responsable du chargement en mémoire des exécutables et du lancement de nouveaux processus. Il réalise la résolution des dépendances et la recherche des bibliothèques partagées nécessaires pour l’exécution d’un programme.

Il reçoit des évolutions suite au portage d’applications complexes venues de Linux, qui nécessitent souvent plusieurs dizaines de bibliothèques partagées.

Correction de problèmes détectés en testant un portage expérimental et instable de Firefox: crash du runtime_loader dans certains cas si on charge une bibliothèque (via dlopen ou load_add_on) dont il manque des dépendances.

Retrait de l’option -fno-builtin dans les drapeaux de compilation du runtime_loader, comme cela avait déjà été fait pour la majorité de la libroot. Cela permet à gcc de remplacer des appels à des fonctions standardisées par une implémentation inline plus performante (waddlesplash).

Outils de debug

Développement d’outils pour enregistrer ce qu’il se passe pendant le démarrage du système et détecter d’éventuels problèmes de latence, de 'lock contention', etc. Au passage, correction de divers problèmes liés à ces outils : les barres de défilement de DebugAnalyzer, les permissions noyau dans transfer_area, etc.

Amélioration de la remontée des valeurs de retour des appels systèmes vers strace sur les plateformes x86 32-bit.

Pour terminer, un changement réalisé par mmlr : amélioration de l’allocateur mémoire "guarded heap" pour le rendre utilisable plus facilement, y compris comme allocateur pour tout le système. Cet allocateur permet de détecter les accès au-delà de la fin d’une zone mémoire allouée avec malloc(), ainsi que les accès à de la mémoire déjà libérée, mais au prix d’une consommation mémoire nettement plus élevée qu’un allocateur classique. La disponibilité d’un espace d’adressage de 64 bits permet de limiter les cas où une adresse mémoire est initialement utilisée pour une allocation, puis libérée et allouée à nouveau pour autre chose.

Un problème de gestion d’erreur dans l’interfaçage entre le Debugger et le noyau pouvait conduire à un gel complet du système dans certains cas de plantage du debug_server, en particulier s’il n’y a plus assez de mémoire RAM disponible.

Bootloader

Ajout d’une vérification manquante pour prendre en compte l’option « BlockedEntries » dans le bootloader. Cette option s’appelait précédemment « EntriesBlacklist » mais a été renommée pour utiliser un terme non entaché de racisme. L’ancien nom continue de fonctionner pour ne pas casser les installations existantes, mais n’est plus documenté.

Augmentation de la taille maximum autorisée pour les allocations « standard » sur la pile. L’allocateur mémoire du bootloader traite séparément les allocations de grande taille, mais ces allocations ne sont pas correctement libérées lors du transfert de contrôle vers le noyau, en particulier sur les machines utilisant un BIOS non EFI. Pour l’instant, une correction complète du problème semble compliquée à mettre en place, mais la modification permet de libérer de la mémoire allouée pour l’accès au packagefs (le bootloader a besoin d’y accéder pour trouver le noyau, qui est stocké dans un paquet). Ce changement permet de libérer plusieurs dizaines de Mio de mémoire, et complète les changements mentionnés plus haut sur la gestion des paquets après démarrage. Il est possible de configurer Haiku pour fonctionner avec moins de 100Mio de mémoire (waddlesplash).

Réparation de la ré-initialisation des ports série sur le bootloader EFI. Le port série est utilisé à des fins de debug, mais il peut être accédé de plusieurs façons différentes (en adressant directement le matériel, ou bien via des services EFI dédiés). Le bootloader doit passer d’une méthode à l’autre à différentes étapes du démarrage: accès direct au port physique dans les premières étapes (en détectant s’il est bien présent à une adresse standard), accès via les services EFI une fois ceux-ci initialisés, puis à nouveau accès direct au matériel après l’arrêt des services EFI pour la dernière étape de passage de contrôle au noyau (cette fois-ci à une adresse qui peut être configurée dans les options du bootloader et du noyau). Ce fonctionnement ne s’insère pas forcément très bien dans la logique du bootloader, qui n’avait à l’origine pas été conçu pour une gestion aussi complexe des entrées-sorties (VoloDroid).

Réduction de la quantité de logs liés à la mise en place de SMP (gestion de plusieurs processeurs) dans le bootloader pour BIOS (waddlesplash).

Le menu de démarrage affiche la version (numéro 'hrev') du paquet système correspondant à chaque point de restauration disponible, ce qui facilite l’identification des états qui correspondent à un changement de version du système, et pas une simple installation, désinstallation ou mise à jour de paquets logiciels (waddlesplash).

Documentation

Haiku Book

Le « Haiku Book » est un projet de documentation des APIs publiques de Haiku. Il doit à terme remplacer le « Be Book », qui documente les APIs de BeOS, mais ne peut pas être mis à jour à cause de se license CC BY-NC-ND. Actuellement, il faut jongler entre ces deux documentations.

La documentation de B_INFINITE_TIMEOUT (constante permettant d’indiquer à certaines fonctions qu’on veut les exécuter sans timeout, et attendre indéfiniment) a été mise à jour pour indiquer explicitement que sa valeur numérique est INT64_MAX (waddlesplash).

Correction de fautes de frappe dans la documentation des API liées aux entrées clavier (drea233).

Haiku Interface Guidelines

Ce document présente les bonnes pratiques et conventions pour la conception d’interfaces graphiques fonctionnant avec Haiku.

Ajout d’une section sur la gestion des fichiers récemment utilisés et la façon dont ils peuvent être exposés aux utilisateurs.

Wiki et documentation interne

Le wiki contient des informations utiles aux développeurs de Haiku.

La documentation « interne" documente le fonctionnement de Haiku en s’adressant principalement aux contributeurs du système, par opposition aux personnes qui souhaitent seulement développer ou porter des applications.

Mise à jour de la page « release cookbook » indiquant toutes les étapes à suivre lors de la publication d’une version de Haiku.

Notes d’administration système : mise à jour des instructions pour instancier des machines Google Cloud Platform (kallisti5).

Système de build, environnement de compilation

La compilation d’un système d’exploitation complet n’est pas chose facile. D’autant plus pour Haiku, qui présente les particularités suivantes:

  • Utilisation de deux versions de gcc (gcc 2.95.3 et gcc 13) pour la version 32 bit de Haiku, afin d’assurer la compatibilité binaire avec BeOS,
  • Possibilité de compilation croisée depuis Linux, Mac OS et d’autres systèmes, ou depuis un hôte Haiku,
  • Compilation d’outils pour la machine hôte de la compilation croisée, avec si nécessaire une couche de compatibilité permettant d’écrire ces outils en utilisant des API et fonctionnalités spécifiques à Haiku,
  • Possibilité de compiler des applications pour un système hôte existant (une autre version de Haiku) à des fins de test,
  • Compilation d’un système complet (noyau, bibliothèques, applications, image disque) en une seule opération.

Pour ces raisons, l’utilisation d’un système de build haut niveau (CMake, Meson…) s’avère plutôt complexe. L’utilisation de make ou de ninja directement serait de trop bas niveau. Le choix de Haiku est donc d’utiliser l’outil jam, qui est malheureusement assez peu populaire et tombé à l’abandon dans sa version originale. Haiku maintient un fork de jam qui est concurrent de ceux maintenus par Boost et par Freetype.

Reformatage des fichiers Jamfile pour lister une seule cible par ligne au lieu de les rassembler, cela facilite les rebase et résolutions de conflits (x512).

Mise à jour de paquets en préparation pour la version beta 5: OpenSSL 3, Python 3.10, et autres mises à jour diverses (PulkoMandy, waddlesplash, kallisti5).

Ajout de l’inclusion de <features.h> dans <sched.h>. Le fichier d’en-tête features.h configure la visibilité des extensions GNU et BSD aux fichiers d’include standards C et POSIX, en fonction d’options de ligne de commande du compilateur. L’inclusion de ce fichier permet d’utiliser facilement et par défaut ces extensions (PulkoMandy).

Mise à jour des marque-pages fournis par défaut avec le navigateur WebPositive (waddlesplash).

Ajout des en-têtes de la bibliothèque linprog dans le paquet haiku_devel. Ces en-têtes sont nécessaires pour les applications associées au système de layout d’interfaces graphiques ALM (korli).

Correction de fautes de frappe dans des commentaires (jmairboeck) et d’un problème de compatibilité C89 dans un en-tête système (waddlesplash).

La taille des images « nightly build » de Haiku est maintenant de 650 Mo, ce qui laisse un peu plus de place disponible pour les utiliser et créer quelques fichiers (jscipione).

Diverses corrections pour une nouvelle fois essayer de faire fonctionner la compilation de Haiku avec Clang (waddlesplash, oanderso). Les choses en sont toujours au même point depuis plusieurs années, avec des corrections de temps en temps mais quelques parties du système qui ne fonctionnent toujours pas correctement.

La compilation du profil « nightly » n’a plus besoin de générer le paquet haiku_source contenant le code source de Haiku. Ce paquet est inclus uniquement dans les images de releases (pour faciliter le respect strict de la licence GPL de certains composants de Haiku), mais, pour des raisons de dépendances entre cibles dans le système de build, il était tout de même généré pour les autres profils, ralentissant la compilation (waddlesplash).

Améliorations du script ./configure (jessicah, OscarL et waddlesplash):

  • Le script vérifie que les options passées fournies sont valides, et rejette immédiatement les configurations incohérentes plutôt que de laisser la compilation échouer bien plus loin.
  • Validation que l’interpréteur Python sélectionné existe bien, et uniformisation de la syntaxe utilisée pour choisir un interpréteur avec la façon dont c’est fait pour d’autres outils.
  • Détection des options disponibles pour demander à wget de ré-essayer un téléchargement en cas d’échec, ce qui permet d’assurer la compatibilité avec wget2.
  • Utilisation automatique d’une version moderne de GCC pour compiler les outils « hôtes » lors de la compilation à partir d’une machine hôte fonctionnant sous Haiku en version 32 bit, en ignorant le compilateur par défaut qui est gcc 2 pour des raisons de compatibilité avec BeOS.

Réorganisation du code source de libroot pour déplacer les implémentations de malloc dans des sous-dossiers séparés, et faciliter l’expérimentation avec d’autres implémentations de malloc. L’allocateur hoard2 utilisé actuellement n’est pas adapté aux architectures 64 bits, une tentative a été faite il y a quelques années avec rpmalloc, mais ce dernier pose des problèmes sur les
architectures 32 bits. Des investigations sont en cours avec l’implémentation de malloc d’OpenBSD.

L’outil de dessin Wonderbrush est maintenant disponible sur toutes les architectures. Historiquement, le code de Wonderbrush n’était pas libre, mais une version gratuite était offerte aux utilisateurs de Haiku. Le développeur principal de Wonderbrush n’est plus très actif sur le projet et a décidé de publier les sources, ce qui a permis de recompiler le programme en version 64 bits et plus tard sur les autres architectures non x86. Mais ces nouvelles versions n’avaient jamais été incluses dans Haiku (PulkoMandy).

Nettoyage et centralisation des définitions préprocesseur pour la compatibilité avec BeOS. Désactivation de la compatibilité avec BeOS dans le noyau, la compatibilité avec les pilotes et modules noyau de BeOS n’étant plus assurée depuis quelque temps dans Haiku.

Suppression de définitions de règles obsolètes et inutilisées dans le Jamfile permettant de construire le fichier package_repo (CodeforEvolution).

Remise en service du test DiskDeviceManagerTest qui ne compilait plus (waddlesplash).

ARM & PowerPC

Actuellement, Haiku est disponible officiellement pour les architectures x86 32 et 64 bits. Une version RISC-V 64 bits expérimentale est également disponible mais pas encore totalement intégrée dans le dépôt de code principal, des discussions sont en cours sur la bonne façon de faire certains changements nécessaires. Les versions ARM (32 et 64 bits) et PowerPC sont les prochaines cibles sur la liste. La première, car c’est une architecture très populaire, la deuxième plutôt pour des raisons historiques : c’est l’une des architectures sur lesquelles fonctionne BeOS.

Renommage de structures qui étaient initialement spécifiques à l’architecture x86, mais qui sont finalement utilisées également sur d’autres CPU sans nécessiter de changements (waddlesplash).

Réparation de la console de texte du chargeur de démarrage OpenFirmware qui était cassée depuis l’adaptation pour OpenBOOT sur les machines SPARC (zeldakatze).

Sur ARM, utilisation de la bonne instruction CPU pour mettre le processeur en veille quand il n’y a rien à faire (archeYR).

oanderso continue le travail sur le portage ARM64:

  • Correction de plusieurs problèmes liés à la gestion du cache et de la MMU dans le bootloader, ce qui permet de démarrer le noyau dans une machine virtuelle sur un hôte Apple M1.
  • Correction de l’implémentation des timers dans le kernel qui ne fonctionnait pas dans les environnements virtualisés.
  • Quelques avancées sur la gestion de la MMU : Implémentation de la table de translation de la mémoire virtuelle, du traitement des exceptions matérielles (défauts de page), des TLBs.
  • Synchronisation du cache d’instructions.
  • Correction de problèmes de double lock.

Ajout de messages sur le port série traçant l’exécution de méthodes spécifiques à une architecture qui ne sont pas encore implémentées. Ceci permet de détecter facilement quelle est la prochaine fonction à implémenter (waddlesplash).

Nettoyage et documentation du fichier ArchitectureRules pour simplifier la configuration des options en ligne de commande du compilateur (qui doit savoir traiter deux versions de gcc et clang) (waddlesplash).

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