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Reçu aujourd’hui — 18 septembre 2025

À l’IGN, « l’avenir de la carte » passe par Panoramax, les communs et jumeaux numériques

18 septembre 2025 à 12:34
Le retour des punks à chien, c’est pas commun
À l’IGN, « l’avenir de la carte » passe par Panoramax, les communs et jumeaux numériques

Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN, profite de l’université de la Transition Numérique des Territoires pour parler de sujets dans l’air du temps : les communs et jumeaux numériques, ainsi que le concurrent maison de Street View, Panoramax.

En janvier 2024, une start-up d’État soutenue par l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière), Etalab et OpenStreetMap proposait une alternative libre à Google Street View : Panoramax. La base de données comportait alors 14 millions de photos de 174 contributeurs, pour une distance de 90 000 km. Chacun peut déposer ses photos, sur un système décentralisé : « l’hébergement des photos est réparti entre plusieurs acteurs, chacun stockant des photos sur son serveur (on parle d’instance) », rappelle le projet.

Panoramax : 71 millions d’images et 673 000 km

Aujourd’hui, ce sont plus de 71 millions de photos provenant d’environ 1 500 contributeurs qui sont sur Panoramax, pour une distance totale de 673 000 km. Le premier contributeur avec 7,2 millions d’images est l’entreprise Sogefi, spécialisée dans la géomatique. La métropole européenne de Lille est deuxième avec 6,6 millions et StephaneP troisième avec 4,9 millions.

Nous retrouvons d’autres collectivités dans le classement : l’Euro métropole de Strasbourg est 6ᵉ avec 2,9 millions de photos, le conseil départemental de la Côte-d’Or est 8ᵉ avec 1,3 million (dont 700 000 dans les 30 derniers jours), le département de la Haute-Vienne 14ᵉ avec 1 million, etc.

Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN, précisait lors de sa présentation que la Côte-d’Or s’était même engagée à photographier toutes les routes et à les « verser dans Panoramax ». Sébastien Soriano connait bien le monde des télécoms puisqu’il a été président de l’Arcep.

Il ajoute que, en moins de deux ans, ce sont « 500 000 km de voiries » qui ont été photographiés (mais avec certaines prises plusieurs fois en photo), soit près de la moitié du million de km de voies diverses (nationales, départementales…) que compte le territoire. Le but est évidemment de cartographier toutes les routes de France pour devenir une alternative à Street Map, mais pas uniquement.

Panoramax vise bien plus large :

« Le projet accepte toutes les photos qui peuvent être utiles à des usages divers et variés. Le projet ne se limite pas à des vues depuis la rue. Vous pouvez même photographier les réseaux des égouts si cela a un intérêt pour vous. La seule limite est celle de votre imagination et de ce que vous pourriez faire de ces photos ».

Les communs : « ce ne sont pas que des punks à chien »

Sébastien Soriano prend l’exemple de Panoramax de l’IGN pour parler d’un sujet plus vaste : les communs numériques. Ils sont désignés par certains comme des piliers de la souveraineté. Le Conseil national du numérique en donne la définition suivante (reprise de celle de Sébastien Shulz ) : « une communauté de producteurs et d’utilisateurs qui gèrent une ressource numérique en vue de son enrichissement dans le temps à travers des règles de gouvernance conjointement élaborées et dont ils protègent le libre accès face aux tentatives d’appropriation exclusive ».

Pour le patron de l’IGN, le levier des communs (et du logiciel libre de manière générale) peut être « utilisé par des gens qui sont en position de challenger. Ils cherchent à atteindre la masse critique d’une manière différente que la plateforme dominante ». « Le système le plus simple, c’est l’ouverture. Les communs numériques, c’est une alternative quand on est challenger pour recréer de la masse critique et peser contre les acteurs dominants  […] Les communs, ce ne sont pas de que des punks à chien, c’est une stratégie industrielle », ajoute-t-il. Cette stratégie doit s’installer, mais sans remettre en cause les modèles de business existants ; un équilibre par toujours simple.

Un exemple (ancien) : Google qui rachète Android pour se lancer dans le smartphone. Un autre avec les États-Unis face aux équipementiers télécoms chinois comme Huawei (et l’absence de concurrents étasuniens) : l’OpenRAN (Réseau d’Accès Radio Ouvert) « avec du logiciel qui va tourner de manière indifférenciée ». Cette architecture réseau « permet, via des protocoles et des interfaces ouverts, de construire des réseaux d’accès radio multi-vendeurs intelligents », explique Orange.

Sébastien Soriano veut aller plus loin avec les communs numériques : « Nous allons proposer la mise en place d’une fabrique de la donnée territoriale pour pouvoir collaborer et relever des défis ». Un projet bien connu dans cette idée est la base adresse nationale.

Les jumeaux numériques « c’est l’avenir de la carte »

Dernier point abordé par le patron de l’IGN : les jumeaux numériques. « Ce n’est pas un jouet, c’est l’avenir de la carte ». Ils permettront de « lire le territoire et de mesurer les conséquences de ses actes. La force du jumeau numérique, c’est de proposer des simulations ».

Il cite un exemple : « Si dans une forêt de chenets, je mets des hêtres et qu’il fait + 3 °C dans 50 ans, qu’est-ce que ça me donne comme prélèvement potentiel de bois ? ». Le jumeau numérique devrait permettre de répondre à ce type de question.

Avec Iniria et le Cerema, l’IGN a mis en place un consortium : « nous sommes en discussions très avancées avec France 2030 pour obtenir un financement dans un consortium public-privé, avec l’idée de développer des briques technologiques qui pourront être utilisées par tout un écosystème ». Elles seront « évidemment open-source ».

À l’IGN, « l’avenir de la carte » passe par Panoramax, les communs et jumeaux numériques

18 septembre 2025 à 12:34
Le retour des punks à chien, c’est pas commun
À l’IGN, « l’avenir de la carte » passe par Panoramax, les communs et jumeaux numériques

Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN, profite de l’université de la Transition Numérique des Territoires pour parler de sujets dans l’air du temps : les communs et jumeaux numériques, ainsi que le concurrent maison de Street View, Panoramax.

En janvier 2024, une start-up d’État soutenue par l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière), Etalab et OpenStreetMap proposait une alternative libre à Google Street View : Panoramax. La base de données comportait alors 14 millions de photos de 174 contributeurs, pour une distance de 90 000 km. Chacun peut déposer ses photos, sur un système décentralisé : « l’hébergement des photos est réparti entre plusieurs acteurs, chacun stockant des photos sur son serveur (on parle d’instance) », rappelle le projet.

Panoramax : 71 millions d’images et 673 000 km

Aujourd’hui, ce sont plus de 71 millions de photos provenant d’environ 1 500 contributeurs qui sont sur Panoramax, pour une distance totale de 673 000 km. Le premier contributeur avec 7,2 millions d’images est l’entreprise Sogefi, spécialisée dans la géomatique. La métropole européenne de Lille est deuxième avec 6,6 millions et StephaneP troisième avec 4,9 millions.

Nous retrouvons d’autres collectivités dans le classement : l’Euro métropole de Strasbourg est 6ᵉ avec 2,9 millions de photos, le conseil départemental de la Côte-d’Or est 8ᵉ avec 1,3 million (dont 700 000 dans les 30 derniers jours), le département de la Haute-Vienne 14ᵉ avec 1 million, etc.

Sébastien Soriano, directeur général de l’IGN, précisait lors de sa présentation que la Côte-d’Or s’était même engagée à photographier toutes les routes et à les « verser dans Panoramax ». Sébastien Soriano connait bien le monde des télécoms puisqu’il a été président de l’Arcep.

Il ajoute que, en moins de deux ans, ce sont « 500 000 km de voiries » qui ont été photographiés (mais avec certaines prises plusieurs fois en photo), soit près de la moitié du million de km de voies diverses (nationales, départementales…) que compte le territoire. Le but est évidemment de cartographier toutes les routes de France pour devenir une alternative à Street Map, mais pas uniquement.

Panoramax vise bien plus large :

« Le projet accepte toutes les photos qui peuvent être utiles à des usages divers et variés. Le projet ne se limite pas à des vues depuis la rue. Vous pouvez même photographier les réseaux des égouts si cela a un intérêt pour vous. La seule limite est celle de votre imagination et de ce que vous pourriez faire de ces photos ».

Les communs : « ce ne sont pas que des punks à chien »

Sébastien Soriano prend l’exemple de Panoramax de l’IGN pour parler d’un sujet plus vaste : les communs numériques. Ils sont désignés par certains comme des piliers de la souveraineté. Le Conseil national du numérique en donne la définition suivante (reprise de celle de Sébastien Shulz ) : « une communauté de producteurs et d’utilisateurs qui gèrent une ressource numérique en vue de son enrichissement dans le temps à travers des règles de gouvernance conjointement élaborées et dont ils protègent le libre accès face aux tentatives d’appropriation exclusive ».

Pour le patron de l’IGN, le levier des communs (et du logiciel libre de manière générale) peut être « utilisé par des gens qui sont en position de challenger. Ils cherchent à atteindre la masse critique d’une manière différente que la plateforme dominante ». « Le système le plus simple, c’est l’ouverture. Les communs numériques, c’est une alternative quand on est challenger pour recréer de la masse critique et peser contre les acteurs dominants  […] Les communs, ce ne sont pas de que des punks à chien, c’est une stratégie industrielle », ajoute-t-il. Cette stratégie doit s’installer, mais sans remettre en cause les modèles de business existants ; un équilibre par toujours simple.

Un exemple (ancien) : Google qui rachète Android pour se lancer dans le smartphone. Un autre avec les États-Unis face aux équipementiers télécoms chinois comme Huawei (et l’absence de concurrents étasuniens) : l’OpenRAN (Réseau d’Accès Radio Ouvert) « avec du logiciel qui va tourner de manière indifférenciée ». Cette architecture réseau « permet, via des protocoles et des interfaces ouverts, de construire des réseaux d’accès radio multi-vendeurs intelligents », explique Orange.

Sébastien Soriano veut aller plus loin avec les communs numériques : « Nous allons proposer la mise en place d’une fabrique de la donnée territoriale pour pouvoir collaborer et relever des défis ». Un projet bien connu dans cette idée est la base adresse nationale.

Les jumeaux numériques « c’est l’avenir de la carte »

Dernier point abordé par le patron de l’IGN : les jumeaux numériques. « Ce n’est pas un jouet, c’est l’avenir de la carte ». Ils permettront de « lire le territoire et de mesurer les conséquences de ses actes. La force du jumeau numérique, c’est de proposer des simulations ».

Il cite un exemple : « Si dans une forêt de chenets, je mets des hêtres et qu’il fait + 3 °C dans 50 ans, qu’est-ce que ça me donne comme prélèvement potentiel de bois ? ». Le jumeau numérique devrait permettre de répondre à ce type de question.

Avec Iniria et le Cerema, l’IGN a mis en place un consortium : « nous sommes en discussions très avancées avec France 2030 pour obtenir un financement dans un consortium public-privé, avec l’idée de développer des briques technologiques qui pourront être utilisées par tout un écosystème ». Elles seront « évidemment open-source ».

Vive le roi

Par :Perco
18 septembre 2025 à 13:00
À tout seigneur, tout honneur, parlons donc de Vive le roi, la réédition par Jean-Michel Maman, chez Spiel-ou-Face, du Viva il Ré de Stefano Luperto. J’avoue que je n’y avais jamais joué et que je ramenais cette boîte d’un jeu repensé, nettoyé et retravaillé plutôt comme un trésor offert par une idole.

En direct, grève du 18 septembre : les syndicats se félicitent de la mobilisation, « déjà un succès » et « un avertissement très clair au gouvernement »

« Aujourd’hui, les salariés se lèvent pour dire que cette nuit sans fin du macronisme, on n’en peut plus », a dit Sophie Binet (CGT), qui comptabilisait 400 000 manifestants dans toute la France, avant le départ du cortège à Paris. Le ministère de l’intérieur recense, lui, 76 500 manifestants. Nos journalistes vous racontent cette journée à Marseille, Paris, Morlaix, Besançon, Clermont-Ferrand et Toulouse.

© THEO GIACOMETTI POUR  « LE MONDE »

A Marseille, le 18 septembre 2025.

En Italie, derrière le « modèle Meloni » de « sérieux budgétaire » défendu par la droite et l’extrême droite françaises, une dérive illibérale

La présidente du conseil italien est devenue un exemple auquel les droites françaises rêvent, même si son succès présumé relève plus d’un récit que de la réalité.

© Filippo Attili/Palazzo Chigi / AP

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En direct, guerre en Ukraine : le point sur la situation

Les forces spéciales ukrainiennes ont annoncé avoir touché dans la nuit la raffinerie de pétrole de Volgograd, dans le sud de la Russie, sans préciser avec quels moyens.

© REUTERS

Des militaires d’une unité de défense aérienne ukrainienne observent le ciel sur la ligne de front, dans l’oblast de Kharkiv (Ukraine), le 15 septembre 2025.

« L’Europe est en train de subir un triple choc : militaire, économique et idéologique » : deux experts débattent de l’avenir du modèle européen

Les tensions à l’Est, avec la Russie, comme à l’Ouest, avec l’Amérique, mettent à l’épreuve le modèle européen. Deux livres, l’un de Sylvain Kahn, l’autre de Guillaume Lagane, abordent cette situation nouvelle et explorent les réponses à y apporter. Débat.

© Aaron Schwartz/POOL via CNP/INST via Reuters Connect

Réunion multilatérale, à la Maison Blanche, à Washington, le 18 août. Au premier plan, le président américain, Donald Trump, avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, et Monica Crowley, cheffe du protocole. A l’arrière-plan, les dirigeants européens, parmi lesquels la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, le président Emmanuel Macron, le président finlandais, Alexander Stubb ; ainsi que le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte.

« L’usage inconsidéré du téléphone portable au travail reviendrait à ajouter six jours fériés au calendrier »

Se séparer de son smartphone ne séduit ni les collégiens ni les salariés, constate Béatrice Madeline, dans sa chronique, alors que le coût de l’économie de l’inattention a été estimé à 10 milliards d’euros pour l’économie française, en 2023.

© Darryl Webb / AP

Une adolescente utilise un smartphone, en Arizona, le 16 juin 2023.

Le sprinteur américain Fred Kerley, champion du monde du 100 m en 2022, rejoint les Enhanced Games, « les Jeux des dopés »

Double médaillé olympique du 100 m, l’athlète de 30 ans a annoncé, mercredi, rejoindre ces « Jeux améliorés », où l’usage de substances dopantes sera toléré et encadré.

© MARTIN BERNETTI/AFP

Fred Kerley, sur le podium du 100 m des JO de Paris, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), le 5 août 2024.

Entre déluges et sécheresses, le cycle de l’eau subit des perturbations de plus en plus extrêmes, selon l’Organisation météorologique mondiale

Pour la troisième année de suite, les scientifiques ont enregistré en 2024 une fonte généralisée dans toutes les régions glaciaires. Ces six dernières années, seul un tiers des bassins hydrographiques ont connu des conditions de débit normales.

© Denis Balibouse / REUTERS

Le glacier et le barrage de Gries, en Suisse, le 11 septembre 2025.

Roumanie : trente-cinq ans après la répression des manifestations du printemps 1990, les victimes des violences attendent toujours réparation

La mort, en août, de l’ancien président roumain Ion Iliescu n’empêche pas la poursuite des enquêtes sur la violente « minériade » de juin 1990.

© ANDREEA CAMPEANU POUR « LE MONDE »

Archives de l’Association des victimes des minériades. A Bucarest, le 24 août 2025.

Mobilisation du 18 septembre : des cheminots ont pénétré dans le ministère de l’Économie

Le groupe de cheminots, emmenés par le secrétaire général du syndicat SUD-Rail, Fabien Villedieu, est resté environ un quart d’heure dans l’enceinte de Bercy avant de repartir, sans heurts.

© Tom Nicholson / REUTERS

La préfecture de police de Paris a indiqué que les manifestants qui se sont introduits à Bercy n’ont commis «aucune dégradation». 
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