Des Régio2N sur le RER C ?
C’est une des pistes avancées par Ile-de-France Mobilités en lien avec la réorganisation de cette ligne, un peu moins tentaculaire depuis la mise en service – laborieuse – de T12, et finalement le retour à un scénario évoqué dès 2009.
La désimbrication des dessertes de grande couronne vers Dourdan et Etampes pourrait faciliter le fractionnement du renouvellement du parc de matériel roulant du RER C et de retenir un matériel à plancher bas sur ces relations desservant presque exclusivement des quais de 550 mm de hauteur.
Paris Austerlitz - 13 novembre 2015 - Des Z2N du RER C en surface, c'est déjà une réalité, soit en raison de travaux, soit en cas de perturbations... soit pour quelques renforts en hyperpointe. Le schéma directeur prévoit le report pérenne des missions Dourdan et Etampes sous la grande verrière. Pour continuer dans Paris, les voyageurs devront changer de train à Bibliothèque François Mitterrand, mais beaucoup le font déjà... pour prendre la ligne 14 ! © transportparis
Les réflexions en cours portent sur une limitation à la gare d’Austerlitz, en surface : seule la gare Bibliothèque François Mitterrand devrait être modifiée puisqu’elle dispose de quais de 920 mm. Il faudra aussi supprimer les rehaussements partiels à 760 mm réalisés dans plusieurs gares. Ce type d’opération a déjà été réalisé sur le réseau Montparnasse avant l’arrivée des Régio2N.
Le schéma directeur n’écarte pas le prolongement d’une partie de ces trains à Musée d’Orsay, ce qui pourrait être techniquement possible à condition de rester sur une interface « basse » entre quai et trains. C’est probable puisqu’il sera difficile de rehausser les quais de Saint-Michel – Notre-Dame à plus de 550 mm.
Dans cette hypothèse, le besoin peut être estimé à une cinquantaine de rames, s’ajoutant aux 167 déjà livrées pour les réseaux Montparnasse et Sud-Est. Le besoin pour le « cœur » du RER C se limiterait alors à une centaine de rames, ce qui reste tout de même un volume assez intéressant.
Cependant, il convient d’avoir une vision globale de la stratégie de renouvellement des Z2N actuellement utilisées : si le Régio2N peut convenir pour des dessertes de grande couronne à arrêts limités en zone dense, qu’en serait-il pour des missions centrales ? Compte tenu des arrêts très fréquents dans Paris, il vaudrait mieux un matériel plus nerveux capables d’accélérations à au moins 1 m/s².
Chamarande - 6 juin 2015 - Quais bas, desserte de grande couronne sur des trajets de plus d'une heure : les prestations des Z2N sont quand même un peu limitées. Les Régio2N proposent la climatisation, un niveau sonore réduit, des prises de courant et USB et surtout une accessibilité bien meilleure. © transportparis
Autre interrogation : la version actuellement utilisée du Régio2N est longue de 110 m alors que les Z2N font 7 m de moins. Le contrat-cadre prévoit la possibilité de réaliser une version 103 m avec des remorques 2N plus courtes (celles utilisées pour réaliser la version 81 m Aquitaine par rapport à la version de base 83 m).
En revanche, il semblera difficile d’échapper à un défaut du Régio2N, identifié dès l’origine : ce matériel ne lève qu’un seul pantographe, ce qui, sous 1500 V, n’est pas exempt de « délicatesses » vis-à-vis des installations électriques du fait des intensités concentrées sur un seul archet.
Néanmoins, le Régio2N dispose d'avantages non négligeables : le matériel est connu (pour ses qualités et ses défauts), il est rapidement disponible (d'autant que la chaîne de production ne tourne plus à plein régime) et son coût reste tout de même très intéressant. Cependant, dissocier les parcs du RER C se traduira par des frais fixes plus élevés sur les matériels destinés au reste de la ligne... Bref, le bilan est très partagé, d'autant que ce scénario est directement lié à la définition du schéma de desserte.