Des panneaux solaires fabriqués à partir de poussière de Lune : à quoi ça sert ?
L’université de Potsdam, en Allemagne, vient de mettre au point des cellules solaires à base de poussière de Lune. À première vue anodine, cette découverte pourrait jouer un rôle important dans l’exploration spatiale et faciliter l’implantation de bases pérennes sur notre satellite.
Les équipes de Felix Lang, de l’université de Potsdam, sont parvenus à mettre au point une cellule photovoltaïque un peu particulière, en partie composée de cette poussière qui recouvre la Lune : le régolithe lunaire. L’objectif de cette recherche ? Être capable de fabriquer des panneaux solaires sur la Lune pour faciliter une potentielle installation sur place. Pour simuler une fabrication sur la Lune, les chercheurs ont fait fondre une version synthétique de ce régolithe lunaire sans le purifier, et l’ont associé à du perovskite, un matériau déjà utilisé sur Terre pour fabriquer des cellules photovoltaïques.
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Le rendement relativement faible obtenu, proche des 12 %, s’explique par le manque de transparence du régolithe fondu. Malgré ce rendement, l’intérêt de cette découverte est grand. Les panneaux solaires actuellement utilisés dans le domaine spatial affichent des rendements très élevés (30 % à 40 %), mais sont très lourds. Ils représentent ainsi une très grande part du poids de lancement des satellites mis en orbite. De plus, ces panneaux solaires sont relativement fragiles.
Selon Félix Lang, la fabrication de panneaux solaires directement sur la Lune permettrait de faire baisser le poids de chargement des vaisseaux spatiaux de 99,4 % ! En outre, les panneaux créés à partir de régolithe auraient une plus grande tolérance aux irradiations des protons à haute énergie que l’on retrouve dans l’espace.
Le régolithe lunaire
Le régolithe lunaire désigne principalement la couche de poussière qui recouvre une grande partie de notre satellite. Il est issu des impacts de météorites, et se compose donc de résidus d’impacts qui ont pulvérisé la roche lunaire. De nombreuses équipes de recherche étudient ses potentielles utilisations et son comportement. L’une des pistes envisagées est son utilisation comme matériau d’impression 3D, notamment pour la construction d’objets ou de bases lunaires.
Une application encore lointaine
Malgré ce potentiel très intéressant, la route est encore très longue avant que l’on retrouve le pendant lunaire de la future gigafactory française Carbon. Si, toujours selon Félix Lang, il serait possible de faire fondre la poussière lunaire grâce à de vastes miroirs courbés, de nombreuses questions restent en suspens comme l’influence d’une gravité plus faible lors de la fabrication des cellules, ou encore la résistance de ces dernières aux grands écarts de température qui règnent sur la Lune.
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