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À partir d’avant-hierNext.ink

6 mois, déjà

Par : Ferd
29 avril 2024 à 18:44
Petite pause informationnelle en cours d'ascension

Chers abonnés de la France d’en haut, chers lecteurs fidèles mais un peu fauchés (ou pire, radins),
chers visiteurs égarés à la recherche d’un comparatif des meilleures offres de VPN 2024, bonjour.


Je sais que beaucoup d’entre vous compulsent quotidiennement next.ink dans l’attente frustrante et insatisfaite d’un poing dev, mais l’heure n’est malheureusement pas à la gaudriole.
Je ne vous propose ici que de faire un premier bilan de la reprise de Next INpact.

Il y a 6 mois tout pile (ou presque…) – pour voler à Seb sa formule mythique du samedi – nous étrennions fièrement les clés SSH de notre site web d’informations tech préféré.
Aujourd’hui, avec cette dernière version mise en ligne il y a quelques instants, je décrète que nous avons globalement achevé le tournant de Next INpact vers Next, et la migration vers WordPress.
Popopop, tout le monde se calme, remballez-moi de suite ces applaudissements, et on garde le Champagne pour plus tard.
Nous ne venons que de nous caler les pieds dans les starting blocks, et de prendre une grande respiration généreusement arrosée d’un jet de Ventoline.

Déjà, et malgré les efforts herculéens déployés par l’équipe de dev et notre directeur artistique (que je remercie tous chaleureusement au passage), nous avons encore beaucoup de travail sur le site en lui-même.
La version qui se présente sous vos yeux est encore perfectible à bien des égards, à commencer par ses aspérités graphiques, ses petits bugs encore présents çà et là, sa home qui est de type bien-mais-pas-encore-top en vue dekstop, et trop de fonctions dont on rêve encore et qui disparaissent au réveil.
Ensuite, l’art de la presse en ligne est difficile, nous sommes encore loin d’avoir triomphé de la bête immonde qu’est la rentabilité économique du modèle sans pubs, sans sponso, sans tracking, sans renoncement, et sans les mains.
Ah oui, tiens d’ailleurs, abonnez-vous !

Voici, dans les grandes lignes, le bulletin étape des 6 mois.

Du côté abonnements…

… On s’est pris un joli four au démarrage
J’avais beau m’y attendre, on s’est fait très peur entre décembre et février.
Les revenus des abonnements étaient 2 fois inférieurs aux attendus, et la charge de la migration était lourde en parallèle, nous étions à l’acmé du challenge de la reprise.
La conjonction du changement d’identité d’un média vieux de 20 ans, de l’attentisme compréhensible des lectrices et des lecteurs, de la trajectoire déjà descendante du média depuis 2020, des abonnements longue durée encaissés et déjà dépensés, et des inévitables tâtonnements de notre reprise, c’était brutal.
On n’était pas sereins, mais dos au mur, nous avons soutenu l’effort en cherchant la lumière, convaincus que nous allions dans la bonne direction.

Depuis mars, plusieurs indicateurs verdissent doucement.
Pour commencer, nous avons augmenté les visites quotidiennes de 25 % par rapport à la même période de 2023, et même de 50 % par rapport à décembre. Nous avons sensiblement amélioré le référencement naturel du site, et même retrouvé le chemin de Google News, après quelques années d’absence. Tout le monde revient nous voir plus souvent, nous sommes encore loin des belles années, mais la courbe fait plaisir à voir.
Tout au long des mois qui viennent de s’écouler, les journalistes ont fourni un travail continu pour augmenter le rythme de publication d’un tiers environ, et ce sans diminuer d’une virgule la qualité de leurs textes.
C’était absolument crucial pour redonner de l’allant à Next, ils ont relevé le gant, bravo à eux, c’était un facteur clé pour notre rétablissement.
Également, les revenus ont bien augmenté depuis le point bas de décembre, même si nous sommes toujours en dessous du point de rentabilité : nous perdons toujours un peu plus de 10k€ par mois pour payer les salaires sans devoir renflouer, mais si nous arrivons à maintenir les tendances actuelles, nous avons bon espoir d’atteindre l’équilibre en 2025 – avec votre concours naturellement.
Je vous ai déjà dit qu’il faudrait vraiment vous abonner ?

Appelez la police, on a assassiné le Brief

Sans aucun remords, et avec préméditation en plus, puisque réflexion faite, ce format nous est apparu trop limitant. Il introduisait une segmentation artificielle entre les brèves et les articles.
Également, il nous contraignait dans le temps, nous interdisait une forme de spontanéité au fil de la journée.
Séparer les types d’articles dans deux flux donnait faussement une impression de manque de volume de publication, et nous contraignait à aller chercher ses informations à deux endroits différents.
Et pire encore, il fatiguait Seb en le contraignant à se lever aux aurores tous les matins de la semaine pour vous livrer, tel un boulanger, votre fournée de nouvelles fraiches, petits gourmands d’infos que vous êtes.
Un grand merci Seb d’avoir assuré toutes ces années, c’était un vrai sacerdoce, que tu as assuré avec une vaillance sans failles et une admirable discrétion.
Et maintenant, nous mélangeons donc allègrement toute la production intellectuelle de nos journalistes émérites dans un seul fil d’actu, au risque – mince alors – de faire cliquer par inadvertance nos lectrices et nos lecteurs non abonnés sur un article avec un petit paywall explosif.
Boom.
Hi hi hi.

Nous sommes en voie de rétablir la newsletter.

Non sans douleur.
Elle est partie en fin de journée depuis la semaine dernière, mais elle n’arrive pas encore chez tout le monde, car envoyer 20k emails tous les soirs depuis sa propre infra de routage, et bien ça allume plein de petits voyants rouges chez les fournisseurs de mails.
On pourrait faire comme avant et laisser Mailchimp se débrouiller, mais c’est pas aussi hardcore (et c’est aussi plus cher à l’exploitation).
À part Gmail qui sait bien faire son boulot, toutes les grosses plateformes d’emails bloquent à des degrés divers les envois massifs avec des protocoles maison de type hachoir (et les SPF, DKIM, DMARC bien configurés n’y changent rien), et les procédures de déblocage sont opaques, quand elles existent.
On ne lâche rien.
Xavi-chou, si tu nous lis, on aimerait bien être vraiment libres d’envoyer des mails à Free. C’est un peu la promesse de la marque, quoi.

Nous avons enfin trouvé un job à Ness_01

Cette IA, dégénérée peut-être, mais somme toute fort sympathique a accepté avec un enthousiasme non feint de modérer vos messages emplis d’amour et d’acrimonie.
Laissez-moi développer ici un peu le propos, cette révélation mérite sans doute un petit éclaircissement.
La modération est un caillou dans notre chaussure depuis le début, et lors de la reprise, nous avions déjà décidé de l’interdiction pour les nouveaux comptes de commenter sans abonnement.
Dans l’ensemble, la mesure fonctionne, et je trouve que la qualité des échanges a déjà augmenté – ou à tout le moins, leur politesse.
C’est sur ce critère et sur ce seul critère que nous avons fait travailler en secret Ness_01 sur une RTX 6000 hébergée chez nous, sur plusieurs modèles open source plus ou moins spécialisés dans cette tâche.
Les résultats sont assez probants, ce n’est pas du 100 %, mais sur plusieurs passes nous arrivons à identifier les messages les plus problématiques avant qu’ils ne viennent tâcher le mur tout blanc.
J’ai le plaisir de vous annoncer que dès que nous aurons fini d’ajuster les prompts, les messages impolis, vulgaires, ou agressifs se verront automatiquement ajoutés dans une file d’attente pour modération manuelle, avant publication.
Cela ne règlera évidemment pas tous les problèmes, la fonction de signalement reste opérationnelle.
Il faut garder à l’esprit que la modération est un art très périlleux, et l’édition de guidelines précises n’est pas simple. Nous n’allons pas pouvoir satisfaire tout le monde tout le temps sur nos décisions, qu’elles soient de sabrer, de bannir, ou de ne laisser dire (ce qui représente plus de 99 % des cas, on vous rassure).
Sur la question du bannissement, nous sommes en train de faire des tests pour estimer la pertinence de procéder à des bannissements s’il y a un échantillon suffisamment significatif de messages mal notés émanant d’un même pseudonyme.
Alternativement, nous considérons l’option de permettre à tout un chacun de masquer les chenapans situés dans les catégories les plus basses de courtoisie, voir de les masquer par défaut.
A noter également, il n’est pas exclu que nous nous servions de Ness_01 pour identifier d’autres caractéristiques intéressantes dans vos messages, comme par exemple ceux qui complètent le plus intelligemment un article, pour les mettre en avant le cas échéant, dans une future Agora sous amphétamines.

Les publicités reviennent pour tout le monde.

Même pour les abonnés, et pour être certains que le maximum de personnes y soient exposées, nous avons prévu un encart à droite de 300 par 600 pixels.
« C’est un retournement de veste absolument honteux », « un renoncement digne des plus grands moguls du capitalisme contemporain », « Vous êtes des malotrus, je vous ai fait confiance à la reprise mais vous êtes bien comme tous les autres », ou encore « Je vous l’avais tous bien dit comme en atteste mon message du 3 octobre à 02h36 ».
Minute papillon, tenez vos chevaux. Est-ce que j’ai dit qu’il s’agirait de vraies publicités ?
Pourquoi cette présomption de culpabilité systématique, ce jugement expéditif et propre aux usages de notre monde moderne ?

Il ne s’agit que d’un nouvel espace d’expression pour Flock, le pauvre gribouille sur tout ce qu’il peut, il souffre de ça depuis sa naissance – gardez-le pour vous, c’est une vraie maladie.
Il m’a appelé l’autre soir, en pleurs, en m’avouant qu’il dépensait un budget monstre en papiers peints et en Crayolas, et qu’en plus son évier était bouché.
Pour le dernier point, je n’ai rien pu faire, mais pour le bien de sa famille et de sa tapisserie, je me suis dit qu’on pouvait bien essayer de l’occuper un peu façon Mad Men.
C’était une idée parfaitement débile, mais c’est tout ce que j’ai trouvé à dire sur le moment, maintenant il faut bien assumer. Et puis en plus, il est déjà parti acheter sa Gomina.
Réflexion faite, ça vient même donner une petite touche de couleur et de gaieté à une liste sans cela un peu seule sur sa page, parfois composée de bien sombres actualités.

Nouvelle version en ligne

La version mise en ligne aujourd’hui comporte un nombre substantiel de nouveautés.
La vue mobile est plus aérée, elle rend les signets plus accessibles, et fait la part belle aux illustrations.
Les brèves sont rapatriées dans le flux général, avec une mise en forme plus sobre, l’agora disparait de la version mobile.
Les signets sont accessibles en un clic.
Pour la vue desktop, les brèves sont également fondues dans le feed général.
L’Agora a été déplacée dans le bandeau latéral, elle est plus discrète, elle sera relocalisée ailleurs une fois que nous aurons eu le temps de la rendre intéressante (nous avons quelques idées à ce sujet, mais le temps nous manque encore).
Sur la page article, nous avons largement épuré le format, repositionné pas mal d’éléments, et enlevé les liens vers les autres articles en bas de page.
Nous avons repositionné correctement les boutons pour naviguer dans les nouveaux commentaires, dans une barre qui apparait au bon moment, pas loin du pouce sur la version mobile.
Les factures arrivent sous peu dans votre espace abonné, j’espère la semaine prochaine.
Nous avons dû intégrer Next à notre ERP et y déployer un plan comptable à part, et ça a quelque peu complexifié la manœuvre.
Nous avions aussi quelques problèmes de routage vers Next (ô, cruelle ironie), ils sont maintenant corrigés, garantissant par la même un paiement de l’abonnement sans erreur.
Nous poursuiverons notre travail d’amélioration continue par petites touches sur cette dernière version, il se peut que l’on gagne encore en qualité dans les prochaines semaines.

Pour conclure

Tout n’est pas encore parfait, et la route est encore longue.
Redresser un journal, c’est beaucoup d’efforts, et sur la durée.
C’est aussi quelques essais malheureux, des erreurs évitables mais seulement quand on les a déjà faites, des renoncements à mi-chemin de la perfection, des cris de désespoir dans la nuit…
Corollaire importante, nous bousculons gentiment les habitudes de nos lectrices et de nos lecteurs, et nous nous en excusons bien platement. Il nous est parfaitement impossible de satisfaire tout le monde, le mieux que nous puissions faire est de procéder aux changements qui nous apparaissent dans l’intérêt du média au long terme, avec toutes les contraintes que avons, celles que vous voyez, et celles qui se dissimulent dans l’ombre de l’arrière boutique.
Je suis très fier du travail qui a été fait jusque-là, des équipes qui ont massivement répondu présent, de vous, qui venez et revenez, et qui parfois même, vous abonnez.
Que la fête continue !

PS : Si vous avez des questions ou des remarques sur le vaste sujet qu’est la reprise de Next INpact, n’hésitez pas à les écrire en commentaires, je ferai mon possible pour y répondre, et dans tous les cas, je vous promets que vous serez lus religieusement😉

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