Vue normale

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
À partir d’avant-hierNext.ink

 [MàJ] Fuite de données des 110 millions de clients AT&T : Snowflake s’explique

19 juillet 2024 à 14:06
Un peu plus, un peu moins
Photo d'une pince coupante

Mise à jour du 18 juillet à 11h15 : Interrogée, Snowflake nous a indiqué que le vol de données sur ses serveurs n’était pas le résultat d’une compromission.

« L’acteur de la menace a utilisé les identifiants de compte de démonstration d’un ancien employé de Snowflake, obtenus via un malware de type infostealer. Cet accès a été possible parce que ces comptes de démonstration n’étaient pas protégés par la connexion unique (SSO) ou l’authentification multifacteur (MFA), contrairement aux environnements de production et d’entreprise Snowflake », nous a répondu l’entreprise.

Article original du 12 juillet : L’opérateur américain prévient actuellement ses clients d’une gigantesque fuite de données. Contrairement à celle d’avril, les données n’ont pas été volées sur ses propres serveurs, mais ceux de la société Snowflake, qui analysait les informations fournies par AT&T.

Dans un message fraichement publié par AT&T, on apprend que de nombreuses données de clients ont été « illégalement téléchargées » depuis un espace de travail sur « une plateforme cloud tierce ». L’opérateur envoie depuis hier des emails aux clients pour les prévenir de la fuite. La SEC (Securities and Exchange Commission) a également été informée.

Une avalanche de métadonnées

Les informations dérobées sont essentiellement des métadonnées datant de mai à octobre 2022, bien que certaines datent du 2 janvier 2023. Rien de plus récent ne semble avoir fuité. Le contenu des appels et SMS n’est pas concerné. Cependant, les métadonnées sont précises :

« Ces enregistrements identifient d’autres numéros de téléphone avec lesquels un numéro de téléphone sans fil AT&T a interagi pendant cette période, y compris des clients de lignes terrestres AT&T (téléphone à domicile). Pour un sous-ensemble d’enregistrements, un ou plusieurs numéros d’identification de site cellulaire associés aux interactions sont également inclus. »

En d’autres termes, les informations permettent de savoir quel client AT&T a téléphoné à qui et combien de temps, et parfois dans quelle zone. Même chose pour les SMS. En revanche, les métadonnées ne contiennent pas les horodatages, que ce soit pour les appels ou les SMS.

La fuite est donc moins « grave » que celle révélée début avril. Pour rappel, des informations personnelles, dont des numéros de sécurité sociale, avaient été dérobés pour 70 millions de clients.

AT&T avait réinitialisé les codes d’accès de toutes les personnes concernées. Cette fois, même s’il n’y a pas à proprement parler de données sensibles, c’est la quasi-totalité des clients de l’opérateur qui sont concernés, soit 110 millions de personnes.

« Bien que les données ne contiennent pas les noms des clients, il est souvent possible de trouver un nom associé à un numéro de téléphone à l’aide d’outils en ligne accessibles au public », avertit tout de même l’opérateur.

Des données volées chez un prestataire

AT&T ne le précise pas dans son annonce, mais l’a confirmé à TechCrunch : la plateforme appartient à Snowflake. Il y a un mois environ, Mandiant avait prévenu qu’un « volume significatif de données » avait été dérobé à l’entreprise au début du printemps. Là encore, un responsable d’AT&T a confirmé à nos confrères que les informations des clients de l’opérateur en faisaient partie. En tout, 165 entreprises clientes avaient été concernées, dont TicketMaster.

Snowflake s’est fait une spécialité de l’analyse d’énormes quantités de données dans son cloud. AT&T n’a cependant pas indiqué pourquoi les données des clients y étaient et n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet.

L’opérateur dit avoir été informé de la fuite le 19 avril. Depuis cette date, il collabore avec les forces de l’ordre pour en retrouver les auteurs. « Au moins une personne » aurait été appréhendée, sans plus de détails. Tout juste sait-on qu’elle n’est pas employée chez AT&T. Le FBI, vers qui l’opérateur renvoyait pour les questions à ce sujet, n’a pas fait de commentaire.

☕️ Apple autorise un premier émulateur PC sur son App Store

15 juillet 2024 à 08:00

La situation des émulateurs s’est brusquement détendue ces derniers mois. Non seulement Apple les autorise pour l’App Store (iOS et iPadOS), mais elle accepte presque tous les projets. Fin mai, nous faisions le tour de la question, notant que les applications étaient de plus en plus nombreuses, même RetroArch. En outre, Apple autorise le chargement de ROM depuis n’importe quelle source.

Nouvelle surprise : UTM SE est à son tour disponible. Cet émulateur PC, basé sur QEMU, permet de faire fonctionner Windows, Linux et l’ensemble des systèmes d’exploitation prévus pour une architecture x86 ou x64. Comme les autres émulateurs jusqu’à présent, il est gratuit. UEM SE est même compatible avec VisionOS, pour les rares personnes qui ont un casque Vision Pro.

Cependant, comme l’explique OMGUbuntu qui a testé l’application, il ne faut pas s’attendre à une émulation rapide. Comme nous l’avions signalé, l’impossibilité de recourir à la compilation JIt (« Just in-time », à la volée) grève largement les performances. En outre, s’agissant d’une émulation et non d’une virtualisation, l’opération est déjà complexe.

Selon nos confrères, ce n’est pas trop un problème pour les vieux systèmes. Mais si vous voulez tester la dernière Ubuntu, il en ira tout autrement. Même avec un très récent iPad Pro muni d’une puce M4, tout est lent. Et c’est sans parler de la mémoire vive, forcément limitée.

Reste que l’arrivée d’UTM SE est une double surprise. D’abord, parce qu’Apple avait refusé de laisser passer l’émulateur sur son App Store. La raison donnée était simple : l’exception donnée dans les règles de l’App Store n’est valable que pour les jeux, donc les consoles. Un émulateur PC n’appartient pas à cette catégorie. Les développeurs pointaient, eux, que leur application était orientée vers les vieux jeux pour DOS et Windows.

Ensuite, parce que les mêmes développeurs avaient ajouté qu’il ne s’agissait pas d’un projet si important. Plus précisément, l’expérience était jugée « insuffisante » et l’application ne valait « pas la peine que l’on se batte pour elle ». Un aveu étonnant, qui rend encore plus surprenante l’arrivée sur l’App Store. Les développeurs ont indiqué samedi que l’équipe d’AltStore avait joué un rôle dans le changement d’avis d’Apple.

Le comité éthique du CNRS appelle à la vigilance sur les robots « sociaux »

15 juillet 2024 à 08:30
Trop humains ?
illustration d'une personne manipulée comme une marionnette par une IA

Avec l’IA générative, les chatbots et robots de compagnie ont gagné en capacité à faire illusion et de nombreuses applications sont devenues populaires. Mais nous connaissons peu le degré d’attachement à ces robots dits « sociaux ». Le comité éthique du CNRS, alerté par une chercheuse en robotique, s’est saisi du sujet et appelle « spécifiquement à la vigilance les chercheurs » sur l’anthropomorphisation et sur les aspects psychiques et cognitifs de leur utilisation.

Si l’IA générative n’est pas une intelligence artificielle générale, on peut observer une tendance à les utiliser pour créer des robots de compagnie. Le comité d’éthique du CNRS (COMETS) publie un avis (PDF) sur « Le phénomène d’attachement aux robots dits « sociaux » » et insiste pour que la recherche scientifique soit vigilante sur le sujet.

Dans le groupe de travail qui a planché sur le sujet, se trouvent la chercheuse en informatique du CNRS Catherine Pelachaud, les deux professeurs émérites en intelligence artificielle Raja Chatila et Jean-Gabriel Ganascia, la chercheuse en droit et directrice du COMETS Christine Noiville, et le professeur d’Immunologie Patrice Debré.

Dans sa démonstration de GPT4-o, OpenAI montrait des vidéos d’interaction avec une voix qui simulait de façon très fidèle les intonations et les traits d’humour que pourrait avoir un être humain dans ce genre de conversation tout en lui donnant un ton de flirt très proche de celle de Scarlett Johansson dans le film Her. Desi Lydic, du Daily Show, s’en était moqué en disant qu’elle était « clairement programmée pour nourrir l’ego des mecs ».

Plein de robots « sociaux » déjà sur le marché

Ce n’était qu’une démonstration, mais d’autres existaient déjà avant même l’avènement des IA génératives. Replika vend son application comme une IA amie qui peut jouer des rôles sociaux de l’âme sœur à partenaire de jeux érotique. L’entreprise japonaise Gatebox avait déjà sorti Azuma Hikari en 2016, pour servir de « meilleur compagnon ».


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ Elon Musk soutient officiellement Donald Trump pour la présidentielle aux États-Unis

15 juillet 2024 à 09:00

Elon Musk, magnat de la tech et homme le plus riche du monde, a publiquement déclaré son soutien à Donald Trump le 14 juillet.

Il a publié un message en ce sens sur X, dont il est propriétaire depuis fin 2022, accompagné d’un extrait vidéo du candidat républicain levant le poing. La veille, ce dernier avait été visé par une tentative d’assassinat qui l’a blessé à l’oreille.

Si le patron de Tesla et (co-)fondateur de Space X et Neuralink ne s’était jusque-là pas officiellement prononcé, il avait déjà financé un groupe politique visant à faire élire Trump, selon Bloomberg. 
Outre sa fortune, son audience de 189,5 millions de personnes sur son réseau X devrait aussi servir le candidat.

La déclaration acte une mutation politique de long terme de l’entrepreneur sud-africain – d’après Reuters, il a déclaré avoir voté pour Hillary Clinton et Joe Biden. 


En 2016, cela dit, il a été un temps conseiller auprès de Donald Trump. Dans les années récentes, surtout, il a publiquement soutenu des idées de la droite la plus dure, diverses théories du complot, et leur a donné de l’audience via X.

Une fuite du stalkerware mSpy expose les données de millions d’utilisateurs

15 juillet 2024 à 11:44
Tel est pris qui croyait prendre
une victime journaliste représentée en lapin, ciblée par l'espionnage étatique

La fuite de données contient des informations personnelles relatives aux clients comme aux victimes du logiciel espion, de même que des informations sur l’entreprise qui le gère, Brainstack.

Le service de surveillance des téléphones mSpy, plus couramment qualifié de « stalkerware », a été attaqué. Les hackeurs sont repartis avec des millions de données relatives aux clients du logiciel. 



Dans le lot : des informations personnelles, des tickets du service clients, des mails envoyés au même service client, pièces jointes comprises, etc. Ces plus de 300 Go d’informations, dont certaines remontent jusqu’à 2014, ont été récupérés via le système de relation client (CRM) de l’application, construit sur Zendesk, d’après TechCrunch.

Un logiciel de « contrôle parental » qui vise en réalité des adultes en mal de contrôle


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ Le contrôle parental désormais obligatoire sur les appareils connectés, l’ANFR veillera au grain

15 juillet 2024 à 12:54

L’année dernière, les décrets d’application de la loi sur le contrôle parental étaient publiés, en mode service minimum. Il n’y a, par exemple, aucune possibilité d’activer des listes blanches ou noires. Dans la foulée, la CNIL mettait en ligne ses avis, pour le moins mitigés.

Quoi qu’il en soit, depuis le 13 juillet 2024, « l’ensemble des nouveaux appareils connectés à internet [smartphones, tablettes, ordinateurs, consoles, montres, liseuses…, ndlr] mis sur le marché à partir de cette date devront désormais intégrer un dispositif de contrôle parental, gratuit, facile d’accès et dont l’activation sera proposée dès la première utilisation », explique l’ANFR.

L’Agence nationale des fréquences rappelle que ces dispositifs « permettent de bloquer des applications (préinstallées ou à télécharger) donnant accès à des contenus interdits aux mineurs afin de les protéger des jeux d’argents, des paris, de contenus violents et pornographiques ». Ils doivent aussi protéger les données personnelles des enfants.

L’ANFR dispose « de pouvoirs de police administrative et de sanction lorsque des non-conformités sont constatées ». Elle ajoute qu’elle veillera au respect des dispositions légales, « qui comprennent des exigences administratives et techniques ». Pour cela, l’Agence « procèdera à des prélèvements de manière inopinée d’équipements dans les lieux de vente ».

SecNumCloud : S3NS (Thales/Google) passe le « jalon 0 » de la certification ANSSI, sans réserve

15 juillet 2024 à 14:38
Ça fait S3ns
Un homme juché sur une échelle repeint un nuage bariolé du drapeau états-unien en bleu.

Depuis l’annonce de S3NS, un cloud « à la française » avec les services de Google Cloud sur des serveurs de Thales, l’entreprise met en avant sa volonté d’être certifiée SecNumCloud. Elle vient de passer le premier jalon j0, qui atteste simplement que son dossier est conforme. Plusieurs autres étapes restent à franchir. Thales espère y arriver pour l’été 2025.

Dans un communiqué de presse, l’entreprise commune entre Thales et Google – mais « entièrement contrôlée par Thales » – annonce avoir franchi la première étape dans sa demande de certification SecNumCloud : « le dossier pour l’entrée dans le processus de qualification SecNumCloud de sa solution « cloud de confiance » a été accepté par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) ». La première étape d’un long processus à venir.

Premier jalon sur les quatre à franchir

Le processus de qualification complet comporte quatre jalons, rappelle l’ANSSI :

  • J0 : acceptation de la demande de qualification
  • J1 : acceptation de la stratégie d’évaluation
  • J2 : acceptation des travaux d’évaluation
  • J3 : décision de qualification

Lors du premier jalon (J0), « le commanditaire constitue un dossier de demande de qualification conforme […] qu’il transmet à l’ANSSI, qui désigne alors un chargé de qualification ». Ce jalon 0 est franchi pour l’ANSSI « lorsque l’ensemble des critères d’acceptation de la demande de qualification […] sont respectés ». Il ne s’agit pas encore pour l’Agence de mettre les mains dans le « cambouis ». Le formulaire se trouve par ici.

S3NS a dû détailler ses réseaux et son système d’information

En plus des demandes de renseignements assez classiques (présentation générale, commanditaire, informations de contact…), il est précisé dans l’annexe 3 la liste des pièces à fournir.

Elle comprend notamment un dossier et un schéma d’architecture du système d’information du service visant la qualification. On doit y retrouver les points d’interconnexions, les réseaux et sous-réseaux, les équipements de sécurité (filtrage, authentification, chiffrement) et les serveurs hébergeant des données ou assurant des fonctions sensibles. La liste des sous-traitants est aussi demandée.

Si S3NS communique officiellement, c’est que l’ANSSI le permet : « Dès son entrée officielle dans le processus de qualification SecNumCloud […], toute entreprise pourra évoquer publiquement la démarche en cours ».

Notez qu’elle n’est pas la seule à avoir validé ce jalon 0 et à continuer dans les étapes de qualification, loin de là. Cegedim.cloud, Free Pro, Index Education, Orange Business, SFR Business et Whaller sont aussi en cours de qualification, selon l’ANSSI.

D’autres peuvent l’être, car il faut que le participant accepte que son processus soit rendu public pour figurer sur la liste de l’ANSSI. Notez au passage que la liste des produits déjà certifiés SecNumCloud se trouve par là. On y retrouve des services de Secure Temple, d’Index Education, (Pronote, EDT…), d’Oodrive, d’Outscale, d’OVH et de Worldline.

Des réserves ou non ? That is the question…

La décision d’acception de la demande de qualification peut prendre deux formes : avec ou sans réserve. Dans le premier cas, « l’ensemble des critères d’acceptation […] sont respectés, mais l’ANSSI estime qu’un jalon de la qualification ne peut a priori pas être franchi ou que les coûts et délais nécessaires pour atteindre la qualification sont très importants ».

L’ANSSI précise que, lorsqu’une décision d’acceptation avec réserve est prononcée, « le service obtient le statut « en cours de qualification » mais n’est pas inscrit dans le catalogue des services en cours de qualification ». S3NS de Thales n’y figure pas, mais la dernière mise à jour de la page date du 17 mai 2024 et Thales pourrait très bien demander à ne pas y figurer. Impossible en l’état d’en tirer des conclusions.

Nous avons demandé à Thales si son dossier était assorti de « réserves » par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information. Le service presse nous répond que, « à ce stade, il n’y a pas de réserve à avoir de la part de l’ANSSI et l’agence n’en a pas émise ».

S3NS : trois datacenters parisiens, des services de Google Cloud

S3NS est pour rappel une « solution, hébergée dans trois datacenters en région parisienne, sécurisée physiquement et logiquement, opérée et administrée par S3NS, qui analysera en continu les mises à jour de Google Cloud ».

Dans le détail, ce n’est pas toujours aussi simple face à la déferlante de mises à jour de Google : « Non, on ne vérifie pas l’ensemble du code », reconnaissait Ivan Maximoff, responsable de la sécurité des systèmes d’information (RSSI), lors des Assises de la cybersécurité de Monaco.

S3NS espère une certification durant l’été 2025

S3NS en profite pour indiquer que « dès décembre 2024, des premiers clients “early adopters” seront en mesure de déployer des applications existantes sur le cloud ». C’est un peu en retard par rapport au calendrier initial qui prévoyait le deuxième trimestre 2024.

Mais attention, ce service ne sera pas certifié SecNumCloud, puisque Thales prévoit « une qualification à l’été 2025 », soit dans un an. Les « early adopters » devraient néanmoins pouvoir en profiter rapidement après l’obtention du précieux sésame… à condition qu’aucun grain de sable ne vienne gripper les engrenages.

Vidéosurveillance (1/3) : des caméras toujours plus nombreuses et intrusives

15 juillet 2024 à 15:32
Souriez, vous êtes « vidéoprotégés »
caméra de vidéosurveillance par Flock

Fustigeant la banalisation de la vidéosurveillance, et déplorant qu’elle « ne fait plus débat depuis longtemps », la Commission nationale consultative des droits de l’homme formule 10 propositions afin que les caméras ne se déploient plus sans contrôles, comme c’est le cas depuis des années. Première partie de notre dossier sur son long avis.

La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’inquiète de la « banalisation » et de la « prolifération » des caméras de vidéosurveillance, « auxquelles se sont ajoutées récemment les caméras aéroportées (drones) », qui « dénaturent l’espace public en suscitant un sentiment de surveillance accrue au sein de la population ».

Elle déplore également l’insuffisance des contrôles en amont de ces dispositifs, le déficit de formation et de sensibilisation aux enjeux liés aux droits fondamentaux de l’usage de dispositifs de surveillance, notamment lorsqu’ils sont associés à des logiciels d’intelligence artificielle, et le défaut d’information claire pour le grand public.

Dans un avis adopté (à l’unanimité) le 20 juin, la Commission formule une série de recommandations pour que l’encadrement des dispositifs de vidéosurveillance garantisse davantage le respect des droits et libertés fondamentaux.

Notre dossier sur l’avis de la CNCDH :

Elle craint, en effet, que cette « société panoptique » n’induise « un nouveau type de rapport entre la police et la population, caractérisé par la défiance et la distance ».

De « profondes inquiétudes »

Elle rappelle aussi son opposition à l’identification biométrique à distance en temps réel dans l’espace public et les lieux accessibles au public, « en admettant pour seule exception son utilisation pour la prévention d’une menace grave et imminente pour la vie, ou la sécurité des personnes et celle des ouvrages, installations et établissements d’importance vitale ».


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ L’ANSSI publie un CyberDico anglais-français des mots de la cybersécurité

16 juillet 2024 à 06:08

L’ANSSI vient de publier son « CyberDico », qui présente les traductions et définitions en français et en anglais des principaux mots, sigles et expressions de la cybersécurité, et qui sera « mis à jour régulièrement ».

BYOD (Bring Your Own Device) devrait ainsi désormais être remplacé par AVEC (pour « Apportez Votre Equipement personnel de Communication »), cloud par infrastructure nuagique, cookie par témoin de connexion, darknet et dark web par Internet clandestin et Internet caché/sombre, jailbreak par débridage système, et Domain name system/DNS par système d’adressage par domaines.

Spyware devrait faire place à espiogiciel, malware à maliciel, la catégorie d’attaque Man-in-the-middle deviendrait « Homme-au-milieu-entre-deux » (sic), Peer-to-peer (P2P) Poste-à-poste, spam pourriel ou « polluriel », les vulnérabilités Zero-day ou 0-day se renommeraient 0 jour ou jour zéro, et les webcams des cybercaméras.

L’ANSSI ne le mentionne pas, mais vous trouverez de nombreuses autres traductions sur l’ « ensemble de conducteurs d’interconnexion de plusieurs organes numériques d’un ordinateur » bitoduc.fr.

☕️ Thunderbird 128 fait le plein de nouveautés et améliore son interface

16 juillet 2024 à 06:34

Nouvelle mouture majeure pour Thunderbird, qui est également ESR (Extended Support Release). Cette version 128, nommée Nebula, apporte bon nombre d’améliorations, dont plusieurs sous le capot. Par exemple, les premiers pans de code écrits en Rust. La qualité et les performances du code s’en retrouvent améliorées, affirme l’équipe. Ce code prépare également l’arrivée des versions mobiles.

Parmi les nouveautés visibles, on trouve des améliorations de l’interface. La présentation des cartes se veut plus attrayante et plus lisible, devant faciliter le repérage des informations importantes. La hauteur des cartes « s’ajuste automatiquement en fonction de vos paramètres ».

Plusieurs apports aussi pour les dossiers. La recherche dans les dossiers unifiés est ainsi plus rapide, l’état des messages est mieux mémorisé, comme la sélection de dossiers multiples. On note aussi que l’ordre d’affichage des emails par défaut est désormais « plus récent en premier ».

Toujours pour l’interface, Thunderbird 128 prend mieux en charge la couleur d’accentuation du système, notamment sous Ubuntu et Mint. Puisque l’on parle de couleur, il est à présent possible de personnaliser celle des icônes du compte. Les menus ont été revisités en « améliorant les repères visuels et en réduisant la charge cognitive ». Dans le menu contextuel, les actions principales sont maintenant accompagnées d’icônes.

Sous Windows, Thunderbird 128 prend enfin en charge les notifications natives. « En cliquant sur une notification, vous la supprimez, Thunderbird passe au premier plan et vous sélectionnez le message correspondant », précise l’équipe de développement.

Signalons plusieurs améliorations pour la gestion des clés OpenPGP. Le gestionnaire permet par exemple de créer des déclarations de révocation pour n’importe quelle clé secrète. Les signatures des messages sont désormais visibles. En outre, un avertissement sera affiché si vous tentez d’importer une clé annonçant des fonctions non prises en charge. Citons aussi la désactivation par défaut de l’importation des clés OpenPGP jugées problématiques.

Concurrence dans le cloud : Microsoft conclut un accord très critiqué avec le CISPE

16 juillet 2024 à 07:06
Party poopers
Nuage (pour le cloud) avec de la foudre

Le CISPE et Microsoft ont conclu un accord. L’association européenne des fournisseurs de cloud célèbre une grande victoire. Microsoft assure que la concurrence en Europe va s’en retrouver renforcée. D’autres, comme Amazon et Google, sont loin d’être aussi ravis.

Microsoft et le CISPE (Cloud Infrastructure Services Providers in Europe) se sont finalement entendus sur un accord. La rumeur courait depuis quelques mois que l’association européenne, qui représente nombre de fournisseurs de solutions cloud, avait trouvé un terrain d’entente. Microsoft s’engage sur plusieurs points et le CISPE affiche son entière satisfaction, déclarant que l’accord est une victoire significative pour les fournisseurs européens de solutions cloud.

Pour l’association, les changements permettent de répondre aux critiques formulées contre Microsoft, dont ses pratiques sur les licences. Mais si le CISPE s’estime satisfait, ce n’est pas le cas d’autres acteurs. En outre, plusieurs plaintes déposées contre Microsoft en Europe – et ailleurs dans le monde – sont toujours en cours.

Avalanche de procédures sur les licences de Microsoft


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ Big Tech : le colistier de Donald Trump soutient les mesures antitrust

16 juillet 2024 à 07:30

Officiellement investi candidat des Républicains ce 15 juillet, Donald Trump y a choisi J.D. Vance comme colistier.

À 39 ans, ce militaire et sénateur ultra-conservateur de l’Ohio défend plusieurs des thèmes favoris du candidat, comme la lutte contre l’immigration et le protectionnisme économique. Il nie le résultat des élections de 2020, et se positionne très ouvertement contre le droit à l’avortement.

Il a aussi salué le travail mené par Lina Khan à la tête de la Federal Trade Commission, relève Reuters, ce qui pourrait se traduire par un soutien de l’agence si le candidat républicain était élu. Avec plusieurs autres élus républicains, il fait partie d’un groupe surnommé les « Khanservatives », pour leur accord avec la politique menée par la FTC. La directrice de celle-ci estime que les lois anticoncurrentielles des États-Unis ne doivent pas uniquement servir à garder les prix le plus bas possible.


Ce groupe illustre un débat interne au camp républicain, souligne l’agence de presse, entre un courant qui cherche à réduire les régulations, et un autre qui cherche à utiliser les lois anticoncurrentielles pour encadrer les plus grosses entreprises, en tête desquelles les géants de la tech.

Ancien critique de Trump, Vance a expliqué avoir commencé à se rapprocher de la ligne du candidat après avoir dîné avec des patrons d’entreprises se plaignant des salaires élevés aux États-Unis et des risques que faisait peser Trump sur la possibilité d’employer des personnes immigrées.

Même s’il avance ces raisons, Business Insider souligne que la ligne économique de Trump est beaucoup plus anti-régulation et en faveur d’un état minimal que celle promue par Vance.

Vance cultive par ailleurs ses propres liens dans la Silicon Valley : lors des élections de mi-mandat de 2022, il a bénéficié de 15 millions d’euros du financier libertarien Peter Thiel.

☕️ Kaspersky met fin à ses activités aux États-Unis

16 juillet 2024 à 08:00

Le spécialiste de la cybersécurité Kaspersky Labs va graduellement mettre fin à ses opérations sur le sol états-unien à partir du 20 juillet.

La décision fait suite à l’interdiction faite par le gouvernement Biden à l’entreprise de vendre ses services dans le pays, restriction qui entrera en vigueur le 29 septembre.

Celle-ci a été prise après que le ministère du Commerce des États-Unis a conduit une « enquête très précise », dont il n’a pas dévoilé les détails. Plusieurs membres du gouvernement ont avancé des doutes sur le fait que Kaspersky ou le gouvernement russe utilise ses logiciels pour espionner ou saboter des systèmes américains.

Kaspersky a commencé à licencier ses équipes cette semaine, d’après Zero Day, et indiqué que « moins de 50 personnes » seraient affectées.

Vidéosurveillance (2/3) : un rayon d’action toujours plus large, des garanties insuffisantes

16 juillet 2024 à 08:30
Des caméras hors la loi ?
caméra de vidéosurveillance par Flock

La vidéosurveillance occupe une place toujours plus importante, au grand dam de la Commission nationale consultative des droits de l’homme. Elle formule ainsi 10 propositions pour que les caméras ne se déploient plus sans contrôles. Seconde partie de notre dossier sur son long avis.

Hier, nous expliquions que la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) s’inquiétait de la « banalisation » et de la « prolifération » des caméras de vidéosurveillance. Ce n’est pas le seul point problématique. Le rayon d’action s’est considérablement étendu et les méthodes de contrôle insuffisamment appliquées, au point que la CNCDH en arrive à comparer les caméras à « des outils d’intimidation ».

Notre dossier sur l’avis de la CNCDH :

De la surveillance des rues à celle des manifestations et frontières

La CNCDH relève que depuis leur légalisation par la loi n° 95-73 d’orientation et de programmation relative à la sécurité de 1995, la liste des finalités justifiant l’installation de caméras sur la voie publique « a été progressivement allongée et en compte désormais onze », contre cinq à l’origine.


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ Neutralité du Net : aux États-Unis, une cour d’appel met en pause son retour

16 juillet 2024 à 09:00

La neutralité du Net aux États-Unis ressemble un peu au jeu du chat et de la souris avec la FCC. Elle a tout d’abord été instaurée sous la présidence de Barack Obama en 2015. Elle a ensuite été supprimée en 2018 lorsque Donald Trump était président et qu’il avait positionné Ajit Pai à la tête de la FCC.

En 2023, la FCC proposait de… « rétablir les règles de neutralité du Net » aux États-Unis. En avril dernier, la Federal Communications Commission a entériné cette volonté, mais avec un vote serré : 3 pour et 2 contre.

Mais voilà un nouveau revers pour la neutralité du Net, trois mois après que la FCC a voté son retour : « des fournisseurs de services auront un sursis pour tenter de bloquer la réglementation, a tranché une cour d’appel américaine. Il s’agit d’un arrêt temporaire des procédures, valable au moins jusqu’au 5 août, les juges ayant la possibilité de le prolonger », explique Radio Canada.

La cour d’appel explique que ce délai permet de « donner suffisamment d’occasions d’examiner le bien-fondé de la demande de suspension de l’ordonnance de la FCC ». Il faudra donc encore attendre au moins quelques semaines pour savoir ce qu’il va advenir de la neutralité du Net outre Atlantique.

En Europe, la Cour de justice de l’Union a pour rappel consacré la neutralité du Net en 2020.

CPU AMD : sous le capot des architectures Zen 5, XDNA 2 et RDNA 3.5

16 juillet 2024 à 13:55
Que caches-tu sous les transistors ?
AMD Zen 5

Début juin, lors du Computex, AMD présentait ses nouvelles gammes de processeurs exploitant sa nouvelle architecture Zen 5 : les Ryzen 9000 pour les ordinateurs de bureau et les Ryzen AI 300 pour les portables Copilot+.

Nous n’avions toutefois que peu d’informations sur l’architecture elle-même, si ce n’est une augmentation de l’IPC (instructions par cycle d’horloge) de 16 % sur Zen 5 par rapport à Zen 4 et 50 TOPS sur XDNA 2 (16 TOPS sur la génération précédente).

Les améliorations d’AMD sur son architecture Zen 5

Pour rappel, les grandes lignes du fonctionnement des processeurs Ryzen restent un peu le même au fil des générations. Le travail commence par la Branch Prediction où les instructions arrivent. Elles sont ensuite traitées dans un pipeline, via trois étapes : Fetch, Decode et Exec. Cela correspond respectivement à la récupération des informations, à leur décodage (c’est-à-dire la transformation des instructions en micro-opérations) et enfin à leur exécution.

Dans de nouveaux documents, AMD annonce la présence d’un dual pipeline fetch (lors de la récupération/chargement des instructions) sur Zen 5, contre un seul sur Zen 4. Même chose pour le décodage qui passe à 2x 4-wide, contre un seul auparavant. Enfin, pour la fonction qui dispatche les instructions pour ensuite les exécuter dans le pipeline, on passe de 6 à 8-wide.

AMD annonce une prédiction de branche améliorée dans son ensemble, en comparaison bien évidemment à la génération précédente. Résultat des courses, une latence en baisse et une bande passante en hausse. Les images ci-dessous résument les changements :

AMD Zen 5
AMD Zen 5
AMD Zen 5
AMD Zen 5

Six ALU, quatre AGU, bus de 512 bits en FP

Toujours sous le capot, Zen 5 a d’autres améliorations à mettre en avant : six ALU (Arithmetic Logic Unit) là où Zen 4 n’en avait que quatre, une hausse également des AGU (Address Generation Unit) de trois à quatre.

Sur la partie floating point (FP ou nombre à virgule flottante, la zone de gauche au milieu dans les graphiques du dessus), Zen 5 propose désormais un bus complet de 512 bits au lieu de 2x 256 bits auparavant. Cela permet ainsi d’améliorer les performances sur le jeu d’instructions AVX-512.

Enfin, le cache L1 pour les données (L1D, à ne pas confondre avec L1I avec un I pour instructions) passe de 32 Ko (8-way) à 48 Ko (12-way). AMD affirme avoir également doublé la bande passante maximale du cache L1 et du FPU (Floating Point Unit).

Des gains variables, avec 16 % en moyenne sur l’IPC

Tout cela donne donc une hausse, toujours selon les chiffres d’AMD, de 16 % sur l’IPC. Bien évidemment, les gains sont variables selon les cas : jusqu’à 10 % sur FarCry 6, 11 % sur Handbrake, 13 % sur 3DMark Physics, 17 % sur Cinebench R23, 23 % sur Blender et jusqu’à 35 % sur Geekbench 5.4.

Attention, il ne s’agit ici que de l’architecture Zen 5, pas de la version allégée des cœurs Zen 5c. Ces derniers seront par exemple présents dans les Ryzen AI 9 HX 370 et AI 9 365. Le premier dispose de 12 cœurs avec 4x Zen 5 et 8x Zen 5c, contre 10 cœurs pour le second avec 4x Zen 5 et 6x Zen 5c.

AMD Zen 5
AMD Zen 5

XDNA 2 : plus de tuiles AI pour l’IA

AMD propose aussi de nouveaux détails sur son architecture XDNA 2, utilisée par son NPU de nouvelle génération à 50 TOPS. XDNA utilise pour rappel un « réseau en mosaïque de processeurs AI Engine. Chaque “tuile” AI Engine inclut un processeur vectoriel, un processeur scalaire, ainsi que des mémoires de programme et données locales ». De 20 tuiles sur XDNA, AMD passe à 32 tuiles sur XDNA 2, avec 1,6x plus de mémoire par NPU (pour passer de 20 à 32 tuiles, on multiplie aussi par 1,6).

« Contrairement aux architectures traditionnelles qui nécessitent une récupération répétée des données issues des caches (une opération qui consomme de l’énergie), AI Engine utilise des mémoires sur puce et un flux de données personnalisé pour permettre un calcul efficace et à faible consommation pour l’IA et le traitement du signal », explique AMD.

Block FP16 : vitesse du 8 bits avec précision du 16 bits ?

AMD explique aussi que son NPU prend en charge les Block FP16, avec une caractéristique très intéressante sur le papier : les performances du 8 bits, mais avec la précision du 16 bits.

Ce tour de « magie » est en fait un tour de « passe-passe » : l’exposant (sur 8 bits) est le même pour toutes les données, les calculs ne se font donc plus que sur la mantisse (sur 8 bits), pas sur la totalité du nombre. Nous avons pour rappel consacré un dossier aux nombres en informatique, avec le fonctionnement des exposants et des mantisses (ou significande).

Dans l’exemple ci-dessous, on passe d’un total de 128 bits pour 8 éléments (sur 16 bits, soit 16 x 8 = 128) à 72 bits. On a 8 bits pour chaque élément (soit 64 bits) et une seule fois 8 bits supplémentaires pour l’exposant partagé entre toutes les données, soit 72 bits au total.

Comme un air de Microsoft Floating Point

Si AMD est le premier à intégrer cette fonctionnalité dans ses processeurs, ce n’est pas une exclusivité de la marque. Intel pourrait faire de même avec sa prochaine gamme Lunar Lake. De plus, Microsoft en parlait déjà en 2020 avec son Microsoft Floating Point (MSFP) qui consistait à mettre en commun l’exposant.

Avec XDNA 2 sur les Ryzen AI 300, AMD annonce des performances multipliés par cinq par rapport aux Ryzen 7040, avec une consommation doublée seulement. Le NPU des Ryzen 7040 est en effet donné pour 10 TOPS, contre 16 TOPS pour les Ryzen 8040 et 50 TOPS pour les Ryzen AI 300.

En 2026, la société annoncera XDNA3 avec un ratio performances/watt encore amélioré, mais sans plus de détails.

RDNA 3.5 ; jusqu’à 32 % de performances par watt en plus

Enfin, AMD parle rapidement de son architecture GPU intégrée dans ses processeurs mobiles Ryzen AI 300 : RDNA 3.5. L’accent est mis sur les performances par watt pour limiter la consommation et augmenter la durée de vie de la batterie. Mais les détails techniques manquent à l’appel.

À consommation égale (15 watts), RDNA 3.5 aurait des performances par watt jusqu’à 32 % supérieures à celle de RDNA 3 dans 3DMark Timespy. On descend à 19 % dans Night Raid, toujours sur 3D Mark.

Nous reviendrons dans une prochaine actualité sur les processeurs AMD Ryzen 9000, dont la sortie est prévue pour le 31 juillet.

☕️ Ramses de l’ESA accompagnera l’astéroïde Apophis lorsqu’il « frôlera » la Terre, en 2029

16 juillet 2024 à 14:23

Dans cinq ans, un phénomène « naturel extrêmement rare » va se produire sous nos yeux (visible sans instrument) : l’astéroïde Apophis passera à moins de 32 000 km de la surface de la Terre. À titre de comparaison, la Lune se trouve à 384 400 km.

Cet événement se produira le 13 avril 2029 et « sera visible à l’œil nu sur un ciel dégagé et noir pendant un bref temps pour environ deux milliards de personnes à travers une grande partie de l’Europe et de l’Afrique et certaines parties de l’Asie ».

Il mesure la bagatelle de 375 m de diamètre pour plusieurs dizaines de millions de tonnes, mais pas de panique : aucun risque de collision pour au moins les 100 prochaines années. Cela constitue néanmoins une occasion unique d’observer de près ce « monstre », qualifié par certains de « destructeur de monde » s’il devait croiser la route d’une planète comme la Terre.

L’Agence spatiale européenne rappelle qu’ « en analysant les tailles et les orbites de tous les astéroïdes connus, les astronomes estiment qu’un astéroïde aussi gros ne se rapproche de la Terre qu’une fois tous les 5000 à 10 000 ans ».

L’ESA sera aux premières loges avec Ramses. Ce véhicule spatial « effectuera un rendez-vous avec Apophis avant qu’il ne passe près de la Terre et accompagnera l’astéroïde pendant son survol pour observer de quelle manière la gravité de notre planète le déforme et le modifie ». Le lancement de Ramses est prévu pour avril 2028, avec une arrivée sur place aux alentours de février 2029. Ramses permettra d’avoir une vue détaillée « avant et après » le passage d’Apophis.

« Le concept de mission de Ramses réutilise une grande partie de la technologie, de l’expertise et des communautés industrielles et scientifiques mises en œuvre pour la mission Hera. Hera a démontré comment l’ESA et l’industrie européenne peuvent respecter des délais stricts, et Ramses suivra son exemple », explique Paolo Martino, responsable du projet Ramses.

La NASA aussi est sur le coup : « elle a redirigé son véhicule spatial OSIRIS-REx vers Apophis. En raison des limites de la mécanique orbitale, le nouvel OSIRIS-APEX arrivera aux environs d’Apophis approximativement un mois après le survol de la Terre par l’astéroïde ». Pas de « avant après » donc pour l’Agence américaine.

iOS/iPadOS 18, macOS Sequoia : les bêtas publiques disponibles, les améliorations à retenir

16 juillet 2024 à 15:15
Nouveautés ou... prudence ?
Apple intelligence par Flock

Apple a mis en ligne hier soir les bêtas publiques de ses nouvelles plateformes, dont les versions finales sont attendues cet automne. L’occasion de revenir sur les très nombreuses nouveautés annoncées. Bien que ces bêtas soient relativement stables, elles restent des préversions, et peuvent à ce titre provoquer bugs et incompatibilités.

La conférence d’ouverture de la WWDC a été particulièrement riche en annonces. Une bonne partie d’entre elles concernaient toutefois Apple Intelligence, le bouquet de fonctions alimentées par l’IA.

Or, l’entreprise l’a confirmé, ces fonctions ne seront pas disponibles tout de suite en Europe. Non seulement Apple semble avoir un retard significatif dans ses plans, mais la firme a également annoncé que le DMA était un problème. Il ne faut donc pas attendre Apple Intelligence en Europe avant l’année prochaine, sans précision. Même aux États-Unis, il ne s’agira dans un premier temps que d’une préversion. En outre, la compatibilité avec les iPhone se limite aux seuls 15 Pro (Max).

Puisque l’on parle de préversions, les bêtas publiques d’iOS/iPadOS 18 et macOS Sequoia sont disponibles depuis hier soir. Contrairement aux versions majeures précédentes d’iOS, l’installation est largement facilitée, puisqu’il n’est plus nécessaire d’installer un profil après s’être inscrit sur un site dédié. Il suffit de se rendre dans Réglages > Général > Mise à jour logicielle et choisir « iOS 18 Public Beta », ou le nom correspondant sur la plateforme utilisée.

Les bêtas publiques sont raisonnablement stables. Apple a même publié hier soir de petites mises à jour correctives. Les préversions proposées sont équivalentes aux troisièmes bêtas pour développeurs. La société attend toujours que quelques-unes soient sorties avant de les proposer au grand public, même si rien n’empêchait de choisir Developer Beta depuis la WWDC.

Attention cependant. Comme toujours dans ce genre de cas, l’attrait de la nouveauté peut donner envie de se lancer à l’aventure. Mais si vous n’avez qu’un seul appareil et que vous effectuez des opérations importantes dessus, nous vous recommandons d’attendre les versions finales, qui devraient arriver dans deux mois environ.

Principales nouveautés d’iOS 18

iOS est depuis des années la plateforme sur laquelle se concentre le gros des efforts chez Apple. 2024 ne fait pas exception. Les nouveautés annoncées sont nombreuses, particulièrement pour la personnalisation de l’interface. Nous mettons volontairement de côté les apports d’Apple Intelligence, car nous n’avons aucune visibilité sur leur disponibilité en Europe.

On commence avec la personnalisation de l’écran d’accueil. Les icônes sont l’objet de plusieurs attentions. On peut notamment les afficher en plus grandes, supprimant du même coup leurs noms. Les icônes peuvent également être déplacées librement sur la grille. Elles gardent leur alignement, mais iOS n’impose plus de les afficher les unes après les autres. Avec le placement des widgets, on peut donc disposer les éléments comme on le souhaite, par exemple, en fonction du fond d’écran.

Il est aussi possible de leur imposer un « thème sombre ». Les éditeurs tiers peuvent prévoir des icônes personnalisées. Mais si les applications n’en ont pas, iOS effectue automatiquement une conversion dans une teinte sombre, avec un résultat plus ou moins heureux selon les cas.

Autre grosse nouveauté, un centre de contrôle revu et personnalisable. Les fonctions sont réparties en plusieurs panneaux, que l’on fait coulisser. Des rubriques sont affichées à droite et on peut passer plus rapidement de l’une à l’autre avec un glissement vertical dans cette partie. L’ajout de fonction est beaucoup plus simple et se déclenche via un appui prolongé. On peut aussi choisir la taille des contrôles.

Un gestionnaire de mots de passe dédié fait son apparition. C’est un apport majeur, car l’application est également disponible dans toutes les nouvelles plateformes (et même pour Windows). L’arrivée d’un gestionnaire permet de mettre en avant les données autrement présentes dans le Trousseau, mais avec une interface beaucoup plus adaptée. Mots et phrases de passe, clés d’accès, codes Wi-Fi et autres peuvent y être stockés. Apple doit prévenir en outre si des identifiants se retrouvent dans une fuite. Nous reviendrons prochainement sur ce gestionnaire dans une actualité dédiée.

Photo entame de son côté une vaste mutation, avec une fusion des différentes vues en une seule. La photothèque occupe ainsi les deux tiers supérieurs de l’écran. On peut basculer sur d’autres catégories par des glissements à droite ou à gauche, pour voir les vidéos, les contenus favoris, etc. En bas, on trouve des accès aux albums automatiques (voyages, évènements, animaux…) et créés manuellement.

Messages aussi a droit à ses améliorations. La plus évidente est la compatibilité avec RCS. Comme nous l’avions expliqué lors de cette annonce, il s’agit de la version classique du standard, pas de l’implémentation faite par Google. Il n’y a, par exemple, pas de chiffrement de bout en bout, mais les autres fonctions de base sont présentes, comme les statuts de lecture, les témoins d’écriture ou une meilleure qualité pour les photos et vidéos envoyées par SMS. Pour le reste, Messages ajoute l’envoi programmé, la possibilité de réagir aux messages avec n’importe quel émoji ou autocollant, ou encore l’ajout d’effets sur certains mots pour leur donner une emphase visuelle.

S’il s’agit des nouveautés les plus importantes, elles sont loin d’être les seules. On peut citer pêle-mêle un nouveau mode Lecteur pour Safari, un mode Jeu (similaire à celui proposé sur Mac), l’arrivée de l’accès invité dans Maison, de nouvelles fonctions pour Journal, de nouvelles transitions entre les titres dans Music ou encore l’arrivée des rappels dans Calendrier.

Principales nouveautés d’iPadOS 18

La liste sera moins longue pour iPadOS 18, car une bonne partie des apports sont en fait ceux d’iOS 18, sur lequel le système pour tablettes est basé. On retrouve notamment tout ce qui touche à la personnalisation du centre de contrôle et des icônes sur l’écran d’accueil. Plusieurs améliorations significatives sont néanmoins de la partie.

L’écriture manuscrite fait notamment un bond. iPadOS 18 lisse en effet automatiquement l’écriture au fur et à mesure que l’on se sert du stylet. Le lissage doit respecter l’écriture originale et permet une plus grande cohérence dans l’enchainement des mots et lignes de texte. La manipulation du texte manuscrit gagne également en fonction, avec une sélection plus simple, cinq nouvelles couleurs de surlignage ou encore la possibilité de replier du texte sous un sous-titre.

Dans les applications, la zone latérale gauche, qui servait jusqu’ici à présenter des rubriques, est remplacée par une nouvelle barre d’onglets. On la trouve notamment dans TV, Fichiers ou encore Forme. La nouvelle barre se veut mieux pensée. Elle prend nettement moins de place et est surtout personnalisable. On peut donc ajouter ou supprimer des rubriques selon ce qui nous intéresse dans l’application concernée.

L’application de tableau blanc Forme gagne de son côté une nouveauté intéressante : les scènes. L’application permettant d’écrire et dessiner où l’on souhaite, on pouvait se retrouver un peu « perdu » sur l’emplacement de certaines informations. Désormais, on peut enregistrer la zone sur laquelle on travaille et lui donner un nom, créant une scène. Depuis un menu en bas à gauche, on peut accéder à la liste des scènes, renvoyant rapidement vers les zones concernées. Chaque scène peut être renommée, mais aussi imprimée ou même exportée en PDF. En outre, un mode Connecteurs permet de relier des éléments entre eux, afin qu’ils soient toujours déplacés ensemble.

Signalons enfin l’impressionnante application Math Notes, qui permet d’écrire et manipuler des formules et autres équations. En fonction des autres informations présentes dans la note, iPadOS peut proposer des solutions, y compris en modifiant le dessin source, s’il y en a un.

Contrairement à iOS 18, iPadOS 18 laisse quelques modèles sur le carreau : iPad de 6e génération, iPad Pro 10,5 et 12,9 pouces de 2e génération. Les autres, s’ils sont actuellement sous iOS 17, sont compatibles.

Là encore, nous n’abordons pas les nouveautés liées à Apple Intelligence. La situation pour les iPad sera légèrement plus détendue que pour les iPhone, puisque tous les modèles dotés d’une puce M1 au moins pourront en profiter.

Nouveautés principales de macOS Sequoia

Une partie des nouveautés vues dans iOS et iPadOS 18 se retrouvent dans le nouveau macOS. Citons par exemple les apports dans Messages (dont la compatibilité RCS) et l’application Mots de passe dédiée. Sequoia a toutefois ses nouveautés propres.

La plus intéressante est sans conteste Recopie de l’iPhone. Il s’agit d’une application permettant d’afficher l’iPhone sur le bureau de macOS, avec tout ce qui s’y trouve. Les notifications sont interceptées et affichées également. On peut les manipuler comme on le ferait sur le téléphone. Cliquer sur une notification ouvre ainsi l’application correspondante dans Recopie, à la différence que l’on se servira de la souris (ou du touchpad) et du clavier pour l’interface. Mieux, le copier/coller fonctionne entre l’iPhone et le Mac par ce biais. L’iPhone reste verrouillé pendant l’utilisation de Recopie.

Malheureusement, on ne peut officiellement pas encore s’en servir. Avec Apple Intelligence, Recopie de l’iPhone fait partie des fonctions qui arriveront plus tard en Europe. Apple blâme le cadre réglementaire complexe (en clair, le DMA) et les nécessaires adaptations. Sans plus de détails, on comprend mal ce qui peut justifier un tel retard sur cette fonction.

Autre nouveauté importante, une simplification très bienvenue dans la gestion des fenêtres. Apple n’a pas réinventé la roue : elle a puisé dans Windows 7. En sélectionnant la barre de titre d’une fenêtre et en l’emmenant sur le bord gauche ou droit, la fenêtre remplit la moitié correspondante de l’écran. Sur le bord du haut, la taille est maximisée. Dans un coin, la fenêtre remplit un quart d’écran. Toutes ces manipulations sont aussi réalisables avec le clavier.

La visioconférence a également droit à quelques ajouts. Le plus important est la possibilité de choisir quelle fenêtre on veut partager quand on clique sur le bouton de partage d’écran. Cette fonction est disponible dans FaceTime et pour les applications tierces qui s’appuieront sur la nouvelle API liée. Webex est déjà citée comme compatible. Même chose pour la sélection d’un fond d’écran ou d’un flou avant de partager son image. On peut choisir ses propres photos pour créer un fond.

Enfin, s’agissant des fonds, plusieurs nouveaux fonds d’écran sont disponibles. Celui par défaut évolue dans ses teintes au fur et à mesure de la journée. Un aspect que l’on retrouve d’ailleurs dans ceux pour iOS et iPadOS 18.

Les Mac possédant l’actuel macOS Sonoma sont compatibles avec Sequoia, à deux exceptions près : les MacBook Air de 2018 et 2019. Concernant la compatibilité avec Apple Intelligence, il faudra – comme les iPad – un modèle doté d’une puce M1 au minimum. Aucun Mac Intel ne sera pris en charge.

Google laisse ou fait partir plusieurs de ses principaux responsables conformité et vie privée

17 juillet 2024 à 06:24
Don't be devIAnt
Illustration de Flock sur I/O 2024 axé sur l'IA

Le PDG de Google avait annoncé, en janvier, des licenciements « pour simplifier l’exécution et accélérer la vitesse » du lancement de nouveaux produits liés à l’IA. Depuis, plusieurs des principaux responsables en charge du respect des réglementations ont quitté l’entreprise.

« Au moins six des principaux responsables de la protection de la vie privée et de la réglementation de Google ont quitté l’entreprise au cours des derniers mois, et une équipe de surveillance clé a été dissoute » révèle une enquête de POLITICO :

« Les dirigeants qui quittent l’entreprise sont le responsable de la protection de la vie privée, Keith Enright ; le directeur de la protection de la vie privée pour les produits et l’ingénierie, Lawrence You ; la fondatrice de l’équipe responsable des opérations d’IA et de la gouvernance, Jen Gennai ; le responsable mondial de la conformité, Spyro Karetsos ; la responsable de la conformité pour l’Amérique latine, Patricia Godoy Oliveira ; et le responsable de l’équité en matière de santé, le Dr Ivor Horn. »

Or, souligne POLITICO, les équipes de Google chargées de la confidentialité et de la conformité sont chargées de veiller à ce que les projets n’aillent pas à l’encontre de textes tels que le RGPD et autres règlements européens. Elles doivent aussi prendre en compte les préoccupations éthiques telles que les résultats biaisés découlant des résultats de l’intelligence artificielle.

Trois équipes dissoutes ou affaiblies en quelques mois


Vous devez être abonné•e pour lire la suite de cet article.
Déjà abonné•e ? Générez une clé RSS dans votre profil.

☕️ Le Royaume-Uni se penche à son tour sur l’accord entre Microsoft et Inflection AI

17 juillet 2024 à 06:38

En début d’année, Microsoft mettait sur pied sa division IA, sobrement nommée Microsoft AI. En mars, la firme embauchait deux recrues de choix : Mustafa Suleyman et Karén Simonyan.

Les deux hommes étaient restés quelques années chez Google, où Mustafa Suleyman avait cofondé notamment DeepMind. Puis ils avaient quitté l’entreprise pour fonder la leur : Inflection AI. Microsoft les en a débauché, Mustafa Suleyman devenant au passage CEO de Microsoft AI et l’un des vice-présidents de la firme. Quelques employés les avaient suivis.

Le déroulement des opérations n’a cependant pas plu à tout le monde. Au début du mois dernier, le Wall Street Journal rapportait ainsi que la FTC (Federal Trade Commission) américaine se penchait sur l’affaire. Elle soupçonnait une manœuvre visant à acquérir les forces vives d’Inflection AI sans avoir à payer le prix fort d’un rachat de l’entreprise.

Au Royaume-Uni, la CMA (Competition and Markets Authority) vient d’ouvrir une enquête du même acabit.

« La CMA examine si l’embauche par Microsoft de certains anciens employés d’Inflection et la conclusion d’accords avec Inflection ont entraîné la création d’une situation de fusion pertinente en vertu des dispositions relatives aux fusions de la loi sur les entreprises de 2002 et, le cas échéant, si la création de cette situation a entraîné, ou pourrait entraîner, une diminution substantielle de la concurrence sur un ou plusieurs marchés au Royaume-Uni pour des biens ou des services »

La CMA demande aux parties intéressées de se signaler et de livrer leurs commentaires.

Les enquêtes de la FTC et de la CMA vont dans la même direction : une inquiétude grandissante face à la concentration dans le domaine de l’intelligence artificielle. Un danger contre lequel l’Autorité de la concurrence a averti récemment.

❌
❌