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Le FBI cherche à obtenir l’identité du responsable d’Archive.today

7 novembre 2025 à 16:21
Police de l'Internet : vous avez vos papiers ?
Le FBI cherche à obtenir l’identité du responsable d’Archive.today

Le service de renseignement états-unien est à la recherche de la personne responsable d’un des sites d’archivage en ligne les plus connus, Archive.today, aussi connu par son autre nom de domaine archive.is. Le FBI a envoyé une injonction au bureau d’enregistrement Tucows pour récupérer les données personnelles associées.

Le 31 octobre dernier, Archive.today a posté sur X un lien vers une injonction faite au bureau d’enregistrement de son nom de domaine Tucows. Celle-ci demande au registrar canadien (un des plus importants dans le monde) de transmettre toutes les données relatives au client qui détient archive.today.

Archive.today, connu aussi sous le domaine archive.is ou archive.ph, c’est l’un des sites d’archivage du web les plus connus. Il existe depuis 2012 et on peut y accéder via différents noms de domaine du même genre, avec même un .onion utilisable via le protocole Tor.

Mais, contrairement à Internet Archive, dont la Wayback Machine propose d’accéder aux archives du web depuis 2001, Archive.today n’est pas une organisation à but non lucratif ayant pignon sur rue.

Utilisé pour passer outre les Paywalls

Le site permet à un utilisateur d’archiver une page qui pourra ensuite être consultée par d’autres. Ce mécanisme est massivement utilisé par des internautes pour passer outre les paywalls des différents médias. Sur sa page de FAQ, on peut y lire qu’il utilise Apache Hadoop et Apache Accumulo et que « toutes les données sont stockées sur HDFS, le contenu textuel est dupliqué trois fois entre les serveurs de différents centres de données et les images sont dupliquées deux fois ». Et selon cette même page, « tous les datacenters sont situés en Europe » (peut-être chez OVH). Mais aucune mention légale n’apparait concernant le responsable du site.

Comme le remarque le média allemand Heise, les pages de l’injonction faite par le FBI à Tucows ne permettent pas de savoir pourquoi le service de renseignement états-unien cherche à connaître l’identité du responsable du site. Le tweet posté par le compte d’Archive.today sur X accompagne le lien d’un simple « canary », faisant référence à l’utilisation du petit oiseau jaune dans les mines pour détecter le coup de grisou avant qu’il n’effondre les fondations souterraines.

Un « outil fragile » qui est « condamné à mourir »

La connaissance d’une telle injonction est le signal que le FBI enquête. Mais il n’en dit pas beaucoup plus sur le sujet. Est-ce l’enjeu de la sauvegarde massive de contenus d’éditeurs de médias états-uniens ? Est-ce celle de contenus problématiques ? Le FBI enquête-t-il sur les sources de financement du site ? Il est difficile de savoir quelle est la raison exacte.

Si personne n’a jamais revendiqué la responsabilité du site, en 2023, le blogueur Janni Patokallio a publié un billet sur le site dans lequel il cite le nom de la première personne ayant enregistré le domaine archive.is en 2012. « Même si nous ne connaissons ni son visage ni son nom, nous avons désormais une assez bonne idée du fonctionnement du site : il s’agit d’une œuvre passionnée menée par une seule personne, un Russe doté d’un talent considérable et d’un accès à l’Europe », concluait-il de ses recherches.

Comme le faisait remarquer Janni Patokallio, le créateur d’Archive Today est pleinement conscient que le site est un « outil fragile » qui est « condamné à mourir » un jour.

#Nextpresso Power-Z KM003C : tester et tout savoir de vos câbles et chargeurs USB

7 novembre 2025 à 14:16
C’est bientôt Noël, si jamais vous connaissez un geek/nerdz…
#Nextpresso Power-Z KM003C : tester et tout savoir de vos câbles et chargeurs USB

Si, comme moi, vous avez un tas de câbles et/ou de chargeurs dont vous ne savez plus exactement ce qu’ils sont capables de faire, alors le petit boîtier Power-Z KM003C pourrait vous être bien utile. Il permet de récupérer les informations des câbles USB, des chargeurs, de mesurer des tensions, intensités et puissances.

L’USB Type-C est un connecteur réversible qui peut quasiment tout faire. Pour rappel, l’USB permet à la fois de transporter des données jusqu’à 80 Gb/s en USB4 2.0, mais aussi une alimentation électrique jusqu’à 240 watts. Il y a également l’Alt Mode pour transporter des protocoles tiers (audio, vidéo…), notamment le DisplayPort 2.0. Le connecteur Type-C est aussi utilisé par Thunderbolt d’Intel, dont la dernière version 5.0 est passée à 80 Gb/s symétrique ou 120/40 Gb/s en asymétrique.

À cela, il faut ajouter les différents protocoles pour la charge rapide et/ou de forte puissance. L’USB-IF en charge de la norme USB propose Power Delivery, mais il y a également Quick Charge (QC) de Qualcomm, VOOC d’Oppo ainsi que des protocoles maison chez Samsung, Apple, etc. Bien évidemment, tout ce petit monde n’est pas compatible entre eux. Et pour ne rien arranger, tous les câbles ne supportent pas toutes les puissances, ni tous les débits possibles.

Un petit boîtier vendu un peu moins de 70 euros (ce qui reste une somme importante pour ce genre de gadget) permet de récupérer de nombreuses informations sur les câbles, les chargeurs et les échanges de courant : le Power-Z KM003C.

Nous en avons acheté un exemplaire pour mener divers tests. Il s’est révélé fort utile et nous avons donc décidé de vous faire un rapide retour dans le cadre d’un Nextpresso. On vous propose un tour du propriétaire en photos et en vidéo.

Mesurer tension, intensité et les autres informations de l’USB

De quoi parle-t-on exactement ? D’un boîtier métallique de 35, x 36,5 x 9 mm. Il dispose d’un petit écran IPS de 1,54″ de 240 x 240 pixels, de quatre boutons physiques et de trois ports USB Type-C. Un pour l’alimentation électrique, puis deux en face l’un de l’autre : femelle pour le relier à une alimentation et mâle pour le brancher dans un périphérique.


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Pain cancérigène, poissons recongelés: Google recommande aussi des infox GenAI diffamantes

7 novembre 2025 à 13:42
PsyOps GenAI
Pain cancérigène, poissons recongelés: Google recommande aussi des infox GenAI diffamantes

Cet été, un éditeur de sites d’infos générées par IA a accusé plusieurs chaînes d’hypermarchés de vendre des produits cancérigènes, pourris, lavés à l’eau de javel ou recongelés. Ses articles n’en ont pas moins été recommandés par l’algorithme Discover de Google.

Fin août, l’algorithme Discover de recommandations de contenus de Google promouvait un scoop, potentiellement explosif : d’après le titre de l’article, un ancien employé d’Intermarché affirmerait que « les pâtes premier prix sont fabriquées avec de la farine animale ». Sauf que la citation, comme l’affaire, étaient fausses : comme l’a repéré @GGtld, pseudo d’un juriste NTIC spécialiste des noms de domaine, l’article émanait d’un site d’infos générées par IA (GenAI).

« La suite c’est quoi ? Fausse accusation de crimes, viols ? » s’interrogeait @GGtld

Depuis, Next a découvert que Discover avait également recommandé plusieurs autres articles de ce même site, avançant notamment qu’Auchan serait « éclaboussé par une révélation d’un chef de rayon » au sujet des « additifs cancérigènes » contenus dans le pain vendu en magasin, ou que Grand Frais serait de son côté « pulvérisé par une tempête médiatique après des révélations sanglantes » au sujet de carcasses de viande « immergées dans des produits cancérigènes interdits depuis des années ».

Ont également été ciblés Système U, dont les légumes « ne sont pas bio du tout », Carrefour, dont les salades « sont lavées dans de l’eau pleine de javel », Intermarché, dont « les poissons vendus comme frais sont décongelés trois fois avant d’être mis en rayon », Leclerc, dont « les glaces sont recongelées après avoir fondu dans les camions », ainsi que Netto, qui « pulvérise des produits interdits sur les salades ».

Petite précision : nous n’avons pas recensé tous les articles mis en ligne sur le site d’infos GenAI, mais uniquement ceux qui ont été recommandés cet été par l’algorithme de Google.

Cette déferlante de fake news est une nouvelle illustration des problèmes posés par les sites d’info générés par IA, que Next documente depuis des mois. Notre enquête nous avait déjà permis de découvrir que nombre d’entre eux reposaient sur du plagiat, qu’ils sont prompts à relayer voire amplifier les rumeurs, mais qu’ils n’en étaient pas moins référencés sur Google Actualités, voire mis en avant par son algorithme de recommandation de contenus Discover, au mépris de ses propres règles.

Au point que, cet été, près de 20 % des 1 000 sites d’info les plus recommandés par Google Discover, et 33 % des 120 sites les plus recommandés par Google News, à la rubrique Technologie, étaient générés par IA.

Nous avons à ce jour identifié plus de 8 000 sites d’infos générées par IA (rien qu’en français). Pour rappel, nous avons également développé une extension web (gratuite) pour les navigateurs web basés sur Chrome et Firefox, afin d’alerter ses utilisateurs lorsqu’ils consultent l’un de ces sites GenAI. L’AI Act prévoit en effet que les contenus synthétiques GenAI devront être labellisés comme tels à partir d’août 2026, ce qu’aucun de ces 8 000 sites GenAI ou presque ne fait à ce jour.

La psychologie des fake news expliquée par l’un de ses producteurs

Début septembre, @1492_vision partageait sur X.com une capture d’écran d’un article intitulé « Psychologie des fake news : pourquoi on croit plus facilement aux informations sensationnelles ». 1492.vision est un outil d’analyse des sites et tendances mis en avant par l’algorithme de recommandations de contenus Discover de Google. L’article qu’il épinglait avait lui aussi été publié par un site d’infos générées par IA.

« Mise en abîme », via @1492.vision, des fake news diffusées par les sites d’info générés par IA

Au-delà de l’image d’illustration, elle-même sensationnaliste, l’article décrivait précisément ce pourquoi, « à l’ère de l’information instantanée, les fake news se propagent à une vitesse fulgurante, souvent parce qu’elles touchent une corde sensible chez leurs lecteurs » :

« Les fake news prospèrent souvent sur un terrain émotionnellement chargé. Elles sont conçues pour susciter une réaction rapide et forte, ce qui les rend plus partageables sur les réseaux sociaux. Les informations qui provoquent peur, colère ou excitation ont tendance à être plus partagées que celles qui ne suscitent aucune émotion forte. […] Nous cherchons souvent des informations qui renforcent notre vision du monde, ce qui peut nous rendre aveugles aux signes d’alerte indiquant une possible désinformation. »

Entre 100 et 150 000 euros de revenus par mois et par site

Julien Jimenez, l’éditeur et responsable légal des sites GenAI dont sont issues ces deux captures d’écran, en sait quelque chose : il en a fait son modèle économique. Comme nous le relations en juillet dernier, certains de ses concurrents l’accusent même de « défonce[r] le business » à force de spammer Google avec des centaines de « conneries de fake news massive (320 articles hier sur un seul site) pour s’en foutre plein les poches ».

D’après le spécialiste des noms de domaine David Chelly, les sites GenAI de Julien Jimenez lui permettraient d’engranger « à peu près de 100 000 à 150 000 euros de revenus par mois », rémunéré « essentiellement par AdSense » (la régie publicitaire de Google). Comme « les fake news, c’est le meilleur moyen » de créer du buzz et de générer du clic, elles lui procureraient un « trafic incroyable ».

Avec près de 15 millions de visites sur le mois d’août selon SimilarWeb, un seul de ses nombreux sites pouvait « facilement » tabler sur près de 100 000 euros de revenus publicitaires mensuels, confirmait récemment un patron de régie à la newsletter spécialisée dans le marché de la publicité en ligne Open Garden.

Certains cafés sont « volontairement remplis de pesticides et d’insectes  »

Dans un précédent article, révélant que 18% des médias et 33% des sites tech les plus recommandés par Google Discover sont générés par IA, nous revenions sur certains traits caractéristiques de la ferme de sites GenAI de Julien Jimenez.


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Meta tirerait 10% de ses revenus d’arnaques et de publicités frauduleuses

7 novembre 2025 à 13:15
Cui bono
Meta tirerait 10% de ses revenus d’arnaques et de publicités frauduleuses

Des documents internes à Meta révèlent que le groupe de Mark Zuckerberg prévoit de générer 10 % de son chiffre d’affaires annuel, soit environ 16 milliards de dollars, à partir de publicités enfreignant ses conditions d’utilisation. Plutôt que de bannir les fraudeurs, Meta préfère leur facturer un supplément, dopant ainsi d’autant ses propres revenus.

En 2019, le producteur et milliardaire John de Mol attaquait Facebook en justice en raison de publicités contrefaisant son image au profit d’arnaques à la crypto. Six ans plus tard, Facebook et sa maison-mère Meta feraient-ils preuve de laxisme en matière de publicité trompeuse ?

La question se pose de façon légitime. Bien que le phénomène soit dénoncé depuis des années, des internautes se plaignent encore régulièrement d’avoir été confrontés à des réclames qui usurpent l’identité d’une personnalité célèbre, ou à de soi-disant promotions qui renvoient vers des arnaques.

Si Meta laisse faire, c’est peut-être parce que le groupe y trouve un intérêt. Une longue enquête de Reuters, publiée jeudi 6 novembre, lève en effet une partie du voile sur la façon dont l’entreprise appréhende le phénomène.

À qui profite le crime ?

D’après des documents internes à Meta, consultés par l’agence de presse, l’impact de ces publicités frauduleuses serait mesuré avec précision. Fin 2024, le groupe estimait ainsi, d’après Reuters, diffuser de l’ordre de 15 milliards de publicités frauduleuses par jour. Cette portion considérée comme « à haut risque » (car présentant des signes évidents de fraude) de l’inventaire publicitaire aurait représenté un chiffre d’affaires d’environ 7 milliards de dollars sur l’année 2024.

D’autres documents internes consultés par Reuters laissent penser que Meta estimait, en interne, que les publicités frauduleuses dans leur ensemble pourraient représenter quelque 10 % de son chiffre d’affaires annuel, soit 16 milliards de dollars, puisque l’entreprise affirme avoir réalisé 164,5 milliards de dollars en 2024. Et ce alors que l’entreprise affirme lutter avec la plus grande diligence contre le scam, et se targue de protéger toujours mieux ses utilisateurs contre les arnaques en ligne.

« Une grande partie de la fraude provenait de spécialistes du marketing dont le comportement était suffisamment suspect pour être signalé par les systèmes d’alerte internes de Meta. Cependant, l’entreprise n’interdit les annonceurs que si ses systèmes automatisés prédisent avec au moins 95 % de certitude qu’ils commettent une fraude, selon les documents. Si l’entreprise est moins certaine, mais estime néanmoins que l’annonceur est un escroc potentiel, Meta lui applique des tarifs publicitaires plus élevés à titre de sanction, d’après ces mêmes documents », décrit ainsi Reuters.

À défaut de bloquer les contrevenants, Meta tenterait donc de les dissuader en augmentant ses tarifs, dopant dans le même temps ses propres revenus liés à l’activité de ces derniers.

Meta minimise le phénomène

Meta n’a pas pris la parole publiquement au sujet de cette enquête, mais l’un de ses porte-paroles, Andy Stone, a répondu à Reuters, alléguant d’une vision tronquée et erronée de la réalité. Les chiffres avancés par l’agence de presse couvriraient ainsi un inventaire incluant également des publicités légitimes, note-t-il, sans préciser la ventilation.

« Cette évaluation a été réalisée pour valider nos investissements prévus en matière d’intégrité – notamment dans la lutte contre les fraudes et les escroqueries – ce que nous avons fait, déclare le porte-parole à Reuters. Nous luttons activement contre la fraude et les escroqueries, car les utilisateurs de nos plateformes ne veulent pas de ce type de contenu, les annonceurs légitimes n’en veulent pas non plus, et nous non plus. »

L’agence de presse note de son côté que si des documents internes soulignent bien une intention de renforcer la lutte contre le scam en 2025, ils interrogent dans le même temps l’impact négatif que cette action risque d’avoir sur l’activité publicitaire du groupe.

De la même façon, d’autres documents montrent que les cadres de Meta ont tenté de soupeser le rapport bénéfice-risque vis-à-vis des possibles sanctions réglementaires. Avec une balance qui penche clairement du côté de la publicité frauduleuse.

« La Compagnie estime que le chiffre d’affaires généré par les publicités enfreignant nos conditions d’utilisation qui présentent le plus haut niveau de risque représentent à peu près 3,5 milliards de dollars (pour le S2 2024). Il s’agit probablement de l’ordre de grandeur maximal du coût de tout accord réglementaire concernant les publicités frauduleuses », remarque ainsi un rapport interne reproduit par Reuters. Une autre analyse interne, datée d’avril 2025, souligne quant à elle qu’il est « plus facile de faire de la publicité pour des arnaques sur les plateformes de Meta que sur Google ».

Cette approche cynique du phénomène aiguillonnera-t-elle les autorités compétentes sur les questions publicitaires, aux États-Unis ou en Europe ? La Commission européenne s’inquiétait fin octobre de ce que Meta ne respecte pas les obligations de transparence prévues dans le cadre du règlement sur les services numériques (DSA).

☕️ Meta lance Vibes en Europe

7 novembre 2025 à 11:33

L’entreprise de Mark Zuckerberg explique dans un communiqué publié jeudi 6 novembre que la nouvelle version de son application Meta AI disponible en Europe contient maintenant le fameux flux Vibes.

Meta avait annoncé l’arrivée de cette fonctionnalité fin septembre, mais elle n’était pas encore disponible en Europe. OpenAI lui avait rapidement emboité le pas en sortant aux États-Unis son application Sora.

Avec Vibes et Sora, les deux entreprises se sont lancées dans une course à une nouvelle sorte de flux sur le même principe que TikTok mais ne contenant que des contenus générés par IA.

Selon Meta, « Vibes est un espace dédié à la création, au remixage et au partage de vidéos courtes générées par l’IA, qui vous permet de vous exprimer de manière nouvelle et innovante ».

De son côté, Sora ne reste officiellement disponible pour l’instant qu’au Canada, en Corée du Sud, au Japon, aux États-Unis, au Viêt Nam, en Thaïlande et à Taiwan.

Sanctions US : YouTube a supprimé 700 vidéos d’ONG palestiniennes en lien avec la CPI

7 novembre 2025 à 10:53
Broadcast Yourself, mais pas à Gaza
Sanctions US : YouTube a supprimé 700 vidéos d’ONG palestiniennes en lien avec la CPI

YouTube a supprimé les comptes de trois ONG palestiniennes début octobre, et par la même occasion plus de 700 vidéos sur les conséquences de l’invasion de Gaza par Israël. Cela fait suite aux sanctions décidées par Donald Trump contre la Cour pénale internationale, les trois ONG l’ayant aidée dans ses enquêtes.

Début octobre, YouTube a supprimé, sans les prévenir, les chaines de trois organisations non gouvernementales, le Centre Al-Mezan pour les droits humains, Al-Haq et le Centre palestinien pour les droits humains. Selon The Intercept qui a révélé cette suppression, plus de 700 vidéos ont disparu avec ces trois chaines, compilant des heures d’images documentant la situation à Gaza et les suspicions de crimes de guerre d’Israël sur lesquels la Cour pénale internationale devra se prononcer.

Toutes les vidéos ne sont pas perdues. Ainsi, par exemple, on peut voir sur la Wayback Machine d’Internet Archive la vidéo d’une analyse sur la mort de la journaliste américano-palestinienne d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh. On peut aussi retrouver cette vidéo sur la page Vimeo de l’ONG. Mais ces plateformes pourraient elles aussi être contraintes par les États-Unis de supprimer ces contenus.

YouTube suit des sanctions ciblées prononcées par Marco Rubio

Car YouTube (dont la maison mère est Google) a suivi la décision de sanctions prises par l’administration Trump envers ces trois ONG. « Google s’engage à respecter les sanctions applicables et les lois en matière de conformité commerciale », a affirmé YouTube dans un communiqué envoyé en réponse à The Intercept.

Comme plusieurs juges de la Cour pénale internationale visés nommément par l’administration Trump, les trois ONG ont été l’objet d’une décision du secrétaire d’État américain, Marco Rubio début septembre.

« Ces entités ont directement participé aux efforts déployés par la Cour pénale internationale (CPI) pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants israéliens, sans le consentement d’Israël », affirmait Marco Rubio dans un communiqué annonçant la désignation du Centre Al-Mezan pour les droits humains, d’Al-Haq et du Centre palestinien pour les droits humains. Le secrétaire d’État américain n’évoque aucune autre raison que leurs liens avec l’autorité judiciaire internationale pour justifier cette désignation.

La CPI sanctionnée depuis février

Rappelons qu’en février dernier, Donald Trump a publié un décret imposant « des sanctions à l’encontre de la Cour pénale internationale » en réaction à l’émission des mandats d’arrêt à l’encontre de Benyamin Nétanyahou et de l’ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. C’est sur la base de ce décret que s’appuie Marco Rubio pour sanctionner les trois ONG accusées de collaborer avec la CPI.

Selon The Intercept, c’est la première fois que les États-Unis prennent de telles sanctions contre des ONG qui accumulent des informations pour d’éventuelles poursuites en justice.

« Je suis très choquée que YouTube fasse preuve d’un tel manque de courage », explique à The Intercept la responsable de l’association états-unienne Democracy for the Arab World Now, Sarah Leah Whitson. « Il est vraiment difficile d’imaginer un argument sérieux selon lequel le partage d’informations provenant de ces organisations palestiniennes de défense des droits humains violerait d’une manière ou d’une autre les sanctions. Il est décevant et assez surprenant que YouTube cède à cette désignation arbitraire de ces organisations palestiniennes et décide désormais de les censurer. »

☕️ ChatGPT « coach pour suicide » ? 7 plaintes l’accusent de manipulation émotionnelle

7 novembre 2025 à 08:55

Ce jeudi 6 novembre, OpenAI a été citée dans sept plaintes déposées devant des cours de justice californiennes. L’organisation Social Media Victims Law Center (SMVLC) explique avoir déposé ces plaintes dans des cas concernant 6 adultes et un adolescent de 17 ans.

OpenAI et Sam Altman y sont accusés d’accident mortel, de suicide assisté, d’homicide involontaire et de négligence.

Concernant l’adolescent, la plainte affirme que « le produit ChatGPT, défectueux et intrinsèquement dangereux, a provoqué une dépendance, une dépression et, finalement, lui a conseillé la manière la plus efficace de faire un nœud coulant en lui indiquant combien de temps il pourrait « vivre sans respirer » », explique l’Associated Press. Les avocats y écrivent que « la mort d’Amaurie n’était ni un accident ni une coïncidence, mais plutôt la conséquence prévisible de la décision délibérée d’OpenAI et de Samuel Altman de réduire les tests de sécurité et de précipiter la mise sur le marché de ChatGPT ».

CNN raconte les 70 pages d’échanges entre un adulte de 23 ans et ChatGPT qui l’a accompagné jusqu’à son suicide le 25 juillet dernier. SMVLC donne des informations sur les autres cas dans son communiqué.

Ce ne sont pas les premières plaintes sur le sujet. En août dernier, on apprenait qu’OpenAI était poursuivi en justice après le suicide d’un adolescent. Mais le créateur de ChatGPT n’est pas le seul à être pointé du doigt. La FTC a ouvert une enquête sur les conséquences des chatbots de Google, Meta, Instagram, OpenAI, Snap, xAI et CharacterAI sur les mineurs en septembre dernier.

Il y a un an, le New York Times se demandait si on pouvait « blâmer l’intelligence artificielle pour le suicide d’un adolescent » dans une affaire impliquant CharacterAI.

☕️ Rockstar repousse encore GTA VI : 19 novembre 2026, soit un an de retard

7 novembre 2025 à 08:30

GTA VI a été présenté officiellement par Rockstar en décembre 2023 avec une première bande-annonce. Le jeu était alors prévu pour 2025, sans plus de détails, ce qui laissait encore deux ans au studio pour le sortir.

En mai 2024, Rockstar semblait confiant : « Nos perspectives reflètent un rétrécissement de la fenêtre de lancement précédemment établie par Rockstar Games à l’automne 2025 pour Grand Theft Auto VI ». Le studio douchait les espoirs des joueurs un an plus tard, en mai 2025, en repoussant le jeu au 26 mai 2026. Une seconde bande-annonce était mis en ligne dans la foulée.

GTA VI

À six mois de la date fatidique, le jeu prend encore six mois de retard, avec une date de lancement prévue au 19 novembre 2026. Rockstar indique simplement que « ces mois supplémentaires nous permettront de terminer le jeu avec le niveau de finition que vous attendez et méritez ». Exactement les mêmes éléments de langage qu’en mai dernier quand Roskstar parlait de « livrer un niveau de qualité que vous attendez et méritez ».

De l’automne 2025, on est donc passé à l’automne 2026, soit un an de retard… pour l’instant ? Tant que Rockstar ne passe pas en Valve Time le jeu devrait finir par sortir un jour… ou l’autre.

Rockstar Games licencie aussi des dizaines de syndicalistes

Rockstar Games a par ailleurs licencié entre 30 et 40 employés en Grande-Bretagne et au Canada la semaine dernière dans le cadre d’une action qualifiée de « répression syndicale » par un groupe de défense des droits des travailleurs, rapporte Bloomberg.

Rockstar Games explique que ces licenciements étaient dus à une « faute grave » et n’étaient pas liés au droit des personnes à adhérer à un syndicat ou à participer à des activités syndicales. Les dizaines d’employés licenciés auraient divulgué des secrets d’entreprise sur un forum auquel participaient des personnes extérieures à l’entreprise.

Le syndicat indépendant des travailleurs de Grande-Bretagne a quant à lui qualifié ces licenciements d’« acte de répression syndicale parmi les plus flagrants et les plus impitoyables de l’histoire de l’industrie du jeu vidéo ». Les employés concernés faisaient, en effet, tous partie d’un groupe de discussion syndical privé sur Discord ne réunissant que des représentants du syndicat.

Alex Marshall, président du syndicat, a répondu aux allégations de Rockstar en déclarant que l’éditeur de jeux vidéo « craignait que ses employés, qui travaillent dur, discutent en privé de l’exercice de leurs droits pour obtenir un lieu de travail plus équitable et une voix collective. La direction montre qu’elle se moque des retards pris par GTA VI et qu’elle privilégie la répression syndicale en s’en prenant précisément à ceux qui créent le jeu. »

☕️ En AG, Tesla vote le plan de rémunération à 1000 milliards de dollars pour Elon Musk

7 novembre 2025 à 08:15

Réunis en assemblée générale annuelle jeudi 6 novembre, les actionnaires de Tesla ont approuvé le package ou plan de rémunération, d’un montant sans précédent, proposé au vote pour s’assurer les services futurs d’Elon Musk. L’enveloppe prévoit que l’entrepreneur puisse recevoir un maximum de 1 000 milliards de dollars d’actions Tesla, qui feraient monter ses parts et ses droits de vote de 13 à 25 % du capital global de l’entreprise. L’attribution se ferait par paliers, en fonction de l’atteinte d’un certain nombre d’objectifs, précisés début septembre dans le document préparatoire à cette assemblée générale.

« En 2018, Elon Musk devait faire croître la valeur de Tesla en milliards de dollars ; en 2025, il doit réaliser une croissance se comptant en milliers de milliards – pour être exact, il devra créer près de 7 500 milliards de dollars de valeur pour les actionnaires afin de recevoir la totalité de sa prime », affirme ce document.

La proposition a fait l’objet d’un soutien sans ambages de la part des deux représentants du comité spécial chargé d’orchestrer certains aspects stratégiques de l’entreprise depuis que le sujet de la rémunération d’Elon Musk est devenu conflictuel au sein du conseil d’administration. « Il est plus important que jamais de conserver Elon », écrivent-ils dans une lettre ouverte (PDF) aux actionnaires, avant d’expliquer que l’entreprise est à un point de bascule, avec une croissance qui s’incarne dans l’IA, la robotique et les services associés.

Après le vote des actionnaires, Elon Musk est venu expliquer, en AG, sa vision d’un Tesla progressivement leader de la robotique et de l’IA – capture d’écran

La proposition visant à renforcer Elon Musk au capital dans des proportions aussi significatives n’a cependant pas fait l’unanimité, conduisant d’ailleurs l’entrepreneur à défendre son propre intérêt lors de la présentation des résultats financiers trimestriels de Tesla, fin octobre.

Deux agences en vue, le cabinet ISS et l’agence Glass Lewis, critiquent en effet le plan de rémunération d’Elon Musk. Le premier pointe l’absence de clauses contraignantes, ce qui laisserait au milliardaire le loisir de se tourner vers ses autres projets (xAI, SpaceX, Neuralink, etc.) si ses objectifs devenaient réellement inatteignables. La seconde juge que le projet de rémunération diluerait à l’excès les parts des autres actionnaires.

Jeudi, le vote des actionnaires a cependant consacré le statut d’homme providentiel d’Elon Musk. Approuvé à 75 %, le « 2025 CEO Performance Award » fixe à l’homme d’affaires une série d’objectifs qui doivent faire de Tesla l’entreprise la plus valorisée au monde. Sous sa houlette et pour obtenir la totalité des douze tranches de rémunération prévues, le groupe doit ainsi atteindre d’ici 7,5 ans une valorisation totale de 8 500 milliards de dollars (pour rappel, l’entreprise la mieux capitalisée au monde est aujourd’hui NVIDIA avec 5 000 milliards de dollars) et atteindre une rentabilité annuelle (EBITDA) de 400 milliards de dollars.

Côté produits, Tesla doit atteindre 20 millions de véhicules livrés (contre 8 millions depuis son lancement), 10 millions d’abonnements actifs aux fonctions de conduite autonome (FSD), 1 million de robots livrés et 1 million de Robotaxis en circulation. Une paille !

Les douze travaux d’Elon Musk sont résumés dans le document préliminaire à l’AG du 6 novembre – capture d’écran Next

Amazon attaque Perplexity, dont les agents dégraderaient l’expérience d’achat

7 novembre 2025 à 07:28
Qu'est-ce qu'un agent ?
Amazon attaque Perplexity, dont les agents dégraderaient l’expérience d’achat

Amazon attaque Perplexity en justice pour empêcher son navigateur Comet de réaliser des achats sur la boutique en ligne. Le géant du commerce accuse notamment Perplexity de masquer sa présence en faisant passer son navigateur pour un internaute, ce que les conditions de la boutique interdisent.

Ce 5 novembre, Amazon a déposé plainte contre Perplexity devant le tribunal fédéral de San Francisco. Amazon exige que Perplexity, via son agent intégré au navigateur Comet, cesse de proposer aux utilisateurs de réaliser des achats en leur nom sur la boutique en ligne. Perplexity violerait les conditions d’utilisation de cette dernière en ayant programmé son agent pour qu’il se fasse passer pour une personne réelle.

Toute une histoire

Rappelons d’abord que les tensions entre Amazon et Perplexity ne datent pas d’hier. La plainte déposée devant le tribunal suit de quelques jours l’envoi d’une lettre de mise en demeure à Perplexity, lui intimant de cesser l’activité qui lui est reprochée. L’agent Comet dégraderait l’expérience d’achat sur la boutique, affirme Amazon.

Mais des étincelles étaient déjà apparues l’année dernière. En novembre, Amazon avait ainsi demandé à Perplexity d’arrêter de déployer des agents d’IA capables d’acheter des produits à la place des utilisateurs. Amazon demandait qu’un accord soit trouvé pour que les opérations puissent reprendre dans des conditions approuvées par le géant du commerce en ligne. Perplexity avait obtempéré.

En août dernier toutefois, Perplexity a lancé son nouvel agent, avec une méthode différente : se faire passer pour une personne authentique utilisant le navigateur Chrome. Amazon a une nouvelle fois demandé à Perplexity d’arrêter. Amazon a alors érigé des barrières, mais une nouvelle version de l’agent Comet a réussi à les contourner, rapporte notamment Bloomberg.

Pas de collecte ni d’extraction de données

Pour Amazon, la situation est claire : Perplexity viole les conditions de la boutique en ligne. Plus précisément, elles interdisent « toute utilisation d’outils d’exploration de données, de robots ou d’outils similaires de collecte et d’extraction de données ».


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Reçu hier — 6 novembre 2025Next.ink

L’algorithme d’offres d’emploi de Facebook est sexiste, selon la Défenseure des droits


6 novembre 2025 à 16:00
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L’algorithme d’offres d’emploi de Facebook est sexiste, selon la Défenseure des droits


Alors que la France interdit la distinction en fonction du genre dans la diffusion d’offres d’emploi, la Défenseure des droits constate le biais de genre du système de publicité d’offres d’emploi de Facebook. Meta remet en cause cette décision.

Dans une décision (.pdf) rendue le 10 octobre 2025, la Défenseure des droits « constate que le système mis en œuvre pour diffuser les offres d’emploi traite différemment les utilisateurs de la plateforme Facebook à raison de leur sexe et constitue une discrimination indirecte en lien avec le sexe ».

Ce faisant, elle recommande à Meta Irlande et Facebook France « de mettre en œuvre toute mesure de nature à garantir le caractère non discriminatoire de la diffusion de publicités pour des offres d’emplois ».

« Nous sommes en désaccord avec cette décision et étudions nos options », a déclaré à Reuters ce 4 novembre un porte-parole du groupe.

Expérimentations sur le système publicitaire de Facebook

La décision de la Défenseure des droits fait suite à une action de la Fondation des Femmes, l’association Femmes Ingénieures et l’ONG Global Witness, qui avaient saisi l’institution et la CNIL en 2023.

Les trois entités avaient réalisé deux séries d’expériences en 2022 et 2023, pour tester le fonctionnement du système de publicité d’offres d’emploi de Facebook. En pratique, elles avaient rédigé plusieurs offres de manière neutre, pour des postes de secrétaire, pilote de ligne, auxiliaire de petite enfance, psychologue ou encore responsable d’une structure informatique.

Capture d’une publication de juin 2023 par la Fondation des femmes

L’expérimentation constatait qu’en France, une annonce pour un emploi de mécanicien ou mécanicienne avait été montrée dans 94 % des cas à des hommes, et seulement 6 % à des femmes. À l’inverse, une offre dédiée à un emploi dans la petite enfance a été montrée dans 93 % des cas à des femmes.

Quand bien même les effectifs varient selon le genre et la profession sur le terrain, le principe d’égal accès des femmes et des hommes à l’emploi est inscrit dans la Constitution française comme dans les textes européens. La non-mixité de fait qui subsiste dans certaines catégories d’emploi explique en partie la persistance des écarts de revenus entre les femmes et les hommes, les premières se trouvant généralement cantonnées aux emplois les moins bien rémunérés.

C’est précisément pour éviter la reproduction des inégalités sur le marché du travail que la loi française interdit de faire une distinction en fonction du genre dans les offres d’emploi, rappellent les associations.

Une première en Europe

Outre la France, Global Witness a réalisé l’expérience aux Pays-Bas, en Inde, en Irlande, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni, et constaté que 91 % des personnes à qui les offres d’emplois en informatique avaient été montrées étaient des hommes. 79 % de celles à qui les offres pour le soin aux enfants étaient présentées étaient des femmes.

La décision de la Défenseure des droits n’est pas contraignante. Pour autant, « cela semble être la première fois qu’un régulateur européen décide que l’algorithme d’une plateforme de réseau social discrimine en fonction du genre, ce qui représente un véritable pas en avant dans la mise en conformité de ces acteurs avec la loi en vigueur », écrivent, dans un communiqué conjoint, Global Witness, la Fondation des Femmes et l’association Femmes Ingénieures.

Huawei pourrait renoncer à son usine alsacienne

6 novembre 2025 à 14:45
Sitôt livré, sitôt abandonné ?
Huawei pourrait renoncer à son usine alsacienne

Livrée en septembre 2025, l’usine de Huawei implantée à Brumath pourrait se retrouver à vendre avant même que les activités n’y aient été lancées.

À peine livrée par Bouygues Construction, la nouvelle usine de Huawei pourrait être abandonnée. Alors qu’elle devait produire des antennes 3G, 4G et 5G pour les opérateurs télécoms à partir de 2026, le groupe chinois envisagerait déjà de le revendre, d’après les sources de Dernières Nouvelles d’Alsace et Le Monde.

Situé à Brumath, dans le Bas-Rhin, le complexe de 8 hectares était le premier site de production de ce type que Huawei ait construit hors de Chine. Pour la communauté d’agglomération de Haguenau, il s’agissait aussi d’un projet d’ampleur : 3 millions d’euros pour la cession du terrain, et la promesse de 300 à 500 emplois à terme.

Mais le projet a pris du retard, au point que la région Grand Est a renoncé au versement de la subvention de 800 000 euros votée en 2021.

Restrictions législatives et soupçons de corruption

Implantée proche du siège du Parlement européen de Strasbourg, l’usine aurait aussi pu servir à soigner l’image de Huawei auprès des députés et de différents représentants européens.

Dans les six dernières années, plusieurs textes ont réduit les possibilités de l’équipementier chinois : en 2019, la France adoptait sa loi dite « anti-Huawei », visant à « préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles ». En 2024, sa voisine allemande adoptait de son côté un texte empêchant d’utiliser « les composants Huawei et ZTE », principal concurrent chinois de Huawei, dans les « cœurs de réseaux 5G » à partir de la fin 2026.

Mais à ces textes, il faut encore ajouter les soupçons de corruption de députés européens qui vise Huawei. Une enquête est actuellement ouverte.

Livré en septembre, le site, qui compte 52 000 mètres carrés de bâtiment, pourrait être mis en vente au plus offrant. Pour l’heure, l’équipementier reste muet sur ses intentions.

Un investissement pourtant conséquent

Même si l’enjeu peut paraître anecdotique au regard de la surface financière d’un groupe comme Huawei (environ 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial en 2024), l’usine de Brumath représente un engagement financier de près de 260 millions d’euros, comme en témoigne le dernier compte de résultat de Huawei Machine Strasbourg, la filiale du groupe créée pour le projet en 2020. Fin 2024, cette dernière employait 22 personnes, et présentait toujours cette usine comme un « projet emblématique pour le Groupe Huawei car il s’agit du premier site de production de ce type construit en dehors de la Chine ».

Extrait du compte de résultats 2024 de Huawei Machine Strasbourg – capture d’écran Next

Doctolib, condamnée à 4,6 millions d’euros, affirme ne pas être « en position dominante »

6 novembre 2025 à 14:13
Doctolib, pas Doctolibre
Doctolib, condamnée à 4,6 millions d’euros, affirme ne pas être « en position dominante »

Doctolib vient d’écoper d’une amende de 4,665 millions d’euros de l’Autorité de la concurrence pour abus de position dominante. La plateforme de rendez-vous médical annonce qu’elle fera appel et tente de justifier ses actions passées.

L’Autorité de la concurrence rappelle le fonctionnement des plateformes de rendez-vous médicaux et l’enjeu autour du nombre d’utilisateurs des deux côtés de l’écran (professionnels de santé et patients) : « les patients sont attirés par les plateformes proposant un large choix de professionnels de santé et ces derniers ont tendance à favoriser les plateformes utilisées par un grand nombre de patients ».

L’Autorité enquête suite à une plainte de Cegedim

Le Covid-19 a entrainé une forte augmentation de l’utilisation de ces plateformes, notamment en 2021 quand certaines se sont vu confier par le gouvernement « la gestion des rendez-vous en ligne lors de la campagne de vaccination contre la Covid-19 ». C’était notamment le cas de Doctolib, Maiia (édité par Cegedim) et KelDoc. La téléconsultation s’est aussi fortement développée pendant les confinements.

La condamnation du jour fait suite à une plainte d’un de ses concurrents en 2019 : Cegedim Santé. Ce dernier avait pour rappel été condamné en 2024 à 800 000 euros d’amende pour avoir traité des données de santé sans autorisation. Concernant Doctolib, l’enquête a pris du retard à cause de la pandémie, mais elle a entrainé une visite et une saisie dans les locaux en 2021.

Pour l’AdlC pas de doute : Doctolib « est en position dominante »

L’Autorité de la concurrence explique que « Doctolib, compte tenu de ses parts de marché et de celles, beaucoup plus faibles, de ses concurrents, de leur évolution, des barrières à l’entrée sur le marché et de l’absence de puissance d’achat compensatrice, est en position dominante sur le marché français des services de prise de rendez-vous médicaux en ligne, au moins depuis 2017 ».

Que ce soit en nombre de clients ou en chiffre d’affaires, les parts de marché de Doctolib « sont de manière constante supérieures à 50 % entre 2017 et 2022 et dépassent certaines années 90 % ». Même position dominante pour les téléconsultations, avec des parts de marché « supérieures à 40 % » aussi bien sur le nombre de clients que de téléconsultations.

Problème pour l’Autorité, « Doctolib a délibérément mis en œuvre plusieurs pratiques anticoncurrentielles ». C’est donc un abus de position dominante, une pratique condamnable et pour laquelle Doctolib écope de 4,665 millions d’euros d’amende.

Selon des documents, Doctolib voulait « verrouiller » patients et médecins

L’Autorité de la concurrence détaille ses griefs. Tout d’abord, jusqu’en septembre 2023, Doctolib imposait dans ses contrats avec les professionnels de santé « une clause d’exclusivité, combinée à une clause dite « anti-allotement » permettant à Doctolib de suspendre ou résilier le contrat ».

Dans des documents internes, des dirigeants affichaient sans détour leur volonté « [d’] être une interface obligatoire et stratégique entre le médecin et son patient afin de les verrouiller tous les deux » pour « ne laisse[r] aucun cabinet à la concurrence », rapporte l’Autorité. La formulation a le mérite de ne laisser aucune place au doute.

Doctolib mettait en avant des difficultés techniques ou opérationnelles pour exiger des professionnels de santé qu’ils résilient leur abonnement à un service concurrent pour passer sur la plateforme dominante sur le marché, un argument qui n’a visiblement pas fait mouche auprès de l’Autorité.

Alors que le service juridique de Doctolib alertait en interne sur l’illégalité d’une telle clause et insistait « vraiment fortement » pour la supprimer, le président de Doctolib aurait décidé de la maintenir selon l’Autorité, arguant « qu’il [fallait] stratégiquement la garder ». Selon l’enquête de l’AdlC, cela a eu des conséquences sur le marché : « certains opérateurs, tels que Solocal ou Qare, ont cessé de développer leur service ou ont même abandonné l’idée d’en développer ».

Sur les téléconsultations, « dès le lancement de Doctolib Téléconsultation en 2019, les contrats d’abonnement prévoyaient la souscription préalable obligatoire à Doctolib Patient », avec toutes les problématiques que nous venons d’évoquer sur la concurrence.

MonDocteur : du rachat à la « disparition en tant que concurrent »

Doctolib aurait aussi mis en place une pratique radicale pour « killer le produit » d’un concurrent. En juillet 2018, la plateforme a racheté MonDocteur qui était présenté dans des documents internes comme « concurrent # 1 ».

Ces mêmes documents ne laisseraient aucune place au doute quant à la finalité du rachat : « la création de valeur […] n’est pas l’ajout de l’actif [MonDocteur] mais sa disparition en tant que concurrent ». Après le rachat, « Doctolib fonctionnera sans plus aucune concurrence en France » indiquerait un document rédigé à la demande de Doctolib, selon l’Autorité de la concurrence.

Débarrassée de son « concurrent #1 », Doctolib y voyait aussi un moyen de « réduire la pression sur les prix » et ainsi les augmenter de « 10 à 20 % », toujours selon le communiqué de l’Autorité. Cette dernière confirme que « Doctolib a bien procédé ultérieurement à plusieurs augmentations successives de ses tarifs ». Cette opération aurait permis à Doctolib d’engranger 10 000 nouveaux professionnels de santé et d’augmenter ses parts de marché, même avec les hausses de prix.

Ce rachat n’est pas passé par le contrôle des concentrations car il se situait « sous les seuils de notification qui déclenchent un examen ex ante de la part des autorités de concurrence ». Mais, comme le permet la jurisprudence depuis l’affaire Towercast, rien ne s’oppose à une analyse a posteriori d’un possible abus de position dominante. L’Autorité considère dans sa décision que ce rachat « constituait un abus de position dominante contraire aux articles 102 TFUE et L. 420 - 2 du Code de commerce ».

Deux amendes : 4 615 000 et 50 000 euros

Dans sa conclusion, l’Autorité de la concurrence affirme que ces pratiques ont bien eu pour effet « d’évincer les concurrents sur les marchés concernés ». Peu importe « les mérites propres de cette entreprise, qui ne sont pas contestés », ajoute-elle.

L’amende se décompose en deux parties. D’une part, « Doctolib a mis en œuvre, par les deux pratiques d’exclusivité et de ventes liées, une infraction, unique complexe et continue en élaborant une stratégie globale anticoncurrentielle visant à verrouiller le marché et à évincer ses concurrents ». La plateforme est sanctionnée de 4 615 000 euros.

D’autre part, le rachat de MonDocteur, « dans le seul et unique but de faire disparaitre son principal concurrent et de verrouiller le marché », est sanctionné de 50 000 euros. Pourquoi une somme qui semble relativement faible ? À cause d’une « incertitude juridique » avant 2023.

En effet, « la pratique mise en œuvre par Doctolib avait pour point de départ une date antérieure à l’arrêt Towercast, qui a clarifié la jurisprudence en réaffirmant la portée de l’arrêt Continental Can du 21 février 1973, appliquant les règles relatives aux abus de position dominante aux opérations de concentration ».

Au total, on arrive donc aux 4,665 millions d’euros. La sanction arrive quelques jours seulement après que le PDG de Doctolib (Stanislas Niox-Chateau) a expliqué que la plateforme était rentable « depuis quelques semaines ». L’Autorité « enjoint » – ou ordonne expressément – à Doctolib « de publier un résumé de la décision dans l’édition papier et sur le site Internet du journal « Le Quotidien du Médecin » ». Bien évidemment, cette décision peut faire l’objet d’un recours. Doctolib a d’ailleurs déjà annoncé son intention de faire appel.

Doctolib affirme n’être « en aucun cas en position dominante »

Pour la plateforme, cette décision « présente une lecture erronée de notre activité, et de notre secteur ». Elle affirme qu’elle n’est « en aucun cas en position dominante » et « n’équipe aujourd’hui que 30 % des soignants français (10 % en 2019 au moment de la plainte) »… sans préciser pour autant la part de marché de ses concurrents ni combien de professionnels de santé sont sur ce genre de plateforme.

MonDocteur est présenté comme « une petite start-up en 2018, qui équipait 2 % des soignants au moment du rachat », alors que Doctolib était à 10 % au même moment. La plateforme présente cette opération de croissance externe comme une « banalité absolue dans la vie d’une entreprise ».

Doctolib défend le bien-fondé du lien entre la téléconsultation et le reste du logiciel Doctolib : « la déconnecter aboutirait à des difficultés conséquentes pour le suivi des patients et l’activité quotidienne des soignants. C’est cette connexion qui permet l’accès au dossier patient, le partage d’ordonnance et la facturation ».

Enfin, toujours selon la plateforme, cette décision « s’appuie enfin sur l’existence passée d’une clause d’exclusivité il y a 11 ans, qui était présente seulement pour prévenir un mauvais usage de notre logiciel par les soignants ».

La décision complète de l’Autorité n’est pas encore disponible, mais elle sera intéressante à lire car elle permettra d’analyser le détail de la procédure, des échanges et des arguments des deux parties. Les deux parties auront de toute façon rendez-vous pour la procédure en appel.

Des « solutions fiables, sécurisées et sans engagement » ?

Dans son communiqué, Doctolib affirme que son « seul et unique objectif depuis le premier jour est de développer des solutions fiables, sécurisées et sans engagement ». Rappelons que la vie de Doctolib est loin d’être un fleuve tranquille ces dernières années.

En plus de la condamnation du jour par l’Autorité de la concurrence, elle a fait face à un « incident technique » en 2023 avec la perte de données médicales et, en 2020, au vol d’« informations administratives de 6 128 rendez-vous ».

Il y a également eu une procédure devant le Conseil d’État pour faire suspendre le partenariat entre l’État et Doctolib, sans succès. En cause, l’hébergement des données sur Amazon Web Services, avec toutes les questions que cela soulève sur la souveraineté. La question se pose aujourd’hui pour les données de santé chez Microsoft. Signalons enfin une longue enquête de Télérama en 2020 sur la sécurité, titrée « Sur Doctolib, le secret médical est soigné avec beaucoup trop de légèreté ».

Shein : les 200 000 colis arrivés cette nuit en France « seront tous contrôlés. Tous. »

6 novembre 2025 à 13:20
Shehin
Shein : les 200 000 colis arrivés cette nuit en France « seront tous contrôlés. Tous. »

Depuis l’affaire des « poupées sexuelles à caractère pédopornographique », la plateforme chinoise Shein est dans le viseur du gouvernement. Afin de chercher « des preuves », l’ensemble des 200 000 colis arrivés cette nuit sont contrôlés… Mais de quelles preuves a-t-on encore besoin ?

Ce matin, les ministres Serge Papin et Amélie de Montchalin étaient aux côtés « des agents des douanes à l’aéroport Charles-de-Gaulle pour une opération exceptionnelle ». « Cette nuit, 200 000 colis sont arrivés à Roissy-Charles-de-Gaulle : ils seront tous contrôlés. Tous. Nous avons, une nouvelle fois, constaté la présence de produits non conformes aux règles », explique Serge Papin sur X.

Surprise (ou pas) : « des produits non conformes et illicites »

« Les premiers constats font apparaître des produits non conformes et illicites : cosmétiques non autorisés, jouets dangereux pour les enfants, contrefaçons, appareils électroménagers défaillants », ajoute Amélie de Montchalin. Ce qui ne devrait malheureusement surprendre personne tant la sonnette d’alarme est tirée depuis des années. Dernier rappel en date, fin octobre, avec une enquête de l’UFC-Que Choisir sur plusieurs catégories de produits.

« L’aéroport Paris–Charles de Gaulle est la première frontière de la France, et l’un des principaux points d’entrée des marchandises issues du e-commerce international. Chaque année, 95 % des flux de colis en provenance de Chine y transitent avant d’être distribués sur l’ensemble du territoire », ajoute la ministre.

« Il faut qu’on puisse avoir des preuves »

« Pour que nous puissions réussir à mettre un frein à un système qui est manifestement non conforme par rapport à toutes nos normes, nos règles et notre fiscalité, il faut qu’on puisse avoir des preuves ».

Des preuves, la France en a pourtant déjà, comme le rappelle la ministre dans la suite de son discours : « les douaniers en ont tous les jours ». La différence ? « Aujourd’hui la plateforme ne pourra pas dire qu’on a juste ouvert les mauvais paquets ».

« Nous ne sommes pas impuissants, nous sommes très mobilisés », affirme-t-elle ; « on n’arrêtera pas les contrôles tant que les normes ne seront pas respectées ». Si les douaniers vérifient des colis tous les jours, il n’en reste pas moins que l’importation de produits non conformes et/ou dangereux est une réalité depuis longtemps, et pas uniquement sur Shein. Temu, Wish et AliExpress ne sont pas épargnées.

800 millions de colis de Chine chaque année

L’année dernière, le patron de la Poste expliquait qu’Amazon, Temu et Shein représentaient 43 % des colis acheminés par ses services en Europe. La montée en puissance des plateformes chinoises était impressionnante : « Temu et Shein, qui représentent 22 % de nos colis en Europe. C’était moins de 5 % il y a cinq ans », affirmait Philippe Wahl, PDG de la Poste.

En avril, Amélie de Montchalin expliquait à l’Assemblée nationale que « 94 % de ces 800 millions d’articles [venant de Chine] sont non conformes et d’abord en termes de sécurité. Nous parlons d’articles qui incendient nos maisons, de produits cosmétiques qui rendent malade, de jouets qui sont toxiques pour nos enfants ».

La différence étant la vente, et la livraison, en France de « poupées sexuelles d’apparence enfantine » sur Shein et AliExpress. S’en sont suivi des enquêtes judiciaires françaises, européennes et une procédure de suspension contre Shein par le gouvernement français.

☕️ Microsoft reconnait un bug forçant la récupération BitLocker au redémarrage de Windows

6 novembre 2025 à 10:45

La dernière livraison de mises à jour de sécurité destinées à Windows 11, datée du 14 octobre dernier, a entraîné un problème au redémarrage chez certains utilisateurs : le renvoi systématique vers l’écran de récupération de la clé de chiffrement BitLocker.

Microsoft n’a pas communiqué publiquement sur le sujet, mais le problème a été signalé sous forme d’alerte aux administrateurs (voir par exemple l’incident WI1183025) sur le portail de gestion des comptes Microsoft 365, comme le rapporte notamment Bleeping Computer.

« Après l’installation des mises à jour Windows publiées à partir du 14 octobre 2025, certains appareils pourraient rencontrer des problèmes lors du redémarrage ou du démarrage, explique Microsoft. Les appareils concernés pourraient démarrer sur l’écran de récupération BitLocker, obligeant les utilisateurs à saisir la clé de récupération une seule fois. Une fois la clé saisie et l’appareil redémarré, il démarrera normalement sans aucune autre invite BitLocker. »

La clé de récupération n’est en principe demandée au démarrage qu’en cas de risque de sécurité ou de modification matérielle – crédit Microsoft

BitLocker est pour mémoire le composant chargé du chiffrement des partitions utilisées par le système d’exploitation. Ce n’est pas la première fois, loin de là, qu’il se retrouve impliqué dans des scénarios de tentatives de récupération intempestives ou de redémarrages en boucle.

Cette fois, il semblerait que le problème soit lié à la façon dont Windows gère, après application de ces récentes mises à jour, la fonctionnalité Modern Standby (niveau de veille S0, qui permet une sortie de veille quasi instantanée et le maintien des échanges réseau en tâche de fond) sur certains processeurs Intel. En attendant la publication programmée d’un correctif, Microsoft invite les administrateurs à déployer un rollback (retour à configuration antérieure).

DMA : iOS ajoute des fonctions, iOS reprend une fonction

6 novembre 2025 à 10:22
Plus de fonction, plus de problème
DMA : iOS ajoute des fonctions, iOS reprend une fonction

Alors que la bêta d’iOS 26.2 apporte bon nombre d’améliorations et active la traduction automatique des AirPods en Europe, la future version 26.4 devrait supprimer la connexion automatique des Apple Watch aux réseaux Wi-Fi. Pour l’entreprise, c’est une conséquence directe du DMA.

24 heures après l’arrivée d’iOS 26.1, Apple a diffusé la première bêta d’iOS 26.2 auprès des développeurs. Elle contient bon nombre d’améliorations, mais illustre surtout les tensions existantes entre l’entreprise et la Commission européenne.

La traduction automatique arrive

Sur le plan des nouveautés d’abord, il y a un peu de tout. Sur l’écran verrouillé par exemple, on peut maintenant faire varier l’intensité de l’effet Liquid Glass pour l’horloge. On note aussi l’arrivée des tableaux dans Freeform, l’apparition d’une option pour inscrire les sites dont on ne veut pas que l’application Mots de passe enregistre les identifiants, une révision de la méthode de calcul pour le score de sommeil, la possibilité de faire sonner une alarme quand un rappel arrive à échéance ou encore la possibilité de faire flasher l’écran en plus des LED du bloc photo en cas d’alerte.

Parallèlement, iOS 26.2 apporte une fonction importante pour les AirPods : la traduction automatique. Elle est officiellement disponible depuis iOS 26 sur les AirPods Pro 2 et 3, ainsi que les AirPods 4. En Europe cependant, en conséquence du DMA, son déploiement avait du retard. Apple n’a eu de cesse de s’en plaindre, critiquant l’Union pour ses législations qui retardent le progrès et empêchent de « faire des affaires » convenablement.

En revanche, Apple va supprimer une fonction avec l’arrivée d’iOS et watchOS 26.4, qui devraient arriver au printemps prochain : la connexion automatique aux réseaux Wi-Fi pour la montre. L’Apple Watch se connecte en effet toute seule aux réseaux Wi-Fi enregistrés dans l’iPhone, par synchronisation des informations.

Apple n’aime décidément pas le DMA

Pourquoi un tel retrait ? C’est la conséquence des demandes de la Commission européenne, a expliqué Apple à Numerama. Selon l’entreprise, la Commission exige qu’Apple partage la liste des réseaux Wi-Fi avec les entreprises qui en font la demande, afin que leurs produits puissent profiter des mêmes capacités, en l’occurrence de la connexion automatique.

Pour Apple, cette demande peut paraître légitime, mais elle entraine de sérieux problèmes de sécurité et de protection de la vie privée. Partager l’historique des réseaux Wi-Fi, y compris la connexion en cours, peut permettre à une entreprise de localiser l’utilisateur et donc d’utiliser ces informations pour personnaliser de la publicité ou même suivre ses déplacements.

Le problème n’est pas nouveau, Apple l’a dit et répété dans sa guerre de communication avec la Commission européenne. On se souvient notamment que la société à la pomme avait accusé Meta d’abuser du DMA et des demandes d’interopérabilité au point de militariser la législation pour obtenir des données très personnelles et des renseignements sur les technologies d’Apple.

Plus de fonction, plus de problème

Apple, droite dans ses bottes sur ce sujet, ne veut donc rien savoir. Plutôt que de développer une autre approche, l’entreprise a ainsi décidé de supprimer la fonction incriminée. Ce qui ne signifie pas que l’Apple Watch ne pourra plus se connecter aux réseaux Wi-Fi, mais qu’il faudra sans doute passer par une manipulation manuelle, comme le suggère iGen.

Pour nos confrères, la montre pourrait simplement provoquer l’apparition d’une alerte sur l’iPhone pour confirmer le partage du mot de passe. Cette solution est déjà employée quand un iPhone détecte qu’un appareil cherche à rejoindre le même réseau Wi-Fi. Auquel cas, il suffirait de valider la notification au lieu d’avoir une connexion automatique, entrainant un désagrément mineur.

Rappelons cependant qu’il s’agit d’un message d’intention communiqué à Numerama. Ce qui laisse plusieurs mois à la Commission européenne et à Apple pour régler la question. Mais si le DMA impose bien des règles strictes en matière d’interopérabilité pour les entreprises nommées comme contrôleurs d’accès, il est possible qu’iOS 26.4 finisse bien par supprimer la connexion automatique.

Élections : la France « fait face à un durcissement de la menace informationnelle »

6 novembre 2025 à 09:39
Citoyenneté numérique critique
Élections : la France « fait face à un durcissement de la menace informationnelle »

À l’invitation du Sénat, des responsables du ministère de l’Intérieur, de VIGINUM, de l’ARCOM, de la CNIL et de la Fondation Descartes revenaient le 5 novembre sur l’état de la menace sur le paysage informationnel français en amont des prochaines élections.

« Depuis le milieu des années 2010, aucun rendez-vous électoral ou référendaire majeur n’a été épargné par des tentatives de manipulation des élections impliquant des acteurs étrangers. » C’est par ces mots que la directrice adjointe de VIGINUM Anne-Sophie Dhiver a entamé sa prise de parole, lors de la table ronde sur les manipulations numériques en période électorale organisée ce 5 novembre par la Commission de la culture et la commission des lois du Sénat (replay).

Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur Hugues Moutouh a partagé cette évidence : les pressions sur le débat public sont fréquentes, croissantes, et toujours plus importantes lorsqu’approche un rendez-vous démocratique.

C’est notamment pour comprendre le degré de préparation des électeurs en amont des élections municipales de 2026 et de la présidentielle de 2027 que les sénatrices et sénateurs avaient convié ce mercredi des dirigeants de l’ARCOM, de la CNIL et de la Fondation Descartes aux côtés d’Anne-Sophie Dhiver et d’Hugues Moutouh.

Municipales : des sites générés par IA pour désinformer

De la loi de 1986 sur la transparence de la vie politique à la directive européenne sur la transparence et le ciblage de la publicité à caractère politique entrée en application ce 10 octobre 2025, en passant par le règlement européen sur les services numériques (DSA), la « loi influenceurs » ou encore celle sur la lutte contre les manipulations de l’information, le cadre juridique « semble pléthorique », relève en introduction le président de la Commission Culture Laurent Lafon.


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L’arrivée de Rust dans APT provoque des débats dans la communauté Debian

6 novembre 2025 à 08:30
L’arrivée de Rust dans APT provoque des débats dans la communauté Debian

L’un des développeurs de Debian a annoncé l’inclusion prochaine de code en Rust dans le gestionnaire APT. La décision reflète une volonté de renforcer la sécurité du composant, mais soulève de nombreuses questions et critiques.

Comme nous l’avons vu récemment à travers notre interview de Sylvestre Ledru, directeur de l’ingénierie chez Mozilla, le langage Rust s’insinue partout. Ses performances et ses mécanismes de sûreté de la mémoire en font la nouvelle coqueluche de bon nombre d’entreprises pour la programmation système.

Du Rust dans APT

Dans la sphère Linux, son arrivée provoque davantage de remous, avec des débats relatifs à son utilisation dans le noyau. Dans Debian, le développeur Julian Andres Klode a publié le soir d’Halloween un message important :

« Je prévois d’introduire des dépendances Rust et du code Rust dans APT, au plus tôt en mai 2026. Cela concernera dans un premier temps le compilateur Rust, la bibliothèque standard et l’écosystème Sequoia. Notre code d’analyse des fichiers .deb, .ar et .tar, ainsi que le code de vérification des signatures HTTP, bénéficieraient particulièrement de l’utilisation de langages sécurisés en mémoire et d’une approche plus rigoureuse des tests unitaires. Si vous maintenez un port sans chaîne d’outils Rust fonctionnelle, veuillez vous assurer qu’il en dispose dans les six prochains mois, ou supprimez le port. Il est important pour l’ensemble du projet de pouvoir aller de l’avant et de s’appuyer sur des outils et des technologies modernes, sans être freiné par la tentative d’adapter des logiciels modernes à des appareils informatiques rétro »

Dans le courant de l’année prochaine, le gestionnaire de paquet APT va donc commencer à intégrer du code en Rust. Autrement dit, Debian elle-même aura une exigence stricte sur la prise en charge du langage sur toutes les architectures.

Critiques et inquiétudes

Pour les utilisateurs de la distribution, cela ne devrait rien changer. Pour les développeurs en revanche, il y aura des travaux plus ou moins importants, car il faudra prévoir une chaine de compilation Rust fonctionnelle en plus des outils traditionnels comme GCC. En clair, la complexité va monter d’un cran, notamment sur les architectures moins courantes où le langage n’est pas bien supporté.

Pourquoi ce problème ? Parce que le compilateur Rust repose sur l’infrastructure LLVM, quand l’immense majorité des compilations dans les systèmes Linux sont effectuées avec GCC. Si LLVM présente certains avantages (comme la compilation Just-in-time), il est également supporté par un plus petit nombre d’architectures, contrairement à GCC qui est plus ancien, plus éprouvé et présent pratiquement partout.

Dans les commentaires de Phoronix, on peut lire différentes inquiétudes au sujet de cette annonce. La principale est qu’en l’absence de compilateur Rust sur une partie des architectures supportées par Debian, la distribution risque de perdre son côté « universel » à sa prochaine itération majeure. Certains commentaires mettent aussi en avant la fiabilité éprouvée de GCC, qui correspond à la philosophie de Debian de ne pas bondir sur les dernières technologies, privilégiant la plus grande stabilité possible.

Citons également le poids : le compilateur Rust et sa chaine d’outils sont plus volumineux que GCC et sa compilation est plus lente, ce qui pourrait poser problème pour les systèmes embarqués et des configurations plus anciennes. D’autres encore s’inquiètent d’une dépendance accrue envers l’écosystème Rust et ses binaires précompilés, créant des interrogations sur la sécurité et l’auditabilité du code.

☕️ De l’IA dans Tinder pour analyser les données et photos des utilisateurs

6 novembre 2025 à 08:01

Match Group, géant des applications de rencontres, a expliqué aux investisseurs qu’il allait utiliser l’IA pour traiter les données de ses utilisateurs et leur proposer une nouvelle fonctionnalité. Celle-ci, nommée Chemistry, explique TechCrunch, s’appuiera sur des questions posées aux utilisateurs et sur leurs photos (avec leur permission) pour proposer des « matchs » qui se voudront plus affinés.

Chemistry est déjà testée en Nouvelle-Zélande et en Australie et doit, selon le CEO de Match Group, Spencer Rascoff, devenir le « pilier majeur de l’expérience produit de Tinder en 2026 ».

Tinder utilise déjà l’IA générative pour la modération des discussions privées : l’application demande à l’utilisateur s’il est sûr de vouloir envoyer un message étiqueté comme potentiellement offensant par le système. L’application propose aussi d’aider l’utilisateur à choisir les photos à mettre en avant.

Match Group semble vouloir relancer son application phare avec l’IA alors que le groupe a indiqué que les revenus de Tinder avaient baissé de 3 % au troisième trimestre comparé à celui de l’année dernière et qu’elle voit son nombre d’utilisateurs payants baisser de 7 %.

Les datacenters colonisent les fonds marins et l’espace

6 novembre 2025 à 07:35
Vous êtes encerclés par les datas, toute résistance est inutile
Les datacenters colonisent les fonds marins et l’espace

Microsoft puis le Chinois HiCloud immergent des datacenters dans l’eau au large des côtes. À l’opposé, HPE installe des serveurs dans la Station spatiale internationale, tandis que Google veut déployer une constellation de satellites pour des traitements liés à l’IA en profitant de l’énergie solaire. Deux approches, un même besoin : toujours plus de serveurs.

Sur notre planète Terre, la croissance galopante du numérique et, depuis quelques années, de l’intelligence artificielle générative soulève des questions sur la consommation des ressources, notamment en électricité et en eau. Comme nous l’avons expliqué dans un long dossier, il existe bien des indicateurs, mais ils sont parfois suffisamment flous pour « jouer » avec les résultats.

Depuis maintenant des années, des projets tentent des approches différentes… comprendre ailleurs que sur la terre ferme. Une première solution « évidente » et facile d’accès est de passer au niveau des mers et des océans. Ils occupent 70 % de la Terre (la planète) et proposent des avantages certains, mais aussi des contraintes.

Microsoft a immergé un datacenter pendant deux ans


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