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L’Arcom enregistre +50 % d’apologies du terrorisme, +40 % de contenus pédosexuels

26 juin 2024 à 14:37
Réaction directe
Un bataillon romain aborant des boucliers à l'effigie de l'Arcom, et des lance-ciseaux

Les attaques terroristes du Hamas, relayées sur les réseaux sociaux par l’État islamique et Al-Qaïda, seraient en bonne partie responsable de cette augmentation des demandes de retraits de contenus. 90 % d’entre elles émanent de l’Office anti-cybercriminalité (OFAC), qui a remplacé l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC).

Après une nette diminution des contenus retirés observée en 2022 par rapport à l’année 2021, « tous les chiffres de retrait et de blocage sont en forte hausse en 2023 par rapport à l’année 2022 », relève le rapport d’activité 2023 de la personnalité qualifiée de l’Arcom « chargée du contrôle des dispositifs administratifs de lutte contre la diffusion de contenus terroristes et pédopornographiques » :

« + 40 % s’agissant des demandes de retrait de contenus pédopornographiques, et + 50 % s’agissant des demandes de retrait de contenus d’apologie du terrorisme. »

Des chiffres qu’il revient de recontextualiser. Le nombre de demandes de contrôle des mesures administratives de retrait, blocage ou déréférencement de contenus en ligne était en effet passé de 11 757 en 2019 à 50 448 en 2020 (+329 %), 133 295 en 2021 (+264 %), avant de retomber à 82 754 en 2022 (-38 %), et 118 160 en 2023 (+143 %).

Les contenus à caractère pédopornographique demeurent largement majoritaires par rapport aux contenus à caractère terroriste, puisqu’ils représentent « environ 80 % » des demandes contrôlées par la personnalité qualifiée en 2023.

Celui des demandes de retrait de contenus relevant de la « pédopornographie » était ainsi passé de 7 425 en 2019 à 46 803 en 2020 (+530 %), 118 407 en 2021 (+153 %), 67 577 en 2022 (-43 %), et 95 236 en 2024 (+41 %).

Le nombre de demandes de retrait de contenus faisant l’apologie du terrorisme était quant à lui respectivement passé de 4 332 à 3 645 (-16 %), 14 888 (+308 %), 15 177 (+2 %) et 22 924 en 2023 (+51 %), « un chiffre jamais atteint jusqu’à présent », exception faite, comme l’indique le graphique de l’Arcom, de l’année 2017, qui avait enregistré 32 739 demandes de retrait de contenus à caractère terroriste.

Daesh et à Al-Qaïda recyclent les attaques terroristes du Hamas


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☕️ IA : les géants numériques changent discrètement leurs conditions d’utilisation

26 juin 2024 à 13:29
Des textes partent de trois groupes de personnes pour en faire un quatrième au-dessus d'eux.

Depuis plusieurs mois, le New-York Times relève une tendance nette à travers l’industrie : de modifications discrètes des conditions d’utilisation de divers services numériques.

En juillet 2023, Google modifiait la phrase « Nous utilisons des informations accessibles au public pour entrainer les modèles de langage de Google et créer des produits et des fonctionnalités telles que Google Translate » pour « Nous utilisons des informations accessibles au public pour entrainer les modèles d’intelligence artificielle de Google et créer des produits et des fonctionnalités telles que Google Translate, Bard et des fonctions d’IA dans le cloud ».

Parfois très courtes, ces mises à jour peuvent aussi se traduire, comme chez Snap, par l’ajout de sections complètes dans lesquels l’usage de modèles génératifs est détaillé, de même que le type de personne ayant accès aux données des internautes.

Le plus souvent ignorés, ces changements attirent un nombre croissant de critiques, notamment de la part d’artistes qui y voient une nouvelle manière, pour les plateformes, de s’approprier leur travail. 
Adobe, en particulier, a été vivement critiqué pour une évolution de sa politique qui a largement été comprise comme l’annonce d’un scraping des travaux réalisés grâce à ses outils.

En Europe, Meta a été visé par le même type de backlash, ce qui a abouti à la suspension de son projet d’entraînement de systèmes algorithmiques sur les publications de ses usagers.

Aux États-Unis, cela dit, les lois sont moins strictes, ce qui signifie que l’entreprise peut déjà réaliser ce type d’entraînement, sans avoir dû prévenir les utilisateurs.

Atos : le consortium Onepoint retire subitement son offre, Kretinsky toujours intéressé

26 juin 2024 à 10:27
Billion dollar baby
Une main tenant de gros paquets de dollars

Nouveau rebondissement dans la recherche de repreneur d’Atos.

Mise à jour 15:40 : suppression de la mention erronée selon laquelle Daniel Kretinsky serait propriétaire de la division d’infogérance d’Atos (le projet a été annulé en février).

Entre éliminations de propositions, propositions limitées de l’État et délais de décision, les rebondissements ont été nombreux dans le processus qui doit mener au sauvetage financier d’Atos. Nouveau coup de théâtre ce 26 juin : l’offre formulée par le consortium de repreneurs menés par Onepoint est officiellement retirée, deux semaines après avoir été acceptée.

« Malgré le formidable engagement des collaborateurs d’Atos et la résilience des clients du groupe, le consortium Onepoint, Butler Industries et Econocom a constaté que les conditions n’étaient pas réunies pour conclure un accord ouvrant la voie à une solution pérenne de restructuration financière et de mise en œuvre du projet One Atos », a indiqué l’entreprise leader dans un communiqué.

Kretinsky reste intéressé

Pilier technologique des Jeux olympiques, en difficulté depuis plusieurs mois, Atos avait annoncé avoir besoin d’1,1 milliard d’euros de liquidité pour son activité 2024-2025 et chercher à réduire de 3,2 milliards d’euros une dette brute proche des 5 milliards. 


Si l’entreprise a reçu quatre propositions de restructuration financière en mai, elle en a rapidement écarté deux pour ne plus garder que celle du consortium Onepoint (menée par David Layani) et celle d’EPEI (avec le fonds Attester) menée par Daniel Kretinsky.

À l’annonce du retrait du consortium, le milliardaire tchèque a fait savoir qu’il restait intéressé. L’offre de Onepoint avait initialement été préférée à la sienne parce qu’elle était « mieux orientée en matière d’intérêt social de la société », selon les communications du groupe.

En attendant qu’un repreneur soit confirmé, Atos indique avoir reçu « une proposition globale de restructuration financière révisée » de ses créanciers, qui doit lui permettre de satisfaire sa « demande de liquidité à court et moyen terme ».

Maintien des activités critiques en France

Si Airbus a un temps fait savoir qu’il pourrait être intéressé par le rachat de BDS, la branche cybersécurité d’Atos, le projet a été abandonné en mars. Quelques mois plus tard, c’est Thales qui s’est déclaré non pas intéressé par l’intégralité de BDS, mais par les activités de défense et sécurité de cette branche.

Outre par sa participation dans Thales – qui n’a pas confirmé avoir été approché sur le sujet –, l’État veille. Le 30 avril, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté Industrielle et numérique, Bruno Le Maire, manifestait ainsi son intérêt « pour acquérir toutes les activités souveraines d’Atos ».

Dans le lot, rapportait alors l’AFP : « les supercalculateurs, les serveurs participant à l’intelligence artificielle et à l’informatique quantique ou encore des produits de cybersécurité ». Quelques jours plus tard, l’entreprise a déclaré avoir engagé des discussions avec l’Agence des participations de l’État français (APE) sur le sujet.

Sur ce dernier domaine, Dassault Aviation a lui aussi été pressenti parmi les candidats potentiels.

☕️ AirPods : Apple déploie de nouveaux firmwares pour colmater une importante faille

26 juin 2024 à 09:29

Le plus souvent, Apple ne donne aucun détail sur le contenu des firmwares (micrologiciels) déployés pour ses écouteurs. Cette fois, une fiche technique nous apprend qu’une faille de sécurité est colmatée, a signalé hier soir MacRumors.

Selon Apple, l’exploitation de cette faille permettrait à un individu malintentionné de prendre le contrôle du périphérique. La vulnérabilité réside dans la manière dont ce dernier cherche des appareils auxquels il s’est déjà connecté.

Les AirPods de 2ᵉ et 3ᵉ générations, Pro et Max sont concernés. La dernière révision du micrologiciel pour chacun est la suivante :

  • AirPods Pro (2e génération) avec boîtier de charge MagSafe (USB-C) : 6F8
  • AirPods Pro (2e génération) avec boîtier de charge MagSafe (Lightning) : 6F8
  • AirPods Pro (1re génération) : 6A326
  • AirPods (3e génération) : 6A326
  • AirPods (2e génération) : 6A326
  • AirPods Max : 6A326

Les Powerbeats Pro et Beats Fit Pro sont également mis à jour.

Pour rappel, on peut consulter la révision du micrologiciel en se rendant dans Réglages > Bluetooth, puis en appuyant sur le « i » à droite du périphérique dans la liste.

Il n’y a rien à faire de spécial pour déclencher la mise à jour. Apple indique simplement que les écouteurs doivent être en charge et liés en Bluetooth à un iPhone, iPad ou Mac connecté en Wi-Fi.

☕️ Teams : la Commission européenne soupçonne encore Microsoft d’abus de position dominante

26 juin 2024 à 09:15

La Commission maintient certains griefs contre Microsoft, lui reprochant des pratiques « potentiellement abusives de vente liée concernant Teams ».

En août 2023, l’entreprise avait pourtant annoncé la séparation de son logiciel de visioconférence de Microsoft Office 365, suite à l’ouverture le mois d’avant d’une enquête de l’institution européenne sur un potentiel abus de position dominante.

Mais, la Commission a conclu « à titre préliminaire que ces changements sont insuffisants pour répondre à ses préoccupations et que Microsoft doit apporter davantage de modifications à son comportement pour rétablir la concurrence ».

Elle craint notamment que Microsoft s’appuie sur sa « position dominante au niveau mondial sur le marché des applications de productivité SaaS à usage professionnel » en liant Teams à ses offres sur ce secteur, « restreignant ainsi la concurrence sur le marché des produits de communication et de collaboration et protégeant sa position sur le marché des logiciels de productivité et son modèle centré sur les suites contre les fournisseurs concurrents de logiciels individuels ».

Cette utilisation de sa position dominante « a pu empêcher les concurrents de Teams d’entrer en concurrence et, à leur tour, d’innover, au détriment des clients de l’Espace économique européen », explique encore la Commission.

L’institution a envoyé ses griefs à Microsoft et lui laisse le loisir de répondre, précisant que « l’envoi d’une communication des griefs ne préjuge pas de l’issue d’une enquête ».

☕️ Retard d’Apple Intelligence en Europe : une victoire, selon la Commission

26 juin 2024 à 08:40

Apple a prévenu que plusieurs fonctions ne seraient pas disponibles tout de suite en Europe, dont Apple Intelligence. Deux autres nouveautés étaient concernées : Recopie de l’iPhone et le partage d’écran SharePlay, sans que l’on sache vraiment pourquoi.

Ce n’était pas une surprise pour Apple Intelligence. On savait déjà que le bouquet de fonctions IA n’arriverait qu’aux États-Unis dans un premier temps, en anglais seulement et pour un périmètre restreint d’appareils, probablement à cause des exigences en mémoire vive.

Apple n’a pas réellement expliqué ces retards. L’entreprise s’est contentée de reprendre sa litanie contre le DMA, qu’elle accuse de tous les maux. On se souvient notamment qu’elle a affirmé que les iPhone européens seraient moins bien protégés que les autres, même s’ils restaient les plus sécurisés des smartphones.

« La décision d’Apple de suspendre le déploiement des fonctionnalités d’IA pour les iPhone dans l’Union par crainte de contrevenir à la loi est un signe d’inquiétude pour le reste du monde », a déclaré Margrethe Vestager, vice-présidente de la Commission européenne et commissaire à la concurrence. Une décision fêtée comme une victoire, en somme.

La Commission européenne, interrogée par Numerama, va dans le même sens. « Pour l’Union européenne, c’est un message positif. Les très grandes plateformes n’ont jamais été régulées auparavant, elles mettaient ce qu’elles voulaient en place. Aujourd’hui, ça montre à quel point que les plus grandes plateformes du monde sont concernées par les législations », a déclaré le porte-parole Thomas Regnier.

« Apple a décidé de manière unilatérale de ne pas lancer des fonctions dans l’Union européenne », ajoute le porte-parole, qui nie toute implication de l’Europe dans ce choix.

Entretien avec Antoinette Rouvroy : big data et IA, une manière de ne pas gouverner ?

26 juin 2024 à 08:08
Hyperpersonnalisation vs fabrique du commun
Portrait d'Antoinette Rouvroy

Docteure en sciences juridiques de l’Institut universitaire européen, chercheuse FNRS au centre de Recherche en Information, droit et Société de l’université de Namur, Antoinette Rouvroy était présente à la conférence USI 2024. Next en a profité pour lui demander comment l’expansion des systèmes d’intelligence artificielle modifiait l’espace public et politique.

> Le mois dernier, la présidente de Signal nous expliquait qu’en s’appuyant sur une collecte toujours croissante de données, l’expansion de l’intelligence artificielle n’était qu’une extension de la surveillance de masse. Auprès de Philosophie Magazine, il y a quelques mois, vous-même expliquiez que malgré ces collectes, la société numérique n’était pas une société de surveillance. Comment expliquez-vous ce paradoxe ?

Quand on parle de surveillance, le mot lui-même évoque la veillance, la vision. Or le traitement des données massives contourne cela. L’enjeu ne passe plus par le regard, déjà.

Les théoriciens de la surveillance l’ont aussi pensée comme une manière de faire en sorte que les individus se conforment d’avance à une norme. On voit ça chez Michel Foucault, qui reprend le panoptique de Bentham : l’idée est que, se sachant surveillés, les individus adoptent une sorte de conformisme en anticipant ce qui est attendu d’eux, et ce faisant, s’y assujettissent. Chez Foucault et Bentham, la réalité de la surveillance importe peu, puisque c’est l’architecture qui fait penser aux gens qu’ils sont surveillés : elle suffit à produire une forme d’autodiscipline, d’autocorrection, voire d’autocensure.

Mon hypothèse est que la gouvernementalité algorithmique, telle qu’on la voit se développer actuellement, n’a plus du tout la même fonction. L’enjeu n’est plus de produire des normes, ni de se reposer sur elles ou de les faire incarner par des comportements individuels, mais de capitaliser sur ce qui paraît le moins gouvernable des comportements.

Un exemple en marketing politique ou commercial est l’usage des algorithmes qui collectent les comportements sur les réseaux sociaux : ces derniers ne servent pas à interpréter l’individu, mais des fragments infra-personnels de leurs actes, des éléments qui relèvent presque de l’ordre des phéromones numériques. Ce qui compte, ce n’est plus le contenu lui-même, mais le nombre de contacts que vous avez avec des gens, qui eux-mêmes suivent telles figures d’extrême-droite, d’extrême-gauche ou d’extrême-centre, ou qui manifestent un certain mécontentement…

> En quoi cela fait-il évoluer notre rapport aux normes ?


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☕️ Google tiendra son évènement Pixel le 13 août

26 juin 2024 à 06:30

En 2024, Google organise son évènement Pixel beaucoup plus tôt que d’habitude. L’entreprise donne généralement rendez-vous à la rentrée ou au début de l’automne, peu de temps après l’évènement d’Apple.

9to5Google dit ainsi avoir reçu son invitation pour l’évènement Made by Google. Le texte est court, renvoyant simplement à la démonstration de ses dernières nouveautés en matière d’IA, d’Android et d’appareils Pixel.

Google présentera son Pixel 9, dont la déclinaison Pro pourrait cette année être disponible en deux tailles, dont une XL. Peut-être en écho à la gamme Pro Max des iPhone, les plus grandes tailles se vendant davantage. Une page officielle pour le téléphone avec un petit teaser vient d’ailleurs d’être mise en ligne.

Selon nos confrères, une variante Fold (pliable) du smartphone est attendue, de même qu’une montre Pixel Watch 3 et des écouteurs Pixel Buds Pro 2.

☕️ Le sulfureux site de rencontre français Coco.gg a été saisi, son créateur arrêté en Bulgarie

26 juin 2024 à 06:11

Sur Twitter (X), le Parquet de Paris explique que le site coco.gg a été fermé par la Direction Générale des Douanes et Droits Indirects et la Gendarmerie Nationale, sous l’autorité de la JUNALCO (Juridiction nationale chargée de la lutte contre la criminalité organisée) du Parquet de Paris.

Le communiqué de presse du Parquet ne mentionne pas la douane, mais précise que l’enquête avait été effectuée par l’Unité Nationale Cyber (UNCyber) de la Gendarmerie et l’Office national anti-fraude (ONAF), et bénéficié de l’appui du commandement du ministère de l’Intérieur dans le cyberespace (COMCYBER-MI).

Les opérations ont en outre été coordonnées avec Eurojust. Les autorités françaises ont bénéficié de la coopération de cinq pays européens : la Bulgarie (où avait été relocalisée l’entreprise française responsable du site), l’Allemagne (où se trouvait un temps au moins des serveurs), la Lituanie, les Pays-Bas et la Hongrie, rapporte Le Parisien.

L’enquête avait été ouverte en décembre dernier pour des soupçons de :

  • fourniture d’une plateforme en ligne pour permettre une transaction illicite en bande organisée (passible de 10 ans d’emprisonnement et 500 000 euros d’amende),
  • intermédiation ou séquestre, au moyen d’une plateforme en ligne, ayant pour objet de mettre en œuvre, dissimuler ou faciliter une transaction illicite en bande organisée (idem),
  • infractions relatives à la pédocriminalité, au proxénétisme aggravé, au blanchiment aggravé, et à l’association de malfaiteurs en vue de commettre ces infractions.

Le communiqué rappelle que coco.gg était connu depuis de nombreuses années comme étant un « facilitateur de commission de diverses infractions, notamment des actes de pédocriminalité, de proxénétisme, de prostitution, de viols, de vente de stupéfiants, de guet-apens, voire d’homicides », ciblant notamment des homosexuels, ou émanant de chasseurs autoproclamés de pédocriminels :

« Entre le 1ᵉʳ janvier 2021 et le 7 mai 2024, il ressort de l’exploitation des fichiers de police que pas moins de 23 051 procédures judiciaires en lien avec la plateforme coco ont été ouvertes. 70 parquets sur l’ensemble du territoire national, ont transmis des procédures dont ils ont eu à connaître impliquant la plateforme coco.fr [qui s’était délocalisé en 2022 sur coco.gg, ndlr], au préjudice de 480 victimes. »

Or, souligne le Parquet de Paris, « dans l’ensemble des procédures recensées, la plateforme coco a été utilisée spécifiquement pour sa notoire absence de modération ».

Quatre personnes ont été arrêtées, précise Le Parisien, dont son créateur, Isaac Steidl, dont notre confrère avait tiré le portrait fin mai. On y apprenait que cet ingénieur informaticien varois de 44 ans, qui avait lancé le site il y a une vingtaine d’années, s’était relocalisé en Bulgarie en 2023.

Il avait également obtenu, cette même année, d’être déchu de sa nationalité française, quand bien même, précise la documentation du ministère de l’Intérieur, « Si l’examen d’un dossier d’une personne résidant en France fait apparaître que la demande vise à soustraire l’intéressé à des sanctions ou à des obligations fiscales, ce dernier verra sa demande rejetée ».

Sa femme était en garde à vue mardi dans le Var, rapporte l’AFP, qui ne donne pas plus de précisions sur les deux autres personnes interpellées.

Hier — 25 juin 2024Next.ink

Au Royaume-Uni, Microsoft reconnait l’absence de souveraineté pour les données policières

25 juin 2024 à 15:21
Oups

Microsoft a reconnu, auprès de l’autorité de la police écossaise, qu’elle ne pouvait pas garantir la souveraineté des données hébergées dans son infrastructure Azure. L’information fait écho aux inquiétudes en France sur la Plateforme des données de santé (HDH). Pour le député Philippe Latombe, c’est la preuve que les données sensibles ne peuvent pas être confiées à Microsoft.

Avec le cloud, on le sait, les données voyagent. Les règles souples qui gouvernent la plupart des « hyperscalers » raisonnent en termes d’efficacité et de rapidité de traitement, avant toute autre considération. Quand la sensibilité et la souveraineté des données deviennent des paramètres prépondérants, les ennuis commencent.

Au Royaume-Uni, la partie 3 de la Data Protection Act (DPA) de 2018 pose que pour les entreprises traitant des données très sensibles et pour les administrations, les informations ne doivent pas sortir des frontières du pays. Si elles sont placées sur des serveurs, ces derniers doivent se trouver sur le sol britannique. C’est notamment le cas pour la police.

Or, selon des documents partiellement révélés, Microsoft ne peut garantir la souveraineté des données de police stockées dans Azure. Explications.

Les données ne tiennent pas en place


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Sciences, changement climatique : une féroce guerre des ondes, sur Terre et dans l’espace

25 juin 2024 à 14:59
Tais-toi que je t’écoute
La guerre des ondes par Flock

Il existe un règlement international sur les émissions d’ondes afin de garder certaines bandes de fréquences « vierges » et ainsi pouvoir écouter les signaux venant de la terre et des confins de l’espace. Cela permet à la fois de comprendre l’univers, mais aussi de prévoir des événements climatiques comme des tempêtes tropicales. Les intérêts scientifiques côtoient les intérêts financiers de grandes sociétés et ceux d’autres pays.

Le règlement des radiocommunications (RR) définit certaines bandes dites passives, c’est-à-dire dans lesquelles aucun service actif n’est autorisé. De plus, les services actifs sur les bandes adjacentes doivent se conformer à certains niveaux de puissance afin de limiter la « pollution » lors des mesures. Les émissions à mesurer sont en effet « extrêmement fiables ».

Tout cela est défini dans la résolution 750 de l’ITU (Union internationale des télécommunications), intitulée : « compatibilité entre le service d’exploration de la Terre par satellite (passive) et les services actifs concernés ».

Il existe également des bandes dites partagées, à l’intérieur desquelles les services actifs ne doivent pas dépasser certaines valeurs en émission. La résolution 751 définit les critères de partage dans la bande 10,6 à 10,68 GHz, tandis que la 752 fait de même pour la 36 à 37 GHz.

C’est « assez compliquées de les protéger, mais on peut y arriver », explique Thibault Caillet (expert en ingénierie du spectre à l’ANFR) lors du 9e atelier des fréquences – Les fréquences pour la science : l’Odyssée de l’espace –, de l’Agence nationale des fréquences.

Il y a enfin une troisième catégorie de bandes avec une attribution « reconnue », indiquant simplement que certaines « observations sont déclarées dans ces bandes », mais sans qu’aucune protection réelle ne soit mise en place.

L’importance des mesures des raies spectrales


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Udio et Suno, des IA de génération de musiques attaquées par l’industrie musicale américaine

25 juin 2024 à 14:46
Je danse le IA

Udio et Suno, deux startups d’IA générative spécialisées dans la musique font face à des plaintes de l’industrie musicale : l’association américaine des maisons de disque RIAA ainsi que Universal Music Group (UMG), Sony Music Entertainment et Warner Records les ont attaqués pour violation de copyright « en masse » et demandent 150 000 dollars par titre.

Deux startups Udio et Suno se sont lancées dans l’IA générative de musique avec un certain succès. Suno peut, par exemple, générer une chanson à partir d’un prompt avec un style de musique demandé et des paroles. Elle peut aussi générer elle-même des paroles en utilisant l’API d’OpenAI. Elles ont toutes les deux levé plusieurs millions de dollars et la valeur de Suno est évaluée à près de 500 millions de dollars.

Jusque-là, d’autres avaient déjà sorti des applications, mais elles ne donnaient pas de résultat probant. Comme l’explique le Youtubeur Florent Garcia, « la plupart des outils […] n’étaient pas capables de faire des morceaux qui avaient une tonalité cohérente, une signature rythmique cohérente, des parties rythmiques qui auraient du sens ». Mais, ces deux applications se rapprochent de sons publiés par des majors de l’édition numérique.

Génération de morceaux très proches d’originaux


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☕️ En amont des législatives, l’inédite mobilisation des influenceurs français

25 juin 2024 à 08:00

Trois semaines entre la dissolution de l’Assemblée Nationale et le premier tour des élections législatives, c’est peu.

Pour le cofondateur de la chaîne YouTube Stupid Economics, cette urgence explique en partie la mobilisation inédite des influenceurs français pour appeler leur communauté à voter pour faire barrage à l’extrême-droite.

Que ce soit via des tribunes, dans le Nouvel Obs, dans le Club Mediapart, des publications crosspostées (reprises d’un compte à l’autre), ou l’organisation de streams dédiés à l’actualité politique, Le Monde relève que le monde de l’influence francophone s’est pris d’une activité politique inédite, en amont des prochaines élections.

Une tendance que la maîtresse de conférence à l’université d’Aix-Marseille Stéphanie Lukasik explique aussi par une dynamique simple : la plupart des personnalités du Web ont construit leurs communautés sur une logique d’homophilie, c’est-à-dire de partage de centres d’intérêts avec leur public. « Or, actuellement, les préoccupations de leurs communautés passent aussi par le futur du pays », déclare-t-elle au quotidien.

Auprès d’Usbek & Rica, la spécialiste de sociologie électorale Christèle Laugier explique que de telles démarches ont un impact concret. Pour elle, une prise de parole comme celle de Squeezie « peut créer de la discussion dans les familles, en collectif, et remettre la politique au centre des préoccupations quotidiennes  ».

☕️ ByteDance travaillerait avec Broadcom pour créer une puce dédiée à l’IA

25 juin 2024 à 07:09

Le chinois ByteDance collaborerait avec le constructeur américain de puce Broadcom pour créer une puce dédiée à l’intelligence artificielle, selon les informations de Reuters. Le but : permettre à TikTok de s’assurer suffisamment de puces malgré les tensions sino-américaines.

Elle serait gravée en 5 nanomètres et serait conçue en conformité avec les restrictions imposées par les États-Unis sur les exportations, qui empêchent ByteDance de se fournir chez NVIDIA pour les systèmes les plus performants.

La fabrication devrait être confiée au taïwanais TSMC, mais cette nouvelle puce dédiée à l’intelligence artificielle ne devrait pas voir le jour avant l’année prochaine, selon une des sources proches du dossier.

☕️ iOS 18, macOS Sequoia : les Beta 2 sont là, RCS et Recopie de l’iPhone « disponibles »

25 juin 2024 à 06:37

Apple a publié hier soir la Beta 2 de toutes les nouvelles plateformes présentées lors de la WWDC, il y a deux semaines. Ces nouvelles préversions corrigent bon nombre de bugs constatés sur les premières.

On y trouve également plusieurs apports mis en avant par Apple durant la conférence et qui n’étaient pas encore présents. C’est le cas notamment du support de RCS dans iOS 18, promis par Apple. Si l’on en croit 9to5Mac, un réglage correspondant est apparu. Il n’est cependant présent que chez les testeurs dont l’opérateur de téléphonie a préparé le terrain pour l’iPhone, affirment nos confrères. AT&T et T-Mobile sont par exemple compatibles aux États-Unis.

Sur macOS Sequoia, on note l’arrivée de Recopie de l’iPhone. La fonction permet pour rappel d’accéder à son iPhone via une fenêtre dédiée, avec une intégration profonde et la visibilité des notifications. Bien que la fonction soit présente, elle est par défaut bloquée en Europe, Apple avait prévenu. Nos confrères d’iGeneration ont cependant publié une méthode pour contourner le problème.

Rappelons qu’il s’agit de préversions des systèmes à destination des développeurs. Les bêtas publiques arriveront début juillet et devraient contenir moins de bugs. Il est cependant conseillé de faire très attention à l’installation si vous n’avez qu’un seul appareil, car des bugs peuvent casser la compatibilité avec des applications existantes.

Julian Assange est libre après un accord de plaider-coupable

25 juin 2024 à 06:09
Y'en a même qui disent qu'ils l'ont vu voler
Julian Assange

L’annonce a été faite par WikiLeaks sur X : « Julian Assange est libre. Il a quitté la prison de haute sécurité de Belmarsh le matin du 24 juin, après y avoir passé 1 901 jours. Il a été libéré sous caution par la Haute Cour de Londres et a été déposé à l’aéroport de Stansted dans l’après-midi, où il est monté à bord d’un avion et a quitté le Royaume-Uni ».

Une vidéo de 13 secondes accompagne le message. On y voit notamment Julian Assange (fondateur de WikiLeaks) monter dans l’avion. Ce dernier fait route vers Bangkok pour une escale, puis direction Saipan dans les îles Mariannes, un territoire des États-Unis, entre le Japon et l’Australie (son pays natal).

7 ans dans l’ambassade, 5 ans en prison

« Après plus de cinq ans dans une cellule de 2 x 3 mètres, isolé 23 heures sur 24, il retrouvera bientôt son épouse Stella Assange, et leurs enfants, qui n’ont connu leur père que derrière les barreaux », ajoute WikiLeaks. Avant cela, il s’était réfugié de 2012 à 2019 dans l’ambassade d’Équateur à Londres, après avoir brisé le bracelet électronique qu’il devait porter depuis fin 2010. Cela fait donc 12 ans qu’il était enfermé.

L’Australien de 52 ans comparaîtra mercredi à 1h du matin (heure française) « devant un tribunal fédéral des îles Mariannes, territoire américain du Pacifique, selon des documents judiciaires rendus publics dans la nuit de lundi à mardi », précise l’AFP. C’est à ce moment-là que l’accord sera définitivement entériné.

« Il s’agit d’une décision indépendante prise par le ministère de la Justice et la Maison Blanche n’a pas été impliquée dans cette décision », a déclaré Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, dans un communiqué publié lundi soir mentionné par NBC, qui relaie également deux documents judiciaires partiellement partagés par l’un des avocats de Julian Assange sur Twitter/X :

Julian Assange has agreed a deal with the DoJ so he is finally FREE @wikileaks @DefendAssange pic.twitter.com/Xuvv4WYmfY

— Aitor Martínez (@AitorxMartinez) June 24, 2024

Plaider coupable de Julian Assange

Julian Assange est désormais poursuivi pour le seul chef d’accusation de « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale », indique l’AFP. Il « devrait plaider coupable […] selon les documents judiciaires rendus publics, qui citent également sa complice, la militaire américaine Chelsea Manning, à l’origine de cette fuite massive », ajoutent nos confrères.

La militaire Chelsea Manning était à l’origine de la fuite massive d’information. La lanceuse d’alerte avait été condamnée aux États-Unis, mais sa peine avait été commuée par Barack Obama. Elle a été libérée en mai 2017, sept ans après son arrestation.

Dans le cadre de cet accord, la peine devrait être de 62 mois de prison, déjà purgés en détention provisoire à Londres. Il devrait donc pouvoir retourner libre en Australie.

L’aboutissement d’une « campagne mondiale »

WikiLeaks explique que la « campagne mondiale » organisée par des organisations locales, des défenseurs de la liberté de la presse, des législateurs et des dirigeants a permis d’aboutir à un accord avec le ministère américain de la Justice.

Sa femme Stella Assange remercie sur X les personnes qui se sont mobilisées : « Les mots ne peuvent exprimer notre immense gratitude envers VOUS – oui VOUS, qui vous êtes tous mobilisés depuis des années et des années pour que cela se réalise. MERCI. merci. MERCI ».

Bataille juridique entre Londres et Washington

Il y a un peu plus d’un mois, la justice britannique autorisait Julian Assange à faire appel de son extradition aux États-Unis. Quelques semaines auparavant, la Haute Cour de Londres donnait un délai à la justice états-unienne pour garantir que le fondateur de WikiLeaks bénéficierait, en cas d’extradition, de la protection due aux journalistes et de celle accordée par le premier amendement.

À la même époque, le Parlement australien adoptait une motion demandant l’abandon des charges : « le gouvernement australien et l’opposition ont déclaré publiquement que cette affaire dure depuis trop longtemps ». Il « souligne l’importance pour le Royaume-Uni et les États-Unis de mettre un terme à cette affaire afin que M. Assange puisse rentrer chez lui dans son pays ».

Il était pour rappel sous le coup de 18 chefs d’inculpation, dont 17 au titre de l’Espionage Act de 1917, et encourait jusqu’à 175 ans de prison.

☕️ Des chercheurs se mobilisent contre l’obscurantisme, la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme

25 juin 2024 à 06:00

Dimanche 23 juin, le journal Le Monde a publié une tribune signée par plus de 800 chercheurs et chercheuses rappelant qu’ « une science qui ne circule pas est une science morte ». Parmi les signataires, Antoine Petit, Philippe Mauguin et Didier Samuel signent en tant que PDG respectivement du CNRS, de l’Inrae et de l’Inserm.

Ce texte affirme que « les connaissances scientifiques n’ont pas de frontières. Elles ne laissent aucune place à la xénophobie, au racisme, à l’antisémitisme ou à l’exclusion de quiconque en raison de son appartenance à un groupe ».

La démarche de science ouverte « qui accélère la science suppose aussi une libre circulation des chercheurs d’un pays à l’autre pour passer du temps dans un laboratoire étranger auprès d’une équipe éloignée, unir des forces, former des étudiants dans les équipes respectives, susciter des opportunités de réseaux et ainsi permettre un brassage de chercheurs et d’étudiants de toutes origines, de toutes religions, de toutes opinions », ajoutent-ils.

Un autre texte, signé par plus de 700 chercheurs et chercheuses, circule. Ceux-ci, « face à la menace du RN », appellent à voter pour le programme du Nouveau Front Populaire.

Il affirme que l’arrivée au pouvoir du RN « signerait la fin des libertés académiques, et une amplification des attaques directes dans de nombreux domaines de la recherche ». Ce texte rappelle, entre autres, que « c’est à l’action du Front Populaire et celle de Jean Zay que l’on doit les œuvres universitaires (ancêtre des CROUS) et les jalons du CNRS, fleuron de la recherche fondamentale ».

À partir d’avant-hierNext.ink

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24 juin 2024 à 17:20
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Procédure-bâillon d’Avisa Partners : Next fait appel, le combat pour la liberté de la presse continue !

24 juin 2024 à 14:57
Avisa la population

Pour la 17ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris, Avisa Partners – qui nous a attaqué avant d’abandonner les poursuites – n’a pas « eu un comportement abusif ». Nous ne sommes pas d’accord : nous considérons qu’il s’agit clairement d’une procédure-bâillon à notre encontre et que ces pratiques représentent un danger pour la liberté de la presse. Nous avons décidé de faire appel de cette décision.

Mise en demeure en juillet 2022

Rappel des faits. En juillet 2022, nous recevions (via un huissier de justice) un courrier de la part d’un avocat d’Avisa Partners nous demandant de retirer un article publié quelques jours plus tôt : « Fakir et Mediapart révèlent une entreprise (française) de désinformation massive ». Il résumait deux enquêtes effectuées par des confrères de Fakir et Mediapart à son sujet.

Selon la mise en demeure, ce brief portait « atteinte à l’honneur et à la réputation de Avisa Partners », non pas sur le fondement du droit de la presse, mais sur celui de l’article 6 de la LCEN. Face à ce que notre avocat a dénoncé par la suite comme une confusion juridique, nous n’avions pas retiré notre article relayant les enquêtes de nos confrères sur les agissements d’Avisa Partners.

Citation directe en novembre 2022

En septembre 2022, nous recevions une citation directe pour le 28 novembre 2022, au tribunal judiciaire de Paris. Avisa Partners nous demandait 10 000 euros de réparation pour le préjudice subi et 5 000 euros de frais d’avocats sur le fondement de la diffamation. Plusieurs de nos confrères, notamment Arrêt sur Images, Mediapart, l’ADN ou encore Reflets, étaient également attaqués par Avisa Partners.

Une audience a eu lieu le 28 novembre pour fixer le calendrier et imposer à Avisa le paiement d’une provision pour pouvoir continuer la procédure, ce qu’a fait Avisa dans le délai. Nous avions alors appris que l’audience des plaidoiries devait se dérouler le 26 février 2024. Elle n’a pas eu lieu : Avisa a abandonné les poursuites avant.

Juin 2023 : désistement d’Avisa Partners

En effet, en juin 2023, Avisa Partners a informé le tribunal, par e-mail, qu’elle se désistait, sans aucune justification. Désistement confirmé oralement par l’avocat de la société lors de l’audience du 30 juin 2023. Nous sommes près d’un an après la mise en demeure, sept mois après la première audience de fixation.

Arnaud Dassier, président d’Avisa Partners, expliquait fin juin à l’European Federation of Journalists que, « dans un souci d’apaisement et avec la volonté de ne pas être associé à des procédures qui pourraient être interprétées comme cherchant à entraver la liberté de la presse, Avisa Partners a décidé de retirer toutes les plaintes qu’elle avait déposées contre divers médias ».

Mais, on ne peut s’empêcher d’y voir une autre explication, comme le rapportait L’Informé début juin 2023 : Avisa Partners venait alors de remporter un contrat-cadre auprès de la Commission européenne pour… « aider l’Union Européenne à lutter contre la désinformation ». Les articles de Fakir et Médiapart, relayés par Next et les autres, tombaient donc plutôt mal. Mais, dès lors que les dés étaient jetés, plus besoin de faire taire la presse.

Procédure-bâillon : Next contre-attaque Avisa Partners

Du fait de ce désistement, ni Next ni les autres médias mis en cause n’ont eu l’occasion de faire valoir que les informations publiées ne portaient pas atteinte à l’honneur et à la considération d’Avisa. Ou, en tout état de cause, qu’elles reposaient sur une enquête journalistique réalisée dans les formes de l’état de l’art.

Next a donc décidé de contre-attaquer en formulant une demande reconventionnelle. Avec l’appui de notre avocat, Maitre Ronan Hardouin, nous souhaitions offrir au tribunal la possibilité de sanctionner cette procédure-bâillon.

Nous considérions, en effet, avoir été victime, ainsi que le définit le ministère de la Culture, d’« instrumentalisation de la justice mise en œuvre par une entreprise ou une institution, qui vise à prévenir ou à sanctionner l’expression d’une opinion qui lui serait préjudiciable, en impliquant notamment la personne qui formule cette opinion dans une procédure juridique coûteuse ».

En somme, nous défendions, avec les autres médias prévenus dans cette affaire, que le désistement d’Avisa n’était pas le résultat d’une volonté « d’apaiser » mais, au contraire, qu’il s’agissait du point final d’une stratégie bien réglée : faire taire la presse en attendant que l’orage passe. Le Miroir du Nord avait, par exemple, supprimé son article sur Avisa Partners suite à sa mise en demeure.

Le tribunal rejette notre demande

En décembre 2023, la 17ᵉ chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Paris explique qu’il n’est pas « démontré que la partie civile [Avisa Partners, ndlr] avait eu un comportement abusif dans le cadre de la procédure ».

Bien que le tribunal ait confirmé le principe selon lequel une procédure pouvait être jugée abusive même sans que le prévenu ait bénéficié d’une relaxe, il a considéré, dans notre cas, que la société Avisa Partners n’aurait pas eu un comportement fautif puisqu’elle s’est désistée lors de la première audience relai. Il n’y a donc eu, pour le tribunal, aucun « maintien artificiel de la procédure initialement engagée ».

Dont acte. Mais nous ne sommes pas d’accord ! Pour nous, le maintien ou non dans la procédure ne doit pas être le juge de paix. Sinon, n’importe quelle entreprise pourrait lancer des procédures bâillon contre des médias, se désister juste avant le procès et ne rien risquer.

Seules comptent les raisons qui ont déclenché l’action. Nous pensons qu’il s’agissait en l’occurrence pour Avisa de museler la presse le temps de conclure un nouveau marché et de communiquer sur la réorganisation du groupe Avisa.

Ce n’est d’ailleurs pas la première action du genre d’Avisa Partners. En 2020, elle avait déjà porté plainte contre Le Figaro, avant de se désister quelques jours seulement avant le procès, ainsi qu’a pu le relater Intelligence Online.

Next fait appel au nom de la liberté de la presse

Notre avocat nous a prévenus : nous ne comptons pas nous enrichir dans le cadre de cette procédure. À peine pouvons-nous espérer couvrir nos frais. Mais il est des principes auxquels on ne déroge pas : chez Next, nous n’avons jamais transigé avec la liberté de la presse.

Si nous avons largement évolué depuis nos débuts il y a plus de 20 ans et plusieurs fois changé de nom, notre engagement et nos valeurs sont restés les mêmes. C’est encore le cas aujourd’hui et pour les années à venir.

Si cette mésaventure permet de faire avancer la jurisprudence naissante sur les procédures-bâillon, il n’y a pas d’hésitation à avoir : interjetons appel !

Au regard du subtil équilibre entre droit au procès et abus de procédure, le débat risque d’être intéressant. Nous ne manquerons pas de vous informer.

La date des plaidoiries est fixée au 16 octobre, le délibéré quelques semaines plus tard.

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