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Succès pour Ariane 6, le satellite CSO-3 déposé « précisément à son point de livraison »

6 mars 2025 à 18:37
Philippe Baptiste sonne la charge !
Succès pour Ariane 6, le satellite CSO-3 déposé « précisément à son point de livraison »

C’est fait. Ariane 6 a réussi son premier lancement commercial. La mission est un succès sur toute la ligne, avec une dépose précise du satellite militaire CSO-3 à 800 km d’altitude (orbite héliosynchrone), après plusieurs réallumages (prévus) du moteur Vulcain.

Cette fois, c’était (enfin) la bonne

Après de multiples reports, dont un dernier en début de semaine, Ariane 6 a finalement décollé en fin d’après midi de Guyane. L’Europe peut pousser un ouf de soulagement : la mission est un succès sur toute la ligne.

Le décollage s’est effectué sans la moindre anicroche puis, après une heure de vol, a bien effectué le largage de la charge utile. Entre temps, le moteur Vinci a été redémarré plusieurs fois pour ajuster la trajectoire de l’étage supérieur, comme prévu.

Les premières minutes de fonctionnement sont juste idéales et parfaites

Vers 18h30, Arianespace indiquait que « le satellite CS0-03 vient d’être déposé précisément à son point de livraison afin qu’il puisse à son tour remplir brillamment sa mission en symbiose avec CSO-01 et CSO-02 ».

« On a acquis le signal de télémétrie du satellite, on a détecté sa bonne séparation. La séquence automatique a démarré, on a déployé les quatre panneaux solaires […] On peut dire que les premières minutes de fonctionnement sont juste idéales et parfaites », ajoute Paul Arberet, chef de projet senior au CNES.

Souveraineté, souveraineté et souveraineté

«  Le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche avec Elon Musk à ses côtés a déjà des conséquences considérables sur nos partenariats sur la recherche, sur nos partenariats commerciaux », a déclaré Philippe Baptiste dans le live accompagnent le lancement (l’intégralité du live figure dans la vidéo plus bas dans cet article) : « Dois-je mentionner les incertitudes qui pèsent aujourd’hui sur nos coopérations avec la NASA et la NOAA, quand des programmes aussi emblématiques que l’ISS sont remis en cause unilatéralement par Elon Musk ? »

L’ancien président du CNES et désormais ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la recherche, rattaché à Élisabeth Borne, a sonné la charge contre les États-Unis et les enjeux de souveraineté :

« Si nous voulons conserver notre indépendance, assurer notre sécurité, préserver notre souveraineté, nous devons nous donner les moyens de notre autonomie stratégique. Et le spatial en est une composante incontournable. L’espace est présent partout, de nos téléphones aux champs de bataille, dans les télécommunications, la navigation et l’observation de la Terre. Ce lancement joue un rôle particulier car il permet la mise en orbite d’une nouvelle capacité spatiale militaire […] Nous ne devons pas céder à la tentation de préférer SpaceX ou un autre concurrent qui paraît plus à la mode, plus fiable ou moins cher aujourd’hui ».

Pour Philippe Baptiste, Ariane 6 est un « nouveau jalon essentiel » de notre souveraineté. Cette question n’est pas nouvelle, elle occupe même l’espace médiatique depuis quelques années (et encore ici), mais elle est devenue d’autant plus importante avec le retard d’Ariane 6 et la mise à la retraite d’Ariane 5, sans compter les déboires de Vega(-C).

« Une étape importante du retour à l’autonomie et à la souveraineté spatiale française et européenne est franchie », a de son côté déclaré Sébastien Lecornu, ministre des Armées. Il ajoute que CSO permet « à nos armées, et à nos alliés, d’obtenir des images optiques et infrarouges à une définition inégalée en Europe ».

Vous pouvez revoir le lancement et les discours sur la vidéo ci-dessous :

L’armée israélienne a entrainé une IA sur des millions de conversations palestiniennes

6 mars 2025 à 16:41
L’armée israélienne a entrainé une IA sur des millions de conversations palestiniennes

Après avoir récupéré des millions de conversations en arabe via les outils qu’elle utilise pour surveiller les palestiniens dans les territoires occupés, l’armée israélienne les a mises à profit pour entrainer un modèle de langage, explique une enquête du Guardian, d’Appel Local et du magazine + 972.

L’IA générative étant sur toutes les lèvres, il n’est pas étonnant que les armées de tous les pays s’y essayent. Notamment en Israël, cette « start-up nation » façonnée par l’armée.

Une enquête menée par le Guardian, le magazine israélo-palestinien + 972 et שִׂיחָה מְקוֹמִית (un média dont le titre veut dire « Appel local » en hébreux) révèle que l’armée israélienne a entrainé un grand modèle de langage sur des millions de conversations obtenues via la surveillance des Palestiniens dans les territoires qu’elle occupe.

Selon plusieurs sources de ces trois médias, l’unité 8200 de l’armée chargée de la cyberguerre au sein de la direction du renseignement militaire israélien entrainait toujours ce modèle à la fin de l’année dernière. Nos confrères n’ont pas pu obtenir de confirmation sur le calendrier éventuel de déploiement d’une IA qui s’appuierait sur ce modèle.

L’arabe dialectal visé

Mais l’armée israélienne espérerait tirer les bénéfices de ce modèle pour traiter rapidement de grandes quantités de données de surveillance et répondre à des questions précises concernant des personnes qu’elle cible spécifiquement.

Le Guardian explique que ce projet a été partiellement révélé lors d’une conférence l’année dernière à Tel-Aviv par Chaked Roger Joseph Sayedoff, un ancien expert du renseignement militaire. « Nous avons essayé de créer le plus grand ensemble de données possible [et] de rassembler toutes les données que l’État d’Israël n’a jamais eues en arabe », a déclaré ce dernier, ajoutant que le modèle aurait nécessité une « quantité psychotique » de données.

La spécificité de ce modèle, c’est qu’en s’appuyant sur les conversations écrites et audio des palestiniens, il est entrainé sur des langues et dialectes particuliers.+ 972 raconte que Roger Joseph Sayedoff a expliqué lors de cette conférence que les modèles de langage existants ne pouvaient traiter que l’arabe littéral – utilisé dans les communications officielles, la littérature et les médias – et non l’arabe dialectal, qui prend des formes bien différentes.

Selon une source du Guardian, le modèle utiliserait notamment des conversations en arabe palestinien et libanais.

Un projet boosté par des réservistes

Le média israélo-palestinien explique qu’octobre 2023 a été une date clé pour ce projet qui était déjà en route. Mais, à ce moment-là, l’Unité 8 200 a commencé à recruter en tant que réservistes des experts de modèles de langage venant d’entreprises privées.

Le Co-CEO de l’entreprise israélienne AI21, Ori Goshen, a confirmé à nos confrères que des salariés de son entreprise ont travaillé sur le projet. Celui-ci estime que les modèles de langage pourraient générer des listes de « suspects » en vue d’une arrestation. Mais il espère surtout pouvoir récupérer des données dispersées dans les multiples conversations utilisées pour entrainer les modèles. Il concède dans le même temps que les « hallucinations » des IA génératives peuvent mener à des erreurs et qu’il ne faut pas avoir une confiance aveugle en ces outils.

Interrogé par nos confrères, le chercheur de l’ONG Human Rights Watch, Zach s’est dit alarmé par le fait que l’Unité 8200 utiliserait les LLM pour prendre des décisions importantes concernant la vie des Palestiniens sous occupation militaire.

D’énormes quantités de données sans grande valeur pour le renseignement

Selon le Guardian, l’unité a notamment cherché à entrainer le modèle pour comprendre la terminologie militaire mais s’est retrouvée avec d’énormes quantités de données sur la vie quotidienne des Palestiniens sans grande valeur pour le renseignement.

L’armée israélienne n’a pas voulu répondre aux questions du Guardian mais affirme qu’elle « déploie diverses méthodes de renseignement pour identifier et contrecarrer les activités terroristes d’organisations hostiles au Moyen-Orient ».

Accusée de repousser les cartouches tierces, la société Brother dément

6 mars 2025 à 14:53
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Accusée de repousser les cartouches tierces, la société Brother dément

Il y a quelques jours, dans une vidéo, le youtubeur Louis Rossman disait avoir constaté qu’une mise à jour de firmware dans une imprimante Brother avait rendu celle-ci dysfonctionnelle avec une cartouche d’encre compatible tierce. L’affaire fait du bruit. Pourtant, l’entreprise nie formellement avoir modifié quoi que ce soit.

Plusieurs constructeurs d’imprimantes se sont attiré les foudres de leurs clients en déployant des mécanismes visant à freiner l’utilisation des cartouches d’encre ou de toner de marques tierces, les fameuses cartouches compatibles. Dans ce domaine, HP est souvent citée. Brother, jusqu’à présent, n’avait pas emprunté cette voie. Pourtant, le youtubeur Louis Rossman, grand militant du droit à la réparation, a jeté un pavé dans la marre il y a quelques jours.

Imprimante bloquée

Dans une vidéo publiée le 3 mars ainsi que dans son wiki, Rossman évoque le cas de l’imprimante laser MFC-3750. Selon lui, la version 1.56 du firmware a entrainé un brusque changement : la calibration des couleurs ne fonctionne plus avec les toners compatibles. Cette mise à jour se serait installée seule, l’imprimante étant connectée à Internet. Pire, on ne peut pas revenir en arrière, car les anciennes versions du firmware ont été supprimées du site officiel.

Rapidement, l’affaire fait du bruit. La vidéo, repérée par Tom’s Hardware, a été vue pour l’instant 171 000 fois. Rossman y indique avoir longtemps recommandé Brother pour la facilité à utiliser des cartouches compatibles. Pour lui, Brother rejoint « les autres », terme utilisé pour pointer des entreprises comme HP et Canon, dont les technologies sont utilisées pour brider ou bloquer les cartouches tierces, par exemple en dégradant la qualité d’impression.

Sur son Wiki, Louis Rossman indique que les impacts sont concrets. Les clients qui avaient l’habitude d’économiser en achetant des cartouches compatibles doivent désormais dépenser plus, la réputation de Brother est ternie, aucun avertissement n’a été donné et les mesures pour contourner le firmware sont complexes.

Une « vieille » histoire

Quand on se rend sur la page de support de l’imprimante MFC-3750, on peut voir que la dernière version du firmware proposée par Brother est estampillée 1.60. Le constructeur aurait-il diffusé une nouvelle version au cours des derniers jours ? Il n’en est rien, car la version 1.56 abordée dans la vidéo a en fait plus de trois ans.

Le problème dénoncé par Louis Rossman n’est pas directement basé sur des observations personnelles. Sur son wiki, les références renvoient vers plusieurs sites, dont un fil Reddit datant justement de janvier 2022. Un client de Brother y décrivait justement les problèmes remontés par le youtubeur. L’utilisateur, 20Factorial, indiquait que sur les conseils du service client, il avait installé une cartouche d’origine, l’imprimante redevenant fonctionnelle.

Les autres liens renvoient vers des problèmes similaires, aboutissant à une impossibilité d’imprimer ou à une qualité d’impression dégradée. 

Pourtant, certaines personnes ne se sont pas laissé faire. West-Skin4092 indique par exemple avoir eu un message d’erreur avec une cartouche de toner compatible sur une imprimante 3770. « J’ai donc retiré la puce d’origine de la cartouche Brother et je l’ai mise sur la cartouche de toner non OEM. L’imprimante l’a reconnue et ça fonctionne », affirma-t-il il y a un mois, signe que le fil est toujours actif après trois ans. De son côté, Gloomy-Score-8279 assure avoir essayé la solution de la puce, sans succès.

Brother dément vigoureusement

Le sujet peut agacer plus d’une personne, mais il prend un tour différent avec les déclarations de Brother à Ars Technica :

« Nous sommes conscients des fausses allégations récentes suggérant qu’une mise à jour du firmware de Brother pourrait avoir restreint l’utilisation de cartouches d’encre tierces. Nous vous assurons que les mises à jour du firmware de Brother ne bloquent pas l’utilisation de cartouches d’encre d’autres marques dans nos appareils »

La société est donc droite dans ses bottes. L’entreprise élabore d’ailleurs : « Les imprimantes Brother ne dégradent pas intentionnellement la qualité d’impression en fonction de l’utilisation d’une cartouche d’encre ou de toner authentique ou non authentique ». Toutefois, la société indique ne pas pouvoir « vérifier la qualité d’impression qui résultera de l’utilisation d’une cartouche tierce compatible ».

Mais alors, d’où pourraient venir ces problèmes ? Brother a une piste : le processus Brother Genuine. La société dit bien sûr encourager l’utilisation de cartouches authentiques. Après tout, elle a conçu ce matériel. Elle ajoute que la vérification Brother Genuine, qui vérifie l’authenticité des cartouches, est une mesure courante lors des réparations. « Nous préférons effectuer un dépannage avec des consommables Brother Genuine », indique l’entreprise. Cette étape pourrait avoir donné « lieu à un malentendu ».

Et d’affirmer à nouveau qu’aucun nouveau firmware n’a jamais dégradé la qualité d’impression ou supprimé des fonctions.

Le bénéfice du doute

Comme l’indiquent nos confrères, il est difficile de vérifier l’authenticité des témoignages sur internet. Mais même s’il s’agit de véritables retours d’expérience, il est encore plus compliqué de vérifier l’origine du problème. Si l’entreprise dit vrai, les problèmes pourraient provenir d’une erreur côté utilisateur ou d’un paramètre inconnu.

Difficile donc en l’état d’affirmer d’où peut venir la panne. Des problèmes apparaissant juste après une mise à jour sont toujours suspects. Et cela d’autant plus que le problème des cartouches compatibles est connu depuis de nombreuses années. En novembre dernier, l’association HOP (Halte à l’obsolescence programmée) a ainsi déposé plainte contre HP pour, justement, obsolescence programmée de ses cartouches d’encre. Le constructeur est accusé de favoriser une surconsommation d’encre, notamment en mettant des bâtons dans les roues des personnes utilisant des cartouches compatibles ou recyclées, « vendues 30 à 70 % moins cher ».

La logique est simple et connue : des imprimantes vendues à des tarifs de plus en plus bas, pour mieux vendre les consommables. Une simple pratique commerciale, différente cependant d’un éventuel blocage des cartouches recyclées ou compatibles.

Brother, quoi qu’il en soit, prend un risque en niant fermement avoir engendré ces problèmes. Si l’avenir devait prouver que l’entreprise a menti, son image serait d’autant plus écornée et la voie serait ouverte à des plaintes en bonne et due forme.

Les chatbots IA ne ramènent quasiment pas de trafic aux éditeurs de sites

6 mars 2025 à 13:33
Pwned?
Les chatbots IA ne ramènent quasiment pas de trafic aux éditeurs de sites

De nombreux éditeurs de presse ont signé des accords avec OpenAI et autres entreprises d’IA génératives, obtenant notamment que leurs chatbots renvoient vers leurs articles. Mais, selon un rapport de Tollbit, ces outils « génèrent en moyenne 95,7 % de clics en moins que les recherches traditionnelles sur Google ».

« Malgré les affirmations des entreprises d’IA, [nous] constatons que les bots IA génèrent en moyenne 95,7 % de trafic de clics en moins que la recherche traditionnelle sur Google », affirme la plateforme de monétisation de contenus Tollbit dans un rapport [PDF] publié la semaine dernière.

Très peu de clics venant des outils d’IA

Cette startup, créée en 2023, peut mesurer ce trafic puisque sa principale activité est justement, comme l’explique la newsletter Twipe, de négocier pour des éditeurs comme TIME et Adweek le scraping de leurs contenus par les entreprises d’IA génératives. Elle a donc aussi tout intérêt à ce que ces chiffres sortent.

TollBit fait la part des choses entre les moteurs de recherche qui ne s’appuient que sur l’IA et les chatbots basés sur l’IA génératives. Elle affirme que, d’après ses données, « les moteurs de recherche IA offrent un taux de référencement de 0,74 % par scrap, soit le double du taux de 0,33 % pour les chatbots ». Elle précise que « ces chiffres doivent être considérés comme un maximum ; l’utilisation de user agents tiers et cachés peut gonfler artificiellement le taux des produits de recherche d’IA ».

« Ces taux restent extrêmement faibles par rapport au référencement à partir d’une page de résultats du moteur de recherche Google conventionnelle (sans IA). Même en prenant le taux moyen de clics sur les 10 premiers résultats de recherche organique (8,63 %), les interfaces de moteur de recherche IA génèrent 91 % de renvois en moins et les chatbots 96 % », constate Tollbit, en renvoyant au schéma ci-dessous :

Des sites visités 2 millions de fois par un bot en un trimestre

Dans le même temps, Tollbit explique qu’en analysant les données de ses clients, elle a remarqué que les bots des entreprises d’IA sont passés en moyenne 2 millions de fois sur un site pendant le quatrième trimestre 2024, en passant 7 fois sur une même page :

Premiers visés : les sites de ventes dont une page a été visitée plus de 16 fois pendant ce quatrième trimestre par ces bots. La presse nationale américaine voit ses pages visitées plus de 10 fois chacune lors de cette même période :

Scraping levels per page by content category in Q4

L’entreprise a aussi analysé une cohorte de sites de ses clients en gardant la même stratégie de blocage de bots pendant le deuxième semestre de l’année dernière. Elle a remarqué que, sur le trafic total que ces sites accueillent, le taux lié aux bots des entreprises d’IA générative a plus que doublé entre le troisième et le quatrième trimestre de 2024 :

« Nous constatons un afflux de bots sur ces sites chaque fois qu’un utilisateur pose une question », explique le CEO de Tollbit, Toshit Panigrahi, à Forbes : « la demande de contenu des éditeurs n’est pas négligeable ».

Difficile de se couper de ces bots sans perdre en SEO quand même

Il pointe aussi le fait qu’il est difficile pour les éditeurs de site de s’y retrouver dans les différents bots utilisés par ces entreprises pour scraper leur site : « certains, comme Google, semblent utiliser les mêmes robots à des fins multiples, notamment pour indexer le web et récupérer des données pour leurs outils d’intelligence artificielle ».

« Il est très difficile pour les éditeurs de vouloir bloquer Google. Cela pourrait avoir un impact sur leur référencement, et il nous est impossible de déduire exactement à quoi servent leurs robots », ajoute Olivia Joslin, cofondatrice de TollBit.

☕️ macOS 15.4 et iOS 18.4 permettront la configuration rapide des Mac

6 mars 2025 à 13:00

Apple a présenté hier soir ses nouveaux MacBook Air et Mac Studio. Sur ces derniers, la société laisse le choix entre un M4 Max (que l’on trouvait déjà sur les MacBook Pro haut de gamme) et une puce M3 Ultra, de génération précédente mais embarquant un grand nombre de cœurs CPU et GPU. Nous avons détaillé ses caractéristiques dans un précédent article.

Comme le signale cependant MacG, le communiqué de presse d’Apple contenait une petite information, presque cachée dans une section consacrée à macOS Sequoia : « Le mois prochain, macOS Sequoia 15.4 permettra aux utilisateurs de configurer plus facilement leur MacBook Air avec leur iPhone. Il suffira aux utilisateurs de rapprocher leur iPhone de leur Mac pour se connecter à leur compte Apple de manière simple et pratique, et accéder à leurs fichiers, leurs photos, leurs messages, leurs mots de passe et plus encore sur leur MacBook Air ».

Bien qu’Apple mentionne directement le MacBook Air, cette nouveauté sera en fait présente sur tous les Mac équipés de macOS 15.4. De là, on pourra rapprocher un iPhone sous iOS 18.4 lors de la configuration initiale du Mac pour récupérer les informations de base, le compte Apple et autres paramètres.

Cette manipulation existe déjà pour les appareils iOS depuis quelques années. Elle a d’abord été pensée comme un moyen plus rapide de paramétrer un nouvel iPhone quand on dispose encore de l’ancien. Les iPad l’avaient ensuite rapidement obtenue. Les Mac sont donc les prochains.

À noter qu’il ne s’agit pas complètement d’une nouveauté. Il y a deux semaines, 9to5Mac avait repéré un code lié à la fonction dans la bêta de macOS 15.4.

L’Arcep élargit ses chakras sur l’empreinte du numérique

6 mars 2025 à 11:13
On a des chiffres sur l’empreinte du calcul de l’empreinte ?
L’Arcep élargit ses chakras sur l’empreinte du numérique

L’Arcep (gendarme des télécoms) s’est lancée dans un chantier de titan : mesurer l’empreinte écologique du numérique. Trois rapports ont déjà été mis en ligne, un quatrième arrive. De nouveaux indicateurs (réseaux, terminaux, datacenters) sont ajoutés à chaque fois et celui de l’année prochaine promet d’être relativement étoffé.

Cela fait maintenant presque quatre ans que l’Arcep a lancé sa plateforme « pour un numérique soutenable ». Le premier point d’étape a rapidement permis de confirmer que « des bonnes intentions […] ce n’est pas suffisant ». Le rapport de la première enquête annuelle a été mis en ligne en avril 2022, puis un second en avril 2023 et un troisième en mars 2024. C’était alors l’occasion d’ajouter les box et décodeurs TV dans le bilan.

La prochaine édition sera publiée dans les prochaines semaines (mars ou avril si on se base sur les précédents rapports) et « intégrera le suivi de l’évolution de l’empreinte environnementale des équipementiers de réseaux mobiles ». En 2026, l’Arcep ajoutera encore de nouveaux indicateurs sur son périmètre actuel et sur un nouveau sujet – « l’impact environnemental de la fabrication de la fibre optique » –, comme en attestent la décision 2024 - 2545 publié au Journal officiel et l’arrêté d’homologation du 5 mars 2025.


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La presse régionale est, elle aussi, cannibalisée par des sites d’infos générés par IA

6 mars 2025 à 10:17
PQAIR guitar
La presse régionale est, elle aussi, cannibalisée par des sites d’infos générés par IA

Les sites d’information de la presse quotidienne régionale (PQR) sont de plus en plus victimes de pure players qui les concurrencent, voire les plagient, tout en étant générés par des IA. Si certains se positionnent comme des « médias indépendants », d’autres ne cherchent qu’à faire du clic. Au point que des journalistes de la PQR se retrouvent à devoir fact-checker des infos erronées car « hallucinées » par les IA qui les publient.

Si la majeure partie des plus de 2 000 sites d’information générés par IA (GenAI) que nous avons identifiés tirent « tous azimuts », cherchant à concurrencer (voire plagier) les médias généralistes ou spécialisés, plusieurs cherchent tout particulièrement à concurrencer les sites d’informations de la presse quotidienne régionale (PQR).

Au point, pour certains, de les plagier, à l’instar de Breizh-Info, un site d’extrême-droite identitaire et conspirationniste dont les actualités régionales ne sont souvent, par ailleurs, que des « plagiats » d’articles préalablement publiés sur d’autres sites de la PQR (cf notre enquête).

Jusqu’à sa fermeture, mi-novembre, Gilles Charles, directeur de la publication « par interim » (sic) de GILLESCHARLES.INFO (GC!), le présentait comme « un site d’information nationale » (sic). Les articles de GC! montraient cela dit un focus tout particulier sur le département de la Loire et la métropole de Saint-Étienne, par ailleurs préfecture du département.

Sa chaîne YouTube contient plusieurs anciennes vidéos qualifiant Gilles Charles du sobriquet de « Stéphanois à la casquette », du nom du site web éponyme qu’il avait alors créé (archive) pour promouvoir les commerces et initiatives de sa ville de prédilection.

L’un de ces reportages, émanant de France 3 Loire, le présentait comme une « figure des réseaux sociaux » locaux, mais également comme un « accidenté de la vie, divorcé, handicapé et chômeur de longue durée », devenu présentateur sur une radio associative. « Demain, micros éteints, il retrouvera son quotidien : la précarité », concluait le journaliste.


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☕️ Après Ivory pour Mastodon, l’éditeur Tapbot prépare Phoenix pour Bluesky

6 mars 2025 à 09:39

Les personnes se souvenant des débuts de Twitter et qui avaient un iPhone à cette époque ont peut-être utilisé Tweetbot. Elle date d’un temps où Twitter, bien avant de s’appeler X, autorisait encore les applications tierces.

Tweetbot était largement appréciée. Payante (environ 5 dollars/euros), elle était connue pour être particulièrement rapide, avec un poids plume : moins de 10 Mo, quand Twitter dépassait déjà les 150 Mo. En outre, Tweetbot était un client à part, il n’affichait aucune publicité. Cette époque « dorée » a pris fin quand Twitter a décidé de durcir les conditions d’accès à l’API, limitant notamment le nombre de personnes pouvant utiliser un même client tiers, avant d’interdire ces derniers.

Si Tweetbot est abandonné depuis longtemps, son éditeur Tapbot a appliqué la même recette depuis à Mastodon avec son application Ivory, qui n’existe là encore que pour iOS. Et alors que le fondateur de l’entreprise, Paul Haddad, avait indiqué ne plus jamais avoir à faire à Jack Dorsey, voilà qu’une autre application mobile est en préparation, cette fois pour Bluesky.

Sur la page créée pour l’occasion, Tapbot indique ne pas quitter Mastodon, mais obéir simplement à un déplacement d’une partie de sa clientèle vers Bluesky. Financièrement, l’éditeur indique ne pas pouvoir tenir avec uniquement Mastodon. Il explique également que Phoenix sera une application dédiée, pour que l’expérience soit « bien meilleure ». Un moyen de publier sur plusieurs réseaux sera cependant ajouté.

On apprend également que le développement se fera simultanément sur Ivory et Phoenix. « Une fois Phoenix sorti, le développement se fera simultanément et les deux applications bénéficieront de toutes les améliorations que nous avons planifiées pour l’ensemble des applications. Nous avons encore une longue liste d’améliorations à apporter à Ivory (et par conséquent à Phoenix) », indique Tapbot.

Phenix est prévu pour cet été, avec une version alpha publique limitée « dès que possible ».

Récap’ des puces Apple Silicon : M1 à M4, avec les versions Pro, Max et Ultra

6 mars 2025 à 08:40
Et toujours pas de M4 Pro Max Ultra
Récap’ des puces Apple Silicon : M1 à M4, avec les versions Pro, Max et Ultra

La puce M3 Ultra est sans aucun doute le SoC le plus puissant d’Apple, avec en prime la possibilité de gérer jusqu’à 512 Go de mémoire, soit plus de deux fois plus que n’importe quelle autre puce Apple Silicon. On vous propose un comparatif de la gamme, des M1 aux M4.

Hier, Apple a présenté son nouveau Mac Studio avec deux puces : M4 Max ou M3 Ultra. La première est la plus récente (série M4), tandis que la seconde est largement plus performante, mais avec une génération de moins. D’ailleurs Apple l’annonce clairement dans son communiqué : « De toutes les puces de Mac, la M3 Ultra offre les performances les plus élevées ».

Chez Apple, Ultra = Max + Max

Les versions Ultra des SoC Apple Silicon ne sont pas nouvelles, elles existent depuis les premières puces M1. Pour faire simple, une puce Mx Ultra est un assemblage de deux Mx Max sur un même die. Apple avait partagé une photo lors de l’annonce de la M1 Ultra.

Le principe reste exactement le même avec les M2 Ultra et M3 Ultra. Comme on peut le voir dans notre tableau récapitulatif plus bas, un M3 Ultra a précisément le double de cœurs CPU, GPU, NPU et de transistors qu’un M3 Max.

UltraFusion pour interconnecter les deux M3 Max


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Stand up for Science : les chercheurs veulent mobiliser contre l’obscurantisme de Trump

6 mars 2025 à 08:00
« Le vent se lève, il faut tenter de vivre »
Stand up for Science : les chercheurs veulent mobiliser contre l’obscurantisme de Trump

La recherche, les faits, les institutions scientifiques et leurs personnels font aujourd’hui l’objet d’attaques frontales, notamment par le gouvernement de Donald Trump. Ce vendredi 7 mars, des manifestations sont organisées pour « soutenir la science » aux États-Unis, mais aussi en France.

Depuis la mi-février, des chercheurs, ingénieurs et techniciens américains ont prévu de manifester ce vendredi 7 mars pour « soutenir la science », « stand up for science » en anglais. En soutien à cette mobilisation, leurs collègues français organisent aussi un mouvement et des manifestations.

Chargée de recherche en géophysique à l’IGN et à l’IPGP, Kristel Chanard participe à Stand Up for Science en France. Auprès de Next, elle explique que ce mouvement réagit à l’attaque sans précédent du gouvernement américain contre ses propres institutions de recherche. Comme nous l’avons raconté, le nouveau gouvernement de Donald Trump, installé depuis moins de deux mois, a décidé de nombreuses suppressions d’emploi, de financements ou même de contrats de location de bâtiments d’institutions scientifiques.

Une violence inouïe


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☕️ Narcotrafic : l’article 8 ter sur l’affaiblissement du chiffrement est supprimé

6 mars 2025 à 07:30

Alors que Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, et Gérald Darmanin, ministre de la Justice, défendaient la proposition de loi Narcotrafic à l’Assemblée depuis deux jours, le texte vient de perdre l’un de ses articles les plus critiqués.

Le fameux article 8 ter entendait imposer aux prestataires techniques, notamment les éditeurs de messageries sécurisées, d’introduire un mécanisme facilitant la récupération des informations par les forces de l’ordre. Dans le cadre de la lutte contre le crime organisé, la mesure devait permettre une percée dans certaines enquêtes.

Richard Ying et Tangui Morlier

Bruno Retailleau a eu beau expliquer qu’il ne s’agissait pas d’une porte dérobée, mais d’envoyer une copie des informations à une tierce partie (solution dite du « fantôme »), la mesure revenait quand même à affaiblir le chiffrement de bout en bout.

Très largement critiqué, l’article 8 ter a fait l’objet de plusieurs dépôts d’amendements demandant sa suppression pure et simple. Comme on peut le voir sur le site de l’Assemblée nationale, presque tous ces amendements ont été adoptés en commission des lois hier soir (voir la vidéo), par 33 voix pour la suppression et 9 absentions, relève le Projet Arcadie.

L’article 8 ter est donc supprimé de la proposition de loi Narcotrafic, qui sera discutée en séance publique à partir du lundi 17 mars.

À partir d’avant-hierNext.ink

☕️ Apple revoit ses gammes : le MacBook Air en M4, le Mac Studio en M4 Max ou M3 Ultra

5 mars 2025 à 16:00

Après l’annonce des nouveaux iPad (Air), Apple enchaine comme prévu avec un nouveau MacBook Air. Principale nouveauté : le passage au dernier SoC maison, le M4. Si toutes les variantes ont 10 cœurs CPU (4P + 6E), le MacBook Air 13 d’entrée de gamme (1 199 euros, soit 100 euros de moins que l’entrée de gamme précédente) n’a que huit cœurs GPU, contre dix pour les autres.

Le MacBook Air passe à la puce M4

Suivant les configurations, il est possible d’avoir jusqu’à 32 Go de mémoire unifiée, contre 24 Go pour la génération précédente en M3. On retrouve une nouvelle « Caméra 12MP Center Stage avec prise en charge de Desk View », aussi bien sur les versions 13 et 15 pouces. Pour le reste, pas de changement, si ce n’est une batterie de 53,8 Wh au lieu de 52,6 Wh sur le 13 pouces. Pas de changement en 15 pouces avec 66,5 Wh. Signalons que le passage à la puce M4 permet de brancher deux écrans externes, au lieu d’un seul précédemment.

Un nouveau coloris bleu ciel est proposé. On passera sur les nombreux superlatifs d’Apple autour de cette nouvelle « magnifique » couleur. Les précommandes sont ouvertes, la disponibilité est prévue pour le 12 mars. Vous pouvez comparer les différentes versions du MacBook Air par ici pour le 13 pouces et par là pour le 15 pouces.

Mac Studio M4 Max ou M3 Ultra suivant les besoins… et la bourse

Apple annonce aussi un nouveau Mac Studio avec au choix une puce M4 Max ou une nouvelle M3 Ultra (nous y reviendrons dans un article dédié). La machine passe à Thunderbolt 5 (quatre ports sur le M4 Max, six sur le M3 Ultra), avec du 10 GbE. L’ordinateur propose jusqu’à 512 Go de mémoire unifiée (contre 192 Go pour la version M2 Ultra) et 16 To de SSD. Là encore, un comparatif est disponible.

Voici comment Apple positionne les deux versions de sa machine :

« Le nouveau Mac Studio avec M4 Max est le choix idéal pour les monteurs vidéos, les étalonneurs, les développeurs, les ingénieurs, les photographes, les professionnels créatifs et, de manière générale, tous les utilisateurs ayant besoin d’une machine capable de les suivre dans les workflows les plus intenses […]

Le Mac Studio avec M3 Ultra gère les tâches les plus exigeantes avec une facilité déconcertante. Tirant parti des nombreux cœurs intégrés à son CPU et son GPU ainsi que de ses quantités colossales de mémoire unifiée, il délivre des performances près de deux fois supérieures à celles du Mac Studio avec M4 Max pour les tâches les plus exigeantes ».

Comptez 2 499 euros pour le Mac Studio M4 (14 cœurs CPU et 32 cœurs GPU) et 4 999 euros pour la version M3 Ultra (28 cœurs CPU, 60 cœurs GPU). Les machines seront aussi disponibles à partir du 12 mars également.

Narcotrafic : Bruno Retailleau veut un « fantôme » dans les échanges chiffrés

5 mars 2025 à 15:45
Alleeeeez, c'est fait en cinq minutes
Narcotrafic : Bruno Retailleau veut un « fantôme » dans les échanges chiffrés

La proposition de loi Narcotrafic est en cours d’examen à l’Assemblée. Selon Bruno Retailleau, on peut très bien obtenir les messages contenus dans des échanges chiffrés sans recourir à une porte dérobée. Mais la solution proposée, dite du « fantôme », revient quand même à affaiblir le chiffrement.

L’examen de la proposition de loi Narcotrafic a commencé hier en commission des lois. Le texte fait l’objet de vives critiques sur nombre de ses dispositions, qu’il s’agisse d’avocats sur le « dossier-coffre » notamment, ou du monde de la tech devant l’idée des portes dérobées dans les échanges de données chiffrés de bout en bout, dont les messageries.

Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a défendu le texte hier. « L’angle mort, aujourd’hui, c’est le chiffrement. C’est évident, parce que quand vous avez des choses à cacher, vous passez d’abord par le chiffrement ». Une généralité d’autant plus erronée que le chiffrement est à la base de nombreux systèmes cruciaux, dont le système bancaire.

De la porte dérobée au fantôme

Il a détaillé ensuite la solution envisagée : « Vous avez une plateforme capable de chiffrer une communication d’un individu A à un individu B. On chiffre de bout en bout. Là, on va ne pas s’introduire au milieu de cette communication. On va demander à la plateforme de faire aussi de A à C. Il n’y a pas de faille. » Il a ajouté : « Je rétablis les choses telles que les services techniques les plus pointus de notre ministère, notamment la DGCI (sic), nous l’ont expliqué ».

La solution reviendrait donc, non pas à créer une porte dérobée, mais à déclarer les forces de l’ordre comme destinataire supplémentaire dans les échanges. Une duplication, comme l’explique Baptiste Robert dans un fil sur X. « Ce type de mécanisme existe déjà à différents niveaux dans certains pays. Le point commun ? Ce ne sont pas des démocraties », a-t-il ajouté.

Le député Éric Bothorel, qui cherche à faire disparaitre le fameux article 8 ter, a rappelé une publication de l’Internet Society datant de 2020. L’ONG y expliquait que même si l’on ne parle pas au sens strict du terme de backdoor, la « solution du fantôme » suppose une modification de l’architecture au cœur du service où l’on cherche à récupérer des informations.

Cela revient donc, comme pour les portes dérobées, à introduire une faiblesse dans les échanges, qui sera tôt ou tard repérée et exploitée. La transmission des clés de sécurité serait en effet modifiée afin d’être distribuée silencieusement. Ce qui reviendrait à invalider les mécanismes existants pour prévenir les membres d’une discussion de l’ajout d’une autre personne.

La fronde ne faiblit pas

« Backdoor ou utilisateur fantôme, je redoute Mr Retailleau qu’en matière de risque d’affaiblissement ce soit la même chose », a déclaré Éric Bothorel. Le député a également signé une tribune pour avertir des dangers de l’article 8 ter, signée avec Cédric Villani, Philippe Latombe, Gilles Babinet et Anne le Hénanff, entre autres.

Le député Philippe Latombe, lui aussi vent debout contre l’article 8 ter, indiquait ce matin : « La technique du « ghost » EST un affaiblissement du chiffrement. Donc cet article affaiblit le chiffrement, est inopérant car les messageries chiffrées répondant aux exigences françaises ne seront plus utilisées par les criminels. C’est aussi une atteinte grave à nos valeurs ».

Même au sein du gouvernement, le texte ne fait pas l’unanimité. Clara Chappaz, ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, indiquait ainsi lundi soutenir « pleinement » le renforcement des moyens des services de renseignement face aux réseaux criminels. Cependant, l’article 8 ter « suscite de vives réserves » : « Experts, industriels du numérique, société civile, parlementaires : beaucoup s’inquiètent de son impact. Et à juste titre ». Elle estime le texte « trop large » et met en garde : « Affaiblir le chiffrement ne pénaliserait pas seulement les criminels. Cela exposerait aussi nos citoyens, nos entreprises et nos infrastructures aux cyberattaques. Une faille créée pour les uns profite toujours aux autres ».

Le texte a peu de chance d’être adopté en l’état. L’article 8 ter ne peut fonctionner sans l’application de la mesure technique par les entreprises, dont Apple, Google et Meta. La France n’a aucune chance de faire plier de grandes entreprises américaines, surtout dans un contexte géopolitique tendu où la Maison-Blanche s’apprête à tirer à boulet rouge sur la législation européenne. Comme le signale notamment RTL, Bruno Retailleau se fait d’ailleurs « peu d’illusion » sur cet article.

☕️ Ariane 6 : le lancement reporté à demain 17h24 (si tout va bien)

5 mars 2025 à 15:33

À peine une demi-heure avant son premier lancement commercial, Arianespace annulait le lancement à cause de problème sur un « équipement sol en interface avec le lanceur ». La résolution du problème a été rapide puisqu’une nouvelle date est déjà programmée : demain.

« Ariane 6 et son passager, le satellite CSO-3, sont dans des conditions stabilisées et en sécurité », affirme Arianespace. CSO-3 est pour rappel le troisième satellite du programme MUSIS (Multinational Space-based Imaging System) dédié à l’observation de la Terre au service de la défense. « Les satellites CSO-1 et CSO-2 avaient été lancés respectivement en 2018 et 2020 », rappelle le CNES.

CSO-3 sera largué si tout va bien sur une orbite héliosynchrone à 800 km d’altitude. « Son injection interviendra 1 heure et 6 minutes après le décollage », explique ArianeSpace.

En juillet 2024, avec des années de retard sur le planning initial, Ariane 6 décollait sans encombre et réalisait sa mission principale. Avec la mission secondaire, c’était une autre histoire à cause d’un groupe auxiliaire de puissance (GAP, ou APU pour Auxiliary Power Unit) capricieux.

Il faut maintenant transformer l’essai avec un vol commercial. Le premier devait avoir lieu fin 2024, mais il a été repoussé plusieurs fois pour arriver à ce jeudi 6 mars. La fenêtre de lancement s’ouvre à 17h24.

Le CNES proposera en direct une émission (à partir de 16h55) pour suivre ce lancement. Il s’agit en effet de conserver une autonomie d’accès à l’espace, un enjeu d’autant plus important dans le contexte géopolitique actuel.

E-commerce : 33 entreprises s’engagent pour réduire l’impact environnemental

5 mars 2025 à 14:59
Quand on pense qu'il suffirait de ne pas les acheter pour que ça ne se vende plus
E-commerce : 33 entreprises s’engagent pour réduire l’impact environnemental

33 entreprises, parmi lesquelles des géants en France, ont signé la charte lancée par le gouvernement et portée par la Fédération du e-commerce. Elle comprend 11 engagements sur les différentes étapes d’après achat : entrepôts, emballages, livraisons et éventuels retours.

Cela fait des années que les autorités françaises travaillent autour de « chartes » pour les acteurs du e-commerce. Il y a maintenant six ans, nous avons eu celle pour « garantir des relations loyales et transparentes entre les plateformes de e-commerce et les TPE et PME françaises », puis un « label » en 2020 pour reconnaitre « la prise d’engagements ambitieux de la part des plateformes ».

En 2021, une première « Charte d’engagements pour la réduction de l’impact environnemental du commerce en ligne » a été mise en place avec des acteurs volontaires du e-commerce. Quinze enseignes l’avaient à l’époque signée : Cdiscount, Ebay, FNAC DARTY, La Redoute, lentillesmoinscheres, Maison du Monde, Millet Mountain Group, OTELO, Rakuten, Groupe Rosa, Sarenza, Showroomprive, SOS ACCESSOIRE, Veepee. Amazon et le groupe LDLC brillaient alors par leur absence.

33 signataires, mais encore beaucoup d’absents de poids

Cette charte a été actualisée et renforcée en 2024, avec plus du double de signataires et l’arrivée du géant Amazon. En effet, en ce début du mois de mars, elle est signée par 33 entreprises.

Voici la liste : Agrizone, Amazon, AUTF, Blancheporte, Boulanger, Carrefour, Cdiscount, Colissimo, E.Leclerc, Ebay, Electro depot, Fleurance nature, FM Logistic, Fnac Darty, Françoise Saget, ITinSelL Software, Label emmaüs, Laredoute, Lentillesmoinscheres.com, Leroy Merlin, Maison du monde, Manutan, Mondial Relay, Quelbonplan, Rakuten, Groupe Rosa Linvosges, Showroom privé, SOS accessoire, Tikamoon, Topaz, Veepee, Wooday et Zalando.

Par rapport à la première version de 2021, quelques enseignes ne sont plus présentes : Millet Mountain Group, OTELO et Sarenza. On note encore l’absence du groupe LDLC (Rue du Commerce, Top Achat, Hardware.fr…) dans les signataires. L’entreprise est pour rappel dans une phase difficile financièrement et prévoit le licenciement de 88 personnes pour « motif économique ».

Il en est de même pour Leboncoin, Vinted ainsi que pour des mastodontes chinois comme Aliexpress, Temu et Shein. Philippe Wahl, PDG de la Poste, expliquait récemment qu’Amazon, Temu et Shein représentait à eux trois 43 % des colis de La Poste en Europe, dont 22 % pour Temu et Shein (contre moins de 5 % il y a cinq ans).

70 % des Français ont acheté sur Internet

Amazon explique d’ailleurs que cette charte s’inscrit dans sa volonté de « réduire son empreinte environnementale et atteindre zéro émission nette de CO₂ d’ici 2040 ». La FEVAD (Fédération du e-commerce et de la vente à distance) est aussi partie prenante et veillera à la valorisation des engagements.

L’e-commerce a le vent en poupe selon la Direction générale des entreprises : « Au cours des douze derniers mois, ce sont 70,1 % des Français de plus de quinze ans qui ont effectué un achat sur internet, soit une augmentation de 500 000 personnes en un an. En 2023, 1,7 milliard de colis ont été traités en France, ce qui représenterait 1,7 million de tonnes de CO2 émis, selon l’ADEME ».

Il y a deux semaines, la FEVAD publiait son bilan 2024 du e-commerce qui, sans surprise, se porte bien : « le e-commerce français confirme son dynamisme et atteint un chiffre d’affaires record de 175,3 milliards d’euros, en hausse de 9,6% par rapport à l’année précédente ».

La vente de produits progresse de 6 % à 66,9 milliards d’euros, un niveau équivalent à celui de 2021. « Un achat en ligne par semaine en moyenne par cyberacheteur, pour un total annuel de 4 216 euros dépensés en ligne », selon la fédération.

La liste des onze engagements

Cette charte édition 2025 comprend 11 engagements répartis autour de cinq grands axes : l’information du consommateur, les retours, les emballages, les entrepôts et livraisons, et enfin le suivi des engagements. Les signataires de la charte devront rendre compte chaque année aux services de l’État compétents.

  1. Mettre en avant une offre significative de produits :
    • fabriqués en France ou en Europe, bénéficiant de labels environnementaux, de seconde main…
  2. Favoriser les bons gestes de commande entre les catégories et au sein d’une même catégorie.
  3. Informer le consommateur des leviers pour diminuer l’impact environnemental de la livraison :
    • indiquer les modalités, ainsi que les modes alternatifs et décarbonés pour retirer son colis,
    • proposer plusieurs délais de livraison et indiquer leurs impacts,
    • indiquer aux consommateurs si leurs colis peuvent être livrés par voie aérienne,
    • en option : afficher une valeur d’impact (en g ou kgCO₂ équivalent pour le colis ou par colis) et/ou une information sur l’impact environnemental de la livraison.
  4. Se doter d’une politique interne sur les retours avec des objectifs :
    • prévention des demandes de retours, mais rappelons que cela demeure un droit pour le consommateur depuis la loi Hamon,
    • gestion des produits non désirés, effectivement retournés ou non,
    • communication publicitaire responsable.
  5. Mettre en place au moins 3 actions directes de prévention des demandes de retours :
    • outils internes pour caractériser les raisons du retour,
    • suivi, accompagnement et sensibilisation des consommateurs sur les bons gestes.
  6. Mettre en place au moins deux actions directes de valorisation des produits non désirés par les consommateurs :
    • remise en vente, dons aux associations, reconditionnement, revente à des destockeurs…
  7. Conduire des actions de réduction des suremballages et de réduction du taux de vide dans l’objectif de le limiter à 40 %, en moyenne :
    • supprimer autant que possible les suremballages et les espaces de vide,
    • sensibiliser les vendeurs tiers,
    • effectuer des démarches collaboratives avec les fournisseurs ou les prestataires.
  8. Améliorer la nature et l’utilisation des emballages en :
    • incorporant une proportion significative de matière recyclée (au moins 75 %),
    • systématiser l’utilisation d’emballages 100 % recyclables,
    • expérimenter des solutions de réemploi/réutilisation des emballages.
  9. S’assurer que les activités d’entreposage aient une performance environnementale systématiquement attestée par une certification.
  10. Favoriser le développement de modes de livraison décarbonés.
  11. Regrouper systématiquement l’expédition des produits quand c’est possible, sauf demande expresse du consommateur.

Véronique Louwagie, ministre déléguée chargée du Commerce, rappelle que ces « objectifs concrets et mesurables […] feront l’objet d’un suivi par l’État ».

La FEVAD est d’ailleurs prête pour cette mission : « Dans les semaines et mois à venir, la Fevad restera pleinement mobilisée pour promouvoir cette Charte et assurer le suivi des engagements. Elle entend également poursuivre activement le dialogue avec les pouvoirs publics sur les politiques liées à la transition écologique dans le secteur du e-commerce ». On espère que des communications seront faites sur les indicateurs autour de ces engagements.

Nouveautés Android de mars : détection des arnaques via Messages et au téléphone

5 mars 2025 à 14:15
IA plus qu'à
Nouveautés Android de mars : détection des arnaques via Messages et au téléphone

Google vient d’annoncer un nouveau lâché de fonctionnalités pour ses appareils Pixel. Parmi elles, on trouve un outil devant lutter contre les arnaques par messages et appels téléphoniques, utilisant l’intelligence artificielle pour déterminer la probabilité d’une tentative de scam.

Google a publié hier soir un billet pour annoncer son « Pixel Drop » de mars, c’est-à-dire le nouveau lot mensuel de fonctions pour ses propres appareils. Google réserve, en effet, des apports spécifiques à sa gamme Pixel, via des mises à jour. Le nouveau pack contient plusieurs éléments intéressants, et plusieurs seront déployés à l’ensemble des smartphones Android.

Dans le lot, la protection des arnaques ressort particulièrement. Elle passe par Messages et Téléphone, et analyse les échanges en temps réel pour signaler un comportement suspect. Les performances dépendront cependant de l’âge de l’appareil Pixel.

La détection des arnaques dans Messages

Commençons par Messages. Le fonctionnement est simple : une IA suit la conversation et affiche un gros avertissement rouge quand la dernière réponse envoyée par le correspondant ressemble à un modèle connu d’arnaque. Dans l’exemple donné par Google, on peut voir un homme, se prénommant John, demander s’il s’agit de Mary. Devant la réponse négative, la conversation continue, jusqu’à ce qu’il précise qu’il est conseiller financier. Ce message déclenche l’alerte dans l’application.

Cette protection s’étend aux échanges RCS, SMS et MMS. Tous les traitements sont locaux. C’était d’ailleurs la seule explication pour le RCS chiffré de bout en bout, l’opération s’appliquant après le déchiffrement des messages sur l’appareil. Il n’y a donc pas d’envoi de données.

Tous les Pixel depuis le 6 sont concernés par cet ajout, activé par défaut une fois le déploiement effectué. Ce dernier ne concerne pour l’instant que les États-Unis, le Royaume-Uni et le Canada, uniquement pour l’anglais. D’autres pays seront concernés « prochainement », mais on ne sait pas lesquels, ni quand. En outre, la protection ne s’applique que sur les échanges avec des personnes jamais contactés auparavant.

Google dit s’être rapprochée d’institutions financières « pour mieux comprendre les dernières avancées et les escroqueries les plus courantes auxquelles leurs clients sont confrontés ». Et d’indiquer qu’un nombre croissant de personnes sont confrontées à des discussions commençant de manière anodine, pour basculer petit à petit vers l’arnaque, comme s’il s’agissait d’un heureux hasard. Selon Google, l’approche classique visant à répertorier les numéros utilisés par les arnaqueurs n’est pas suffisante, les méthodes évoluant trop vite.

La détection des arnaques… au téléphone

Aux côtés de cette protection sur les messages, Google en prépare une autre : une analyse des appels téléphoniques. Cette protection passe par l’application Téléphone et, comme pour Messages, le traitement est local. Pour rappel, Google affiche depuis longtemps des alertes basées sur les numéros de téléphone avant de décrocher.

Cependant, l’analyse en temps réel d’un échange vocal demande des capacités autrement plus importantes. Durant une première phase de bêta limitée, Google dit avoir fait des tests avec le modèle Gemini Nano sur les Pixel et des modèles plus petits sur les générations précédentes, jusqu’au Pixel 6. Gemini Nano aurait donné de bien meilleurs résultats, expliquant la limitation de la bêta, d’ailleurs prolongée : l’analyse des conversations n’est disponible que sur les Pixel 9.

S’agissant d’un traitement local, Google assure que les appels sont analysés « de manière éphémère et aucune conversation audio ou transcription n’est enregistrée, stockée sur l’appareil ou envoyée à Google ou à des tiers ». Une alerte audio est diffusée en plus de la notification et d’une vibration, car on ne regarde pas forcément son écran lorsque l’on téléphone.

Disponible uniquement en anglais, aux États-Unis et dans la version bêta de Téléphone, il faut en outre activer soi-même l’option. Autant de protections pour ne pas effrayer le public. Google ne donne aucune indication sur la disponibilité de cette fonction en version finale ni sur une éventuelle diffusion à d’autres marchés.

Communications satellite et vidéos avec deux angles de vue

On reste sur le Pixel 9 avec l’extension de la messagerie par satellite. Jusqu’à présent, seuls les États-Unis étaient concernés. La fonction est maintenant disponible en Europe, au Canada, à l’Alaska et à Hawaï, mais on ne sait pas pour l’instant quand cette capacité sera disponible.

Autre fonction réservée aux Pixel 9, la possibilité de le raccorder à un autre Pixel 9 ou à une caméra GoPro pour déclencher une vidéo avec deux angles de vue simultanément. Côté GoPro, il faudra un modèle HERO10 Black de 2021 ou plus récent. Pour l’instant, seules les applications Facebook, YouTube, Instagram, TikTok et Snapchat sont compatibles, en plus de l’enregistrement de vidéo sur le smartphone.

Les autres fonctions

Sur le site d’Android, Google évoque d’autres fonctions. Par exemple, le partage de position géographique depuis l’application Trouver mon appareil. Celle-ci sert normalement à remettre la main sur les produits liés par le même compte Google.

Une fonction permet désormais d’envoyer sa propre géolocalisation à une personne, par exemple pour un rendez-vous. L’application permet de choisir avec qui et combien de temps on partage l’information. Rien de nouveau puisqu’on retrouve déjà ce genre de fonctionnalités dans Maps ou WhatsApp par exemple. Dans le cas d’un partage de longue durée, l’application envoie régulièrement des notifications pour rappeler que l’on diffuse toujours cette donnée sensible. Cette fonction concerne tous les appareils.

Pour les personnes possédant un véhicule compatible Android Auto, la mise à jour apporte un plus grand nombre de jeux compatibles, dont Farm Heroes Saga et Candy Crush Soda Saga. Cette prise en charge requiert un appareil avec Android 15 au moins. Google précise que le véhicule doit être à l’arrêt et garé pour que la fonction puisse être exploitée.

La fonction Family Link de contrôle parental gagne en possibilités. Les parents peuvent ainsi gérer l’utilisation des applications et le temps d’écran pour de multiples appareils et enfants. Il s’agissait de l’une des principales limitations de la solution de Google.

Enfin, Google présente une extension de la fonction Circle to Search, qui permet d’entourer avec le doigt une zone pour exploiter les informations à l’intérieur de la zone (reconnaissance d’images et de caractères). Avec la mise à jour, la fonction gagne une extension logique : les numéros de téléphone, adresses e-mail et liens sont reconnus. Appuyer dessus permet de déclencher une action liée, comme appeler le numéro, envoyer un message, un e-mail, etc.

☕️ Les PowerToys 0.89 ajoutent le transcodage à Advanced Paste

5 mars 2025 à 10:53

Comme l’indique Neowin, l’un des développeurs de la trousse à outils, Clint Rutkas, avait teasé le 31 janvier une nouvelle fonction : la possibilité de transcoder un contenu depuis Advanced Paste.

Ce dernier, présent depuis longtemps dans les PowerToys, permet de coller le contenu du presse-papiers dans un autre format : texte brut, Markdown, Json… Dans la version 0.89, il est désormais possible de transcoder un fichier audio ou vidéo dans un autre format. Dans la capture qu’avait publiée Clint Rutkas, on pouvait ainsi voir Advanced Paste proposer un transcodage en MP3 ou MP4 (H.264/AAC).

Le tweet avait été accueilli avec enthousiasme et certains voient déjà en Advanced Paste une fonction qui pourrait devenir beaucoup plus puissante par la suite. Dans une réponse, on peut ainsi voir un utilisateur demander un élargissement du fonctionnement, avec un exemple : si le copier-coller contient une image PNG, proposer de la coller au format WEBP.

Pour le reste, cette nouvelle version 0.89 n’ajoute pas de nouvel outil, mais intègre de nombreux correctifs et optimisations. La version précédente était ainsi passée à .NET 9, avec des améliorations significatives de performances, mais avait introduit un bug pouvant entrainer un plantage. Des problèmes d’accessibilité étaient également à signaler dans FancyZones, Image Resizer et Paramètres. Le support des lecteurs d’écran a d’ailleurs été amélioré.

Comme toujours, la nouvelle version peut s’installer depuis les paramètres des PowerToys, en récupérant l’exécutable depuis GitHub ou depuis le Microsoft Store.

Le gouvernement des États-Unis a-t-il suspendu ses opérations cyber contre la Russie ?

5 mars 2025 à 10:34
Incomplete News
Le gouvernement des États-Unis a-t-il suspendu ses opérations cyber contre la Russie ?

La CISA et le ministère de la Défense des États-Unis ont nié avoir suspendu leurs cyberopérations contre la Russie.

Deux entités de l’administration états-uniennes, le commandement interarmées Cyber Command et la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA), auraient cessé leurs cyberopérations contre la Russie, rapportions-nous dans un précédent article. Nous nous appuyions alors sur les révélations de trois médias : The Guardian, The Record et The Washington Post.

Mais ces deux derniers jours, les deux entités concernées, la CISA puis le Cyber Command (par la voix du ministère de la Défense des États-Unis) ont chacune nié avoir cessé leurs opérations contre la Russie. Selon Bloomberg, le Pentagone nie que son secrétaire de la Défense Pete Hegseth ait suspendu ou annulé les opérations du Cyber Command.

Lors de la première Présidence de Donald Trump, ses équipes avaient pris l’habitude de répandre de fausses informations, allant même jusqu’à qualifier leurs propres récits de « faits alternatifs », ou de qualifier les révélations journalistiques de « fausses » (« fake news ») pour les décrédibiliser. Pour comprendre les évolutions à l’œuvre dans ce cas précis, il est utile de se replonger dans l’ordre et le détail des faits rapportés.

Deux entités distinctes

L’article du Guardian relatif à la CISA a été publié vendredi 28 février, avant la conversation houleuse qui a opposé le président Volodymyr Zelensky à Donald Trump et J.D. Vance dans le bureau ovale. 90 minutes après cette première publication, The Record publiait ses propres informations au sujet du Cyber Command, bientôt suivi par le Washington Post et le New York Times.

Pris ensemble, ces différents récits semblent corroborer la thèse d’un revirement drastique de politique cyber des États-Unis vis-à-vis de la Russie. Mais la journaliste spécialiste des enjeux de cybersécurité Kim Zetter appelle à la prudence, parce que les deux entités concernées ont des missions bien différentes… mais aussi parce que le gouvernement de Trump a un intérêt à décrédibiliser les médias.

La CISA, rappelle-t-elle, a une mission domestique, purement défensive : comme son nom l’indique, elle gère la défense des infrastructures critiques aux États-Unis.

Le Cyber Command, en revanche, est une unité militaire qui réalise des missions de recherche et des opérations « à effet » (cyberattaques visant à dégrader, détruire ou perturber les systèmes de l’adversaire ou mise hors service d’infrastructures utilisées de manière malveillante contre les États-Unis ou ses alliés).

Mémo introuvable

Du côté de la CISA, The Guardian rapporte l’existence d’un mémo fournissant de nouvelles directives. Ce document définirait des priorités incluant « la Chine, et la protection des systèmes locaux », mais ne mentionnerait plus la Russie, jusqu’ici considérée comme l’une des menaces essentielles.

D’après une source du média britannique, les analystes de la CISA auraient par ailleurs été informés à l’oral de ne plus suivre ou rendre compte des menaces russes.

Quelques heures après la publication de ces informations, la CISA les a officiellement niées, sur X et auprès de divers médias. D’après l’agence, le mémo mentionné par the Guardian « ne vient pas du gouvernement Trump ».

Dans sa lettre personnelle, Kim Zetter indique entendre de sources différentes que le mémo existe, ou non. À défaut de preuves, difficile de trancher.

Négociations sur le conflit en Ukraine

Le Cyber Command, de son côté, agit différemment. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la politique des États-Unis est de ne pas s’impliquer directement dans le conflit, ni d’opérer des actions susceptibles de faire réagir la Russie de telle manière que les États-Unis se retrouveraient entraînés dans le conflit.

En conséquence, le soutien fourni par le Cyber Command relève plus probablement de la collecte de renseignements, de la cartographie de systèmes, de la détection de vulnérabilités ou de toute autre activité permettant de préparer de futures opérations militaires.

En 2022, un ancien conseil auprès du Cyber Command expliquait à Kim Zetter que si, par exemple, le Cyber Command découvre les identifiants d’un administrateur russe d’un système utilisé pour des cyberattaques contre l’Ukraine, il peut changer le mot de passe pour en exclure l’administrateur. Il s’agirait de « disruption », mais « vous n’auriez commis aucun dommage sur le système ».

Selon The Record, le ministre de la Défense Pete Hegseth aurait ordonné au Cyber Command de mettre sur pause toutes les activités de planifications relatives à la Russie. Le Washington Post a ensuite ajouté que les opérations en cours avaient été mises en pause, mais pas celles de planification. Cette pause n’est censée durer que le temps des négociations en cours avec la Russie.

Auprès du média, l’ancien commandant adjoint Charlie « Tuna » Moore précise : « c’est plutôt courant de mettre sur pause tout ce qui pourrait faire dérailler les discussions ». Auprès de Kim Zetter, l’ancien membre du Cyber Command Jason Kikta qualifie la suspension d’opérations de procédure « pas exactement standard, mais plutôt fréquente ».

La suspension de la planification d’opérations, elle, lui semblerait plus « hors norme ». Pour quelques jours, celle-ci ne serait pas un problème, mais les suspendre pour quelques semaines, en revanche, est plus « risqué ». Comme les réseaux et les logiciels utilisés changent régulièrement et quelquefois brusquement, cesser un monitoring régulier fait courir le risque aux soldats américains de se voir expulsés des réseaux russes.

Le 3 mars, Donald Trump a ordonné la suspension de toute assistance militaire à l’Ukraine.

Frais bancaires : la répression des fraudes dénonce des manquements persistants

5 mars 2025 à 10:21
Des frais sur des frais
Frais bancaires : la répression des fraudes dénonce des manquements persistants

Les banques rivalisent parfois « d’ingéniosité » pour prélever des frais indus ou des commissions d’intervention non réglementaires, sans oublier une information au public et aux clients parfois incomplète. C’est en tout cas le triste bilan de la DGCCRF sur les établissements bancaires.

Les frais bancaires peuvent être de diverses natures. La Banque de France rappelle qu’il s’agit des « sommes facturées par un établissement bancaire pour le fonctionnement des comptes bancaires de ses clients, que ce soit pour les opérations ou services fournis ou encore pour la gestion des irrégularités enregistrées sur les comptes ».

17 % des établissements en anomalie

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) se penche sur la seconde catégorie de ces frais. Elle a pour cela contrôlé une centaine d’établissements entre janvier 2023 et mars 2024 : « 17 professionnels se sont révélés en anomalie et des contournements de la réglementation ont été constatés. 12 avertissements, 6 procès-verbaux pénaux et administratifs ont été établis ».

Les manquements prennent plusieurs formes. La plus surprenante consiste certainement en des commissions d’intervention pour des irrégularités sur le compte, alors… « qu’aucune irrégularité de fonctionnement n’apparaissait sur le compte bancaire ».

Les commissions d’intervention sont plafonnées… « Ha bon ? »

Vient ensuite le non respect des plafonds des commissions d’intervention. La Banque de France rappelle qu’ils sont de 8 euros par opération dans la limite de 80 euros par mois avec une offre bancaire classique, contre respectivement 4 et 20 euros pour une offre spécifique « clientèle fragile ».

Problème, note la DGCCRF : « certains établissements ne respectent pas ce plafonnement (facturations d’autres frais …) ». Des banques n’hésitent visiblement pas à empiler les couches : « plusieurs établissements facturaient les commissions d’intervention en plus des forfaits rejets de chèque ou de prélèvement, alors qu’elles doivent y être incluses ».

Autre grief : l’absence de mise à disposition auprès des clients et du public du « document d’information tarifaire », pourtant obligatoire depuis août 2019. Signalons aussi l’utilisation d’un numéro surtaxé pour accéder au service client, une anomalie rectifiée par les banques.

Dans tous les cas, on ne peut que vous conseiller de vérifier régulièrement vos comptes, d’autant plus en cette période de fuite de données importantes, y compris pour des données bancaires.

Numéro surtaxé pour le service client : c’est interdit par la loi

Comme le rappelle le ministère de l’Économie et des Finances, la loi est claire : elle « interdit l’utilisation d’un numéro surtaxé pour « recueillir l’appel d’un consommateur en vue d’obtenir la bonne exécution d’un contrat conclu avec un professionnel ou le traitement d’une réclamation ». Autrement dit, le « service clients » ou « après vente » doit être accessible au consommateur sans devoir recourir à un numéro surtaxé ».

Il y a par contre quelques bonnes nouvelles, notamment une communication « globalement satisfaisante » sur les informations transmises aux clients concernant les offres groupées. Dans l’ensemble, les banques ont « bien respecté leurs engagements tarifaires (gel des tarifs bancaires 2023 pour certains services courants telle que la carte de paiement) », même si une banque avait décidé d’augmenter d’un euro les virements non SEPA. Les clients lésés ont été remboursés, la brochure tarifaire mise à jour.

Un comparateur gratuit du ministère de l’Économie

Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver dans toutes les subtilités des conditions tarifaires des banques (en ligne), comme nous avions pu le voir dans notre comparatif (en 2017) de seize d’entre elles.

Notez que le ministère de l’Économie et des Finances propose un comparateur gratuit des « frais facturés par les différents établissements bancaires ». Il faut choisir un département et une liste de critères que vous souhaitez comparer.

Consultez attentivement les documents d’information tarifaire !

N’hésitez pas à consulter les Documents d’information tarifaire (le fameux DIT). Comme le rappelait le ministre de l’Économie en 2020, « la forme et le contenu du DIT ont une normalisation européenne. Le DIT reprend et complète l’extrait standard des tarifs (EST) ».

Vous pouvez, par exemple, consulter celle de Boursorama, du Crédit Mutuel, de Fortuneo ou d’Hello bank!… Les informations y sont standardisées, permettant plus facilement de comparer les offres sur les « les frais d’utilisation des principaux services liés à un compte de paiement ». On y retrouve notamment les frais de tenue de compte, de virement, de fourniture d’une carte bancaire, etc.

☕️ Datacenters : EDF propose trois sites, en Seine-et-Marne et en Moselle

5 mars 2025 à 09:50

EDF a lancé lundi deux appels à manifestation d’intérêt visant à mobiliser les industriels de l’infrastructure, autour de deux sites identifiés comme propices à la création de centres de données de grande puissance.

Le premier appel concerne un foncier disponible sur le site de Montereau en Seine-et-Marne, à cheval sur les communes de Vernou-La-Celle-sur-Seine et La Grande Paroisse. Le site revêt une certaine portée symbolique, puisqu’il a longtemps hébergé une centrale à charbon, arrêtée en 2004, au profit d’une nouvelle installation thermique fonctionnant au gaz.

Le second appel à manifestation d’intérêt propose quant à lui d’étudier deux sites en Moselle, à Richemont et La Maxe. Là aussi, il s’agit d’anciennes centrales thermiques, vestiges du passé industriel de la région, dont la démolition a été engagée respectivement en 2018 (avec un dynamitage spectaculaire) et en 2024.

« L’objectif des appels à manifestation d’intérêt est de sélectionner des opérateurs du numérique en mesure d’aménager les sites en vue d’y construire et exploiter des centres de données de forte puissance. L’attribution se fera sur la base de critères objectifs et transparents portant notamment sur la crédibilité et la maturité des projets des entreprises », explique EDF.

L’accès aux détails techniques des différents sites (surface disponible, emprise possible, puissance du raccordement électrique, etc.) se fait sur demande préalable.

« Un quatrième site a été identifié, dont la localisation sera communiquée ultérieurement », précise encore l’énergéticien. En février dernier, il avait indiqué que ces quatre premiers sites représentaient une puissance totale disponible de l’ordre de 2 GW, autorisant donc la création de centres de données d’envergure.

EDF s’exprimait alors dans le cadre du Sommet pour l’action sur l’IA. L’énergéticien évoquait alors un total de six sites adaptés identifiés à horizon 2026.

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