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Le Royaume-Uni développe un programme de prédiction des meurtres

9 avril 2025 à 09:58
Minority Report
Le Royaume-Uni développe un programme de prédiction des meurtres

Le ministère de la Justice britannique développe, sans en avoir parlé, un projet de prédiction des meurtres utilisant des données personnelles. L’information a été révélée via des demandes de documents en vertu de la liberté d’information. Le programme serait pour l’instant un projet de recherche.

S’appuyant sur plusieurs documents officiels, l’association StateWatch a révélé le 31 mars dernier un « Projet de prédiction des homicides ». Mis en place par le gouvernement britannique, il utilise les données de certaines polices du pays et du ministère de la Justice pour « prédire » quelle personne a « des risques » de commettre un meurtre.

StateWatch a pu connaître et confirmer l’existence de ce projet en faisant plusieurs requêtes au nom du Freedom of Information Act, la loi britannique qui permet d’accéder à des informations et des documents détenus par l’administration.

« Explorer le pouvoir prédictif des ensembles de données »

Dans l’un de ces documents, au format Excel (xlsx), ce programme est décrit comme « un projet pilote de sciences des données visant à :

  • examiner les caractéristiques des délinquants qui augmentent le risque de commettre un homicide
  • explorer des techniques alternatives et innovantes de science des données pour la prédiction du risque d’homicide,
  • explorer le pouvoir prédictif des ensembles de données Oasys, Delius et Nomis (ensembles de données du ministère de la Justice disponibles sur la plateforme analytique) en ce qui concerne le risque d’homicide,
  • explorer le pouvoir prédictif supplémentaire de l’ensemble de données national PNC (ensemble de données du ministère de la Justice hébergé sur un terminal AirGap sécurisé et séparé du système analytique) en ce qui concerne le risque d’homicide,
  • explorer le pouvoir prédictif supplémentaire des données de la police locale (Greater Manchester) par rapport au risque d’homicide,
  • fournir des preuves pour améliorer la prédiction des crimes graves et, en fin de compte, contribuer à la protection du public grâce à une meilleure analyse ».

Selon le Guardian, le projet a changé de nom en cours de route et est passé de « projet de prédiction des homicides » à « partage des données pour améliorer l’évaluation des risques ».

Des données qui concernent de 100 000 à 500 000 personnes

StateWatch explique que l’accord de partage des données entre le ministère de la Justice britannique et la police locale de Greater Manchester « indique que des données concernant entre 100 000 et 500 000 personnes ont été partagées par les forces de police pour développer l’outil ».

L’association ajoute que les données de cette police locale utilisées « comprennent des informations sur des centaines de milliers de suspects, de victimes, de témoins, de personnes disparues et de personnes pour lesquelles il existe des préoccupations en matière de protection ». Celles-ci incluraient des « marqueurs de santé […] censés avoir un pouvoir prédictif important » et notamment « des données sur la santé mentale,la toxicomanie, l’automutilation, le suicide, la vulnérabilité et le handicap », selon StateWatch.

Interrogées par le Guardian, les autorités responsables nient fermement et insistent sur le fait que seules les données de personnes ayant fait l’objet d’au moins une condamnation pénale ont été utilisées.

Confirmation de l’existence du projet par les autorités

Les autorités confirment donc l’existence du projet, en insistant sur la dimension de recherche. Néanmoins, selon le ministère de la Justice britannique cité par le Guardian, le projet doit bien « examiner les caractéristiques des délinquants qui augmentent le risque de commettre un homicide » et « explorer des techniques alternatives et innovantes de science des données pour l’évaluation du risque d’homicide ». Il ajoute qu’il doit « fournir des éléments permettant d’améliorer l’évaluation des risques de criminalité grave et contribuer en fin de compte à la protection du public grâce à une meilleure analyse ».

« La tentative du ministère de la Justice de mettre en place ce système de prédiction des meurtres est le dernier exemple effrayant et dystopique de l’intention du gouvernement de mettre au point des systèmes de « prédiction » de la criminalité », juge pour sa part Sofia Lyall, chercheuse au sein de StateWatch. Elle ajoute que « ce dernier modèle, qui utilise les données de notre police et de notre ministère de l’Intérieur institutionnellement racistes, renforcera et amplifiera la discrimination structurelle qui sous-tend le système juridique pénal. Comme d’autres systèmes de ce type, il codera les préjugés à l’égard des communautés racialisées et à faibles revenus ». L’association demande au ministère britannique d’arrêter immédiatement tout développement de cet outil.

☕️ WhatsApp colmate une importante faille de sécurité dans son application Windows

9 avril 2025 à 08:50

Les utilisateurs du client WhatsApp pour Windows sont invités à installer rapidement la dernière version de l’application, soit depuis le site officiel, soit depuis le Microsoft Store.

L’application a en effet un problème assez sérieux sur la gestion des fichiers. Quand une personne reçoit un fichier en pièce jointe dans un message, WhatsApp se sert en effet des MIME (Multipurpose Internet Mail Extensions) pour déterminer de quel type de données il s’agit. Ces extensions peuvent par exemple signaler que l’on a affaire à une image, WhatsApp préparant donc sa prévisualisation en miniature.

WhatsApp

C’est justement ce mécanisme que des pirates réussissent actuellement à abuser. Car un fichier reconnu comme image peut cacher un exécutable. Tant que le fichier se trouve dans WhatsApp, ce dernier n’affiche qu’une miniature. Mais si on double-clique pour l’ouvrir, c’est bien un programme qui se lance.

La faille, estampillée CVE-2025-30401, est décrite par Meta comme pouvant être utilisée par des pirates pour distribuer des logiciels malveillants. L’entreprise n’indique cependant pas si elle est déjà exploitée.

« Un problème d’usurpation d’identité dans WhatsApp pour Windows avant la version 2.2450.6 affichait les pièces jointes en fonction de leur type MIME mais sélectionnait le gestionnaire d’ouverture de fichier en fonction de l’extension du nom de fichier de la pièce jointe. Une erreur malveillante pourrait amener le destinataire à exécuter par inadvertance un code arbitraire au lieu de visualiser la pièce jointe lors de l’ouverture manuelle de cette dernière dans WhatsApp », indique Meta dans son billet.

Il est donc recommandé d’installer la dernière version au plus vite.

Pédopornographie : les plateformes poussent-elles au crime ?

9 avril 2025 à 08:30
Culture du V*0l
Pédopornographie : les plateformes poussent-elles au crime ?

La multiplication d’affaires de pédopornographie et le rajeunissement de ceux qui en possèdent et en diffusent oblige à s’interroger sur le rôle des usages numériques dans l’explosion de ce type de contenus criminels.

« Je n’ai aucune excuse (…). Mais je n’ai pas commencé par vouloir voir des enfants. J’étais accro au porno et je me suis totalement désensibilisé. » Tels sont les propos de l’un des 850 hommes arrêtés chaque mois en Angleterre et aux Pays de Galles pour avoir consommé ou échangé des contenus pédopornographiques en ligne.

Ils sont enseignants, policiers, chauffeurs de bus, médecins. Ils sont de plus en plus jeunes, aussi.

The Guardian en a interrogé plusieurs, pour tenter de répondre à une question complexe : les logiques de recommandations des plateformes sur lesquelles nous consommons toutes et tous des contenus de tous types se contentent-elles d’alimenter tout une génération de pédophiles, ou la créent-elles ?

Pente glissante

La plupart des pédocriminels interrogés par le média britannique décrivent un usage incontrôlé de la pornographie, consommée pour gérer du stress, tromper l’ennui ou la solitude, quelquefois jusqu’à l’addiction.

Condamné pour possession des trois catégories d’images catégorisées comme pédocriminelles dans le droit britannique, dont la plus grave, l’un d’eux indique : « La police n’a jamais trouvé une seule recherche d’images d’enfants : tout s’est fait en cliquant sur des liens – ce que les algorithmes me proposaient. Les sites pornographiques ont un bouton qui dit “Voir d’autres images de ce genre”. J’étais désensibilisé, j’avais regardé tellement de porno pour adolescents. »

Le phénomène est multiforme et international : Europol opérait en mars un coup de filet dans 19 pays, démantelant un réseau dédié à la génération de pédopornographie par IA, le mois précédant, elle alertait sur l’essor de communautés dédiées à la torture de mineurs, en décembre, la gendarmerie française arrêtait 95 membres d’un réseau pédocriminel opérant via Signal…

Pour comprendre les motivations des auteurs, le groupe finnois Protect Children a lancé une étude de deux ans impliquant de poster des questionnaires sur le dark web pour toucher des internautes consommateurs de contenus illégaux dans différents pays. Sur les plus de 4 500 personnes interrogées, un tiers se déclarent clairement intéressées par la pédopornographie. Les deux tiers déclarent un intérêt pour les mineurs, principalement les 15 à 17 ans.

Quant au rôle des plateformes, et au lien qui pourrait unir pornographie classique et pédopornographie, il est lui-même controversé. Mais plus de 50 % des répondants au questionnaire de Protect Children déclarent ne pas avoir cherché d’images pédopornographiques lorsqu’ils y ont été confrontés pour la première fois.

Si de nombreux hommes adultes arrêtés pour de tels actes posent un réel danger aux mineurs, le psychologue Michael Sheath explique au Guardian avoir vu, en 14 ans de carrière, une évolution dans les profils arrêtés. Parmi ces derniers, il rencontre désormais régulièrement « des hommes qui ont suivi ce que j’appelle une « pente glissante » ». Une explication similaire à celle du « trou du lapin » (rabbit hole), décrite pour expliquer la radicalisation d’internautes vers des idées complotistes ou haineuses.

Suspension de tabous protecteurs

Pour Michael Sheath, le lien entre pornographie classique et pédopornographie est « sans ambiguïté ». Il l’illustre notamment par l’évolution des tabous sociaux qui, pendant longtemps, protégeaient les mineurs. « Autrefois, explique-t-il au média britannique, il était difficile de trouver du matériel pédopornographique et il était extrêmement risqué d’en regarder. L’état d’esprit d’une personne qui cherchait du matériel pornographique était “je suis un vrai criminel sexuel” — elle savait qu’elle sortait des normes de la société. »

Aujourd’hui, la plupart des sites pornographique grand public proposent des titres évoquant clairement de la pédopornographie et des relations incestueuses, du type « Les garçons dépucelés par leur tante » ou « beau-père et belle-fille ».

Selon une étude menée en 2021 par l’université de Durham, un titre sur huit en page d’accueil des principales plateformes pornographiques montre des formes de violences sexuelles contre les filles et les femmes. L’équipe de chercheurs constatait par ailleurs que les vidéos étiquetées « teens » (adolescents/adolescentes) montraient plus fréquemment de la violence.

La plupart des plateformes grand public, comme Pornhub, ont des règles de modération interdisant la représentation d’activités sexuelles non consensuelles, agressions sexuelles et viols compris. PornHub a d’ailleurs conclu un partenariat avec l’Internet Watch Foundation et la Fondation Lucy Faithfull, qui a conduit à l’ajout de pop-up pour signaler à l’internaute britannique qu’il semble en train de chercher des contenus pédopornographiques.

Mais comme sur n’importe quelle plateforme sociale, cette modération est imparfaite. Et les contenus s’échangent aussi ailleurs, dans des boucles de discussion ou des forums fermés.

Enjeu de santé publique

L’enjeu, alertent les spécialistes, est aussi celui d’une forme d’addiction. Dès 2013, des études montraient que la dopamine reçue au visionnage régulier de pornographie modifie peu à peu les goûts des personnes concernés. Le mois dernier, une autre publication constatait qu’au fil du temps, un consommateur de pornographie sur cinq glissait vers des contenus plus extrêmes.

Et la tendance n’est pas prête de s’améliorer : en 2023, devant la jeunesse accrue des personnes recourant à ses services, la Lucy Faithfull Foundation, qui lutte contre les violences pédopornographiques, s’est trouvée obligée d’ouvrir un service d’accueil des adolescents. De même, du côté de la police de Worcester, l’enquêteur Tony Garner déclare recevoir de plus en plus d’adolescents, quelquefois âgés d’à peine 18 ans, mais déjà « exposés pendant 10 ans à du porno hardcore ».

☕️ Médias, matières premières… : l’Europe renforce son filtrage des investissements étranger

9 avril 2025 à 08:03

Dans un communiqué publié hier, la commission du commerce international du Parlement européen annonce que, « en vertu des nouvelles règles, un plus grand nombre de secteurs, comme ceux des médias, des matières premières critiques et des infrastructures de transport feront l’objet d’un filtrage obligatoire par les États membres, afin de détecter et de traiter les risques en matière de sécurité ou d’ordre public liés aux investissements étrangers ». Une annonce faite dans un contexte géopolitique tendu avec les États-Unis, qui se sont lancés dans une guerre commerciale avec le reste du monde, Europe comprise.

Le Parlement ajoute que la Commission européenne aura ainsi « le pouvoir d’intervenir de sa propre initiative ou en cas de désaccord entre les États membres ». Et si l’investissement étranger est susceptible « de porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre public, elle pourra soit autoriser le projet sous réserve de mesures d’atténuation, soit l’interdire ». En clair, elle pourra avoir le dernier mot. Il s’agit donc de fortement renforcer le cadre actuel sur le filtrage des investissements étranger, qui date d’octobre 2020.

La proposition a été adoptée avec 31 voix pour, 7 voix contre et 3 abstentions en commission du commerce international. Maintenant, le Parlement dans son ensemble devra la voter lors d’une session plénière, « après quoi les négociations avec les États membres sur la forme finale du texte pourront commencer ».

IA Act

☕️ Patch Tuesday : un avril copieux, avec 134 failles corrigées, dont une déjà exploitée

9 avril 2025 à 07:14

Comme chaque deuxième mardi de chaque mois, Microsoft a publié hier soir ses correctifs de sécurité pour Windows et plusieurs autres produits. Le lot d’avril 2025 est particulièrement riche en corrections, avec un total de 134 vulnérabilités colmatées, dont 11 sont critiques et une est même déjà activement exploitée. C’est la deuxième fois depuis le début de l’année que Microsoft dépasse les 100 failles corrigées en un seul mois.

Cette dernière est estampillée CVE-2025-29824 et permet, quand elle est exploitée, d’entrainer une élévation de privilèges dans le pilote Windows Common Log File System (CLFS). L’exploitation doit se faire localement, donc avec un accès physique au système, ou à la suite de l’exploitation d’une autre faille donnant un premier accès. La faille CVE-2025-29824 permet alors d’obtenir des droits SYSTEM. La gravité de la faille est considérée comme importante, et non critique. Quand bien même, elle est au cœur d’un ransomware actuellement utilisé, nommé PipeMagic et créé par le groupe de pirates Storm-2460.

Vitrée brisée

La société Tenable note que Microsoft a corrigé 32 failles dans CLFS depuis 2022. Elle observe également un changement de fond dans le type de failles corrigées chaque mois, avec une prévalence désormais des vulnérabilités débouchant sur des élévations de privilèges. Ce mois-ci, elles comptent en effet pour 40 % de l’ensemble, là où les exploitations à distance (RCE) étaient auparavant majoritaires, du moins dans Windows.

Au sujet des failles critiques, cinq concernent Office et sont justement de type RCE. Deux résident dans le service de passerelle de bureau à distance, une dans l’hyperviseur Hyper-V, deux dans Windows LDAP et une dernière dans la pile TCP/IP du système.

Le nombre élevé de failles colmatées et la présence d’une brèche activement exploitée encouragent à l’installation rapide de la mise à jour associée. Notez que les correctifs sont d’ailleurs légèrement différents entre Windows 11 et 10. Ce dernier recevra ainsi le patch pour la faille CVE-2025-29824 qu’un peu plus tard, sans que l’on sache ni quand ni pourquoi. Microsoft indique simplement que le bulletin CVE sera mis à jour dès que la solution sera disponible. Attention donc à PipeMagic.

Comme toujours, l’installation prendra plus ou moins de temps, selon la configuration et surtout les performances de la machine. Le redémarrage de l’ordinateur sera obligatoire pour finaliser le processus.

Dans la recherche, l’IA pourrait faire « plus de mal que de bien »

9 avril 2025 à 06:53
IA partout, reflexion nulle part ?
Dans la recherche, l’IA pourrait faire « plus de mal que de bien »

De la philosophie aux mathématiques en passant par la médecine, l’IA devient un outil banal en recherche. Mais des chercheurs mettent en garde contre une utilisation de l’intelligence artificielle sans protocoles clairs pour détecter les erreurs. Ils affirment que cette technologie pourrait faire « plus de mal que de bien » si elle est mal utilisée.

L’IA est ajoutée un peu à toutes les sauces de la recherche aujourd’hui. Elle est devenue un outil parmi tant d’autres dans beaucoup de domaines. En 2024, des chercheurs montraient dans un article mis en ligne sur la plateforme arXiv que 9 % des articles scientifiques qu’ils ont analysés avaient un lien (« ai-engaged ») avec l’intelligence artificielle.

Ce chiffre ne reflète pas seulement l’augmentation des recherches en IA, mais aussi celle de son utilisation dans les autres champs, que ça soit en agriculture, en biologie, en histoire, en physique ou en philosophie.

L’Inserm expliquait récemment encore s’appuyer sur un réseau de neurones pour s’attaquer à la mort subite d’origine cardiaque. « Mais la course à l’utilisation de l’IA n’est pas sans conséquences », affirment Arvind Narayanan et Sayash Kapoor, deux chercheurs de l’université de Princeton dans la revue scientifique Nature.

Le rêve d’une IA qui permettrait de tout faire, par exemple lire les papyrus d’Herculanum, cache parfois des difficultés.

L’IA est un outil qui comporte des risques


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☕️ Donald Trump menace TSMC de taxer ses produits à 100 %

9 avril 2025 à 06:29

Donald Trump a donc annoncé des droits de douane particulièrement lourds pour les marchandises importées aux États-Unis.

Mais le dirigeant étasunien ne s’est pas arrêté là. Il a aussi affirmé avoir menacé l’entreprise taïwanaise de semi-conducteur TSMC d’une taxe de 100 % sur ses produits si elle ne construisait pas les usines qu’elle s’était engagée à implanter aux États-Unis, explique Reuters.

Crédits : 李 季霖 (CC BY-SA 2.0)

« TSMC, je ne leur ai pas donné d’argent […] tout ce que j’ai fait, c’est dire que si vous ne construisez pas votre usine ici, vous allez payer une grosse taxe », a affirmé Donald Trump.

Donald Trump a aussi critiqué l’administration de l’ancien président Joe Biden pour avoir accordé une subvention de 6,6 milliards de dollars à l’unité américaine de TSMC pour la production de semi-conducteurs à Phoenix, en Arizona, affirmant que les entreprises de semi-conducteurs n’avaient pas besoin de cet argent, relève Reuters.

Au total, TSMC a prévu d’investir environ 165 milliards de dollars sur quatre ans dans trois usines de fabrication et deux de conditionnement aux États-Unis.

☕️ Infineon veut racheter l’Automotive Ethernet de Marvell pour 2,5 milliards de dollars

9 avril 2025 à 06:17

Infineon, une société allemande spécialisée dans les semi-conducteurs (spin-off de Siemens), vient d’annoncer « un accord pour l’acquisition de l’activité Ethernet automobile de Marvell Technology pour 2,5 milliards de dollars américains ». Le financement, en cash, viendra de liquidités existantes et d’une dette supplémentaire.

Jochen Hanebeck, CEO d’Infineon, parle d’un « choix stratégique pour Infineon en tant que premier fournisseur mondial de solutions de semi-conducteurs pour l’industrie automobile […] Nous tirerons parti de cette technologie Ethernet […] pour les véhicules conçus autour du logiciel ».

Infineon
Infineon

On parle de Software Defined Vehicle dans la langue de Shakespeare. Il s’agit de la « capacité à faire évoluer une voiture tout au long de sa vie, grâce à une architecture centralisée, en la mettant à jour et en y installant de nouvelles applications pour étoffer ses fonctions », rappelle Renault.

« Parmi les clients de l’activité Ethernet automobile de Marvell, figurent plus de 50 constructeurs automobiles, dont huit des dix principaux OEM », précise le communiqué. Infineon voit aussi des avancées possibles dans le monde des robots humanoïdes grâce à cette acquisition.

Comme toujours, cette transaction est soumise aux approbations des autorités compétentes. Elle devrait être finalisée cette année. Infineon comptait environ 58 060 employés dans le monde fin septembre 2024

Hier — 8 avril 2025Next.ink

Meta étend ses comptes restreints pour adolescents à Facebook et Messenger

8 avril 2025 à 15:26
Presque de bon cœur
Meta étend ses comptes restreints pour adolescents à Facebook et Messenger

Meta commence à appliquer ses « Teen Accounts », inaugurés sur Instagram, à Facebook et Messenger. L’entreprise débute par plusieurs pays anglo-saxons, mais tous les marchés seront concernés. Elle fait toujours face à de multiples plaintes portant sur des questions de santé mentale.

En septembre 2024, Meta a débuté une bascule importante sur Instagram : tous les jeunes âgés de moins de 18 ans sont passés automatiquement sur un nouveau type de compte. Il était impossible de refuser le changement et plusieurs restrictions étaient mises en place. Par exemple, tous ces comptes étaient privés par défaut et il était notamment impossible de leur envoyer un message privé si l’on n’était pas déjà « amis ».

Une extension des restrictions à Facebook et Messenger

Aujourd’hui, Meta annonce que le même type de compte commence à être appliqué pour l’ensemble des jeunes utilisateurs sur Facebook et Messenger. Cette bascule débute aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Australie et au Canada, puis devrait être appliquée au reste du monde au cours des prochains mois, sans calendrier précis pour le moment.

La transformation des comptes peut se révéler assez radicale pour les personnes mineures concernées. Comme pour Instagram, les comptes sont ainsi privés par défaut, et il est impossible de les contacter si l’on n’est pas déjà amis ou qu’une conversation n’a pas eu lieu avant ce changement.

Il y a également une grande différence entre les mineurs de 16 - 17 ans et ceux ayant moins de 16 ans. Pour ces jeunes personnes, les restrictions grimpent d’un cran. Seuls d’autres utilisateurs identifiés comme amis pourront voir les Stories et y répondre. Mêmes limitations pour les mentions, commentaires et autres tags. Si les personnes âgées d’au moins 16 ans pourront elles-mêmes modifier les paramètres, celles ayant entre 13 (âge minimal requis sur ces plateformes) et 15 ans auront besoin d’une autorisation parentale.

Renforcement des barrières sur Instagram

Ce n’est pas tout, car les plus jeunes recevront également des notifications les invitant à quitter les réseaux sociaux au bout d’une heure d’utilisation par jour. La coupure n’est cependant pas forcée et les parents devront s’appuyer sur d’autres outils, comme ceux intégrés en standard dans Android et iOS notamment, s’ils veulent l’imposer. En outre, les applications couperont automatiquement leurs notifications durant la nuit. Là encore, pour les moins de 16 ans, la modification de ces réglages réclamera une autorisation parentale.

Meta en profite d’ailleurs pour renforcer les restrictions sur son Instagram. Les moins de 16 ans ne peuvent ainsi pas se produire en Live, sauf accord parental une fois de plus. Et tant qu’à réclamer ce dernier, un autre réglage est concerné : il n’est plus possible de désactiver soi-même la fonction de floutage des contenus suspectés comme contenant de la nudité.

Meta glisse dans son billet de blog les résultats d’un sondage réalisé par Ipsos à sa demande. D’après l’enquête, qui s’est déroulée aux États-Unis, 94 % des parents interrogés ont estimé utile ce type de compte pour les adolescents, 85 % estimant que la fonction les aide à faire en sorte que leurs enfants aient « une expérience positive » sur Instagram. 90 % ont également trouvé les réglages par défaut « bénéfiques ».

Une situation tendue pour Meta

Ces changements n’ont pas été entièrement à l’initiative de Meta cependant. Aux États-Unis notamment, l’entreprise a fait l’objet d’un nombre croissant d’attaques sur les questions de santé mentale et l’aliénation engendrée par les réseaux sociaux. Tout particulièrement quand ils sont équipés d’un « mur infini » que l’on peut faire défiler sans jamais s’arrêter, le flux étant alimenté par les algorithmes. En octobre 2023, un total de 41 États américains avaient ainsi déposé plainte contre Meta, accusant Facebook et Instagram de favoriser une addiction toxique (33 en commun et 8 dans des plaintes séparées).

Ce sujet de la santé mentale, particulièrement chez les adolescents, est devenu prégnant. Quelques mois avant la plainte des États américains, on avait ainsi 2 000 familles étasuniennes faire de même contre un lot de réseaux sociaux (TikTok, Snapchat, YouTube, Roblox et Meta). Un an plus tard, TikTok faisait directement face à une plainte de 14 États américains, le réseau étant accusé de nuire à la santé mentale des jeunes utilisateurs. L’Europe s’est également emparée de cette question.

☕️ L’État veut recenser les solutions IA dédiées au secteur public

8 avril 2025 à 14:42

L’État, par l’intermédiaire de la Direction interministérielle du numérique (DINUM), lance un appel aux éditeurs proposant des briques applicatives d’intelligence artificielle générative. Objectif affiché ? « Recenser et valoriser des solutions (…) qui répondent aux besoins du secteur public ».

La démarche prend la forme d’un appel à manifestation d’intérêt (AMI), ouvert jusqu’au 15 mai prochain, au terme duquel les lauréats feront « l’objet d’un recensement dans le socle interministériel de briques technologiques d’IAG, publié par la DINUM, et alimenteront la réflexion pour étoffer le socle technologique d’IAG Albert (API Gateway) déjà en développement et proposé par la DINUM ».

Autrement dit, participer à cet AMI doit permettre aux éditeurs concernés de faire référencer leurs solutions auprès de la DINUM et des services de l’État, sans autre promesse plus concrète à ce stade. Il pourrait toutefois contribuer à donner un peu de visibilité aux lauréats, puisque la liste de ces derniers sera présentée en juin prochain, à l’occasion du salon VivaTech.

Le règlement de l’AMI ratisse volontairement large : « toutes les solutions développées et disponibles sur le marché » sont les bienvenues, qu’elles se présentent comme une application complète ou comme une brique technologique dédiée à un aspect plus particulier du déploiement de l’IA générative comme l’inférence de modèles, la gestion de bases de données vectorielles ou l’apprentissage spécialisé.

L’AMI n’établit pas de préférence entre open source et logiques propriétaires. Il réclame en revanche que les solutions candidates soient adaptées à un environnement SecNumCloud en France ou dans l’Union européenne, et conformes à l’objectif de maîtrise, de pérennité et d’indépendance des systèmes d’information de l’État. L’acte de candidature suppose par ailleurs que l’éditeur soit prêt à détailler sa proposition technique et les ordres de grandeur de coûts associés.

L’État a déjà réalisé un premier AMI intitulé « IA au service de l’efficience » dont les enseignements ont été rendus publics le 11 février dernier, à l’occasion du Sommet pour l’action sur l’IA. Plus qu’un annuaire de solutions, le livrable prend la forme d’un catalogue de projet IA menés principalement par des entreprises, avec un objectif affiché d’efficience (principalement économique).

Comment un simple tweet a fait tanguer les marchés à hauteur de 2 000 milliards de dollars

8 avril 2025 à 13:02
Down Rodeo
Comment un simple tweet a fait tanguer les marchés à hauteur de 2 000 milliards de dollars

Un simple tweet, publié par un compte X « certifié », a mis le feu aux marchés lundi, entraînant une hausse momentanée de quelque 2 000 milliards de dollars de la capitalisation boursière mondiale. L’incident, survenu dans un contexte de fébrilité exceptionnel, souligne à quel point les marchés restent vulnérables à des tentatives de manipulation délibérées.

Plus volatil, tu meurs. Sur les forums spécialisés comme sur les réseaux sociaux, l’annonce d’une embellie s’est propagée comme une traînée de poudre lundi après-midi (heure de Paris) : après trois jours de baisse continue, l’heure du rebond est arrivée, et les indices repartent à la hausse ! Pendant vingt minutes, une forme d’euphorie gagne les investisseurs.

Entre le moment où la contagion a débuté et celui où le feu de paille s’est éteint, les places boursières ont regagné lundi l’équivalent de quelque 2 000 milliards de dollars de capitalisation perdus depuis le 3 avril et l’annonce de la mise en place des droits de douane exceptionnels décidés par Donald Trump. Avant de les reperdre, tout aussi rapidement. Que s’est-il donc passé ?

Une interview détournée

Le phénomène débute avec un tweet massivement relayé par de nombreux comptes présentant des affinités avec les thématiques de l’investissement en bourse ou des cryptomonnaies. Écrit tout en majuscules, il affirme : « Trump envisage une pause de 90 jours dans la mise en place des droits de douane pour tous les pays sauf la Chine ». Souvent, il est assorti d’un nom propre, Hassett, en référence à Kevin Hassett, le conseiller économique de Donald Trump à la Maison-Blanche.

Une heure plus tôt, la question d’une possible pause dans la mise en œuvre des droits de douane lui avait bien été posée au micro de Fox News, mais Kevin Hassett avait alors botté en touche, indiquant que le président déciderait… ce qu’il déciderait.

Une intox particulièrement virale

C’est cette déclaration, plutôt prudente, qui semble avoir servi de point de départ à la diffusion d’une fausse information. D’après le déroulé retracé par NPR, la fake news aurait d’abord été propagée par un compte X baptisé Hammer Capital, et doté de la coche bleue (accessible en souscrivant un abonnement payant) qui permet de disposer de la mention « certifié » à côté de son pseudonyme et offre une portée supérieure aux messages. Le compte initial affiche environ 1 100 followers, mais la fausse information gagne rapidement en visibilité grâce au relais de nombreux autres comptes.

Quelques minutes plus tard, elle gagne une nouvelle caisse de résonance : le message est repris par le compte @DeItaone, qui compte pour sa part quelque 850 000 abonnés, et adopte « Walter Bloomberg » comme pseudonyme sur le réseau social X.

Officiellement, le compte n’a aucun lien avec la célèbre agence d’actu financière Bloomberg, mais il relaie fréquemment les alertes de cette dernière, ce qui explique vraisemblablement sa popularité. Le flux de dépêches de Bloomberg est très prisé des investisseurs particuliers, dans la mesure où il permet d’être alerté très en avance de phase d’éventuelles informations susceptibles d’influencer la bourse, mais il est payant (et facturé très cher).

Une caution journalistique

À ce stade, ni Bloomberg, ni la Maison-Blanche, ni Fox News n’ont confirmé la soi-disant pause sur leurs propres canaux, et même si la rumeur a déjà entraîné un début de hausse sur les marchés, son effet reste encore limité. Le véritable déclencheur intervient peu après 16 heures (heure de Paris), quand CNBC relaie l’intox – via son bandeau d’informations écrites – sur son direct. Cinq minutes plus tard, l’agence Reuters envoie à son tour une dépêche, qui confère, aux yeux de nombreux investisseurs, une légitimité à l’information… jusqu’à ce que la Maison-Blanche démente.

« Alors que nous suivions l’évolution du marché en temps réel, nous avons diffusé des informations non confirmées dans une bannière. Nos reporters ont rapidement corrigé l’information à l’antenne », précise une porte-parole de CNBC au Wall Street Journal. « La Maison-Blanche a démenti ces informations. Reuters a retiré cette information erronée et regrette son erreur », réagit Reuters dans la même veine.

CNBC a démenti vers 16h33 (heure de Paris)

Immédiatement, les investisseurs qui avaient acheté des titres ou des fonds cotés pour essayer de profiter de la hausse s’extraient du marché, provoquant la fin de l’embellie. Dans le lot, d’aucuns s’estiment toutefois heureux : la hausse a été si fulgurante que celui qui a acheté et vendu au bon moment a pu, en quelques minutes, réaliser un gain à deux chiffres.

La martingale est d’ailleurs si belle qu’elle devrait, en théorie, motiver l’ouverture d’une enquête, notamment aux États-Unis, où Donald Trump a récemment renforcé son pouvoir de contrôle sur le gendarme de la bourse, la SEC.

☕️ Avec son modèle Nova 1.1, Amazon permet de générer des vidéos jusqu’à 2 min

8 avril 2025 à 12:44

En décembre dernier, Amazon lançait sa nouvelle famille de modèles d’IA générative Nova. On y trouvait cinq variantes : Micro, Lite, Premier, Canvas et Reel, tous conçus pour une finalité spécifique. Le modèle principal et multimodal Premier est actuellement le plus grand modèle de l’entreprise. Micro est par exemple beaucoup plus petit et ne prend en charge que le texte.

Reel, lui, était conçu pour permettre la génération de vidéos d’un maximum de 6 secondes, à partir d’un texte et/ou d’images. Amazon promettait alors une extension de cette durée à 2 min dans le courant 2025, dont acte.

Nova Reel 1.1 est disponible depuis Amazon Bedrock et permet effectivement de générer des vidéos d’une durée maximale de 2 min. Dans son mode automatisé, la société a recours à une petite « astuce » : ces 2 minutes sont composées de plans de 6 secondes. Toutefois, Reel 1.1 est capable de maintenir « un style cohérent d’un plan à l’autre », selon Amazon. Dans ce mode, l’invite peut grimper jusqu’à 4 000 caractères, mais aucune image n’est acceptée en entrée.

Le modèle peut également fonctionner en mode manuel. Dans ce cas, on peut envoyer une invite – texte ou images cette fois – spécifique pour chaque plan. Attention cependant, la limite de caractères descend à 512, et la définition des images ne peut pas dépasser 1 280 x 720.

Le tarif du service est le même que pour la première version, avec une facturation de 0,08 dollar par seconde de vidéo générée.

Sites d’info générés par IA : Google ne respecte pas ses propres règles

8 avril 2025 à 12:09
Faites ce que je dis, pas ce que je fais
Sites d’info générés par IA : Google ne respecte pas ses propres règles

Deux responsables de Google viennent de rappeler aux éditeurs de sites web que la création en masse de grandes quantités de contenu, en particulier à l’aide de l’IA, relève du « spam » (sauf si elle fait montre d’originalité et offre une réelle valeur ajoutée). Or, l’algorithme de recommandation de contenus Discover de Google promeut (au moins) une quarantaine de sites générés par IA (GenAI), dont plusieurs relaient rumeurs et infox.

Parmi les 3 500 sites d’infos générés par IA (GenAI) que nous avons identifiés, une quarantaine (au moins) ont été mis en avant par Discover, la « fonctionnalité de la recherche Google qui présente aux internautes des contenus en rapport avec leurs centres d’intérêt, en fonction de leur activité sur le Web et les applications » (que, pour notre part, nous avons utilisée sans aucune personnalisation, et en désactivant l’historique des recherches, de sorte d’avoir des recommandations aussi « neutres » que possible).

Si deux de cette quarantaine de sites d’infos GenAI recommandés par Google font partie du groupe de presse Économie Matin, tous les autres émanent de professionnels du SEO. Les pics de trafic que connaissent les articles apparaissant sur Discover sont tels que les revenus publicitaires associés sont devenus une véritable « machine à cash » pour ces mercenaires de l’info.

Non contents, pour la plupart, de paraphraser, voire plagier des articles écrits par de véritables journalistes, ils relaient aussi de nombreuses rumeurs et infox, « hallucinées » par leurs IA, et racontent souvent « n’importe quoi », pour reprendre le célèbre mème d’Anouk Ricard (cf son compte Instagram), Grand Prix de la 52ᵉ édition du Festival International de la Bande Dessinée d’Angoulême.

Ce qui ne les empêche donc pas d’être mis en avant par l’algorithme Discover de Google, au mépris des propres règles de ce dernier, allant parfois jusqu’à afficher deux articles GenAI de suite, comme en témoignent ces captures d’écran.

Captures d’écran d’articles GenAI relayant des rumeurs mais néanmoins promus sur Google Discover

Quelques sites GenAI pénalisés… suite à un reportage de France 2 ?


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☕️ Le patron de Shopify oblige ses équipes à prouver qu’une tâche ne peut être faite par IA

8 avril 2025 à 10:04

Dans un memo rendu public sur X, le directeur général de Shopify Tobi Lutke a déclaré modifier l’approche de son entreprise en termes de ressources humaines.

Il intime à ses équipes de prouver que des tâches ne peuvent être réalisées à l’aide de l’intelligence artificielle avant de demander une augmentation de ressources ou d’équipes.

Et de préciser que l’usage de l’IA est une « attente fondamentale » envers les équipes de Shopify, dans la mesure où elle aurait « multiplié » la productivité de ceux qui l’utilisent.

Comme le relève CNBC, la directive est formulée alors que les entreprises du numérique investissent des milliards de dollars dans le développement de l’intelligence artificielle, en même temps qu’elles licencient régulièrement. 


En 2024, selon le décompte de Layoffs.fyi, 152 000 postes ont été supprimés dans 549 entreprises de la tech.

Chez Shopify, les équipes totalisaient 8 100 personnes au mois de décembre, contre 8 300 plus tôt en 2024. L’entreprise avait supprimé 14 % de ses équipes en 2022 et 20 % en 2023.

Des associations demandent un débat sur la création des datacenters en France

8 avril 2025 à 09:43
Stockera, stockera pas
Des associations demandent un débat sur la création des datacenters en France

Dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique, un groupe d’associations appellent les députés à supprimer l’article 15, qui faciliterait la construction de centres de données, pour laisser le temps d’organiser un débat citoyen sur la multiplication de ces entrepôts.

De ce 8 avril jusqu’à vendredi 11 avril, les députés examinent le projet de loi « de simplification de la vie économique ». De mesure de simplification du quotidien des très petites entreprises à la simplification des démarches pour accéder aux marchés publics, le texte prévoit une variété de mesures, dont la facilitation de l’obtention de licences IV dans les petites villes.

Mais son article 15, qui vise à faciliter la construction de centres de données, inquiète la Quadrature du Net, le collectif marseillais le Nuage était sous nos pieds et la coalition Hiatus, qui réunit une vingtaine d’associations françaises aux mandats variés. Ils appellent les députés à soutenir un moratoire de deux ans « sur la construction des plus gros data centers » en France, le temps d’organiser un débat public.

Début février, en amont du Sommet sur l’intelligence artificielle organisé à Paris, le Premier ministre avait en effet annoncé l’identification de 35 sites industriels déclarés propices à l’installation de centres de données, à la fois en termes de surface foncière, de disponibilité et d’accès à l’énergie. Matignon précisait que les surface allaient de « 18 à 150 hectares et plus », pour une surface totale de l’ordre de 1 200 hectares.

« Projet d’intérêt national majeur »

Or, l’article 15 du projet de loi de simplification de la vie économique permettrait précisément d’accorder le statut de « projet d’intérêt national majeur » (PINM) à des centres de données de ce genre. L’intérêt pour leurs porteurs : accélérer l’implantation des bâtiments et les procédures – de gestion des documents d’urbanisme, de raccordement au réseau électrique, de reconnaissance de raisons impératives d’intérêt public majeurs.

Créé dans la loi sur l’industrie verte de 2023, le statut de « projet d’intérêt national majeur » (PINM) introduit dans le code de l’urbanisme a en effet été pensé pour faciliter l’implantation de projets industriels dans le pays. En juillet 2024, il a été accordé par décret à plusieurs projets, souvent liés à l’industrie numérique : une usine de fabrication de cellules et modules photovoltaïques de la société Holosolis, une de production de panneaux photovoltaïques de la société Carbon, une usine Eastman de recyclage moléculaire des plastiques, une usine Gravithy de production de minerai de fer réduit et d’hydrogène et un site d’extraction et de transformation de lithium d’Imerys, dans l’Allier.

Moratoire de deux ans pour une convention citoyenne

L’un des problèmes que pointent les associations : le statut PINM permettrait notamment de déroger à l’obligation de protection des espèces protégées, alors que la multiplication de data centers pose de multiples enjeux environnementaux de bétonisation des sols et de concurrence dans l’usage des terres et de l’eau.

À l’heure actuelle, la France compte environ 315 data centers, dont la grande majorité est concentrée en Île-de-France (la région concentre 60 % de la puissance de la capacité nationale, selon Knight Frank), suivie par Marseille et la région PACA, où aboutissent 18 câbles sous-marins.

Détaillant l’empreinte environnementale de ces infrastructures, la Quadrature du Net et ses partenaires, rappellent que les hyperscalers, ces data centers extrêmement grands poussés par les acteurs états-uniens du numérique, recourent massivement à l’eau pour refroidir leurs serveurs. Google a ainsi révélé avoir consommé 28 milliards de litres d’eau en 2023, dont les deux tiers d’eau potable, suscitant de telles tensions que le Chili a freiné l’un de ses projets.

Les associations notent que l’expansion de ces projets en France, y compris lorsqu’elle est réalisée par étapes, comme dans la ville de Wissous, créent déjà des oppositions au niveau local. Enfin, elles interrogent les effets de ces édifices en termes de création d’emploi, un enjeu sur lequel le sociologue Clément Marquet revenait à notre micro.

En écho aux experts de l’ADEME, qui soulignent la nécessité de planifier et réguler le déploiement des centres de données, les associations incitent les députés à rejeter l’article 15 du projet de loi en cours de discussion. Elles demandent aussi un moratoire sur la construction des plus gros data centers, le temps de permettre à « une convention citoyenne de penser les conditions d’une maîtrise démocratique des data centers ».

Alertes sur les sites GenAI : pourquoi notre extension affiche-t-elle des faux positifs ?

8 avril 2025 à 08:50
Ça Bloom ?
Alertes sur les sites GenAI : pourquoi notre extension affiche-t-elle des faux positifs ?

Next utilise un filtre de Bloom pour afficher des alertes sur les médias utilisant de l’IA générative pour tout ou partie de ses articles. Comment fonctionne notre algorithme de détection et pourquoi y a-t-il des faux positifs ? On vous explique.

Notre extension Chrome et Firefox pour alerter les visiteurs des sites d’information utilisant l’IA générative pour tout ou partie de leurs articles utilise une liste de plus de 3 000 noms de domaines identifiés « à la main et de visu » (sans recours à des outils de vérification algorithmique et automatisé) par notre journaliste Jean-Marc Manach. Le code source est disponible sur GitHub.

Cachez cette liste que je ne saurais voir…

Nous ne souhaitons pas diffuser publiquement la liste des domaines (et des entreprises), pour plusieurs raisons que nous avons déjà expliquées dès la première partie de notre enquête :

« Nous ne voulons pas, d’une part, que cette base de données puisse aider ceux qui voudraient améliorer leurs générateurs d’articles automatisés, et qui se targuent de ne pas être reconnus comme GenAI (nous y reviendrons). Nous ne voulons pas non plus faire de « name and shame » et mettre sur le même plan des auto-entrepreneurs SEO ayant créé quelques sites de façon opportuniste et les entreprises (y compris individuelles) en ayant créé plusieurs dizaines ».

Nous avons donc utilisé une méthode d’obfuscation pour masquer la liste. Un développeur de moji – Hasnaine – nous a grandement épaulés pour cette tâche. Il a développé le code de cette partie de l’extension, ainsi qu’un script pour transformer notre liste de manière irréversible. La méthode utilise un filtre de Bloom, mais qu’est-ce que c’est et qu’est-ce que cela implique ?

Comme l’explique Bioinfo-fr, « le filtre de Bloom ne vous permet pas vraiment de “stocker” des données à proprement parler ; le filtre est là pour vous permettre de tester l’appartenance d’un élément à un ensemble de données ». Parfait, c’est exactement ce que l’on cherche.

Contre les faux positifs, la liste blanche

Un filtre de Bloom est une structure probabiliste. Dans la pratique, c’est un tableau de n bits qui est initialement à 0 sur toutes ses entrées. « Nous allons utiliser plusieurs fonctions de hachage indépendantes qui retourneront une suite de bits correspondant à des adresses mémoires : au lieu d’effectivement stocker les données, on ne stockera ainsi que quelques bits d’information », explique Bioinfo-fr.

L’exemple parle du stockage de séquences ADN (logique pour un site dédié à la biologie), mais cela fonctionne à peu près pour n’importe quoi. L’algorithme a deux résultats possibles lors d’un test : l’élément est probablement dans la liste, ou il n’est pas présent (cette fois-ci avec certitude), comme le résume Wikipédia :

« Plus précisément, un test d’appartenance renvoie soit « peut-être dans l’ensemble » ou « assurément pas dans l’ensemble ». Dit autrement, il n’y a jamais de faux négatif mais il peut y avoir des faux positifs. »

Il a donc l’avantage de ne pas produire de faux négatif (un site qui serait dans la liste, mais non identifié comme tel). Toutefois, il a l’inconvénient de générer des faux positifs. Et plus la liste d’éléments de base est grande, plus le risque de faux positifs augmente. Raison pour laquelle certains sites sont parfois identifiés à tort par notre extension.

Un faux positif arrive donc lorsque l‘algorithme identifie à tort un site comme étant « peut-être » dans notre liste, quand bien même il n’y figure pourtant pas. Pour contrer cette problématique inhérente au fonctionnement du filtre de Bloom, nous avons mis en place depuis quasiment le début une liste blanche d’URL à ne pas identifier.

Nous tâchons d’ajouter au plus vite les éléments dans notre liste pour corriger les faux positifs quand ils nous sont signalés. Depuis peu, l’application télécharge sa liste blanche sur les serveurs de Next, ce qui évite d’avoir à la pousser manuellement à chaque nouvelle mise à jour (encore à déployer sur Chrome, ça arrive).

Notre algorithme, côté technique

Pour en revenir à notre filtre de Bloom, nous vous donnons les principaux paramètres de notre formule pour calculer la taille de notre tableau (en bits), à partir du nombre d’éléments et du taux de faux positif spécifié. Attention, plus le taux est faible, plus la taille du tableau est importante, il faut donc choisir avec précaution ce paramètre.

const expectedElements = strings.length;
const falsePositiveRate = 0.00000001; 
const size = Math.ceil(-(expectedElements * Math.log(falsePositiveRate)) / (Math.log(2) ** 2));
const numHashes = Math.max(1, Math.ceil((size / expectedElements) * Math.log(2)));

Une fois la taille de notre tableau obtenu, nous calculons le nombre de hachages pour notre filtre de Bloom.

L’influence de la précision

Voici quelques résultats en fonction de la précision (falsePositiveRate) demandée sur les faux positifs (il s’agit ici de quelques exemples, d’autres combinaisons sont possibles) :

1 % (0.01):

  • Taille : 32 772 bits
  • Nombre de fonctions de hash : 7

0,01 % (0.0001) :

  • Taille : 65 543 bits
  • Nombre de fonctions de hash : 14

0,0001 % (0.000001) :

  • Taille : 98 314 bits
  • Nombre de fonctions de hash : 20

0.000001 % (0.00000001) :

  • Taille : 131 086 bits
  • Nombre de fonctions de hash : 27

Afin de limiter le nombre de faux positifs, nous avons augmenté la précision dans la dernière mise à jour de notre extension.

Meta accusée d’avoir triché sur les performances de ses modèles Llama 4

8 avril 2025 à 07:42
Sous son meilleur jour
Meta accusée d’avoir triché sur les performances de ses modèles Llama 4

L’entreprise a été épinglée hier pour des résultats de Llama 4 peu en phase avec ce qu’elle proclamait avoir obtenu dans plusieurs benchmarks. Une déception générale semble se manifester sur l’utilisation des modèles en conditions réelle, tandis que des soupçons de triche apparaissent. Meta nie avoir voulu tromper la communauté.

Meta a lancé samedi sa nouvelle famille de modèles de fondation Llama 4. Trois variantes ont été présentées, selon les cas d’usage envisagés : Scout, Maverick et surtout Behemot. Ce dernier, avec ses 2 000 milliards de paramètres, 288 milliards de paramètres actifs et 16 experts, est un colosse dont les résultats seraient pratiquement au niveau de Gemini 2.5 Pro, alors que ce dernier « raisonne » et pas Llama 4.

Pourtant, si plusieurs personnes ont commencé à s’interroger dès le dimanche, une polémique est apparue progressivement hier. Au centre de l’attention, le modèle intermédiaire Maverick, dont le score sur LLArena (1 417) ne semble pas se refléter dans les tests réalisés par un nombre croissant de chercheurs et autres experts.

Meta épinglée par LLArena

Dans son communiqué, Meta indiquait discrètement avoir utilisé une version expérimentale du modèle pour réaliser ses tests. La version mise à disposition samedi n’est cependant pas celle utilisée sur LLArena. Au point que l’équipe du site s’est fendu d’un message sur X hier après-midi pour pester contre Meta :

« L’interprétation de notre politique par Meta ne correspond pas à ce que nous attendons des fournisseurs de modèles. Meta aurait dû préciser que « Llama-4-Maverick-03-26-Experimental » était un modèle personnalisé visant à optimiser les préférences humaines. En conséquence, nous mettons à jour nos politiques de classement pour renforcer notre engagement en faveur d’évaluations équitables et reproductibles, afin d’éviter que ce genre de confusion ne se reproduise à l’avenir ».

Hier, une rumeur a également pris de l’ampleur : Meta aurait triché. Relevant qu’une publication un samedi était étrange (nous l’avions effectivement signalé), plusieurs personnes affirment que Meta aurait spécifiquement entrainé ses modèles pour les benchmarks, signale The Verge. Le cas serait semblable à celui des constructeurs de smartphones accusés d’optimisations pour les benchmarks pour mieux mettre en avant les performances de leurs produits. Performances que l’on ne retrouvait pas en utilisation réelle.

Meta nie tout en bloc

Au point qu’Ahmad Al-Dahle, ingénieur en chef sur l’intelligence artificielle chez Meta, a fini par prendre la parole hier soir pour démentir. « Comme nous avons lancé les modèles dès qu’ils ont été prêts, nous nous attendons à ce qu’il faille plusieurs jours pour que toutes les implémentations publiques se mettent en place. Nous continuerons à travailler à la correction des bogues et à l’intégration des partenaires », a-t-il déclaré pour expliquer la variabilité des résultats. Explication qui a valu au responsable quelques moqueries.

Concernant les accusations de tricherie, il réfute en bloc : « Nous avons également entendu dire que nous nous étions entraînés sur des ensembles de tests – ce n’est tout simplement pas vrai et nous ne ferions jamais cela. Nous pensons que les modèles Llama 4 représentent une avancée significative et nous sommes impatients de travailler avec la communauté pour libérer leur potentiel ».

Les commentaires en réponse font souvent état de performances médiocres, tout particulièrement dans Meta AI, censé utiliser Llama 4 dans WhatsApp, Threads et Facebook. Quelques jours avant la publication des nouveaux modèles, The Information indiquait que leur genèse avait été particulièrement complexe. Le lancement aurait été repoussé à plusieurs reprises à cause de performances inférieures aux attentes de l’entreprise.

Free lance sa Freebox Pop S « 100 % Internet » : 5 Gb/s et Wi-Fi 7 pour 24,99 € par mois

8 avril 2025 à 07:35
Elle a popé un mardi, quelle surprise :D
Free lance sa Freebox Pop S « 100 % Internet » : 5 Gb/s et Wi-Fi 7 pour 24,99 € par mois

Une nouvelle Freebox est dès à présent disponible : la Freebox Pop S, en réponse à la Pure Fibre de Bouygues Telecom. Pour 24,99 euros par mois, vous avez un accès à Internet jusqu’à 5 Gb/s partagés, du Wi-Fi et… aucun service de télévision.

Les amateurs de la marque l’auront certainement compris à la lecture du titre de cette actualité : la Freebox Pop S est à la Freebox Pop ce que la Delta S était à la Delta : « une offre 100 % Internet sans TV ». La Freebox Pop S ne propose donc qu’un accès à Internet (en fibre optique FTTH ou en xDSL), sans service supplémentaire. Il s’agit évidemment de venir jouer sur les platebandes de la box Pure Fibre de Bouygues Telecom.

Jusqu’à 5 Gb/s partagés et 900 Mb/s en upload

La Freebox Pop S reprend le boîtier de la Freebox Pop et propose donc « des débits Fibre jusqu’à 5 Gb/s partagés en téléchargement et jusqu’à 900 Mb/s en envoi ». Le mot important est « partagés », puisque la Freebox Pop ne dispose pas de port à 5 ou 10 Gb/s (ni de cage SFP+).

Pour atteindre les 5 Gb/s, il faut combiner plusieurs solutions : 2,5 Gb/s sur un port Ethernet, 1 Gb/s sur deux autres ports Ethernet et enfin 0,5 Gb/s en Wi-Fi, soit 5 Gb/s au total. Sur une seule machine, vous ne pouvez pas dépasser les 2,5 Gb/s par contre.

Avec sa Pure Fibre, Bouygues Telecom propose pour rappel un port 10 GbE (Ethernet, via un connecteur RJ45). Nous avions déjà détaillé les différents ports multi-GIG des principales box des FAI dans un précédent dossier.

Wi-Fi 7 jusqu’à 2,2 Gb/s

Comme la Freebox Pop depuis mars 2024, la version S dispose du Wi-Fi 7 avec « jusqu’à 2,2 Gb/s, soit des débits jusqu’à 2 fois plus rapides que le Wi-Fi 6). Sur demande, un répéteur Wi-Fi 7 est proposé par le fournisseur d’accès. Bouygues Telecom a pour rappel attaqué Free devant le tribunal de commerce de Paris sur son Wi-Fi 7, qui n’est pas certifié par la Wi-Fi Alliance.

Pas de boitier TV, ni d’appels vers les mobiles en France

La Freebox Pop ne dispose pas de Player (le boitier multimédia) et ne permet pas d’accéder à des chaines de télévision. Oqee et Free Foot ne sont pas non plus inclus.

Une autre différence existe entre les deux Freebox Pop : les appels ne sont illimités que vers les fixes en France et les DOM, pas vers les mobiles en France et DOM (c‘est le cas sur Freebox Pop).

24,99 euros par mois, sans engagement, avec Free Family

« La nouvelle offre Freebox Pop S est une exclusivité web au prix de 24,99 euros par mois seulement. Comme toutes les offres Freebox, elle est sans engagement », ajoute enfin l’opérateur. L’option Free Family est disponible, permettant d’avoir jusqu’à quatre lignes mobiles à 9,99 euros par mois pendant 1 an, puis à 15,99 euros par mois (sans engagement), au lieu de 19,99 euros par mois.

La Freebox Pop S est donc à 15 euros de moins que la Freebox Pop classique. Cette dernière bénéficie d’une remise de 10 euros par mois la première année, ramenant la différence à 5 euros pendant 12 mois. Nous mettrons à jour notre tableau comparatif dans la journée. Dans les deux cas, les frais de résiliation sont de 59 euros et ceux de mise en service de 49 euros.

« Les abonnés existants éligibles seront informés par email ou directement dans leur Espace Abonné de la possibilité de changer pour la Freebox Pop S », indique le fournisseur d’accès, sans plus de détails.

Par rapport à la Pure Fibre, la Freebox Pop S est donc un euro plus cher par mois, avec un débit inférieur. Elle propose toutefois des appels vers les fixes et du Wi-Fi 7, en plus de l’écosystème Free (l’application Freebox Files par exemple).

Freebox Pop, Révolution et Delta passent à 900 Mb/s en upload

Enfin, « Free booste la connectivité Fibre de ses Freebox : les débits maximum théoriques montants de la Freebox Pop, de la Freebox Révolution et de la Freebox Delta passent à 900 Mbit/s. Ces évolutions se font automatiquement et sans surcoût pour tous les abonnés existants et les nouveaux abonnés ».

C’est la confirmation d’une hausse que certains avaient déjà remarqué depuis mi-mars.

☕️ Hausse de 20 % des demandes d’autorisation pour des traitements de données de santé

8 avril 2025 à 07:17

La CNIL explique qu’en 2024 il y a eu 619 demandes d’autorisation pour des traitements de données de santé, ce qui représente une hausse de 20 % par rapport à 2023.

L’autorité chargée de la protection des données en France ajoute que les deux tiers (397) de ces demandes ont reçu une autorisation. Les trois quarts des demandes concernaient des projets de recherche.

À côté d'une patiente âgée, un médecin observe une radio dentaire.

174 dossiers sont des demandes classées sans suite (en baisse de 7 %), la plupart du temps car ce sont des « demandes relatives à des traitements non soumis à formalité préalable, des dossiers incomplets (par exemple ceux relatifs à des projets de recherche pour lesquels l’avis du comité compétent n’a pas été transmis) ou qui sont conformes à un référentiel de la CNIL et ne nécessitent donc pas d’autorisation spécifique ».

La CNIL explique cette légère baisse par une « amélioration de la qualité des dossiers reçus », notamment grâce à « l’accompagnement accru » qu’elle a mis en place.

Et sur ces 619, seulement 3 ont fait l’objet d’un refus de la part de l’autorité. Ceux-ci sont émis « principalement sur les mesures techniques et organisationnelles visant à assurer la sécurité des données comme la pseudonymisation des données et le respect du principe de minimisation ».

Avec 192 Gb/s et 480 W, le GPMI veut concurrencer le HDMI ou le DisplayPort

8 avril 2025 à 06:21
Du tout-en-un, manque plus que la version Wi-Fi !
Avec 192 Gb/s et 480 W, le GPMI veut concurrencer le HDMI ou le DisplayPort

Un consortium d’une cinquantaine d’entreprises chinoises planche sur la mise au point d’un nouveau standard d’interface numérique. Baptisé GPMI, il offrirait jusqu’à 192 Gb/s de bande passante et autoriserait une alimentation électrique pouvant atteindre 480 W, soit des performances deux fois supérieures aux meilleurs connecteurs actuels. Un premier processeur est déjà compatible chez HiSilicon.

GPMI, pour General Purpose Media Interface : voilà peut-être le nouvel acronyme qui figurera à l’arrière des écrans de TV ou des moniteurs PC d’ici quelques années. Il désigne un nouveau standard dédié à la transmission de données et d’images, qui viendrait donc directement concurrencer le HDMI et le DisplayPort.

Des performances doublées par rapport aux standards actuels

Le GPMI avance avec deux arguments clés. D’abord, une bande passante capable d’atteindre 192 Gb/s, à comparer aux 80 Gb/s du DisplayPort ou aux 96 Gb/s de la récemment officialisée norme HDMI 2.2. Il intègre ensuite une possibilité d’alimentation électrique, avec une puissance maximale (théorique à ce stade) de 480 W. Là encore, le GPMI doublerait la donne, non pas par rapport au HDMI (qui n’a pas vocation à alimenter ou recharger), mais par rapport à Power Delivery (USB Type-C), qui permet de délivrer jusqu’à 240 W.

Deux connecteurs, Type-B et Type-C. La ligne du bas souligne en bleu la possibilité d’une alimentation électrique

Pour atteindre ce plein potentiel, il faudrait recourir à un connecteur dédié, le GPMI type-B, qui se présente sur un format semblable à celui du HDMI ou du DisplayPort. Le consortium prévoit toutefois une deuxième implémentation via un connecteur USB type-C. Dans ce contexte, les performances seraient divisées par deux, soit tout de même 96 Gb/s et 240 W d’alimentation, comme en USB avec Power Delivery 3.1.

Le standard prévoit par ailleurs un bus secondaire, qui complète le flux principal de transmission pour toutes les opérations de contrôle, ainsi qu’un port de type CEC, pour le contrôle des appareils connectés.

Le connecteur intègre plusieurs ports spécialisés

Un projet encore discret mais déjà bien avancé

Le GPMI et son double connecteur ont récemment fait une apparition sur un salon, repérée par IT Home. S’il était resté relativement discret jusqu’ici, le standard fait l’objet de travaux préparatoires depuis 2019. Et il peut compter sur des soutiens de poids. La Shenzhen 8K UHD Video Industry Cooperation Alliance (SUCA), consortium qui porte le GPMI, réunit en effet un aréopage varié d’industriels avec des grands noms des télécoms (China Mobile, Tencent), des fabricants d’électronique grand public (Haier, Hisense, TCL, Huawei), des acteurs de la télédiffusion et des équipementiers spécialisés.

Dans le lot, on trouve HiSilicon, filiale de Huawei dédiée aux semi-conducteurs, qui développe ses propres processeurs sur base ARM, et dispose déjà, à son catalogue, d’une puce tout-en-un destinée aux marchés des téléviseurs connectés affichant sa compatibilité avec le GPMI, la V660. D’après la SUCA, deux autres puces dotées de la nouvelle interface sont attendues en 2025.

L’alliance SUCA s’est par ailleurs félicitée en novembre dernier d’avoir obtenu le SVID (Standard or Vendor ID) par lequel l’USB Implementers Forum valide la compatibilité de la connectique avec ses propres normes.

Un connecteur dédié au marché chinois ?

Une connectique bidirectionnelle, à très grande bande passante, avec une alimentation électrique suffisante pour alimenter un ordinateur, une console de jeux ou une set-top box, le tout sur un seul et unique câble : le GPMI a sur le papier de quoi devenir le connecteur idéal… s’il s’impose sur le marché. L’USB Type-C le permet aussi dans un moindre mesure avec l’Alternate Mode du DisplayPort annoncé en 2020 (sur de l’USB4).

Or à ce niveau, la SUCA et les industriels concernés ne font pour l’instant pas beaucoup d’efforts pour que le GPMI rayonne hors de leur marché domestique. Le format semble n’avoir été présenté que sur des événements chinois. Les rares documentations accessibles en ligne (à l’image de ce livre blanc chez HiSilicon, accessible uniquement après avoir rempli le formulaire de contact) mettent par ailleurs en avant la prise en charge d’une norme de protection baptisée ADCP, présentée comme une alternative au HDCP, et fonctionnant à l’aide des algorithmes de chiffrement SM3 et SM4, couramment utilisés en Chine.

Face au HDMI (sous licence) et surtout au DisplayPort (sans redevance), il faudra donc attendre de voir quelle est la logique de diffusion adoptée par la SUCA, et surtout dans quelle mesure elle arrive à fédérer un écosystème complet de produits estampillés GPMI, des téléviseurs aux ordinateurs ou aux cartes graphiques. Tout comme il conviendra d’étudier les performances réelles de la transmission et ses exigences en matière de câbles…

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