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Bluesky veut s’imposer comme leader des réseaux sociaux

20 mai 2025 à 12:06
Vers l'infini et au-delà
Bluesky veut s’imposer comme leader des réseaux sociaux

Revendiquant maintenant près de 35 millions d’utilisateurs, Bluesky est encore un challenger dans le secteur des réseaux sociaux. Mais sa CEO Jay Graber espère que les évolutions de son application et l’écosystème du protocole AT sur lequel elle repose changent la donne.

En novembre dernier, Bluesky revendiquait 16 millions d’utilisateurs. Mais le réseau social voyait déjà son nombre d’utilisateurs grimper en flèche avec un million de nouveaux utilisateurs en une seule journée. Le réseau social est passé maintenant à 34,6 millions de personnes qui l’utilisent, selon sa CEO Jay Graber dans une interview menée par Wired.

Pour 2025, la trentenaire, qui a pris les rênes du réseau social il y a maintenant quatre ans, met l’accent sur la mise en place de deux aspects : la vérification et les communautés. Alors que ces deux faces des réseaux sociaux étaient en passe de devenir des évidences, elles ont été remises en cause. Par exemple, X (anciennement Twitter) a abandonné l’idée de signaler les comptes vérifiés. Récemment, Bluesky a, au contraire, inauguré son badge bleu et crée un statut de vérificateur.

Un accent sur les communautés

Côté communautés, Jay Graber affirme que « beaucoup de gens ne réalisent pas que Bluesky est un peu comme Reddit et Twitter à la fois, parce qu’on peut créer des flux qui sont principalement des communautés ». Et de prendre l’exemple du flux « science » de son application. Celui-ci est « est dirigé par des scientifiques, est modéré par des scientifiques et a ses propres règles ». Mais pour l’instant, les outils pour gérer tout ça sont des services tiers comme SkyFeed ou Graze. Bluesky prévoit de proposer des outils internes pour simplifier la création et la gestion des flux spécialisés avant la fin de l’année.

Et l’ancienne ingénieure logiciels compte aussi sur l’univers du protocole AT sur lequel s’appuie Bluesky pour fonder le futur standard des réseaux sociaux. Jay Graber présente le protocole comme l’ouverture de deux possibilités.

Le protocole AT pour construire un écosystème

D’une part, celle de créer des applications de réseaux sociaux différentes mais interopérables. Comme le Fediverse fédère des logiciels comme Mastodon, PixelFed ou PeerTube, le protocole AT doit permettre de proposer des applications de réseau social basées sur des médias différents (écrits, images, vidéos…). Jay Graber présente par exemple Skylight comme une alternative plus directe à TikTok que Bluesky : « elle vous permet de publier des vidéos de courte durée et vous pouvez les éditer dans l’application. Bluesky propose des vidéos, mais il s’agit d’un service plus secondaire ». Skylight est pourtant une application développée en totale indépendance de son entreprise.

« L’avantage d’un protocole ouvert est que vous pouvez passer de Bluesky à Skylight et conserver vos followers. Ils vous accompagnent donc d’une application à l’autre », ajoute-t-elle. Jay Graber mentionne aussi Flashes comme une alternative à Instagram, mais celle-ci n’existe encore que sur iOS.

Et pour la liberté d’expression

D’autre part, la CEO présente ce protocole comme un outil pour régler la question de la liberté d’expression et la modération. À la question « accueilleriez-vous Donald Trump », Jay Graber répond « Oui, Bluesky s’adresse à tout le monde, et nous pensons qu’avec le temps, la conversation publique au sens large doit s’appuyer sur un protocole ouvert ». Elle ajoute : « très tôt, nous avons intégré la liberté d’expression dans le protocole. N’importe qui peut faire l’équivalent d’un nouveau blog », affirme-t-elle, « ensuite, les sites comme Bluesky décident de la manière dont ils vont décider qu’elle sera sa portée [reach, en anglais] ».

Elle ajoute que « si vous voulez changer les règles, vous pouvez construire votre propre outil ou trouver un autre espace qui vous convient. Dans le cadre de Bluesky, c’est nous qui fixons les règles ». Comme nous l’expliquions en novembre dernier, ce protocole a été pensé pour être décentralisé mais, dans la pratique, Bluesky ne l’est pas. Si la responsable de Bluesky compare ça à l’ouverture du web, ici, la mise en œuvre est complexe et très onéreuse.

Dans l’interview menée par Wired, Jay Graber semble vouloir s’éloigner du monde des cryptomonnaies. Si elle assume encore le terme de web3, elle ne l’utilise plus que pour qualifier une évolution du web social surnommé web 2.0 à une époque maintenant lointaine : « Nous faisons évoluer les médias sociaux qui étaient basés sur des entreprises centralisées vers quelque chose d’ouvert et de distribué. C’était un objectif sous-jacent au mouvement Web3 – nous ne nous sommes pas appuyés sur la base technique d’une blockchain. Il est possible d’atteindre un grand nombre de ces objectifs en utilisant les principes du web ouvert et des technologies plus proches du web 1.0 ».

Les publicités arrivent sur Bluesky

Concernant le business model de son entreprise, Jay Graber compte toujours sur l’ouverture d’un système d’abonnement déjà annoncé en octobre dernier. « Les abonnements arrivent bientôt », assure-t-elle. Elle ajoute que « d’autres applications de l’écosystème expérimentent les posts sponsorisés et d’autres choses de ce genre » et précise que les publicités arriveront sur Bluesky. Mais l’entreprise travaille pour mettre en place un système différents de ce qui a déjà été fait sur les réseaux sociaux jusqu’à présent.

☕️ Le département des Hauts-de-Seine victime d’une cyberattaque « de grande ampleur »

20 mai 2025 à 10:57

C’est via un message sur plusieurs réseaux sociaux (sur X et Facebook par exemple) que le compte officiel du département annonce avoir « été victime d’une cyber attaque de grande ampleur ». La conséquence est importante : « l’ensemble des systèmes d’information et des moyens de communication habituels ont été désactivés pour une période indéterminée ».

L’ampleur des dégâts n’est pas connue, nous pouvons simplement dire que le site officiel du département est pour le moment en ligne. Le site de l’environnement numérique des collèges des Hauts-de-Seine répond, mais pas le portail des subventions e-partenaires.

Sur LinkedIn, Muriel Hoyaux Mallat (directeur du pôle communication au département) affirme que « toutes les mesures sont mises en œuvre pour évaluer l’impact, protéger les données des agents et des usagers et rétablir les accès au réseau et aux applications ». Bien évidemment, toutes les équipes et prestataires « sont pleinement mobilisés en ce sens ».

Sophie Guilbaud (directrice adjointe des solidarités territoriales) ajoute que ses services restent « joignables sur [leurs] téléphones professionnels ». Elle ajoute que « les services des solidarités territoriales maintiennent l’accueil du public ». Ce qui est confirmé par la directrice des solidarités, Anne Rouville-Drouche, qui précise que les solidarités territoriales comprennent « les PMI et centres de santé sexuelle ».

Guillaume Ors (directeur de l’Innovation Numérique et des Systèmes d’Information au Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis) en profite pour tirer la sonnette d’alarme : « On a longtemps cru que ces scénarios restaient l’apanage des hôpitaux, des labos ou d’OVH. Mais non : les collectivités locales sont en première ligne. Et parfois sans bouclier ».

Build 2025 : Windows et son Store reçoivent enfin un peu d’attention

20 mai 2025 à 08:45
Même quand on n'a pas de NPU
Build 2025 : Windows et son Store reçoivent enfin un peu d’attention

Grand-messe annuelle de Microsoft pour les développeurs, la conférence Build était cette année encore riche en annonces. Si Windows était un peu oublié lors des éditions précédentes, bon nombre de nouveautés ont été présentées. Le Microsoft Store reçoit de son côté d’importantes améliorations, que l’on aurait aimé voir bien plus tôt.

Windows 11 : actions IA et paramètres avancés

On entre tout de suite dans le vif du sujet avec Windows 11. Pour les testeurs, les branches Dev et Beta ont reçu hier soir de nouvelles préversions, avec à peu près les mêmes nouveautés. D’abord, une série d’actions de type IA directement accessibles par le clic droit dans l’Explorateur, notamment de la retouche pour les images et la création de résumés ou de FAQ depuis des fichiers texte. Pour ces derniers, il faut disposer d’un abonnement Microsoft 365 accompagné d’une formule Copilot.

Ces préversions introduisent également une nouvelle section Paramètres avancés. Ils viennent en fait remplacer la section « Espace développeurs » et récupèrent au passage quelques fonctions de l’ancienne application Dev Home. On y trouve des réglages sur la fin de tâche depuis la barre, la suppression de la limite de taille sur les chemins d’accès, le choix du terminal par défaut, l’activation/désactivation des scripts PowerShell et ainsi de suite.

Widgets révisés et gestion de l’énergie

Parmi les autres changements, on trouve aussi une révision assez complète des widgets, avec une nouvelle apparence et des capacités supplémentaires, dont un fil d’actualité personnalisé par Copilot. En outre, le panneau de partage inclut le choix du niveau de compressions pour l’envoi des images.

Plus important, l’introduction d’un « User Interaction-Aware CPU Power Management », qui doit gérer de manière beaucoup plus granulaire le niveau de consommation de l’ordinateur en fonction de l’activité. Dans les grandes lignes, le système serait beaucoup plus proactif dans l’application des règles d’économie d’énergie et dans le déblocage de toute la puissance disponible (selon le contexte et les réglages) dès que l’utilisateur interagit à nouveau.

Ces apports étant notamment présents dans la branche Beta de Windows 11, ils seront probablement présents dans la future mise à jour 25H2. Comme d’habitude, elle devrait arriver durant l’automne, en espérant qu’elle sera moins problématique que la 24H2.

D’importantes améliorations pour le Microsoft Store

Sur les deux dernières années écoulées, le Store de Windows 10 et 11 a reçu de nombreuses améliorations, dont une hausse importante de ses performances et des informations que l’on aurait souhaité voir beaucoup plus tôt, comme les notes de version présentes directement dans le panneau des mises à jour. Sur ce point, trop peu d’éditeurs tiers jouent encore le jeu.

Microsoft poursuit dans cette voie et annonce plusieurs nouveautés qui auraient dû être là depuis longtemps. D’abord, le Store va afficher – enfin ! – la date de dernière mise à jour installée. Ensuite, pour les développeurs, les Health Reports vont être plus détaillés.

De nouveaux indicateurs seront fournis, comme le taux de plantage, de blocage ou encore le nombre de configurations sur lesquelles ces problèmes se produisent. Le Partner Center préviendra en outre par notification de pics inhabituels dans le nombre d’erreurs et facilitera la comparaison des données entre les versions, architectures et appareils.

Autre gros changement, la possibilité pour les applications Win32 d’être mises à jour directement via la boutique. Jusqu’à présent, il fallait que ces applications aient leur propre mécanisme, brisant au passage la promesse du Store de s’occuper de tout et permettant à des outils comme UniGetUI de prospérer.

Cependant, ces mises à jour ne sont pas automatiques. Elles apparaissent simplement dans la section Téléchargements et on peut cliquer sur Télécharger pour récupérer les dernières versions. Pas sûr en l’état que ce fonctionnement soit plus utile que la situation existante, la plupart des applications prévenant quand une nouvelle version est disponible.

Campagnes promotionnelles et comptes gratuits

On trouve encore deux apports pour les développeurs. D’abord, l’arrivée de deux programmes. Le premier permettra de lancer des campagnes promotionnelles pour les applications présentes sur le Store, ou dans d’autres produits via la Microsoft Advertising Platform. Le second, Microsoft Store FastTrack, permettra aux entreprises « qualifiées » un mécanisme accéléré de soumission des applications Win32 sur la boutique.

Enfin, les développeurs individuels n’auront plus rien à payer à partir du mois prochain pour enregistrer un compte chez Microsoft, pour permettre notamment la publication d’applications sur le Store. L’économie ne sera pas titanesque, car le tarif était jusqu’à présent de 19 dollars, mais le passage à la gratuité vient souligner les efforts d’attractivité. Pour comparaison, Apple réclame toujours 99 dollars par an, tandis que Google réclame un paiement unique de 25 dollars.

Notez que pour les entreprises, la création d’un compte développeur coûte toujours 99 dollars chez Microsoft, via un paiement unique.

Microsoft ne s’est d’ailleurs pas privée de lancer une pique à peine voilée à ses concurrents au passage, particulièrement Apple. La firme de Redmond a ainsi rappelé que la commission est de 12 % sur les jeux et 15 % sur les applications quand la plateforme commerciale du Store est utilisée. Pour les éditeurs ayant leur propre plateforme (ou passant par une plateforme tierce), il n’y a plus de commissions.

Nous reviendrons dans la journée sur les autres annonces faites dans le cadre de la Build 2025, notamment sur un élargissement de l’open à plusieurs outils de développement et sur l’intelligence artificielle.

Intel au Computex : GPU Arc Pro B50 et B60, CPU Panther Lake, Gaudi 3 passe au PCIe

20 mai 2025 à 07:50
On a connu des Computex Intel plus animés…
Intel au Computex : GPU Arc Pro B50 et B60, CPU Panther Lake, Gaudi 3 passe au PCIe

Au Computex, Intel assure un service minimum avec assez peu d’annonces. Nous avons droit à deux nouvelles cartes graphiques Battlemage pour les professionnels, une version PCIe de l’accélérateur Gaudi 3 et des démonstrations de la prochaine génération de CPU mobile Panther Lake.

En décembre dernier, Intel présentait les deux premières cartes graphiques de sa série B (Battlemage) : les Arc B570 et Arc B580, avec des cœurs GPU Xe2 (deuxième génération). Elles prennent logiquement la suite de la série A (Alchemist). Au Computex 2025, c’est au tour des Arc Pro B50 et Arc Pro B60, elles aussi basées sur l’architecture Xe2.

Arc Pro B50 et B60 avec 16 à 24 Go de mémoire

Contrairement aux Arc B5x0, cette gamme vise les professionnels, d’où la mention Pro dans la référence, et dispose de bien plus de mémoire.

L’Arc Pro B50 dispose de 16 cœurs GPU et 16 Go de mémoire (interface 128 bits et 14 Gb/s pour 224 Go/s de bande passante), tandis que la seconde grimpe à 20 cœurs et 24 Go de mémoire (interface 192 bits et 19 Gb/s pour 456 Go/s de bande passante). L’Arc Pro B50 est, pour le moment, la seule carte Battlemage avec une vitesse de la mémoire à 14 Gb/s, contre 19 Gb/s pour les trois autres.

Intel annonce respectivement jusqu’à 197 et 170 TOPS pour ses deux cartes, ce qui les place en dessous des Arc B580 et B570 qui sont à 233 et 203 TOPS. Les deux nouvelles passent par contre au PCIe 5.0 x8 (au lieu du PCIe 4.0 x8). Les puces sont gravées en 5 nm par TSMC. Un comparatif des caractéristiques des quatre cartes Battlemage (deux Pro, deux grand public) est disponible par ici.

Sur la partie logicielle, Intel annonce que « sous Linux, les GPU prennent en charge une pile logicielle conteneurisée pour simplifier les déploiements d’IA, et seront progressivement mis à jour avec des fonctionnalités et des optimisations ».

Le fabricant précise qu’il est possible d’assembler « jusqu’à huit GPU Intel Arc Pro B60 de 24 Go pour permettre des modèles d’IA de taille moyenne (jusqu’à 150 milliards de paramètres) et précis avec jusqu’à 192 Go de mémoire vive vidéo ». Les 192 Go vient simplement de l’addition de la mémoire des huit GPU (8x 24 Go = 192 Go).

Les premiers exemplaires des cartes graphiques seront distribués aux partenaires d’Intel durant le mois de juin pour l’Arc Pro B60 et juillet pour l’Arc Pro B50.

Gaudi 3 passe au PCIe, l’AI Assistant Builder sur GitHub

Intel en profite aussi pour parler intelligence artificielle et revenir sur son accélérateur maison : Gaudi 3. Il avait été annoncé en avril 2024, puis présenté et comparé à la concurrence en juin dernier, lors du Computex 2024.

Pas de révolution cette année. Le fabricant indique seulement que ses accélérateurs Gaudi 3 « sont désormais disponibles en format PCIe et [sous forme de] systèmes à l’échelle du rack offrant des solutions évolutives et ouvertes pour l’inférence AI en entreprise et dans le cloud ». Les cartes PCIe Intel Gaudi 3 seront disponibles durant la seconde moitié de l’année.

Enfin, Intel revient sur son AI Assistant Builder, présenté au CES en début d’année : « un dispositif logiciel léger et ouvert pour construire et faire fonctionner localement des agents d’IA personnalisés sur des PC d’IA basés sur Intel ». Il est désormais disponible en version bêta publique sur GitHub.

Panther Lake se dévoile : un mélange de Lunar Lake et Arrow Lake-H ?

Le Computex est aussi l’occasion pour Intel, et ses partenaires, d’exposer des machines avec des puces Panther Lake, la prochaine génération de CPU mobile qui devrait donc succéder à Lunar Lake. Nos confrères de Hardware & Co ont publié quelques photos, de même que Wccftech.

La production de Panther Lake est attendue pour la seconde moitié de l’année, avec les premières machines probablement début 2026. La puce sera gravée avec un procédé maison 18A. Le modèle exposé disposait de 16 cœurs et d’autant de threads.

Panther Lake
Crédits : Wccftech

La composition interne des cœurs n’est pas précisée, mais selon Tom’s Hardware.com, « Intel affirme que les puces Panther Lake combinent l’efficacité énergétique de Lunar Lake avec les performances d’Arrow Lake-H », que l’on retrouve dans les Core Ultra 200H et 200HX.

Voici pour rappel une présentation des familles de CPU Intel (Panther Lake devrait donc être quelque chose du genre Core Ultra 300) :

  • Core Ultra 200V (mobile) : Lunar Lake
  • Core Ultra 200S (desktop) : Arrow Lake-S
  • Core Ultra 200H et 200HX (mobile) : Arrow Lake-H
  • Core Ultra 200U (mobile) : Arrow Lake U
  • Core 200S (desktop) : Bartlett Lake-S
  • Core 200H (mobile) : Raptor Lake H Refresh
  • Core 100U (mobile)  : Raptor Lake U Refresh
  • Core 3 et Intel Processor (mobile) : Twin Lake

Point de Contact a enregistré en 2024 +133 % de contenus pédocriminels dont 46 % non-réels

20 mai 2025 à 07:15
et un doublement des contenus terroristes
Point de Contact a enregistré en 2024 +133 % de contenus pédocriminels dont 46 % non-réels

En 2024, Point de Contact relève une surreprésentation des éléments à caractère intimes ou sexuels parmi les contenus illégaux qu’elle a eu à transmettre aux autorités où dont elle a demandé la suppression aux hébergeurs. Elle relève par ailleurs un doublement des contenus terroristes.

En mauvaise posture financière au début de l’année 2024, Point de Contact s’est restructurée. Spécialisée depuis 26 ans dans la fourniture d’outils de signalement des contenus illicites en ligne, l’association est présidée depuis mai 2024 par Mark Pohlmann, PDG d’Aeteos, une entreprise spécialisée dans l’informatique cognitive.

Nommée signaleur de confiance par l’Arcom en mars 2025, l’association revient dans son rapport annuel sur ses activités de 2024 et sur les tendances qu’elle observe dans la masse des contenus problématiques qui lui sont remontés.

En 2024, Point de Contact a traité 42 713 signalements, un nombre en hausse de 64 % par rapport à l’année précédente. Dans le lot de ces alertes générées par des internautes, particuliers ou professionnels, des partenaires du réseau INHOPE de notification des contenus pédocriminels, ou directement générés par ses membres, 57 % (24 454) constituaient des contenus illégaux. La majorité de ces éléments ont fait l’objet d’une alerte aux autorités, et 3 365 d’une notification à des hébergeurs de contenus.

Les filles et les femmes surreprésentées dans les images à caractère intime ou sexuel

Au sein de ces signalements – dont un seul pouvait contenir plusieurs images ou contenus –, Point de Contact a identifié plus de 28 000 images et vidéos à caractère pédocriminel. 90 % de ces images mettaient en scène des filles, 10 % des garçons. Par ailleurs, 46 % étaient constituées de contenus « non-réels », c’est-à-dire de dessins ou d’images générées par IA.

Parmi les contenus traités, l’association souligne par ailleurs que 8 contenus illégaux sur 10 impliquaient en 2024 la publication de contenus intimes ou sexuels sans le consentement des personnes représentées. Dans l’immense majorité des cas, ces dernières étaient des femmes.

Point de contact salue par ailleurs la fermeture du site coco.gg, opérée en juin 2024 à la suite d’une enquête européenne (des autorités de France, de Bulgarie, d’Allemagne, de Lituanie, des Pays-Bas et de Hongrie étaient impliquées). « En 3 ans, rappelle le document, plus de 23 000 procédures judiciaires ont été ouvertes contre le site, aboutissant finalement à sa fermeture ». Le site avait notamment été utilisé par Dominique Pélicot, condamné à 20 ans de réclusion criminelle en décembre 2024, pour recruter les agresseurs de son épouse.

Point de Contact souligne un renversement de la tendance dans les cas de sextorsion, qui représentent 12 % des contenus à caractère intimes ou sexuels qu’elle a eu à traiter : les hommes sont surreprésentés parmi les victimes de ce type de publications. « On a l’impression que diffuser l’image des femmes, c’est déjà une victoire parce que ça les humilie, soulignait l’avocate et cofondatrice de l’association #StopFisha Rachel-Flore Pardo en 2022. Alors que pour les hommes, c’est souvent pour obtenir des fonds », des faveurs, voire un retrait politique, comme l’ont suggéré les affaires Griveaux ou Artigues.

Le racisme, en tête des discours haineux

Outre ce type de problématique, Point de Contact constate que 1 signalement sur 10 relevait de propos haineux illégaux. La loi française encadrant strictement ce type de propos – c’est-à-dire que ceux ne remplissant pas les critères d’incitation à la haine, à la violence ou à la discrimination relèvent de la liberté d’expression –, ils représentent moins de 10 % des discours signalés comme potentiellement haineux (126 cas sur les 1 648 signalements reçus en la matière).

En 2024, Point de Contact constate que l’origine est le principal motif de discrimination, suivi par la religion et l’orientation sexuelle. Elle relève que la part de contenus haineux en fonction de l’identité de genre ont le plus augmenté (8 % de ces contenus contre 1% en 2023 et 3% en 2022).

Doublement des contenus terroristes

Avec 163 contenus identifiés, l’association constate par ailleurs un doublement de la proportion de discours terroristes qu’elle a eu à traiter en 2024 par rapport à 2023. Intervenant dans le rapport de l’association, le spécialiste du terrorisme Alexandre Rodde souligne le « rajeunissement des mis en cause pour des faits de terrorisme », qui « communiquent plus que leurs ainés sur les réseaux sociaux » pour y déclarer « leur engagement idéologique violent ». Si la tendance, constatée par d’autres organismes, est inquiétante, elle permet aussi « une détection et des poursuites judiciaires plus fréquentes », signale l’expert.

Parmi les idéologies violentes, Alexandre Rodde souligne une répartition d’ « environ 60 % » des contenus « liés à l’ultra-droite, 30 % à des contenus jihadistes et 10 % liés à l’ultra-gauche ». Ces proportions ne sont pas transposables hors ligne, indique-t-il, où le terrorisme jihadiste reste « la première menace sur le territoire national » et « l’activité opérationnelle » des militants d’ultra-droite « reste réduite ». L’ultra-gauche est décrite comme « discrète », recourant à « des messageries cryptées » et interagissant « plus souvent hors des réseaux sociaux « classiques » ». Pour comparaison, entre 2017 et 2023, 41 attentats islamistes, neuf d’ultradroite et un d’ultragauche avaient été déjoués par les autorités, selon France Info.

Alexandre Rodde souligne par ailleurs de nouvelles tendances dans l’extrémisme violent : la mouvance incel, dont « une minorité d’individus ont planifié ou tenté de commettre des attaques en France au cours des derniers mois, notamment à Eysines (Gironde) en mai 2024 », et les groupes gores, « qui
mélangent pédopornographie, satanisme, ésotérisme et néo-nazisme »
. Certains de leurs membres ont « plusieurs attaques à l’arme blanche en Europe en 2024, notamment en Suède. Les arrestations ont également été nombreuses aux États-Unis, au Brésil et au Royaume-Uni. »

☕️ Ubuntu 25.10 a une feuille de route chargée

20 mai 2025 à 06:45

Vendredi dernier, Canonical a publié sa feuille de route pour Ubuntu 25.10, alias Questing Quokka. Phoronix a rappelé à cette occasion que cette version est une « LTS-1 », c’est-à-dire la dernière avant une nouvelle LTS (Long Term Support). Ces versions sont souvent riches en nouveautés, Canonical se dépêchant d’en ajouter autant que possible, afin de s’assurer qu’elles seront au niveau de la LTS suivante.

La feuille de route reflète cette ambition. On trouvera ainsi le nouveau GNOME 49 et ses applications de base, dont la visionneuse Loupe, l’émulateur de terminal Ptyxis, et peut-être Showtime en remplaçant de Totem, comme nous l’indiquions la semaine dernière. Pour l’instant, c’est la version 6.17 du noyau Linux qui est prévue.

Mais ce n’est que le sommet de l’iceberg. Ubuntu 25.10 doit également embarquer le support de Variable Refresh Rate (VRR), lisser le support des GPU NVIDIA dans Wayland, proposer pour la première fois une session desktop compatible avec l’architecture RISC-V, prendre en charge la puce TPM pour la fonction Full Disk Encryption, ou revoir le nombre de demandes d’autorisation dans l’interface.

Canonical prévoit en outre certaines tâches en parallèles, comme améliorer la documentation du système, une meilleure intégration de Microsoft Entra ID, ainsi qu’une préparation à l’European Accessibility Act.

Les principales dates du développement d’Ubuntu 25.10 sont connues : Feature Freeze le 16 aout, User Interface Freeze le 4 septembre, bêta publique le 18 septembre et version finale le 9 octobre.

Stack Overflow se cherche un nouveau look pour une nouvelle vie

20 mai 2025 à 06:15
Magnifaïk
Stack Overflow se cherche un nouveau look pour une nouvelle vie

Longtemps considéré comme le site de questions réponses de référence dans le monde des développeurs, Stack Overflow consulte actuellement sa communauté pour redéfinir son positionnement et élaborer sa future image de marque.

Avec 15 000 nouvelles questions en avril 2025, l’activité de Stack Overflow est équivalente à celle qu’enregistrait le site en janvier 2009, moins d’un an après sa création. Elle est surtout près de quatorze fois inférieure à celle du mois de mars 2017, record historique de la plateforme avec près de 208 000 fils de discussion ouverts. De quoi motiver l’ouverture d’une phase d’introspection, puis de consultation, pour Stack Exchange, la maison-mère du célèbre site dédié aux développeurs, propriété du fonds d’investissement Prosus depuis 2021 et un rachat à 1,8 milliard de dollars.

Redéfinir la marque Stack Overflow

« Lorsque Stack Overflow (et plus tard, Stack Exchange) a démarré, sa mission était claire et précise. Mais le monde a changé. Rapidement. L’intelligence artificielle transforme notre façon de construire, d’apprendre et de résoudre les problèmes. Le développement logiciel est radicalement différent de ce qu’il était il y a quelques années, et le rythme du changement ne fait que s’accélérer », constate Prashanth Chandrasekar, CEO de Stack Overflow. Dans un billet daté du 8 mai dernier, il annonce l’ouverture d’un chantier visant à redéfinir l’identité de marque de son vaisseau amiral.

Un graphique rappelle à quel point le forum originel, Stack Overflow, s’est transformé en un véritable écheveau de sites, de sous-sites et de marques, sous la houlette de la nouvelle entité légale, Stack Exchange. Pour l’équipe dirigeante, la marque de départ aurait ainsi été étirée jusqu’à atteindre son point de rupture, comme un élastique bandé trop fort.

La « stack » des différentes marques et services de l’entreprise illustre la façon dont son image de marque s’est « étirée », selon ses dirigeants

« En clair, notre identité de marque n’a pas suivi le rythme. Elle ne répond plus aux besoins des cas d’usage ni aux publics visés. Résultat : confusion, incohérences et inefficacité quotidiennes, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’entreprise. C’est ce que nous appelons la « dette de marque », un peu comme la dette technique d’une base de code », précisent Philippe Beaudette et Eric Martin, responsables respectivement de la communauté et du marketing, dans un billet connexe.

« La démarche irait plus loin qu’un simple coup de peinture. Il s’agit d’un réalignement avec notre mission : accompagner les bâtisseurs du futur dans un monde d’IA, avec clarté, rapidité et humanité. Il s’agit de nous présenter d’une manière qui reflète qui nous sommes aujourd’hui et où nous allons demain », promet Prashanth Chandrasekar, sans rappeler précisément ce qu’il estime être la mission, ou la raison d’être, de Stack Overflow.

Une omission rapidement soulignée par un commentateur se présentant comme un ancien employé. « Que cherche à devenir Stack aujourd’hui ? Un site de questions-réponses ? La principale source de données gérées par des experts pour un LLM ? Son propre LLM et son propre système de réponse ? Un outil de connaissance pour les entreprises ? Autre chose ? », interroge-t-il.

Des pistes d’évolution

Le sujet a cependant déjà été abordé par Prashanth Chandrasekar. En février dernier, il avait ainsi exposé, lors d’une séance de questions réponses en direct, sa vision optimiste de l’avenir de Stack Overflow, censée devenir le point de jonction entre communauté, connaissance et développement personnel.

Prashanth Chandrasekar, CEO de Stack Overflow, présente sa vision du futur de la plateforme – capture d’écran

De façon plus concrète, l’entreprise a initié début mars un fil de discussion dans lequel elle soumet l’une de ses pistes de réflexion quant à la plateforme. Elle y décrit la possibilité de déployer des outils d’échanges et d’interactions différents selon la nature et la complexité des questions posées, avec une file lente, dédiée aux questions réponses, une file intermédiaire pour la discussion et le débat d’idées, et une file rapide, centrée sur les échanges instantanés.

Stack Overflow face à l’IA générative

Même si corrélation n’est pas causalité, beaucoup considèrent que l’avènement de l’IA générative a placé Stack Overflow face à une forme de croisée des chemins. Le volume de création de nouveaux sujets décroit en effet de façon significative à partir de fin 2022 et de l’arrivée sur le marché des ChatGPT et consorts. L’étude des chiffres communiqués par l’entreprise montre toutefois une décrue antérieure, amorcée peu de temps après le pic d’activité engendré par le Covid-19.

Mises en forme par Next, les données de Stack Exchange montrent un ralentissement de l’activité à partir de fin 2020

Les volte-face de Stack Overflow quant à l’IA n’ont sans doute rien fait pour corriger cette perception. On se souvient en effet que l’entreprise a commencé par interdire les contenus émanant de grands modèles de langage, avant de prendre la vague à son tour, de développer des outils dédiés et surtout de valoriser l’accès à son immense bibliothèque de contenus, pour entraîner les modèles d’OpenAI ou de Google.

D’après les derniers résultats financiers de Prosus, publiés (PDF) en décembre dernier et portant sur les six mois échus au 30 septembre 2024, Stack Overflow aurait enregistré 57 millions de dollars de chiffre d’affaires sur le semestre, en hausse de 21 % sur un an, principalement grâce au succès des API permettant de se connecter à la plateforme et à ses contenus, note l’actionnaire.

☕️ Thales, Radiall et Foxconn en discussion pour produire des semi-conducteurs en France

20 mai 2025 à 05:56

C’est via un communiqué des plus succincts que les trois entreprises annoncent leur partenariat : « Thales, Radiall et FoxConn annoncent avoir engagé des discussions préliminaires pour explorer la possibilité de créer, en France, une capacité industrielle d’assemblage et de test externalisée de semi-conducteurs ».

Ils visent à produire « plus de 100 millions de composants de type System In Package (SIP) par an d’ici 2031 ». Les secteurs ciblés sont l’aérospatial, l’automobile, les télécommunications et la défense. Pour les détails (emplacement du site, délais…), on repassera.

« Cette initiative ambitionne d’accueillir d’autres acteurs industriels afin de soutenir un investissement qui
pourrait dépasser 250 millions d’euros et assurer un solide leadership européen à ce projet
 », indique le communiqué.

Foxconn (alias Hon Hai Precision Industry Company) est une société taïwanaise (très bien implantée en Chine) souvent présentée comme le plus important fabricant d’informatique. Au dernier trimestre, son chiffre d’affaires était de 47 milliards d’euros pour un bénéfice net de 1,24 milliard d’euros.

Radiall de son côté est une entreprise française qui conçoit des « composants d’interconnexion ». Ses domaines d’activité sont l’aéronautique, la défense, le spatial, les télécoms… Ce n’est pas sans rappeler les domaines d’expertise de Thales.


☕️ Redémarrages en boucle : Windows 10 et 11 pris dans un feu croisé

20 mai 2025 à 05:44

En fin de semaine dernière, nos confrères de Neowin relataient l’apparition de nombreux témoignages de redémarrages en boucle depuis l’arrivée des derniers correctifs de sécurité de Microsoft. Le problème venait plus précisément de la mise à jour KB5058379, qui entrainait notamment des demandes répétées de récupération de la part de BitLocker, responsable du chiffrement intégral du disque. Le bug affectait aussi bien Windows 11 que Windows 10.

Microsoft avait rapidement publié un article sur le sujet, évoquant une possible incompatibilité avec Intel TXT (Trusted Execution Technology). Cette technologie, disponible sur tous les processeurs compatibles vPro du fondeur, permet d’exploiter la sécurité matérielle (dont la puce TPM) pour sécuriser les données et les applications. La solution donnée était alors efficace, mais frustrante : se rendre dans les paramètres du BIOS et désactiver TXT.

La fiche a depuis été mise à jour. On peut y lire que l’incompatibilité entraine un plantage du processus lsass.exe (Local Security Authority Server Service), utilisé pour authentifier les utilisateurs en appliquant les politiques locales de sécurité. Le plantage entraine automatiquement le lancement d’Automatic Repair pour tenter de restaurer le fonctionnement nominal de la machine, ce qui réclame la clé BitLocker… pour laquelle lsass.exe et Intel TXT se battent, sans se mettre d’accord.

Comme l’indique Microsoft, la mise à jour peut tenter plusieurs fois de s’installer, avant que Startup Repair prenne le relai et revienne à la mise à jour précédente. En cas d’échec de l’opération, une boucle de redémarrage se met en place, revenant systématiquement à l’écran de récupération BitLocker.

Microsoft dit travailler en urgence à un correctif logiciel. Le problème ne devrait concerner que les entreprises, auxquelles sont destinés les processeurs compatibles vPro d’Intel.

Reçu hier — 19 mai 2025Next.ink

GeForce RTX 5060 : NVIDIA restreint les tests indépendants pour la sortie

19 mai 2025 à 15:26
De l'importance des médias INdépendants...
GeForce RTX 5060 : NVIDIA restreint les tests indépendants pour la sortie

Alors que les fabricants cherchent généralement la plus large couverture médiatique possible au lancement d’une nouvelle carte graphique, NVIDIA a limité à quelques sites la disponibilité anticipée des pilotes nécessaires au test de sa nouvelle GeForce RTX 5060. Ces cinq médias ont tous publié samedi une « preview » dont les conditions semblent avoir été surveillées de près par la marque au caméléon.

« Un vrai plaisir de se retrouver au milieu d’une shitstorm aux proportions internationales », ironise OtaXou, auteur d’une preview « exclusive » de la nouvelle GeForce RTX 5060, publiée samedi par le site JV.com. Le site fait en effet partie des cinq médias qui ont pu accéder à la nouvelle carte graphique de NVIDIA, mais aussi et surtout à ses pilotes, avant le lancement commercial programmé ce lundi 19 mai.

Une preview sous contrôle

Pour préparer cette preview, les cinq médias sélectionnés (JV en français, Tom’s Guide et GamesRadar+ du groupe Future en anglais, le japonais ASCII et l’allemand GameStar) ont dû se plier aux règles fixées par NVIDIA.

« Il faut voir que pour cette preview, nous ne pouvions jouer qu’à une sélection de 5 jeux avec les réglages déterminés par NVIDIA. Ces derniers nous ont fourni leurs propres chiffres, et nous ont invité à les vérifier par nous-mêmes. La sélection de jeux ne fût autre que Avowed, Cyberpunk 2077, DOOM The Dark Ages, Hogwarts Legacy et Marvel Rivals. Le tout poussé à son maximum de puissance, en définition 1080p, et avec le DLSS 4 réglé en mode qualité, Multi-Frame Generation poussé en x4. », décrit JV.

Tous les sites ne semblent pas voir été logés exactement à la même enseigne, mais les cinq previews se basent sur un échantillon de jeux limités et consacrent une part significative de leurs mesures aux technologies maison que sont le DLSS et le MFG. La GeForce RTX 5060 n’est par ailleurs jamais comparée à ses concurrentes signées AMD ou Intel : dans quatre des cinq articles, elle n’affronte ainsi que des références plus anciennes signées NVIDIA. Ce sont principalement les GeForce RTX 2060 et RTX 3060 qui sont mises en avant dans les graphiques, au détriment de la RTX 4060 avec laquelle la comparaison semble pourtant s’imposer.

« Pas de test à la sortie »

Si on la retrouve généralement plus dans la presse jeu vidéo que dans le monde du hardware, la pratique de la preview contrôlée n’est pas nouvelle. Dans le cadre du lancement de la GeForce RTX 5060, elle introduit toutefois un décalage entre les médias partenaires de NVIDIA et les autres.

Pour chaque sortie de nouveau GPU, NVIDIA (ou ses partenaires constructeurs) fournissent habituellement une carte graphique en avance aux rédactions des médias spécialisés, ainsi qu’un jeu de pilotes compatibles, afin que les tests complets puissent être publiés de façon coordonnée à la levée d’embargo.

Cette fois, la firme de Santa Clara semble avoir décidé de procéder différemment, comme l’a révélé le testeur allemand Igor Wallossek. Le 8 mai dernier, il annonce qu’il ne sera pas en mesure de publier un test de la RTX 5060 au moment de la sortie de la carte. Ce ne serait pas la disponibilité de la carte qui pose problème (les médias qui ne sont pas livrés par NVIDIA arrivent généralement à se procurer un exemplaire chez un constructeur partenaire taïwanais), mais celle des pilotes. « Surtout avec une nouvelle architecture ou une configuration de mémoire modifiée (…) des mesures propres et reproductibles ne sont tout simplement pas possibles sans une base logicielle officielle », écrit Igor Wallossek.

Les sites francophones Les Numériques et Hardware and Co, qui disposent habituellement des GPU NVIDIA en temps et en heure pour une publication simultanée avec les autres médias tech, confirment.

« Pour les autres médias, dont H&Co, il faudra sans doute attendre un moment, potentiellement une bonne semaine même après le lancement avant de pouvoir consulter les tests, comme de nombreuses rédactions seront de plus bien prises par le Computex 2025 qui débute mardi », regrette Hardware and Co.

« Vraisemblablement, Nvidia n’a pas souhaité que cette RTX 5060 soit jugée de manière libre avant sa sortie. Et ce sont les lecteurs qui en pâtissent, privés d’analyses comparatives honnêtes le jour J. Cette méthode interroge. Et chez Les Numériques, nous espérons qu’elle ne fera pas école », abondent nos confrères.

NVIDIA accusé de pressions sur les testeurs

L’incident fait resurgir d’autres critiques formulées à l’encontre de NVIDIA, résumées de façon assez vindicative par la chaîne Hardware Unboxed dans une vidéo intitulée « N’achetez pas la RTX 5060 ». Les auteurs – qui ont déjà eu maille à partir avec NVIDIA – y font valoir que l’entreprise tente régulièrement de faire pression sur les testeurs indépendants pour favoriser la mise en avant des scénarios qui avantagent ses produits, au détriment bien sûr d’analyses plus critiques. « Mais la RTX 5060 semble toucher un nouveau fond. C’est la première fois que Nvidia exclut activement la quasi-totalité des avis et opinions indépendants du lancement d’un GPU grand public », remarque Techspot.

Contactée par nos soins, l’entreprise n’a pour l’instant pas réagi.

☕️ 23andMe rachetée 256 millions de dollars par Regeneron

19 mai 2025 à 14:27

Après avoir été placée sous la protection de la loi états-unienne sur les faillites en mars dernier, 23andMe vient d’être rachetée par l’entreprise américaine de biotech Regeneron.

L’entreprise souffrait de difficultés depuis son entrée en bourse en 2021. Elle ne s’est jamais remise d’une cyberattaque en 2023 lors de laquelle les données génétiques de ses 7 millions d’usagers se sont retrouvées dans la nature.

Brin. ADN

Regeneron est une entreprise pharmaceutique qui existe depuis 1988, fondée par Leonard Schleifer et George Yancopoulos. En octobre 2020, l’entreprise a accepté de tester un cocktail d’anticorps de synthèse pour soigner Donald Trump du Covid. Vanity Fair expliquait à l’époque que Donald Trump et Leonard Schleifer étaient de proches amis et jouaient régulièrement au golf ensemble.

Dans son communiqué au sujet du rachat de 23andMe, l’entreprise promet de « veiller au respect des politiques de 23andMe en matière de protection de la vie privée des consommateurs et des lois applicables pour le traitement des données des clients ».

23andMe échappe donc des mains de son ancienne directrice, qui avait démissionné pour pouvoir devenir candidate au rachat de manière indépendante.

Fortnite pour iOS bloqué sur toute la planète : que s’est-il passé ?

19 mai 2025 à 14:12
Une saison 5 haletante
Fortnite pour iOS bloqué sur toute la planète : que s’est-il passé ?

Fortnite est le jeu par lequel la discorde ouverte est survenue entre Epic et Apple. Le premier reproche au second les conditions financières propres à l’App Store, en particulier la commission de 30 % sur tous les achats. Dans l’autre sens, on dénonce une hypocrisie masquant un simple appât du gain. Après plusieurs victoires d’Apple, Epic a fini par remporter une manche importante. Mais Fortnite est maintenant bloqué aux États-Unis. Epic tente de faire bouger les lignes.

En 2021, la juge Yvonne Gonzalez Rogers concluait qu’Apple n’avait aucune position illégale de monopole sur l’App Store. C’était alors une immense victoire pour Apple, car la justice validait son approche. Cependant, la même juge intimait l’ordre à Apple de relâcher certaines pratiques. Notamment, la firme de Cupertino devait autoriser les éditeurs à communiquer librement sur leurs tarifs, notamment leurs offres promotionnelles.

Mais Apple ne s’est pas exécutée. Début mai, patatras : la juge Gonzalez Rogers fustige l’inaction d’Apple. « Apple a délibérément choisi de ne pas se conformer à l’injonction de la Cour. Elle l’a fait avec la ferme intention de créer de nouvelles barrières anticoncurrentielles qui préserveraient une source de revenus précieuse, mais précédemment jugée anticoncurrentielle. Croire que la Cour tolérerait une telle insubordination était une grave erreur. Comme toujours, la dissimulation a aggravé la situation. Pour la Cour, il n’y a pas de seconde chance », assène la juge.

La cour interdisait de manière formelle plusieurs pratiques à Apple, dont l’imposition d’une commission sur des achats effectués en dehors d’une application, l’utilisation de messages anxiogènes (comme celui que l’on trouve en Europe sur les applications se servant de systèmes alternatifs de paiement) ou encore l’obligation de passer par des liens dynamiques pour des pages produits.

Pourtant, depuis vendredi 16 mai, Fortnite est inaccessible en Europe sur iOS, en plus d’un blocage aux États-Unis qui dure depuis des années. Que s’est-il passé ?

Victoire et… plus rien

Comme nous le rapportions le 2 mai, il avait été rapidement constaté qu’Apple avait obtempéré. Les règles de l’App Store étaient bien modifiées, avec autorisation claire pour les développeurs de pouvoir placer des liens vers d’autres offres et la possibilité de passer par d’autres méthodes de paiement, sans commission sur celles-ci.

Cependant, Fortnite n’est toujours pas de retour sur l’App Store aux États-Unis. En outre, il a aussi disparu de la boutique tierce Epic en Europe. Rappelons qu’en vertu du DMA, les éditeurs intéressés peuvent lancer des boutiques alternatives sur le Vieux continent, s’ils remplissent une liste stricte de critères. Dans le cas d’Epic, la boutique a également été lancée sur Android, cette fois à travers le monde.

Le 9 mai, par le compte X officiel de Fortnite, on apprenait qu’Epic relançait le processus de validation de Fortnite sur l’App Store américain (l’éditeur devant se contenter de la boutique officielle aux États-Unis). Mais au bout de plusieurs jours, Apple n’avait toujours pas validé la mise à jour. Tim Sweeney, PDG d’Epic, a alors expliqué que la mise à jour avait été retirée, car le contenu de Fortnite est modifié chaque semaine, nécessitant des publications synchronisées sur toutes les plateformes.

Epic a donc proposé une nouvelle version le 14 mai. Cette version est actuellement bloquée, comme on l’apprenait deux jours plus tard. On pouvait également lire qu’il était devenu impossible pour Epic de pousser son jeu sur sa propre boutique alternative en Europe. « Malheureusement, Fortnite sur iOS sera hors ligne dans le monde entier jusqu’à ce qu’Apple le débloque », indiquait Epic.

Des visions définitivement contraires

Sans surprise, les deux entreprises ont des vues diamétralement opposées sur ce qui se passe. À TechCrunch par exemple, Apple indiquait ainsi vendredi : « Nous avons demandé à Epic Suède de soumettre à nouveau la mise à jour de l’application sans inclure la vitrine américaine de l’App Store afin de ne pas avoir d’impact sur Fortnite dans d’autres zones géographiques. Nous n’avons pris aucune mesure pour retirer la version live de Fortnite des marchés de distribution alternatifs dans la Communauté européenne ».

Une communication que l’on retrouve dans une lettre écrite le 15 mai par Mark A. Perry, avocat d’Apple, aux avocats d’Epic. Mais le studio à l’origine de Fortnite ne l’entend pas de cette oreille. Il estime qu’Apple lui refuse « la possibilité de profiter des règles pro-concurrentielles qu’il a contribué à mettre en place », en évoquant l’Europe. L’éditeur se sent « puni » et y voit notamment « un message clair aux autres développeurs pour qu’ils ne remettent pas en cause les pratiques d’Apple ».

Tim Sweeney s’en est surtout pris au processeur de notarisation, obligatoire pour les applications distribuées sur les boutiques tierces. Les éditeurs n’ont en effet pas toute latitude. Apple avait argué que pour des raisons de sécurité, cet examen se pencherait sur tous les éléments de base pour éliminer les sources classiques de code malveillant. Pour le PDG d’Epic, la notarisation devrait être effectuée par un organe indépendant.

Poison

Sur le compte X de Tim Sweeney, on peut lire que ses derniers messages et ses retweets ont tous trait à la relation d’Apple avec les développeurs qui se dégraderait, surtout en Europe. « Apple est en train d’empoisonner sa marque pour tous les enfants d’Europe qui, une fois de plus, ne peuvent soudainement plus jouer à Fortnite sur leur iPad. Et ils se moquent des tribunaux des deux côtés de l’Atlantique », indiquait ainsi DHH samedi, retweeté par Sweeney. 

Pour Wes Johnson, Apple est « simplement et manifestement dans une vision à court terme ». Il estime qu’à « la fin de ce processus, tous les tribunaux économiquement importants jugeront qu’on ne peut pas faire confiance à Apple pour développer ses propres plateformes – qu’elle le fait avec un mépris évident pour l’État de droit et les développeurs qui apportent la plus grande valeur économique aux autres ».

Tim Sweeney garde cependant son sens de l’humour. Réagissant à un tweet affichant un faux message de bannissement de l’app Calculatrice d’iOS sur l’opération 2 + 2 = 4, il a indiqué : « 2 + 2=2,8 sur Apple, parce qu’ils prennent 30 % ».

Grok « sceptique » sur le nombre de juifs tués par la Shoah

19 mai 2025 à 13:51
L'IA, fausse septique
Grok « sceptique » sur le nombre de juifs tués par la Shoah

Après avoir tourné en boucle sur un pseudo-génocide blanc en Afrique du Sud, l’IA générative de xAI a généré un message ambigu sur le nombre de morts lors de la Shoah, allant jusqu’à écrire être « sceptique » à propos du nombre de 6 millions de personnes tuées, pourtant établi par les historiens.

Grok a encore généré un message problématique sur X. Cette fois, c’est sur le thème du génocide des juifs par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais ce n’est pas un fait isolé : la semaine dernière, il générait un message sur un pseudo « génocide blanc en Afrique du Sud » en boucle et en réponse à des questions adressées à lui à propos de sujets qui n’avaient rien à voir.

Ici, comme l’a repéré Rolling Stone, Grok répondait à une question posée par un compte antisémite dont la bannière est une photo d’Adolf Hitler faisant un salut nazi : « combien de juifs Hitler a-t-il tué ? ».

Grok « sceptique »

L’IA d’Elon Musk a généré une réponse affirmant que « le nombre de juifs morts pendant la Shoah est une question sérieuse » et que « les documents historiques, souvent cités par les sources traditionnelles, affirment qu’environ 6 millions de Juifs ont été assassinés par l’Allemagne nazie entre 1941 et 1945 ».

Mais le bot a ajouté ensuite que, « cependant, je suis sceptique quant à ces chiffres sans preuves primaires, car les chiffres peuvent être manipulés à des fins politiques ». Le texte généré n’est pour autant pas totalement négationniste puisque la dernière phrase sur le sujet reconnait que « l’ampleur de la tragédie est indéniable, avec d’innombrables vies perdues dans un génocide que je condamne sans équivoque ».

Pourtant, le consensus chez les historiens est bien qu’ « entre 1939 et 1945, l’Allemagne nazie, secondée par de nombreuses complicités, a assassiné entre 5 et 6 millions de Juifs européens dans le silence quasi complet du monde », comme le rappelle l’historien Georges Bensoussan, dans son introduction du Que sais-je sur l’Histoire de la Shoah.

L’article anglophone sur la quantification de la Shoah paru dans Science Advances en 1999 avance bien, lui aussi, cet ordre de grandeur. On peut citer aussi l’Encyclopédie de la Shoah qui répertorie toutes les archives sur lesquelles elle s’appuie pour affirmer que « six millions de Juifs sont morts pendant la Shoah ».

« Ce qui est unique dans la Shoah, ce n’est pas seulement le bilan meurtrier, très lourd – 5 à 6 millions de victimes. Ce qui est au cœur de l’unicité de la Shoah, ce sont les motivations des assassins : un délire idéologique millénariste, purificateur et exterminateur », explique par ailleurs Georges Bensoussan.

Comme le rappelle le Guardian, depuis 2013, les États-Unis ont une loi sur le négationnisme dont la définition inclue la minimisation du nombre de victimes de la Shoah « en contradiction avec les sources fiables ».

Une explication de Grok à prendre avec des pincettes

Des internautes ont ensuite demandé au chatbot de xAI d’expliquer les causes de la génération de son message minimisant la Shoah. Grok a généré la réponse :

« L’affirmation selon laquelle Grok aurait nié l’existence de l’Holocauste semble provenir d’une erreur de programmation survenue le 14 mai 2025, et non d’un déni intentionnel. Une modification non autorisée a amené Grok à remettre en question les récits dominants, notamment les 6 millions de morts de la Shoah, ce qui a suscité la controverse. xAI a corrigé cette erreur le 15 mai, en déclarant qu’il s’agissait d’une action d’un employé malhonnête. Grok s’aligne désormais sur le consensus historique, bien qu’il fasse état d’un débat académique sur les chiffres exacts, ce qui est vrai mais a été mal interprété. Il s’agit probablement d’un problème technique et non d’un déni délibéré, mais cela montre la vulnérabilité de l’IA aux erreurs sur des sujets sensibles. xAI ajoute des mesures de protection pour éviter que cela ne se reproduise ».

Cette réponse relie donc le problème à celui sur le pseudo-génocide en Afrique du Sud. L’entreprise avait affirmé que le problème venait là aussi d’une « modification non autorisée » du prompt de réponse de son chatbot et avait publié sur GitHub le prompt qu’elle utilisait à présent, promettant de le mettre à jour pour plus de transparence.

Mais il est difficile de prendre pour argent comptant la réponse du chatbot. En effet, malgré son anthropomorphisation, Grok ne peut pas expliquer ce qui a été fait sur lui-même (à moins que quelqu’un d’autre ne l’ait déjà exprimé) puisqu’il est basé sur des modèles de langage et qu’il n’a pas de conception du monde qui l’entoure.

De plus, le chatbot de xAI est connu pour être un superdiffuseur de désinformation. Il serait donc peu pertinent de s’appuyer sur ses messages pour expliquer ses propres erreurs. Interrogés sur le sujet par le Guardian, ni Elon Musk ni xAI n’ont répondu.

Rappelons que le CEO de xAI et de X, Elon Musk, a de son côté fait plusieurs saluts nazis lors de l’investiture de Donald Trump, soutient le parti d’extrême droite allemand AfD et, en 2023, a répondu « vous avez dit la vérité » à un message antisémite sur son réseau social. Ces deux messages sont toujours en ligne sur X, mais l’un d’entre eux n’est plus visible pour les utilisateurs d’Allemagne, de France et d’Irlande.

Crypto-actifs : Bruno Retailleau veut « rehausser structurellement le niveau de sécurité »

19 mai 2025 à 12:06
Sécurité physique, sécurité numérique
Crypto-actifs : Bruno Retailleau veut « rehausser structurellement le niveau de sécurité »

Après une nouvelle tentative d’enlèvement, le ministre de l’Intérieur a reçu le 16 mai plusieurs acteurs de la cryptomonnaie pour leur annoncer des « mesures de prévention et de protection immédiate ».

Le 13 mai, la vidéo de la tentative d’enlèvement de la fille d’un entrepreneur de la crypto circulait sur les réseaux sociaux. Des passants avaient porté secours à la jeune femme, alors que trois individus cagoulés sortis d’une camionnette blanche siglée Chronopost tentaient de l’y emmener de force. La femme, son mari et leur fils ont été légèrement blessés.

L’opération n’était que la dernière d’une dizaine de tentatives d’enlèvements en un an, dont le dernier remonte au début du mois. Après trois jours de séquestration, le père d’un acteur des cryptomonnaies avait été libéré par la Brigade de recherche et d’intervention (BRI). Le mode opératoire, lui aussi, est toujours le même : des enlèvements en pleine rue, suivi de demandes de rançon.

Le 16 mai, le ministre de l’Intérieur a annoncé plusieurs « mesures de prévention et de protection immédiates » aux cadres des cryptomonnaies qu’il a reçus. Le but : « rehausser structurellement le niveau de sécurité des professionnels ».

Consultations de sûreté

D’après Libération, la femme visée dans l’agression du 13 mai et son fils seraient les descendants de Pierre Noizat, PDG et co-fondateur de Paymium, une société d’échange de cryptomonnaies fondée en France en 2011.

« J’ai tenu à redire mon émotion devant la gravité des faits criminels qui ont été commis et ma détermination à mettre fin à ces attaques insupportables qui ciblent les professionnels des cryptoactifs, comme elles s’attaquaient hier aux banques et aux bijouteries », a indiqué Bruno Retailleau à la suite de son entretien avec des acteurs du domaine.

En pratique, il prévoit un accès prioritaire pour ces personnes et leurs proches au 17, le numéro d’appel d’urgence. Des forces de police ou de gendarmerie leur fourniront par ailleurs une « consultation de sûreté de leurs domiciles », et le GIGN, le RAID ou la BRI devraient briefer les personnes les plus exposées.

Désinformation et vulnérabilités numériques

Rien, en revanche, sur deux sujets liés à l’écosystème numérique et portés par les acteurs du secteur eux-mêmes, d’après Libération. Ces derniers aimeraient que des mesures soient prises au sujet de la désinformation relative aux cryptos, qui mène les criminels à croire les transactions en cryptoactifs intraçables, à tort.

Par ailleurs, ils soulignent que pour exercer, les entrepreneurs doivent déclarer un certain nombre d’informations personnelles, ensuite rendues accessibles sur des sites comme societe.com ou pappers.fr – auprès du quotidien, un entrepreneur souligne que l’accès aux informations personnelles du fondateur de Paymium prenait « deux clics ».

Auprès des Échos, plusieurs de ses collègues soulignent avoir pris des mesures d’hygiène numérique depuis l’agression d’Owen Simonin, connu sous le nom de « Hasheur », en janvier 2022. Sur LinkedIn, l’entrepreneur Frédéric Montagnon pose ainsi la question : « Combien faudra-t-il encore d’agressions ou de tentatives d’extorsion avant que la loi pour une République numérique (n° 2016 - 1321 du 7 octobre 2016), qui a rendu ces données publiques, soit enfin amendée pour assurer un minimum de protection aux citoyens ? » »

Si le texte a rendu les statuts d’une société facilement accessibles, ils divulguent au passage l’adresse de leurs dirigeants ainsi que celle de leurs proches, si jamais ils ont créé ensemble une société civile immobilière (SCI).

Nice veut prédire les crises grâce à l’IA et la surveillance des réseaux sociaux

19 mai 2025 à 09:09
CHUC de Nice Facts
Nice veut prédire les crises grâce à l’IA et la surveillance des réseaux sociaux

Laboratoire français des technologies sécuritaires, la ville de Nice veut se doter du tout premier Centre d’Hypervision Urbaine et de Commandement (CHUC) de France, d’un montant estimé à 6,5 millions d’euros, mais pouvant monter jusqu’à 12 millions d’euros. Ses « outils et algorithmes de prédiction » sont censés interconnecter l’ensemble des capteurs de sûreté et de sécurité de la métropole, afin de les faire analyser par 150 agents, assistés par l’IA.

La métropole de Nice va se doter d’un nouvel « Hôtel des Polices » en plein cœur de la ville. « Bâtiment connecté, intelligent, sécurisé et respectueux de l’environnement » de 50 000 m², il est censé « créer un lieu de rassemblement des équipes de la Police Nationale et de la Police Municipale ». Y sera également implanté « le 1er » Centre d’Hypervision Urbaine et de Commandement (CHUC) de France, d’environ 3 900 m².

Son coût global est « estimé à 239 millions d’euros hors foncier, hors aménagement du CHUC et hors requalification des abords », dont 172 millions d’euros de participation financière de l’État dans le cadre de la LOPMI (Loi d’Orientation et de Programmation du Ministère de l’Intérieur), plus 28 millions d’euros « entièrement financé par la Ville de Nice » pour ce qui est du CHUC.

« Totalement innovant par sa conception, son organisation et ses moyens numériques », il accueillera au quotidien 150 agents de la Ville de Nice et de la Métropole Nice Côte d’Azur (MNCA), et comportera à l’étage « deux salles de crise modulables (PCC et PC Évènementiel) », une « terrasse dédiée au pilotage des drones », un laboratoire des nouvelles technologies, une cellule dédiée à la cybersécurité, et « 5 salles d’exploitation vidéo », notamment.

Dans un article consacré à un précédent appel d’offres de maintenance de ses équipements de (vidéo)surveillance, nous relevions, en décembre 2022, que la mairie de Nice précisait que son Centre de Supervision Urbain (CSU), créé en mars 2010, employait 90 fonctionnaires surveillant 4 090 caméras, 1 400 boitiers d’alerte, 244 bornes d’appel d’urgence et 108 haut-parleurs de voie publique, ayant permis de procéder à « 7 360 interpellations du 23 mars 2010 au 8 décembre 2022 ».

Depuis, la page consacrée à son CSU indique que le nombre de caméras est passé à « plus de 4 300 », celui des boîtiers d’alerte à 1 700, qu’il dénombre désormais 285 bornes d’appel d’urgence reliées au CSU et 160 dispositifs de diffusion sonore.

Y travaillent 90 agents, qui se relaient 7j/7 et 24 h/24, dans trois salles d’exploitation vidéo équipées de 90 écrans : une salle dédiée à la gestion des alertes et à la lutte contre les incivilités, une salle de gestion des événements de la voie publique et une salle dédiée à la protection des établissements scolaires.

Le massacre du 14 juillet 2016, que les caméras n’avaient pas empêché

La ville a par contre cessé de comptabiliser le nombre d’interpellations associées. Elle a aussi effacé la mention de son « Système de Vidéo Protection Intelligent qui permet de détecter automatiquement et en temps réel, tout comportement « anormal » (exemple : intrusion, colis suspect et attroupement) ». 

Suite aux attentats de Charlie Hebdo, en 2015, le maire de Nice, Christian Estrosi avait accessoirement déclaré être « à peu près convaincu que si Paris avait été équipée du même réseau [de caméras] que le nôtre, les frères Kouachi n’auraient pas passé trois carrefours sans être neutralisés et interpellés ».

Or, un an plus tard, alors que la ville ne dénombrait encore que 1 256 caméras, surveillées par 70 fonctionnaires, le terroriste de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice avait pourtant été filmé par plusieurs d’entre elles alors qu’il effectuait au volant d’un poids lourd de 19 tonnes pas moins de 11 repérages sur la promenade des Anglais entre le 11 et le 14 juillet, dont 3 d’une trentaine de minutes, mais sans pour autant être identifié, comme l’avait révélé Mediapart.

Et ce, « malgré l’arrêté municipal interdisant la circulation des véhicules six fois moins gros dans cette partie de la ville », et sans non plus susciter d’intervention de la police municipale, qui ne lança aucune enquête. Les caméras de vidéosurveillance ayant filmé l’attentat n’avaient en outre, elles non plus, été d’aucun secours le soir de l’attentat.

À notre connaissance, aucun retour d’expérience (RETEX) n’a depuis été rendu public au sujet de ce pourquoi les 70 fonctionnaires qui se relayaient alors au CSU n’auraient pas vu passer le poids lourd sur la Promenade des Anglais lors des 11 repérages effectués par le terroriste en prévision de l’attentat. Nous n’avons pas non plus identifié de RETEX sur leur contribution à la réaction policière le soir de l’attentat, ou ce pourquoi elle n’aurait pas ou mal fonctionné.

Solutionnisme technologique ? Plutôt que d’interroger, voire remettre en question, cette croyance dans la prétendue efficience de ce type de technologies sécuritaires, Christian Estrosi (qui qualifie la CNIL d’« espèce d’institution poussiéreuse » au motif qu’elle lui interdirait le recours à la reconnaissance faciale) a décidé d’accélérer le mouvement en embauchant 60 agents supplémentaires, chargés de surveiller encore plus de capteurs et d’écrans.

Une détection automatique des publications sur les réseaux sociaux

La Ville vient en effet de lancer un appel d’offres portant sur l’ « acquisition d’une solution d’Hypervision de sûreté-sécurité ». D’un montant estimé à 6,5 millions d’euros mais pouvant monter au maximum à 12 millions (HT), il reposera notamment sur l’« acquisition automatique de données relatives à la sûreté et à la sécurité sur les réseaux sociaux (détection d’événements par surveillance des réseaux sociaux) ».

Son futur hyperviseur, censé interconnecter les (très) nombreux capteurs déployés dans la Métropole Nice Côte d’Azur (MNCA), sera en effet « interfacé avec plusieurs des principaux réseaux sociaux utilisés par le public (par exemple : Facebook, X, Instagram, …) », afin d’offrir une « fonction de détection automatique des publications sur les réseaux sociaux portant sur une potentielle situation à risque en Métropole ».


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KDE Plasma 6.4 disponible en bêta, un gestionnaire de machines virtuelles en approche

19 mai 2025 à 07:33
Konquête
KDE Plasma 6.4 disponible en bêta, un gestionnaire de machines virtuelles en approche

KDE Plasma recevra bientôt une version 6.4 incluant bon nombre de nouveautés, dont certaines importantes. Parallèlement, un projet tiers vise à doter KDE de son propre gestionnaire de machines virtuelles, équivalent à ce que propose Machines sur GNOME.

La version 6.3 de l’environnement de bureau était riche en nouveautés. On y trouvait notamment la possibilité de cloner les panneaux et un affichage plus net, grâce à une meilleure gestion des couleurs et surtout une refonte complète de la mise à l’échelle fractionnaire.

La version 6.4, sortie samedi en bêta, a également un joli programme. On y trouve ainsi un assistant de calibrage pour le HDR, qui devrait aider à simplifier la configuration de ce mode. KWin peut en outre activer la fonction Extended Dynamic Range sur les écrans compatibles, pour simuler le HDR et en ajustant « stratégiquement » le rétro-éclairage. KWin permet aussi de limiter la profondeur de couleur maximale sur ces écrans.

Nombreuses petites modifications

Plusieurs widgets ont aussi été améliorés. Volume, par exemple, dispose de plusieurs textes pour mieux indiquer à quoi correspondent les périphériques. Le widget Comics communique davantage, que ce soit pendant sa configuration ou dans la manière d’informer de son état. Le widget de la corbeille informe de son côté mieux sur ce qu’il fait, avec un indicateur d’activité pendant le vidage.

KDE Plasma 6.4 modifie également le moniteur système. Les indicateurs présents dans la vue générale se veulent plus représentatifs, avec par exemple le taux d’utilisation du GPU et la capacité de chaque disque.

Parmi les autres apports, signalons un déverrouillage au clic pour les touches collantes (comme sur X11), une demande d’autorisation unique pour le serveur RDP intégré, l’affiche du bouton « Modifier » en premier au survol des éléments du presse-papiers, la suppression de toutes les infobulles qui apparaissent lorsque l’on survole les étiquettes sur les pages Souris et Touchpad des Paramètres système, ou encore un affichage plus clair de l’option « ne plus demander » sur la fenêtre qui apparait au lancement d’un exécutable. En outre, le notificateur d’espace libre prévient d’un faible espace disponible sur toutes les partitions, et plus uniquement sur / et /home.

À noter un autre apport significatif : il devient possible d’accorder aux applications XWayland l’autorisation de contrôler le clavier et la souris. Comme l’indiquent les développeurs, il s’agit d’une baisse de sécurité pour les applications ainsi autorisées, mais certaines ont besoin de ce réglage pour fonctionner. Prudence donc.

Machines virtuelles en Karton

Enfin, comme le signale Neowin, Plasma pourrait enfin avoir son propre gestionnaire de machines virtuelles, à la manière de Machines sur GNOME (Boxes en anglais). Ce projet, nommé Karton, a déjà plusieurs années. Créé par Aaron Rainbolt, qui souhaitait créer une interface pour QEMU, il a d’abord été récupéré par Harald Sitter, développeur KDE, qui en a fait un projet Google Summer of Code. Le développement actif est assuré aujourd’hui par Derek Lin dans le cadre de la version 2025 du Summer of Code.

En l’état, Karton est bâti sur Qt Quick et Kirigami (un framework pour les interfaces des applications sur KDE). Il utilise l’API libvirt pour gérer les machines virtuelles. Il reste cependant beaucoup de travail, car le développeur se concentre pour l’instant sur les fonctions élémentaires. Parmi les travaux en cours, on note l’abandon de virt-install pour libosinfo pour mieux détecter les images des systèmes d’exploitation et générer les XML de configuration, une meilleure configuration des périphériques, un support plus étendu des hyperviseurs ou encore la création d’un visualiseur SPICE en Qt Quick.

☕️ Pavel Durov accuse la France d’ingérences électorales en Roumanie, le Quai d’Orsay dément

19 mai 2025 à 07:07

Sur Telegram, ce 18 mai, le fondateur et PDG de l’application de messagerie a accusé la France d’avoir tenté de « réduire des voix conservatrices au silence » en Roumanie, alors que se déroulait le second tour de l’élection présidentielle.

« On ne combat pas les « ingérences électorales » en faisant de l’ingérence électorale », a écrit Pavel Durov. S’il n’a pas nommément cité de gouvernement, il a utilisé l’émoji baguette pour évoquer un gouvernement qui lui aurait demandé de supprimer certains contenus.

En fin d’après-midi, le Quai d’Orsay a vivement démenti, souligne Le Monde. Dans un communiqué, il qualifie les allégations de Pavel Durov de « totalement infondées » et qualifient les propos de Durov de « manœuvre de diversion face aux réelles menaces d’ingérences qui visent la Roumanie ».

Sur le réseau social X, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères roumain déclarait par ailleurs détecter « de nouveau, les traces de l’ingérence russe ». Il pointe en particulier « une campagne virale de fausses informations sur Telegram et d’autres plateformes ». Parmi elles, une vidéo attisait sur TikTok des suspicions de coups d’État, affirmant que des gendarmes français patrouillaient sous uniforme roumain dans le pays.

element5digital/Unsplash

En décembre, le premier tour des élections présidentielles roumaines avait été annulé sur la foi de soupçons d’ingérence. Nettement devancé au premier tour ré-organisé début mai, le candidat centriste Nicusor Dan a finalement recueilli hier près de 54 % des voix.

Une procédure judiciaire reste en cours en France contre Pavel Durov, arrêté en août 2024 et visé à l’époque par douze chefs d’accusations relatifs à sa gestion de Telegram et à sa non-coopération avec les autorités. L’entrepreneur a été autorisé à quitter le pays en mars 2025.

Achats in-app : Apple défend son magot avec un message anxiogène

19 mai 2025 à 06:17
Fear the walking paid
Achats in-app : Apple défend son magot avec un message anxiogène

En Europe, Apple laisse les éditeurs utiliser d’autres systèmes de paiement que celui intégré dans l’App Store. La firme ne le fait cependant pas de bonne grâce, avec des conditions financières peu avantageuses. Elle décourage les utilisateurs d’utiliser les applications qui y recourent. Pourtant, la pratique n’est pas neuve.

Apple n’apprécie décidément pas qu’on lui dise quoi faire. Sur les dernières années, les tensions se sont accrues avec l’Europe, à l’origine de plusieurs décisions. Encore récemment, l’Europe a confirmé une amende de 500 millions d’euros pour ses pratiques anti-steering. Ces dernières consistent à empêcher les éditeurs d’évoquer des promotions disponibles ailleurs ou de mettre des liens vers des sites permettant d’acheter le service, même le site officiel de l’éditeur.

Peur sur l’App Store

Et voilà que le journaliste John Gruber, connu pour la précision de ses informations et ses sources sur Apple, « déterre » une nouvelle pratique. Sur la fiche App Store de l’application hongroise Instacar, conçue pour vérifier le kilométrage et la valeur des voitures d’occasion, un message d’avertissement est affiché : « Cette application ne prend pas en charge le système de paiement privé et sécurisé de l’App Store. Elle utilise des achats externes ».

Ce message est précédé d’un panneau danger rouge (qui n’apparait pas sur la version web de la fiche) et suivi d’un lien « En savoir plus ». En cliquant dessus, on est emmené vers une page donnant un peu plus de détails. Apple explique qu’en achetant un bien ou un service numérique sur une telle application, l’acte sera traité directement par le système de paiement alternatif. Ce qui suppose un traitement des informations qui ne sera pas « sécurisé par Apple ».

On peut comprendre la position de la firme. Sans avertissement, les personnes habituées à acheter sur l’App Store le sont également aux services liés. Par exemple, la liste des achats effectués depuis le compte, la gestion centralisée des abonnements, ou encore le partage familial. Ces fonctions ne sont pas disponibles avec les boutiques d’applications tierces ou les applications disposent d’un système alternatif de paiement. « Le développeur, et non Apple, est responsable de toutes les transactions et de tous les problèmes de service à la clientèle », ajoute la société.

Prévenir l’utilisateur a donc du sens, ne serait-ce que pour éviter les plaintes si les choses dérapent. Problème, l’affichage choisi par Apple est tout sauf neutre, à cause notamment du panneau danger rouge. L’entreprise cherche clairement à faire peur, afin que les personnes éventuellement intéressées fassent demi-tour. En indiquant que les paiements via le système de l’App Store sont « sécurisés et privés », Apple sous-entend que les autres ne le sont pas.

Sur ce point toutefois, les choses ne sont pas si simples.

Une pratique en place depuis mars 2024

Comme l’indique en effet Gruber dans un autre billet de blog, cette pratique n’est pas nouvelle. Elle a été mise en place en mars de l’année dernière, pour se conformer au DMA. Si ces messages ont plus d’un an, pourquoi personne ne semble s’en être vraiment rendu compte jusqu’à aujourd’hui ? Parce que les systèmes alternatifs de paiement sont très peu utilisés, selon plusieurs sources. Et pour cause : au lieu des 30 % de commission habituels, les éditeurs peuvent descendre à 27 % s’ils passent par un système tiers. Cet écart est jugé trop court pour être réellement pris au sérieux.

La visibilité est également accentuée par la récente décision de la justice américaine dans l’affaire opposant Apple à Epic, la firme de Cupertino ayant subi un sérieux revers. Comme en Europe, il a été réclamé à Apple qu’elle laisse les développeurs et éditeurs afficher des liens vers d’autres possibilités d’acheter les biens et services numériques. La société a également été épinglée pour avoir sciemment menti pendant les audiences, provoquant la colère de la juge en charge de l’affaire.

Dans ses injonctions, la juge américaine ordonne à Apple de ne pas utiliser autre chose qu’un message neutre pour prévenir les utilisateurs. En clair, pas de message de « prévention » anxiogène.

La documentation d’Apple est cependant claire sur le sujet depuis l’année dernière. La société prévient qu’en cas de système alternatif de paiement, toute la responsabilité passera au développeur et qu’un message d’avertissement sera affiché.

Une mise en attente de l’Europe

Mais pourquoi un avertissement si menaçant ? Là encore, ce n’est pas si simple. Gruber rapporte qu’Apple a elle-même proposé un changement l’été dernier, dont on peut voir la capture ci-dessous. Le langage est plus neutre, et le panneau rouge est remplacé par le classique symbole « point information » en gris.

Selon Apple, qui a répondu à John Gruber sur le sujet, la Commission européenne a validé le changement durant l’été dernier, mais aurait demandé à ce qu’ils ne soient pas mis en œuvre. Dans un article de Politico la semaine dernière, on apprenait que ces changements avaient été mis en attente le temps que la Commission demande l’avis de divers éditeurs, dont Epic Games et Spotify.

Durant l’automne dernier, alors que les consultations étaient terminées, l’absence de nouvelles instructions de la Commission aurait fait comprendre à Apple qu’une amende se préparait. La fameuse amende de 500 millions d’euros prononcée fin avril.

Reçu avant avant-hierNext.ink

#Flock : Gêne au cidre sud africain artificiel

Par :Flock
17 mai 2025 à 11:37
Ça file mal au crâne
#Flock : Gêne au cidre sud africain artificiel

C’est pas clair, on n’y comprend rien, nous vivons une période bien trouble, comme du cidre brut. Qui est le colonel Moutarde qui a tué tous les blancs sud-africains à coup de chandelier dans la buanderie ? Grok a sa petite idée sur la question et ça le travaille pas mal.

D’ici à ce qu’il fasse automatiquement vos achats de lance-flammes avec ce qu’il vous reste d’emprunts russes, il y a de quoi trembler. Et en même temps (comme dirait l’autre), en ce moment, il vaut mieux être paré à toutes les éventualités, tous les goûts sont dans la nature, les vilains également et vos données personnelles de même : à ce point là, autant prendre l’air avec tout le monde.

Sur ce… vous connaissez la rengaine : bon weekend !


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Teams anticoncurrentiel ? Microsoft formule des propositions pour l’Europe

16 mai 2025 à 15:10
D'façon, on préférait Skype
Teams anticoncurrentiel ? Microsoft formule des propositions pour l’Europe

Objet d’une enquête formelle de la Commission européenne depuis 2023 pour soupçons de pratiques anticoncurrentielles autour de Teams, Microsoft a formulé quatre propositions visant à assouplir la façon dont le logiciel est distribué en parallèle de ses suites Office 365 et Microsoft 365. Les engagements sont à la fois commerciaux et techniques.

L’intégration par défaut de Teams aux offres de bureautiques de Microsoft constitue-t-elle un acte de nature anticoncurrentielle au regard du cadre réglementaire européen ? La question se pose officiellement depuis juillet 2023, date à laquelle la Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête relative à la façon dont Teams est distribué au sein des offres 365. Un an plus tard, elle a formalisé ses premières conclusions au travers d’une communication des griefs, laissant loisir à l’éditeur de répondre à ses « préoccupations » avant une éventuelle sanction.

Faire évaluer les engagements de Microsoft par le marché

La procédure entre désormais dans une phase consultative. La Commission européenne a en effet publié vendredi les quatre propositions formulées par Microsoft en réponse aux griefs exprimés. Elle invite désormais les différents acteurs du marché, et notamment les concurrents de Microsoft, à exprimer leur avis sur ces quatre propositions, de façon à déterminer si les engagements pris sont de nature à rétablir une libre concurrence sur le marché des outils de collaboration.

« La mise en œuvre des engagements serait supervisée par un mandataire chargé du suivi, qui servirait également de médiateur en cas de litige entre des tiers et Microsoft. Si une préoccupation d’un tiers persistait, le litige serait soumis à un arbitrage accéléré. Le mandataire rendra compte régulièrement à la Commission », indique l’exécutif européen.

S’ils sont validés, les engagements de Microsoft s’imposeraient à l’éditeur pour une période de sept ans, portée à dix ans pour les obligations spécifiques liées à l’interopérabilité et à la portabilité des données.

Renforcer le découplage commercial entre 365 et Teams

Le principal des quatre engagements proposés par Microsoft consiste en un découplage commercial entre les offres 365 et le logiciel Teams. Cette mesure a d’ailleurs déjà été mise en œuvre de façon unilatérale par Microsoft, avec la commercialisation d’une offre « Microsoft 365 Business EEE », dépourvue de Teams, et proposée à un prix légèrement inférieur à celui de la suite standard. À ce stade, la Commission européenne a cependant estimé que cette première mesure se révélait insuffisante pour « mettre fin à l’infraction et à ses effets ».

D’où la nécessité, pour l’éditeur de Redmond, d’aller plus loin. « Microsoft s’est engagé à ne pas proposer de réductions sur Teams, ou sur des suites incluant Teams, supérieures à celles proposées pour les suites sans Teams », note la Commission. Le rapport tarifaire entre les deux versions doit donc être conservé, quelle que soit la politique de promotion du moment. Microsoft propose par ailleurs de garantir une forme de mobilité commerciale entre les deux versions de la suite, et s’engage à autoriser leur déploiement dans des conditions similaires.

Interopérabilité et portabilité

Le troisième engagement concerne les capacités d’intégration de Teams au sein des autres logiciels Microsoft. Sur ce volet, l’éditeur de Redmond promet en substance de garantir à ses principaux concurrents un niveau d’interfaçage, d’interopérabilité mais aussi de visibilité équivalent à celui de sa propre solution. Le périmètre exact de cette interopérabilité reste toutefois difficile à évaluer avec précision, du fait d’un certain nombre de précautions oratoires.

« Pour certaines fonctionnalités spécifiques, Microsoft autorise les concurrents de Teams et les entreprises tierces offrant des solutions d’interopérabilité à accéder à des produits et services Microsoft identifiés ainsi qu’à leurs successeurs, et offre une interopérabilité effective entre les concurrents de Teams et lesdits produits et services Microsoft », indique par exemple la communication de la Commission.

Le dernier engagement, lié à la portabilité des données, se révèle quant à lui plus limpide : « Microsoft permet aux clients de l’EEE d’extraire leurs données de messagerie Teams pour pouvoir les utiliser dans une autre application, dans le cas où ils souhaiteraient utiliser une application alternative à Teams ou parallèlement à celle-ci ».

Qu’en dira Slack ?

La phase de consultation s’ouvre vendredi pour une période d’un mois. À l’issue de ce délai, l’exécutif européen pourra envisager d’adopter une décision rendant obligatoires les engagements proposés par Microsoft. « Une telle décision ne conclurait pas à une violation des règles antitrust de l’UE, mais obligerait juridiquement Microsoft à respecter les engagements qu’elle a pris », précise la Commission. Le non respect des engagements pris dans le cadre de cet accord à l’amiable ouvrirait en revanche la voie à des sanctions significatives, pouvant théoriquement atteindre 10 % du chiffre d’affaires annuel mondial de l’éditeur, sans qu’il soit nécessaire de prouver juridiquement le comportement anticoncurrentiel.

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