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☕️ Contre Epic, Google obtient une semaine de délai pour modifier son Play Store

21 octobre 2025 à 15:43

Demain, mercredi 22 octobre, Google est censé répercuter la décision du tribunal dans sa défaite majeure contre Epic. La principale conséquence est que les développeurs vont pouvoir utiliser d’autres systèmes de paiement aux États-Unis que Google Play Billing.

Le juge James Donato, en charge du dossier, vient d’accepter de repousser l’échéance au 29 octobre, sans que l’on sache pourquoi. Comme le signale notamment The Verge, Google n’a pas motivé publiquement sa demande, et l’acceptation du tribunal n’est pas non plus expliquée, pas plus que celle d’Epic, qui était nécessaire.

Présentation de l'Epic games Store sur Android et iOS

Une piste pourrait être la demande d’appel que prévoit de lancer Google à la Cour suprême, plus haute juridiction du pays. Il serait cependant étonnant que celle-ci s’en mêle, car elle avait sèchement rejeté une demande similaire d’Apple en janvier 2024.

La situation pour les deux entreprises s’est largement compliquée au cours des dernières années des deux côtés de l’Atlantique. Le courant actuel des évènements va vers une considération plus générale des smartphones et tablettes comme de simples ordinateurs, avec des processus d’installation d’applications tierces plus libres. Google et Apple sont vent debout contre cette idée. En Europe, Apple répète ainsi à l’envi que le DMA entraine une baisse de sécurité par la simple possibilité de laisser des boutiques tierces exister.

Windows 11 : Microsoft colmate en catastrophe des problèmes liés aux correctifs d’octobre

21 octobre 2025 à 14:37
Quis correcdiet ipsos correcdes?
Windows 11 : Microsoft colmate en catastrophe des problèmes liés aux correctifs d’octobre

Les mises à jour d’octobre pour Windows 11 (dans ses versions 24H2 et 25H2) laisseront probablement de mauvais souvenirs chez une partie des utilisateurs. Elles ont provoqué plusieurs problèmes, dont l’impossibilité d’utiliser des périphériques USB dans l’environnement de récupération et un localhost cassé.

Microsoft a beau montrer régulièrement des évolutions dans son processus de mises à jour, les couacs continuent à intervalles plus ou moins réguliers. La mise à jour annuelle 24H2 pour Windows 11 a par exemple entrainé de très nombreux problèmes. Mais si l’on peut comprendre qu’une version majeure engendre des incompatibilités, les correctifs mensuels ont aussi leur part d’accidents.

Localhost cassé, localhost « réparé »

Les problèmes commencent avec la mise à jour KB5066835, diffusée en même temps que les correctifs mensuels d’octobre. Comme on peut le voir sur le site de Microsoft, elle est censée apporter diverses corrections, notamment pour la fenêtre d’impression dans les navigateurs basés sur Chrome ou encore dans PowerShell.

Elle a cependant eu plusieurs effets délétères. Dès le mercredi 15 octobre (soit le lendemain de la publication des mises à jour), la question apparait sur divers forums, dont Reddit et Stack Exchange : le correctif casse-t-il localhost ? Un nombre croissant d’utilisateurs rapporte alors qu’il est impossible d’utiliser l’adresse 127.0.0.1. Ils rencontrent des erreurs telles que « ERR_CONNECTION_RESET » et « ERR_HTTP2_PROTOCOL_ERROR ».

Ce problème a rejailli immédiatement sur tous les services et logiciels qui s’en servent. La fonction de débogage de Visual Studio s’en sert, tout comme l’authentification SSMS Entra ID et globalement tout produit créant un serveur local pour remplir diverses fonctions.

Le problème a été reconnu par Microsoft le 16 octobre. L’éditeur indique dans une fiche technique qu’il provient d’un bug dans le serveur web HTTP.sys pour ASP.NET Core. Il ne survient pas toujours et dépend d’un ensemble de conditions, dont l’installation de la dernière mise à jour où l’horodatage du dernier redémarrage de l’appareil. Curieusement, la solution donnée pour atténuer le problème est simplement de se rendre dans Windows Update, d’appuyer sur Rechercher, d’installer toutes les mises à jour en attente et de redémarrer… même si rien n’a été installé.

Une version corrigée de cette mise à jour KB5066835 doit être diffusée très prochainement. Nous mettrons à jour cet article quand ce sera le cas.

Les souris et claviers USB bannis de WinRE

WinRE, pour Windows Recovery Environment, est une fonction très pratique de Windows dans laquelle on peut démarrer en cas de gros problème dans le système. De là, on peut déclencher diverses opérations pour tenter de réparer ce qui cloche, notamment face à une impossibilité de démarrer.

Or, la mise à jour KB5067039, contenue dans la même KB5066835, a entrainé un gros problème : les périphériques USB ne fonctionnaient plus dans WinRE, dont les claviers et souris. En clair, en cas de redémarrage dans l’environnement de réparation, ce dernier ne pouvait pas être utilisé à moins d’avoir sous la main un autre type de périphérique. Le problème épargne notamment ceux en PS/2, mais le nombre de configurations compatibles Windows 11 embarquant encore ce type de connectique doit être rare.

Ce 20 octobre, Microsoft a donc publié en urgence la mise à jour KB5070773, qui reprend la KB5067039 et lui ajoute un correctif pour ce problème spécifique. « Après l’installation de la mise à jour de sécurité Windows publiée le 14 octobre 2025 (KB5066835), les périphériques USB, tels que les claviers et les souris, ne fonctionnent pas dans l’environnement de récupération Windows (WinRE). Ce problème empêche la navigation dans les options de récupération dans WinRE. Notez que les périphériques USB continuent de fonctionner normalement dans le système d’exploitation Windows », indique Windows dans sa fiche technique.

Pour rappel, Microsoft nomme ce type de correctif publié hors du cycle habituel « OOB », pour « out-of-band ».

On note aussi une mise à jour « dynamique » KB5070762 pour les versions 24H2 et 25H2 de Windows 11, ainsi que pour Windows Server 2025. Elle est plus spécifique, visant les environnements d’entreprise où des images Windows peuvent être déployées à grande échelle.

Autres problèmes et sens du timing

Outre les problèmes pour lesquels des correctifs de correctifs ont été déployés en urgence, la mise à jour KB5066835 en a entrainé d’autres. Ainsi, le panneau de prévisualisation dans l’Explorateur ne remplit pas toujours son rôle, citant un problème de sécurité sur certains fichiers, là où il ne le faisait pas auparavant.

On note des problèmes d’authentification par carte à puce, conséquence directe d’un changement introduit par la dernière mise à jour. Celle-ci renforce en effet « la sécurité en exigeant l’utilisation du fournisseur de stockage de clés (KSP) au lieu du fournisseur de services de chiffrement {CSP) pour les certificats de carte intelligents basés sur RSA ». Depuis hier, le souci est cependant considéré comme résolu, Microsoft ayant donné une marche à suivre dans une fiche dédiée.

La mise à jour KB5066835 peut également refuser de s’installer. Il est recommandé dans ce cas de la récupérer manuellement depuis le catalogue de Microsoft. Elle pourrait aussi être la source de soucis avec certains périphériques de Logitech et entrainer des baisses de performances dans certains jeux (dont Assassin’s Creed Shadows), mais ces soucis spécifiques n’ont pas été confirmés.

Dans l’ensemble, le timing de ces problèmes tombe mal. Windows 10 vient de perdre son support technique, et même si l’Europe bénéficie d’une année gratuite de mises à jour étendues en échange d’une connexion avec le compte Microsoft, Windows 11 devait se faire oublier. La mise à jour annuelle 25H2 a été extrêmement discrète, ne possédant que très peu de nouveautés.

Pendant ce temps, d’autres acteurs profitent du spectacle et de l’opportunité offerte par cette fin de support. Sur son compte X, Zorin Group a ainsi déclaré que sa plus récente distribution, Zorin OS 18, a franchi le cap des 300 000 téléchargements. Comme nous l’avions indiqué dans notre prise en main, le système a mis un accent particulier sur les personnes venant de Windows 10, avec une interface léchée, l’intégration de Wine et un moteur de recommandations pour trouver des équivalents Linux aux applications Windows.

5G+ illimitée : SFR saute le pas et tacle Free Mobile au passage

21 octobre 2025 à 14:13
5G+ illimitée : SFR saute le pas et tacle Free Mobile au passage

SFR saute le pas de la 5G+ et de la data illimitée pour ses clients grand public… enfin illimité tant que l’usage est raisonnable. L’opérateur en profite pour tacler Free Mobile sur les conditions de la data illimitée sur son forfait 5G.

SFR vient d’annoncer du nouveau sur le mobile avec deux forfaits : une offre spéciale Illimité 5G+ et une autre avec 250 Go 5G+.

5G+ est pour rappel le nom commercial utilisé par les opérateurs français pour parler de la 5G SA, c’est-à-dire la 5G StandAlone, en opposition à la 5G NSA (Non StandAlone) qui s’appuie sur un cœur de réseau 4G et qui était la première version déployée de la 5G.

5G+ illimité chez SFR… sauf « usage déraisonnable »

SFR propose déjà de la 5G+ à ses clients, via des options Slice Entreprise et Plus de sa branche SFR Business. Cette fois, le grand public aussi peut en profiter. Comme son nom l’indique, l’Offre Spéciale Illimité 5G+ propose « Internet mobile illimité en 4G / 5G / 5G+ en France métropolitaine dont 100 Go partageables avec SFR Multi ».

Il s’agit d’illimité avec certaines conditions tout de même :

« Accès réservé à un usage strictement personnel et privé et uniquement via un équipement à usage mobile. En cas d’usages en continu fortement consommateurs de bande passante (de type peer-to-peer ou téléchargement par exemple) de nature à saturer le réseau sur une zone donnée, et pouvant nuire aux utilisateurs SFR sur cette zone, et/ou d’usage via un matériel autre qu’un équipement à usage mobile, le client sera notifié par SMS de son usage déraisonnable.

En cas de récidive suite à cette notification, le client est informé que le bénéfice de l’internet mobile en illimité lui sera supprimé, et l’accès internet sera limité mensuellement à 100 Go. 100 Go/mois à partager avec les lignes additionnelles dans le cadre de SFR Multi ».

39,99 euros par mois, engagement de 24 mois

Le forfait propose évidemment appels, SMS et MMS illimités vers la France, mais aussi vers l’Union Européenne, la Suisse, Andorre, les USA, le Canada, la Chine, Israël et les fixes de 100 destinations. Pour l’accès à Internet, « 100 Go depuis l’UE/DOM, la Suisse et Andorre et 35 Go depuis plus de 70 destinations hors Europe », notamment les États-Unis.

Le forfait est proposé à 39,99 euros par mois avec un engagement de 24 mois et un téléphone subventionné. Les clients Box SFR bénéficient d’une réduction de 8 euros par mois. La carte SIM est à 10 euros. SFR inclut aussi 1 To de stockage sur son cloud maison dans son forfait.

Le deuxième forfait, sans engagement cette fois, est à 26,99 euros par mois, ou 21,99 euros pour les clients Box SFR. Il propose 250 Go 5G+ en France, avec appels et SMS illimités. Vous avez également « 100 Go depuis l’UE/DOM, la Suisse, Andorre et 35 Go depuis plus de 70 destinations hors Europe ». Pas de SFR Cloud cependant.

La 5G+ de SFR plafonne à 80 Mb/s en upload

Sur sa carte de couverture, SFR annonce des « débits descendants maximum théoriques (association des fréquences 4G et 5G dans les zones couvertes) de 2 Gb/s en bande de fréquence 3,5 GHz et de 995 Mb/s en bande de fréquence 2100 MHz ».

En 5G+, le « débit descendant maximum théorique [est] de 1,3 Gb/s et [le] débit montant maximum théorique de 80 Mb/s ». C‘est donc en dessous des 2 Gb/s en download (via l’agrégation de fréquences). Mais aussi en upload avec deux fois moins que ce que propose l’opérateur sur sa Box 5G qui est à 150 Mb/s.

Guerre de la data illimitée

On note enfin une pique adressée directement à Free Mobile : « SFR devient le premier opérateur à proposer la data illimitée sans condition de détenir une Box ». L’opérateur propose en effet 350 Go de fair use à l’ensemble de ses clients (débit réduit ensuite), mais les abonnés Freebox ont droit à de la data illimité… depuis maintenant huit ans.

On rappellera que SFR avait répondu dans la foulée à Free Mobile avec, le même jour, de la 4G illimitée pour ses clients avec l’option FAMiLY, qui nécessitait alors de disposer « d’une offre box de SFR souscrite ».

Pour le moment, ni Bouygues Telecom ni Orange ne proposent à leurs clients des forfaits avec de la 4G ou 5G illimitée.

Rappelons enfin que SFR est dans une délicate situation financière, plombé par sa dette. Bouygues Telecom, Free et Orange ont déposé officiellement une offre de rachat à 17 milliards d’euros. La demande a été refusée, mais elle pose les bases de discussions sur les conditions et les montants.

Derrière l’infrastructure numérique pensée pour Gaza, Oracle et Palantir

21 octobre 2025 à 13:42
Si vis pacem
Derrière l’infrastructure numérique pensée pour Gaza, Oracle et Palantir

Parmi les acteurs les mieux positionnés pour construire l’infrastructure numérique envisagée pour amener la paix à Gaza figurent certaines entreprises dont les outils sont largement utilisés pour faire la guerre… y compris par l’armée israélienne.

Initialement, la thèse de la transformation de la bande de Gaza en paradis pour chefs d’État autoritaires et grands patrons de la tech est arrivée aux oreilles du grand public par l’intermédiaire d’une vidéo générée par IA. À visée satirique, celle-ci, dans laquelle Donald Trump, Benyamin Nétanyahou et Elon Musk étaient représentés sous des pluies de billets de banque, a été reprise telle quelle par le président des États-Unis.

Depuis cette vision inconfortable, publiée en février 2025, en plein génocide de la population gazaouie, le projet prend réellement forme. Parmi ses architectes, des hommes plus discrets médiatiquement que le patron de Tesla et X. Mais des acteurs incontournables de l’industrie technologique tout de même, en tête desquels Peter Thiel, cofondateur de Palantir, et Larry Ellison, le patron d’Oracle.

Les outils envisagés pour créer l’architecture numérique d’un Gaza en paix correspondent en tous points aux services vendus par Oracle et Palantir aux nations et aux armées, y compris pour la guerre : identité numérique, contrôle des frontières, outils de logistique appuyés sur du traitement de données, technologies de gouvernance numérique… Autrement dit, résume Byline Times, les architectes technologiques de la paix sont les mêmes acteurs du numérique que ceux équipant, entre autres, l’armée israélienne.

Palantir et Oracle, une collaboration de long terme

Peter Thiel et Larry Ellison discutent de manières de collaborer depuis près d’une décennie. En 2017, Ellisson proposait même de faire l’acquisition de Palantir. Au fil des dix-huit derniers mois, les deux sociétés se sont alliées dans un partenariat stratégique de long terme, dédié, selon leurs mots, à « fournir des solutions critiques d’IA aux gouvernements et aux entreprises ».


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Des chercheurs alertent sur l’utilisation de l’IA par les ONG pour faire du « poverty porn »

21 octobre 2025 à 13:00
Compassion générée par IA
Des chercheurs alertent sur l’utilisation de l’IA par les ONG pour faire du « poverty porn »

Les ONG n’échappent pas à la mode de l’utilisation de l’IA pour générer des images. Des chercheurs pointent le problème d’une nouvelle ère du « poverty porn » dans laquelle l’intelligence artificielle serait utilisée pour émouvoir, réduisant les personnes à corps souffrants de façon décontextualisée.

Des chercheurs travaillant dans différentes institutions de médecine à travers le monde tirent le signal d’alarme : avec l’IA, certaines ONG entrent dans une ère nouvelle du « poverty porn ».

Cette technique de communication « utilise la compassion comme catalyseur pour obtenir un gain financier », comme l’explique le magazine The Plaid Zebra. Elle est critiquée et déconseillée dans les diverses recommandations sur la communication éthique des ONG.

Mais, avec l’IA, certains communicants d’ONG ont trouvé le moyen de créer des campagnes de compassion facilement. Plusieurs chercheurs publient dans la revue Global Health de The Lancet un appel à éviter ce « poverty porn » 2.0.

L’ONU comme l’OMS y ont déjà eu recours

Comme ils le rappellent, alors que les budgets du secteur sont en baisse, il est moins cher de générer des images via l’intelligence artificielle que d’embaucher un photographe ou un artiste. Et même des organisations comme l’OMS ou l’ONU y ont recours. « Ces mêmes organisations ne créeraient probablement pas de telles représentations mettant en scène des personnes réelles en raison de leurs politiques éthiques internes », affirment les chercheurs.

Ainsi, ils pointent en exemple des vidéos de la branche néerlandaise de l’ONG Plan International qui lutte pour le droit des enfants. Elles montrent notamment des images de jeunes filles avec un œil au beurre noir. Les chercheurs évoquent aussi une vidéo de l’ONU. L’organisation a supprimé la vidéo de son compte YouTube après avoir été contactée par le Guardian à ce sujet.

« La vidéo en question, qui a été produite il y a plus d’un an à l’aide d’un outil en constante évolution, a été retirée, car nous estimons qu’elle montre une utilisation inappropriée de l’IA et qu’elle peut présenter des risques pour l’intégrité des informations, en mélangeant des images réelles et du contenu artificiel quasi réel », explique l’organisation internationale à nos confrères.

On peut retrouver, sur Internet Archive, la description qui accompagnait la vidéo : « Dans cette vidéo captivante, des reconstitutions réalisées à l’aide de l’intelligence artificielle (IA) donnent vie aux témoignages de survivantes de violences sexuelles liées aux conflits (VSLC) au Burundi, en Bosnie-Herzégovine, en République démocratique du Congo et en Irak ».

Reproductions de clichés de la pauvreté

Mais ce « poverty porn » n’est pas seulement utilisé par les ONG. Ainsi, expliquent les chercheurs, une bonne partie de l’ « industrie mondiale de la santé » utilise ce genre d’images. Entre janvier et juillet 2025, ils ont collecté plus d’une centaine d’images générées par IA sur les réseaux sociaux des organisations de plus petites tailles ou publiées par des gens du milieu « souvent basés dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire ». Les chercheurs décrivent dans leur texte les images sans les reproduire, pour des raisons éthiques.

« Les images reproduisent la grammaire visuelle de la pauvreté : des enfants avec des assiettes vides, une terre craquelée, des images stéréotypées », explique au Guardian l’un des chercheurs signataires, Arsenii Alenichev.

Celui-ci avertissait dans la même revue scientifique, il y a maintenant deux ans, des biais de Midjourney qui n’arrivait pas à représenter un médecin noir soignant des enfants blancs.

Notre consœur du Guardian, Aisha Down, a remarqué qu’on pouvait trouver ce genre d’images générées par IA très facilement sur des plateformes comme Adobe Stock ou Freepik. Joaquín Abela, CEO de la dernière, rejette la responsabilité de l’utilisation des images sur les personnes qui les achètent et affirme essayer de corriger les biais existant dans d’autres parties de sa plateforme pour assurer l’équilibre entre les genres dans les photos d’avocats et de CEO. Adobe n’a pas répondu au Guardian.

Oqee devient Free TV et concurrence Molotov avec 170 chaînes TV accessibles gratuitement

21 octobre 2025 à 10:12
Cocktail
Oqee devient Free TV et concurrence Molotov avec 170 chaînes TV accessibles gratuitement

Free avance ses pions sur le marché de la distribution TV, avec la transformation de son application historique, Oqee, en un bouquet grand public baptisé Free TV. Il promet 170 chaînes de TV accessibles gratuitement, une offre payante à 5,99 euros par mois, et des avantages supplémentaires pour les abonnés Freebox. La formule concurrence directement Molotov, mais aussi des services comme TF1+ ou M6+.

D’abord pensée comme une extension sous forme d’application mobile des services TV de la Freebox, l’application Oqee TV devient un service de distribution à part entière, ouvert à tous les internautes. Le groupe iliad, propriétaire de Free, a en effet annoncé mardi le lancement de Free TV, une « offre de télévision gratuite d’une ampleur inédite ».

Celle-ci se décline sur mobile (iOS, Android), sur le web, sur les téléviseurs ou vidéoprojecteurs connectés (Free mentionne Samsung, LG, Philips et Hisense) ainsi bien sûr que sur les box de l’opérateur (Player Free TV 4K ou Player Pop).

170 chaînes gratuites et une offre payante à 0,99 euro pendant un an

Le bouquet gratuit annonce 170 chaînes TV, parmi lesquelles on peut retrouver l’offre de la TNT amputée, comme sur Molotov depuis les intenses déboires judiciaires associés, des chaînes des groupes TF1 et M6.

Free TV promet également 25 000 programmes en replay, et une offre de plus de 500 films et 1 000 épisodes de séries, héritée de la fonctionnalité Oqee Ciné lancée début 2023. Le contrôle du direct (mise en pause d’un programme en cours) et la reprise d’un programme depuis le début pendant sa plage de diffusion sont pris en charge. La qualité (définition, encodage) de diffusion n’a pas été communiquée.

Le tout est accessible sans frais, sous réserve de création d’un compte utilisateur et « avec acceptation des cookies », prévient Free. À cette offre gratuite, financée par la publicité, l’opérateur ajoute une option payante, Free TV+, facturée 0,99 euro par mois pendant un an puis 5,99 euros par mois.

La formule réintègre les chaînes manquantes du bouquet de la TNT gratuite, et porte le total à plus de 300 canaux, dont « de nombreuses chaines habituellement payantes comme RTL9, MTV, Disney Channel, Nickelodeon, CNN International, National Geographic, Mangas, Bloomberg TV », vante l’opérateur.

Résumé des offres Free TV

Free TV+ inclus pour les abonnés Free 

Les abonnés Freebox avec le service de télévision et les abonnés mobiles Forfait Free 5G et Série Free accèdent quant à eux sans surcoût à l’offre Free TV+ qui s’enrichit, pour eux, de fonctions d’enregistrement (100 heures sur Freebox Pop et 320 heures pour les abonnés Freebox Ultra et Ultra Essentiel). Ceux qui utilisaient l’application Oqee by Free constateront mardi matin son changement de nom à l’occasion d’une mise à jour.

« Regarder la télé, en 2025, c’est une galère : faut télécharger une app pour chaque chaîne, se créer un compte sur chaque app de chaque chaîne… On a décidé de changer tout ça. Maintenant, la télé, c’est simple. Maintenant, la télé, c’est Free », clame Xavier Niel, fondateur d’iliad, dans un communiqué. Un tacle directement adressé aux grands groupes de l’audiovisuel tels que TF1, M6 ou France TV qui, tous, tentent de fédérer les internautes au sein de leurs propres environnements.

Une concurrence nouvelle pour Molotov

C’est cependant le service spécialisé Molotov, pionnier dans cette quête d’application TV unifiée, qui risque de subir le plus directement la concurrence de Free TV. Fondé en 2016, Molotov propose en effet un bouquet gratuit de 40 chaînes de TV en direct (dont l’offre TNT, sans TF1 ni M6) financé par la publicité, et plusieurs bouquets payants, dont le premier, Molotov Extra, démarre à 0,99 euro pendant un mois puis 6,99 euros par mois, pour plus de 100 chaînes, avec enregistrement, replay, contrôle du direct et affichage jusqu’à quatre écrans en full HD.

Le passif qu’entretient Xavier Niel avec les fondateurs de Molotov a-t-il joué un rôle dans l’élaboration et le lancement de l’offre Free TV ? Impossible de l’affirmer à ce stade, mais il convient de rappeler que le patron d’iliad est un actionnaire historique (via sa holding personnelle) de Molotov, après avoir injecté 32 millions d’euros dans la structure en 2019, alors que cette dernière était valorisée aux alentours de 75 millions d’euros.

L’histoire aurait pu, ou dû, bien se terminer puisque Molotov a été rachetée en 2021 par le groupe américain FuboTV, sur la base d’une valorisation nettement supérieure. L’opération, réalisée principalement par échange de titres, ne s’est cependant pas révélée aussi lucrative que prévu : entre octobre 2021 et juin 2022, le cours de l’action fuboTV a en effet perdu 70 % de sa valeur.

Jean-David Blanc, qui est toujours patron de Molotov, a depuis engagé une bataille judiciaire contre ses anciens actionnaires, Xavier Niel et le fonds Eurazeo. Comme l’a révélé l’Informé en avril dernier, il leur réclame depuis 2023 le retour à une précédente version de l’accord de cession qui prévoyait que ses associés lui versent une prime de 30 millions d’euros. Débouté en première instance, il a depuis interjeté appel.

De son côté, Fubo travaille depuis un an à son rapprochement avec Disney, qui prévoit de fusionner son offre avec celle de Hulu TV.

OVHcloud : Octave Klaba reprend (encore) la direction, revenus en hausse, gadin en bourse

21 octobre 2025 à 09:41
Bim le DG, Bam la dette, Boom la bourse
OVHcloud : Octave Klaba reprend (encore) la direction, revenus en hausse, gadin en bourse

Ce matin, l’actualité était chargée autour de l’hébergeur roubaisien OVHcloud. Un an à peine après son arrivée, Benjamin Revcolevschi quitte ses fonctions de directeur général, reprises par Octave Klaba, fondateur de l’entreprise. La société publie ses résultats annuels et dévisse en bourse.

Dans un communiqué, OVHcloud annonce faire (encore) « évoluer sa gouvernance avec la réunification des fonctions de président du conseil d’administration et de directeur général ». Benjamin Revcolevschi quitte donc l’entreprise et c’est Octave Klaba qui endosse de nouveau les deux casquettes.

OVHcloud pousse Benjamin Revcolevschi vers la sortie

Benjamin Revcolevschi était arrivé dans l’entreprise en avril 2024 comme directeur général adjoint avec une intégration au comité exécutif. Il y a tout juste un an, il prenait la place de Michel Paulin qui démissionnait de ses fonctions de directeur général d’OVHcloud, sans explication sur les motifs de son départ. Benjamin Revcolevschi devait être en poste « pour la durée restant à courir du mandat d’administrateur de Michel Paulin, soit jusqu’en 2026 », mais son mandat s’est arrêté avant.

Michel Paulin et Octave Klaba ont travaillé en duo pendant six ans, avec une vraie complicité entre les deux. L’idylle n’était visiblement pas la même avec Benjamin Revcolevschi et le duo n’aura duré qu’un an. Le communiqué de rupture est évidemment rempli de remerciements, d’encouragements pour la suite et de politesses. La décision n’en reste pas moins abrupte.

En effet, le conseil d’administration a décidé hier de mettre officiellement « fin à la dissociation des fonctions de président et de directeur général, ce qui entraîne la fin du mandat de Benjamin Revcolevschi ». Le même conseil « a voté à l’unanimité la nomination d’Octave Klaba au poste de Président-Directeur Général d’OVH Groupe à compter du 20 octobre 2025 ».

Pour rappel, la participation de la famille Klaba est toujours largement majoritaire dans l’entreprise : 81,3 % du capital et 82 % des droits de vote. La famille était à 68 % il y a un an, avant de lancer un vaste plan de rachat d’action à 9 euros. Les décisions du conseil d’administration sont donc les siennes.

OVHcloud veut « rapprocher vision, stratégie et exécution »

Pour Octave Klaba, il s’agit de piloter le « nouveau plan stratégique de cinq ans, durant lequel nos clients pourront profiter des dix dernières années d’investissements massifs déployés dans les datacenters et le software ». Il présentera « dans les tout prochains mois » son plan stratégique pour les années 2026 à 2030.

Le fondateur de l’entreprise explique aussi que « le contexte géopolitique, l’essor du marché du cloud et de l’IA nous demandent de nous développer plus rapidement afin de garder un temps d’avance. C’est la raison pour laquelle, le conseil d’administration a décidé de rapprocher vision, stratégie et exécution ».

Ce n’est pas la première fois qu’Octave Klaba jongle avec les casquettes. On se souviendra qu’en 2015 il avait laissé la place de directeur général à Laurent Allard pour devenir CTO (directeur technique) et « (enfin) se consacrer à la technique et l’innovation » selon ses propres mots.

Deux ans plus tard (début 2017), ce même Octave Klaba reprenait la casquette de directeur général. Durant l’été 2018, Michel Paulin arrivait à la tête d’OVH (avant le changement de nom). C’est presque à se demander quand OVHcloud va annoncer l’arrivée d’un nouveau directeur général…

Un chiffre d’affaires en hausse de 9,3 %

Aujourd’hui, OVHcloud publie également ses résultats annuels. L’entreprise dépasse de peu le milliard d’euros (1,085) de chiffre d’affaires, en hausse de 9,3 % sur un an (données comparables). C’est tout de même un point de moins que les 10,3 % de 2024.

L’année dernière, après sa prise de fonction de DG, Benjamin Revcolevschi, nous annonçait une « nouvelle phase de développement » qui s’inscrivait « d’abord dans une croissance qui reste une croissance solide, prédictible ». Le directeur général prévoyait entre 9 et 11 % et souhaitait la « maintenir durablement autour de 10 % environ ». Avec 9,3 %, OVHcloud est dans la limite basse.

520,2 millions d‘euros (+ 8 %) sont réalisés en France, 316,8 millions d’euros (+ 10 %) dans le reste de l’Europe et il reste donc 247,6 millions d’euros (+ 12 %) pour le reste du monde. « La région a bénéficié de la très bonne dynamique aux États-Unis qui connait un CAGR entre FY 2023 et FY 2025 de plus de 20 % », indique l’entreprise.

Le cloud privé est toujours le principal moteur avec 671,6 millions d‘euros (+ 8 %) soit 62 % du chiffre d’affaires, mais le cloud public affiche la plus grosse croissance avec 20 % de mieux pour atteindre 219,2 millions d’euros. Le webcloud est à 193,8 millions (+ 9 %).

OVHcloud précise que « après avoir développé les 40 produits Cloud Public, l’effort est concentré sur leur déploiement dans la configuration en « Région 3-AZ ». Le déploiement est en cours à Paris et la région de Milan sera disponible début 2026 ».

400 000 euros de bénéfices et 1,1 milliard de dette

De 38,4 % de marge EBITDA, la société atteint cette fois-ci son objectif de dépasser les 40 % avec 40,4 %. L’entreprise affiche enfin un petit bénéfice de 0,4 million d’euros sur son exercice 2025, contre des pertes de 10,3 millions d’euros en 2024.

La dette d’OVHcloud a largement augmenté puisqu’elle est passée de 667 millions d’euros au 31 aout 2024 à 1,103 milliard d’euros au 31 août 2025. À cette date, « l’intégralité de la dette du Groupe est couverte et affiche un taux d’intérêt moyen de 4,3 %, toutes marges et commissions comprises. Le levier d’endettement atteint 2,7x au 31 août 2025, en ligne avec la politique d’endettement ». On est très loin de la dette colossale de SFR qui était de 24 milliards d’euros au début de l’année.

OVHcloud dévisse de 15 % en bourse

En bourse, la nouvelle n’a pas vraiment réjoui les investisseurs puisque l’action dévisse de près de 15 % et passe en dessous des 10 euros mardi matin. C’est toujours un peu plus que lors du programme de rachat d’actions il y a un an et deux fois plus que le plus bas historique à moins de 5 euros en mai 2024.

L’entreprise est cotée depuis octobre 2021, avec une introduction à 18,50 euros l’action avant de grimper à 24 euros pour redescendre à 10 euros un an plus tard.

Claude Code se dote d’une sandbox, d’une version web et d’une ébauche mobile

21 octobre 2025 à 09:12
Refuge sableux
Claude Code se dote d’une sandbox, d’une version web et d’une ébauche mobile

Le très populaire Claude Code se dote désormais d’une sandbox pour un fonctionnement isolé sur des dossiers et serveurs spécifiques. Parallèlement, Anthropic lance une version web de son outil, ainsi qu’une variante mobile, pour l’instant dans Claude pour iOS.

Claude Code, destiné au vibe coding, vient de recevoir de nouvelles moutures (en bêta) destinées à le rendre plus facilement utilisable partout. D’abord, une version web, qui permet de lancer plusieurs sessions « sans avoir à ouvrir le terminal », vante Anthropic.

Des préversions pour le web, iOS et Android

Cette mouture autorise la connexion à des dépôts GitHub et le lancement de tâches automatiques, comme avec l’application Claude Code. Comme l’explique l’entreprise, chaque session dispose de son propre environnement isolé avec suivi de la progression en temps réel, tout en laissant la possibilité d’aiguiller l’agent pendant qu’il travaille pour lui faire changer de « cap ». Si plusieurs tâches sont lancées simultanément, elles peuvent être consultées via la colonne de gauche.

« Avec Claude Code fonctionnant dans le cloud, vous pouvez désormais exécuter plusieurs tâches en parallèle sur différents référentiels à partir d’une seule interface et livrer plus rapidement grâce à la création automatique de pull requests et à des résumés de modifications clairs », déclare Anthropic dans son billet de blog.

Sur la version mobile, Anthropic en dit moins. Elle est davantage décrite comme un « avant-gout », l’entreprise promettant d’améliorer « rapidement l’expérience » en fonction des retours. Cette application semble surtout conçue pour explorer le développement avec Claude lors des déplacements qu’un outil de travail complet, du moins pour l’instant. En outre, elle n’est pour l’instant disponible que sous forme d’intégration dans l’application Claude pour iOS. Il n’est pas fait mention de la mouture Android.

L’introduction d’une sandbox

Moins visible et peut-être plus importante, l’annonce de la sandbox entraine des changements dans le fonctionnement interne de Claude Code, avec des conséquences pour ses fonctionnalités.

Comme Anthropic l’explique dans un billet dédié, « Claude écrit, teste et débogue le code à vos côtés, en naviguant dans votre base de code, en modifiant plusieurs fichiers et en exécutant des commandes pour vérifier son travail. Donner à Claude autant d’accès à votre base de code et à vos fichiers peut présenter des risques, notamment dans le cas d’une injection rapide ».

C’est pour réduire ces risques que deux fonctions, basées sur le sandboxing, sont introduites dans Claude. Première conséquence, une chute de 84 % dans les demandes d’autorisations, selon Anthropic. Jusqu’à présent, Claude Code travaillait uniquement en lecture seule, avec un modèle basé sur les permissions. Presque toutes les modifications ou exécutions de commandes demandent une autorisation.

Fonctionnement de la sandbox dans Claude Code, crédits : Anthropic

Anthropic indique cependant que les développeurs peuvent ressentir une « fatigue de l’approbation », avec pour conséquence des acceptations automatiques, sans vraiment prêter attention à ce qui est demandé. Pour contrer ce problème, le « bac à sable » crée des limites prédéfinies dans lesquelles Claude Code est libre, du moins dans la plupart des scénarios d’utilisation.

Quand la sandbox est activée, le système de fichiers et le réseau peuvent être isolés. Dans le premier cas, Claude ne peut alors accéder qu’aux dossiers spécifiquement pointés par les développeurs. Dans le second, Claude ne peut se connecter qu’à des serveurs approuvés, ce qui devrait notamment empêcher une instance contaminée par une injection « de divulguer des informations sensibles ou de télécharger des logiciels malveillants ».

Des fonctions pour l’instant optionnelles, sauf pour la version web

En cas d’activation de la sandbox, Anthropic recommande fortement les deux isolations. Une fois les dossiers et serveurs définis, Code peut évoluer presque librement dans l’espace ainsi configuré. Si une demande entraine un accès hors des conditions fixées pendant la configuration, une demande d’autorisation apparaitra.

Avec la sandbox vient un outil bash pour en manipuler les paramètres. Il permet notamment d’envoyer des processus spécifiques dans la sandbox, ainsi que des agents ou encore des serveurs MCP. Ces composants se servent de primitives natives au système d’exploitation.

Toutes ces fonctions sont fournies sous forme de préversions et peuvent donc changer. Notez que si la sandbox est une option dans l’application Claude Code, elle est nécessairement active pour sa version web, qui ne peut s’exécuter que dans ce contexte. En outre, le code du runtime de la sandbox est publié sur un dépôt GitHub sous licence Apache 2.0. Anthropic prévient que les API et formats de configuration peuvent évoluer pendant la phase de développement et donc casser la compatibilité.

☕️ Le site de Xubuntu piraté pendant le week-end pour distribuer des malwares Windows

21 octobre 2025 à 06:47

Ce n’est pas le genre d’information que l’on lit tous les jours : le site officiel d’une distribution Linux a été détourné par des pirates pour lui faire distribuer un malware destiné à Windows.

En l’occurrence, il s’agit du site de Xubuntu, la variante Xfce d’Ubuntu. Le bouton de téléchargement renvoyait vers un fichier torrent aboutissant à un fichier Zip. À l’intérieur, un fichier .exe contenant un malware au fonctionnement désormais classique : l’interception des liens menant à des comptes de cryptomonnaies s’ils sont envoyés dans le presse-papiers.

Sur Mastodon, le responsable de Xubuntu, Sean Davies, a confirmé le problème, donnant du même coup une idée de l’origine : « Nous travaillons avec Canonical pour résoudre le problème. Étant donné que les serveurs n’appartiennent pas à notre équipe, nous ne pouvons pas faire grand-chose. Depuis, nous avons supprimé la page de téléchargement et nous allons accélérer le développement de notre site statique pour remplacer notre instance WordPress vieillissante ».

Il semble que le malware soit resté en ligne pendant tout ou partie du week-end du 18 - 19 octobre, comme pointé. Dans un message publié dimanche sur Reddit par Elizabeth Krumbach Joseph, membre de l’équipe Xubuntu, on apprenait que l’incident était en cours de résolution. À l’heure où nous écrivons ces lignes cependant, le site officiel renvoie toujours vers une erreur 503 pour la page des versions, tandis que le lien de téléchargement direct pour la mouture 24.04 sur la page d’accueil ne déclenche aucune action.

Comme le signale OMGUbuntu, on ne sait pas combien de personnes ont pu être infectées, ou même s’il y a des victimes. Récupérer un Zip quand on s’attend à une image ISO (ces dernières sont intactes) a de quoi rendre méfiant. Tout comme le nom du fichier : Xubuntu-Safe-Download.zip.

Cependant, le piratage a eu lieu durant le premier week-end suivant la fin de support de Windows 10. Si des utilisateurs Linux sont venus télécharger l’image ISO de Xubuntu, un fichier Zip contenant un exécutable Windows n’a pas pu leur faire de mal. En revanche, si des personnes sous Windows sont venues tester la distribution, elles ont pu penser qu’il s’agissait d’un programme simplifiant le téléchargement et l’installation du système.

En attendant la réparation du site officiel de Xubuntu, les images ISO peuvent être téléchargées depuis le serveur d’Ubuntu.

Datacenters : OVHcloud présente sa « première génération de baie intelligente »

21 octobre 2025 à 06:25
Baiewatch
Datacenters : OVHcloud présente sa « première génération de baie intelligente »

OVHcloud vient d’annoncer une nouvelle architecture de refroidissement pour ses datacenters, plus exactement une baie de 5ᵉ génération qui s’appuie « sur l’usage de l’intelligence artificielle pour réduire la consommation d’électricité et d’eau ».

Cela fait longtemps que l’entreprise développe ses propres baies, comme on peut le voir sur d’anciennes publications d’Octave Klaba sur X. En 2014, les premières baies maison Hori étaient mises en service. OVH est un peu particulier dans le paysage car la quasi-totalité des serveurs dans ses datacenters sont des machines maison.

Chez OVHcloud, baies, serveurs et refroidissement maison

OVHcloud développe donc des baies (c’est l’occasion de relire notre dossier sur les serveurs et les baies) pour y mettre son propre matériel, y compris le système de refroidissement et les waterblocks. Le watercooling y a d’ailleurs été mis en place il y a plus de 20 ans.

Avec sa « cinquième itération de baie », OVHcloud annonce jusqu’à 30 % de moins sur l’eau et jusqu’à 50 % de réduction sur la « consommation électrique du refroidissement ». Attention, on ne parle bien que du système de refroidissement, cela ne change rien à la consommation des serveurs… qui dépend en très grande partie du modèle et de leur taux de charge.

La principale nouveauté de cette cinquième génération est un « agencement des serveurs dans des grappes connectées en série pour leur refroidissement ». Au sein d’un cluster, les serveurs restent en parallèle pour faciliter la maintenance.

Les « inrack CDU » disparaissent


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Reçu hier — 20 octobre 2025Next.ink

☕️ AnduinOS, le « Linux qui ressemble à Windows », passe à Ubuntu 25.10

20 octobre 2025 à 15:22

En mai dernier, nous prenions en main AnduinOS. Cette distribution sans grande prétention se proposait de reprendre une base Ubuntu et de lui adjoindre un bureau aussi proche que possible de Windows 11. Objectif affiché : faciliter autant que possible les transitions pour les personnes intéressées. Elle a été créée par Anduin Xue, ingénieur chez Microsoft travaillant presque exclusivement sur Linux. Il s’agit en revanche d’un projet personnel, non affilié à l’entreprise.

Une mouture 1.4 du système est sortie le 17 octobre. Malgré le peu d’évolution dans le numéro de version, les changements sont profonds. Ils s’articulent principalement autour de la base technique, qui passe d’Ubuntu 25.04 à 25.10, avec un noyau Linux 6.17 et GNOME 49.

La version ajoute également trois extensions gnome-shell pour élargir la bascule automatique de la couleur d’accentuation dans les applications, un mode « Anduin To Go » pour les installations sur clés USB, ainsi qu’une uniformisation du nom et du logo associé au sein du système. On notera aussi le remplacement de Firefox par sa variante ESR pour éviter le paquet snap associé.

Anduin Xue précise que si la mise à jour est techniquement possible entre AnduinOS 1.3 et 1.4, elle n’est pour l’instant pas recommandée, à cause des profonds changements techniques introduits. Dans son billet d’annonce, il ajoute qu’un script dédié sera fourni dans les deux mois. « Nous nous engageons à n’abandonner aucun utilisateur de la version 1.3 et nous les aiderons finalement à passer à la version 1.4 de manière sûre et fiable. Ce plan devrait être entièrement mis en œuvre d’ici janvier 2026 au plus tard », explique le développeur.

Écoconception : l’Union européenne s’attaque aux chargeurs USB-C et sans fil

20 octobre 2025 à 15:07
Des prises électriques comme les autres
Écoconception : l’Union européenne s’attaque aux chargeurs USB-C et sans fil

Dans l’objectif d’une harmonisation continue et d’une réduction de la consommation, l’Union européenne vient de mettre à jour ses règles d’écoconception pour les chargeurs USB-C et sans fil. Les constructeurs ont jusqu’en 2028 pour se préparer, avec à la clé des économies attendues loin d’être anodines.

Le texte, publié le 13 octobre par la Commission européenne, est une extension significative de l’actuel règlement sur les chargeurs. La nouvelle législation est beaucoup plus ambitieuse, car elle généralise les règles d’écoconception à un plus grand nombre de cas de figure, loin des seuls domaines mobiles comme les smartphones et tablettes.

400 millions de chargeurs vendus par an

Sont ainsi concernées de nombreuses catégories de produits, dont les ordinateurs portables, les écrans d’ordinateurs, les routeurs et autres bornes Wi-Fi, les batteries externes et bon nombre de produits ménagers. En clair, tout ce qui se recharge à l’aide d’un chargeur dont la puissance n’excède pas 240 watts. Il y a toutefois des exceptions, dont tout ce qui fonctionne en conditions humides, les jouets, aspirateurs, la plupart des outils électriques et équipements audio. En tout, la Commission estime que ce sont pas moins de 400 millions de nouveaux chargeurs qui sont achetés chaque année dans l’Union, qu’ils soient fournis avec les produits ou achetés séparément.

« Avoir des chargeurs communs pour nos smartphones, ordinateurs portables et autres appareils que nous utilisons tous les jours est une décision intelligente qui donne la priorité aux consommateurs tout en réduisant le gaspillage d’énergie et les émissions. Le changement concret que nous introduisons aujourd’hui dans le domaine de l’approvisionnement externe en énergie aidera les Européens à économiser de l’argent tout en réduisant notre impact environnemental, et prouve que l’innovation peut être à la fois source de progrès et de responsabilité », a déclaré à cette occasion Dan Jørgensen, commissaire européen chargé de l’énergie et du logement.

Rappelons que ce règlement vient compléter d’autres déjà disponibles depuis quelques années, notamment celui entré en vigueur fin 2024 pour consacrer l’USB-C comme port de recharge universel, notamment sur les smartphones, tablettes et ordinateurs portables. Il est également en phase avec les nouvelles étiquettes énergie obligatoires depuis juin dernier.

Le cœur du règlement

Avec le nouveau texte, l’Union européenne réclame désormais des exigences minimales pour tous les chargeurs, nommés EPS dans le texte pour External Power Supplies. Pour l’ensemble des produits concernés, les chargeurs filaires devront obligatoirement proposer un port USB-C accompagné d’un câble détachable. Dans le cas d’une panne de l’un ou de l’autre, il faut pouvoir le remplacer séparément. Les câbles eux-mêmes devront afficher leur puissance nominale de 60 ou 240 W.

Comme indiqué, la puissance maximale sera de 240 watts, correspondant au maximum de l’actuelle norme Power Delivery, comme nous l’avions expliqué au printemps dernier. Les exigences se font également plus strictes sur l’efficacité énergétique. Par exemple, la consommation à vide (quand le chargeur est branché mais inutilisé) ne devra pas excéder 0,3 W.

En outre, tous les chargeurs fonctionnant entre 10 et 240 W devront afficher une meilleure efficacité énergétique (rendement) pour mieux contrôler les déperditions d’énergie. Le règlement réclame également une meilleure efficacité en puissance de charge partielle, plus spécifiquement à 10 % de la puissance nominale. Tous les détails se trouvent dans la première annexe.

Les chargeurs sans fil sont également abordés. La Commission note qu’ils consomment davantage que les chargeurs filaires, mais eux aussi devront se montrer plus efficaces, notamment vis-à-vis de leur popularité grandissante.

Pour marquer la séparation entre les chargeurs compatibles avec les nouvelles exigences et les anciennes générations, un logo « EU Common Charger » devra être affiché sur les boites et les chargeurs.

À noter que le texte fait également rentrer les chargeurs de plus de 250 W dans le giron du règlement européen de 2019 sur l’écoconception. Pour ces modèles plus puissants et moins nombreux, que le nouveau règlement ne prend pas directement en compte, la Commission estime qu’ils devraient être « alignés avec les régulations et standards internationaux ».

Trois ans pour se mettre à jour

La nouvelle réglementation sera publiée au Journal officiel « dans les semaines à venir » de l’Union européenne, puis entrera en vigueur 20 jours après.

À compter de là, les constructeurs auront trois ans pour s’y faire, car l’entrée en application interviendra fin 2028. Comme on l’a vu, les points de contrôle seront nombreux, mais l’ensemble devrait concourir à faire baisser les déchets électroniques et la consommation générale.

On peut donc s’attendre à une généralisation de certains comportements, comme chez Apple avec les derniers MacBook Pro M5, qui ne sont plus fournis avec le chargeur. Pour d’autres constructeurs qui n’auraient pas commencé à se pencher sur le sujet, il faudra modifier les chaines de production. À terme, la possession d’un ou plusieurs de ces chargeurs devrait effectivement se traduire par une réduction des déchets.

Les bénéfices attendus

Quels sont les effets attendus par la Commission ? D’ici 2035, elle attend des économies annuelles de 3 % de la consommation d’énergie sur le cycle des alimentations externes, « ce qui correspond à l’énergie utilisée en un an par environ 140 000 voitures électriques » selon la Commission. Sur ce même cycle, les émissions de gaz à effet de serre devraient baisser de 9 % et les émissions de polluants de 13 %. Financièrement, le changement se traduirait par des économies de 100 millions d’euros par an dans l’Union à compter de 2025, par le réemploi des chargeurs déjà possédés.

Surtout, la Commission s’attend à ce que la normalisation stricte de tous les chargeurs induise une hausse significative du confort chez les citoyens européens, puisqu’ils devraient pouvoir à terme utiliser n’importe quel chargeur entre de nombreuses catégories de produits. Ce serait la fin des chargeurs incompatibles.

Pour la Commission européenne, cela devrait notamment conduire « à l’interopérabilité de 35 à 40 % supplémentaires du marché européen des EPS, en plus des quelque 50 % déjà supposés l’être en raison de la directive sur les équipements radioélectriques ».

☕️ Escroqueries en ligne : 59 mandats d’arrêt et des récepteurs Starlink saisis en Birmanie

20 octobre 2025 à 14:42

À la frontière entre la Birmanie et la Thaïlande, le KK Park constitue une véritable usine à arnaquer les internautes, alimentée par le travail forcé de milliers de personnes.

Depuis février, la Chine, la Thaïlande et la Birmanie travaillent conjointement pour stopper ce fléau.

Ce 20 octobre, la junte birmane a opéré une descente sur place et saisi 30 récepteurs Starlink utilisés pour contourner le blocage d’internet imposé par les autorités thaïlandaises.

La police sud-coréenne a, de son côté, émis 59 mandats d’arrêt contre des ressortissants suspectés d’avoir participé à ces activités, rapporte Le Temps.

Wikipédia perd 8 % de pages vues par les humains en un an et met ça sur le compte de l’IA

20 octobre 2025 à 14:20
Un web moins participatif en vue ?
Wikipédia perd 8 % de pages vues par les humains en un an et met ça sur le compte de l’IA

La fondation Wikimedia lance un signal d’alarme, constatant une baisse du nombre de pages vues par des humains au cours des derniers mois. Elle s’inquiète du fait que cela entraine une baisse du nombre de bénévoles enrichissant l’encyclopédie.

La fondation Wikimedia a publié un billet de blog ce vendredi 17 octobre dans lequel elle décrit une « baisse du nombre de pages vues par les utilisateurs sur Wikipédia au cours des derniers mois, soit une diminution d’environ 8 % par rapport aux mêmes mois en 2024 ».

Nombre de pages vues par des humains pour toutes les versions linguistiques de Wikipédia depuis septembre 2021, avec révision du nombre de pages vues depuis avril 2025. Wikimedia Fundation

Marshall Miller, directeur de produit, y explique que la fondation a actualisé sa méthode pour identifier si un visiteur est un humain ou un robot. En effet, vers le mois de mai, elle a observé un trafic anormal venant du Brésil que ses systèmes identifiaient jusque là comme des visiteurs humains alors qu’il s’agissait vraisemblablement de consultations par des crawlers de services.

Un petit peu avant, la fondation évoquait déjà le sérieux problème que provoquaient les crawlers d’IA pour le web, en générant un trafic « sans précédent et présentent des risques et des coûts croissants ».

Les crawlers des IA deviennent un sérieux problème pour le web, même pour Wikimédia

Impact des services d’IA sur la consultation directe de l’encyclopédie participative

Ici, c’est un autre effet de ces services qu’évoque la fondation. « Nous pensons que ces baisses reflètent l’impact de l’IA générative et des réseaux sociaux sur la manière dont les gens recherchent des informations, en particulier avec les moteurs de recherche qui fournissent directement des réponses aux internautes, souvent basées sur le contenu de Wikipédia », explique Marshall Miller.

Tout ça n’est pas une surprise pour la fondation qui ajoute que « cette évolution progressive n’est pas propre à Wikipédia ». « De nombreux autres éditeurs et plateformes de contenu font état de changements similaires, les utilisateurs passant davantage de temps sur les moteurs de recherche, les chatbots IA et les réseaux sociaux pour trouver des informations. Ils subissent également la pression que ces entreprises exercent sur leur infrastructure ». En juin dernier, nous relayions les inquiétudes de responsables de sites web (notamment scientifiques et/ou bénévoles).

Les fichiers robots.txt sont les premiers boucliers des sites web contre les crawlers intempestifs. Et Wikipédia ne s’en prive pas. La version anglophone de l’encyclopédie a un fichier robots.txt très détaillé, avec des commentaires. Ainsi, on peut y trouver, par exemple, une section listant des user-agents comme HTTrack ou Microsoft.URL.Control surmontée du commentaire : « Certains robots sont connus pour causer des problèmes, en particulier ceux conçus pour copier des sites entiers. Veuillez respecter le fichier robots.txt ». On peut y voir aussi que les crawlers Mediapartners-Google, utilisés par Google pour son service Adsense, sont bloqués avec juste comme commentaires le fait qu’ils sont reliés à de la pub. La partie francophone a peu ou prou la même liste avec quelques ajouts dans son robots.txt.

Mais cette première protection ne suffit plus. Comme l’expliquait Cloudflare en août dernier, Perplexity utilisait deux types de bots en fonction des autorisations des éditeurs concernant l’IA. L’entreprise déguisait ainsi parfois ses crawlers utilisés à des fins d’entrainement d’IA en navigateurs tout ce qu’il y a de plus classique.

La fondation Wikimedia rappelle que « presque tous les grands modèles linguistiques (LLM) s’entraînent sur les jeux de données de Wikipédia, et les moteurs de recherche et les plateformes de réseaux sociaux donnent la priorité à ses informations pour répondre aux questions de leurs utilisateurs ». Et elle y voit du positif pour le projet qu’elle chapote : « cela signifie que les gens lisent les connaissances créées par les bénévoles de Wikimedia partout sur Internet, même s’ils ne visitent pas wikipedia.org. Ces connaissances créées par l’homme sont devenues encore plus importantes pour la diffusion d’informations fiables en ligne ».

Le risque d’une baisse de la participation au projet

Mais elle y voit aussi un risque, et pas seulement sur ses infrastructures : « avec moins de visites sur Wikipédia, moins de bénévoles vont développer et enrichir le contenu, et moins de donateurs individuels vont soutenir ce travail ».

Défendant le projet Wikipédia, la fondation en donne, sans surprise, une vision opposée de celle récemment véhiculée par Elon Musk annonçant son projet personnel Grokipedia. « Wikipédia est le seul site de cette envergure à appliquer des normes de vérifiabilité, de neutralité et de transparence qui alimentent l’information sur tout Internet, et elle continue d’être essentielle pour répondre aux besoins quotidiens des gens en matière d’information, d’une manière invisible », assure-t-elle.

Le défi pour la fondation est donc que les lecteurs sachent que ce contenu vient bien de Wikipédia et qu’ils continuent à y contribuer. Le programme Wikimedia Enterprise est censé pousser les entreprises à attribuer correctement les contenus. La fondation assure travailler sur des manières d’amener les générations qui sont plus sur YouTube, TikTok, Roblox, et Instagram à collaborer à l’encyclopédie.

L’IA générative, outil favori de la communication de Donald Trump

20 octobre 2025 à 13:50
Propaganda slop
L’IA générative, outil favori de la communication de Donald Trump

Depuis son compte et son réseau social personnel Truth, comme depuis les outils de la Maison Blanche, Donald Trump a de nouveau recouru à l’IA pour commenter les vastes manifestations organisées aux États-Unis contre son gouvernement et sa politique.

L’avion est signé « King Trump ». Aux commandes, un faux Donald Trump coiffé d’une couronne. Sur fond de rock’n’roll – en l’occurrence, le générique de Top Gun par Kenny Loggins –, l’engin vole au-dessus des manifestations contre le gouvernement actuel pour y larguer une pluie de déjections. Telle est la direction artistique choisie par le président des États-Unis pour signifier ce qu’il pense des manifestations qui secouent les États-Unis.

Ce samedi, près de 3 000 rassemblements étaient organisés à travers le pays pour s’opposer à la « prise de pouvoir autoritaire » de son président. « No Kings » (pas de rois) était le mot d’ordre retrouvé dans chacune de ces manifestations. Selon les organisateurs, 7 millions de personnes auraient ainsi défilé dans diverses villes d’États démocrates comme républicains, y compris aux abords de la résidence trumpienne de Mar-a-Lago, en Floride.

Sur son réseau Truth Social, ce dernier a critiqué ces mobilisations avec une vidéo scatologique générée par IA. En 2018, son conseiller Steve Bannon lui intimait d’« inonder la zone de merde », c’est-à-dire de créer la confusion dans le débat public en y projetant indistinctement tout élément d’information, de désinformation et de contenus irritants susceptibles de créer des polémiques. Depuis quelques mois, le chef des États-Unis semble appliquer la consigne toujours plus littéralement, que ce soit sur son réseau personnel ou sur des plateformes plus grand public.

Stéréotypes haineux

Car cet épisode d’aéronautique insultante est loin d’être le premier cas dans lequel Donald Trump recourt à l’IA générative pour passer ses messages politiques. Début 2025, l’homme d’État diffusait une vidéo étrange, pensée comme satirique par ses créateurs, d’une hypothétique « riviera » créée à Gaza. Donald Trump, Elon Musk et Benjamin Netanhyahou y étaient représentés sous des pluies de dollars ou face à une femme exotisée, habillée en danseuse du ventre.

À la même époque, différents groupes de défense des droits de la population latino avaient critiqué le président des États-Unis pour son recours à des mèmes et des images générées par IA visant à décrédibiliser les représentants démocrates du Congrès. Parmi les images produites, l’une visait notamment le représentant de New-York Hakeem Jeffries. Premier homme noir élu au poste de Minority Leader, le poste le plus important à la tête de l’opposition à la Chambre des représentants, Jeffries était représenté avec un sombrero de style mexicain et son discours recouvert d’une musique de mariachis.

L’Hispanic Federation, la Latino Victory Foundation, la League of United Latin American Citizens et divers autres organismes avaient alors souligné que l’usage « préoccupant de l’IA pour amplifier les stéréotypes haineux est non seulement irresponsable, mais constitue aussi un acte de désinformation visant à stigmatiser encore plus les Latinos ».

Cet été, il relayait encore une vidéo Gen AI d’une fausse arrestation de Barack Obama. L’IA a aussi été utilisée pour attaquer Trump et sa politique. Alors qu’il lançait une guerre tarifaire contre l’essentiel de la planète, des usagers chinois ont inondé TikTok, Douyin et d’autres réseaux de vidéos supposées représenter des Américains obèses, voire Donald Trump, J.D. Vance ou Elon Musk, à l’usine.

Inondation d’AI slop

L’emploi que fait le président des États-Unis d’IA générative s’inscrit par ailleurs dans une tendance plus large de multiplication des contenus dits d’« AI slop », c’est-à-dire de « boue » d’IA. Une nouvelle pollution des espaces numériques qui a émergé avec le succès des outils comme ChatGPT, Claude ou Midjourney, et que divers observateurs accusent désormais de « tuer internet ».

Après s’être penché sur 65 000 articles de langue anglaise publiés entre janvier 2020 et mai 2025, le spécialiste du SEO Graphite vient de publier un rapport constatant que depuis quelques mois, la moitié des publications recensées avaient été générées par IA. Si Donald Trump n’utilise pas le format article, ses publications de vidéos et de mèmes adaptés aux réseaux sociaux contribuent, eux aussi, à la tendance.

Ce week-end, les comptes officiels de la Maison-Blanche ont diffusée d’autres images générées par IA représentant Donald Trump et J.D. Vance affublés de couronnes, et leurs opposants, de nouveau, coiffés de sombrero.

☕️ L’administration Trump approuve la banque de Peter Thiel et Palmer Luckey

20 octobre 2025 à 12:00

Erebor, le projet de banque fondé par plusieurs acteurs de l’industrie technologique américaine et nommé d’après l’œuvre de J.R.R. Tolkien, a reçu une première approbation de l’administration Trump.

Porté par Palmer Luckey, cofondateur de la société de technologies militaires Anduril, et le Founders Fund de Peter Thiel, le projet vient de recevoir une autorisation conditionnelle pour obtenir le statut de banque nationale.

Cette approbation dépend de l’obtention, par la banque, d’actions dans une banque de la Réserve fédérale et d’une assurance-dépôts auprès de la Federal Deposit Insurance Corporation.

En pratique, Erebor pourrait avoir pour mission de combler le vide laissé par le dépôt de bilan de la Silicon Valley Bank (SVB) en 2023, et de financer des projets risqués, de start-ups voire de l’écosystème des cryptoactifs.

La sénatrice démocrate Elizabeth Warren sonne d’ailleurs l’alarme sur le projet, s’inquiétant de le voir servir les intérêts de la famille Trump dans les crypto-actifs.

Dans un communiqué, elle critique le fait que les « régulateurs financiers de Trump viennent d’accélérer l’approbation de cette entreprise risquée qui pourrait entraîner un nouveau plan de sauvetage financé par les contribuables américains et déstabiliser notre système bancaire », rapporte MSNBC.

Campus IA : que sait-on du mégaprojet de data center à 1,4 GW et 50 milliards d’euros ?

20 octobre 2025 à 10:19
Too much is the same as not enough
Campus IA : que sait-on du mégaprojet de data center à 1,4 GW et 50 milliards d’euros ?

50 milliards d’euros d’investissements, une puissance de calcul dédiée à l’IA représentant à terme l’équivalent d’un réacteur nucléaire, le tout sur un terrain de 70 hectares aux portes de la région parisienne : la France devrait bientôt pouvoir s’enorgueillir d’un centre de données aux capacités superlatives. À l’occasion de l’ouverture d’une phase de consultation publique, plongée dans les entrailles du pharaonique projet « Campus IA » au sein duquel subsistent de nombreuses zones d’ombre.

C’était l’une des annonces phares de l’édition 2025 du sommet Choose France : parmi la débauche de milliards d’euros promis pour soutenir l’économie française, une enveloppe significative venue du fonds d’investissement des Émirats arabes unis, MGX, devait aller à la création du « plus grand campus d’IA d’Europe », avec une puissance de calcul programmée censée représenter, à terme, une puissance cumulée de 1,4 GW.

Si l’on entend désormais parler régulièrement de datacenters capables de consommer l’équivalent de la puissance électrique d’un réacteur nucléaire dans les annonces d’OpenAI, ce « campus » est, par ses dimensions, une première pour la France. À titre de comparaison, le datacenter (généraliste, non dédié à l’IA) Paris Digital Park, inauguré à La Courneuve en 2024, représente une consommation de 120 MW, alors qu’il déploie tout de même 40 000 m² de salles serveurs. Il est actuellement considéré comme le plus grand datacenter de l’Hexagone.

Avec le campus IA, on parle donc d’un facteur 10, ce qui soulève d’innombrables questions relatives à l’alimentation électrique, aux ressources nécessaires au refroidissement, mais aussi aux impacts économiques, sociaux ou sociétaux potentiels. Ces questions se posent de façon d’autant plus criante que le campus IA, dont la construction doit démarrer dès 2026 près de Melun, est censé n’être que le premier d’une longue série d’usines à intelligence artificielle, pour reprendre la terminologie employée par la Commission européenne.

Les premières informations concrètes relatives au projet étaient de ce fait particulièrement attendues, aussi bien par les détracteurs de la course à l’IA que par ses partisans, politiques ou économiques.


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☕️ Google met fin à sa Privacy Sandbox

20 octobre 2025 à 09:39

Le Privacy Sandbox était une initiative lancée en 2019. À l’époque, Google annonçait son intention de répondre aux demandes liées à la vie privée sur les cookies tiers. Il s’agissait alors de remiser ces derniers graduellement, au profit d’une approche basée sur des cohortes. Objectif, obtenir des statistiques permettant de personnaliser les publicités, tout en réduisant les données personnelles absorbées dans l’opération.

Dans un billet publié le 17 octobre, Anthony Chavez, vice-président de Google, annonce que l’initiative s’arrête. C’est tout le projet qui tombe à l’eau, même si certaines technologies développées dans ce cadre, comme CHIPS et FedCM, « ont été largement adoptées ». Selon le responsable, la décision a été prise suite aux retours de l’industrie : « Les commentaires que nous avons reçus nous ont permis de mieux comprendre ce qui peut générer le plus de valeur pour les entreprises, les développeurs et les utilisateurs ».

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Si certaines fonctions demeurent, l’essentiel du développement s’arrête : les API de rapport d’attribution, la protection de la propriété intellectuelle, la personnalisation sur l’appareil, l’agrégation privée, l’audience protégée, les signaux d’application protégés ou encore les ensembles de sites associés.

Cet abandon n’est pas vraiment une surprise. Le développement de la Privacy Sandbox a dû affronter de nombreuses critiques, dont des critiques d’instances comme la Competition and Markets Authority (CMA) au Royaume-Uni et le ministère américain de la Justice. En 2024, Google plantait un gros clou dans le cercueil de son initiative en annonçant que les cookies tiers allaient finalement rester en place, mais que Chrome serait modifié pour permettre « un choix éclairé » sur leur comportement. Mais en avril dernier, Google a confirmé que tout continuerait de fonctionner comme aujourd’hui.

Dans son communiqué, Anthony Chavez précise cependant que certains aspects de la Privacy Sandbox vont continuer à infuser au sein de l’éditeur. Google assure par exemple que les commentaires des entreprises qui se sont appuyées sur l’API de rapport d’attribution l’aideront à « éclairer » son travail sur une norme interopérable au sein du W3C.

☕️ [MàJ] La panne AWS est terminée

21 octobre 2025 à 06:10

Mise à jour du 21 octobre à 8H10 : Dans un message publié à 00h53 (heure française) cette nuit, AWS a informé que sa panne était résolue. La société explique que tout est parti de problèmes de résolution DNS pour les points de terminaison DynamoDB dans la région US-EAST-1. À cause de certaines dépendances à cette région (Virginie du Nord), d’autres ont été touchées.

Après quoi, le sous-système EC2 a lâché, entrainant une cascade de problèmes dans les instances liées. La panne s’est ensuite étendue au Network Load Balancer (équilibrage de charge), entrainant « des problèmes de connectivité réseau dans plusieurs services tels que Lambda, DynamoDB et CloudWatch ».

Tout est rentré dans l’ordre, même si un arriéré de messages était encore constaté dans des services comme AWS Config, Redshift et Connect au moment de la dernière mise à jour.


Mise à jour de 15h30 : AWS dit avoir trouvé la cause de la panne et les réparations seraient bien avancées. Certains services, notamment Signal, fonctionnent de nouveau.


Article original de 10h54 :

La région Virginie du Nord rencontre actuellement de gros problèmes chez Amazon Web Services. Sur le site dédié, on peut lire effectivement :

« Nous pouvons confirmer des taux d’erreur significatifs pour les demandes adressées au point de terminaison DynamoDB dans la région US-EAST-1. Ce problème affecte également d’autres services AWS dans la région US-EAST-1. Pendant ce temps, les clients peuvent ne pas être en mesure de créer ou de mettre à jour des demandes d’assistance. Les ingénieurs ont été immédiatement mobilisés et travaillent activement à atténuer le problème et à en comprendre pleinement la cause profonde »

Comme on s’en doute, cette panne chez AWS entraine de multiples défaillances, tant les entreprises et autres organisations recourent massivement aux services cloud d’Amazon. C’est le cas par exemple chez Signal, dont le service est inaccessible pour de nombreux utilisateurs. Meredith Whittaker a confirmé le problème sur Bluesky et sur Mastodon.

Confirmation également pour Perplexity, dont les services IA ne sont plus disponibles. Selon les régions, Alexa, Asana, Snapchat, Fortnite, Epic Games Store et même ChatGPT sont également en panne.

Un problème est également signalé chez Cloudflare, sans que l’on sache pour le moment si les deux situations sont liées. Sur son site, l’entreprise indique que le problème a été identifié et qu’un correctif est en préparation, là où Amazon précise dans son bulletin que ses équipes cherchent la cause profonde.

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