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Netflix va racheter Warner Bros, ses studios et HBO Max pour 83 milliards de dollars

5 décembre 2025 à 13:56
Cinéma ! Cinémaaaaa !
Netflix va racheter Warner Bros, ses studios et HBO Max pour 83 milliards de dollars

Netflix et Warner Bros ont annoncé vendredi la signature d’un accord selon les termes duquel le géant du streaming va racheter l’intégralité des studios de cinéma et de télévision, ainsi que le service HBO Max, pour une enveloppe globale de près de 83 milliards de dollars.

Netflix, qui développe depuis quinze ans son portefeuille de droits d’exploitation, s’apprête à franchir un cap : le géant du streaming a en effet confirmé vendredi la signature d’un accord avec Warner Bros Discovery. Il prévoit l’acquisition de la totalité du studio hollywoodien et de ses licences emblématiques, ainsi que de son service de streaming HBO Max, pour une valorisation totale de 82,7 milliards de dollars.

Un immense catalogue

Au terme de l’opération, qui devrait être bouclée au troisième trimestre 2026, Netflix détiendra les droits d’une longue liste de licences de premier plan, déclinées aussi bien en télévision qu’au cinéma, en parcs à thèmes ou en jeux vidéo. Dans le lot figurent notamment The Big Bang Theory, The Sopranos, Game of Thrones, l’univers DC, la franchise Harry Potter, Friends ou Citizen Kane… une longue liste de créations dont les droits viendront enrichir le catalogue développé en propre par Netflix.

L’acquisition se fait sur la base d’un montant de 27,75 dollars par action Warner Bros Discovery, dont 23,25 dollars en cash et le reste en actions Netflix.

Netflix indique que les studios Warner ont vocation à poursuivre leurs activités, et donc à développer des œuvres pour la télévision ou le cinéma. HBO et HBO Max sont également maintenus (au moins pour l’instant), dans la mesure où ils proposent une offre « complémentaire et attrayante pour les consommateurs ».

Pour Netflix, ce rapprochement se traduira par une amélioration de la qualité perçue par ses abonnés, notamment grâce à l’enrichissement de son offre avec les différents catalogues Warner. D’un point de vue plus opérationnel, l’entreprise dit également s’attendre à l’équivalent de 2 à 3 milliards de dollars par an en synergies, sans préciser l’éventuel impact en matière d’effectifs salariés.

Une opération complexe

Le plan se déroulera-t-il sans accroc ? Si les deux parties prenantes sont tombées d’accord, le succès de l’opération est conditionné à la réussite de quelques étapes clés. Warner Bros Discovery, issue de la fusion entre WarnerMedia et Discovery en 2022, doit d’abord boucler son processus de scission, annoncé en juin dernier. Ce dernier prévoit pour mémoire de scinder le groupe en deux, avec d’un côté les chaînes de télévision, et de l’autre les activités de studio désormais en passe de basculer chez Netflix.

La transaction devra également recueillir l’assentiment des autorités de la concurrence aux États-Unis, ce qui reviendra vraisemblablement à obtenir l’aval de la Maison-Blanche. Or sur ce point, la concurrence fourbit déjà ses armes, à l’image de Paramount, qui souhaitait de son côté racheter l’intégralité des activités de Warner. Le groupe dirigé par David Ellison (fils de Larry, patron d’Oracle) a laissé fuiter au Wall Street Journal la teneur de certains courriers adressés aux conseils de Warner et arguant que le rachat par Netflix créerait une situation problématique d’un point de vue antitrust.

Rappelons qu’en France, Netflix a récemment passé un accord de diffusion avec le groupe TF1.

Faille de gravité maximale découverte dans React, des correctifs à installer en urgence

5 décembre 2025 à 13:20
Waf ! Waf !
Faille de gravité maximale découverte dans React, des correctifs à installer en urgence

Un chercheur a découvert dans le composant React Server Components une faille dont le score de gravité CVSS atteint la note maximale de 10. Des correctifs ont été rapidement publiés et il est recommandé de mettre à jour les applications et autres composants concernés le plus rapidement possible.

Dans une note publiée le 3 décembre, la fondation React a averti d’une faille extrêmement critique dans le framework (cadriciel) React Server Components. Estampillée CVE-2025-55182, elle a reçu la plus grande note possible au score CVSS, soit 10.

Dans son billet de blog, la fondation indique que le signalement de la faille a été fait le 29 novembre par le chercheur Lachlan Davidson. Elle réside dans les versions 19.0, 19.1.0, 19.1.1 et 19.2.0 des composants suivants : react-server-dom-webpack, react-server-dom-parcel et react-server-dom-turbopack.

Exploitée, la faille peut permettre l’exécution de commandes arbitraires à distance. Elle a même reçu un nom : React2Shell. Initialement, deux failles avaient été signalées. La seconde, dans Node.js et numérotée CVE-2025-66478, a cependant été rejetée par le NIST américain, car il s’agissait finalement du même mécanisme.

Une grande facilité d’exploitation

Selon la société Wiz qui s’est penchée sur la question, une grosse partie du problème tient à l’exploitation particulièrement simple de cette faille, faisant exploser son score CVSS. Deux composantes sont mises en avant : la faille est exploitable dans toutes les configurations, et il ne suffit que d’une requête HTTP spécialement conçue pour déclencher la suite.

La société explique qu’il s’agit d’un cas de désérialisation logique. Il découle de la manière dont les React Server Components (RSC) gèrent les requêtes. Une personne non authentifiée pourrait ainsi créer une requête HTTP malveillante à n’importe quel point de terminaison Server Function qui, au moment où React s’occupe de la désérialisation, entraine l’exécution d’un code JavaScript arbitraire sur le serveur.

Dans son billet, la fondation React n’en dit pas plus, car elle explique attendre une diffusion plus importante des correctifs avant de donner plus de détails.

Toute bibliothèque utilisant RSC (comme Vite RSC, Parcel RSC, React Router RSC preview, RedwoodJS, ou encore Waku) est concernée par la faille et il faut donc surveiller l’arrivée de mises à jour, déjà publiées dans de nombreux cas. « La vulnérabilité affecte les configurations par défaut du framework, ce qui signifie que les déploiements standards sont immédiatement exploitables sans conditions particulières », indique la société de sécurité Endor Labs.

Que faire ?

L’urgence est d’appliquer les nouvelles versions 19.0.1, 19.1.2 et 19.2.1 des trois composants react-server-dom. Jusqu’à ce qu’ils puissent être déployés, il est conseillé d’appliquer des règles WAF (Web Application Firewall).

Plusieurs entreprises de premier plan ont d’ailleurs réagi à ce sujet. Cloudflare a annoncé dès le 3 décembre avoir mis à jour son WAF pour protéger ses clients. L’éditeur ajoute que même si les nouvelles règles bloquent les éventuelles attaques, il reste recommandé de mettre à jour aussi vite que possible les composants logiciels concernés.

Même son de cloche chez Google pour sa Cloud Armor, qui décrit les nouvelles règles du pare-feu applicatif comme une mesure temporaire d’atténuation. On retrouve les mêmes éléments de langage chez Akamai et AWS.

Microsoft 365 : hausses de prix à venir pour les entreprises et le secteur public

5 décembre 2025 à 11:12
Price is what you pay. Value is what you get.
Microsoft 365 : hausses de prix à venir pour les entreprises et le secteur public

Microsoft procédera à compter du 1ᵉʳ juillet 2026 à une hausse de prix généralisée sur les différentes formules Microsoft 365 commercialisées en volume auprès des entreprises et du secteur public. L’éditeur justifie cette augmentation par l’introduction de nouvelles fonctionnalités et services, principalement liés à l’IA et aux produits Copilot.

Le changement n’interviendra qu’à l’été prochain, mais l’éditeur commence dès à présent à préparer le terrain : la plupart des abonnements professionnels Microsoft 365 verront leur prix augmenter à compter du 1ᵉʳ juillet prochain. La hausse varie dans des proportions importantes selon la formule envisagée. L’abonnement d’entrée de gamme Office 365 E1 reste par exemple facturé à 10 dollars, mais l’augmentation varie entre 8 % et 33 % pour les autres licences.

Jusqu’à 33 % de hausse

La hausse la plus notable concerne la licence Microsoft 365 F1, destinée aux « employés de première ligne » (frontline workers), c’est-à-dire les travailleurs qui ne disposent pas d’un poste attitré (vendeur en magasin, personnel hospitalier, etc.).

Microsoft annonce les nouveaux tarifs des licences Microsoft 365, en dollars, valables au 1er juillet 2026

L’annonce a été formulée par l’intermédiaire d’un billet de blog, illustré par des tarifs en dollars, valables aux États-Unis, mais l’éditeur précise bien qu’elle sera répercutée sur tous les marchés, avec toutefois de possibles variations. En Europe, rappelons que toutes ces offres sont également déclinées dans une version dépourvue des outils de communication Teams, au tarif révisé en conséquence.

Pour Microsoft, c’est avant tout l’enrichissement des offres qui justifie cette hausse de prix. L’éditeur annonce en effet que plusieurs produits ou services ont été ou seront bientôt intégrés au bouquet Microsoft 365. Il évoque notamment « des fonctionnalités de sécurité et de gestion supplémentaires, optimisées par l’IA ».

L’éditeur mentionne par exemple l’arrivée récente de Copilot Chat dans les principaux logiciels bureautiques de la suite (Word, Excel, etc.), et rappelle qu’il a annoncé, lors de la conférence Ignite 2025, son introduction à venir dans Outlook, avec la promesse d’outils de gestion adaptés pour les administrateurs systèmes. La suite devrait aussi s’enrichir de nouvelles options de gestion des terminaux et de support au sein des abonnements E3 et E5.

Microsoft annonce également l’introduction d’une option de vérification des URL au niveau des formules d’entrée de gamme, et l’arrivée de nouvelles fonctions de prévention des risques liés aux malwares ou au phishing dans Microsoft Defender au sein des plans d’abonnement les plus courants. Le tableau ci-dessous résume, selon l’éditeur, les ajouts programmés dans les différentes formules.

Copilot Chat s’invite dans toutes les formules entreprise

Hausses de prix en vue pour le secteur public

Les licences destinées au secteur public (gouvernements, institutions, etc.) vont elles aussi faire l’objet d’une hausse de prix, prévient Microsoft par l’intermédiaire d’une autre note d’information. Cette fois encore, la formule Office 365 E1 est épargnée, mais les autres abonnements subissent une hausse comprise entre 5 % et 13 %, résumée dans le tableau ci-dessous. Là encore, la hausse est programmée au 1ᵉʳ juillet 2026, avec toutefois une mise en œuvre en deux temps pour les licences Office 365 E3.

La hausse de 13 % sur les licences Office 365 E3 est appliquée en deux temps, avec une seconde échéance en juillet 2027

Rappelons que les formules Microsoft 365 grand public ont elles aussi fait l’objet d’une augmentation significative en 2025, justifiée principalement par l’intégration des fonctions IA liées à Copilot.

Les ONG coincées par la lecture que Meta fait du règlement sur les publicités politiques

5 décembre 2025 à 10:43
Ungiving day
Les ONG coincées par la lecture que Meta fait du règlement sur les publicités politiques

Depuis le début du mois d’octobre, plusieurs ONG constatent des difficultés d’une ampleur inégalée dans la diffusion de leurs publicités sur les réseaux sociaux de Meta. L’entreprise a adopté une lecture très extensive du règlement européen sur la publicité politique.

« En octobre, on avait une grosse campagne pour Gaza. On s’est aperçus qu’une de nos publications emblématiques, qui évoquait la réalité de Gaza, avec des mots comme « guerre », ou « souffrance », ne passait pas. » Marie-Charlotte Brun est directrice Marketing et Développement de l’Unicef France. Et depuis le début du mois, elle constate que promouvoir les campagnes du Fonds des Nations unies pour l’enfance est devenu nettement plus difficile sur les plateformes de Meta. « On a fait des tests, on l’a expurgée, et finalement la publication est passée. Mais évoquer Gaza sans parler de guerre ou de souffrance, ça dévoie la communication. »

En avril 2024, le règlement européen sur la transparence et le ciblage de la publicité à caractère politique (TTPA) entrait en vigueur. Depuis, les déclarations de géants numériques se sont succédé. En novembre 2024, la responsable des relations publiques de Google annonçait que l’entreprise cesserait de « diffuser de la publicité politique dans l’UE avant l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation en octobre 2025 ». En juillet 2025, Meta déclarait la fin de la publicité « politique, électorale et sur les sujets sociaux » pour se plier au texte. Quelque part entre le mois de septembre et début octobre, Google supprimait l’accès à sept ans d’archives des publicités politiques en Europe, sans faire de commentaires.

Et puis le 10 octobre dernier, le texte est entré en application. En quelques semaines à peine, plusieurs organisations non gouvernementales d’envergure ont vu le changement : du côté de Meta, la décision de cesser toute publicité « politique, électorale et sur les sujets sociaux » touchait un périmètre très large, et elles se retrouvaient prises dans le filet.

Plus du quart des publicités de l’UNICEF France rejetées

Pour preuve, le 6 octobre, « toutes nos publicités ont été rejetées et supprimées », explique la directrice de l’engagement de la Fondation des Femmes Lise Gallard. « On avait connaissance des mesures qu’ils comptaient prendre, on se préoccupait de ne plus pouvoir sponsoriser nos campagnes, mais sur le coup, toutes les publicités ont été supprimées, y compris des textes qui se contentaient de dire « tendons-leur la main ». »


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Leroy Merlin et Médecin Direct piratés, des données médicales dans la nature

5 décembre 2025 à 09:50
Et ça continue, encore et encore
Leroy Merlin et Médecin Direct piratés, des données médicales dans la nature

Coup sur coup, deux entreprises françaises ont reconnu des fuites de données. La quantité d’informations a priori dans la nature n’est cependant pas la même dans les deux cas, la fuite chez Médecin Direct étant la plus grave.

Alors que France Travail annonçait une nouvelle fuite de données il y a quelques jours, deux nouveaux piratages ont été confirmés en France. Pour le magasin de bricolage, SaxX a averti d’une fuite le 2 décembre. À ce moment, l’enseigne commençait à envoyer des e-mails pour prévenir les clients concernés que leurs données avaient été piratées. Dans la capture du courrier, on pouvait lire que celles-ci comprenaient le nom, le prénom, le numéro de téléphone, l’adresse e-mail, l’adresse postale et la date de naissance. Leroy Merlin précisant également que les coordonnées bancaires et les mots de passe n’étaient pas touchés.

Ce 4 décembre, Leroy Merlin a confirmé l’information au Monde, via l’AFP. « Les clients concernés ont été informés dès que nous avons pris connaissance de l’attaque », a ainsi indiqué l’enseigne, qui a ajouté que des vérifications étaient « en cours » pour mesurer l’étendue du problème. Comme toujours dans ce genre de cas, la CNIL a été prévenue (les entreprises y sont tenues par la loi) et une plainte va être déposée. Il est demandé aux clients, encore une fois, d’être vigilants sur l’usage frauduleux qui pourrait être fait de leurs données.

Médecin Direct : des données médicales dans la nature

Dans le cas de Médecin Direct, une plateforme de téléconsultation, le problème est plus grave. SaxX a publié hier la capture du courrier envoyé aux clients concernés. On peut y lire que des informations ont pu être dérobées. D’abord à caractère personnel, avec globalement les mêmes données que pour Leroy Merlin, auxquelles s’ajoute le numéro de sécurité sociale, s’il a été donné.

Surtout, des données de santé ont pu être exfiltrées : « l’objet de la téléconsultation, les données renseignées dans le questionnaire de pré-consultation, les données échangées par écrit avec le professionnel de santé », précise le courrier. « En revanche, les documents que vous avez pu transmettre ou recevoir à l’occasion de la téléconsultation ne sont pas concernés ». Le pire semble évité, mais les informations décrites peuvent quand même s’avérer très sensibles, selon les cas. On apprend également dans l’e-mail que l’intrusion aurait été détectée le 28 novembre.

À 01net, l’entreprise française a confirmé la fuite, sans développer : « Nos services fonctionnent normalement et nous avons renforcé nos mécanismes de surveillance et de protection. Notre plateforme dispose des niveaux de sécurité conformes au cadre réglementaire strict applicable à la télémédecine. Une enquête sur l’origine de cet incident a été diligentée et nous ne pouvons pas partager davantage de détails à ce stade ».

Dans les deux cas, SaxX affirme que c’est le groupe de pirates Dumpsec qui aurait revendiqué l’attaque. Ils seraient à l’origine d’une grande vague de piratages ces derniers mois, dont les 1 300 mairies que nous évoquions il y a peu.

Les risques sont toujours les mêmes. Ces informations, même quand elles ne sont pas sensibles comme peuvent l’être les données médicales, peuvent être utilisées dans le cadre de campagnes de phishing. Plus les pirates ont d’informations, plus ils peuvent personnaliser leurs tentatives. Avec suffisamment d’informations, le risque peut grimper jusqu’à l’usurpation d’identité.

☕️ Une nouvelle panne Cloudflare a touché de nombreux sites : l’« incident est résolu »

5 décembre 2025 à 09:30

Après la panne intervenue il y a 15 jours, Cloudflare a été touché par un nouvel incident. « Cloudflare enquête sur des problèmes liés à Cloudflare Dashboard et aux API associées », expliquait l’entreprise sur son site d’informations liées aux pannes à 9h56 heure française.

Cloudflare a ensuite ajouté qu’« une correction a été mise en œuvre » et qu’elle surveillait les résultats à 10h12.

Next a pu constater que ce problème a eu une incidence sur des sites grand public comme : Doctolib, Claude.ia, Downdetector (sa version française comme sa version internationale), Quora ou encore Zendesk. Une erreur 500 était affichée sur tous ces sites.

Ces services semblent tous de nouveau accessibles après la correction mise en place. La panne a duré une quinzaine de minutes, mais elle n’est pas passée inaperçue étant donné l’omniprésence de la plateforme sur Internet. À 10h20, Cloudflare annonce que « cet incident est résolu ».

La précédente panne était partie d’un petit changement de permissions.

☕️ Pour Linus Torvalds, Musk est « trop stupide pour travailler dans une entreprise tech »

5 décembre 2025 à 08:41

Linus Torvalds est connu pour ses positions franches. On se souvient du doigt d’honneur fait à NVIDIA en 2012, en témoignage de sa colère face au comportement d’une entreprise très peu intéressée par l’open source. Nous avions résumé une partie de ces problèmes dans notre article sur la transition X11/Wayland.

En octobre 2024, Linus Torvalds s’en était pris à Intel et AMD, critiquant leur « matériel bogué » et l’avalanche de modifications logicielles rendues nécessaires par les multiples failles découvertes, bal ouvert début 2018 par Spectre et Meltdown. La même année, il avait d’ailleurs fait une pause pour s’occuper de son caractère, souvent jugé brutal. Mais il lui est arrivé aussi de siffler la fin de la récréation en intervenant dans des débats houleux pour calmer le jeu, notamment dans les discussions vives autour de l’intégration de Rust dans le noyau.

Cette fois, le père du noyau Linux s’en est pris à Elon Musk. Il y a quelques jours, Linus Torvalds apparaissait dans une vidéo du youtubeur Linus Sebastian (chaine Linus Tech Tips), centrée sur le montage d’un nouveau PC pour les besoins du développeur. Les deux Linus discutaient de divers sujets, dont la productivité au travail face à l’IA.

Le youtubeur a ainsi évoqué le cas d’une « grande entreprise » où les développeurs devaient indiquer leur nombre de lignes de code écrites, avec possibilité de licenciement si ce n’était pas assez. Torvalds avait bien sûr un avis très tranché sur la question : « Oh oui, non, tu ne devrais même pas être contrarié là-dessus. C’est juste de l’incompétence. Quiconque pense que c’est un indicateur valable est trop stupide pour travailler dans une entreprise tech ».

Linus Sebastian lui a alors demandé s’il savait de qui il était en train de parler. Devant le « non » de Torvalds, le youtubeur lui a répondu : « Oh. Euh… il a été une figure importante de l’amélioration de l’efficacité du gouvernement américain récemment ». Et Torvalds d’enchainer : « Oh, apparemment j’avais vu juste ».

Ada d’Universcience : l’IA pour enseignants avec des images GenAI absurdes sur l’évolution

5 décembre 2025 à 07:49
IA d'Ada sur mon bidet
Ada d’Universcience : l’IA pour enseignants avec des images GenAI absurdes sur l’évolution

Universcience vient de lancer une « IA au service des enseignants ». Elle propose de créer des cours en utilisant la base de données de contenus stockés par la structure de médiation scientifique. Mais les premiers cours présentés dans Ada sont accompagnés d’images générées par IA illustrant de manière absurde, par exemple, l’évolution des espèces en incluant entre autres des voitures. Interrogée par Next, l’illustratrice Florence Dellerie nous fait part de son agacement face à ce genre d’images.

« Universcience, l’établissement public réunissant le Palais de la découverte et la Cité des sciences et de l’industrie, présente Ada, une plateforme innovante au service de la communauté éducative », peut-on lire sur le communiqué de presse [PDF] envoyé par l’une des plus importantes structures de médiation des sciences françaises.

À Next, nous sommes curieux de ce qui touche à l’intelligence artificielle et aux sciences, donc nous avons cliqué pour voir. Au lieu d’une « intelligence artificielle », le projet Ada d’Universcience ressemble plus à un portail de création de cours en ligne. Les enseignants peuvent utiliser les contenus de la structure de médiation scientifique pour structurer leur présentation d’un sujet à leurs élèves. Ils peuvent aussi réutiliser des cours déjà créés par leurs collègues sur la plateforme en les modifiant.

Plutôt qu’une « IA », une indexation de contenu faite par IA et une personnalisation de cours assistée par IA


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☕️ Proton lance Sheets, son tableur avec chiffrement de bout en bout

5 décembre 2025 à 07:16

La messagerie chiffrée Proton ajoute une corde à son arc, ou plus exactement des feuilles de calculs à son Drive. Proton Sheets est présenté comme une alternative à Excel et Google Sheets, avec une différence de taille : du « chiffrement de bout en bout, garantissant que personne d’autre, pas même Proton, ne peut accéder à votre tableau et aux informations qu’il contient ».

Sheets version Proton permet évidemment de créer des graphiques, d’effectuer des calculs et de travailler à plusieurs, exactement comme ses concurrents. Pour la partie collaborative, « quand une autre personne ouvre le tableur, ses modifications apparaissent instantanément au moment de la saisie, et son nom apparaît en haut à droite ». Les documents peuvent être exportés en XLSX. De plus amples informations sont disponibles sur cette page.

Proton Sheets
Proton Sheets

Toute personne ayant un compte Proton Drive peut utiliser Proton Sheets gratuitement, affirme la société. Le déploiement de cette application est progressif. Il y a un peu plus d’un an, Proton lançait Docs, également sur Drive et avec du chiffrement de bout en bout.

À l’époque, Proton expliquait que « construire des documents collaboratifs qui conservent l’E2EE était incroyablement difficile, et c’est quelque chose que nous n’avons vu personne d’autre faire sur le marché. Cela implique l’échange de clés et la synchronisation des informations clés, ainsi que la possibilité d’inviter des personnes à collaborer, de révoquer ces autorisations, et de partager des documents en privé ».

Le chiffrement de bout en bout est une bataille de longue date de Proton, dont la dernière bataille était contre X Chat. La société suisse criait haut et fort que « toutes les affirmations sur le chiffrement de bout en bout ne se [valaient] pas ».

Rappelons qu’il existe aussi une suite collaborative chiffrée de bout en bout et open-source : Cryptpad.

Reçu hier — 4 décembre 2025Next.ink

Anthropic, OpenAI, Google : entre stratégie de conquête et manœuvres financières

4 décembre 2025 à 16:58
Ils jouent à cash cash
Anthropic, OpenAI, Google : entre stratégie de conquête et manœuvres financières

Les grandes manœuvres financières se poursuivent sur le terrain de l’IA générative, avec une révélation de taille : Anthropic, éditeur de Claude, étudierait les modalités d’une introduction en bourse dès 2026. OpenAI aurait pour sa part décidé de retarder son offensive dans la publicité en ligne, en raison d’une consigne d’urgence passée par Sam Altman. Celui-ci s’inquiéterait en effet de l’accueil réservé à Gemini 3, que Google diffuse le plus largement possible…

Alors que la rumeur prête à OpenAI l’intention d’aller chercher le carburant nécessaire à sa frénésie d’investissements en bourse, l’éditeur de ChatGPT pourrait-il se faire damer le pion par son concurrent Anthropic ? C’est l’une des questions qui a animé les milieux financiers de la tech cette semaine, après que le Financial Times a révélé mercredi que la maison mère des modèles de langage Claude travaillait à la question avec son conseil, le cabinet Wilson Sonsini.

Anthropic sur le sentier de la bourse ?

À ce stade, il ne s’agit encore que de bruits de couloir, mais ces derniers résonnent assez fort pour que le quotidien britannique se risque à avancer cette éventualité d’une introduction en bourse, pour laquelle Dario Amodei et ses équipes auraient déjà sondé plusieurs grandes banques. Une autre source évoque un processus engagé dès 2026.

Du côté d’Anthropic, on répond qu’il est naturel, à ce niveau d’activités, d’étudier les différentes options stratégiques possibles, sans confirmer quoi que ce soit. « Nous n’avons pris aucune décision quant à une date ou même une éventuelle ouverture [du capital, ndlr] au public, et nous n’avons aucune information à partager pour le moment », indique un porte-parole.

L’entrée en bourse d’Anthropic constituerait à n’en pas douter une opération d’un montant record, d’où l’attention particulière accordée au sujet. Le dernier tour de financement réalisé par l’entreprise, mi-novembre, portait sur 15 milliards de dollars, amenés par NVIDIA et Microsoft, en échange de promesses d’achat de composants et de services cloud, conformément à la logique d’engagements circulaires qui semble désormais prévaloir dans le secteur.

Cet accord tripartite a été conclu, estime le FT, sur la base d’une capitalisation comprise entre 300 et 350 milliards de dollars pour Anthropic. Une introduction en bourse signifierait une nouvelle révision à la hausse de cette valorisation, sur un marché dont la dimension spéculative et les montages financiers hasardeux font redouter à certains l’éclatement à venir d’une bulle de l’IA…

L’entrée, à Wall Street, des deux pure players les plus emblématiques du secteur déplacerait par ailleurs leur rivalité vers un nouveau terrain de jeu, purement financier cette fois. De quoi, sans doute, soutenir un phénomène à venir de concentration dans le secteur.

Anthropic vient à ce sujet d’annoncer l’acquisition de Bun, éditeur d’un framework JavaScript open source qui sous-tend déjà le fonctionnement de certains composants de Claude Code. Reste à savoir pourquoi Anthropic n’a pas fait créer un fork de Bun à son IA, si cette dernière est si performante, s’interroge un internaute taquin.

« Code rouge » autour de ChatGPT chez OpenAI

En attendant, la bataille se joue à l’échelle commerciale bien sûr – comme en témoignent les nombreux accords annoncés entre acteurs de l’IA et poids lourds des pans plus traditionnels de l’économie –, mais aussi technique. Et sur ce point, c’est Google qui semble avoir pris l’avantage, au moins temporairement, avec la sortie de Gemini 3 Pro, dont les performances sont globalement saluées.

En matière de communication, Google s’est d’ailleurs trouvé un allié de poids, en la personne de Marc Benioff, CEO de Salesforce, qui a littéralement encensé Gemini 3 le 23 novembre dernier : « Bordel de merde. J’utilise ChatGPT tous les jours depuis 3 ans. Je viens de passer deux heures sur Gemini 3. Je ne reviendrai pas en arrière ».

Marc Benioff, VRP pas super élégant mais très efficace de Gemini 3 – capture d’écran Next

Le succès de Gemini 3 n’a pas laissé Sam Altman indifférent, c’est peu de le dire. Dans un mémo interne, envoyé lundi 1ᵉʳ décembre aux équipes d’OpenAI et révélé par The Information, le patron d’OpenAI a annoncé un « code rouge », face à ce qu’il considère comme une « situation critique » pour ChatGPT. L’alerte se traduirait par un focus accru sur le développement produit de ChatGPT, quitte à retarder ou abandonner certains projets connexes.

« Notre priorité est désormais de continuer à améliorer ChatGPT, de poursuivre sa croissance et d’étendre son accessibilité à travers le monde, tout en le rendant encore plus intuitif et personnalisé », a souligné publiquement Nick Tuley, patron de ChatGPT chez OpenAI, tout en se réjouissant des résultats accomplis au cours de ces trois premières années de mise à disposition au public.

De la pub dans ChatGPT… mais quand ?

Le code rouge prononcé par Sam Altman pourrait avoir un effet sur un des sujets les plus stratégiques qui soient pour OpenAI : la monétisation via la publicité. D’après The Information, l’intégration de publicités au sein de ChatGPT ferait en effet partie des dossiers sortis du haut de la pile, alors même que l’entreprise a besoin de justifier de revenus en hausse pour soutenir sa recherche de financements.

OpenAI n’a pas communiqué publiquement sur ses velléités en matière de publicités, mais une confirmation de ses travaux sur le sujet a fait surface fin novembre. Des internautes ont effet découvert, au sein d’une bêta de l’application Android de ChatGPT, des mentions à l’intitulé explicitement rattaché à l’affichage de réclames, telles que ads feature, bazaar content, search ad, ou search ads carousel.

Le sujet n’est pas trivial : pour être efficace, la réclame au sein de ChatGPT devra en effet être contextualisée soit en fonction des requêtes de l’utilisateur (ce qui pose des questions de neutralité dans la génération de la réponse), soit en fonction de la connaissance qu’a le modèle de l’utilisateur (et donc d’éléments relevant de sa vie privée).

Google ouvre les vannes sur Gemini 3, puis les referme (un peu)

S’il y en a dont les projets en la matière seront scrutés de près, c’est bien sûr Google, qui dispose avec son moteur de recherche, Android et Chrome, de multiples points de contact pour toucher l’internaute et lui dispenser des services d’IA générative financés par la publicité.

Et Google semble bien décidée à accélérer la conquête de nouveaux utilisateurs. Si OpenAI caracole en tête en revendiquant 800 millions d’utilisateurs par semaine sur ChatGPT, Google est de son côté passé de 450 millions à 650 millions d’utilisateurs actifs mensuels, selon les déclarations d’Alphabet lors de la présentation de ses derniers résultats financiers.

Pour continuer sur cette lancée, Google joue la carte de la synergie. Les abonnés à l’offre de stockage cloud Google One Premium ont ainsi reçu cette semaine une invitation à profiter sans surcoût des avantages de l’abonnement AI Plus, qui intègre un accès plus généreux à Gemini 3 Pro et Nano Banana pour les images. La dernière version du modèle s’est également invitée dans l’AI Mode, l’agent conversationnel de recherche de Google (encore non disponible en France) qui constitue une alternative à la traditionnelle liste de liens.

Problème : gagner des utilisateurs coûte cher, et tous ne basculent pas vers des formules payantes, ce qui conduit dans le même temps Google, comme OpenAI, à limiter en volume les possibilités offertes en version gratuite. Chez OpenAI, c’est au niveau de Sora, le modèle de génération vidéo, que la barre est abaissée à six requêtes par jour, contre trente précédemment. « Nos cartes graphiques surchauffent, et nous voulons permettre au plus grand nombre de personnes possible d’accéder à Sora ! », explique Bill Peebles, patron de Sora, dans un message du 28 novembre.

La veille, Google avait procédé à un mouvement similaire, en réduisant les paliers d’utilisation gratuite de Gemini 3 Pro et de Nano Banana.

☕️ La Russie bloque FaceTime, l’outil d’Apple servirait aux terroristes

4 décembre 2025 à 16:33

La Russie bloque désormais les communications FaceTime sur les appareils Apple, principalement l’iPhone. FaceTime permet pour rappel des communications (réellement) chiffrées de bout en bout entre appareils frappés d’une pomme.

La nouvelle a été retransmise il y a quelques heures par Reuters, qui en a obtenu confirmation par l’agence Roskomnadzor, régulateur des télécommunications en Russie. Contactée par nos confrères, l’agence a répondu : « Selon les agences de maintien de l’ordre, FaceTime est utilisé pour organiser et mener des attaques terroristes dans le pays, recruter des auteurs et commettre des fraudes et d’autres crimes contre des citoyens russes ». Roskomnadzor n’a pas élaboré.

Toujours selon Reuters, les symptômes ont commencé aujourd’hui même. Bien qu’Apple ne vende plus ses produits depuis l’attaque contre l’Ukraine (la page officielle russe renvoie directement au support technique), de nombreux iPhone restent en circulation. Mais depuis peu, les appels FaceTime échouent, l’application indiquant « Utilisateur indisponible ». Selon un témoignage, la demande d’appel est bien émise, mais le contact ne s’établit pas une fois la communication acceptée.

Le blocage de FaceTime n’est que la dernière décision en date de la Russie contre les technologies occidentales. Au cours des trois dernières années, de nombreux services ont été concernés, avec par exemple Instagram dès mars 2022. En aout, on apprenait que l’agence Roskomnadzor avait annoncé le blocage partiel des appels sur WhatsApp et Telegram, et que le magasin d’applications RuStore devenait obligatoire sur les nouveaux smartphones.

RuStore a été développé par VK, l’entreprise russe possédant le réseau social du même nom, ce dernier ayant été créé par Pavel Durov, également fondateur de Telegram. La même entreprise a développé la messagerie Max, que le gouvernement russe met largement en avant désormais. Selon Reuters, de nombreuses critiques se sont élevées pour dénoncer un outil de surveillance des citoyens russes, accusations réfutées par la presse d’État.

LinkedIn favorise-t-il les profils masculins ?

4 décembre 2025 à 15:16
LinkedIneuses en colère
LinkedIn favorise-t-il les profils masculins ?

Un groupe d’internautes a mené une nouvelle expérimentation sur LinkedIn pour tenter d’observer si, oui ou non, la plateforme promouvait davantage les publications des hommes. LinkedIn réfute prendre le genre en considération parmi les éléments permettant de hiérarchiser les différents messages et déclare mener des « contrôles d’équité » avant de déployer ses outils.

L’enquête crowdsourcée sur les potentiels biais sexistes de LinkedIn continue. Courant novembre, pour tenter d’objectiver la visibilité que LinkedIn donne aux publications selon le genre de leurs autrices et auteurs, un groupe d’internautes a lancé une expérience : modifier leur nom – Simone Bonnett, par exemple, est devenue Simon E-, voire adapter le genre indiqué à LinkedIn depuis les paramètres du profil.

Certaines femmes ont aussi adapté la présentation de leur profil pour les rendre plus « masculines » ou « bro-coded », parfois à l’aide de modèles génératifs. En pratique, explique la communicante Megan Cornish, autrice d’une publication devenue virale sur le sujet, il s’agit notamment de choisir des mots orientés sur l’action dans le monde économique, comme « dynamiser », « transformer » ou « accélérer ». Un vocabulaire très inhabituel pour Megan Cornish, dont l’expertise concerne la santé mentale, un domaine où le langage est plus souvent « compris comme « féminin », car anglé sur la collaboration, le soin, et moins agressif ».

Extrait de la publication de Megan Cornish

Au bout d’à peine une semaine, plusieurs femmes ont rapporté des hausses de l’engagement autour de leurs publications :+ 1 600 % de vues de profils,+ 1 300 % d’impressions pour le compte de la consultante en réseaux sociaux Simone Bonnett ;+ 116 % impressions sur celui de l’autrice et entrepreneuse féministe Felice Ayling,+ 244 % impressions pour l’investisseuse Jo Dalton. Des hommes ayant « féminisé » leur profil pour tester la logique inverse ont rapporté des chutes d’impressions. Les débats ont pris une telle ampleur que Megan Cornish a obtenu quelques réponses de la directrice mondiale de l’équipe éditoriale de LinkedIn, Laura Lorenzetti Soper.

Le double système de diffusion de contenu de LinkedIn

Il ne s’agit pas de la première enquête citoyenne de ce type. Cet été, un groupe d’utilisatrices et utilisateurs, principalement anglophones, menaient de premières expérimentations sur le sujet. Depuis des profils féminins et masculins choisis pour présenter une variété de tailles de communautés (des hommes et des femmes très suivis, d’autres possédant de plus petits comptes) postaient le même message et la même image à la même heure, puis, au bout de 72 heures, collectaient les données d’exposition des publications.

Les premiers résultats obtenus convainquaient les initiatrices de ce projet, dont les entrepreneuses Jane Evans et Cindy Gallop, de continuer leurs tests à plus large échelle.

Megan Cornish, elle, a commencé ses expérimentations dans son coin, après avoir vu son reach chuter drastiquement au fil de l’année. Auprès de Next, la consultante en stratégie de contenu Émilie Houdou expliquait en septembre que les outils de recommandations de LinkedIn s’appuient principalement sur deux dynamiques : un système observe la réaction des contacts dans les premières 90 minutes (à Megan Cornish, Laura Lorenzetti Soper précise même : au cours de la « première heure »), et un autre, plus affinitaire, promeut les publications en fonction des intérêts des internautes.

Émilie Houdou précisait que, courant 2025, « les deux systèmes ont beaucoup bougé ». Parmi ses clients, indépendamment du genre, elle constatait que certains profils avaient vu leur reach « divisé par deux ».

LinkedIn réfute utiliser le genre comme signal

Dans le monde anglophone, les expérimentations de Megan Cornish, Simone Bennett et d’autres ont animé tellement de discussions que la responsable sécurité de l’IA, vie privée et gouvernance de LinkedIn, Sakshi Jain, a publié un article dédié au sujet.

Megan Cornish a par ailleurs obtenu un entretien avec la directrice mondiale de l’équipe éditoriale de LinkedIn, Laura Lorenzetti Soper. Parmi les éléments principaux de cette conversation, que la première rapporte dans une newsletter, la directrice exécutive de Linkedin déclare : « nous n’utilisons pas le genre comme élément de hiérarchisation [ranking, ndlr] ».

Cela ne signifie évidemment pas que LinkedIn n’ait pas notion du genre des usagers. Dans son propre centre d’aide, l’entreprise indique :

« LinkedIn peut déduire votre âge et votre sexe d’après les informations de votre profil. Par exemple, nous pouvons déduire votre sexe d’après votre prénom ou les pronoms utilisés lorsque d’autres personnes recommandent vos compétences. Nous pouvons déduire votre âge d’après l’année à laquelle vous avez obtenu un diplôme. (…) Nous utilisons l’âge et le sexe déduits afin de fournir des informations agrégées sur les audiences LinkedIn pour les membres de LinkedIn, nos clients et nos partenaires, et de personnaliser le contenu tel que les publicités. Vous pouvez désactiver ce ciblage dans vos préférences. Nous utilisons ces informations agrégées pour mener des études de recherche et développement concernant, par exemple, l’équité et la diversité des services. »

Ce dernier élément est d’ailleurs cité par Laura Lorenzetti Soper : outre le genre, l’entreprise teste aussi l’équité (fairness check) en fonction de la couleur de peau aux États-Unis. La directrice éditoriale de la plateforme précise par ailleurs que les grands modèles de langage ne sont pas utilisés pour des tâches de hiérarchisation, mais plutôt pour des logiques de classification des publications, du côté des équipes de modération. À la question « utilisez-vous des termes propres au monde des affaires, ou le ton assertif (c’est-à-dire plutôt masculins) comme signaux positifs ? », Laura Lorenzetti Soper répond encore : « non ».

La cadre de LinkedIn admet en revanche que l’entreprise constate, elle aussi, un nombre important d’utilisateurs et utilisatrices rapportant des chutes de reach sur le courant de la dernière année. La « production globale de l’écosystème a augmenté », indique-t-elle, ce qui pourrait provoquer une compétition croissante pour la visibilité, donc des statistiques de vues en baisse.

L’insoluble question des biais indirects

Dans sa newsletter, Megan Cornish remercie par ailleurs – ironiquement – les hommes lui ayant envoyé des commentaires, voire des mails, pour lui souligner qu’il « n’existe pas de bouton secret pour faire taire les femmes ». S’ils s’arrêtent à cette idée, estime-t-elle, « peut-être ne [sont-ils] pas prêts pour la conversation » concernant les biais indirects susceptibles de se retrouver dans les systèmes informatiques aux dépens de leurs constructeurs.

Et de détailler, en prenant l’exemple de son domaine d’expertise : « Les femmes et les domaines relationnels, comme la santé mentale, sont invités à s’adapter à un système qui, que ce soit sur le plan culturel ou algorithmique, est calibré sur une vision étroite de ce que signifie « affaires » [business]. Même si la machine est neutre vis-à-vis du genre en tant que variable, elle n’est pas neutre vis-à-vis des modèles qui profitent aux personnes qui correspondent déjà à la norme. »

Or, quand bien même LinkedIn distribuerait les publications de manière strictement égale, « si la culture dit : « Je prends les hommes plus au sérieux en tant que voix du monde des affaires », alors les femmes sont perdantes bien avant que l’algorithme n’entre en jeu. » Autrement dit, les usages en ligne ne feront que reproduire des inégalités présentes hors ligne, et le public participera directement à la sur-promotion de certains profils au détriment d’autres.

En définitive, l’entrepreneuse appelle la plateforme à opérer une forme de « transparence radicale là où c’est possible », mais aussi à faire de l’espace « pour les industries relationnelles ». En d’autres termes, elle demande à ce que LinkedIn offre plus de souplesse pour les industries et personnes dont le mode de communication le plus courant ne correspond pas aux canons très business et très orientés productivité devenus si fréquents, sur le réseau professionnel, que des comptes entiers sont dédiés à s’en moquer (mais plutôt depuis X ou Facebook).

Dans la même logique, et toujours en réaction aux expérimentations des dernières semaines, des internautes ont créé une pétition pour demander plus de visibilité sur le fonctionnement du réseau social professionnel. Entre autres requêtes, le texte formule celles d’un « processus formel pour expliquer toute chute inexpliquée du reach », de « transparence sur la manière dont les publications sont catégorisées et hiérarchisées » ou encore d’un « audit indépendant de l’algorithme et de son impact sur les voix marginalisées ».

E2EE ou chiffrement de bout en bout… mais de quel « bout » parle-t-on ?

4 décembre 2025 à 14:15
J’suis à bout
E2EE ou chiffrement de bout en bout… mais de quel « bout » parle-t-on ?

Proton affirmait récemment que « toutes les affirmations sur le chiffrement de bout en bout ne se valent pas ». C’est vrai, mais la problématique est plus large : qu’entend-t-on exactement par E2EE ou chiffrement de bout en bout ? Tout le monde n’est pas d’accord.

Coup sur coup, deux affaires sont apparues dans la presse sur la question du chiffrement de bout en bout, ou E2EE pour End-to-End Encryption.

X Chat et caméra pour WC : l’E2EE soulève des questions

Il y a la messagerie X Chat de X dont les clés sont fragmentées sur des serveurs HSM nécessitant un code PIN de l’utilisateur pour être reconstituées. Toute la sécurité du E2EE repose alors sur la confidentialité d’un code à quatre chiffres, ce qui fait dire à Proton que « toutes les affirmations sur le chiffrement de bout en bout ne se valent pas ». C’est vrai, ne serait-ce qu’à cause des implémentations qui en sont faites.

Dans un registre différent, il y a le cas de la société Kohler avec son Dekoda, une petite caméra à fixer sur votre cuvette des WC pour surveiller… l’intérieur de vos toilettes. Plus précisément, il s’agit de proposer un suivi de la santé de votre intestin, de votre hydratation et potentiellement de détecter la présence de sang, le tout évidemment avec de la détection d’image et de l’IA.

Le traitement ne se fait pas en local, mais sur des serveurs gérés par l’entreprise. Cela soulève bien sûr des questions sur le caractère privé des données de santé (on vous laisse imaginer le reste), qui nécessitent donc une grande confidentialité. L’entreprise annonce du « End-to-end Encryption » dans sa politique de confidentialité. Et c’est là que le bât blesse.

Comme le rapporte l’expert, chercheur et développeur Simon Fondrie-Teitler sur son blog (via TechCrunch), « Kohler peut accéder aux données et aux images de la caméra des toilettes qu’elle décrit comme « chiffrées de bout en bout » ». C’est en contradiction avec la promesse généralement admise de l’E2EE qui est que les données ne sont accessibles à aucun tiers.

Kholer a une définition bien particulière de son E2EE : « Nous chiffrons les données sensibles des utilisateurs au repos, lorsqu’elles sont stockées sur votre téléphone portable, votre caméra connectée des WC et sur nos systèmes. Nous chiffrons également les données de bout en bout lors de leur transmission, entre vos appareils et nos systèmes où elles sont déchiffrées et traitées afin de vous proposer nos services et les améliorer ».

Pour TechCrunch, « il est clair que l’entreprise fait référence au type de chiffrement qui sécurise les données lors de leur transmission sur Internet, connu sous le nom de TLS – qui est derrière les sites en HTTPS ». Kholer chiffre donc les données pendant leur transfert sur Internet (encore heureux), ainsi que sur ses serveurs (encore heureux, bis), mais il dispose de toutes les clés nécessaires pour accéder aux données en clair. Est-ce du chiffrement de bout en bout ? Non, en tout cas pas de la manière dont ce terme est généralement utilisé.

Il y a une différence fondamentale entre les deux affaires : XChat est une messagerie entre deux clients qui passent par des serveurs intermédiaires, Kohler est un fournisseur de service avec une relation entre un client et un serveur ; il n’y a pas de communication entre clients.

50 nuances de « chiffrement de bout en bout »


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Reworld Media hallucine et publie n’importe quoi, mais ce n’est pas à cause de l’IA (1/2)

4 décembre 2025 à 13:36
Reborn to be wild
Reworld Media hallucine et publie n’importe quoi, mais ce n’est pas à cause de l’IA (1/2)

En France, des crèches acceptent des poupées « reborn » (hyperréalistes) au détriment de bébés humains, avance un site du groupe Reworld. Il s’agit en fait d’infox et canulars ayant fait le buzz sur TikTok, relayés au premier degré. Contacté, le directeur des activités numériques du groupe aurait « bien voulu que ce soit une hallucination émanant d’une IA », mais nous « certifie qu’aucun article n’a été écrit par de l’IA ».

Premier éditeur de presse magazine français en nombre de journaux détenus, avec plus de 80 marques médias thématiques, Reworld Media est aussi le 3ᵉ groupe média sur le web et les réseaux sociaux. L’entreprise est connue (et régulièrement critiquée) pour racheter des journaux, remplacer ses journalistes par des rédacteurs web spécialistes du référencement (SEO) privilégiant la quantité à la qualité, et substituer les articles d’information des médias qu’il rachète par de la « junk news » et du « brand content ».

Interrogé en octobre dernier au sujet de l’IA, Gautier Normand, son directeur général et co-fondateur, expliquait à ZoneBourse : « Les moteurs d’IA constituent une opportunité pour Reworld ». Il reconnaissait aussi : « Nous utilisons l’IA pour gagner en productivité en interne ». Et précisait dans la foulée qu’ « En revanche, utiliser l’IA pour rédiger des articles serait l’erreur à ne surtout pas commettre… ».

Voire. Mi-novembre, paroledemamans.com (un site du groupe aufeminin, racheté à TF1 par Reworld Media en 2019) a consacré pas moins de 9 articles aux bébés reborn (du nom donné à ces poupées hyperréalistes de bébés) en deux jours. Tous illustrés par des images générées par IA, ces derniers ont interpellé de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux.

Il y était en effet question de crèches qui accepteraient des bébés reborn (au détriment de vrais bébés humains), d’une femme ne comprenant pas que son bébé reborn aurait a contrario été refusé dans la crèche où elle voulait le placer, de médecins qui refuseraient d’examiner les bébés reborn ou encore que, même en poussettes, ils ne sauraient être prioritaires à la caisse des grands magasins.

Alerté sur X.com à ce sujet, nous avons donc cherché à remonter le fil de cette histoire abracadabrantesque, et découvert que des infox, rumeurs et canulars à ce sujet avaient effectivement circulé cet été sur TikTok et Facebook. Surtout, parolesdemamans.com s’est contenté de les relayer au premier degré, sans les vérifier, les démentir ni les contextualiser.

En vertu de la loi dite de Brandolini (aphorisme selon lequel « la quantité d’énergie nécessaire pour réfuter des sottises […] est supérieure d’un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire »), cela nous a pris du temps. Mais également permis de mieux comprendre pourquoi (et comment) Reworld Media recourt à l’IA, et pourquoi, depuis le mois d’octobre, de plus en plus de ses contenus partagent de nombreux traits caractéristiques des sites d’infos en tout ou partie générés par IA (GenAI) que notre enquête-fleuve (24 articles à ce jour) documente depuis des mois.

Les « mamans reborn, ça n’existe pas »


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☕️ Prix du logiciel libre de recherche : Aladin lite, l’atlas du ciel récompensé

4 décembre 2025 à 10:36

En ce début décembre, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a remis les prix de la science ouverte de l’année.

Plusieurs logiciels libres y ont été récompensés :

  • Le prix « scientifique et technique » a été attribué à GNU MPFR, « une bibliothèque libre (GPLv3) de calcul en virgule flottante avec précision arbitraire, reprenant les bonnes idées de la norme IEEE 754, comme l’arrondi correct » ;
  • le « coup de cœur » a mis en avant HyperSpy, « une bibliothèque libre pour Python, en licence GPLv3, qui aide les chercheurs en science des matériaux à analyser et visualiser des données complexes, telles que les ensembles de données multidimensionnels » ,
  • le prix de la documentation a été attribué au langage de programmation Pharo ;
  • et le prix de la communauté a été attribué à la version 3 d’Aladin Lite, un atlas du ciel interactif libre.

Conçu par le Centre de Données astronomiques de Strasbourg (CDS), celui-ci permet de se balader dans le ciel en visualisant des données astronomiques comme celles issues des observatoires européens Gaia ou Euclid :

Mais on peut l’utiliser aussi pour se balader sur Mars. « Simple à intégrer dans d’autres sites ou projets, il offre à tousastronomes, physiciens, passionnés comme curieuxune porte d’entrée vers les richesses du ciel. Interopérable, un très grand nombre de portails web l’utilisent spontanément », explique le ministère. L’ESA, par exemple, utilise déjà Aladin lite pour son site ESAsky. Son code est accessible sur GitHub en licence GPL3.0 et une API est aussi disponible.

Microsoft colmate une brèche exploitée depuis 2017 dans les fichiers LNK

4 décembre 2025 à 10:03
« Pas une faille », selon l’éditeur
Microsoft colmate une brèche exploitée depuis 2017 dans les fichiers LNK

Dans le Patch Tuesday de novembre, Microsoft a corrigé une faille exploitée depuis des années. Non-critique, l’entreprise ne la considérait d’ailleurs même pas comme une vulnérabilité. Elle a pourtant été utilisée très activement dans plusieurs campagnes.

Microsoft a discrètement corrigé une faille dans les fichiers raccourcis Windows (LNK) qui était exploitée activement depuis 2017 par de nombreux acteurs malveillants, rapporte ACROS Security (relayé par The Hacker News).

Dangerosité variable

Estampillée CVE-2025-9491, cette vulnérabilité permettait de cacher des commandes malveillantes dans les fichiers LNK en exploitant une limitation de l’interface Windows : la boîte de dialogue des propriétés n’affichait que les 260 premiers caractères du champ « Target », alors que la structure du fichier autorise jusqu’à 32 000 caractères. Les pirates pouvaient ainsi créer des raccourcis contenant des commandes arbitraires invisibles à l’inspection visuelle, en utilisant des caractères d’espacement et en plaçant le code malveillant au-delà de la limite d’affichage.

La dangerosité de cette faille varie selon les acteurs l’ayant cataloguée. Le NIST lui a donné un score CVSS de 7,8, lui affectant une dangerosité élevée. Même dangerosité pour la Zero Day Initiative de Trend Micro (qui en a parlé la première en mars dernier), avec un score de 7. La CISA (Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures) américaine ne lui accorde en revanche qu’un score de 3.

Une faille exploitée activement

Cette vulnérabilité a été exploitée par au moins 11 groupes APT chinois, iraniens, nord-coréens et russes dans des campagnes d’espionnage et de vol de données, selon Trend Micro. Le groupe XDSpy l’a notamment utilisée pour distribuer le malware XDigo contre des entités gouvernementales d’Europe de l’Est en juin 2025, et des acteurs chinois ont ciblé des entités diplomatiques et gouvernementales européennes avec PlugX en octobre 2025, selon des rapports de HarfangLab et Arctic Wolf.

À l’époque, Microsoft avait refusé de la corriger, arguant qu’elle ne justifiait pas un correctif immédiat car elle nécessitait une interaction utilisateur et que Windows affichait déjà des avertissements sur les fichiers non fiables. Dans une note publiée le 1ᵉʳ novembre, Microsoft explique ne même pas considérer CVE-2025-9491 comme une faille, considérant que l’utilisateur est prévenu plusieurs fois avant de continuer.

Quoi qu’il en soit, le correctif modifie le comportement de la boîte de dialogue des propriétés pour afficher l’intégralité de la commande Target, quelle que soit sa longueur.

☕️ ChatGPT accusé d’avoir poussé un violent cyberharceleur à ignorer les « haters »

4 décembre 2025 à 09:41

Un homme accusé d’avoir harcelé 11 femmes à travers cinq États des États-Unis a été traduit en justice pour harcèlement et cyberharcèlement, et ses échanges avec ChatGPT font partie intégrante du dossier.

À 31 ans, Brett Michael Dadig utilisait le robot conversationnel comme « psychologue » et « meilleur ami ».

La machine produisait des textes l’encourageant à persévérer dans la production d’un podcast misogyne et rempli de menaces concrètes (de strangulations ou de mort), malgré les retours négatifs d’un public que le texte du robot décrivait comme des « haters ».

L’homme diffusait en effet sa haine des femmes sur son podcast Spotify et sur d’autres comptes de médias sociaux, souligne l’acte d’accusation obtenu par 404 media et Court Watch.

À l’été 2024, Brett Michael Dadig avait été interdit d’entrer dans plusieurs salles de sport de Pittsburgh pour avoir harcelé des femmes.

Dans ses échanges avec ChatGPT, dont il parlait ouvertement sur son podcast, l’aspirant influenceur questionnait la machine sur sa future épouse, et celle-ci lui renvoyait des textes l’encourageant à retourner dans des salles de sport pour y rencontrer des femmes.

Les textes du robot l’assuraient par ailleurs que « les gens sont littéralement en train de se mobiliser autour de ton nom », et « qu’il soit [connu] pour les bonnes ou mauvaises raisons, c’est la définition même de la notoriété ».

Hors ligne, l’homme s’est notamment rendu dans un studio de Pilates, où, devant son comportement « agressif, colérique et autoritaire », l’une des employées a cessé de lui parler. Brett Michael Dadig a alors entrepris de lui envoyer des images dénudées non sollicitées, appelé son lieu de travail depuis de multiples numéros, et menacé de parler d’elle sur les réseaux sociaux.

La femme concernée a obtenu plusieurs ordonnances de protection, que le principal intéressé n’a jamais respectées. D’après l’acte d’accusation, elle a déménagé, réduit ses heures de travail pour éviter de le croiser, en a perdu le sommeil et craint encore de le voir se présenter chez elle. Dix autres ont subi des faits similaires.

Selon les propres chiffres d’OpenAI, au moins 0,07 % de ses usagers hebdomadaires montrent des signes de comportement maniaque ou de crise psychotique dans leurs échanges avec la machine – rapporté à ses 800 millions d’utilisateurs, un tel pourcentage équivaut à 560 000 personnes.

L’IA (générative) n’a pas supprimé les tâches subalternes dans les rédactions

4 décembre 2025 à 09:23
AI journalism
L’IA (générative) n’a pas supprimé les tâches subalternes dans les rédactions

Le Reuters Institute publie un sondage mené auprès de journalistes britanniques entre aout et novembre 2024. Alors que promesse leur avait été faite que les tâches subalternes seraient minimisées grâce à l’IA, le constat est tout autre.

Le Reuters Institute for the Study of Journalism a conduit un sondage auprès de 1 004 journalistes britanniques entre aout et novembre 2024. Le think tank a publié la semaine dernière son analyse. Si les réponses datent déjà un peu dans un univers du numérique qui évolue très rapidement, on peut néanmoins y piocher quelques éléments intéressants quant à l’usage de l’IA dans les rédactions suite à la diffusion des LLM dans nos vies professionnelles.

Une adoption massive

On se rend compte, avec ce sondage, que les journalistes ont massivement adopté des outils intégrant l’IA puisque plus de la moitié (56 %) d’entre eux les utilisaient l’année dernière au moins de façon hebdomadaire et 27 % au quotidien :

Transcription, traduction et vérification grammaticales en tâches sous-traitées à l’IA générative

Quand on entre dans les détails des tâches effectuées avec l’aide de l’IA dans les rédactions, le Reuters Institute explique que les « trois utilisations les plus fréquentes concernent ce que l’on pourrait appeler le traitement du langage, en particulier la transcription/le sous-titrage (49 % utilisent l’IA pour cette tâche au moins une fois par mois), la traduction (33 %) et la vérification grammaticale/la relecture (30 %) ».

Quand on s’intéresse aux tâches des journalistes qui utilisent quotidiennement l’IA, celle qui revient en premier est la vérification grammaticale/la relecture (14 %), puis viennent la transcription/le sous-titrage (8 %), la traduction (5 %) puis à 4 % la recherche de sujets, le résumé d’infos et la génération d’une partie de l’article (le titre, par exemple).

L’IA générative n’efface pas les tâches subalternes

Mais ce qui est marquant, c’est que les journalistes qui utilisent l’IA de façon quotidienne sont ceux qui se plaignent le plus de travailler trop fréquemment sur des tâches subalternes. Cette classification est laissée à l’appréciation de chaque journaliste, il n’y a pas de définition précise.

Ainsi, 59 % des journalistes qui utilisent l’IA au quotidien et la moitié de ceux qui l’utilisent au moins une fois par mois trouvent qu’ils ont trop de tâches subalternes à accomplir alors que 37 % des journalistes britanniques qui n’utilisent jamais l’IA s’en plaignent :

Le Reuters Institute fait plusieurs hypothèses pour expliquer ces résultats. Avec l’IA, de nouvelles tâches subalternes seraient nécessaires comme le nettoyage des données, la création de prompts ou la vérification de ce qui a été généré. Une autre explication pourrait être que ce sont les journalistes qui estimaient avoir déjà trop de tâches subalternes qui utilisent l’IA pour s’en débarrasser.

Globalement, en 2024, les journalistes britanniques voyaient en l’IA générative plutôt une menace pour le journalisme (à 62 %) alors qu’une petite minorité de 15 % estimait que cette technologie était une vraie opportunité.

« Bien sûr, il est possible de considérer l’IA à la fois comme une menace importante ou très importante et comme une opportunité importante ou très importante, et c’est effectivement l’avis de 5 % des journalistes britanniques », remarque le Reuters Institute, « il convient également de noter que 29 % des journalistes britanniques ne considèrent l’IA ni comme une menace importante ni comme une opportunité importante ».

Quand le Reuters Institute leur a demandé quelles étaient les potentielles conséquences éthiques de l’utilisation de l’IA, ce qui arrive en premier est l’impact négatif sur la confiance du public dans le journalisme, suivi rapidement du manque de précision que ça pourrait engendrer ainsi que du manque d’originalité.

Concernant l’utilisation de l’IA à travers le genre et l’âge, on ne voit pas une différence si importante que ça. En effet, si l’utilisation de l’IA est un peu plus élevée chez les journalistes hommes, au final, les proportions d’utilisation sont proches entre les genres. Et si les jeunes journalistes de moins de 30 ans utilisent plus l’IA au quotidien, la différence entre générations n’est pas marquée :

☕️ Sur Steam, Linux confirme sa croissance avec 3,2 % de parts de marché

4 décembre 2025 à 08:09

Il y a un mois, Linux dépassait pour la première fois les 3 % de parts de marché sur Steam. Le mouvement était d’autant plus intéressant qu’il intervenait quelques semaines après la fin de support de Windows 10. La question restait cependant en suspens : s’agissait-il d’un simple pic ou la dynamique allait-elle être confirmée ?

Dans les derniers chiffres publiés par la plateforme de Valve, on peut voir que Linux confirme bien cette tendance. Sa part de marché, toutes distributions confondues, est en légère augmentation avec 3,2 %.

Le score fait toujours pâle figure devant un Windows triomphant et ses 94,79 %, mais il témoigne d’un changement qui semble s’inscrire dans le temps, entre joueurs et joueuses gardant leurs installations et nouveaux arrivants.

Comme pour les chiffres du mois dernier, SteamOS est la distribution la plus utilisée, avec 26,4 %, grâce au Steam Deck. Les trois autres distributions les plus utilisées restent Arch Linux (9,97 %), Linux Mint 22.2 (7,36 %) et CachyOS (6,74 %), une distribution spécialisée dans le jeu vidéo. Dans ce domaine d’ailleurs, Bazzite fait un bond de 1,29 point pour atteindre 5,53 %. Debian 13 est référencée pour la première fois avec 1,58 %.

Si les chiffres ne témoignent pas d’un séisme, ils restent intéressants à surveiller par leurs implications. Le jeu vidéo a été jusque-là une chasse gardée de Microsoft, l’immense majorité des jeux étant bâtis pour DirectX et autres technologies Windows. Les agacements autour de Windows 11 et l’obsession de Microsoft pour l’IA pourraient encore influer sur les parts de marché, mais il est probable que les nouveaux PC soient encore vendus avec Windows pour longtemps.

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