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Élections US : pourquoi Lina Khan occupe-t-elle les discussions de dirigeants de la tech ?

31 octobre 2024 à 08:35
Khan contre les monopoles
Élections US : pourquoi Lina Khan occupe-t-elle les discussions de dirigeants de la tech ?

À quelques jours du scrutin présidentiel des États-Unis, une femme est au cœur des conversations entretenues par plusieurs figures de l’industrie de la tech : Lina Khan. À la tête de la Federal Trade Commission (FTC), elle agace les républicains autant qu’elle divise les démocrates par ses travaux contre les grands monopoles.

Fin septembre, le mandat de Lina Khan à la tête de la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis s’est terminé. Plus jeune directrice de la FTC, la juriste de 35 ans peut y rester indéfiniment tant qu’elle n’est pas remplacée, rappelle le Seattle Times.

Nommée en 2021 par Joe Biden, juste après que ce dernier a embauché Tim Wu, un autre grand critique du pouvoir des géants numériques, au National Economic Council de la Maison-Blanche, la spécialiste du droit de la concurrence occupe une vraie part des tractations entre les candidats à la présidentielle des États-Unis et leurs soutiens, notamment ceux issus de la Silicon Valley.

De fait, au fil de son mandat, Khan s’est placée en grande opposante aux pratiques anticoncurrentielles des grands noms californiens – Google, Apple, Amazon, Meta – comme de géants de l’industrie pharmaceutique, de l’alimentation ou de l’aviation.

Les géants numériques peu convaincus par le bilan de Joe Biden

On l’a dit au fil des articles, le bilan du mandat de Joe Biden place le camp démocrate dans le viseur de plusieurs dirigeants du numérique. C’est le président sortant qui a annoncé un plan de taxation de 25 % des profits non réalisés pour les multimillionnaires (les 0,01 % de la population des États-Unis dont la richesse dépasse les 100 millions de dollars). C’est aussi lui qui a pris un décret pour cadrer le développement de l’intelligence artificielle, plutôt mal pris par les géants de la Silicon Valley.

Au cœur de ce bilan se trouve aussi Lina Khan, née en 1989 au Royaume-Uni, arrivée à 11 ans aux États-Unis. Passée par l’Open Markets Institute, elle y a étudié la structure des marchés à partir de l’exemple de l’élevage industriel de volaille. En 2017, elle s’était fait connaître par son article Amazon’s Antitrust Paradox publié en 2017 dans le Yale Law Journal.

Quatre ans plus tard, sa nomination à la tête de la FTC avait été confirmée par le Sénat avec 69 votes en sa faveur, dont 21 républicains. Sous son mandat, la fusion verticale entre les biotechnologies Illumina et Grail (un fournisseur et son client) a été annulée, NVIDIA a renoncé à racheter ARM, Sanofi et Lockheed ont renoncé à des opérations… Une série d’actions qui n’a pas manqué de revers, comme dans les cas de la fusion entre Microsoft et Activision ou du rachat de Within par Meta.

Déchirement démocrate

La combativité de la directrice de la FTC ne passe pas sans heurts. Certains républicains l’accusent de gaspiller l’argent public en justice, pour des résultats aléatoires, rapporte Le Monde. Pour autant, le colistier de Donald Trump J.D. Vance a déclaré qu’elle était « l’une des rares dans l’administration Biden » à « faire du bon boulot ». Ses offensives contre certaines plateformes sociales sont vues d’un bon œil par les républicains qui considèrent ces dernières hostiles à la liberté d’expression.

Côté démocrate, c’est le déchirement : l’investisseur milliardaire Mark Cuban et le cofondateur de LinkedIn Reid Hoffman ont tous deux bruyamment pris position pour que Kamala Harris, dont ils soutiennent la candidature, se sépare de la juriste. Cela enverrait selon eux un signal de réchauffement possible des relations avec les entreprises. De même, l’investisseur Vinod Khosla a qualifié Lina Khan d’« être humain non rationnel ».

Un large groupe du même camp considère cela dit les actions de Lina Khan contre le pouvoir des entreprises comme un argument de poids. Ils alertent les équipes de la candidate que son manque de soutien à Lina Khan pourrait lui coûter des votes. Ainsi, Bernie Sanders a publiquement déclaré son soutien à la directrice de l’agence, tandis qu’Alexandria Ocasio-Cortez alertait contre le risque une « bagarre générale » si Kamala Harris se risquait à remplacer Lina Khan à la suite d’une potentielle élection à la tête des États-Unis.

Lutte contre les faux avis et « click-to-cancel »

En mars, la directrice de la FTC a elle-même détaillé dans Foreign Policy sa vision d’un marché états-unien ouvert à la concurrence. Par extension, elle critiquait la position de certains représentants de l’industrie numérique en faveur de la consolidation du secteur : « Nous devrions être extraordinairement sceptiques à l’égard de cet argument et plutôt reconnaître que le pouvoir monopolistique actuel aux États-Unis est une menace majeure pour les intérêts nationaux et le leadership mondial » du pays, écrivait-elle alors.

Dans les années 1990, 9 000 entreprises étaient cotées en bourse, rappelle Le Monde. En 2024, elles ne sont plus que 3 400. Et Lina Kahn de souligner que pour préserver l’innovation, il est nécessaire de limiter les potentiels monopoles.

De plus en plus présente dans les médias, jusque sur des plateaux d’humoristes comme Hasan Minhaj, Lina Khan fait preuve d’une grande pédagogie sur le rôle et les actions de l’institution qu’elle dirige. De fait, elle est en campagne. Pour le camp démocrate : on l’a vue dans l’Illinois, dans l’Arizona ou dans le Wisconsin aux côtés de candidats progressistes. Mais aussi pour elle-même.

Son positionnement sur des sujets très proches des consommateurs, comme la lutte contre les faux avis et témoignages en ligne, ou sa récente adoption du « click to cancel » (cliquer pour annuler, une réglementation qui oblige les fournisseurs à faciliter la désinscription d’un abonnement ou d’une souscription en ligne), pourrait l’aider. Par ailleurs, d’après un sondage publié par l’institut Lake Research Partners, 65 % des électeurs des États pivots se sont déclarés en faveur d’un gouvernement qui s’attaquerait aux monopoles. Ils se disent prêts à voter pour un ou une candidate qui soutiendrait la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles.

Pour autant, à l’heure actuelle, ni Trump ni Harris n’ont donné de détails précis sur la politique qu’ils comptent adopter en matière de concurrence.

☕️ Infostealers : Redline et META mis hors d’état de nuire

31 octobre 2024 à 07:16
Infostealers : Redline et META mis hors d’état de nuire

Les autorités des Pays-Bas, des États-Unis, de la Belgique, du Portugal, du Royaume-Uni et de l’Australie ont démantelé les serveurs de deux acteurs majeurs de la cybercriminalité, les infostealers Redline et META.

Un infostealer est un logiciel conçu pour dérober le maximum d’informations susceptibles d’être réutilisées dans d’autres activités criminelles sur un ordinateur infecté (identifiants et mots de passe, données bancaires, etc).

En 2024, les deux stealers en question ont permis de voler plus de 227 millions de mots de passe, rapporte Le Monde.

Coordonnées par Eurojust, les autorités impliquées dans cette vaste opération internationale, nommée « Magnus », indiquent avoir saisi trois serveurs aux Pays-Bas, deux noms de domaine et plusieurs chaînes Telegram utilisées par les cybercriminels pour échanger avec leur clientèle. Deux individus ont été arrêtés en Belgique.

Les autorités indiquent par ailleurs avoir récupéré des informations sur les clients de Redline et META.

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☕️ Le Washington Post perd 250 000 abonnés après la décision de ne pas soutenir Kamala Harris

30 octobre 2024 à 09:41
Le Washington Post perd 250 000 abonnés après la décision de ne pas soutenir Kamala Harris

Un journal doit-il prendre position politiquement ? Aux États-Unis, depuis des décennies, différents titres le font pour différents types d’élections. Le New-York Times a par exemple décidé cette année de cesser de soutenir des candidats pour des élections locales, mais de maintenir sa tradition de soutien à un ou une candidate à la présidentielle, qu’il honore depuis 160 ans.

Dans ce contexte, le Washington Post avait préparé un article de soutien à Kamala Harris, dont la publication a été suspendue à la suite d’une décision qui aurait été prise par son propriétaire, le fondateur d’Amazon Jeff Bezos. C’est la première fois en 36 ans que le quotidien ne se positionnera donc pas pour un candidat à la présidentielle.

Dans les jours qui ont suivi, 21 éditorialistes ont co-signé un éditorial qualifiant la décision de « terrible erreur », alors que l’un des candidats « promeut des positions qui menacent directement la liberté de la presse et les valeurs de la Constitution ». Auteurs des révélations du Watergate, Bob Woodward et Carl Bernstein ont déclaré que la décision ignorait la « menace que Donald Trump fait peser sur la démocratie ».

Le directeur exécutif du journal, Sir Will Lewis, a publié le 27 octobre une déclaration selon laquelle la situation était décrite de manière inexacte : Jeff Bezos « n’a pas lu et n’a pas donné son avis sur un quelconque projet ».

Le lendemain, ce dernier a pourtant exprimé son point de vue dans les pages du Washington Post, dans lequel il a donné sa propre vision de la place des médias. Il s’y inclut dans le « nous » lorsqu’il décrit : « Notre profession est aujourd’hui celle qui inspire le moins confiance. »

Et argumente précisément que la confiance dans les médias est trop basse pour que ceux-ci soutiennent un candidat ou un autre – un argument de neutralité fréquent, dans le monde des médias, mais qui ne semble pas convaincre tout le monde : plus de 250 000 personnes auraient mis fin à leur abonnement au Washington Post dans les jours qui ont suivi le refus de soutenir un des deux candidats à la présidentielle, soit 10 % du lectorat payant du journal. Des chiffres confirmés par le Washington Post.

Avec le risque, comme le souligne la journaliste Chloé Woitier, que les principales victimes soient les membres de la rédaction.

Comme le Washington Post, le Los Angeles Times subit des pertes d’abonnements et des démissions après que son propriétaire, le milliardaire Patrick Soon-Shiong, ait décidé de suspendre tout soutien politique.

La plupart des grands patrons de la tech soignent leur positionnement pour plaire à Donald Trump, pointe Platformer. Pour son fondateur Casey Newton, c’est à la fois une manière de se préparer à toutes les possibilités et une forme de réaction au traitement que le camp démocrate a réservé aux géants numériques pendant les quatre ans de présidence de Joe Biden, et notamment aux multiples procès pour antitrust qui visent Apple, Google, Meta et Amazon.

☕️ La plainte en ligne généralisée à toute la France

28 octobre 2024 à 10:18

Depuis la mi-octobre, il est possible de porter plainte en ligne pour une série d’infractions spécifiques.

Depuis 2013, la pré-plainte permettait d’entamer les démarches de chez soi, mais nécessitait de se déplacer en commissariat pour finaliser le processus.

Onze ans plus tard, le ministère de l’Intérieur déploie une procédure entièrement dématérialisée pour les plaintes pour vol, cambriolage, dégradation de bien ou escroquerie (hors internet, car ces dernières sont gérées via le dispositif THESEE ou par Pharos), lorsque l’auteur des faits est inconnu.

Testé en Gironde depuis 2023, le service est pensé pour désengorger les commissariats : en France, 2,8 millions de plaintes sont déposées chaque année pour atteinte aux biens (sur 3,5 millions de plaintes au total), relève France Bleu. Il est aussi pensé pour faciliter les démarches des citoyens – auprès de 78 Actu, la commissaire de Plaisir parle d’un outil « aussi facile à utiliser que Doctolib ».

Pour se servir du dispositif, il suffit de se rendre sur plainte-en-ligne.masecurite.interieur.gouv.fr ou sur l’application « Ma Sécurité » développée par le ministère de l’Intérieur, de s’identifier avec France Connect, puis de réaliser sa déclaration.

☕️ Meta Ray-Ban s’associe à Be My Eyes pour améliorer son accessibilité

28 octobre 2024 à 08:50

Et si les lunettes connectées étaient avant tout un succès pour les personnes aveugles et mal-voyantes ?

C’est ce que laisse envisager le témoignage de Sadi Taylor, instagrammeuse non-voyante qui racontait récemment combien les lunettes lui ont été utiles sur les six derniers mois.

Outre les fonctionnalités classiques – écouter de la musique, prendre des appels, filmer –, l’intégration de Meta AI aux lunettes lui permet de lire tout ce qui demande de l’être dans son environnement, et lui facilite ainsi nombre d’interactions.

Sur Reddit, d’autres internautes soulignent aussi l’utilité du produit – tout en alertant, pour certains, sur le manque de fiabilité de ce produit pensé pour le grand public, comparé à d’autres créés spécifiquement pour les personnes mal et non-voyantes.

Meta a bien repéré le potentiel : l’entreprise vient d’annoncer une collaboration avec le fournisseur de services d’accessibilité Be My Eyes pour pousser les possibilités d’assistance plus loin, notamment en alliant échanges humains aux réponses fournies par IA.

Dans le cadre du bras de fer qui oppose les géants numériques à l’Union européenne, notamment à l’application de ses trois derniers grands textes, le Digital Services Act, le Digital Markets Act et l’AI Act, Meta AI n’est pas disponible au sein de l’Union européenne pour le moment. 


Des promoteurs du « racisme scientifique » auraient eu accès aux données de santé de milliers de Britanniques

22 octobre 2024 à 12:56
Science manipulée
Des promoteurs du « racisme scientifique » auraient eu accès aux données de santé de milliers de Britanniques

Les données de santé de centaines de milliers de Britanniques auraient été détournées par un groupe international d’extrême-droite cherchant à crédibiliser ses thèses racistes par les apparences de la science.

Des chercheurs de réseaux extrémistes promouvant l’idée que l’intelligence serait expliquée par la « race » des individus ont obtenu l’accès à des données de santé d’un demi-million de Britanniques, selon les informations de l’ONG Hope not Hate.

Les vidéos, obtenues sous couverture, montrent les membres d’un réseau de « racisme scientifique » discuter du jeu de données qu’ils ont récupéré de UK biobank. Le « racisme scientifique » consiste à utiliser l’apparence d’études et de méthodes scientifiques pour promouvoir l’idée d’une hiérarchie naturelle entre groupes d’humains en fonction de supposées races.

Fondée en 2003 par le ministère de la Santé britannique, UK Biobank gère une étude de long-terme sur les prédispositions génétiques au développement de divers types de maladies – la base de données a par exemple été utilisée pour mieux comprendre le fonctionnement du diabète ou de la maladie de Parkinson.

Elle recueille le consentement (.pdf) de ses participants à l’usage de leurs données de santé – dont des réponses à des questionnaires, des prélèvements sanguins ou urinaires, ou encore des dossiers médicaux – pour « de la recherche d’intérêt public dans le domaine médical ».

Auprès du Guardian, l’entité se déclare confiante dans ses processus de sécurisation des données qu’elle recueille. « Malheureusement, nous évoluons dans un monde où des personnes contraires à l’éthique chercheront à les détourner », déclare au quotidien le directeur de UK Biobank Rory Collins.

Fausse science financée par un entrepreneur de la tech

Le groupe de chercheurs étudié par Hope not Hate est dirigée par Emil Kirkegaard, de son vrai nom William Engman, danois d’une trentaine d’années, autoproclamé « génie universel » et connu pour fournir des arguments pseudo-scientifiques à l’extrême-droite.

En 2022, celui-ci crée la Human Diversity Foundation (HDF), une société qui utilise tous les moyens disponibles – podcasts, vidéos, magazines papier, articles de « recherche » – pour promouvoir l’idée de la supposée supériorité génétique de certains groupes de population. Une « idéologie dangereuse », explique la directrice du Centre for Culture and Evolution de l’université de Brunel, Rebecca Sear, au Guardian, car utilisée à des fins politiques concrètes, notamment « pour s’opposer à toute politique visant à réduire les inégalités » et pour « plaider en faveur de politiques d’immigration plus restrictives », notamment pour réduire celle de population « supposées avoir un « faible QI » ».

Le quotidien britannique comme Hope not Hate ont constaté que le HDF entretenait des liens avec plusieurs personnalités de l’extrême-droite allemande, dont l’activiste Erik Ahrens, qualifié d’extrémiste par les autorités d’outre-Rhin, l’influenceur Matthew Frost, qui anime une newsletter payante forte de 14 000 abonnés sur la plateforme substack, ou encore le youtubeur Edward Dutton, dont les diatribes sur la « dysgénie », la supposée dégradation du stock génétique, est suivie par plus de 100 000 abonnés.

L’un des principaux financeurs des activités du groupe est Andrew Conru, diplômé d’ingénierie mécanique à Stanford et fondateur du site de rencontres Adult FriendFinder, revendu 500 millions de dollars en 2007 à l’entreprise pornographique Penthouse. À lui seul, l’entrepreneur aurait versé 1,5 million de dollars au projet, ce qui en ferait le plus gros financeur du groupe.

Auprès du quotidien comme de Hope not Hate, un représentant de la Conru Foundation a déclaré avoir « aidé à financer le projet » à ses débuts, mais que celui « semble maintenant s’être écarté de son objectif initial, et de la motivation de son financement, qui était de promouvoir la recherche universitaire libre et non partisane ». Conru indique avoir décidé de rompre les liens avec le HDF.

Sans que les montants soient comparables, Hope not Hate relève par ailleurs la présence de l’investisseur Marc Andreessen parmi les abonnés payants (500 $ l’année) à la lettre de Matthew Frost.

Détournement des processus de contrôle de l’usage des données

Outre la dangerosité des idéologies promues grâce à ces fonds (que leurs tenants déclinent aussi en fonction du genre, de la classe sociale, du handicap, etc), se pose la question de l’usage des données de santé, sensibles au sens du RGPD, fait par le HDF.

Les usagers des données de UK Biobank n’ont en effet pas toujours eu à passer par la plateforme dédiée de l’entité, indique le Guardian : jusqu’à récemment, les chercheurs pouvaient télécharger des jeux de données sur leurs propres équipements, après avoir signé un contrat assurant qu’ils ne les partageraient pas sans autorisation.

D’après les extraits vidéos obtenus par Hope not Hate, c’est à ce type de téléchargement que le groupe mené par Kirkegaard semble avoir eu accès. UK Biobank affirme avoir enquêté de manière « approfondie »et n’avoir pas trouvé de preuve que ces données « étaient accessibles à des chercheurs non agréés ». L’entité admet cela dit la possibilité que le groupe ait mis la main sur « des données brutes, de niveau individuel ».

Auprès du chercheur de Hope not Hate sous couverture, Emil Kirkegaard aurait lui-même admis que les « ensembles de données génétiques nécessaires pour tester les différences ethniques de QI ou tout ce qui va dans ce sens, sont bien gardées. » Et de préciser : « La seule façon d’obtenir ces données est qu’un universitaire les obtienne et nous les donne sous la table. (…) Pas nécessairement des universitaires, parfois le secteur privé… même s’il prend un gros risque. »

En 2022, l’université de Cleveland a par exemple licencié le professeur Bryan Pesta pour mésusage de données issues d’une banque génomique états-unienne. Pesta avait co-signé avec Emil Kirkegaard un article dans lequel ils prétendaient établir un lien entre intelligence et ascendance.

☕️ The Family : les affaires d’Oussama Ammar vont de mal en pis

22 octobre 2024 à 09:30
The Family : les affaires d’Oussama Ammar vont de mal en pis

Ex-gourou de la tech, cofondateur de l’incubateur the Family, Oussama Ammar est accusé par ses anciens associés Nicolas Colin et Alice Zagury d’avoir détourné 4,5 millions de l’incubateur. 


Sur cette somme, au moins 1,5 million des fonds auraient été injectés dans un projet touristique : le Domaine d’Ablon, en Normandie, pour lequel l’influenceur aurait eu selon Le Monde un « coup de cœur » en 2019, au point d’y faire construire un « petit manoir » de 550 mètre carrés.

À l’époque, déjà, le domaine était en difficulté.

Oussama Ammar y avait investi par l’intermédiaire de la société par action simplifiée (SAS) Théléma, dont il détient pas loin de 57 %, aux côtés d’autres personnalités de la French Tech dont le fondateur de la start-up d’intelligence artificielle Dataiku, Florian Douetteau.

Malgré ces injections, la société Cottage Consulting qui gère le domaine d’Ablon est désormais en liquidation.

Oussama Ammar, quant à lui, a été condamné en décembre 2023 par le tribunal des îles Caïmans à verser 7,3 millions d’euros de dommage, décision confirmée en août par la grande cour des Caïmans.

C’est là qu’étaient immatriculés les fonds communs où, rappelle Le Monde, étaient réunis les fonds confiés à The Family « pour acheter des actions SpaceX ou Airbnb, jamais livrées ».

☕️ Des vidéastes et spécialistes alertent sur les conflits d’intérêts dans l’IA

21 octobre 2024 à 15:19
Des vidéastes et spécialistes alertent sur les conflits d’intérêts dans l’IA

Emmenés par les vidéastes Lê Nguyen Hoang (derrière la chaîne Youtube Science4all), Jean-Lou Fourquet (AprèsLaBiere) et Victor Fersing (La Fabrique Sociale), plus de soixante-dix chercheuses, praticiens, enseignantes et journalistes co-signent une tribune intitulée « Pourquoi il est urgent de porter de l’attention aux conflits d’intérêt des « experts en IA » ».

Publié dans Usbek & Rica, le texte alerte sur la portée médiatique offerte dans les médias et dans les instances politiques à des personnalités certes spécialistes de l’intelligence artificielle, mais aussi affiliées à des géants numériques comme Meta ou Alphabet – ainsi du directeur de la recherche en IA de Meta Yann Le Cun, invité à l’Élysée aux côtés d’Eric Schmidt, ancien PDG de Google, pour réfléchir au futur de l’IA dans l’Hexagone.

Ses auteurs soulignent par ailleurs la propension des plus grandes entreprises à orienter la recherche scientifique elle-même. Ils citent l’étude remarquée des frères Abdalla, qui démontrait en 2021 que 95 % des articles sur l’éthique de l’IA ou ses effets sociaux publiés dans les journaux scientifiques Nature et Science avaient au moins un auteur financé, à un moment de sa carrière, par l’une des Big Tech.

Et d’enjoindre la population, spécialistes, journalistes comme citoyens, d’affuter leur esprit critique vis-à-vis du domaine.

PAC et super PAC : comment la Silicon Valley conservatrice soutient Donald Trump

18 octobre 2024 à 08:35
I need a dollar, dollar
PAC et super PAC : comment la Silicon Valley conservatrice soutient Donald Trump

À quelques semaines du scrutin états-unien, des documents soumis à la commission électorale fédérale des États-Unis permettent de préciser les actions des acteurs de la Silicon Valley qui soutiennent Donald Trump.

La présidentielle états-unienne se rapproche et l’industrie numérique participe à la mobilisation. Des documents récemment soumis par plusieurs comités d’action politique (political action committe, PAC) de soutien à Donald Trump à la commission électorale fédérale permettent d’en savoir plus sur les montants qu’elle a versés dans la bataille.

Sans grande surprise, des fondateurs ouvertement conservateurs s’y retrouvent, mais à hauteur variée. Elon Musk a par exemple versé près de 75 millions de dollars à l’organisme entre le 1er juillet et le 30 septembre. Les deux fondateurs du fonds leader de la Silicon Valley Andreessen Horowitz (a15z), Marc Andreessen et Ben Horowitz, ont de leur côté chacun versé 2,5 millions de dollars au PAC « Right for America ».

America PAC, le comité de Musk

L’America PAC a une particularité : il s’agit d’un « Super PAC », qualificatif donné aux comités déclarés indépendants des partis politiques et des candidats. Depuis 2010, ce type d’organisation n’est pas soumise aux plafonds de dons imposés aux PAC – ce qui leur vaut de nombreuses critiques, notamment pour le pouvoir accru qu’ils donnent aux plus fortunés sur la politique états-unienne.

De fait, au total, l’America PAC a déjà dépensé près de 96 millions de dollars pour soutenir Donald Trump contre la candidate démocrate Kamala Harris, rapporte Business Insider. L’entité a notamment dépensé 10 millions de dollars en soutien à 18 candidats républicains à la Chambre des représentants. Elon Musk en est le principal donateur, au côté de l’ancien directeur de Tesla Antonio Garcias, du cofondateur de Palantir Joe Lonsdale ou de l’investisseur de Séquoia Capital, un fond très en vue dans la Silicon Valley, Shaun Maguire.

60 % des fonds dédiés à la campagne de Donald Trump ont été alloués à des opérations de terrain comme du porte à porte. Mais en politique comme dans certaines de ses activités économiques, le style de management d’Elon Musk, et notamment le licenciement rapide de cadres organisateurs, fait des étincelles, selon le Washington Post.

Carnets de chèques et d’adresses

Outre le patron de Tesla, X et SpaceX (qui a par ailleurs participé à la diffusion de la vague de désinformation anti-démocrate qui a compliqué l’apport de secours aux victimes des ouragans Hélène et Milton), d’autres figures s’engagent en faveur du candidat républicain.

La simple nomination de J.D. Vance comme colistier de Trump en était déjà un exemple. Fraîchement arrivé en politique, J.D. Vance a pu s’y lancer en 2021 grâce aux 15 millions de dollars que lui avait alloué Peter Thiel, co-fondateur de PayPal, de Palantir, investisseur, et décrit par Politico comme ayant joué le rôle de « président de l’ombre » dans la Silicon Valley lors de son mandat.

Comme ils l’avaient annoncé avant l’été, les fondateurs d’Andreessen Horowitz ont chacun soutenu Trump, en versant 2,5 millions de dollars au PAC « Right for America ». D’après Business Standard, Andreessen a versé 844 000 dollars supplémentaires – la limité légale au niveau fédéral – au parti Républicain.

Cela dit, soutien démocrate avant d’avoir évolué vers le camp républicain, Horowitz a indiqué début octobre à ses employés que sa femme et lui verseraient aussi une « donation significative » à la campagne de Kamala Harris. Il a expliqué cette décision par le fait que le couple connaissait Kamala Harris depuis plus de 10 ans, et que celle-ci « a été une grande amie au fil de cette période ». À quelques semaines du vote, Felicia et Ben Horowitz semblent vouloir établir une relation avec chacun des deux candidats.

Des hackers iraniens s’attaquent à de multiples infrastructures critiques

17 octobre 2024 à 10:13
Des hackers iraniens s’attaquent à de multiples infrastructures critiques

Les autorités des États-Unis, du Canada et d’Australie alertent contre les attaques de force brute menées par des acteurs iraniens contre diverses infrastructures critiques.

Dans une note conjointe, les autorités états-uniennes, australiennes et canadiennes alertent contre les cyberactivités d’acteurs iraniens. Ils les soupçonnent d’être les premiers maillons d’une chaîne de cyberdélinquance, attaquant par force brute des infrastructures critiques pour ensuite revendre les accès et les informations obtenus à d’autres acteurs malveillants. 


Le Federal Bureau of Investigation (FBI), la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA), la National Security Agency (NSA), le Communications Security Establishment Canada (CSE), la police fédérale australienne et l’Australian Signals Directorate’s Australien Cyber Security Centre (ASD’s ACSC) signent ensemble ce document détaillant le modus operandi des attaquants et proposent plusieurs pistes d’atténuation du risque.

Activités iraniennes intenses contre les États-Unis

Depuis octobre 2023, rappellent les autorités des États, différentes attaques commises par des acteurs iraniens ont été repérées, notamment contre les réseaux d’entités gouvernementales, du secteur de la santé, de l’information, de l’ingénierie ou de l’énergie.

Aux États-Unis, certains acteurs ont par exemple tenté d’interférer dans la campagne pour la présidentielle 2024 en envoyant aux équipes de Joe Biden, avant qu’il renonce à se présenter, des informations volées à celles de Donald Trump. D’autres se sont attaqués aux systèmes de contrôle industriel (ICS) de plusieurs compagnies des eaux du pays (ainsi qu’en Irlande, où 180 personnes se sont retrouvées privées d’eau pendant deux jours).

Password spraying et bombardement MFA

En pratique, ces acteurs recourent à différentes techniques, dont de la pulvérisation de mots de passe (password spraying, le fait d’utiliser un même mot de passe pour tenter d’accéder à de multiples comptes), et du bombardement d’authentification multi-facteurs (MFA bombing, ou MFA fatigue attack : le fait d’initier une authentification multi-facteurs à de multiples reprises en espérant que l’utilisateur visé, lassé, accepte au moins l’une des requêtes).

Leur but initial, selon les autorités des trois États : obtenir des identifiants Microsoft 365 ou Citrix. Une fois ces accès acquis, les attaquants ont souvent mis en place l’authentification multi-facteurs sur leurs propres appareils pour sécuriser leurs accès via un compte légitime.

À partir de là, les cyberattaquants sont suspectés de réunir autant d’informations que possible sur les systèmes attaqués et/ou de viser à améliorer leurs accès. Certains ont par exemple utilisé l’authentification Kerberos avec le nom du principal du service (SPN) pour obtenir des tickets Kerberos, ce qui peut aboutir à l’exposition d’identifiants en clair. L’un des attaquants a aussi tenté d’usurper l’identité du contrôleur de domaine, qui contrôle les utilisateurs d’un réseau informatique et répond aux demandes d’authentification.

Dans plusieurs occurrences, les attaquants ont récupéré des informations relatives à l’accès à distance à l’entité visée, et à son organisation. Les autorités signataires estiment que ces informations servent soit à être revendues ailleurs, soit à sécuriser la présence des acteurs malveillants dans les réseaux concernés.

Mesures d’atténuation

Pour détecter de potentielles attaques, elles recommandent de vérifier les journaux d’authentification à la recherche d’échecs de connexion au système et de multiples tentatives d’authentification infructueuses ; de chercher l’usage d’une seule adresse IP pour de multiples comptes (hors cas prévus) ; ou encore de chercher les « voyages impossibles », c’est-à-dire les cas où un utilisateur se connecterait depuis plusieurs adresses IP à des distances géographiques trop éloignées pour qu’il soit réaliste de s’y déplacer dans le temps séparant les deux connexions (avec le risque que l’usage de VPN génère de faux positifs).

Elles fournissent aussi une variété de mesures d’atténuation spécifiquement liées aux tactiques, techniques et procédures (TTP) des activités malveillantes concernées, accessible dans leur note.

Deepfakes, chatbots non consentis : l’IA générative largement utilisée pour harceler

17 octobre 2024 à 08:11
Qui aurait pu prévoir
Deepfakes, chatbots non consentis : l’IA générative largement utilisée pour harceler

Comme s’en sont inquiétés les spécialistes dès la sortie des modèles d’IA générative grand public, les usages de ces technologies à des fins de harcèlement se multiplient.

Après les deepfakes à caractère pornographiques, les chatbots imitant des personnes réelles. Si l’IA générative ouvre des perspectives en matière de création ou de résumés de contenus, elle est aussi facilement détournée à des fins malveillantes, et notamment de harcèlement.

Dans deux enquêtes successives, Wired revient sur le nombre faramineux de robots de « nudification », c’est-à-dire qui propose de dénuder les images de personnes réelles sans leur consentement, disponibles sur Telegram, et sur l’existence de chatbots construits pour imiter des personnes réelles, vivantes ou décédées.

Dans les deux cas, le consentement des personnes concernées est rarement demandé… quand les productions ne servent pas directement à harceler.

Des millions d’utilisateurs de bots de « nudification »

Les deepfakes pornographiques sont un problème mondial, qui vise ultra-majoritairement les femmes, nous l’avons couvert à de multiples reprises. Mais celui-ci en ne se traduit pas de la même manière selon les plateformes étudiées.

En l’occurrence, Wired rapporte avoir dénombré plus de 50 bots construits à l’aide d’intelligence artificielle générative pour permettre aux internautes de dénuder des images de femmes sur Telegram, plateforme réputée être l’une des moins efficaces en termes de modérations.

À eux seuls, cette cinquantaine de robots récoltent plus de quatre millions d’ « utilisateurs mensuels » (à ceci près qu’il est difficile d’établir la mesure dans laquelle un utilisateur est consommateur des contenus de plusieurs bots).

Pour leur fournir le contenu, ces bots sont reliés à plus d’une vingtaine de canaux Telegram dédiés. Plusieurs ont été modérés une fois que Wired les a signalés à la plateforme : à la suite de l’arrestation de son patron Pavel Durov en France en août, cette dernière a commencé à modifier ses pratiques.

Création non consentie d’imitations textuelles et vocales

En parallèle, un autre cas d’usage d’IA générative se retrouve détourné à des fins malveillantes : la création de chatbots textuels et vocaux ressemblant à des personnes réelles. Wired s’arrête en particulier sur le cas de Character.ai, qui permet de créer très simplement des chatbots de personnes imaginaires, issues de la fiction… ou de la pop culture (Next a par exemple croisé des imitations plus ou moins crédibles de Céline Dion, Nicki Minaj et Donald Trump).

En l’occurrence, Wired rapporte aussi l’existence de robots construits pour imiter des personnes moins célèbres, dont certaines décédées, sans que leurs proches n’aient consenti au procédé.

Le média relève par ailleurs la présence d’imitation de plusieurs membres de l’écosystème du jeu vidéo visés par des campagnes de cyberharcèlement à plus ou moins long cours, parmi lesquels Anita Sarkeesian, créatrice de la chaîne Feminist Frequency à la fin des années 2000 et violemment prise à partie lors du Gamergate, ou Kim Belair, créateur du studio Sweet Baby Inc., attaqué début 2024 à cause de son activité de conseil dans l’écriture de jeux vidéos.

Interviewés, ces derniers soulignent les risques que cela peut poser pour leur vie privée comme leurs activités économiques, mais aussi les difficultés de contester la création de ce type de personnage : en droit américain, il peut être difficile de prouver qu’une telle imitation cause un dommage à la personne concernée.

Canaris dans la mine des violences numériques

Ces deux cas viennent directement illustrer les alertes lancées dans un rapport de l’UNESCO quelques semaines à peine après la sortie de modèles grand public de génération d’images ou de textes.

La data scientist Rumman Chowdhury y soulignait le fait que les femmes et les minorités étaient « les « canaris dans la mine » des violences numériques », c’est-à-dire qu’elles étaient régulièrement les premières exposées à des problématiques qui, à terme, touchaient l’intégralité des internautes.

En conséquence, la scientifique exhortait l’écosystème à investir autant dans la protection des utilisateurs que dans le développement de l’intelligence artificielle.

☕️ Meta licencie des employés de WhatsApp, Instagram et Reality Labs

17 octobre 2024 à 06:38
Meta licencie des employés de WhatsApp, Instagram et Reality Labs

Meta a licencié des personnes travaillant dans plusieurs de ses équipes, dont chez WhatsApp, Instagram et Reality Labs, ce 16 octobre.

Auprès de The Verge, l’entreprise explique réorganiser une partie de ses activités pour « s’assurer que les ressources soient alignées avec [ses] objectifs stratégiques de long-terme ».

En ligne, des employés ayant travaillé chez Facebook, dans les équipes de recrutements, des opérations juridiques et du design déclarent avoir été licenciés.

Auprès de TechCrunch, Meta indique pourtant que les équipes de Threads, du recrutement et du juridique n’ont pas été touchées.

Certains employés se sont vus offrir de nouveaux rôles, voire de nouveaux contrats, ou la possibilité de prendre des indemnités de licenciement. 


En 2022, Meta a licencié 11 000 personnes, soit 13 % de ses employés, après avoir embauché de manière agressive pendant la pandémie. En 2023, l’entreprise a licencié 10 000 employés de plus et supprimé 5 000 propositions de postes encore non pourvues. 


Dans ce cas précis, l’entreprise n’a pas souhaité communiquer sur le nombre exact de personnes licenciées.

☕️ Face aux constructeurs d’IA générative, le Royaume-Uni devrait étudier l’option de l’opt-out

17 octobre 2024 à 06:06
Face aux constructeurs d’IA générative, le Royaume-Uni devrait étudier l’option de l’opt-out

Après des mois de lobbying du monde de la tech comme de l’industrie créative, le gouvernement du Royaume-Uni s’apprête à étudier la possibilité de permettre le scraping des données disponibles en ligne, sauf en cas d’ « opt-out » des éditeurs.

Si l’option correspondrait à la position d’Alphabet et de ses concurrents, qui cherchent à amasser le maximum de contenu puis entraîner leurs modèles, elle irait à l’encontre de celle des éditeurs, détaille le Financial Times.

Ces derniers estiment en effet la logique de l’opt-out injuste et complexe à mettre en place, dans la mesure où il est difficile de savoir quelles entreprises tentent de récupérer leur contenu.

Leurs dirigeants restent par ailleurs profondément opposés au projet, estimant qu’il mènera à un vol de droits d’auteur à grande échelle, rapporte le quotidien économique.

La proposition doit être étudiée dans les prochaines semaines.

☕️ DMA : X n’est pas un gatekeeper, selon la Commission européenne

16 octobre 2024 à 13:40
DMA : X n’est pas un gatekeeper, selon la Commission européenne

Après enquête, la commission européenne conclut que X n’est pas un contrôleur d’accès, ou gatekeeper, au sens du Digital Markets Act. 
La décision vient clore le processus d’enquête ouvert le 13 mai 2024 contre le réseau social.

La commission indique notamment avoir conclu que X n’était pas une plateforme importante permettant aux entreprises d’atteindre des utilisateurs finaux. 


La décision de la Commission permet à la plateforme d’Elon Musk d’éviter les régulations les plus lourdes du règlement.

Depuis son rachat par Elon Musk, le réseau social a perdu une large part de ses clients publicitaires, au point que son patron a poursuivi un groupe d’annonceurs en justice en août au motif qu’ils organiseraient le « boycott » de sa plateforme.

☕️ L’inventeur des Bulletin Board System (BBS), Ward Christensen, est mort

16 octobre 2024 à 07:41
L’inventeur des Bulletin Board System (BBS), Ward Christensen, est mort

Co-inventeur du Computer Bulletin Board System (CBBS), Ward Christensen est mort à l’âge de 78 ans le 11 octobre, aux États-Unis.

Aux côtés de Randy Suess, il avait créé le premier BBS à Chicago en 1978, rappelle Ars Technica.
 Le système permettait aux propriétaires d’ordinateurs personnels et d’un modem d’appeler une machine spécifique pour y laisser des messages que d’autres utilisateurs verraient plus tard.

Pensé comme une version numérique du tableau d’affichage d’une mairie, d’une épicerie ou d’une école, il avait donné naissance à une importante activité en ligne dans les années 1980 et 1990. Au fil du temps, les BBS se sont complexifiés jusqu’à permettre d’échanger des documents, voire de jouer.


De fait, avant qu’internet ne devienne largement accessible, les BBS ont permis l’émergence de nombreuses communautés préfigurant le paysage numérique actuel.


Cette sous-culture avait notamment été célébrée dans le documentaire en huit épisodes BBS : the Documentary, désormais accessible sur Youtube. 


Ward Christensen a reçu deux Dvorak Awards, dont un pour « contribution exceptionnelle aux télécommunications PC » en 1992, puis un Pioneer Award de l’Electronic Frontier Foundation l’année suivante.

☕️ Deux ans de prison avec sursis pour corruption de mineurs pour le youtubeur ExperimentBoy

16 octobre 2024 à 06:41
Deux ans de prison avec sursis pour corruption de mineurs pour le youtubeur ExperimentBoy

Ex-youtubeur connu sous le nom d’ « ExperimentBoy », Baptiste Mortier-Dumont a été condamné à vingt-quatre mois de prison avec sursis pour corruption de mineurs par le tribunal de Val-de-Briey.


Le jugement est assorti d’une interdiction de prendre contact avec les victimes pendant trois ans, de l’interdiction à vie d’exercer une activité en lien avec les mineurs et d’une inscription au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.


C’est la première fois qu’un Youtubeur français influent – en 2020, sa chaîne comptait plus d’un million d’abonnés – est condamné de la sorte. 


Trois victimes mineures au moment des faits, dont deux de moins de quinze ans, ont été reconnues par la Justice, précise Mediapart.

À l’été 2020, des récits d’abonnés accusant le vidéaste d’avoir profité de son statut pour demander des échanges à caractère sexuel, des photos intimes, et d’en avoir envoyé en retour à des abonnés ont fait surface. 


Numerama avait publié une enquête rapportant les récits de cinq victimes mineures au moment des faits. 


Baptiste Mortier-Dumont prévoit de faire appel. 


☕️ Budget 2025 : la French Tech à la diète

14 octobre 2024 à 12:02
Budget 2025 : la French Tech à la diète

Présenté le 10 octobre, le projet de loi de finances envisage de sérieux coups de rabot sur plusieurs dispositifs très utilisés par la French Tech.

Premier touché : le dispositif « Jeunes entreprises innovantes », dont les aides à l’embauche par exonérations de charges pour les entreprises concernées devraient être supprimées.

Le gouvernement compte ainsi économiser 300 millions d’euros sur un dispositif… utilisé par près de la moitié des start-ups, selon Le Figaro.

Le crédit d’impôt innovation (CII), devrait lui aussi être supprimé en 2025. Ce dispositif permet aux sociétés de moins de 250 personnes de déduire 30 % de leurs dépenses de « conception de prototypes ou d’installation pilote de produits nouveaux » de leurs impôts sur la société. Il est aussi utilisé par 45 % des start-ups, selon France Digitale cité par les Échos.

Le gouvernement n’a en revanche pas touché au crédit d’impôt recherche (CIR), une niche fiscale qui permet aux entrepreneurs de déduire de leurs impôts sur la société 30 % de leurs dépenses de recherche et développement jusqu’à 100 millions d’euros, puis 5 % au-delà.

Si le dispositif sert beaucoup aux starts-ups, il est aussi très utilisé par les grandes entreprises, et coûte plus de sept milliards d’euros par an à l’État, d’après Cafétech.

Sur LinkedIn, le député Paul Midy, très engagé dans la défense des intérêts des start-ups, a déclaré travailler avec des acteurs de l’écosystème pour déposer des amendements.

☕️ Le Conseil de l’Union européenne adopte la directive sur le travail via des plateformes

14 octobre 2024 à 09:30
Le Conseil de l’Union européenne adopte la directive sur le travail via des plateformes

Le Conseil de l’Union européenne vient d’adopter la directive relative au travail via des plateformes numériques.

Les 27 avaient trouvé un accord en mars 2024 sur ce texte pensé pour mettre de l’ordre dans la « gig economy », l’économie des travaux via des plateformes comme Uber ou Amazon, qui employait 28,5 millions de personnes à travers l’UE en 2022.

Parmi ses éléments essentiels, la plateforme doit rendre plus transparent l’usage d’algorithmes dans la gestion des ressources humaines et faciliter la détermination du type d’emploi occupé par les personnes qui travaillent pour une plateforme. 


Le texte crée en particulier une présomption de salariat pour aider les travailleurs qui chercheraient à faire requalifier leur statut.

Une fois signée par le Conseil et le Parlement européen, le texte sera publié au Journal Officiel de l’Union, à la suite de quoi les États membres auront deux ans pour le transposer dans leur droit national.

☕️ Feu nourri d’attaques DDoS de groupes pro-russes contre la Belgique

14 octobre 2024 à 09:00
Feu nourri d’attaques DDoS de groupes pro-russes contre la Belgique

En amont de ses élections municipales, qui se sont tenues ce dimanche, la Belgique a été visée par un feu nourri d’attaques DDoS.


Le 11 octobre, les sites du Parlement Flamand et ceux de plusieurs médias belges, dont l’agence Belga News et le journal De Standard, ont chacun subi des attaques du groupe pro-russe NoName057.

Ces activités de cyberdélinquance se sont succédé chaque jour sans discontinuer dans la semaine menant aux scrutins.

Des sites web de municipalités, du gouvernement ou encore de services bancaires belges ont été visés les uns après les autres, selon le Centre for Cybersecurity Belgium – qui a par ailleurs rappelé que ces modalités d’attaques, aussi « désagréables » soient-elles, ne sont pas dangereuses.

Le professeur de politiques internationales de l’Université d’Anvers David Criekemans n’en a pas moins plaidé pour une meilleure défense du pays sur le front cyber.

États-Unis : une vague de désinformation perturbe la réponse aux ouragans Helene et Milton

11 octobre 2024 à 07:10
Question de vie ou de mort
États-Unis : une vague de désinformation perturbe la réponse aux ouragans Helene et Milton

Les soutiens du candidat Trump ont profité de la succession d’ouragans qui ont frappé les États-Unis pour diffuser de la désinformation contre le gouvernement. Un comportement qui complique l’apport de soutien aux victimes des cyclones.

Le sud-est des États-Unis est au cœur de tourmentes répétées. Frappant le territoire à partir du 26 septembre, l’ouragan Hélène a provoqué des inondations extrêmes et tué au moins 230 personnes – bilan le plus meurtrier depuis l’ouragan Katrina, en 2005. Deux semaines plus tard, un second cyclone, l’ouragan Milton, s’est abattu dans la nuit du 9 au 10 octobre sur les terres du Yucatan, au Mexique, et de Floride.

Ce dernier a un temps été classé catégorie 5, la plus haute (alors que l’ouragan Hélène était déjà de catégorie 4). Devant la violence du phénomène, 51 des 67 comtés de l’État de Floride ont été placés en état d’urgence, tandis que les autorités locales et fédérales exhortaient la population à quitter leur domicile – le président Joe Biden a évoqué une « question de vie ou de mort » –, ce qui a entraîné l’une des plus grandes évacuations de l’histoire de la région.

Mais l’efficacité du soutien apporté aux populations locales a été compliquée par la vague de désinformation qui agitait la sphère médiatique et numériques états-unienne depuis plusieurs jours. En pleine campagne pour la présidentielle des États-Unis, Donald Trump a accusé les démocrates d’avoir « volé l’argent » de l’agence fédérale de gestion des urgences (Federal Emergency Management Agency, FEMA) pour « pouvoir le donner à leurs immigrés illégaux ».

Une fausse information « franchement ridicule », selon les mots de la directrice de la FEMA Deanne Criswell, mais qui a tout de même forcé l’agence à créer une page web de réponse aux rumeurs infondées et une autre dédiée à l’aide apportée aux victimes de l’ouragan Helene. Joe Biden, Kamala Harris, ainsi que de nombreux sénateurs républicains ont appelé à cesser la propagation de désinformation, dont l’ampleur complique l’aide aux sinistrés.

Images générées par IA détournant des drames réels

Quelques jours après le premier ouragan, de nombreux politiciens et internautes proches du camp Trump ont partagé en ligne l’image d’une petite fille équipée d’un gilet de sauvetage et tenant un chiot dans des bras pour susciter l’émoi.

L’image a généralement servi à attaquer le président Biden et sa vice-présidente (et candidate démocrate à l’élection présidentielle de novembre) Kamala Harris, pour déplorer un supposé abandon des populations face à la catastrophe climatique.

Image générée par IA partagée par le chroniqueur conservateur Buzz Patterson et la militante d’extrême-droite proche de Donald Trump Laura Loomer.

D’autres images similaires, dont une représentant une jeune fille tenant une Bible dans ses bras, réfugiée sur le toit d’une maison intégralement inondée, ont circulé dans les réseaux des supporters de l’ex-président des États-Unis, relève Rolling Stone.

Des sinistrés hésitent à demander de l’aide

Ça n’est pas la première fois que l’alt-right utilise des images générées par IA pour promouvoir un discours politique – en août, Donald Trump avait lui-même diffusé de fausses images suggérant que la chanteuse Taylor Swift soutenait sa candidature, publications qui ont eu pour résultat un soutien officiel de la pop star à la candidate démocrate.

Cependant, dans le cas des ouragans Hélène et Milton, la diffusion de désinformation a des effets très réels sur la vie des victimes. À force d’entendre mise en cause la réponse apportée par les autorités, certains sinistrés hésitent à demander de l’aide, notamment financière, à la FEMA, alors qu’ils y ont droit.

Des ONG comme la Croix Rouge Américaine et des personnalités politiques comme les sénateurs Thom Tillis, Chuck Edwards ou Mitt Romney, tous républicains, ont eux aussi alerté sur les risques que faisait peser la désinformation sur l’aide apportée sur le terrain, appelant les internautes à vérifier les éléments qu’ils repartageaient et les auteurs des rumeurs à cesser de les diffuser.

Ces dernières consistent principalement à faire croire que les aides pensées pour les victimes ont été soit reportées, soit limitées, soit dépensées pour des populations migrantes, soit bloquées dans les quartiers républicains. Ironie : en 2019, Donald Trump a lui-même redirigé des millions de dollars prévus pour répondre aux potentielles urgences de ce type vers la création de centres de détention à la frontière des États-Unis.

Cela dit, ça n’est pas la première fois que le candidat républicain tente de manipuler les informations relatives à des catastrophes climatiques à son avantage – ni même que des soutiens du camp conservateurs propagent de fausses informations sur des enjeux climatiques. En l’occurrence, l’Institute for Strategic Dialogue a repéré sur X un croisement d’activités entre des communautés habituées à nier les enjeux climatiques et d’autres, plutôt expertes dans la propagation de la théorie du grand-remplacement, et d’autres idées conspirationnistes ou extrémistes.

Signe que la situation était grave, le Président Biden a repoussé deux déplacements prévus à l’étranger pour gérer la crise, appelant les populations exposées à évacuer et critiquant du même coup les propagateurs de désinformation. La Vice-Présidente Harris a pris la parole dans le même sens et diffusé des informations pratiques et un entretien avec Deanne Criswell, la directrice de la FEMA, sur ses réseaux sociaux.

Depuis qu’il a touché terre, l’ouragan Milton a été rétrogradé en catégorie 1.

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