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☕️ Deux chercheurs français d’INRIA récompensés pour leurs travaux sur le vote électronique

23 mai 2024 à 12:42
Logos de la CNIL et d'INRIA

Alexandre Debant et Lucca Hirschi, membres du projet PESTO (pour « Proof techniques for security protocols ») d’INRIA à l’université de Lorraine, ont été récompensés pour leur article « Reversing, Breaking, and Fixing the French Legislative Election E-Voting Protocol ».

Le prix CNILInria pour la protection de la protection de la vie privée « récompense des équipes de chercheurs situées au moins en partie dans l’Union européenne et qui travaillent à l’amélioration de la protection des données personnelles ou de la vie privée », rappelle la CNIL.

Il s’agit à la fois de rendre les enjeux afférents, et les solutions pour les préserver, « plus visibles auprès du grand public », mais également de « sensibiliser la communauté scientifique et les décideurs » à ces questions.

Les co-présidents du Jury 2023, Catuscia Palamidessi (directrice de recherche à INRIA, l’Institut national de recherche en informatique et en automatique) et Vincent Toubiana (responsable du LINC, le Laboratoire d’Innovation Numérique de la CNIL), qui « se sont appuyés sur un jury de 32 chercheurs internationalement reconnus » ont remis leur prix lors de la 17e édition de la conférence internationale Computers Privacy and Data Protection (CPDP).

Présenté en 2023 à la conférence Usenix Security, leur article propose une « analyse technique pointue » de la solution de vote électronique mise en place lors des dernières élections législatives pour que les Français à l’étranger puissent voter.

Les auteurs avaient en effet « identifié plusieurs vulnérabilités et proposé des correctifs qui ont par la suite été déployés », ce qui a entraîné « des impacts très concrets sur l’intégrité et la confidentialité des votes ».

La CNIL précise qu’un second article a également recueilli les critiques très positives du jury : « Marketing to Children Through Online Targeted Advertising: Targeting Mechanisms and Legal Aspects » par Tinhinane Medjkoune, Oana Goga et Juliette Sénéchal.

Les autrices de cet article proposent en effet « une analyse juridique très claire de la législation qui entoure le ciblage publicitaire des mineurs puis, à la lumière de cette analyse, évaluent la possibilité de cibler des mineurs sur la plateforme de vidéo Youtube ».

Étrangement, la CNIL, qui renseigne les liens vers les profils des 32 membres du jury, ne fournit pas de liens vers les articles mis en avant, ni vers les profils des chercheurs et chercheuses dont il est pourtant question.

☕️ Starliner encore repoussée, une fuite d’hélium détectée

15 mai 2024 à 14:23

Après plusieurs années de retard, on pourrait se dire qu’on n’est plus à quelques jours près. La capsule habitable Starliner de Boeing qui doit concurrencer Crew Dragon de SpaceX n’a toujours pas décollé. Le lancement est entaché de plusieurs problèmes depuis des années.

C’était au début une vanne sur l’étage supérieur du lanceur (Atlas V), qui a été réparée et testée. Mais dans la foulée, une petite fuite d’hélium a été détectée dans le module de service de la capsule. « L’hélium est utilisé dans les systèmes de propulseurs des engins spatiaux pour permettre aux propulseurs de s’allumer et n’est ni combustible ni toxique », précise Boeing.

« Les équipes visent maintenant une date de lancement au plus tôt à 22h43 le mardi 21 mai, pour effectuer des tests supplémentaires ». Atlas V et Starliner restent pour l’instant en place (à la verticale) dans le lancement spatial-41. Les astronautes sont pour le moment retournés avec leur famille à Houston, ajoute la NASA.

Boeing est actuellement confronté à une série noire avec ses avions, avec une multiplication des incidents. Les retards et les problèmes à répétition de Starliner viennent s’ajouter, sans oublier Elon Musk qui en profite pour tacler allègrement le retard de son concurrent.

[Édito] Au pays des VPN menteurs…

19 avril 2024 à 15:26
Article sponsorisé par les lecteurs de Next

Un VPN est inutile pour la très grande majorité des utilisateurs grand public (dans le monde de l’entreprise, c’est différent). Pourtant, ces services pullulent sur Internet, que ce soit en sponsorisant des contenus, dans des comparatifs et des articles de presse. Pourquoi un tel engouement ? L’argent…

On ne va pas réinventer la roue et vous faire un cours sur les VPN (Virtual Private Network)… d’autant qu’on vous l’a déjà fait il y a quelques années et que rien n’a changé depuis. Pour faire simple, un VPN permet à des appareils de se connecter à un réseau local comme s’ils en faisaient partie, à travers un accès distant comme une connexion Internet.

Un VPN, c’est utiliser la connexion de quelqu’un d’autre

En entreprise, le VPN est largement utilisé pour les employés à distance (déplacement, télétravail). Leur machine est alors intégrée dans le réseau de l’entreprise, comme si elle était sur place, afin d’accéder aux documents et aux applications internes. Lorsque vous vous connectez à un réseau distant, ce dernier vous partage généralement son accès Internet pour que vous puissiez continuer à surfer sur le Net.

Vous accédez alors à Internet à travers son routeur et donc son adresse IP publique. Dans ce genre de situation, si vous regardez votre adresse (sur MonIP.org par exemple), vous verrez que c’est celle de votre VPN et pas de votre FAI.

Vous pouvez ainsi « cacher » votre adresse IP, mais il faut avoir une totale confiance en la société qui assure ce service, car l’intégralité de vos échanges passe par elle. Elle peut en effet avoir le même niveau de connaissance sur vos habitudes de navigation qu’un fournisseur d’accès Internet, mais sans en avoir les mêmes obligations légales, surtout s’il est basé à l’étranger.

Certains VPN se font une joie d’annoncer qu’ils sont d’ailleurs dans des pays étrangers, leur permettant ainsi de faire un peu ce qu’ils veulent, loin des juridictions américaines, chinoises et européennes. Certes, mais tout le monde ne connait pas la réglementation locale du Panama par exemple. De plus, faut-il plus faire confiance à une société basée dans un pays lointain ou à un opérateur soumis à des réglementations locales ? Vous devez vous poser cette question.

Et si la confidentialité de vos données et de vos communications est à ce point primordiale, commencez par vérifier que vous n’utilisez pas de services comme Facebook, Gmail, Outlook, Alexa, etc.

À ce sujet, on ne peut que vous conseiller de regarder cette vidéo de Micode :

Promesses et mensonges des VPN clé en main

Dans cet édito, on va se pencher sur le grand public français et les VPN « clé en main » qui inondent les réseaux sociaux – et Internet de manière générale – de contenus sponsorisés… avec leur lot de mensonges et de fausses vérités. Le but ? Installer un faux sentiment de danger et proposer une solution payante à un problème qui n’existait pas réellement pour l’immense majorité.

Déjà, deux premiers points très importants et qui ont encore la vie dure : un VPN ne rend pas anonyme et ne protège pas des « hackers ». Cela n’a tout simplement rien à voir. C’est un peu comme se dire qu’on va emprunter la voiture de quelqu’un d’autre en pensant ainsi éviter les contrôles routiers.

Un mot sur le chiffrement de la connexion mis en avant par de nombreux vendeurs de VPN : là encore, rien de neuf. Les connexions avec les sites sont chiffrées dans leur immense majorité (vérifiez la présence du cadenas dans la barre d’adresse).

Et puisqu’on y est, balayons également du revers de la main la robustesse mise en avant par certains (des milliards d’années avant de casser le chiffrement, niveau militaire et je ne sais quoi d’autre) : c’est le niveau de base, comme sur les sites avec un cadenas. Des VPN mettent en avant « une protection post-quantique », mais là encore, passez votre chemin sans crainte.

Si on cherche bien, l’un des rares cas d’usage est lors d’une connexion à un Wi-Fi public en naviguant sur des sites non sécurisés. Avec la forte augmentation des gigaoctets dans les forfaits et le roaming inclus, les hot spots Wi-Fi ne sont plus aussi importants qu’avant.

Et si vous devez utiliser un VPN dans ce genre de situation – ou lors d’un voyage à l’étranger, suivant les réseaux sur place, la censure, etc. – , vous pouvez vous en monter un vous-même très facilement. Un Raspberry Pi installé chez vous avant de partir peut faire l’affaire, certaines box Internet (notamment des Freebox) et NAS intègrent un serveur VPN si besoin. Sinon, des sociétés comme Proton et Mozilla avec une bonne réputation sur la confidentialité proposent des VPN payants.

« No logs », vraiment ?

Parlons ensuite des logs (journaux de connexion). De nombreux VPN promettent de ne pas les enregistrer. Dans la pratique, ce n’est pas si simple, comme le rappelle l’ingénieur DevOPS Alexandre Hublau sur son blog : « Les VPN basés aux US ou UK sont soumis à une législation qui oblige à montrer vos informations aux autorités. Le “No log” est une promesse marketing uniquement ». Une règle d’or : il n’y aura de toute manière jamais moyen de vérifier cette affirmation, quel que soit le VPN.

L’ingénieur citait un article Spotflux de 2013 expliquant que n’importe quel « responsable d’une infrastructure informatique d’une certaine envergure sait qu’exploiter cette infrastructure avec zéro log est impossible ». Spotflux proposait justement un service de VPN, mais le site renvoie désormais vers FastVPN, un autre VPN… qui affirme : « Nous ne conservons pas de journaux d’utilisateurs ».

On peut tergiverser pendant des heures sur ce que contiennent ces « journaux », mais on va mettre fin au débat avec une affaire de 2020 : sept VPN « no logs » ont laissé fuiter pas moins de 1,2 To de données sur leurs utilisateurs. Un exemple parmi d’autres.

Le double discours sur le streaming et le blocage géographique

On retrouve parfois des promesses de contournement des contenus bloqués géographiquement, avec les services de streaming comme cible principale. NordVPN s’en défend vigoureusement : « Le service NordVPN ne doit jamais être utilisé pour contourner les réglementations sur les droits d’auteur. NordVPN ne fait pas la promotion et n’approuve ni ne cautionne l’utilisation du service à de telles fins ».

Il n’y a pas si longtemps pourtant, NordVPN (immatriculée au Panama) sponsorisait des publications expliquant cette « astuce » : Le catalogue Netflix américain, à portée de VPN, chez Numerama par exemple. Mettre en avant le contournement du blocage géographique des plateformes de streaming est courant dans les publications sponsorisées des VPN (ici, , mais on pourrait multiplier les exemples).

Si NordVPN met en avant son respect de la réglementation sur le droit d’auteur, la société n’hésite pas à en faire la promotion en interne. Dans des emails envoyés à des « partenaires », un représentant partenariats et affiliation de NordVPN ne cachait pas sa motivation en 2022. Citant le nouveau film Marvel Doctor Strange qui était alors disponible sur la plateforme Disney, mais pas en France, NordVPN affirmait que son service « permet donc d’accéder à ce contenu. C’est un argument de taille pour les prochains articles. N’hésitez pas à l’utiliser ».

Rebelote fin 2023 à l’occasion du Black Friday avec deux « usecases » mis en avant par la plateforme : Harry Potter disponible sur « Netflix AUS » et Spider-Man : Across the Spider-Verse « aux US ». L’idée là encore est d’accéder aux films en utilisant NordVPN.

Quand NordVPN sponsorise à tout-va

Des mails, NordVPN en envoie quasiment toutes les semaines aux partenaires. Le dernier en date fait suite à la fermeture du VPN de Google : « Un article “quelle est la meilleure alternative au VPN de google” recommandant NordVPN pourrait faire sens. Vous pouvez également mettre à jour vos pages mentionnant le VPN de google en mettant NordVPN en reco dessus ».

Les « usecases » dans le jargon de NordVPN sont combinés à une commission « généreuse », ce qui pousse certainement des médias à sauter le pas et à multiplier les articles (sponsorisés ou non). On se demande sinon quel serait l’intérêt de mettre en avant des services payants et inutiles pour une grande majorité des gens ?

Quand les primes et l’affiliation prennent le pouvoir

Et on passe aussi sur la politique de promotion permanente : est-ce que des clients ont déjà payé un abonnement NordVPN sans une réduction de plusieurs dizaines de pourcents ? Si vous en connaissez, n’hésitez pas à nous le signaler.

D’ailleurs, puisqu’on parle de contenus sponsorisés, NordVPN est au taquet en France, depuis des années.

Afin de s’assurer d’une excellente visibilité pour un service inutile à la grande majorité des gens, l’entreprise sponsorise à tour de bras des youtubeurs (Vilebrequin, Cyprien, Nota Bene, Amixem, Joueur du Grenier, PewDiePie, MrBeast… la liste est tellement longue qu’on ne peut pas tous les citer) et des articles/comparatifs sur des sites de presse. Même sur Next INpact, nous avons eu par le passé un « sponso » sur NordVPN, suite à un changement de notre politique sur le sujet en 2019.

Pour conclure, citons Micode qui résume parfaitement la situation : « C’est un outil dont presque personne n’a besoin, mais ça, personne ne va jamais vous le dire. Pourquoi ? Car c’est un secteur ou les primes d’affiliation sont les plus élevées ». Je ne dirais pas mieux !

Maintenant, vous êtes tranquille sur Next : il n’y a ni publicité, ni publication sponsorisée, ni affiliation. Ha mince, on me souffle dans l’oreillette que je viens de faire de la pub pour Next. Au point où nous en sommes : abonnez-vous !

☕️ Le mathématicien Michel Talagrand reçoit le Prix Abel 2024

22 mars 2024 à 05:15

Mercredi 20 mars, l’Académie norvégienne des sciences et des lettres a décidé de remettre le Prix Abel 2024 (équivalent du prix Nobel en mathématique) au Français Michel Talagrand. Ce chercheur retraité qui a travaillé au CNRS a été récompensé par cette institution norvégienne « pour ses contributions pionnières à la théorie des probabilités et à l’analyse fonctionnelle, avec des applications remarquables en physique mathématique et en statistique ».

Plus particulièrement, elle distingue trois domaines spécifiques des travaux de Michel Talagrand explique le CNRS :

  • « Supremum des processus stochastiques – Un processus stochastique produit une séquence de valeurs aléatoires, et le « supremum » correspond à leur plus grande valeur. Si la hauteur des vagues qui s’écrasent sur une plage est un processus stochastique, le fait de savoir quelle sera la plus grande vague qui frappera la plage l’année prochaine est utile.
  • Concentration des mesures – De manière paradoxale, lorsqu’un processus dépend d’une série de sources aléatoires indépendantes, au lieu de se compliquer, il est possible que les différents facteurs aléatoires se compensent mutuellement et produisent des résultats plus prévisibles. C’est ce qu’on appelle la loi des grands nombres, au sujet de laquelle Michel Talagrand a formulé des estimations quantitatives précises.
  • Verre de spin – Au-delà de la théorie abstraite des probabilités, un « verre de spin » est un alliage métallique comportant des impuretés disposées au hasard. Michel Talagrand a mis à profit ses connaissances en statistiques et en probabilités pour analyser rigoureusement le comportement des verres de spin, et a ainsi complété la preuve de travaux de Giorgio Parisi, lauréat du prix Nobel (2021). »

Cité par le New Scientist, Michel Talagrand explique que « je ne peux pas apprendre les mathématiques facilement, je dois travailler. Cela prend beaucoup de temps et j’ai une très mauvaise mémoire. J’oublie des choses. J’essaie donc de travailler, malgré ces handicaps, et la façon dont j’ai travaillé consistait à essayer de bien comprendre les choses simples ».

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