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☕️ VMware Workstation Pro et Fusion Pro deviennent gratuits en usage personnel

15 mai 2024 à 15:30
Personne offrant un cadeau

Comme nous l’indiquions dernièrement, VMware s’est lancé dans un grand ménage de ses licences depuis le rachat par Broadcom. Les licences perpétuelles disparaissent et l’éditeur se focalise sur les produits serveurs et cloud, au détriment des produits « front ».

Dans la foulée, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. Les clients de virtualisation Workstation Pro (Windows, Linux) et Fusion Pro (Mac) peuvent maintenant être utilisés gratuitement pour un usage personnel.

La seule condition pour utiliser les logiciels est de s’inscrire sur le site de VMware pour un avoir un compte. L’usage commercial, lui, reste payant.

☕️ Starliner encore repoussée, une fuite d’hélium détectée

15 mai 2024 à 14:23

Après plusieurs années de retard, on pourrait se dire qu’on n’est plus à quelques jours près. La capsule habitable Starliner de Boeing qui doit concurrencer Crew Dragon de SpaceX n’a toujours pas décollé. Le lancement est entaché de plusieurs problèmes depuis des années.

C’était au début une vanne sur l’étage supérieur du lanceur (Atlas V), qui a été réparée et testée. Mais dans la foulée, une petite fuite d’hélium a été détectée dans le module de service de la capsule. « L’hélium est utilisé dans les systèmes de propulseurs des engins spatiaux pour permettre aux propulseurs de s’allumer et n’est ni combustible ni toxique », précise Boeing.

« Les équipes visent maintenant une date de lancement au plus tôt à 22h43 le mardi 21 mai, pour effectuer des tests supplémentaires ». Atlas V et Starliner restent pour l’instant en place (à la verticale) dans le lancement spatial-41. Les astronautes sont pour le moment retournés avec leur famille à Houston, ajoute la NASA.

Boeing est actuellement confronté à une série noire avec ses avions, avec une multiplication des incidents. Les retards et les problèmes à répétition de Starliner viennent s’ajouter, sans oublier Elon Musk qui en profite pour tacler allègrement le retard de son concurrent.

☕️ Ryzen 5 8400F et 7 8700F : deux CPU AM5, USB4 et PCIe 4.0

15 mai 2024 à 14:14

Au début de l’année, AMD lançait ses APU Ryzen de la série 8000G, des CPU avec une partie graphique intégrée, contrairement à la série 7000. Voilà qu’AMD a décidé de lancer deux nouvelles références se terminant pas un F. Vous l’aurez certainement compris, il s’agit de processeurs sans partie graphique.

Le Ryzen 5 8400F dispose de 6 cœurs (4,2 GHz, 4,7 GHz en boost) et 12 threads, contre 8 cœurs (4,1 GHz, 5 GHz en boost) et 16 threads pour le Ryzen 7 8700F. Cette fois, AMD ne mélange pas les architectures Zen 4 et 4C puisque tous les cœurs sont des Zen 4. Pour le reste, ils reprennent les caractéristiques techniques de la série 8000, notamment l’impasse sur le PCIe 5.0 pour n’avoir que 16 lignes PCIe 4.0 utilisables.

Seul le Ryzen 7 8700F dispose du moteur Ryzen AI pour les calculs liés à l’intelligence artificielle. Celui-ci n’est disponible que s’il « est associé à une carte graphique Radeon compatible avec accélération AI », précise AMD.

Le Ryzen 5 8400F est vendu aux alentours de 210 euros chez les revendeurs mis en avant par AMD, contre 330 euros pour le Ryzen 7 8700F.

Le Ryzen 5 8400F se place donc en face du Ryzen 5 7600X (fréquence plus rapide, cache L3 plus important et PCIe 5.0) et même au-dessus du Ryzen 5 7600 que l’on trouve à un peu plus de 200 euros.

Nous avons actualisé notre tableau comparatif des processeurs Ryzen avec une architecture Zen 4 pour le grand public (socket AM5) :

Sûreté dans les transports : extension de la vidéosurveillance algorithmique

15 mai 2024 à 11:09
Mais ce n'est qu'une expérimentation
Dessin de Flock remplaçant les anneaux olympiques par des caméras de vidéosurveillance

Les députés examinent aujourd’hui une proposition de loi sur la sûreté dans les transports, qui vise notamment à autoriser de nouvelles expérimentations en matière de vidéosurveillance algorithmique (VSA). Un texte critiqué par les ONG de défense des droits numériques.

Ce mercredi 15 mai, en commission, les députés examinent une proposition de loi déposée le 28 décembre par le député Philippe Tarabot (Les Républicains) et relative « à la sûreté dans les transports ».

Auprès du Monde, son rapporteur Clément Beaune ne cache pas que cette proposition de loi s’inscrit dans la droite ligne des lois « sécurité globale » de 2021, Jeux Olympiques de 2023 et Savary (relative à la lutte contre les incivilités, les atteintes à la sécurité publique et les actes terroristes dans les transports collectifs) de 2016.

Alors qu’Amnesty International appelle les parlementaires à ancrer dans la loi une interdiction de recours à la reconnaissance faciale dans l’espace public, l’ancien ministre insiste de son côté sur le fait que ce texte-ci « ne permet pas l’utilisation de la reconnaissance faciale ou d’outils biométriques ». Il permet, en revanche, l’usage de traitements algorithmiques sur les captations de vidéosurveillance réalisées par les agents.

La Quadrature du Net, de son côté, critique autant le fond que la forme : le texte est étudié en procédure accélérée, ce qui signifie qu’il ne fera l’objet que d’une lecture par Chambre. Le but : la rendre opérationnelle avant l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques.

Spécialiste des enjeux de surveillance, l’association déclare ne pas avoir été auditionnée et estime que la rapidité du processus empêche les parlementaires d’être correctement informés sur les enjeux posés par les technologies dont il est question.

La technologie pour « sécuriser l’offre de service »

En pratique, c’est le chapitre III du texte, intitulé « une sécurisation de l’offre de service par la technologie », qui concentre le gros des critiques. En l’état, celui-ci prévoit que « dans l’exercice de leurs missions […] et dans le cadre de la prévention des atteintes à l’ordre public, les agents assermentés […] peuvent procéder, au moyen de caméras individuelles, à un enregistrement audiovisuel de leurs interventions lorsque se produit ou est susceptible de se produire un incident, eu égard aux circonstances de l’intervention ou au comportement des personnes concernées. »

L’enregistrement est déclaré non permanent, et a « pour finalités la prévention des incidents au cours des interventions des agents assermentés […] le constat des infractions et la poursuite de leurs auteurs par la collecte de preuves ainsi que la formation et la pédagogie des agents. Lorsque la sécurité des agents est menacée, les images captées et enregistrées au moyen de caméras individuelles peuvent être transmises en temps réel au poste de commandement du service concerné. »

Les caméras doivent être portées « de façon apparente », un « signal visuel » doit témoigner de l’enregistrement en cours, et les personnes enregistrées en être informées. « Les enregistrements audiovisuels, hors le cas où ils sont utilisés dans le cadre d’une procédure judiciaire, administrative ou disciplinaire, sont effacés au bout de trente jours. »

L’article 8 bis donne aussi, « à titre expérimental », l’autorisation pour les « conducteurs des services réguliers de transport public par autobus ou autocars » de recourir aux caméras individuelles, pour les mêmes raisons.

L’article 11 permet par ailleurs aux opérateurs de transport public de « mettre en œuvre un système consistant en la captation, la transmission et l’enregistrement du son dans les véhicules qu’ils utilisent » pour leur service régulier. Et ce, pour les mêmes motifs qu’ils sont autorisés à réaliser des enregistrements audiovisuels.

Craintes durables envers les expérimentations de vidéosurveillance algorithmique

Le traitement algorithmique des flux collectés, de son côté, est encadré par l’article 9 de la proposition de loi. La Quadrature du Net critique un « quasi copié-collé de l’article 10 de la loi relative aux Jeux olympiques », en ce qu’il permet, « à titre expérimental et jusqu’à 1er janvier 2027 », de « mettre en œuvre des logiciels de traitement de données non biométriques pour extraire et exporter les images ainsi réquisitionnées » pour analyser les images recueillies, lorsqu’il existe « une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner » que les personnes enregistrées ont « commis ou tenté de commettre une infraction ».

L’article 10 de la proposition de loi sur la sûreté dans les transports donne aux services internes de sécurité de la SNCF et de la RATP l’autorisation de « collecter et traiter des données sensibles, à l’exception des données génétiques, biométriques ou concernant la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle d’une personne physique ».

En 2023, le Conseil constitutionnel a déclaré l’article 10 du texte précédent (qui permet aussi l’usage de drones) constitutionnel. Cela dit, comme elle le critiquait déjà lors des travaux sur la loi relative aux Jeux olympiques, Amnesty International souligne que de la vidéosurveillance algorithmique à la reconnaissance faciale, « il n’y a qu’un pas ».

La Quadrature du Net considère par ailleurs qu’un projet d’expérimentation sur trois ans comme celui proposé par le texte ne sert qu’à « banaliser et légitimer » des technologies testées illégalement, et dont l’usage ultime consiste à « augmenter le contrôle de l’espace public, réduisant ainsi l’anonymat et les libertés qu’on y exerce ». Et d’illustrer comment, même sans reconnaissance faciale ou biométrique, l’étendue des contrôles déjà rendue possible par les technologies de VSA est large.

Sans compter qu’au sujet de la reconnaissance faciale, des expérimentations sont déjà réalisées, encore une fois de manière illégale.

IA : Google présente Trillium, ses TPU de 6e génération

15 mai 2024 à 10:50
T là ou TPU là ?

Les Tensor Processing Unit sont des puces développées par Google pour l’intelligence artificielle, de l’entraînement à l’inférence. La société vient d’annoncer sa sixième génération, qu’elle présente comme 4,7x plus performante que la génération précédente.

Hier, lors de la keynote d‘ouverture de la conférence I/O, Google a tiré tous azimuts sur l’intelligence artificielle (nous y reviendrons). La société s’en amuse elle-même avec un décompte officiel : durant son discours, Sundar Pichai y a fait référence pas moins de 121 fois, c’est du moins le décompte fait par… une IA.

Mais pour utiliser des intelligences artificielles, il faut des machines capables de les entrainer et de les faire tourner. Si NVIDIA et ses GPU règnent en maitres sur le haut du panier dans le monde des datacenters, de nombreuses autres sociétés développent leurs propres puces. C’est le cas de Google avec ses Tensor Processing Unit (TPU). Il s’agit d’ASIC (circuits intégrés spécifiques aux applications) conçus « pour accélérer les charges de travail de machine learning ».

TPU v6 : 4,7x plus performantes que les v5e

La sixième génération a été annoncée hier. Elle devrait logiquement s’appeler TPU v6, mais Google n’utilise pas cette appellation dans son communiqué. L’entreprise se contente d’un nom de code : Trillium. Comme nous l’avions déjà détaillé, la précédente génération comportait deux versions : v5e et v5p. Les premières visent le meilleur rapport performances/prix, tandis que les secondes (lancées plus tard) misent tout sur les performances.

Bien évidemment, Google compare sa sixième génération de TPU aux v5e, pas aux V5p. Il est ainsi question d’un maximum de « 4,7 fois plus » de performances par puce, sans savoir à quoi cela correspond exactement.

Si on se base sur les 197 TFLOP du v5e en blfoat16, on arriverait à un maximum théorique de 926 TFLOP, soit deux fois plus que les performances du v5p. Mais le 4.7x pourrait aussi renvoyer à un cas particulier, impossible donc en l’état d’en savoir plus.

Quoi qu’il en soit, pour arriver à cette hausse des performances, Google explique avoir augmenté la taille de ses unités de multiplication matricielle (MXU) et la fréquence d’horloge de sa puce, sans préciser dans quelles mesures.

Bande passante HBM et ICI doublée

Google annonce aussi avoir « doublé la capacité et la bande passante de la mémoire HBM, ainsi que la bande passante Interchip Interconnect (ICI) par rapport au TPU v5e ». On passerait ainsi à 1 638 Go/s sur la mémoire (en prenant 819 Go/s pour le v5e) , ce qui reste en dessous des 2 765 Go/s du v5p.

La bande passante de l’ICI est de 1 600 Gb/s sur v5e, on doit donc arriver à 3 200 Gb/s sur Trillium (TPU v6), contre 4 800 Gb/s sur v5p.

Pour en terminer avec les chiffres, Google affirme que son TPU Trillium est « plus de 67 % plus économe en énergie que le v5e ». Mais comme l’entreprise ne donne pas de chiffre sur la consommation, impossible d’en savoir plus.

« Trillium est équipé de la troisième génération de SparseCore », un accélérateur permettant « d’accélérer l’intégration de charges de travail lourdes ». Google affirme que ses TPU Trillium « permettent de former plus rapidement la prochaine vague de modèles et de servir les modèles avec une latence réduite et un coût moindre ». Une phrase que l’on peut ressortir à chaque nouvelle génération.

Jusqu’à 256 TPU Trillium par pod

Ces TPU de la génération Trillium peuvent être assemblée par paquet de 256 pour former un pod, exactement comme les v5e. Les v5p peuvent s’agglutiner par paquet de 8 960 pour rappel, contre 4 096 pour les v4 et 1 024 pour les v3. Des centaines de pods peuvent s’interconnecter pour former un système capable de délivrer plusieurs péta-opérations par seconde.

Sundar Pichai a indiqué durant la conférence que Trillium sera disponible pour les clients d’ici à la fin de l’année, tout comme le CPU maison Axion d’ailleurs. Il faudra attendre début 2025 pour les GPU Blackwell de NVIDIA.

☕️ Arm se lancerait pleinement dans l’intelligence artificielle en 2025

15 mai 2024 à 06:09

Selon Nikkei Asia, la société compterait se lancer dans le développement de puces dédiées pour l’intelligence artificielle l’année prochaine, avec un prototype dès le printemps 2025. Bien évidemment, aucun détail n’est pour le moment donné.

Le développement sera assuré par Arm (avec la participation de son principal actionnaire SoftBank), dans le but ensuite de scinder la branche IA et de la placer sous le contrôle de SoftBank, selon nos confrères. « SoftBank négocie déjà avec Taiwan Semiconductor Manufacturing Corp. [TSMC, ndlr] et d’autres afin de sécuriser la capacité de production ».

Selon Nikkei, Arm disposerait d’une fenêtre intéressante : « NVIDIA est actuellement en tête du domaine mais ne peut pas répondre à la demande croissante. SoftBank y voit une opportunité ». Arm n’est pas le seul en piste, loin de là. De nombreuses sociétés (y compris en France) se sont déjà lancées dans la conception de puces pour l’intelligence artificielle.

Hier — 14 mai 2024Next - Articles gratuits

☕️ Suivez la conférence d’ouverture de la Google I/O à 19h

14 mai 2024 à 15:40
Logo de la Google I/O 2024

Google donnera le coup d’envoi de sa conférence I/O à 19h, heure française.

La société est attendue au tournant, dans un monde désormais régi par les annonces sur l’intelligence artificielle. Cette dernière devrait une nouvelle fois occuper une majorité de l’espace consacré aux nouveautés.

La Google I/O est consacrée aux développeurs. L’entreprise y dévoile en général des apports pour Android, Chrome, ChromeOS, Google Play, etc. Android 15 devrait y faire une première apparition et les rumeurs évoquent également un nouveau dongle Chromecast.

Rhea1 : enfin des détails techniques sur le CPU pour les supercalculateurs européens

14 mai 2024 à 14:04
Un lancement avant Ariane 6 ?
Processeur Rhea1

SiPearl donne enfin des détails sur son processeur Rhea1 pensé pour les supercalculateurs. On apprend notamment qu’il exploitera 80 cœurs Arm Neoverse V1. Il n’arrivera qu’en 2025, en retard sur ce qui était encore prévu il y a quelques mois.

En septembre dernier, nous avions rencontré les équipes de SiPearl, une société française (basée à Maisons-Laffitte) en charge de développer le processeur européen pour le HPC (calcul haute performance). Il sera notamment dans JUPITER, le premier supercalculateur exascale européen (financé en partie par la Commission européenne) qui sera installé en Allemagne.

Il y a un an, SiPearl bouclait un tour de table de 90 millions d’euros auprès d’Arm, Eviden (Atos), le fonds d’investissement European Innovation Council (EIC) et French Tech Souveraineté. Cette manne lui a permis ainsi de régler ses soucis financiers, de recruter et d’aller de l’avant. Marie-Anne Garigue, directrice de la communication de la société, affirmait que les soucis étaient uniquement financiers, pas techniques.

80 cœurs Arm Neoverse V1…

On sait depuis longtemps que le processeur sera articulé autour de cœurs Arm Neoverse v1. On connait désormais leur nombre : 80 cœurs par CPU. Le Neoverse V1 est pour rappel un dérivé du Cortex-X1, mais pensé pour les datacenters. Arm a depuis lancé les Neoverse V2 (dérivés du Cortex-X3) et récemment le Neoverse V3. NVIDIA utilise par exemple 72 cœurs Arm Neoverse V2 pour la partie CPU de sa puce GH200 Grace Hopper Superchip et de sa nouvelle GB200 Grace Blackwell Superchip. Même chose chez Amazon avec son SoC Graviton4 et chez Google avec l’Axion.

…avec des extensions vectorielles évolutives

Revenons à SiPearl et son Rhea1. Chacun des 80 cœurs Neoverse V1 sera accompagné de « deux unités SVE  [Scalable Vector Extension ou extension vectorielle évolutive, ndlr] de 256 bits », comme c‘est le cas par défaut avec les cœurs Neoverse V1. Ces deux unités sont d’ailleurs une différence importante avec les Cortex-X1. Selon SiPearl, elles permettent « des calculs vectoriels rapides tout en optimisant l’espace et l’énergie utilisée ». Arm ajoute qu’elles proposent « de meilleures performances HPC et IA/ML ». L’entreprise est un peu plus loquace et ajoute que « SVE a été inventé en collaboration avec Fujitsu pour le projet Fugaku [un supercalculateur qui a pendant un temps occupé la première place du Top500, ndlr] et permet une programmation agnostique en largeur vectorielle. SVE permet l’exécution de code de vecteurs allant de 128b à 2048b de large sur Neoverse V1 sans nécessiter de recompilation ».

HBM, DDR5,104 lignes PCIe 5.0 et CMN-700

Côté mémoire, Rhea1 dispose de « quatre piles HBM » (dans d’autres documents, il est précisé HBM2e) et de « quatre interfaces DDR5 », prenant en charge deux DIMM par canal. On retrouve aussi 104 lignes PCIe Gen 5 avec une répartition 6x 16 lignes + 2x 4 lignes (soit 104 lignes au total, le compte est bon). SiPearl précise qu’un « réseau maillé cohérent sur puce (NoC) haute performance arm Neoverse CMN-700 [CMN pour Coherent Mesh Network, ndlr] pour interconnecter les éléments de calcul et d'entrée/sortie » est aussi de la partie. Là encore, c’est dans le package proposé par Arm avec sa plateforme Neoverse V1. Le CMN-700 peut gérer jusqu’à 256 cœurs par die, selon Arm.

Multiples langages : C++, GO, Rust, TensorFlow, PyTorch

Côté programmation, le CPU Rhea1 « sera supporté par une large gamme de compilateurs, de bibliothèques et d'outils, allant des langages de programmation traditionnels tels que C/C++, Go et Rust aux structures d'intelligence artificielle modernes comme TensorFlow ou PyTorch ».

Rhea1 n’arrivera finalement qu’en 2025

On apprend par contre que le processeur aura encore du retard puisque « les premiers échantillons de Rhea1 seront disponibles en 2025 ». En effet, en septembre dernier, SiPearl nous expliquait que la commercialisation se ferait dans le « courant de l’année » 2024. En avril 2023, après la levée de fonds, l’entreprise annonçait « une commercialisation début 2024 ». Le supercalculateur européen JUPITER devra donc lui aussi attendre, puisqu’il est prévu qu’il intègre les processeurs Rhea1. La Commission européenne expliquait il y a peu que « le supercalculateur JUPITER devrait être accessible à un large éventail d’utilisateurs européens à partir de la fin de 2024 ».

Rhea2 aussi en 2025 ?

Rhea2 était prévu pour 2025 aux dernières nouvelles, avec une technologie « dual chiplet » permettant d’intégrer plus de cœurs sur une même puce. La société ne précise pas si le calendrier de la seconde génération glisse lui aussi.

☕️ Epic condamnée à 1,1 million d’euros pour avoir poussé les enfants à acheter dans Fortnite

14 mai 2024 à 12:57

L’autorité des marchés néerlandaise ACM explique dans un communiqué de presse avoir donné deux amendes d’un total de 1 125 000 euros à Epic Games pour pratiques commerciales déloyales visant des enfants dans le jeu Fortnite.

L’ACM a épinglé les pratiques de pression qui encourageaient les enfants à acheter des éléments dans le jeu avec des phrases comme « Obtenez-le maintenant » ou « Achetez maintenant ».

L’autorité considère que « Fortnite est destiné aux enfants et le jeu les attire. En raison de leur âge, les enfants sont plus vulnérables à certaines pratiques commerciales que les consommateurs moyens ». Elle rappelle que « les publicités qui incitent directement les enfants à faire des achats constituent une pratique commerciale agressive illégale, quelles que soient les circonstances ». L’ACM a décidé d’une amende de 562 500 euros pour ces pratiques.

Mais durant son enquête, l’ACM a aussi pu constater que le jeu affichait des comptes à rebours « trompeurs » de 24h qui poussaient les enfants à acheter rapidement un objet, alors que celui-ci était toujours disponible à la vente à la fin du décompte. « Les minuteries créent un sentiment de rareté. Les enfants ont donc été poussés à prendre des décisions d’achat rapidement, car ils avaient l’impression de ne pas pouvoir profiter des articles proposés », explique l’autorité néerlandaise. Une autre amende de 562 500 euros a donc été infligée à Epic Games.

L’ACM explique que les comptes à rebours n’étaient pas toujours « trompeurs », ce qui ajoutait à la confusion. Elle considère que la complexité inutile ajoutée ici est un « dark pattern ».

Epic Games doit abandonner ces pratiques d’ici le 10 juin, selon l’injonction faite par l’autorité néerlandaise.

L’entreprise a expliqué avoir déjà supprimé les comptes à rebours de la boutique de Fortnite. Elle affiche maintenant la date et l’heure locale à laquelle chaque objet sera supprimé, ceci pour tous les utilisateurs de Fortnite dans le monde.

Elle a informé l’autorité qu’elle n’allait afficher aux joueurs néerlandais de moins de 18 ans que les objets disponibles pendant 48 heures ou plus.

Dans un communiqué qu’a obtenu l’AFP, Epic Games conteste la décision en affirmant que « les résultats [de l’enquête de l’ACM] contiennent des erreurs factuelles importantes sur le fonctionnement de Fortnite et de la boutique d’objets ». Elle ajoute que les changements vont entrainer une « mauvaise expérience pour les joueurs ».

☕️ 7 000 artistes français demandent une meilleure rémunération aux acteurs du streaming

14 mai 2024 à 08:42
Une personne zappe sur un écran

À la veille du Festival de Cannes 2024, qui s’ouvre ce 14 mai, 7 000 artistes français du monde du cinéma et de la musique ont signé une lettre ouverte pour demander une « juste rémunération » aux plateformes de streaming.

Initiée par l’Adami, l’organisme de gestion collective des droits des artistes-interprètes, la tribune rassemble les signatures d’acteurs comme Reda Kateb, Jean-Pierre Darroussin ou Agnès Jaoui, et de musiciens comme Pomme ou Miossec.

Faisant clairement référence au bras de fer engagé par les actrices et acteurs américains lors du mouvement de grève qui a agité Hollywood pendant 118 jours en 2023, le texte souligne que la directive européenne d’avril 2019 relative aux droits d’auteur et à la rémunération des artistes-interprètes a été transposée au droit français en 2021. 


Trois ans plus tard, elle regrette qu’aucun accord n’ait encore été trouvé entre les plateformes de streaming et les représentants des artistes, « laissant les acteurs et actrices dans l’expectative la plus totale ».

☕️ Réseaux sociaux : une semaine de pause améliore l’estime de soi des jeunes filles

14 mai 2024 à 08:37
Une jeune fille assise sur un canapé se prend en selfie

Les réseaux sociaux peuvent avoir des effets négatifs sur la santé mentale, en particulier celle des jeunes filles, mais comment lutter contre le phénomène ?

Selon une nouvelle étude de l’université de York publiée dans le journal Body Image, une simple pause d’une semaine loin des réseaux sociaux permet d’améliorer significativement l’estime de soi.

Menée auprès de 66 étudiantes de 17 à 24 ans, l’étude a consisté à interroger les participantes sur leur estime de soi globale, et plus spécifiquement en matière de performance, de liens sociaux et d’apparence avant et après le test.

Les chercheuses s’intéressaient en particulier aux rapports des enquêtées à leur propre corps, et formulaient l’hypothèse que les plus attachées à un idéal de minceur promu sur les réseaux sociaux bénéficieraient le plus d’une pause dans leur usage de ces plateformes.

Résultat : l’étude montre une amélioration nette de l’estime de soi globale des participantes qui ont suspendu pendant sept jours leur usage des réseaux sociaux. L’amélioration était visible dans tous les sous-domaines, et en particulier dans l’image perçue par les participantes de leur propre corps.

Une autre étude, ayant elle aussi relevé des niveaux de satisfaction de vie et d’affect positif « significativement plus élevés » chez les jeunes femmes ayant abandonné Instagram pendant 7 jours que chez celles ayant continué à l’utiliser, n’avait par contre identifié « aucun effet significatif » chez les jeunes hommes.

☕️ iOS 17.5 et macOS 14.5 disponibles en versions finales

14 mai 2024 à 05:53
iPhone 15

Nouvelles mises à jour importantes pour les plateformes Apple. Comme d’habitude, c’est iOS qui présente le plus d’apports.

iOS 17.5 introduit ainsi la possibilité d’installer des applications depuis des sites web, toujours dans l’idée de plaire à la Commission européenne, mais avec le même genre de limitations que les boutiques tierces.

Le système officialise également la nouvelle détection de suivi des balises développée conjointement avec Google. On y trouve aussi un mode réparation, qui permet de confier son appareil à une boutique sans devoir attendre trop longtemps, à cause de la protection contre le vol. iOS 17.5 corrige également 15 failles de sécurité.

Le programme de macOS 14.5 est beaucoup plus court : la mise à jour ne présente que des corrections de bugs. Du moins en France, puisque l’application News+ reçoit quelques apports, mais n’y est pas disponible.

Même chose pour tvOS 17.5, dont la liste des nouveautés n’est pas connue, mais qui devrait essentiellement contenir des corrections. Quant à watchOS 10.5, il n’y a rien à se mettre sous la dent, en dehors d’un nouveau fond d’écran Pride (certes réussi) et quelques corrections de bugs.

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☕️ « Choose France » : Microsoft et Amazon promettent plus de 5 milliards d’euros d’investissements à eux deux

13 mai 2024 à 13:18
Des billets de cinquante euros.

Le sommet Choose France, qui a eu lieu ce lundi à Versailles, met l’intelligence artificielle et l’informatique quantique à l’honneur.

Microsoft a annoncé 4 milliards d’euros d’investissement « au service de l’intelligence artificielle », selon son président. Amazon prévoit 1,23 milliard d’euros pour la création d’un nouveau data center, et IBM 45 millions d’euros et 50 emplois dans l’informatique quantique.

Alors qu’une autre industrie mise en valeur pendant ce sommet est celle de la décarbonation, la France fait valoir ses avantages énergétiques pour attirer les acteurs de l’IA, quand bien même cette dernière s’avère coûteuse d’un point de vue environnemental (en énergie, en eau, en matières premières, etc).

☕️ « Dans les algorithmes », nouvelle newsletter sur l’impact social de la tech

13 mai 2024 à 08:23

Une nouvelle newsletter parlant du numérique en français vient d’être lancée sous le nom de « Dans les algorithmes ».

Aux manettes, le journaliste et essayiste Hubert Guillaud. Celui-ci a notamment animé pendant des années le site Internet Actu du think tank La Fing, association pour la Fondation internet nouvelle génération, qui traitait déjà des conséquences sociales du numérique sur la société.

L’ambition de « Dans les algorithmes », newsletter portée cette fois par une association nommée Vecteur créée pour l’occasion, est de « poser les enjeux de la société numérique, comprendre l’impact social des technologies et de l’automatisation sur nos vies ». Dans son manifeste, le média explique s’inspirer des initiatives existantes à l’étranger comme AlgorithmWatch, l’AI Now Institute ou Data & Society.

Les membres fondateurs de l’association Vecteur sont l’association Matrice, le cabinet de conseil Octo Technology et l’agence d’innovation RH Tomorrow Theory.

☕️ Un militant identifié par son adresse e-mail de récupération Proton

13 mai 2024 à 08:11
Proton Mail

Des documents judiciaires obtenus par TechCrunch indiquent que la police espagnole a réussi à identifier un activiste sous pseudonyme grâce à des informations transmises par les messageries chiffrées Wire et Proton.

Enquêtant sur les personnes impliquées dans le mouvement indépendantiste en Catalogne, la Guardia Civil a en effet demandé, par l’intermédiaire de la police suisse, « toutes les informations d’identification » liées à certains comptes Wire et Proton.

Ses demandes, qui mentionnaient le « crime organisé » et le « terrorisme » comme motifs de l’enquête, visaient à « découvrir qui sont les auteurs des faits qui se sont déroulés lors des émeutes de rue en Catalogne en 2019 ».

En réponse, Wire lui a transmis l’adresse email Proton utilisée par l’un des utilisateurs de sa messagerie, et Proton son adresse email de récupération, liée à un compte iCloud. Les documents obtenus par TechCrunch montrent qu’Apple, sollicitée à son tour, lui a alors « fourni un nom complet, deux adresses personnelles et un compte Gmail lié », précise TechCrunch.

« Proton n’exige pas d’adresse de récupération, mais dans ce cas, le terroriste présumé en a ajouté une de son propre chef », a déclaré le porte-parole de Proton dans le courriel. « Nous ne pouvons pas chiffrer ces données car nous devons être en mesure d’envoyer un courriel à cette adresse si le suspect terroriste souhaite lancer le processus de récupération », a ajouté la société.

« Ces informations peuvent en théorie être demandées par les autorités suisses dans les cas de terrorisme, et cette décision est généralement prise par l’Office fédéral de la justice suisse. Proton fournit la confidentialité par défaut et non l’anonymat par défaut, parce que l’anonymat nécessite certaines actions de l’utilisateur pour assurer une [sécurité opérationnelle] appropriée, comme ne pas ajouter votre compte Apple comme méthode de récupération optionnelle, ce qui semble avoir été fait par le suspect terroriste présumé. »

Proton précise en effet, dans sa section Support, que « Proton n’a pas accès à votre mot de passe, nous ne pouvons donc pas le réinitialiser si vous l’oubliez ou le perdez » :

« Si vous ne définissez aucun moyen de récupérer votre compte Proton et que vous oubliez votre mot de passe, vous perdrez l’accès à votre compte et à tous vos courriels, contacts et autres fichiers chiffrés. »

☕️ Domotique : Matter 1.3 permet la gestion de l’énergie, de l’eau et des bornes de recharge

13 mai 2024 à 07:11
Matter 1.3

Matter (anciennement CHIP) est un protocole domotique, dont la version finale a été mise en ligne fin 2022. Il est développé par la Connectivity Standards Alliance (CSA), anciennement Zigbee Alliance.

La nouvelle version 1.3 du protocole propose une gestion de l’énergie. « Cela permet à tout type d’appareil d’inclure la possibilité de rapporter des mesures réelles et estimées, y compris la puissance instantanée, la tension, le courant et d’autres données en temps réel, ainsi que sa consommation ou sa production d’énergie au fil du temps ».

Les bornes de recharge sont aussi de la partie. Elles peuvent utiliser le protocole pour proposer un démarrage/arrêt de la charge, modifier la puissance, préciser l’autonomie souhaitée avant de partir, gérer la charge en fonction des tarifs de l’électricité, etc.

Enfin, pour l’eau, Matter prend en charge « les détecteurs de fuite et de gel, les capteurs de pluie et les vannes d’eau contrôlables ».

De nombreux nouveaux types d’appareils sont intégrés dans Matter 1.3 pour simplifier la vie des fabricants qui voudraient sauter le pas : fours, fours à micro-onde, table de cuisson, hottes et sèche-linge. Les frigos, climatisations, lave-vaisselle, lave-linge, aspirateurs, ventilateurs, détecteurs de fumée et de qualité de l’air avaient été ajoutés dans la version 1.2 en octobre dernier. Il faut bien évidemment que le fabricant intègre le protocole Matter pour que l’appareil soit compatible.

Niveau fonctionnalités, on trouve aussi les scènes. De plus, « un contrôleur Matter peut désormais regrouper plusieurs commandes en un seul message lors de la communication avec des périphériques Matter afin de minimiser le délai entre l’exécution de ces commandes ».

Les notes de version détaillées se trouvent par ici.

☕️ Vague de faux signalements sur Waze ce week-end

13 mai 2024 à 06:21

La semaine dernière était un peu particulière : les 8 et 9 mai étaient fériés et beaucoup ont fait le pont vendredi. Résultat des courses, un week-end prolongé pour certains dès mardi soir. Combiné avec un temps des plus agréables, cela donne de nombreux déplacements, et donc des centaines de kilomètres de bouchons au départ mercredi et au retour dimanche.

Nombreux étaient les conducteurs avec Waze pour essayer de trouver le trajet le plus rapide, en limitant autant que possible les bouchons. Mais l’application a fait face à une importante vague de faux signalements en tout genre : contrôles de police, voitures arrêtées, alertes météo, mais également routes enneigées et verglacées. Sur l’A6 et l’A10 par exemple, ils se comptaient par dizaines.

Waze permet pour rappel à tout un chacun de « contribuer à l’amélioration de la carte » en signalant la présence de la police, un accident, un danger, du mauvais temps, une route bloquée, etc. L’application demande alors aux autres usagers si le « danger » est toujours présent ou non.

« Les signalements s’affichent sur la carte pendant un certain temps. Cette durée varie en fonction du nombre de Wazers qui réagissent à un signalement. Si un signalement n’est plus exact, appuyez sur Plus là. Cela permet de réduire la durée d’affichage du signalement », explique Google. Hier, c’était un peu le jeu du chat et de la souris avec des faux signalements qui apparaissaient et disparaissaient.

L’application a des protections contre les signalements abusifs et excessifs : « Si vous avez effectué un nombre excessif de signalements dans votre compte, vous ne pourrez plus en effectuer pendant un certain temps. Si votre compte a été signalé plusieurs fois pour ce même motif, ce délai augmentera » : 24h pour le premier avertissement, 7 jours pour le second et 30 jours pour le troisième.

Nous avons demandé à Waze si le service avait plus de précision sur ce qu’il s’est passé ce week-end. Et vous, avez-vous remarqué une recrudescence des faux signalements sur Waze durant ce week-end prolongé ?

La pression américaine monte encore d’un cran contre le Chinois Huawei

10 mai 2024 à 14:48
USA vs Chine : S05E04
Un drapeau américain flotte dans un ciel gris.

Énième épisode dans la série États-Unis vs Chine. Le gouvernement américain aurait davantage fermé les vannes sur les exportations de puces vers Huawei. Les deux pays se livrent une guerre froide sur fonds de sécurité nationale depuis maintenant plusieurs années.

2019 – 2024 : la guerre froide continue

Pour rappel, Huawei a été placé sur liste noire par les États-Unis suite à la signature d’un décret par Donald Trump en mai 2019. Il était alors question d’interdire aux groupes américains de faire des affaires avec le chinois Huawei. Des risques sur la sécurité nationale étaient mis en avant. « Les entreprises américaines peuvent vendre leur équipement à Huawei […] Nous parlons là d’équipement qui ne pose pas de grand problème de sécurité nationale », précisait alors le président des États-Unis.

Fin 2022, la guerre froide continuait de plus belle avec l’interdiction d’exporter les produits « hautes performances » pour l’IA, la défense, les supercalculateurs, les équipements pour fabriquer des semi-conducteurs, etc. Les USA souhaitaient ainsi garder leur avance technologique. De son côté, la Chine a un plan pour se débarrasser des technologies américaines. Elle a même banni AMD, Intel et Microsoft de ses administrations.

Un jeu du chat et de la souris s’est mis en place, notamment du côté des GPU NVIDIA. Malgré l’embargo, la Chine continuait à s’en procurer en ce début d’année, tandis que des GPU spéciaux pour la Chine était proposée par NVIDIA, afin de pouvoir continuer à en vendre.

Nouveau tour de vis de l‘administration Biden

C’est dans un marché déjà bien verrouillé que le gouvernement de Biden a révoqué les licences d’exportation permettant à Intel et Qualcomm de continuer à fournir certains semi-conducteurs à Huawei, révèle le Financial Times. Cette décision du ministère américain du Commerce entraverait la fourniture de puces pour les ordinateurs portables et les téléphones mobiles de Huawei, précisent des personnes au fait de la situation.

Le discours est un peu toujours le même : « Nous évaluons en permanence la manière dont nos contrôles peuvent protéger au mieux notre sécurité nationale et nos intérêts en matière de politique étrangère, en tenant compte de l’évolution constante des menaces et du paysage technologique », a déclaré un porte-parole du ministère. « Dans le cadre de ce processus, comme nous l’avons fait par le passé, nous révoquons parfois des licences d’exportation ».

Cette décision intervient alors que les États-Unis s’alarment de la capacité de Huawei à développer ses propres puces en dépit des contrôles à l’exportation mis en place depuis 2022, souligne le FT. Lorsque la secrétaire d’État au commerce, Gina Raimondo, s’est rendue en Chine l’année dernière, Huawei avait en effet présenté son smartphone Mate 60 Pro, dont les performances avaient surpris les experts.

Marco Rubio, vice-président républicain de la commission sénatoriale du renseignement, et Elise Stefanik, quatrième républicaine de la Chambre des représentants, avaient demandé le mois dernier à Mme Raimondo de révoquer les licences de Huawei après l’apparition d’informations selon lesquelles le groupe basé à Shenzhen avait construit des ordinateurs portables utilisant des puces d’Intel. C’est le cas du dernier Matebook avec un Core-i9 13900H.

Un discours bien rodé depuis des années

Le mois dernier, le FT avait également rapporté que les États-Unis poussaient leurs alliés en Europe et en Asie à renforcer les restrictions sur les exportations de technologies liées aux puces vers la Chine, en raison des inquiétudes croissantes concernant Huawei. Là encore, c’est une rengaine qui revient régulièrement sur le devant de la scène depuis des années.

« Les États-Unis ont trop étendu le concept de sécurité intérieure, politisé les questions économiques et commerciales, abusé des mesures de contrôle à l’export et adopté à plusieurs reprises des sanctions et des mesures de répression déraisonnables contre des entreprises chinoises spécifiques », a réagi un porte-parole du ministère chinois du Commerce dans un communiqué, relève de son côté l’AFP.

Le porte-parole a aussi averti que « la Chine prendrait toutes les mesures nécessaires pour sauvegarder fermement les droits et les intérêts légitimes des entreprises chinoises ». En plus de bannir certaines entreprises américaines de ses administrations, la Chine restreint les exportations en matériaux rares indispensables à la création des puces.

L’AFP relève que les sanctions américaines ont forcé le géant chinois des télécoms à se recentrer sur des secteurs comme les logiciels, les appareils connectés, l’informatique d’entreprise, mais aussi les voitures électriques, avec sa marque Aito.

Réactions d’Intel et Qualcomm

Intel et Qualcomm ont réagi à leur manière à cette nouvelle vague de restriction. Dans un document transmis à la SEC, Intel explique que « le 7 mai 2024, le département du Commerce des États-Unis a informé Intel Corporation qu’il révoquait certaines licences d’exportation d’articles de consommation à un client en Chine, avec effet immédiat. Par conséquent, la société s’attend à ce que le chiffre d’affaires du deuxième trimestre 2024 reste dans la fourchette initiale de 12,5 à 13,5 milliards de dollars, mais en dessous du point médian ».

Il y a quelques jours, Qualcomm avait pris les devants (.pdf) : « nous disposons actuellement de licences d’exportation du ministère américain du Commerce qui nous permettent de vendre à Huawei des produits, notamment pour la 4G et le Wi-Fi, mais pas pour la 5G. Des reportages récents ont indiqué que le ministère du Commerce envisageait de ne pas accorder de nouvelles licences de vente à Huawei ». La prévision semble donc s’être réalisée.

« De plus, Huawei a récemment lancé de nouveaux appareils compatibles 5G utilisant des puces maison. Même si nous avons continué à vendre des produits à Huawei sous nos licences, nous ne prévoyons pas de revenus provenant de chez Huawei au-delà de l’année civile en cours ».

La suite au prochain épisode…

OpenAI a détruit les jeux de données de livres sur lesquels elle a entrainé ses premiers modèles

10 mai 2024 à 14:16
Catch me if you can
Deux requins étiquetés par portions avec les marques des entreprises d'IA génératives nagent dans l'océan

Dans le procès qui oppose l’organisation américaine Authors Guild à OpenAI, des documents descellés révèlent que l’entreprise de Sam Altman a affirmé à la FTC avoir détruit toutes ses copies des jeux de données contenant des milliers de livres sur lesquels elle a entrainé ses grands modèles de langage. Pour l’Authors Guild, OpenAI a détruit une preuve directe du contenu copyrighté qu’elle a utilisé pour entrainer ses modèles.

OpenAI ne voulait pas que ces documents soient publiés. Mais finalement, la justice américaine n’a pas suivi l’avis de l’entreprise. Ils proviennent d’un des multiples procès intentés contre OpenAI pour violation de copyright lors de l’entrainement de ses modèles de langage. Ces documents révèlent que l’entreprise a détruit des jeux de données visés par la plainte, comme l’a découvert Business Insider.

Plainte de nombreux auteurs américains

L'organisation américaine Authors Guild, qui rassemble environ 9 000 membres, a porté plainte en septembre 2023 contre l'entreprise aux côtés d'auteurs célèbres comme George R.R. Martin, Michael Connelly, David Baldacci, Mary Bly, Sylvia Day ou encore Roxana Robinson (pdf). Dans ce document, les plaignants ciblent en particulier l'utilisation de trois jeux de données utilisés par l'entreprise : « OpenAI admet que parmi les jeux de données "d'entraînement" qu'elle a utilisés pour "entraîner" le modèle [GPT-3] figuraient "Common Crawl" et deux "corpus de livres basés sur l'internet" de "haute qualité" qu'elle appelle "Books1" et "Books2" », citant un article scientifique des chercheurs de l'entreprise. Mais, si le contenu de Common Crawl est connu (car disponible en accès libre), ceux de Books1 et Books2 ne le sont pas. En effet, ils ont été créés en interne à OpenAI pour entrainer ses modèles de façon unique et notamment GPT-3, le grand modèle de langage sur lequel l'entreprise s'est appuyée, à l'époque, pour sortir ChatGPT.

Des pièces à conviction détruites ?

Après plusieurs mois infructueux de recherche d'information sur Books1 et Books2, car OpenAI se retranchait derrière leur « confidentialité », l'Authors Guild a pu obtenir de l'entreprise de Sam Altman « qu'elle avait détruit toutes ses copies de books1 et books2, et que les deux chercheurs d'OpenAI responsables de la création de ces ensembles de données ne sont plus employés » par la société (PDF). Cette destruction aurait eu lieu mi 2022. Pour l'association de défense des droits des auteurs américains, « étant donné qu'OpenAI a détruit les preuves directes du contenu des books 1 et 2, ces anciens employés sont d'une importance cruciale dans cette affaire ». Elle a donc demandé à l'entreprise leur identité et l'accuse de ne pas donner suffisamment d'information pour les identifier. Les avocats de l'Authors Guild en profitent pour demander l'accès aux réponses d'OpenAI à la Federal Trade Commission (FTC) lors de différentes enquêtes de l'agence indépendante américaine. Celles-ci pourraient, en effet, contenir les informations que l'organisation cherche.

Destruction « avant litige »

Mais OpenAI se défend (PDF) en expliquant qu'elle a apporté à l'Authors Guild des informations sur ces deux chercheurs et qu'elle est prête à répondre à ses questions si elles n'étaient pas suffisamment claires. Elle ajoute que « les jeux de données Books1 et Books2 ont été supprimés pour cause de non-utilisation avant qu'un litige n'ait été intenté contre OpenAI, et qu'OpenAI a activement enquêté pour déterminer si elle pouvait trouver d'autres copies des jeux de données ou d'autres documents à partir desquels les jeux de données peuvent être reconstruits ». OpenAI s'oppose donc à ce que l'Authors Guild puisse accéder à ses réponses données à la FTC dans des enquêtes se concentrant sur les données personnelles et les aspects liés au consommateur, informations « sans rapport avec la présente affaire ». Dans une déclaration citée par Business Insider, OpenAI affirme que « les modèles qui alimentent ChatGPT et notre API aujourd'hui n'ont pas été développés à l'aide de ces jeux de données » et ajoute que « ces jeux de données, créés par d'anciens employés qui ne font plus partie d'OpenAI, ont été utilisés pour la dernière fois en 2021 et supprimés pour cause de non-utilisation en 2022 ». Il n'en reste pas moins que, dans sa réponse récente à la plainte du New York Times, OpenAI affirmait qu' « étant donné que le copyright couvre aujourd’hui pratiquement toutes les formes d’expression humaine – y compris les articles de blog, les photographies, les messages de forum, les bouts de code de logiciel et les documents gouvernementaux – il serait impossible d’entraîner les meilleurs modèles d’IA actuels sans utiliser des documents protégés par le copyright ».
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