Vue normale

Il y a de nouveaux articles disponibles, cliquez pour rafraîchir la page.
Aujourd’hui — 21 mai 2024Next - Articles gratuits

Voilà les Copilot+ : des PC avec Windows 11 Arm, IA et Snapdragon X

21 mai 2024 à 16:08
Total Recall

24 heures avant le coup d’envoi de la conférence Build, Microsoft a officialisé les PC Copilot+. Il s’agit d’une nouvelle génération de machines alimentées par les puces Snapdragon X Elite et Plus de Qualcomm et faisant la part belle à l’IA. De nombreux constructeurs ont présenté leurs produits, qui seront tous disponibles le mois prochain. Les fonctions IA intégrées dans Windows 11 Arm soulèvent des questions.

Des performances, de l’autonomie et de l’IA. Voilà, dans les grandes lignes, le résumé des annonces autour des PC Copilot+. Cette étiquette, narcissique pour Microsoft puisque reprenant son nom Copilot décliné à toutes les sauces, désigne des PC présentant un certain nombre de caractéristiques communes. Une vingtaine de ces nouveaux PC ont été présentés.

Ces machines sont toutes équipées de SoC Snapdragon X dans ses versions Elite ou Plus. La très grande majorité dispose de 16 ou 32 Go de mémoire, d’au moins 256 Go de SSD et affichent une autonomie moyenne de 15 heures en consultation web ou de 20 heures en lecture vidéo.

Précisons d’emblée que les puces Snapdragon ne sont pas obligatoires pour constituer un « PC Copilot+ » : tout processeur équipé d’un moteur neuronal (NPU) est éligible.

Le parc logiciel semble mieux préparé cette fois

Toutes les machines présentées hier – et que nous abordons plus loin dans l’article – présentent à peu près les mêmes caractéristiques, avec bien sûr des variations selon la gamme de prix, comme l’arrivée d’une dalle OLED sur la nouvelle Surface Pro.

Toutes ces configurations fonctionnent avec Windows 11, dans sa mouture compilée pour ARM. Le nombre d’applications natives disponibles a clairement été revu à la hausse. Chrome, Firefox, Spotify, Dropbox, WhatsApp, la suite Affinity, CapCut, DaVinci Resolve, LiquidText ou encore Zoom sont déjà prêts, tout comme la suite Office, Teams et d’autres produits de Microsoft. Chez Adobe, des versions natives pour Photoshop, Lightroom, Firefly et Express sont là, celles pour Illustrator et Premiere Pro arriveront un peu plus tard dans l’année. Tout comme d’autres applications qui s’y sont engagées, à l’instar de Slack.

Point intéressant, Microsoft évoque dans son annonce officielle son émulateur Prism, chargé du code x86 quand une application non native est lancée. Durant la présentation, l’éditeur a abordé les performances, apparemment revues à la hausse. Microsoft va jusqu’à parler de 200 % dans certains scénarios. S’agissant d’un point noir et de la plus grosse épine dans le pied de la firme depuis ses premiers essais de Windows on Arm, on attendra de juger sur pièce.

La question des performances manque encore de précision. Sur la base de tests sur Cinebench 2024, Microsoft a annoncé que les PC Copilot+ étaient jusqu’à 58 % plus rapide qu’un MacBook Air M3 sur des tâches complexes, sans plus de précisions.

De l’IA, de l’IA, encore de l’IA

Qualcomm aime à dire que cette nouvelle génération de PC est la seule « capable de donner vie aux expériences Copilot+ aujourd’hui ». Ces machines sont si orientées vers l’IA qu’une touche Copilot est même présente sur tous les claviers des modèles estampillées Copilot+.

« C’est une nouvelle ère pour le PC et notre collaboration avec Microsoft associe la puissance de la série Snapdragon X à la puissance de Copilot+ pour offrir des capacités d’IA révolutionnaires qui redéfinissent l’expérience informatique personnelle, le tout avec des performances de pointe et une autonomie de plusieurs jours », a ainsi déclaré Alex Katouzian, responsable de la division, Mobile, Compute & XR chez Qualcomm.

De quel type d’IA parle-t-on ? De fonctions intégrées dans Windows 11 et disponibles sur toutes les machines Copilot+.

C’est particulièrement le cas de Recall, la fonction la plus emblématique et que Microsoft décrit comme une « mémoire photographique ». Recall examine tout ce qui est fait par l’utilisateur et prend régulièrement des captures. Les informations sont stockées dans une base locale chiffrée. Le moteur assorti permet alors de retrouver une ancienne activité avec des requêtes en langage naturel. La question de la vie privée se pose naturellement, mais il n’y a pour l’instant que très peu d’informations sur le sujet.

La fonction nécessite un SSD d’au moins 256 Go pour fonctionner et réclamera 25 Go. Sur des espaces disque plus volumineux, elle pourra consommer jusqu’à 50 Go. L’historique se fera sur au moins trois mois. Lorsqu’il est plein, les plus anciens éléments sont effacés au profit des nouveaux.

On trouve aussi Cocreator, qui permet de générer des images, à la manière de Bing Images, toujours avec des requêtes en langage naturel. On peut affiner le résultat en demandant de préciser certains aspects, modifier le rendu, faire évoluer le concept, etc. Un réglage permet de basculer entre les styles proposés. L’application Photos se dote également d’une fonction Restyle, qui permet de modifier le style de l’image, mélangeant retouche et génération.

Live Captions, comme son nom l’indique, permet d’afficher des sous-titres depuis – a priori – n’importe quelle vidéo, y compris en direct, ou même à partir d’un flux audio, tel qu’un podcast. Quick Settings, de son côté, est dédié aux petites retouches pour les vidéos.

Nouveau Surface Laptop: c’est beau, c’est cher

La valse des nouveaux appareils a ouvert avec le nouveau Surface Laptop, que l’on trouve en deux variantes principales, de 13,8 et 15 pouces. La première peut être configurée avec un Snapdragon X Plus ou Elite, tandis que le modèle 15 pouces n’est disponible qu’avec un Snapdragon X Elite.

Rappelons que si le Plus n’est disponible qu’un seul modèle, le X Elite a trois variantes :

La version du Snapdragon X Elite présente dans les nouvelles machines de Microsoft n’est jamais précisée. Il existe un écart de prix significatif : 1 199 euros pour la version X Plus et 1 649 euros pour la version X Elite. Dans les deux cas, le reste des caractéristiques ne change pas : 16 Go de RAM (LPDDR5X), 512 Go de SSD, écran tactile HDR 13,8 pouces 120 Hz (2 304 x 1 536 pixels), Wi-Fi 7, Bluetooth 5.4 et webcam 1080p.

La connectique comprend deux ports USB-C/USB4 et un port USB-A 3.1. Une prise casque 3,5mm et un port Surface Connect sont également présents. Le poids annoncé est de 1,34 kg.

La version 15 pouces est davantage tournée vers le haut de gamme. La dalle est également HDR, 120 Hz et affiche une définition de 2 496 x 1 664 pixels. Comme dit, seul le Snapdragon X Elite est disponible. Le tarif démarre à 1 549 euros avec 16 Go de mémoire et 256 Go de SSD. Le plus gros modèle, commercialisé 2 499 euros, propose 32 Go de RAM et un SSD de 1 To. Le reste des caractéristiques est identique au modèle 13,8 pouces, y compris la connectique (dommage). Seul un port microSDXC est ajouté. Le poids annoncé est de 1,66 kg.

Les précommandes sont déjà ouvertes. La disponibilité et la livraison des machines est prévue pour le 18 juin. Un évènement de lancement devrait avoir lieu à Paris autour de cette date.

Nouvelle Surface Pro, avec l’OLED en option

La nouvelle tablette de Microsoft peut elle aussi être précommandée en deux variantes, l’une avec le Snapdragon X Plus, l’autre avec le X Elite. La configuration rappelle le Surface Laptop, avec au minimum 16 Go de mémoire et 256 Go de SSD. Les prix démarrent à 1 199 euros.

Le choix de la puce entraine celui de la dalle. Avec une configuration X Plus, la nouvelle Surface Pro est proposée avec une dalle LCD de 13 pouces en 2 880 x 1 920, HDR et en 120 Hz (a priori la même que sur la même génération précédente). En Snapdragon X Elite, la dalle passe à l’OLED, avec la même définition et les 120 Hz. Les prix démarrent à 1 799 euros et peuvent grimper jusqu’à 2 449 euros pour 32 Go de RAM et 1 To de SSD.

Notez qu’à l’instar du Surface Laptop, Microsoft ne donne aucune précision sur le modèle de puce embarqué en cas de Snapdragon X Elite. Nous avons contacté l’entreprise pour demander des précisions et mettrons à jour cette actualité si besoin.

On retrouve le Wi-Fi 7 et le Bluetooth 5.4. Une version 5G de la tablette sera proposée plus tard dans l’année. Son poids annoncé est de 895 g, son autonomie de 14 heures en lecture vidéo (10 heures en navigation web). Une webcam 1440p est présente, de même deux que deux ports USB-C/USB4.

Un nouveau clavier Surface Pro Flex a également été présenté. Grosse différence avec les générations, il est maintenant sans fil, intègre des couches de fibres de carbone pour augmenter sa durabilité et dispose d’un pavé tactile avec retour haptique personnalisable. Le tarif européen n’est pas connu, mais on sait qu’il sera vendu 450 dollars outre-Atlantique. « Microsoft a perdu l’esprit », pointent nos confrères de TechPowerUp.

Comme le Surface Laptop, les précommandes sont ouvertes. La livraison et la disponibilité sont ici aussi prévues pour le 18 juin.

Une déferlante de modèles chez les partenaires

L’évènement était clairement attendu par les OEM qui ont tous préparé des configurations adaptées. Nous ne plongerons pas dans le détail de chaque machine. Comme vous allez le voir, les PC proposés présentent une grande homogénéité matérielles : Snapdragon X Plus ou Elite, 16 ou 32 Go de mémoire, 256 Go à 1 To de SSD, Wi-Fi 7, une autonomie entre 15 et 20 heures, etc.

Le Swift 14 AI d’Acer est un bon exemple. La dalle IPS de 14,5 pouces affiche une définition de 2 560 x 1 600, avec HDR et 100 % de l’espace colorimétrique sRGB. L’écran pourra être tactile en option. Le portable intégrera une charnière permettant de retourner complètement l’écran, permettant de le poser à plat. On y trouvera également une webcam 1440p infrarouge, bien sûr compatible avec Windows Hello. La batterie sera de 75 Wh, soit environ 12 heures de travail selon Acer (on repassera pour la précision). La machine sera disponible le mois prochain à un tarif de départ de 1 499 euros. On ne sait pas vraiment ce qui est intégré pour cette somme.

On pourrait reprendre ces constats pour les annonces d’ASUS, de Dell (cinq machines d’un coup), HP, Lenovo et Samsung. Les modèles sont plus ou moins pensés pour le grand public ou les professionnels, plus ou moins premium. Ce sont toujours les deux mêmes puces, toujours le Wi-Fi, toujours le Bluetooth 5.4, toujours à peu près la même connectique.

Certaines machines ressortent un peu plus du lot. Par exemple, le ThinkPad T14s Gen 6 de Lenovo pourra intégrer jusqu’à 64 Go de mémoire. Le XPS 13 de Dell est présenté comme pouvant grimper jusqu’à 27 heures d’autonomie (toujours en lecture vidéo). Dell est d’ailleurs l’un des rares à clairement indiquer la référence de la puce utilisée sur ses précommandes (suivan les modèles, les fréquences de bases et turbo ne sont pas les mêmes). Son XPS 13 est ainsi fourni avec un X1E-80-100. Pas le plus rapide donc, mais avec le Turbo (4 GHz, pour une fréquence de base de 3,4 GHz).

Une claque à Intel au passage

Il semble clair que Microsoft et ses partenaires vont largement mettre l’accent sur ces configurations au cours des prochaines années. Si l’on compare aux tentatives précédentes, il semble que les conditions soient davantage réunies. Apple et ses puces maison sont passées par là, le marché est prêt pour des SoC ARM au quotidien… selon les usages.

Il reste de nombreuses inconnues sur cette nouvelle génération de machines. D’une part, il s’agit d’un pari : avec un tel accent mis sur l’IA, mieux vaut pour Microsoft que défiance généralisée ne vienne pas contrecarrer ses plans, tant les investissements ont été lourds (surtout dans OpenAI). D’autre part, les annonces ont beau être enthousiastes, elles ne disent rien des performances réelles, même si le discours commercial insiste sur la rapidité de ces machines.

Soulignons également certaines limitations inhérentes à cette nouvelle génération. Les composants sont ainsi tous soudés à la carte mère et ne peuvent donc plus évoluer après l’achat. Le problème est identique que chez Apple. D’autre part, les constructeurs ont peu de marge pour se différencier sur les composants et les performances.

Le succès des PC Copilot+ sera d’autant plus intéressant à observer qu’il pourrait finir par scinder le marché en deux. On pourrait avoir d’un côté des PC « généralistes », fins, légers et consommant peu, et de l’autre des machines taillées pour des performances plus élevées, à destination notamment du jeu. Car on ne sait pas encore quel sera le comportement des Snapdragon X Plus et Elite dans ce domaine.

De fait, les yeux se tournent vers Intel et AMD, qui se penchent, eux aussi, sur le traitement de calculs liés à l’intelligence artificielle. Les performances, l’efficacité énergétique et les possibilités d’évolution (changer de CPU, GPU dédié…) seront à scruter de près.

Notez que Microsoft a quand même taclé Intel au passage. « C’est quelque chose que nous n’avons pas eu depuis plus de deux décennies, nous n’avions pas ce qu’il fallait pour proposer l’appareil le plus performant. Nous allons l’avoir », a ainsi déclaré le responsable Yusuf Mehdi durant la présentation. Un propos qui n’est pas sans rappeler celui de Steve Jobs lors de l’abandon des PowerPC pour des puces Intel. Ou, plus récemment, lors de l’abandon des processeurs Intel.

Loi SREN : le Conseil constitutionnel censure le délit d’outrage en ligne et quatre cavaliers législatifs

21 mai 2024 à 15:47
Pour le reste, ça passe… pour le moment
Une entrée du Conseil constitutionnel

Suite à l’adoption de la loi SREN, le Conseil constitutionnel avait été saisi par deux recours émanant de plus de soixante députés dans les deux cas (ici et ). S’il valide « plusieurs de ses dispositions » (une majorité même), il censure le délit d’outrage qui a largement fait parler de lui.

Le Conseil constitutionnel a validé l’essentiel du projet de loi visant à sécuriser et réguler l’espace numérique (SREN), mais censuré cinq de ses articles, dont quatre cavaliers législatifs (.pdf), relève Archimag.

Quatre cavaliers législatifs sautent

Un cavalier législatif « est une mesure introduite par un amendement dans une loi en préparation (projet ou proposition de loi) qui n’a aucun lien avec le texte en question », rappelle Vie Publique. Pour le Conseil constitutionnel, ils sont « irrégulièrement introduits dans la loi au regard de l’article 45 de la Constitution ».

Les quatre cavaliers censurés du projet de loi sont :

  • l’article 10, qui « prévoyait d’abolir l’anonymat en ligne en créant, pour les Français, une identité numérique gratuite d’ici le 1er janvier 2027 », résume Archimag. Ce dernier omet de préciser que les amendements déposés par Paul Midy pour lever l’anonymat en ligne avaient finalement été retirés pour ne pas mettre en danger le vote final du texte. Dans le texte final, il ne restait donc que l’objectif que « 100 % des Français puissent avoir accès à une identité numérique gratuite ».
  • l’article 11, qui planifiait la mise en place d’un service « agrégeant l’accès à l’ensemble des services publics nationaux et locaux, y compris les organismes de sécurité sociale et les organismes chargés des droits et des prestations sociales », tout en sécurisant la communication des données entre les administrations, les organismes et les collectivités territoriales ;
  • l’article 18, qui comptait créer, à titre expérimental, un « dispositif de médiation des litiges de communication en ligne » offrant la possibilité aux utilisateurs de réseaux sociaux en ligne de « recourir gratuitement à un médiateur en vue de la résolution amiable du litige qui les oppose à un autre utilisateur du fait d’un contenu » ;
  • l’article 58, qui entendait modifier le code des relations entre le public et l’administration, en faisant appel au comité du secret statistique lorsque l’administration envisage de refuser de faire droit à certaines demandes de consultation de documents administratifs, ou qu’elles impliquent l’interconnexion de plusieurs bases de données.

Le « délit d’outrage en ligne » dans les limbes

Le Conseil constitutionnel a par ailleurs censuré l’article 19 du projet de loi, qui proposait de créer un « délit d’outrage en ligne » pouvant être sanctionné d’une amende forfaitaire délictuelle (AFD) de 300 euros. Au-delà de l’AFD, ce délit était passible d’une amende de 3 750 euros et d’une peine d’emprisonnement d’un an.

Ce nouveau délit visait à sanctionner la diffusion en ligne de « tout contenu qui, soit porte atteinte à la dignité d’une personne ou présente à son égard un caractère injurieux, dégradant ou humiliant, soit créé à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante ». Une notion jugée par certains comme très (trop) subjective. « Or, en matière pénale, les infractions doivent être précisément rédigées pour éviter l’arbitraire », expliquait un avocat.

La mesure, qui avait été attaquée par deux saisines de La France insoumise et du Rassemblement national, a été jugée par le Conseil constitutionnel comme portant « atteinte à l’exercice de la liberté d’expression et de communication qui n’est pas nécessaire, adaptée et proportionnée ». Les sages estiment en effet que « les dispositions contestées font dépendre la caractérisation de l’infraction de l’appréciation d’éléments subjectifs tenant à la perception de la victime ».

L’ombre de l’Europe plane toujours sur la loi SREN

Archimag rappelle que la Commission européenne avait de son côté émis quelques réserves sur le projet de loi SREN dans deux avis successifs d’octobre 2023 et de janvier 2024, concernant sa légalité au regard du droit européen.

Au-delà de cette censure partielle du Conseil constitutionnel, la Commission doit encore décider si le projet de loi SREN est conforme, ou pas, au droit européen, notamment avec le Digital Services Act (DSA) et la directive européenne de 2000 sur le commerce électronique, « exposant donc la France à des sanctions auprès de la Cour de justice de l’Union européenne », conclut Archimag.

Une « parade » (pour reprendre le terme utilisé par La Quadrature du Net) avait pour rappel été trouvée par la France pour « s’affranchir des règles européennes qui s’imposent normalement à elle » : certaines parties de la loi ne concernent que les sites français et extra-européens. Cela concernait notamment la vérification d’âge à l’entrée des sites pornos et de mesures pour l’encadrement des frais dans le cloud.

Comme le rappelle Vie Publique : « le droit de l’Union européenne prime sur le droit national, y compris les dispositions constitutionnelles ». Attendons donc de voir la réaction de la Commission européenne, qui pourrait que moyennement apprécier la pirouette française. Le Conseil constitutionnel n’a par contre pas censuré ces dispositions.

☕️ IA : cofondée par des anciens de Deepmind, la start-up française H lève 200 millions de dollars

21 mai 2024 à 15:37
Une main tenant de gros paquets de dollars

Début janvier, deux scientifiques quittaient Deepmind, l’entreprise spécialiste de l’intelligence artificielle (IA) d’Alphabet. 


À l’époque, selon Bloomberg, le Français Laurent Sifre (qui a travaillé sur AlphaGo) et le Belge Karl Tuyls (spécialiste de l’apprentissage par renforcement dans des systèmes multiagents) étaient en discussion pour réunir les financements qui leur permettraient de lancer une start-up spécialisée dans l’IA, supposément nommée Holistic AI.

Cinq mois plus tard, l’affaire se précise : toujours selon Bloomberg, les deux hommes auraient réuni 220 millions de dollars auprès d’investisseurs français (Bernard Arnault via Aglaé Ventures, Xavier Niel), américains (Eric Schmidt) et israéliens (Yuri Milner), aux côtés d’entreprises comme Amazon ou Samsung, UiPath, du fonds Accel ou encore de Bpifrance (qui avait aussi investi dans Mistral AI l’an dernier).

Le nom de la start-up devrait simplement être H. Son directeur exécutif Charles Kantor aurait expliqué que l’entreprise travaillait à une « AGI complète ». 


À l’heure actuelle, H compterait 25 « scientifiques et ingénieurs spécialistes de l’IA ».

☕️ Apple fait appel de son amende de 1,8 milliard d’euros

21 mai 2024 à 14:18
Apple vs EU : le bras de fer

Début mars, la Commission européenne infligeait une amende de 1,8 milliard d’euros à Apple pour ses pratiques « anti-steering » dans le domaine du streaming musical.

Apple a ainsi été condamnée pour son attitude face aux applications comme Spotify. Ces dernières ne pouvaient pas informer les utilisateurs de tarifs plus avantageux en dehors de l’application. Bien qu’Apple ait annoncé depuis des améliorations, Spotify n’est pas convaincue.

Sans surprise cependant, la société de Cupertino a décidé de faire appel devant le Tribunal de l’Union. Selon Bloomberg, les arguments avancés par Apple n’ont rien de nouveau : Spotify n’a aucune raison de se plaindre. La société suédoise est leader en Europe sur le streaming et profite de l’infrastructure d’Apple sans rien lui reverser, puisque l’abonnement passe uniquement par son site web.

Pour la Commission, le problème n’est pas là : Apple empêche des entreprises de communiquer librement avec leurs clients, ce qui engendre des frais supplémentaires pour ces derniers. Il y a distorsion de la concurrence.

☕️ Ariane 6 : la planification du premier lancement se resserre

21 mai 2024 à 09:49

Dans un communiqué publié ce mardi 21 mai, l’Agence spatiale européenne (ESA) indique que la « première tentative de lancement aura lieu au cours des deux premières semaines de juillet 2024 ».

Jusque-là, la période de lancement du vol inaugural s’étalait encore entre le 15 juin et le 31 juillet 2024.

Mi-juin, l’agence prévoit d’avoir fini la qualification du système de lancement. Le 18 juin devrait avoir lieu la répétition générale du lancement à Kourou.

☕️ Selon Scarlett Johansson, OpenAI avait bien l’intention d’utiliser sa voix

21 mai 2024 à 07:28

Dans un communiqué rendu public par le journaliste américain Yashar Ali et par le média NPR, Scarlett Johansson explique que Sam Altman l’a contactée en septembre dernier pour lui demander de prêter sa voix à sa nouvelle IA. Elle dit avoir décliné l’offre.

Mais cette réaction n’a pas arrêté le CEO d’OpenAI. Dans les démos de son nouveau modèle de langage, GPT-4o, OpenAI a utilisé une voix (nommée « Sky » par l’entreprise) si proche de celle de Scarlett Johansson qu’une bonne partie de ceux qui les ont vues a immédiatement pensé au film Her : l’actrice y prête sa voix à une IA. Et Sam Altman avait confirmé implicitement son intention de s’en approcher en tweetant un simple « her » suite à la publication des démos.

Scarlett Johansson a réagi en expliquant qu’elle a « été choquée, en colère et stupéfiée que M. Altman recherche une voix si étrangement similaire à la [sienne] que [ses] amis les plus proches et les médias n’ont pas pu faire la différence ».

Selon l’actrice, Sam Altman a insisté de nouveau deux jours avant la sortie de ses démos en contactant son agent pour lui demander de reconsidérer sa décision. Mais « avant même que nous soyons en contact, le système était sorti », explique-t-elle.

L’avocat de Scarlett Johansson a été obligé d’envoyer deux lettres avant qu’OpenAI accepte, « à contrecœur » souligne l’actrice, d’arrêter d’utiliser cette voix.

Dans un communiqué transmis à la NPR, Sam Altman affirme qu’OpenAI a recruté l’actrice derrière la voix de Sky avant de prendre contact avec Scarlett Johansson. « Par respect pour Mme Johansson, nous avons cessé d’utiliser la voix de Sky dans nos produits. Nous sommes désolés pour Mme Johansson de ne pas avoir mieux communiqué », ajoute-t-il.

L’actrice a ajouté un commentaire pointant du doigt cette utilisation alors que la manipulation des voix et photos s’intensifie sur Internet : « à une époque où nous sommes tous aux prises avec les deepfakes et la protection de notre propre image, de notre propre travail, de notre propre identité, je pense que ce sont des questions qui méritent une clarté absolue. J’attends avec impatience une solution via la mise en place d’une transparence et l’adoption d’une législation appropriée pour contribuer à garantir la protection des droits individuels ».

Comme dans le film Her, la voix « Sky » répondait dans les démos d’OpenAI avec un ton de flirt. Dans un sketch Desi Lydic, du Daily Show, s’en est moqué en disant que Sky était « clairement programmée pour nourrir l’ego des mecs » :

This is the best (and funniest!) take I've seen on the whole GPT-4o situation so far 😂 https://t.co/4CAJ9e1Vxh

— Sasha Luccioni, PhD 🦋🌎✨🤗 (@SashaMTL) May 20, 2024

☕️ HandBrake 1.8.0 disponible, la version Linux portée vers GTK4

21 mai 2024 à 07:14
HandBrake

Le célèbre outil, spécialisé dans la conversion des vidéos, revient dans une nouvelle version. Elle apporte plusieurs améliorations importantes, dont la prise en charge de FFmpeg 7.0, du muxing VP9 et FLAC dans les conteneurs MP4, ou encore l’arrivée d’un codeur TrueHD, avec support des fréquences d’échantillonnage de 88,2, 96, 176,4 et 192 kHz.

On trouve également des nouveautés plus générales, notamment le passage à GTK4 pour la version Linux, avec la clé une interface mieux intégrée et modernisée. On note de nouvelles icônes, le support de l’analyse récursive de fichiers et de l’analyse multi-fichiers pour le glisser-déposer, ainsi que deux nouveaux flags, –clear-queue et –auto-start-queue.

La nouvelle mouture corrige une série de bugs, dont le souci d’instabilité lié à l’horodatage dans le conteneur MP4 à cause d’une fréquence d’images NTSC constante, l’écrasement des paramètres des sous-titres ou encore la disposition incorrecte des canaux durant le codage d’une piste 6.1 dans Opus.

Hier — 20 mai 2024Next - Articles gratuits

La justice britannique autorise Julian Assange à faire appel de son extradition aux États-Unis

20 mai 2024 à 14:04
One more time
Des manifestants portant des banderoles Free Julian Assange

Julian Assange a « remporté une victoire », estiment ses défenseurs. Il a en tout cas obtenu un sursis dans sa lutte contre son extradition du Royaume-Uni, les juges de la Haute Cour de Londres lui ayant accordé l’autorisation de faire appel.

Fin mars, les deux juges de la Haute Cour de Londres avaient donné un délai à la justice états-unienne pour garantir que le fondateur de WikiLeaks bénéficierait, en cas d’extradition, de la protection due aux journalistes pour certaines des accusations le visant. Mais aussi de la protection accordée par le premier amendement.

Les (éventuelles) nouvelles assurances états-uniennes devaient être examinées par la Haute Cour de justice ce lundi 20 mai. Or, résume The Guardian, les avocats des États-Unis n’ont pas réussi à convaincre les juges que leur pays pourrait fournir à Julian Assange les garanties appropriées qu’il sera :

« autorisé à invoquer le premier amendement, que le requérant ne sera pas lésé lors du procès, y compris lors de la condamnation, en raison de sa nationalité, qu’il bénéficiera des mêmes protections du premier amendement qu’un citoyen américain, et que la peine de mort ne sera pas prononcée. »

Une « victoire » pour les défenseurs de Julian Assange

L’équipe de défense de Julian Assange n’a pas contesté l’assurance états-unienne qu’il ne risquait pas la peine de mort, reconnaissant qu’il s’agissait d’une « promesse non ambiguë de l’exécutif ». A contrario, la justice américaine a reconnu que Julian Assange pourrait se prévaloir du premier amendement, mais sans promettre qu’il pourrait en bénéficier, relève Le Monde.

La justice britannique n’ayant pas estimé que des garanties suffisantes avaient été apportées, Julian Assange pourra donc bénéficier d’une audience pour faire appel, sur le fond, de son extradition.

Stella Assange addressing the crowd following Monday's UK court hearing granting an appeal for Julian Assange: “Now is the moment to drop this case…this case is shameful and it is taking an enormous toll on Julian" #FreeAssangeNOW pic.twitter.com/CzT62FIghs

— WikiLeaks (@wikileaks) May 20, 2024

Les soutiens de WikiLeaks se sont succédé au micro, en ce début d’après-midi, pour célébrer ce qu’ils qualifient de « victoire ». Ils se félicitent que la Justice britannique refuse, elle aussi, de « croire » les assurances apportées par les USA.

« Trop, c’est trop » : l’Australie demande un abandon des charges

Ils appellent également Joe Biden, à l’instar d’une vingtaine d’ONG – dont Amnesty International, Human Rights Watch et RSF – à abandonner les poursuites visant le fondateur australien de WikiLeaks.

Le mois dernier, le président américain avait en effet indiqué que son administration avait accepté d’examiner la demande faite par l’Australie d’un abandon des poursuites contre son célèbre ressortissant.

Le Parlement australien avait adopté une motion demandant d’y mettre un terme. Le texte avance que « le gouvernement australien et l’opposition ont déclaré publiquement que cette affaire dure depuis trop longtemps », et « souligne l’importance pour le Royaume-Uni et les États-Unis de mettre un terme à cette affaire afin que M. Assange puisse rentrer chez lui dans son pays ».

« Cette affaire ne peut pas durer indéfiniment », avait déclaré le Premier ministre australien, Anthony Albanese, soulignant que les Australiens de tous bords sont d’accord pour dire que « trop c’est trop », et indiquant avoir soulevé le cas de M. Assange « au plus haut niveau » en Grande-Bretagne et aux États-Unis.

Enfermé depuis 12 ans, incarcéré depuis 5 ans

Si la justice britannique l’envoie finalement aux États-Unis, il lui restera un dernier recours : saisir la Cour européenne des droits de l’Homme. Celle-ci peut, en cas de « risque imminent de dommage irréparable », prononcer des « mesures provisoires », telle une suspension d’extradition, rappelle Libération.

Sous le coup de 18 chefs d’inculpation, dont 17 au titre de l’Espionage Act de 1917, Julian Assange encourt jusqu’à 175 ans de prison, et probablement « au moins 30 à 40 ans » d’après ses avocats. Les procureurs américains avaient de leur côté déclaré que ce ne serait « pas plus de 63 mois » [ndlr : 5 ans et 3 mois].

L’Australien de 52 ans, dont la santé (y compris psychique) n’a cessé de se détériorer ces dernières années, est enfermé depuis 12 ans : de 2012 à 2019 dans l’ambassade d’Équateur à Londres, où il s’était réfugié après avoir brisé le bracelet électronique qu’il devait porter depuis fin 2010, et dans la prison de haute sécurité de Belmarsh depuis cinq ans.

☕️ Blue Origin envoie six astronautes dans l’espace

20 mai 2024 à 09:47

Ce week-end, la société fondée par Jeff Bezos a envoyé sa septième fournée d’astronautes dans l’espace. Il s’agit pour rappel d’un vol suborbital de quelques minutes au total, avec six personnes à bord.

La société met en avant l’histoire de l’un d’entre eux – Ed Dwight – qui avait « été sélectionné par le président John F. Kennedy en 1961 comme le premier candidat astronaute noir du pays, mais n’a jamais eu l’occasion de voler ».

La capsule est venue se poser sur la terre ferme à l’aide de ses parachutes, tandis que le corps principal de la fusée (le premier et seul étage) est revenu se poser en douceur sur sa base de lancement.

Comme son nom l’indique, NS-25 (NS pour New Shepard) était la 25ᵉ mission de Blue Origin. Cela faisait près de deux ans que la société n’avait pas envoyé d’humains dans l’espace. La dernière fois, c’était en août 2022.

Entre temps, la mission NS-23 était un échec avec la perte du lanceur lors du décollage. La capsule avait activé son système de sécurité et était venue se poser sur la terre ferme sans dommage. En décembre 2023, NS-24 n’avait pas d’équipage à bord.

Ubuntu 24.10 : destination Wayland et chiffrement intégral du disque

20 mai 2024 à 09:17
Une histoire de piaf et de prophétie
Fond d'écran par défaut d'Ubuntu 24.04

Dans sa dernière communication, l’équipe de développement d’Ubuntu a donné plusieurs informations importantes sur la prochaine version de la distribution Linux. La mouture 24.10 devrait être nettement plus riche en nouveautés que la 24.04 LTS du mois dernier.

Ubuntu 24.04, alias Noble Numbat, n’était pas dénuée d’apports. Mais on ne peut pas dire qu’elle ait révolutionné l’informatique, ce qui convient d’ailleurs à une bonne part des utilisateurs. Il s’agissait en fait d’un contexte particulier : l’activation par défaut des framepointers et d’autres éléments, ainsi que le gros problème de sécurité engendré par l’affaire XZ Utils ont entrainé une révision des plans et une compilation de toute la distribution.

Le temps « perdu » a limité le nombre de nouveautés à inclure dans la bêta publique, qui ne dure que deux ou trois semaines. Les plans pour Ubuntu 24.10 – qui s’appellera Oracular Oriole – sont de rattraper le retard et de lisser les nouveautés introduites dans Noble Nombat. Des apports significatifs sont prévus.

Chiffrement intégral du disque et Wayland

Canonical compte réactiver la télémétrie sur les problèmes de configuration rencontrés sur les périphériques. La société ambitionne en effet d’utiliser par défaut le chiffrement intégral du disque basé sur la puce TPM. L’annonce fait étrangement suite à celle de Microsoft, qui s’avance dans la même direction.

Ce retour d’informations interviendra dès l’installation du système. L’installeur, intégralement revu pour Ubuntu 23.10 et amélioré dans la version 24.04 LTS, sera donc à nouveau renforcé. Les informations captées devraient aider Canonical à mieux cerner certains soucis techniques, notamment ceux liés aux pilotes NVIDIA.

L’éditeur compte ainsi préparer le terrain au chiffrement intégral du disque (qui n’interviendra peut-être pas dans la prochaine version) et activer par défaut Wayland pour les possesseurs de GPU NVIDIA.

« Il y a encore quelques problèmes connus avec cette combinaison et en raison de la forte utilisation d’Ubuntu Desktop dans l’IA/ML, VFX et d’autres industries, nous avons conclu qu’il était trop tôt pour faire ce changement dans Ubuntu 24.04 LTS », ajoute Canonical.

L’activation par défaut va, là aussi, permettre la remontée d’informations. L’éditeur évoque une liste de problèmes réduite, qui devrait permettre la même activation par défaut dans Ubuntu 26.04, la prochaine édition LTS du système. Avec Ubuntu 24.10, Wayland devrait donc être actif sur la totalité des configurations, l’ancien serveur graphique X restant disponible en solution de secours.

De multiples autres nouveautés

GNOME 47 sera de la partie. Sa version finale devrait être prête quelques semaines avant la publication de la bêta d’Ubuntu 24.10. Canonical va d’ailleurs profiter de l’intégration renforcée de Wayland dans GNOME à cette occasion.

L’assistant de bienvenue va également être révisé. Canonical poursuit son travail de réécriture pour ses applications intégrées en les passant à la moulinette Flutter. L’assistant va donc être remanié en tenant compte des changements intervenus dans l’installeur, pour donner une continuité dans l’expérience utilisateur. De nouvelles fonctions doivent y être ajoutées, dont la création de comptes utilisateurs.

Puisque l’on parle de Flutter, Canonical ajoute que le travail de migration de GTK3 vers GTK4 continue. Les bénéfices attendus sont de meilleures performances ainsi qu’une prise en charge améliorée de l’accessibilité. Sur ce dernier point, rappelons que l’un des apports d’Ubuntu 24.04 est la possibilité d’activer les options d’accessibilité dès le début du processus d’installation.

Le Centre d’applications sera enrichi lui aussi. La découverte sera facilitée sur un plus grand nombre de catégories. On y trouvera aussi le support des installations tierces de paquets DEB. Enfin, une amélioration est prévue pour les messages de mises à jour pour les snap en cours d’exécution.

Version immuable et embauches massives

Enfin, deux nouvelles d’importance. D’abord, le travail continue sur Ubuntu Core Desktop, la première version immuable du système pour les machines de bureau.

Ensuite, Canonical va embaucher. Dans l’année qui vient, l’entreprise compte faire grandir l’équipe Ubuntu Desktop « d’au moins 50 % ». « Si vous avez la passion et les compétences nécessaires pour être à la pointe de la performance, de la sécurité, de l’immuabilité et de l’accessibilité, alors nous voulons vous connaître », indique l’entreprise.

☕️ IA générative : le ton monte entre l’Europe et Microsoft

20 mai 2024 à 08:03
Drapeau de l'Europe

La Commission européenne n’est pas satisfaite. Bing, en tant que contrôleur d’accès désigné par le DSA, est soumis à un certain nombre d’obligations. Le 14 mars, l’Europe avait ainsi demandé à Microsoft des informations portant sur les risques liés à l’IA, « notamment Copilot in Bing et Image Creator by Designer ».

Selon la Commission, dans une note du 17 mai, les réponses étaient incomplètes. Une nouvelle demande a été envoyée, cette fois juridiquement contraignante.

« La demande d’informations repose sur le soupçon que Bing pourrait avoir enfreint le DSA en ce qui concerne les risques liés à l’IA générative, tels que les “hallucinations”, la diffusion virale de “deepfakes”, ainsi que la manipulation automatisée de services susceptibles d’induire les électeurs en erreur. »

La Commission précise que l’amende pourrait aller jusqu’à 1 % du revenu annuel ou du chiffre d’affaires mondial, assortie d’une sanction périodique pouvant grimper jusqu’à 5 % du revenu journalier moyen ou du chiffre d’affaires annuel mondial du prestataire, si Microsoft ne répond pas dans les temps. Si les informations fournies se révèlent « incorrectes, incomplètes ou trompeuses », la même amende pourra être appliquée.

L’Europe rappelle toutefois qu’une telle demande d’information est un acte d’enquête « qui ne préjuge pas des éventuelles autres mesures que la Commission pourrait ou non décider de prendre ». Selon les éléments fournis, une procédure formelle pourrait être ensuite ouverte.

☕️ iFixit démonte l’iPad Pro 13 et le Pencil Pro, qui en prend pour son grade

20 mai 2024 à 07:09

Nos confrères pointent du doigt une amélioration intéressante dans la conception de la nouvelle tablette d’Apple (avec une puce M4) : « Pour la première fois sur un iPad Pro, nous sommes en mesure de retirer la batterie immédiatement après avoir retiré l’écran ». Et ce, malgré la finesse du produit, largement mise en avant par Apple dans sa communication.

Ils ajoutent rapidement qu’ « immédiatement est relatif ici. Il y a encore des vis et des supports, mais il s’agit d’une amélioration majeure par rapport aux iPad de la génération précédente ». La victoire n’est pas totale : Apple utilise encore massivement de la colle, « tout simplement pas assez de place pour les vis ».

Quant au Pencil Pro, iFixit résume sa pensée en une courte phrase : « c’est une merde jetable une fois que la batterie est morte ». Une vidéo du démontage a aussi été mise en ligne :

☕️ Winamp va devenir open source

20 mai 2024 à 06:00
Winamp

Winamp, c’est le symbole d’une époque pratiquement révolue, où l’on organisait des centaines, voire des milliers de MP3 (ou autres codecs sonores) pour se constituer une vaste médiathèque musicale. Avec l’arrivée de YouTube et des plateformes de streaming, l’usage a changé et Winamp a été relégué à l’arrière-plan.

L’application est devenue une plateforme centrée sur les radios et la distribution intégrée. Il n’y a plus grand-chose à voir avec le petit lecteur des débuts, léger et si riche en fonctions, même si un lecteur est toujours présent dans l’ensemble. La plateforme est surtout conçue pour faciliter la publication de titres par les artistes sur les plateformes de streaming.

L’ancien lecteur avait été abandonné en 2013 (une décision d’AOL à l’époque), avant d’être repris en main en 2018. Mais Llama Group, qui en possède les droits, désire se concentrer sur ses services web et ses applications mobiles. L’application Windows classique va donc passer en open source le 24 septembre. La licence n’est cependant pas encore connue.

Il est probablement déjà trop tard pour Winamp. Seule la version Windows est concernée (la version Mac a été abandonnée il y a des années) et des initiatives ont depuis longtemps pris le relai sur Linux. Sans parler de VLC.

À partir d’avant-hierNext - Articles gratuits

Linux 6.9 améliore encore le support matériel, surtout les processeurs AMD récents

17 mai 2024 à 15:04
Droit au cœur
Photographie retouchée de Long Ma pour Unsplash

Nouvelle mouture pour le noyau Linux, qui passe en version 6.9. Les améliorations sont nombreuses, particulièrement pour le support matériel. On note aussi un meilleur support des écrans 4K et un démarrage plus rapide dans certains cas.

Les noyaux Linux fournissent l’essentiel du support matériel dans les distributions. On peut bien sûr installer des pilotes dédiés (c’est même souvent le cas avec les GPU NVIDIA), mais c’est bien au « kernel » d’assurer l’exploitation du matériel dans l’immense majorité des cas. Aussi, l’arrivée d’un nouveau noyau permet souvent le support de matériels récents.

Le noyau 6.9 ne fait pas exception et ajoute de nouveaux éléments, notamment pour Intel et AMD.

Du côté des processeurs

L’une des principales améliorations concerne les processeurs Zen et la fonction Preferred Core. Celle-ci permet d’orienter certaines tâches vers les cœurs les plus puissants du processeur, le système communiquant avec l’ordonnanceur pour répartir la charge.

Ce support était attendu pour le noyau 6.8 mais n’avait pas eu le temps d’être finalisé. Pour en profiter, il faut que le pilote P-State d’AMD soit installé. Cet ajout est d’autant plus important qu’AMD fournit un nombre croissant de processeurs comprenant des cœurs performants (Zen4) et des cœurs efficaces (Zen4c).

Restons chez AMD avec deux autres nouveautés. D’abord, une meilleure prise en compte de SEV-SNP, l’une des fonctions dévolues à la sécurité cryptographique dans le pack SEV, qui comprend également SEV-ES. Ces fonctions sont présentes dans les puces EPYC et devraient être toutes gérées dans le noyau 6.10. Ensuite, le support du FRU Memory Poison Manager, qui permet aux informations sur les erreurs en mémoire vive de persister entre les redémarrages.

Côté Intel, on note une série de correctifs pour les processeurs Meteor Lake destinés aux ordinateurs portables. Les paramètres Energy Performance Preference ont été ajustés, avec à la clé de meilleures performances. Signalons aussi l’intégration d’Intel FRED (Flexible Return and Event Delivery), dont la mission est de permettre des transitions entre les niveaux de privilèges avec une latence faible.

Enfin, un support plus étendu des instructions x86S, lancées pour rappel il y a un an pour simplifier l’architecture x86 et supprimer le support des systèmes 16 et 32 bits.

Améliorations graphiques

L’un des plus gros apports du noyau Linux 6.9 est la prise en charge de polices plus grandes dans FBDEV (frame-buffer device). La largeur maximale passe à 64 et la hauteur à 128. Cela ne vous évoque peut-être rien, mais ce changement permet un bien meilleur support des écrans haute définition, notamment 4K, en cas d’utilisation de la console.

Plusieurs autres améliorations sont présentes, notamment pour le pilote i915 d’Intel, le support du tunneling DisplayPort, ou encore celui de fastboot pour les anciennes plateformes.

Processeurs ARM, stockage et autres

Comme toujours, le nouveau noyau propose des ajouts significatifs dans le support de certaines architectures ARM et autres. C’est le cas de RISC-V qui y gagne entre autres la prise en charge des routines cryptographiques à accélération vectorielle.

L’architecture LoongAarch reçoit certaines attentions, elle aussi, dont le support d’objtool, du live-patching (pour appliquer les correctifs du noyau sans redémarrer la machine) ainsi que des fonctions supplémentaires pour la configuration du noyau. Plusieurs nouveautés aussi pour ARM64, dont le support de la compilation Rust dans le noyau.

Côté stockage, signalons l’arrivée d’une grosse nouveauté : la gestion du mode FUSE passthrough. En clair, les opérations de lecture et écriture sont transmises directement par le noyau au système de fichiers de l’espace utilisateur, avec à la clé une amélioration des performances du FS, en évitant de surcharger le daemon. On note aussi des améliorations significatives dans le support de l’exFAT, dont une nette augmentation des performances quand l’option dirsync est activée.

Disponibilité du noyau 6.9

La récupération du nouveau noyau diffère selon la distribution utilisée. Dans la plupart des cas, les distributions classiques (Ubuntu, Fedora…) attendant la version majeure suivante pour livrer une évolution importante du noyau. Dans ce genre de cas, il est conseillé d’attendre, même si des outils permettent le téléchargement et l’installation du nouveau noyau dans sa version générique.

Les autres distributions, en rolling release, proposent déjà ce noyau ou vont le faire très prochainement.

☕️ Le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie attaqué en justice par la Quadrature et la LDH

17 mai 2024 à 14:39

L’association a déposé ce vendredi 17 mai un référé-liberté (pdf) demandant la suspension du blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie décidé par le Premier ministre Gabriel Attal.

Elle estime que « le gouvernement porte un coup inédit et particulièrement grave à la liberté d’expression en ligne, que ni le contexte local ni la toxicité de la plateforme ne peuvent justifier dans un État de droit ».

Comme nous l’évoquions, le décret du 15 mai interdisant TikTok sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie s’appuie sur la loi du 3 avril 1955 relative à l’état d’urgence. Elle prévoit que le ministre de l’Intérieur puisse « prendre toute mesure pour assurer l’interruption de tout service de communication au public en ligne provoquant à la commission d’actes de terrorisme ou en faisant l’apologie ».

Dans son communiqué, la Quadrature du Net estime que « personne n’est dupe : en réalité, le blocage de TikTok n’est absolument pas justifié par une quelconque présence sur la plateforme de contenus terroristes, mais bien par le fait qu’il s’agit d’une plateforme centrale dans l’expression en ligne des personnes qui en viennent aujourd’hui à se révolter ».

L’association précise dans son référé qu’elle « lutte de manière ancienne et constante contre le modèle incarné notamment par le service de communication au public en ligne “TikTok”, qu’elle considère comme particulièrement nocif à bien des égards, et qui s’oppose aux valeurs qu’elle entend défendre ».

La Ligue des droits de l’Homme a aussi annoncé sur Twitter attaquer « en référé-liberté l’interdiction et le blocage de TikTok sur le territoire de la Nouvelle-Calédonie pour défendre la liberté de communication des idées et des opinions ».

☕️ Firefox 126 est là, le RTX Video Super Resolution de NVIDIA pris en charge

17 mai 2024 à 13:39
Logo de Firefox

La nouvelle mouture du navigateur est en ligne depuis hier. On y trouve plusieurs nouveautés intéressantes, comme une amélioration de la fonction « Copier sans le pistage du site », rajoutée en novembre et qui prend maintenant en compte les URL imbriquées.

Firefox 126 supporte également le standard de compression zstd et le décodage matériel de l’AV1 pour les Mac équipés de puces M3.

Mais le plus gros ajout est sans conteste la prise en charge de deux fonctions de NVIDIA : RTX Video Super Resolution et RTX Video HDR. La première fonctionne comme un DLSS pour les vidéos, pour en améliorer la qualité. L’autre retravaille les vidéos pour les convertir en HDR10.

Dans les deux cas, ce support n’est présent que sous Windows (10 ou 11). Il faut une GeForce RTX de la série 2000 ou plus récente, ainsi qu’un pilote en version 550 au moins. Les options liées à la vidéo doivent être activées dans le panneau de contrôle NVIDIA et le HDR doit être coché dans les paramètres de Windows. Il faut donc un écran compatible.

Côté sécurité, Firefox 126 colmate 17 failles, dont deux critiques.

☕️ Contenus extrémistes : la France et la Nouvelle-Zélande créent la Fondation de l’Appel de Christchurch

17 mai 2024 à 12:47

Près de cinq ans après l’appel de Christchurch, la France et la Nouvelle-Zélande ont annoncé la création d’une Fondation dédiée à la coordination des travaux de la société civile, de l’industrie et des acteurs publics sur l’élimination des contenus extrémistes et violents en ligne.

En 2019, l’appel contre l’utilisation d’internet comme arme de propagande terroriste, ou appel de Christchurch, avait été créé deux mois après les attentats terroristes qui ont frappé la ville néo-zélandaise.

Marrainée par l’ancienne première ministre de Nouvelle-Zélande, la Fondation aura son siège dans la ville de Wellington. Elle déclare avoir déjà reçu des promesses de dons.

L’IGN lance son application mobile Cartes, Google Maps et Apple Plans taclés au passage

17 mai 2024 à 12:33
À l’Arcep ou à l’IGN, Sébastien Soriano distribue des baffes
Cartes IGN

L’Institut national de l’information géographique et forestière explique que sa nouvelle application mobile (gratuite) permet « à tous les citoyens de découvrir le territoire, ses évolutions et de s’y repérer ». Elle se veut différente des Google Maps et Apple Plans, à qui l’IGN reproche des « représentations biaisées » et une « vision commerciale » de notre territoire.

Dans son communiqué, l’IGN explique que son application « lève ainsi le voile sur les 90 % du territoire (terres agricoles, forêts, plages…) invisibilisés par les applications des géants du numérique ». Sébastien Soriano (directeur général de l’IGN et ex-président de l’Arcep), détaille le propos sur France Culture.

92 % de Maps « c’est juste du coloriage »

Lorsque notre confrère lui demande ce qu’il reproche à Google Maps, il répond : « c’est assez simple, si vous dézoomez un petit peu (les cartes sont souvent faites pour les aires urbaines) et que vous regardez le paysage de manière générale […] on a compté que 92 % de la superficie du territoire qui est de la même couleur […] Il n’y a pas de données, c’est juste du coloriage. Ces cartes ont invisibilisé la richesse de notre territoire pour se concentrer sur des enjeux commerciaux ».

Sébastien Soriano parle d’une « économie de l’attention, comme les réseaux sociaux », pour ensuite la monétiser vis-à-vis de commerces que vous allez ensuite pouvoir visiter. « Avec Cartes IGN, il est possible de connaître le type de culture d’un champ, les essences d’une forêt ou la composition d’une plage (sable ou galets) », explique l’Institut.

Date de construction, hauteur, étages des batiments

Laurent Toustou, chef du service données produits et usages à l’IGN, ajoute sur France Inter que, contrairement aux Google Maps et Apple Plans, Cartes IGN permet d’accéder à davantage d’informations : « On peut cliquer sur les bâtiments, comme ici, pour avoir des informations sur la date de construction, la hauteur, le nombre d’étages ».

« Il ne s’agit pas de faire la même chose qu’eux [les géants du Net, ndlr]. Si c’est pour pomper des données personnelles et présenter où sont les fast-foods, ils le font déjà […] on ne peut pas laisser les grands acteurs décider la manière de nous présenter notre propre territoire », ajoute Sébastien Soriano.

Niveau fonctionnalités, l’application permet de calculer, enregistrer, exporter et partager un itinéraire en mode piéton et voiture, mais également de voyager dans le temps et de comparer des cartes ou des vues aériennes à différentes périodes : « comment a évolué mon territoire en 30 ans ? en 200 ans ? qu’est-ce qu’il y a à découvrir à 15 minutes ou 1 heure autour de moi ? ».

On peut ainsi observer l’évolution du territoire à travers différents prismes, tels que la dé- ou reforestation, les effets des incendies ou des crues, le recul du trait de côte, l’émergence d’énergies nouvelles, l’évolution du bati, etc.

Elle propose aussi une sélection de plusieurs fonds carto et photographiques sur lesquels on peut superposer des données thématiques « inédites » (zones protégées, environnement et risques naturels, foncier, services publics/administratifs, hydrographie, culture, transports, etc.).

Cartes IGN permet également de contribuer à l’amélioration des données et d’effectuer un signalement sur des objets signalisés.

La provenance des données est très variée : ministères en charge de l’écologie, de l’agriculture et de la forêt, collectivités territoriales, OpenStreetMap, Services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), Office national des forêts (ONF), Parcs régionaux et nationaux, etc.

IGN Cartes prend la place de l’application Géoportail

L’application s’appuie sur Géoplateforme, lancée cette année : « cette infrastructure de référence de la donnée géographique publique héberge environ 1 Péta octet de données et répond à 300 millions de requêtes par jour », ajoute IGN. D’ailleurs, l’application IGN Cartes « vient se substituer à l’application Géoportail lancée en 2015 et téléchargée un million de fois ».

Les notes de versions sur Google Play et l’App Store expliquent les changements entre Géoportail et IGN Cartes : afficher des légendes, calculer une isochrone, isodistance, créer, enregistrer, partager, exporter des points de repère, partager votre position, calculer un itinéraire (mode piéton et motorisé), tracer un itinéraire (mode de saisie libre ou guidé), enregistrer, exporter, partager un itinéraire et enfin comparer deux cartes ou photos aériennes.

De plus amples informations sont disponibles par ici.

☕️ Rover martien Rosalind Franklin : l’ESA et la NASA officialisent un nouvel accord

17 mai 2024 à 07:42

Les agences spatiales européenne et américaine ont annoncé avoir signé un nouvel accord de collaboration à propos du rover Rosalind Franklin qui doit finalement être lancé en 2028 pour arpenter la surface de Mars.

Le lancement du rover a été reporté plusieurs fois, d’abord en 2011 avec l’abandon du partenariat par la NASA, puis en raison de problèmes de parachutes et de la pandémie de Covid-19.

En 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie a mis fin à la collaboration qu’avait signé l’ESA avec l’agence spatiale russe Roscosmos en 2012. Quelques semaines auparavant, Pietro Baglioni, chef de l’équipe chargée du rover ExoMars, lachait : « Le rover est prêt ».

En novembre 2022, la NASA avait donné un avis favorable à la reprise de la collaboration, sans pour autant que celui-ci soit formel. C’est désormais chose faite.

Récemment, nous avions appris que Thales Alenia Space sera responsable de la conception d’une bonne partie du rover : module de rentrée, descente et atterrissage EDLM, du développement de l’altimètre-radar, de l’intégration de l’ALD (Analytical Laboratory Drawer) sur le rover, et du développement de l’ordinateur de bord.

L’entreprise sera aussi responsable de son assemblage, de la partie intégration et test (AIT), et de la supervision de la campagne de lancement.

❌
❌