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☕️ LinkedIn entraine ses IA avec les données de ses utilisateurs, mais pas en Europe

20 septembre 2024 à 08:30
LinkedIn entraine ses IA avec les données de ses utilisateurs, mais pas en Europe

Sans informer ses utilisateurs avant, LinkedIn a ajouté un paramètre de configuration des profils lui permettant d’entrainer ses IA génératives sur leurs données. Plusieurs utilisateurs l’ont remarqué et ont signalé, comme ici, que cette option était en « opt-out » (l’autorisation est donnée par défaut).

LinkedIn a publié un billet de blog mercredi 18 septembre pour « clarifier certaines pratiques couvertes par [leur] politique de confidentialité ». Il détaille les mises à jour qui prendront effet le 20 novembre et qui doivent donc « clarifier comment [LinkedIn utilise] les informations que vous partagez avec [l’entreprise] pour développer les produits et services de LinkedIn et de ses affiliés, y compris en entrainant des modèles d’IA utilisés pour la génération de contenu (« IA générative ») et par le biais de mesures de sécurité et de sûreté ».

L’entreprise n’entend pas changer son système d’accord tacite de ses utilisateurs et indique leur « offrir une option d’opt-out ».

Elle précise cependant que, « pour l’instant », elle n’a pas activé l’entrainement de ses IA génératives sur les données des membres de l’Espace économique européen, de la Suisse et du Royaume-Uni. Ces utilisateurs ne verront donc pas ce paramètre « jusqu’à nouvelle information ».

☕️ OpenAI embauche Leah Belsky, une ancienne responsable de Coursera

20 septembre 2024 à 06:09
OpenAI embauche Leah Belsky, une ancienne responsable de Coursera

L’entreprise de Sam Altman a, semble-t-il, l’ambition de pousser encore un peu plus l’adoption de l’IA générative dans le secteur de l’éducation. Elle vient d’embaucher Leah Belsky, qui a travaillé au sein de Coursera pendant neuf ans jusqu’à devenir Chief revenue officer. Celle-ci prend la tête d’une nouvelle équipe d’OpenAI consacrée à l’éducation qui doit proposer ses produits à un plus grand nombre d’écoles et de salles de classe, explique Bloomberg.

Selon le média américain, elle devra renforcer les liens entre OpenAI, les enseignants et les élèves et étudiants « de l’ensemble du cursus scolaire maternelle-primaire-secondaire, de l’enseignement supérieur et de la formation continue ». Leah Belsky devra aussi partager les retours des universitaires avec les équipes chargées des produits, de la politique, du marketing et gérer les partenariats avec le monde académique.

Hier — 19 septembre 2024Next - Articles gratuits

☕️ Le CERN va expulser des centaines de chercheurs affiliés à des institutions russes fin novembre

19 septembre 2024 à 14:16
Le CERN va expulser des centaines de chercheurs affiliés à des institutions russes fin novembre

Comme l’explique la revue Nature, le CERN se prépare à expulser les chercheurs affiliés à des institutions russes le 30 novembre. Pour continuer à travailler avec le centre de recherche européen, ces scientifiques doivent trouver une affiliation qui ne soit pas en lien avec la Russie.

L’institution de recherche européenne avait déjà décidé, dès mars 2022 de suspendre le statut d’observateur de la Russie suite à l’invasion de l’Ukraine. Mais des accords de coopération étaient encore en cours. Le CERN avait déjà prévenu qu’il ne les renouvellerait pas.

Mais Nature explique que la relation du CERN avec la Russie est plus compliquée puisque l’organisation européenne « continuera de travailler avec des scientifiques basés en Russie dans le cadre d’un accord avec le Joint Institute for Nuclear Research (JINR), un centre intergouvernemental situé à Dubna, près de Moscou ». Et cet accord n’est pas le même que celui signé avec la Russie. La revue scientifique raconte que cette décision de continuer de travailler avec le JINR et donc de respecter la date de fin de cet accord divise les chercheurs de l’institution.

Pour le chercheur Borys Grynyov, qui représente l’Ukraine au conseil du CERN, c’est une « grave erreur ». Mais la revue rappelle que le CERN est aussi un symbole de coopération scientifique important, puisqu’il a commencé à collaborer avec l’URSS en 1955 et que de nombreux chercheurs russes ont utilisé le Grand collisionneur de hadrons (LHC).

Les vidéos TikTok ont de réelles conséquences sur l’image qu’ont les femmes d’elles-mêmes

19 septembre 2024 à 12:41
TikTok Mirror
Les vidéos TikTok ont de réelles conséquences sur l’image qu’ont les femmes d’elles-mêmes

Des chercheuses australiennes ont montré récemment dans un article scientifique que les femmes exposées aux vidéos de TikTok perdent de l’estime pour leur propre corps. Elles expliquent que les vidéos du mouvement pro-anorexie profitent particulièrement de l’algorithme de recommandation « Pour vous » de l’application.

TikTok est souvent critiqué à propos de la toxicité des contenus poussés par ses algorithmes. Les chercheuses de l’Université australienne de Charles Sturt Madison Blackburn et Rachel Hogg ont voulu étudier les conséquences d’une exposition aux vidéos du mouvement « pro-ana » (mouvement qui promeut des régimes extrêmes, l’exercice physique excessif et incite à s’imposer des troubles du comportement alimentaire) qui circulent allègrement sur le réseau social de ByteDance.

Leur article, publié début août dans la revue scientifique PLOS One, conclut à un effet réel des vidéos « pro-ana » sur l’estime des femmes pour leurs propres corps et l’internalisation des standards de beauté. Mais il constate aussi, dans une moindre mesure, que les femmes exposées aux autres vidéos publiées sur TikTok subissent aussi ces problèmes.

TikTok, un réseau où se développent plus facilement les contenus « pro-ana »

Le mouvement « pro-ana », qui s’est développé dans les années 2000, n’a pas eu besoin de l’existence de TikTok pour connaître un certain succès, mais la plateforme de vidéos est maintenant une de ses cibles particulières. « Contrairement à d’autres plateformes de médias sociaux qui présentent implicitement des idéaux corporels, TikTok contient des contenus explicites sur les troubles de l’alimentation », expliquent les chercheuses. Shannon Herrick, Laura Hallward et Lindsay Duncan, trois chercheuses canadiennes, faisaient déjà ce constat fin 2020.

Les chercheuses pointent une autre particularité de TikTok : la page « Pour Vous » est encore plus mise en avant sur l’application de ByteDance et elle met en avant des contenus de tout un chacun. « La page d’exploration d’Instagram continue de mettre l’accent sur la culture d’influence établie et de promouvoir les comptes de personnalités publiques ou d’influenceurs très suivis », expliquent-elles.

Mais elles ajoutent qu’ « à l’inverse, l’algorithme unique de TikTok rend la découverte de contenu équitable, car le contenu de n’importe quel utilisateur a le potentiel d’atteindre un vaste public, indépendamment du nombre de followers ou du statut de célébrité ». Ce qui permet à des comptes « pro-ana » d’influencer beaucoup d’utilisateurs sans être très suivis, même si la plateforme fait des efforts pour censurer les contenus de ce genre.

Exposées pendant 7 à 8 minutes

Elles ont étudié le comportement de 273 utilisatrices de TikTok âgées de 18 à 28 ans (principalement australiennes) réparties en deux : un groupe expérimental et un groupe témoin.

Les membres des deux groupes ont été exposées à un tunnel de vidéos TikTok de 7 à 8 minutes. Les femmes du groupe expérimental ont visionné une compilation de vidéos TikTok contenant des messages explicites sur les troubles de l’alimentation, tels que des jeunes femmes restreignant leur alimentation, faisant de l’humour sur leur comportement alimentaire désordonné, se privant de nourriture et donnant des conseils pour perdre du poids, comme manger des glaçons et mâcher du chewing-gum pour calmer la faim. Les membres du groupe témoin, elles, ont visionné des vidéos TikTok « normales ».

Un effet significatif, même pour le groupe témoin

Résultat, les femmes du groupe expérimental se sont déclarées nettement moins satisfaites de leur image corporelle après avoir été exposées au contenu TikTok pro-ana. Ces effets sont aussi visibles et statistiquement significatifs lorsqu’on compare ce ressenti à celui des femmes qui ont regardé le contenu de contrôle. Mais, comme le soulignent les chercheuses, « il est intéressant de noter que les femmes du groupe de contrôle ont également signalé une diminution statistiquement significative de leur satisfaction à l’égard de leur image corporelle après avoir regardé le contenu neutre de TikTok ».

Les chercheuses expliquent que, sur TikTok les vidéos sont généralement cadrées de manière à ce que le corps entier du sujet soit visible contrairement à ce qu’on voit sur Instagram, en particulier dans les vidéos de danse et dans les contenus #GymTok.

Elles font l’hypothèse que TikTok peut fournir plus de stimulus liés au corps « même lorsque l’intention du contenu n’est pas liée à l’image du corps ou à la #fitspiration (contenus liés au fitness). Elles ajoutent qu’ « il est important de noter que l’algorithme de TikTok fonctionne de telle manière que les personnes qui recherchent activement des contenus positifs pour le corps peuvent également être exposés à des contenus néfastes liés au corps, tels que le body checking, un type de contenu compétitif et d’autosurveillance dans lequel les utilisateurs sont encouragés à tester leur poids en essayant de boire dans un verre d’eau pendant que leur bras entoure la taille d’un autre utilisateur ».

Interrogée par le média PsyPost, Rachel Hogg a déclaré : « j’ai été surprise de constater que la « dose » de moins de 10 minutes de visionnage de contenus TikTok de comportements désordonnés était suffisante pour avoir un effet ».

La chercheuse explique aussi que l’étude excluait toute personne ayant reçu un diagnostic de trouble alimentaire passé ou présent, il ne faut donc pas en tenir compte pour tirer des conclusions sur des populations cliniques. Les autrices de l’étude sont aussi bien conscientes que leur travail n’a évalué que l’impact à court terme des vidéos TikTok en ne mesurant que les changements dans la perception par les femmes de leur corps et l’intériorisation des normes de beauté qu’immédiatement après le visionnage des vidéos.

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☕️ Qualcomm : l’amende pour abus de position dominante (presque) totalement confirmée

18 septembre 2024 à 15:29
Qualcomm : l’amende pour abus de position dominante (presque) totalement confirmée

Dans un communiqué de presse (PDF), la Cour de justice de l’Union européenne explique que le Tribunal « confirme largement l’amende infligée à Qualcomm » par la Commission européenne en 2019. Celle-ci lui reprochait d’avoir abusé de sa position dominante en vendant ses produits à perte.

À l’époque, la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, avait réagi en expliquant : « Qualcomm a vendu ces produits à un prix inférieur aux coûts (de fabrication) à de gros clients dans le but d’éliminer un concurrent ».

L’enquête s’était concentrée sur le marché des puces 3G (UMTS). L’Europe reprochait à Qualcomm de vendre à deux de ses principaux clients (Huawei et ZTE) des puces « à des prix inférieurs à ses coûts, dans l’objectif d’éliminer Icera [une ancienne filiale de NVIDIA, rachetée en 2011, ndlr], sa principale concurrente à l’époque ».

Il rejette, de fait, tous les arguments de l’entreprise contre la décision de la Commission. Le tribunal ne reproche à la Commission que de s’être écartée (un peu mais sans justification) de la méthode de calcul du montant de l’amende prescrite par ses lignes directrices de 2006.

Le Tribunal réajuste l’amende qui passe de 242 042 000 euros à 238 732 659 euros.

Comme le rappelle la CJUE, « un pourvoi, limité aux questions de droit, peut être formé, devant la Cour, à l’encontre de la décision du Tribunal, dans un délai de deux mois et dix jours à compter de sa notification ».

Google AdSense : le Tribunal de l’UE annule l’amende de 1,49 milliard d’euros

18 septembre 2024 à 11:08
10 ans d'enquête et un oubli
Google AdSense : le Tribunal de l’UE annule l’amende de 1,49 milliard d’euros

En 2019, La Commission européenne infligeait une amende de 1,49 milliard d’euros d’amende pour pratiques abusives. Le Tribunal de la Cour de justice de l’Union européenne vient d’annuler cette décision. Le Tribunal considère que la Commission s’est appuyée à tort sur le cumul de durées d’accords de services sans vérifier qu’il était impossible de s’en défaire.

Lancée en 2010, l’enquête sur les accords de services d’Adsense for Search avait pourtant duré neuf ans. En parallèle de l’enquête, plusieurs entreprises comme Microsoft, Deutsche Telekom ou encore Expedia ont déposé plainte contre Google. La Cour de justice de l’Union européenne vient d’annuler la décision de la Commission concernant cette enquête.

Pour la Commission, des accords imposés grâce à une position dominante

La conclusion de la Commission était que Google avait imposé « un certain nombre de clauses restrictives dans les contrats passés avec des sites web tiers, empêchant ainsi ses concurrents de placer leurs publicités contextuelles sur ces sites ». Et ceci pendant plus de 10 ans, affirmait la commissaire européenne Margrethe Vestager. Mais la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) considère que la Commission a pris un raccourci dans ses conclusions et a annulé l’amende.

L’entreprise avait été officiellement prévenue en 2016 des reproches de la Commission : Google imposait des règles d’exclusivité et des contraintes d’affichage et de volume à des partenaires directs via la signature d’accords en s’appuyant sur sa position dominante sur le marché des intermédiaires publicitaires en Europe (80 % de part de marché en Europe).

La Commission avait fixé l’amende à 1,49 milliard d’euros alors que certaines rumeurs évoquaient à l’époque un montant record de 12 milliards d’euros. Mais Google n’était pas pour autant satisfaite et a porté l’affaire devant la Cour de justice de l’Union européenne.

Une prise en compte erronée de la durée cumulée des accords

Le Tribunal de la CJUE confirme la plupart des appréciations de la Commission, mais, comme elle l’explique dans son résumé, elle considère que son analyse est « entachée d’erreurs » sur deux points.

Le principal problème pointé est le fait que la Commission a cumulé la durée des « accords de services Google » (ASG) négociés entre Google et les entreprises voulant utiliser AdSense for Search avec des clauses particulières, sans prendre en compte « la durée de chacun desdits ASG, pris individuellement, ni de la durée de chacune de leurs éventuelles prolongations ».

En conséquence, la Commission n’a pas pris en considération les « conditions réelles et [les] modalités selon lesquelles ces prolongations avaient été convenues ni de la teneur des clauses prévoyant des droits de résiliation unilatérale, dont disposaient certains des partenaires directs tous sites, ou des conditions dans lesquelles ces droits pouvaient être exercés ».

La Cour de justice de l’Union européenne remarque que dans ces conditions, la Commission « ne pouvait […] pas exclure que ces partenaires directs disposaient de la faculté de s’approvisionner auprès d’intermédiaires concurrents de Google au terme de chacun de leurs ASG, ni, partant, constater que lesdits partenaires directs avaient été obligés de s’approvisionner auprès de Google pour la totalité ou une part considérable de leurs besoins pendant l’intégralité de la durée cumulée de leurs ASG ».

Des erreurs entachant l’ensemble de la décision

De façon plus anecdotique, la CJUE remarque que la Commission n’a pas identifié, pour la seule année 2016, la part du marché de l’intermédiation publicitaire liée aux recherches en ligne couverte par la clause d’exclusivité contenue dans les ASG conclus par les partenaires directs tous sites. Rappelons que c’est lors de cette année-là que la Commission a bouclé son enquête préliminaire qu’elle a envoyée à Google.

Pour la CJUE ces différentes erreurs « entachent l’ensemble des restrictions identifiées par la Commission, de sorte qu’elle n’a pas démontré, à suffisance de droit, que les clauses litigieuses avaient eu la capacité de produire l’effet d’éviction constaté dans la décision attaquée ».

Comme le rappelle la Cour de Justice de l’Union européenne dans son communiqué (PDF), « Un pourvoi, limité aux questions de droit, peut être formé, devant la Cour, à l’encontre de la décision du Tribunal, dans un délai de deux mois et dix jours à compter de sa notification ».

☕️ Mozilla abandonne son instance Mastodon

18 septembre 2024 à 07:15
Mozilla abandonne son instance Mastodon

Mozilla a annoncé l’arrêt de son instance Mastodon Mozilla.social pour le 17 décembre prochain.

Si la fondation avait mis le pied doucement dans les réseaux sociaux en mai 2023 en lançant son instance, l’expérience semble ne pas l’avoir convaincue. Mozilla.social n’avait pas été ouverte à un large public et est restée, tout au long de sa courte existence, en beta privée accessible après inscription sur liste d’attente.

Comme le permet Mastodon, Mozilla rappelle aux utilisateurs ayant un compte sur Mozilla.social qu’ils peuvent télécharger leurs données et migrer leur compte vers une autre instance avant la fermeture.

Linus Torvalds, Rust et le futur du noyau Linux

17 septembre 2024 à 14:20
L'avenir : un manchot rouillé ?
Linus Torvalds, Rust et le futur du noyau Linux

Linus Torvalds, premier développeur du noyau Linux, était ce lundi 16 septembre à la version européenne de l’Open Source Summit. C’était l’occasion d’évoquer le futur de la communauté du noyau, dont les tempes de certains commencent à être très grisonnantes, et de revenir sur les discussions autour de l’introduction du langage Rust dans le noyau.

Régulièrement, Dirk Hohndel, responsable du logiciel libre chez Verizon, interroge Linus Torvalds à l’occasion de l’Open Source Summit pour discuter de Linux. Cette année, ils se sont retrouvés à Vienne, en Autriche, comme l’a relaté ZDnet.

Interrogé sur la récente sortie de la version 6.11, le créateur du noyau Linux explique que « les sorties ne sont pas passionnantes et ne sont pas supposées l’être. Elles sont opportunes et, espérons-le, très fiables, mais la passion n’est pas le but visé ». Il met, par contre, en avant la régularité des mises à jour : toutes les neuf semaines depuis presque 15 ans.

La tâche du noyau : l’abstraction du matériel

Décrivant l’évolution actuelle du noyau, il explique que « la plupart du code vient des drivers. Je pense que plus de la moitié du noyau est du support pour les drivers ».

Il ajoute que « c’est littéralement le but d’un noyau. La plupart des gens ne devraient pas y penser. Ce que fait le noyau, c’est abstraire les détails matériels. Évidemment, certains de ces détails sont les architectures CPU et des choses du genre, mais on a seulement 12 architectures (ou quelque chose comme ça) mais nous avons des milliers de drivers ».

Rust contre C, le nouveau vi contre EMACS ?

Mais Linux a vu récemment un nouveau débat tendre les relations entre les différents contributeurs : le langage Rust peut-il prendre une place croissante dans son développement ? Celui-ci a même engendré le départ de Wedson Almeida Filho, l’un des principaux collaborateurs du projet Rust for Linux.

Ce n’est pas le premier débat rugueux de la communauté. Linus Torvalds a même reconnu en 2018 avoir très mal géré ce genre de situations en instaurant un climat brutal dans ses conversations.

Ici, il admet que « certaines discussions deviennent désagréables. Je ne sais pas vraiment pourquoi Rust est un domaine si controversé. Cela me rappelle ma jeunesse. Les gens se disputaient entre vi et EMACS. Pour une raison ou pour une autre, toute la discussion sur Rust contre C a pris des accents presque religieux dans certains domaines  ».

Mais pour lui, ce débat doit être conduit différemment : « Rust est très différent, et beaucoup de gens sont habitués au modèle C. Ils n’aiment pas les différences, mais ce n’est pas grave », philosophe-t-il.

Personne ne maitrise entièrement le noyau

Il ajoute que « dans le noyau lui-même, absolument personne ne comprend tout. C’est mon cas. Je m’appuie fortement sur les mainteneurs des différents sous-systèmes. Je pense qu’il en va de même pour Rust et C ».

S’appuyant sur l’historique de Linux, son créateur explique que « c’est l’une de nos forces dans le noyau que de pouvoir nous spécialiser ». Linus Torvalds constate qu’ « il est clair que certaines personnes n’aiment pas la notion de Rust et le fait que Rust empiète sur leur domaine ». Mais il plaide pour donner une chance au langage : « cela ne fait que deux ans que nous travaillons avec Rust, il est donc bien trop tôt pour dire que Rust est un échec ».

Real-time Linux intégré dans Linux 6.12

Interrogé par Dirk Hohndel sur le projet « real-time Linux » (un micro-noyau qui fait tourner Linux en un seul processus et dont les bases ont été proposées en 2004), Torvalds a confirmé qu’il devrait intégrer le prochain noyau, Linux 6.12.

Commentant cette longue attente, il déplore que « les gens pensent que le développement du noyau est très rapide parce que tous les trois mois environ, nous avons entre 10 000 et 15 000 commits dans le noyau ». Il ajoute qu’« il y a beaucoup de développement en cours, mais beaucoup de choses ont été développées pendant des mois, des années ou, dans certains cas, des décennies. Ainsi, bien que le développement du noyau soit très actif, cela ne signifie pas nécessairement qu’une nouvelle fonctionnalité, un nouveau système de fichiers ou quoi que ce soit d’autre puisse être intégré au noyau très rapidement ».

« Normal » de voir les anciens s’épuiser

Enfin, Dirk Hohndel est revenu sur un sujet de plus en plus évoqué concernant le noyau de Linux : l’épuisement et le vieillissement des mainteneurs. Mais Torvalds n’a pas semblé préoccupé, répondant que, pour lui, « c’est un peu normal » que certains s’en aillent après épuisement. « Ce qui n’est pas normal, c’est que les gens restent pendant des décennies. C’est ce qui est inhabituel, et je pense que c’est un bon signe », argumente-t-il. Il admet toutefois qu’il peut être difficile et intimidant, pour un jeune développeur, de rejoindre l’équipe de développement du noyau Linux.

L’interview « keynote » est disponible en vidéo :

☕️ Encore un nouveau comité de sécurité chez OpenAI

17 septembre 2024 à 13:18
Encore un nouveau comité de sécurité chez OpenAI

L’entreprise a publié lundi 16 septembre un billet de blog pour annoncer des changements dans son comité de sécurité. OpenAI avait créé ce comité en mai dernier alors que son équipe chargée de contrôler les IA et de préparer l’éventuel avènement d’une intelligence artificielle générale (AGI) s’était autodétruite.

Exit Sam Altman, le CEO de l’entreprise ainsi que Bret Taylor, son président. Le comité sera maintenant présidé par Zico Kolter, chercheur en machine learning à l’université de Carnegie Mellon.

Paul Nakasone, Nicole Seligman et Adam D’Angelo feront aussi partie de ce comité. Le premier est un général et ancien responsable de la NSA, maintenant à la retraite. Nicole Seligman est une avocate qui a notamment représenté Bill Clinton dans son procès en destitution. Elle a aussi été vice-présidente exécutive de Sony. Enfin, Adam D’Angelo est le CEO de Quora.

Ce comité n’aura plus seulement le rôle de faire des recommandations à l’entreprise, mais aussi d’exercer un contrôle sur la publication de nouveaux modèles, et devrait pouvoir imposer qu’ils ne soient pas rendus disponibles publiquement avant que les problèmes de sécurité ne soient résolus.

L’entreprise qualifie maintenant ce comité d’ « indépendant ». Ces changements arrivent, comme le remarque TechCrunch, après que des sénateurs américains ont posé des questions cet été sur la gestion des questions de sécurité par OpenAI.

☕️ Meta interdit l’accès de ses plateformes aux médias d’État russes comme RT

17 septembre 2024 à 07:23
Meta interdit l’accès de ses plateformes aux médias d’État russes comme RT

Il sera bientôt impossible pour les médias d’État russes d’utiliser leurs comptes Facebook, Instagram, Threads et WhatsApp. Le groupe de Mark Zuckerberg a décidé de leur interdire l’utilisation de ses outils dans les prochains jours. Meta se justifie en affirmant que ces médias ont utilisé des tactiques trompeuses pour mener des opérations d’influence secrètes en ligne, explique Reuters.

« Après mûre réflexion, nous avons étendu notre action contre les médias d’État russes : Rossiya Segodnya, RT et d’autres entités apparentées sont désormais interdites d’accès à nos applications dans le monde entier en raison de leurs activités d’ingérence étrangère », explique Meta dans un communiqué envoyé à l’agence de presse.

Vendredi 13 septembre, les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni avaient accusé le média russe RT d’agir directement pour les services secrets russes. Les trois pays annonçaient vouloir prendre des sanctions supplémentaires contre le système de désinformation mis en place par la Russie à travers le monde. Le gouvernement de Joe Biden a notamment visé financièrement les responsables de RT comme sa rédactrice en chef, Margarita Simonyan et de deux de ses adjoints.

Le secrétaire d’État des États-Unis, Antony Blinken affirmait : « l’armement russe de désinformation pour subvertir et polariser les sociétés libres et ouvertes s’étend à toutes les parties du monde ».

Margarita Simonyan a notamment répondu aux accusations de collectes de fonds en soutien aux militaires russes en Ukraine : « nous le faisons ouvertement, idiots ».

Début septembre, le département de la Justice américain a annoncé avoir découvert (PDF) que deux employés de RT ont payé 10 millions de dollars pour influencer un média américain. Sans qu’il ne le cite nommément, Tenet Media est bien au centre de l’opération d’influence.

Les éditorialistes Tim Pool, Dave Rubin, Benny Johnson de ce média d’extrême droite pro-Trump ont reconnu, explique CNN, avoir touché cet argent et se disent victimes de l’opération. Ils ne comptent pas, pour l’instant, rendre l’argent. Selon Tim Pool, le montant payé (100 000 dollars par vidéo) serait proche d’offres similaires que ces influenceurs d’extrême droite ont déjà reçues.

☕️ Le Brésil a saisi 3 millions d’euros sur les comptes de Starlink et X

16 septembre 2024 à 14:45
Le Brésil a saisi 3 millions d’euros sur les comptes de Starlink et X

Mercredi 11 septembre, le juge de la Cour suprême du Brésil, Alexandre de Moraes, a ordonné le transfert à l’État de 3 millions d’euros (18,35 millions de réaux brésiliens) des comptes de Starlink et X, explique Bloomberg. Le transfert a eu lieu vendredi et les comptes des deux entreprises ont été débloqués dans la foulée.

Ce montant permet au Brésil de récupérer les amendes que le juge avait infligées au réseau social d’Elon Musk pour ne pas avoir suspendu des comptes qui ont répandu des fausses informations et faute de représentant légal dans le pays.

Cette saisie est un nouvel épisode dans le bras de fer dans lequel se sont lancés la justice brésilienne (représentée par le juge Alexandre de Moraes) et Elon Musk.

La Cour brésilienne s’est justifiée quant au blocage des comptes des deux entreprises en affirmant que « la justice a considéré que X Brasil Internet Ltda., Starlink Brazil Holding Ltda. et Starlink Brazil Internet Services Ltda. étaient conjointement responsables du paiement des amendes ».

Si les fonds ont bien été perçus par le Brésil, le réseau social X reste bloqué dans le pays car il n’a toujours pas rempli les obligations à l’origine de ces amendes.

Le Nevada va utiliser une IA générative de Google pour traiter les demandes d’allocations chômage

16 septembre 2024 à 13:00
IA pas d'allocation
Le Nevada va utiliser une IA générative de Google pour traiter les demandes d’allocations chômage

L’État américain du Nevada veut utiliser l’IA générative pour accélérer le traitement des demandes d’allocations chômage. Les dossiers d’appels des chômeurs devraient bientôt être traités avec une IA de Google qui fera un pré-traitement ainsi que des recommandations au personnel à qui revient la décision. Que la « rapidité » du traitement soit mise en avant inquiète certains experts.

Le Département de l’emploi, de la formation et de la réadaptation (Department of Employment, Training, and Rehabilitation, DETR) du Nevada a signé un contrat avec Google pour créer un système d’IA générative qui analysera les transcriptions des audiences d’appel relatives aux demandes d’allocations chômage. Elle générera des recommandations qui pourront être suivies, ou non, par les employés de l’équivalent de France Travail dans cet État américain, explique Gizmodo.

Les autorités du Nevada assurent au média américain que le système est mis en place pour aider à accélérer le traitement des dossiers, comme souvent dans les projets d’automatisation des procédures. L’administration aurait pris un retard important depuis le début de la pandémie de Covid-19. Selon elles, le temps de rédaction de la réponse pourrait passer de plusieurs heures à seulement cinq minutes pour certains cas.

Un modèle existant affiné pour 1,4 million de dollars

Le DETR du Nevada ne prévoit pas l’entrainement d’un modèle complet, mais de s’appuyer sur un modèle fourni par Google dans son Vertex AI Studio, sans pour autant préciser lequel. Le modèle doit ensuite être adapté à sa tâche en utilisant la génération augmentée de récupération (RAG, retrieval-augmented generation). Pour ce faire, le RAG devrait s’appuyer sur les cas d’appels déjà tranchés et archivés par l’administration du Nevada.

ArsTechnica précise, après avoir consulté un document budgétaire de l’État (PDF), que le montant du contrat serait de 1 383 838 dollars.

Le directeur du DETR, Christopher Sewell, assure à Gizmodo qu’ « il n’y aura aucune décision écrite par IA qui sortira sans une interaction et une relecture par un humain ». Il ajoute : « nous pouvons rendre les décisions plus rapidement afin d’aider le demandeur » sans préciser combien d’équivalents temps pleins (ETP) auraient pu être financés dans son administration avec ce budget pour évaluer les dossiers des demandeurs d’emploi.

Des critiques sur le bienfondé d’un tel système

Mais ça ne suffit pas pour rassurer certains juristes et responsables. « Si un robot vient de vous remettre une recommandation et que vous n’avez plus qu’à cocher une case, et qu’il y a une pression pour résorber un arriéré, c’est un peu inquiétant », réagit Michele Evermore, ancienne responsable au ministère fédéral de l’emploi, interrogée par Gizmodo.

De son côté, l’association d’aide juridique Nevada Legal Services est aussi critique. Sa responsable, Morgan Shah, affirme que « le gain de temps qu’ils recherchent n’est possible que si l’examen est très superficiel ». Elle ajoute que « si quelqu’un relit quelque chose de manière approfondie et correctement, il ne gagne pas beaucoup de temps ».

Les avocats de l’association ont aussi peur que si l’IA génère une « hallucination », elle puisse compromettre la décision du service administratif de l’état, mais également celle d’un tribunal civil en cas d’appel devant la justice. Dans le droit américain, les tribunaux de district ne peuvent pas réévaluer les faits et doivent s’appuyer sur les constats faits par l’administration d’appel, explique une des avocates de Nevada Legal Services.

Google assure de son côté à Gizmodo travailler « avec [ses] clients pour identifier et traiter tout biais potentiel, et les aider à se conformer aux exigences fédérales et nationales », sans toutefois en dire plus sur les garde-fous mis en place. Comme le pointe ArsTechnica, l’État du Névada demande (Guidelines en PDF) à ses agences de privilégier une « utilisation éthique » de l’IA, « en évitant les biais et en garantissant l’équité et la transparence des processus de prise de décision ».

☕️ Google donne la voix à Gemini

16 septembre 2024 à 06:55

Google vient d’intégrer la fonction « Gemini Live » à son chatbot.

Celle-ci permet, selon l’entreprise, de :

  • « Discuter de manière naturelle : parlez à Gemini sans saisir de texte et il vous répondra à haute voix.
  • Faire du brainstorming à voix haute : demandez-lui de trouver une idée de cadeau, d’organiser un événement ou d’élaborer un business plan.
  • Découvrir : découvrez toujours plus de détails sur les sujets qui vous intéressent.
  • Répéter à voix haute : entraînez-vous à discuter de manière plus fluide et naturelle avant un événement important. »

Pour l’instant, « Gemini Live » n’existe que sur Android et seulement en anglais. « Il se peut donc qu’il ne soit pas encore disponible pour vous », explique Google.

En effet, l’entreprise restreint cette fonctionnalité aux utilisateurs Android qui ont un compte payant « Google One AI Premium » et sont passés à « Gemini advanced ». Il faut aussi avoir choisi « English (United States) » comme première langue dans Android et avoir au moins 18 ans.

L’entreprise a mis à jour son « guide sur la confidentialité dans les applications Gemini » le 28 aout. Y figure une section consacrée à Live dans laquelle est expliqué que « si votre activité dans les applications Gemini est activée, les transcriptions de vos discussions Live sont enregistrées dans votre activité dans les applications Gemini ».

Google y ajoute que « les données vocales et audio issues de Live ne sont pas enregistrées sur les serveurs Google à l’heure actuelle ». Mais l’entreprise se laisse la possibilité de le faire dans le futur, en faisant « preuve de transparence » le cas échéant.

☕️ La Maison-Blanche veut concilier IA et climat

13 septembre 2024 à 14:00

Dans un communiqué repéré par Axios, la Maison-Blanche essaye de coordonner les politiques américaines pour concilier les ambitions du pays sur le développement de l’IA avec les objectifs de lutte pour la décarbonation de l’énergie consommée.

L’augmentation des data centers, notamment liée à l’IA générative, « pourrait menacer la décarbonation en raison de l’augmentation de la consommation d’énergie », rappelle le média américain.

Joe Biden lance un groupe de travail qui se concentrera sur la coordination des infrastructures de datacenters pour l’IA. Il demande aux diverses agences fédérales d’accélérer l’évaluation des projets d’énergie « propre » (sans que soit clairement défini ce terme). Le ministère américain de l’Énergie doit aussi aider les solutions existantes.

Le président américain avait reçu la veille de cette annonce quelques responsables des plus importantes entreprises de l’IA que sont OpenAI, Microsoft, Google, Meta et NVIDIA, mais aussi Exelon, entreprise de production d’électricité.

OpenAI o1 : une nouvelle approche et un modèle capable d’évaluer sa réponse

13 septembre 2024 à 10:27
Strawberry brains forever
OpenAI o1 : une nouvelle approche et un modèle capable d’évaluer sa réponse

OpenAI a annoncé hier la sortie de son nouveau grand modèle de langage : o1. Celui-ci apporte de nouvelles étapes d’évaluation de sa réponse avant de la proposer à l’utilisateur. Néanmoins, dans sa version proposée publiquement, il ne peut s’appuyer que sur ses données d’entrainement et n’est utilisable que sur du texte. Le prix pourrait aussi être un frein à son utilisation.

L’entreprise qui a popularisé les grands modèles de langage avec son ChatGPT a présenté jeudi 12 septembre, dans un billet de blog, son nouveau modèle nommé o1. Celui-ci était très attendu sous le nom de code interne qui circulait jusque-là : Strawberry.

En fait, o1 est plutôt une nouvelle famille de modèles de l’entreprise. Deux d’entre eux sont disponibles sur ChatGPT et via l’API d’OpenAI : o1-preview et o1-mini. Cette famille est particulière, car elle introduit un nouveau mécanisme dans les grands modèles de langage. OpenAI dit qu’ils peuvent « produire une longue chaîne de pensée interne avant de répondre à l’utilisateur ».

Les grands modèles de langage sont, comme l’expliquaient les chercheuses Emily Bender, Timnit Gebru, Angelina McMillan-Major et Margaret Mitchell, des robots perroquets probabilistes qui génèrent du texte en fonction de probabilités de retrouver des groupes de mots dans les données d’entrainement, mais sans se fonder « sur une intention de communication, un modèle du monde ou un modèle de l’état d’esprit du lecteur ».

Tout le monde a pu constater que cette conception à l’origine de l’IA générative engendre parfois des textes qui « hallucinent » des faits, ou plutôt qui ne reflètent pas la réalité. Les entreprises d’IA générative essayent donc d’améliorer leurs modèles pour éviter ce genre de problèmes.

Un nouveau système utilisant l’apprentissage par renforcement

OpenAI explique qu’o1 est entrainé avec la technique de « l’apprentissage par renforcement pour effectuer des raisonnements complexes » qui « apprend au modèle à penser de manière productive en utilisant sa chaîne de pensée dans le cadre d’un processus de formation très efficace sur le plan des données ».

Et ce système semble bien améliorer les résultats du modèle : « plus il réfléchit longtemps, plus il obtient de bons résultats dans les tâches de raisonnement. Cela ouvre une nouvelle dimension pour la mise à l’échelle. Nous ne sommes plus bloqués par le pré-entraînement », explique Noam Brown, un chercheur qui travaille pour OpenAI.

Il tempère quand même son propos en concédant : « nos modèles o1 ne sont pas toujours meilleurs que GPT-4o. De nombreuses tâches ne nécessitent pas de raisonnement, et parfois, il n’est pas intéressant d’attendre une réponse o1 alors qu’une réponse rapide de GPT-4o suffit ».

« Le pré-entraînement pourrait décroitre »

Le chercheur de NVIDIA Jim Fan s’est enthousiasmé de l’annonce : « nous voyons enfin le paradigme de la mise à l’échelle du temps d’inférence popularisé et déployé en production ». Pour lui, la sortie de o1 montre qu’il n’y a pas « besoin d’un modèle énorme pour effectuer un raisonnement ».

Il explique que dans les modèles de langage, « de nombreux paramètres sont dédiés à la mémorisation des faits, afin d’obtenir de bons résultats dans des tests de référence comme des questions/réponses triviales ».

Mais o1 montre que, selon OpenAI, il serait possible de remonter la piste du « raisonnement » à partir de la base de connaissance. La société parle d’un « petit « noyau de raisonnement » qui est capable d’appeler des outils comme le navigateur et le vérificateur de code ». Selon lui, « le pré-entraînement pourrait décroitre », grâce à ce système.

Dans son message, Jim Fan semble impressionné par le travail de ses concurrents (et anciens collègues puisqu’il y a été stagiaire) : « OpenAI a dû comprendre la loi d’échelle de l’inférence il y a longtemps, ce que le monde universitaire vient tout juste de découvrir ». Il cite deux articles scientifiques (celui-ci et celui-là) mis en ligne au milieu de l’été sur la plateforme de preprint arXiv.

Une utilisation en production très limitée

Pour l’instant, l’utilisation d’o1 pour le grand public semble cependant limité puisqu’OpenAI ne permet pas de traiter des images ou des documents avec. L’entreprise limite aussi très fortement sa fréquence d’utilisation : « au lancement, les limites hebdomadaires seront de 30 messages pour o1-preview et de 50 pour o1-mini », précise-t-elle. Elle ajoute qu’elle s’efforce « d’augmenter ces fréquences et de permettre à ChatGPT de choisir automatiquement le bon modèle pour un message donné ».

Enfin, les prix affichés par l’entreprise ne sont pas donnés : o1-preview est proposé à 15 dollars pour 1 million de jetons d’entrée et 60 dollars pour 1 million de jetons de sortie. C’est respectivement trois et quatre fois plus chers que les prix qu’OpenAI propose pour GPT-4o.

o1-mini est moins cher : 3 dollars le million de jetons d’entrée et 12 pour le million de jeton de sortie. L’entreprise promet aussi qu’elle « prévoit également d’offrir l’accès à o1-mini à tous les utilisateurs de ChatGPT Free ».

☕️ Polaris Dawn : 59 ans après l’URSS, SpaceX réalise sa première sortie spatiale

13 septembre 2024 à 06:40

Jeudi 12 septembre, SpaceX a permis à deux personnes de sentir l’effet d’une sortie dans l’espace à 700 km de la Terre. La mission Polaris Dawn a finalement bien décollé le mardi 10 septembre après plusieurs reports.

Après avoir atteint une orbite dont l’apogée était de 1 400 km, la mission s’est petit à petit approchée des 700 km raconte Space News. À titre de comparaison, la Station spatiale internationale se trouve à 400 km environ.

C’est à cette distance de la Terre et après avoir fait baisser la pression et augmenté la concentration d’oxygène de la cabine, que l’entreprise a d’abord fait sortir le milliardaire et astronaute aux commandes de la mission, Jared Isaacman. Celui-ci a passé environ huit minutes dans l’espace et a laissé la place à Sarah Gillis, astronaute et salariée de SpaceX qui a passé le même temps en dehors de la capsule.

Le patron de la NASA, Bill Nelson, a félicité la mission Polaris et Space X « pour la première sortie spatiale commerciale de l’histoire ! ». Il a ajouté que « le succès d’aujourd’hui représente un pas de géant pour l’industrie spatiale commerciale et pour l’objectif à long terme de la NASA de construire une économie spatiale américaine dynamique ».

Rappelons, comme le chercheur associé à l’UTC de Compiègne Irénée Régnaud, que la première sortie extravéhiculaire dans l’espace a été effectuée le 18 mars 1965 par le cosmonaute Alexeï Leonov dans le cadre de la mission Voskhod 2 envoyée par l’URSS. Celle-ci avait duré 12 minutes et 9 secondes.

☕️ RGPD : la CNIL irlandaise ouvre une enquête sur le modèle PaLM 2 de Google

12 septembre 2024 à 14:50

La Data Protection Commission (DPC), l’autorité équivalente de la CNIL en Irlande, vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête à propos du modèle d’IA de fondation de Google, Pathways Language Model 2 (PaLM 2).

Elle se demande si Google a bien respecté le RGPD et notamment l’article 35 du règlement « avant d’entreprendre le traitement des données à caractère personnel des personnes concernées dans l’UE/EEE », à savoir de procéder à une analyse d’impact relative à la protection des données.

« Une analyse d’impact sur la protection des données, lorsqu’elle est requise, est d’une importance cruciale pour garantir que les droits et libertés fondamentaux des personnes sont pris en compte et protégés de manière adéquate lorsque le traitement de données à caractère personnel est susceptible d’entraîner un risque élevé », commente l’autorité irlandaise.

Le modèle PaLM 2 a été lancé en mai 2023 avant que l’entreprise officialise sa famille de modèles Gemini. C’est cette deuxième famille qui est utilisée dans la plupart des outils de Google actuellement.

Pour rappel, la violation du RGPD par Google peut entrainer une amende de 4 % de son chiffre d’affaires mondial.

« Nous prenons au sérieux nos obligations au titre du RGPD et travaillerons de manière constructive avec la DPC pour répondre à ses questions », a déclaré Google dans un communiqué envoyé au Financial Times.

☕️ Microsoft prévoit de licencier 650 salariés de Xbox en plus

12 septembre 2024 à 13:50

The Verge a pu consulter un mémo interne envoyé par le dirigeant du studio Xbox, Phil Spencer : celui-ci communique aux salariés de l’entreprise un plan de licenciements de 650 personnes.

Selon le média américain, les réductions d’effectifs sont en lien avec le rachat d’Activision-Blizzard. Phil Spencer assure à ses salariés qu’ « aucun jeu, appareil ou expérience n’est annulé » et que cette décision n’entraine aujourd’hui la fermeture d’aucun studio.

Les postes supprimés sont essentiellement ceux de fonctions de management et de « fonctions support » des entreprises qui ont fusionné, selon le dirigeant.

L’entreprise avait déjà annoncé en janvier le licenciement de 1 900 personnes.

Pour rappel, le rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft pour 69 milliards de dollars a été officialisé en octobre 2023, près de deux ans après la première annonce de cette possibilité et de multiples rebondissements.

☕️ Google intègre des liens (discrets) vers Internet Archive dans son moteur de recherche

12 septembre 2024 à 09:03

Dans un billet de blog, Internet Archive s’enorgueillit que Google ajoute à son moteur de recherche des liens vers sa Wayback Machine.

Il faut, par contre, faire un peu d’effort pour y accéder. La première étape est de faire une recherche puis de cliquer sur les trois points qui s’affichent à la droite d’un des résultats. Un menu s’affiche alors avec différentes informations et liens à propos de la page indexée.

Il faut ici cliquer sur « en savoir plus sur cette page » pour arriver sur une nouvelle page qui propose tout en bas de « voir les versions précédentes sur Internet Archive » :

« Grâce à ce lien direct [sic], vous pourrez consulter les versions antérieures d’une page web via la Wayback Machine, ce qui vous donnera un aperçu de la façon dont elle est apparue à différents moments », explique Internet Archive.

Rappelons que Google avait abandonné récemment la possibilité d’afficher la version « en cache » des pages que le moteur de recherche indexait.

L’année dernière, Next était allé à la rencontre de l’une des « petites mains » d’Internet Archive qui s’assurent chaque jour que les bonnes pages soient sauvegardées.

Que Choisir porte plainte contre l’utilisation de monnaies virtuelles dans Minecraft et 6 autres jeux

12 septembre 2024 à 07:18
Gemmes ton argent !
Que Choisir porte plainte contre l’utilisation de monnaies virtuelles dans Minecraft et 6 autres jeux

L’association française de défense des consommateurs a annoncé avoir saisi la Commission européenne et la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) contre la présence et l’usage de monnaies virtuelles dans des jeux vidéos comme Diablo IV, Fortnite ou encore Minecraft.

Nombre de jeux vidéo ont incorporé des monnaies virtuelles qui servent à acheter des objets virtuels (armes, outils, vêtements…) au cours d’une partie. l’UFC-Que Choisir affirme même que 81 % des 31 jeux les plus populaires sur Android en 2023 recourent à ces « monnaies » (soit 25 d’entre eux).

Mais l’association pointe, dans un communiqué publié ce jeudi 12 septembre sur son site (qui utilise un dark pattern dans sa bannière de cookies), le fait que « avant tout achat, le consommateur est contraint de convertir ses euros en monnaie spécifique du jeu ». Elle déplore que, « par l’emploi de telles monnaies virtuelles et en l’absence de tout affichage du prix en euros des objets virtuels proposés, les éditeurs de jeux vidéo dissimulent leur véritable coût et trompent ainsi les consommateurs dans un but bien précis : leur faire oublier que l’argent qu’ils dépensent est bien réel ».

Une conversion en euros impossible

Au-delà de cette virtualisation de l’argent, l’UFC-Que Choisir dénonce le fait qu’il est « souvent impossible […] de calculer précisément combien [une] dépense en monnaie virtuelle |…] a véritablement coûté in fine, car ces monnaies ne sont proposées qu’en pack et le taux de change varie généralement selon la formule choisie ».

L’association rappelle qu’ « il est de droit que les consommateurs connaissent, et ce de façon intelligible et non-équivoque, le prix et le mode de calcul de celui-ci ».

Pourtant, dans un jeu comme Clash of Clans, 6 packs de « gemmes » existent « allant de 80 gemmes pour 1,19 € jusqu’à 14 000 gemmes pour 119,99 € ». « Le prix pour 10 gemmes varie donc entre 9 et 15 centimes », résume l’UFC-Que Choisir.

Elle annonce donc la saisie, avec l’association Association nationale de défense des consommateurs et usagers (CLCV) et ses homologues européens du Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), de la Commission européenne ainsi que du réseau des autorités de protection des consommateurs (dont la DGCCRF fait partie) à propos de sept jeux bien connus chacun publié par un éditeur différent :

Diablo IV d’Activision Blizzard, EA Sports FC 24 d’Electronic Arts, Fortnite d’Epic Games, Minecraft de Mojang Studios, Roblox de Roblox Corporation, Clash of Clans de Supercell et Tom Clancy’s Rainbow Six Siege d’Ubisoft.

Une obligation de dépenser un pack de monnaie entier

Ces associations européennes pointent aussi le fait que dans ces jeux, on ne peut acheter des objets qu’en dépensant tout un pack de monnaie virtuelle, ce qui entraine un « surcoût » caché. « De telles pratiques altèrent de manière significative la liberté de choix des consommateurs », s’insurge Que Choisir.

L’association tempère le terme de surcoût en expliquant que, « bien sûr, la somme restante de monnaie virtuelle ne sera pas perdue, mais elle sera souvent insuffisante pour acheter tout nouvel objet. Il faudra donc recharger le portefeuille de monnaie virtuelle, pouvant ainsi créer un véritable cercle vicieux ».

Les associations ont relevé ce genre de « surcoûts » dans les 7 jeux vidéo incriminés, recensés dans le tableau ci-dessous. Elles soulignent que pour s’offrir une carapace de héros dans Fortnite, il faut acheter un pack de 1000 V-bucks, alors que le prix unitaire de l’objet est de 400 V-bucks. Un surcoût qui se monte donc à 150 % !

« Plus largement, nos associations demandent au Législateur l’interdiction de toutes formes de monnaies virtuelles payantes qui dévoient, à dessein, le caractère ludique des jeux vidéo », conclut l’UFC.

Rappelons que l’UFC-Que Choisir surveille depuis longtemps les diverses manœuvres dans les jeux. En 2017, l’association dénonçait déjà les loot boxes, ces coffres virtuels contenant une sélection a priori aléatoire d’objets. Elle a aussi obtenu, en 2019, une décision de justice consacrant la vente d’occasion des jeux dématérialisés.

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