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☕️ Alan lance un assistant santé recourant à l’intelligence artificielle

7 novembre 2024 à 13:39
Alan lance un assistant santé recourant à l’intelligence artificielle

Spécialiste français de la complémentaire santé, Alan lance Mo, un assistant IA pensé pour répondre en temps réel aux questions que se posent les usagers. 
Le module est intégré au chatbot médical déjà proposé par la start-up dans son application.

Les recommandations, elles, sont fournies entre 9 h et 23 h, une limitation d’horaires que l’entreprise explique par le fait que chaque message envoyé par Mo est vérifié par un professionnel de santé dans le quart d’heure qui suit.

Sur 1 200 conversations testées depuis juillet 2024, Alan indique que dans 81 % des cas, les internautes acceptent de commencer avec l’assistant IA.

Les médecins notent 93 % des recommandations comme « bonnes » ou « excellentes », relève par ailleurs l’Usine digitale.

Fin septembre, Alan a bouclé une levée de fonds de 173 millions d’euros, qui porte sa valorisation estimée à 4 milliards d’euros. La société revendiquait alors 23.000 entreprises clientes et 650.000 utilisateurs finaux entre la France, l’Espagne et la Belgique.

☕️ Frais de livraison des livres : comment Amazon tente de contourner la loi

7 novembre 2024 à 10:16
Frais de livraison des livres : comment Amazon tente de contourner la loi

Depuis octobre 2023, toute commande en ligne de livre pour un montant inférieur à 35 euros est assortie d’un seuil imposé de 3 euros de frais de port.


Le but : rééquilibrer la concurrence entre Amazon et ses concurrents, que ceux-ci soient des chaînes comme la FNAC ou des libraires indépendants, pour qui les coûts de livraison sont les plus complexes à amortir.

Oui, mais voilà : depuis mardi 5 novembre, Amazon propose « la livraison gratuite dans plus de 25 000 points de retrait pour leurs achats de livres »… soit peu ou prou ce que la loi sur l’économie du livre devait lui interdire.

Casiers automatisés placés dans des galeries commerçantes ou des supermarchés, ces points de retraits sont situés dans des zones rurales ou des petites villes dans plus de 70 % des cas, indique le géant numérique.

Auprès de l’AFP, le Syndicat de la librairie française (SLF) s’est déclaré sceptique sur la légalité du procédé. La ministre de la Culture Rachida Dati a de son côté annoncé au Sénat qu’elle saisirait le médiateur du livre, l’autorité en charge de la conciliation des litiges relatifs aux prix du livre, indiquent les Échos.

☕️ Vie privée : aux États-Unis, un site répertorie les informations personnelles d’électeurs

6 novembre 2024 à 15:55
Vie privée : aux États-Unis, un site répertorie les informations personnelles d’électeurs

Aux États-Unis, les données personnelles des électeurs – adresse physique, nom, âge, affiliation partisane – sont disponibles publiquement. Traditionnellement, il fallait se déplacer auprès de l’administration de chaque État et acheter ou demander les données visées pour les obtenir.

À l’heure d’intenses divisions politiques et de la réélection de Donald Trump, la Voter Reference Foundation a construit un site, VoteRef, qui permet à n’importe qui de chercher très simplement les informations personnelles (et l’historique de vote) de n’importe quel électeur aux États-Unis.

Créée par un ancien responsable de campagne de Trump, la Voter Reference Foundation est une entité promotrice de la (fausse) thèse selon laquelle Joe Biden aurait volé les élections de 2020. Elle veut démontrer l’existence de potentielles irrégularités dans les élections états-uniennes.

Quand bien même les informations qu’elle collecte étaient initialement publiques, effacer toute friction à leur accession crée de réels risques en matière de vie privée et de sécurité, souligne 404 media, probablement sans même que la plupart des électeurs et électrices aient conscience d’être ainsi exposés.

Ce que la présidence de Trump présage pour la tech

6 novembre 2024 à 15:24
Battle de semiconducteurs
Ce que la présidence de Trump présage pour la tech

Donald Trump a été élu pour un nouveau mandat à la tête des États-Unis. Si cela pourrait s’avérer favorable aux entreprises numériques sur le marché intérieur, les conséquences sur la partie internationale de leur chaîne de valeur sont plus complexes à prévoir.

Les États-Unis ont voté : Donald Trump sera de nouveau président à partir de janvier 2025. La déclaration de sa victoire, au matin de ce 6 novembre, entraînait sur les marchés une hausse du dollar et une chute de l’euro et des monnaies des marchés émergents. Mais qu’est-ce qu’un nouveau mandat du candidat républicain signifie pour l’industrie numérique ?

Cette dernière doit son succès à de nombreux liens internationaux, que ce soit en amont de sa chaîne de production ou pour écouler ses produits. Or, si le programme du candidat républicain lui semble favorable sur le territoire domestique – en particulier pour Elon Musk, patron de multiples entreprises tech –, la volonté isolationniste affichée par Donald Trump pourrait provoquer des remous du côté de l’approvisionnement en semi-conducteurs.

Isolationnisme déstabilisateur

Donald Trump prône un isolationnisme clair et net. Mesure phare : le candidat républicain a déclaré viser des droits de douanes forfaitaires de 10 % à 20 %, taxes qui pourraient grimper à 60 % sur les importations venues de Chine, voire jusqu’à 100 % sur les importations de véhicules. Associée à des hausses potentielles des taux d’intérêt aux États-Unis et à des politiques nettement anti-protection du climat, les éléments sont nombreux, dans son accession au pouvoir, qui menacent la stabilité de la zone euro.

Une nouvelle présidence Trump est aussi synonyme d’une plus grande instabilité géopolitique. Le candidat a régulièrement douté de l’efficacité du soutien états-unien à l’Ukraine, et s’est déclaré capable de régler le conflit qui l’oppose à la Russie « en 24 heures ». Mais les relations des États-Unis sous sa présidence avec la Chine seront aussi le centre des attentions, notamment de l’industrie numérique.

Géopolitique des semi-conducteurs

Dans un contexte d’inquiétude grandissante autour d’une potentielle invasion de Taïwan par la Chine, les États-Unis cherchent en effet à développer leur indépendance en matière de construction de semi-conducteurs. Si les démocrates se sont attaqués au problème en adoptant le CHIPS Act, Trump n’a de cesse de critiquer la réglementation, qui doit notamment permettre au constructeur taïwanais de recevoir 7 milliards de dollars du ministère américain du Commerce pour construire une nouvelle usine en Arizona.

Donald Trump est allé jusqu’à accuser à plusieurs reprises les industriels taïwanais de « voler » les États-Unis, sans détailler ce qu’il entendait par ce terme (vol de brevet, de marché, ou autre – le ministre de l’Économie taïwanais a contesté ces accusations). S’il s’attaquait au CHIPS Act, TSMC, qui fournit des acteurs comme Apple ou NVIDIA, serait donc l’un des principaux acteurs touchés.

Une telle remise en cause n’a cependant rien de certain, dans la mesure où le protectionnisme dans le domaine des semi-conducteurs est l’un des rares sujets sur lequel démocrates et républicains s’accordent. En revanche, une guerre commerciale avec la Chine aurait de quoi placer un géant numérique spécifique en difficulté : Apple.

Ce dernier a en effet, et de longue date, la chaîne de production la plus intimement mêlée avec les activités chinoises. Et si l’entreprise travaille depuis plusieurs années à s’en défaire, Tim Cook a lui-même rappelé début 2024 que sa chaîne de production chinoise était essentielle.

Lutte contre l’inflation… à moins que ?

Auprès de ses électeurs, Donald Trump a par ailleurs promis une variété de mesures économiques, parmi lesquelles une réduction de l’impôt sur les sociétés, un assouplissement des politiques fiscales, et un abaissement des réglementations qui, globalement, pourrait profiter aux marchés boursiers.

Donald Trump s’étant engagé à faire des États-Unis la « capitale mondiale des cryptomonnaies », les résultats de l’élection ont eu des effets très concrets sur le cours de la principale d’entre elles : le bitcoin a en effet bondi de 8 % pour atteindre les 75 000 dollars (environ 69 660 euros), un nouveau record.

Fondamentalement contre la protection de la planète, Donald Trump voudrait augmenter la production d’énergie, notamment en soutenant celle d’énergie fossile. Il prévoit aussi de supprimer toute une gamme de législations en faveur du climat, et de supprimer la prime actuellement offerte à l’achat d’un véhicule électrique.

Sous son premier mandat, épargné de justesse par la pandémie, l’économie se portait très bien, rappelle l’Écho, et les électeurs s’en souviennent. Pour autant, les politiques très protectionnistes de Trump pourraient avoir pour effet secondaire d’augmenter l’inflation et la dette publique – la tech elle-même est, après tout, très dépendante de l’international.

Auprès du Monde, le directeur des investissements de Candriam Nicolas Forest explique donc que, du point de vue des marchés financiers, la victoire du candidat républicain est une « bonne nouvelle à court terme », mais qu’elle ouvre de nombreuses questions, sans réponse à l’heure actuelle.

Musk au gouvernement ?

J.D. Vance, le colistier de Donald Trump, a de son côté eu un positionnement ambigu envers l’industrie numérique. Présenté comme un ami de la tech – il a en effet un passé d’investisseur dans le domaine –, Vance s’est déjà prononcé en faveur du « démantèlement » de certaines grandes entreprises de la tech mondiale. En cela, il se rapprochait de la ligne affichée par la directrice de la Federal Trade Commission Lina Khan.

Ces menaces sont néanmoins à prendre avec des pincettes, pointe Le Figaro, dans la mesure où de nombreuses attaques formulées par le camp républicain le sont sur un plan personnel… et où un nombre non négligeable de personnalités de la Silicon Valley a rallié le camp Trump au fil des mois.

La plus visible d’entre elles a été Elon Musk. Donald Trump a d’ailleurs promis de nommer le multi-patron de la tech et homme régulièrement en tête des fortunes mondiales à la tête d’une commission sur l’efficacité gouvernementale. Autrement dit, comme il aime à le reformuler lui-même, il ferait de Musk le « secrétaire de la coupe budgétaire ».

☕️ Spam : sur X, des réseaux de bots boostés à l’IA générative postent en faveur de Trump

6 novembre 2024 à 07:51
Spam : sur X, des réseaux de bots boostés à l’IA générative postent en faveur de Trump

Plusieurs chercheurs ont détecté ces derniers jours des réseaux de comptes X alimentés par de grands modèles de langages et postant en faveur de Donald Trump.

Des comptes paramétrés pour représenter qui un fan de Tesla habitant Hamburg, qui un commentateur politique de la même ville allemande se sont ainsi retrouvés à soutenir le candidat républicain, rapporte Die Zeit.

Elise Thomas, chercheuse à l’Institute for Strategic Dialogue, a décrit le comportement d’une partie de ces comptes sur X : ils ont la coche bleue, ils ont servi à des publications habituelles de spam (du porno, des chats mignons, du sport, etc) avant de poster du contenu pro-Trump, bref, ils ressemblent en tous points à des profils utilisés pour publier du spam.

Certains utilisent des hashtags datés (#Trump2020), et peu se cachent réellement d’être pilotés par IA. Dans leur campagne pro-républicaine, ils tweetent plus souvent à destination d’Elon Musk, propriétaire de la plateforme et d’un des comptes les plus suivis, que de Donald Trump.

Why am I so confident that these are AI bots and not real people? Well for one thing, they told me so. pic.twitter.com/wcPbSrqTPT

— Elise Thomas (@elisethoma5) November 3, 2024

Elise Thomas précise : « À ce stade, je n’ai pas l’impression que le réseau génère un engagement authentique ou qu’il soit susceptible d’influencer l’opinion d’une personne réelle. C’est intéressant, mais ce n’est pas une alarme urgente. » La principale spécificité de ces réseaux, écrit-elle, est qu’ils soient probablement entièrement automatisés.

À terme, le risque porte plus sur la crédibilité que ces comptes acquièrent au fil des activités que sur le contenu réel de la campagne actuelle. « Un compte qui a des interactions depuis cinq ans semble plus réel qu’un autre qui n’a que deux réponses », souligne le chercheur Lukasz Olejnik auprès du Zeit.

Or ces bots pourraient aussi bien être réutilisés pour faire de la publicité commerciale ou politique que pour organiser de la désinformation, ou de la propagande.

Élections US : pourquoi Lina Khan occupe-t-elle les discussions de dirigeants de la tech ?

31 octobre 2024 à 08:35
Khan contre les monopoles
Élections US : pourquoi Lina Khan occupe-t-elle les discussions de dirigeants de la tech ?

À quelques jours du scrutin présidentiel des États-Unis, une femme est au cœur des conversations entretenues par plusieurs figures de l’industrie de la tech : Lina Khan. À la tête de la Federal Trade Commission (FTC), elle agace les républicains autant qu’elle divise les démocrates par ses travaux contre les grands monopoles.

Fin septembre, le mandat de Lina Khan à la tête de la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis s’est terminé. Plus jeune directrice de la FTC, la juriste de 35 ans peut y rester indéfiniment tant qu’elle n’est pas remplacée, rappelle le Seattle Times.

Nommée en 2021 par Joe Biden, juste après que ce dernier a embauché Tim Wu, un autre grand critique du pouvoir des géants numériques, au National Economic Council de la Maison-Blanche, la spécialiste du droit de la concurrence occupe une vraie part des tractations entre les candidats à la présidentielle des États-Unis et leurs soutiens, notamment ceux issus de la Silicon Valley.

De fait, au fil de son mandat, Khan s’est placée en grande opposante aux pratiques anticoncurrentielles des grands noms californiens – Google, Apple, Amazon, Meta – comme de géants de l’industrie pharmaceutique, de l’alimentation ou de l’aviation.

Les géants numériques peu convaincus par le bilan de Joe Biden

On l’a dit au fil des articles, le bilan du mandat de Joe Biden place le camp démocrate dans le viseur de plusieurs dirigeants du numérique. C’est le président sortant qui a annoncé un plan de taxation de 25 % des profits non réalisés pour les multimillionnaires (les 0,01 % de la population des États-Unis dont la richesse dépasse les 100 millions de dollars). C’est aussi lui qui a pris un décret pour cadrer le développement de l’intelligence artificielle, plutôt mal pris par les géants de la Silicon Valley.

Au cœur de ce bilan se trouve aussi Lina Khan, née en 1989 au Royaume-Uni, arrivée à 11 ans aux États-Unis. Passée par l’Open Markets Institute, elle y a étudié la structure des marchés à partir de l’exemple de l’élevage industriel de volaille. En 2017, elle s’était fait connaître par son article Amazon’s Antitrust Paradox publié en 2017 dans le Yale Law Journal.

Quatre ans plus tard, sa nomination à la tête de la FTC avait été confirmée par le Sénat avec 69 votes en sa faveur, dont 21 républicains. Sous son mandat, la fusion verticale entre les biotechnologies Illumina et Grail (un fournisseur et son client) a été annulée, NVIDIA a renoncé à racheter ARM, Sanofi et Lockheed ont renoncé à des opérations… Une série d’actions qui n’a pas manqué de revers, comme dans les cas de la fusion entre Microsoft et Activision ou du rachat de Within par Meta.

Déchirement démocrate

La combativité de la directrice de la FTC ne passe pas sans heurts. Certains républicains l’accusent de gaspiller l’argent public en justice, pour des résultats aléatoires, rapporte Le Monde. Pour autant, le colistier de Donald Trump J.D. Vance a déclaré qu’elle était « l’une des rares dans l’administration Biden » à « faire du bon boulot ». Ses offensives contre certaines plateformes sociales sont vues d’un bon œil par les républicains qui considèrent ces dernières hostiles à la liberté d’expression.

Côté démocrate, c’est le déchirement : l’investisseur milliardaire Mark Cuban et le cofondateur de LinkedIn Reid Hoffman ont tous deux bruyamment pris position pour que Kamala Harris, dont ils soutiennent la candidature, se sépare de la juriste. Cela enverrait selon eux un signal de réchauffement possible des relations avec les entreprises. De même, l’investisseur Vinod Khosla a qualifié Lina Khan d’« être humain non rationnel ».

Un large groupe du même camp considère cela dit les actions de Lina Khan contre le pouvoir des entreprises comme un argument de poids. Ils alertent les équipes de la candidate que son manque de soutien à Lina Khan pourrait lui coûter des votes. Ainsi, Bernie Sanders a publiquement déclaré son soutien à la directrice de l’agence, tandis qu’Alexandria Ocasio-Cortez alertait contre le risque une « bagarre générale » si Kamala Harris se risquait à remplacer Lina Khan à la suite d’une potentielle élection à la tête des États-Unis.

Lutte contre les faux avis et « click-to-cancel »

En mars, la directrice de la FTC a elle-même détaillé dans Foreign Policy sa vision d’un marché états-unien ouvert à la concurrence. Par extension, elle critiquait la position de certains représentants de l’industrie numérique en faveur de la consolidation du secteur : « Nous devrions être extraordinairement sceptiques à l’égard de cet argument et plutôt reconnaître que le pouvoir monopolistique actuel aux États-Unis est une menace majeure pour les intérêts nationaux et le leadership mondial » du pays, écrivait-elle alors.

Dans les années 1990, 9 000 entreprises étaient cotées en bourse, rappelle Le Monde. En 2024, elles ne sont plus que 3 400. Et Lina Kahn de souligner que pour préserver l’innovation, il est nécessaire de limiter les potentiels monopoles.

De plus en plus présente dans les médias, jusque sur des plateaux d’humoristes comme Hasan Minhaj, Lina Khan fait preuve d’une grande pédagogie sur le rôle et les actions de l’institution qu’elle dirige. De fait, elle est en campagne. Pour le camp démocrate : on l’a vue dans l’Illinois, dans l’Arizona ou dans le Wisconsin aux côtés de candidats progressistes. Mais aussi pour elle-même.

Son positionnement sur des sujets très proches des consommateurs, comme la lutte contre les faux avis et témoignages en ligne, ou sa récente adoption du « click to cancel » (cliquer pour annuler, une réglementation qui oblige les fournisseurs à faciliter la désinscription d’un abonnement ou d’une souscription en ligne), pourrait l’aider. Par ailleurs, d’après un sondage publié par l’institut Lake Research Partners, 65 % des électeurs des États pivots se sont déclarés en faveur d’un gouvernement qui s’attaquerait aux monopoles. Ils se disent prêts à voter pour un ou une candidate qui soutiendrait la lutte contre les pratiques anticoncurrentielles.

Pour autant, à l’heure actuelle, ni Trump ni Harris n’ont donné de détails précis sur la politique qu’ils comptent adopter en matière de concurrence.

☕️ Infostealers : Redline et META mis hors d’état de nuire

31 octobre 2024 à 07:16
Infostealers : Redline et META mis hors d’état de nuire

Les autorités des Pays-Bas, des États-Unis, de la Belgique, du Portugal, du Royaume-Uni et de l’Australie ont démantelé les serveurs de deux acteurs majeurs de la cybercriminalité, les infostealers Redline et META.

Un infostealer est un logiciel conçu pour dérober le maximum d’informations susceptibles d’être réutilisées dans d’autres activités criminelles sur un ordinateur infecté (identifiants et mots de passe, données bancaires, etc).

En 2024, les deux stealers en question ont permis de voler plus de 227 millions de mots de passe, rapporte Le Monde.

Coordonnées par Eurojust, les autorités impliquées dans cette vaste opération internationale, nommée « Magnus », indiquent avoir saisi trois serveurs aux Pays-Bas, deux noms de domaine et plusieurs chaînes Telegram utilisées par les cybercriminels pour échanger avec leur clientèle. Deux individus ont été arrêtés en Belgique.

Les autorités indiquent par ailleurs avoir récupéré des informations sur les clients de Redline et META.

☕️ Le Washington Post perd 250 000 abonnés après la décision de ne pas soutenir Kamala Harris

30 octobre 2024 à 09:41
Le Washington Post perd 250 000 abonnés après la décision de ne pas soutenir Kamala Harris

Un journal doit-il prendre position politiquement ? Aux États-Unis, depuis des décennies, différents titres le font pour différents types d’élections. Le New-York Times a par exemple décidé cette année de cesser de soutenir des candidats pour des élections locales, mais de maintenir sa tradition de soutien à un ou une candidate à la présidentielle, qu’il honore depuis 160 ans.

Dans ce contexte, le Washington Post avait préparé un article de soutien à Kamala Harris, dont la publication a été suspendue à la suite d’une décision qui aurait été prise par son propriétaire, le fondateur d’Amazon Jeff Bezos. C’est la première fois en 36 ans que le quotidien ne se positionnera donc pas pour un candidat à la présidentielle.

Dans les jours qui ont suivi, 21 éditorialistes ont co-signé un éditorial qualifiant la décision de « terrible erreur », alors que l’un des candidats « promeut des positions qui menacent directement la liberté de la presse et les valeurs de la Constitution ». Auteurs des révélations du Watergate, Bob Woodward et Carl Bernstein ont déclaré que la décision ignorait la « menace que Donald Trump fait peser sur la démocratie ».

Le directeur exécutif du journal, Sir Will Lewis, a publié le 27 octobre une déclaration selon laquelle la situation était décrite de manière inexacte : Jeff Bezos « n’a pas lu et n’a pas donné son avis sur un quelconque projet ».

Le lendemain, ce dernier a pourtant exprimé son point de vue dans les pages du Washington Post, dans lequel il a donné sa propre vision de la place des médias. Il s’y inclut dans le « nous » lorsqu’il décrit : « Notre profession est aujourd’hui celle qui inspire le moins confiance. »

Et argumente précisément que la confiance dans les médias est trop basse pour que ceux-ci soutiennent un candidat ou un autre – un argument de neutralité fréquent, dans le monde des médias, mais qui ne semble pas convaincre tout le monde : plus de 250 000 personnes auraient mis fin à leur abonnement au Washington Post dans les jours qui ont suivi le refus de soutenir un des deux candidats à la présidentielle, soit 10 % du lectorat payant du journal. Des chiffres confirmés par le Washington Post.

Avec le risque, comme le souligne la journaliste Chloé Woitier, que les principales victimes soient les membres de la rédaction.

Comme le Washington Post, le Los Angeles Times subit des pertes d’abonnements et des démissions après que son propriétaire, le milliardaire Patrick Soon-Shiong, ait décidé de suspendre tout soutien politique.

La plupart des grands patrons de la tech soignent leur positionnement pour plaire à Donald Trump, pointe Platformer. Pour son fondateur Casey Newton, c’est à la fois une manière de se préparer à toutes les possibilités et une forme de réaction au traitement que le camp démocrate a réservé aux géants numériques pendant les quatre ans de présidence de Joe Biden, et notamment aux multiples procès pour antitrust qui visent Apple, Google, Meta et Amazon.

☕️ La plainte en ligne généralisée à toute la France

28 octobre 2024 à 10:18

Depuis la mi-octobre, il est possible de porter plainte en ligne pour une série d’infractions spécifiques.

Depuis 2013, la pré-plainte permettait d’entamer les démarches de chez soi, mais nécessitait de se déplacer en commissariat pour finaliser le processus.

Onze ans plus tard, le ministère de l’Intérieur déploie une procédure entièrement dématérialisée pour les plaintes pour vol, cambriolage, dégradation de bien ou escroquerie (hors internet, car ces dernières sont gérées via le dispositif THESEE ou par Pharos), lorsque l’auteur des faits est inconnu.

Testé en Gironde depuis 2023, le service est pensé pour désengorger les commissariats : en France, 2,8 millions de plaintes sont déposées chaque année pour atteinte aux biens (sur 3,5 millions de plaintes au total), relève France Bleu. Il est aussi pensé pour faciliter les démarches des citoyens – auprès de 78 Actu, la commissaire de Plaisir parle d’un outil « aussi facile à utiliser que Doctolib ».

Pour se servir du dispositif, il suffit de se rendre sur plainte-en-ligne.masecurite.interieur.gouv.fr ou sur l’application « Ma Sécurité » développée par le ministère de l’Intérieur, de s’identifier avec France Connect, puis de réaliser sa déclaration.

☕️ Meta Ray-Ban s’associe à Be My Eyes pour améliorer son accessibilité

28 octobre 2024 à 08:50

Et si les lunettes connectées étaient avant tout un succès pour les personnes aveugles et mal-voyantes ?

C’est ce que laisse envisager le témoignage de Sadi Taylor, instagrammeuse non-voyante qui racontait récemment combien les lunettes lui ont été utiles sur les six derniers mois.

Outre les fonctionnalités classiques – écouter de la musique, prendre des appels, filmer –, l’intégration de Meta AI aux lunettes lui permet de lire tout ce qui demande de l’être dans son environnement, et lui facilite ainsi nombre d’interactions.

Sur Reddit, d’autres internautes soulignent aussi l’utilité du produit – tout en alertant, pour certains, sur le manque de fiabilité de ce produit pensé pour le grand public, comparé à d’autres créés spécifiquement pour les personnes mal et non-voyantes.

Meta a bien repéré le potentiel : l’entreprise vient d’annoncer une collaboration avec le fournisseur de services d’accessibilité Be My Eyes pour pousser les possibilités d’assistance plus loin, notamment en alliant échanges humains aux réponses fournies par IA.

Dans le cadre du bras de fer qui oppose les géants numériques à l’Union européenne, notamment à l’application de ses trois derniers grands textes, le Digital Services Act, le Digital Markets Act et l’AI Act, Meta AI n’est pas disponible au sein de l’Union européenne pour le moment. 


Des promoteurs du « racisme scientifique » auraient eu accès aux données de santé de milliers de Britanniques

22 octobre 2024 à 12:56
Science manipulée
Des promoteurs du « racisme scientifique » auraient eu accès aux données de santé de milliers de Britanniques

Les données de santé de centaines de milliers de Britanniques auraient été détournées par un groupe international d’extrême-droite cherchant à crédibiliser ses thèses racistes par les apparences de la science.

Des chercheurs de réseaux extrémistes promouvant l’idée que l’intelligence serait expliquée par la « race » des individus ont obtenu l’accès à des données de santé d’un demi-million de Britanniques, selon les informations de l’ONG Hope not Hate.

Les vidéos, obtenues sous couverture, montrent les membres d’un réseau de « racisme scientifique » discuter du jeu de données qu’ils ont récupéré de UK biobank. Le « racisme scientifique » consiste à utiliser l’apparence d’études et de méthodes scientifiques pour promouvoir l’idée d’une hiérarchie naturelle entre groupes d’humains en fonction de supposées races.

Fondée en 2003 par le ministère de la Santé britannique, UK Biobank gère une étude de long-terme sur les prédispositions génétiques au développement de divers types de maladies – la base de données a par exemple été utilisée pour mieux comprendre le fonctionnement du diabète ou de la maladie de Parkinson.

Elle recueille le consentement (.pdf) de ses participants à l’usage de leurs données de santé – dont des réponses à des questionnaires, des prélèvements sanguins ou urinaires, ou encore des dossiers médicaux – pour « de la recherche d’intérêt public dans le domaine médical ».

Auprès du Guardian, l’entité se déclare confiante dans ses processus de sécurisation des données qu’elle recueille. « Malheureusement, nous évoluons dans un monde où des personnes contraires à l’éthique chercheront à les détourner », déclare au quotidien le directeur de UK Biobank Rory Collins.

Fausse science financée par un entrepreneur de la tech

Le groupe de chercheurs étudié par Hope not Hate est dirigée par Emil Kirkegaard, de son vrai nom William Engman, danois d’une trentaine d’années, autoproclamé « génie universel » et connu pour fournir des arguments pseudo-scientifiques à l’extrême-droite.

En 2022, celui-ci crée la Human Diversity Foundation (HDF), une société qui utilise tous les moyens disponibles – podcasts, vidéos, magazines papier, articles de « recherche » – pour promouvoir l’idée de la supposée supériorité génétique de certains groupes de population. Une « idéologie dangereuse », explique la directrice du Centre for Culture and Evolution de l’université de Brunel, Rebecca Sear, au Guardian, car utilisée à des fins politiques concrètes, notamment « pour s’opposer à toute politique visant à réduire les inégalités » et pour « plaider en faveur de politiques d’immigration plus restrictives », notamment pour réduire celle de population « supposées avoir un « faible QI » ».

Le quotidien britannique comme Hope not Hate ont constaté que le HDF entretenait des liens avec plusieurs personnalités de l’extrême-droite allemande, dont l’activiste Erik Ahrens, qualifié d’extrémiste par les autorités d’outre-Rhin, l’influenceur Matthew Frost, qui anime une newsletter payante forte de 14 000 abonnés sur la plateforme substack, ou encore le youtubeur Edward Dutton, dont les diatribes sur la « dysgénie », la supposée dégradation du stock génétique, est suivie par plus de 100 000 abonnés.

L’un des principaux financeurs des activités du groupe est Andrew Conru, diplômé d’ingénierie mécanique à Stanford et fondateur du site de rencontres Adult FriendFinder, revendu 500 millions de dollars en 2007 à l’entreprise pornographique Penthouse. À lui seul, l’entrepreneur aurait versé 1,5 million de dollars au projet, ce qui en ferait le plus gros financeur du groupe.

Auprès du quotidien comme de Hope not Hate, un représentant de la Conru Foundation a déclaré avoir « aidé à financer le projet » à ses débuts, mais que celui « semble maintenant s’être écarté de son objectif initial, et de la motivation de son financement, qui était de promouvoir la recherche universitaire libre et non partisane ». Conru indique avoir décidé de rompre les liens avec le HDF.

Sans que les montants soient comparables, Hope not Hate relève par ailleurs la présence de l’investisseur Marc Andreessen parmi les abonnés payants (500 $ l’année) à la lettre de Matthew Frost.

Détournement des processus de contrôle de l’usage des données

Outre la dangerosité des idéologies promues grâce à ces fonds (que leurs tenants déclinent aussi en fonction du genre, de la classe sociale, du handicap, etc), se pose la question de l’usage des données de santé, sensibles au sens du RGPD, fait par le HDF.

Les usagers des données de UK Biobank n’ont en effet pas toujours eu à passer par la plateforme dédiée de l’entité, indique le Guardian : jusqu’à récemment, les chercheurs pouvaient télécharger des jeux de données sur leurs propres équipements, après avoir signé un contrat assurant qu’ils ne les partageraient pas sans autorisation.

D’après les extraits vidéos obtenus par Hope not Hate, c’est à ce type de téléchargement que le groupe mené par Kirkegaard semble avoir eu accès. UK Biobank affirme avoir enquêté de manière « approfondie »et n’avoir pas trouvé de preuve que ces données « étaient accessibles à des chercheurs non agréés ». L’entité admet cela dit la possibilité que le groupe ait mis la main sur « des données brutes, de niveau individuel ».

Auprès du chercheur de Hope not Hate sous couverture, Emil Kirkegaard aurait lui-même admis que les « ensembles de données génétiques nécessaires pour tester les différences ethniques de QI ou tout ce qui va dans ce sens, sont bien gardées. » Et de préciser : « La seule façon d’obtenir ces données est qu’un universitaire les obtienne et nous les donne sous la table. (…) Pas nécessairement des universitaires, parfois le secteur privé… même s’il prend un gros risque. »

En 2022, l’université de Cleveland a par exemple licencié le professeur Bryan Pesta pour mésusage de données issues d’une banque génomique états-unienne. Pesta avait co-signé avec Emil Kirkegaard un article dans lequel ils prétendaient établir un lien entre intelligence et ascendance.

☕️ The Family : les affaires d’Oussama Ammar vont de mal en pis

22 octobre 2024 à 09:30
The Family : les affaires d’Oussama Ammar vont de mal en pis

Ex-gourou de la tech, cofondateur de l’incubateur the Family, Oussama Ammar est accusé par ses anciens associés Nicolas Colin et Alice Zagury d’avoir détourné 4,5 millions de l’incubateur. 


Sur cette somme, au moins 1,5 million des fonds auraient été injectés dans un projet touristique : le Domaine d’Ablon, en Normandie, pour lequel l’influenceur aurait eu selon Le Monde un « coup de cœur » en 2019, au point d’y faire construire un « petit manoir » de 550 mètre carrés.

À l’époque, déjà, le domaine était en difficulté.

Oussama Ammar y avait investi par l’intermédiaire de la société par action simplifiée (SAS) Théléma, dont il détient pas loin de 57 %, aux côtés d’autres personnalités de la French Tech dont le fondateur de la start-up d’intelligence artificielle Dataiku, Florian Douetteau.

Malgré ces injections, la société Cottage Consulting qui gère le domaine d’Ablon est désormais en liquidation.

Oussama Ammar, quant à lui, a été condamné en décembre 2023 par le tribunal des îles Caïmans à verser 7,3 millions d’euros de dommage, décision confirmée en août par la grande cour des Caïmans.

C’est là qu’étaient immatriculés les fonds communs où, rappelle Le Monde, étaient réunis les fonds confiés à The Family « pour acheter des actions SpaceX ou Airbnb, jamais livrées ».

☕️ Des vidéastes et spécialistes alertent sur les conflits d’intérêts dans l’IA

21 octobre 2024 à 15:19
Des vidéastes et spécialistes alertent sur les conflits d’intérêts dans l’IA

Emmenés par les vidéastes Lê Nguyen Hoang (derrière la chaîne Youtube Science4all), Jean-Lou Fourquet (AprèsLaBiere) et Victor Fersing (La Fabrique Sociale), plus de soixante-dix chercheuses, praticiens, enseignantes et journalistes co-signent une tribune intitulée « Pourquoi il est urgent de porter de l’attention aux conflits d’intérêt des « experts en IA » ».

Publié dans Usbek & Rica, le texte alerte sur la portée médiatique offerte dans les médias et dans les instances politiques à des personnalités certes spécialistes de l’intelligence artificielle, mais aussi affiliées à des géants numériques comme Meta ou Alphabet – ainsi du directeur de la recherche en IA de Meta Yann Le Cun, invité à l’Élysée aux côtés d’Eric Schmidt, ancien PDG de Google, pour réfléchir au futur de l’IA dans l’Hexagone.

Ses auteurs soulignent par ailleurs la propension des plus grandes entreprises à orienter la recherche scientifique elle-même. Ils citent l’étude remarquée des frères Abdalla, qui démontrait en 2021 que 95 % des articles sur l’éthique de l’IA ou ses effets sociaux publiés dans les journaux scientifiques Nature et Science avaient au moins un auteur financé, à un moment de sa carrière, par l’une des Big Tech.

Et d’enjoindre la population, spécialistes, journalistes comme citoyens, d’affuter leur esprit critique vis-à-vis du domaine.

PAC et super PAC : comment la Silicon Valley conservatrice soutient Donald Trump

18 octobre 2024 à 08:35
I need a dollar, dollar
PAC et super PAC : comment la Silicon Valley conservatrice soutient Donald Trump

À quelques semaines du scrutin états-unien, des documents soumis à la commission électorale fédérale des États-Unis permettent de préciser les actions des acteurs de la Silicon Valley qui soutiennent Donald Trump.

La présidentielle états-unienne se rapproche et l’industrie numérique participe à la mobilisation. Des documents récemment soumis par plusieurs comités d’action politique (political action committe, PAC) de soutien à Donald Trump à la commission électorale fédérale permettent d’en savoir plus sur les montants qu’elle a versés dans la bataille.

Sans grande surprise, des fondateurs ouvertement conservateurs s’y retrouvent, mais à hauteur variée. Elon Musk a par exemple versé près de 75 millions de dollars à l’organisme entre le 1er juillet et le 30 septembre. Les deux fondateurs du fonds leader de la Silicon Valley Andreessen Horowitz (a15z), Marc Andreessen et Ben Horowitz, ont de leur côté chacun versé 2,5 millions de dollars au PAC « Right for America ».

America PAC, le comité de Musk

L’America PAC a une particularité : il s’agit d’un « Super PAC », qualificatif donné aux comités déclarés indépendants des partis politiques et des candidats. Depuis 2010, ce type d’organisation n’est pas soumise aux plafonds de dons imposés aux PAC – ce qui leur vaut de nombreuses critiques, notamment pour le pouvoir accru qu’ils donnent aux plus fortunés sur la politique états-unienne.

De fait, au total, l’America PAC a déjà dépensé près de 96 millions de dollars pour soutenir Donald Trump contre la candidate démocrate Kamala Harris, rapporte Business Insider. L’entité a notamment dépensé 10 millions de dollars en soutien à 18 candidats républicains à la Chambre des représentants. Elon Musk en est le principal donateur, au côté de l’ancien directeur de Tesla Antonio Garcias, du cofondateur de Palantir Joe Lonsdale ou de l’investisseur de Séquoia Capital, un fond très en vue dans la Silicon Valley, Shaun Maguire.

60 % des fonds dédiés à la campagne de Donald Trump ont été alloués à des opérations de terrain comme du porte à porte. Mais en politique comme dans certaines de ses activités économiques, le style de management d’Elon Musk, et notamment le licenciement rapide de cadres organisateurs, fait des étincelles, selon le Washington Post.

Carnets de chèques et d’adresses

Outre le patron de Tesla, X et SpaceX (qui a par ailleurs participé à la diffusion de la vague de désinformation anti-démocrate qui a compliqué l’apport de secours aux victimes des ouragans Hélène et Milton), d’autres figures s’engagent en faveur du candidat républicain.

La simple nomination de J.D. Vance comme colistier de Trump en était déjà un exemple. Fraîchement arrivé en politique, J.D. Vance a pu s’y lancer en 2021 grâce aux 15 millions de dollars que lui avait alloué Peter Thiel, co-fondateur de PayPal, de Palantir, investisseur, et décrit par Politico comme ayant joué le rôle de « président de l’ombre » dans la Silicon Valley lors de son mandat.

Comme ils l’avaient annoncé avant l’été, les fondateurs d’Andreessen Horowitz ont chacun soutenu Trump, en versant 2,5 millions de dollars au PAC « Right for America ». D’après Business Standard, Andreessen a versé 844 000 dollars supplémentaires – la limité légale au niveau fédéral – au parti Républicain.

Cela dit, soutien démocrate avant d’avoir évolué vers le camp républicain, Horowitz a indiqué début octobre à ses employés que sa femme et lui verseraient aussi une « donation significative » à la campagne de Kamala Harris. Il a expliqué cette décision par le fait que le couple connaissait Kamala Harris depuis plus de 10 ans, et que celle-ci « a été une grande amie au fil de cette période ». À quelques semaines du vote, Felicia et Ben Horowitz semblent vouloir établir une relation avec chacun des deux candidats.

Des hackers iraniens s’attaquent à de multiples infrastructures critiques

17 octobre 2024 à 10:13
Des hackers iraniens s’attaquent à de multiples infrastructures critiques

Les autorités des États-Unis, du Canada et d’Australie alertent contre les attaques de force brute menées par des acteurs iraniens contre diverses infrastructures critiques.

Dans une note conjointe, les autorités états-uniennes, australiennes et canadiennes alertent contre les cyberactivités d’acteurs iraniens. Ils les soupçonnent d’être les premiers maillons d’une chaîne de cyberdélinquance, attaquant par force brute des infrastructures critiques pour ensuite revendre les accès et les informations obtenus à d’autres acteurs malveillants. 


Le Federal Bureau of Investigation (FBI), la Cybersecurity and Infrastructure Security Agency (CISA), la National Security Agency (NSA), le Communications Security Establishment Canada (CSE), la police fédérale australienne et l’Australian Signals Directorate’s Australien Cyber Security Centre (ASD’s ACSC) signent ensemble ce document détaillant le modus operandi des attaquants et proposent plusieurs pistes d’atténuation du risque.

Activités iraniennes intenses contre les États-Unis

Depuis octobre 2023, rappellent les autorités des États, différentes attaques commises par des acteurs iraniens ont été repérées, notamment contre les réseaux d’entités gouvernementales, du secteur de la santé, de l’information, de l’ingénierie ou de l’énergie.

Aux États-Unis, certains acteurs ont par exemple tenté d’interférer dans la campagne pour la présidentielle 2024 en envoyant aux équipes de Joe Biden, avant qu’il renonce à se présenter, des informations volées à celles de Donald Trump. D’autres se sont attaqués aux systèmes de contrôle industriel (ICS) de plusieurs compagnies des eaux du pays (ainsi qu’en Irlande, où 180 personnes se sont retrouvées privées d’eau pendant deux jours).

Password spraying et bombardement MFA

En pratique, ces acteurs recourent à différentes techniques, dont de la pulvérisation de mots de passe (password spraying, le fait d’utiliser un même mot de passe pour tenter d’accéder à de multiples comptes), et du bombardement d’authentification multi-facteurs (MFA bombing, ou MFA fatigue attack : le fait d’initier une authentification multi-facteurs à de multiples reprises en espérant que l’utilisateur visé, lassé, accepte au moins l’une des requêtes).

Leur but initial, selon les autorités des trois États : obtenir des identifiants Microsoft 365 ou Citrix. Une fois ces accès acquis, les attaquants ont souvent mis en place l’authentification multi-facteurs sur leurs propres appareils pour sécuriser leurs accès via un compte légitime.

À partir de là, les cyberattaquants sont suspectés de réunir autant d’informations que possible sur les systèmes attaqués et/ou de viser à améliorer leurs accès. Certains ont par exemple utilisé l’authentification Kerberos avec le nom du principal du service (SPN) pour obtenir des tickets Kerberos, ce qui peut aboutir à l’exposition d’identifiants en clair. L’un des attaquants a aussi tenté d’usurper l’identité du contrôleur de domaine, qui contrôle les utilisateurs d’un réseau informatique et répond aux demandes d’authentification.

Dans plusieurs occurrences, les attaquants ont récupéré des informations relatives à l’accès à distance à l’entité visée, et à son organisation. Les autorités signataires estiment que ces informations servent soit à être revendues ailleurs, soit à sécuriser la présence des acteurs malveillants dans les réseaux concernés.

Mesures d’atténuation

Pour détecter de potentielles attaques, elles recommandent de vérifier les journaux d’authentification à la recherche d’échecs de connexion au système et de multiples tentatives d’authentification infructueuses ; de chercher l’usage d’une seule adresse IP pour de multiples comptes (hors cas prévus) ; ou encore de chercher les « voyages impossibles », c’est-à-dire les cas où un utilisateur se connecterait depuis plusieurs adresses IP à des distances géographiques trop éloignées pour qu’il soit réaliste de s’y déplacer dans le temps séparant les deux connexions (avec le risque que l’usage de VPN génère de faux positifs).

Elles fournissent aussi une variété de mesures d’atténuation spécifiquement liées aux tactiques, techniques et procédures (TTP) des activités malveillantes concernées, accessible dans leur note.

Deepfakes, chatbots non consentis : l’IA générative largement utilisée pour harceler

17 octobre 2024 à 08:11
Qui aurait pu prévoir
Deepfakes, chatbots non consentis : l’IA générative largement utilisée pour harceler

Comme s’en sont inquiétés les spécialistes dès la sortie des modèles d’IA générative grand public, les usages de ces technologies à des fins de harcèlement se multiplient.

Après les deepfakes à caractère pornographiques, les chatbots imitant des personnes réelles. Si l’IA générative ouvre des perspectives en matière de création ou de résumés de contenus, elle est aussi facilement détournée à des fins malveillantes, et notamment de harcèlement.

Dans deux enquêtes successives, Wired revient sur le nombre faramineux de robots de « nudification », c’est-à-dire qui propose de dénuder les images de personnes réelles sans leur consentement, disponibles sur Telegram, et sur l’existence de chatbots construits pour imiter des personnes réelles, vivantes ou décédées.

Dans les deux cas, le consentement des personnes concernées est rarement demandé… quand les productions ne servent pas directement à harceler.

Des millions d’utilisateurs de bots de « nudification »

Les deepfakes pornographiques sont un problème mondial, qui vise ultra-majoritairement les femmes, nous l’avons couvert à de multiples reprises. Mais celui-ci en ne se traduit pas de la même manière selon les plateformes étudiées.

En l’occurrence, Wired rapporte avoir dénombré plus de 50 bots construits à l’aide d’intelligence artificielle générative pour permettre aux internautes de dénuder des images de femmes sur Telegram, plateforme réputée être l’une des moins efficaces en termes de modérations.

À eux seuls, cette cinquantaine de robots récoltent plus de quatre millions d’ « utilisateurs mensuels » (à ceci près qu’il est difficile d’établir la mesure dans laquelle un utilisateur est consommateur des contenus de plusieurs bots).

Pour leur fournir le contenu, ces bots sont reliés à plus d’une vingtaine de canaux Telegram dédiés. Plusieurs ont été modérés une fois que Wired les a signalés à la plateforme : à la suite de l’arrestation de son patron Pavel Durov en France en août, cette dernière a commencé à modifier ses pratiques.

Création non consentie d’imitations textuelles et vocales

En parallèle, un autre cas d’usage d’IA générative se retrouve détourné à des fins malveillantes : la création de chatbots textuels et vocaux ressemblant à des personnes réelles. Wired s’arrête en particulier sur le cas de Character.ai, qui permet de créer très simplement des chatbots de personnes imaginaires, issues de la fiction… ou de la pop culture (Next a par exemple croisé des imitations plus ou moins crédibles de Céline Dion, Nicki Minaj et Donald Trump).

En l’occurrence, Wired rapporte aussi l’existence de robots construits pour imiter des personnes moins célèbres, dont certaines décédées, sans que leurs proches n’aient consenti au procédé.

Le média relève par ailleurs la présence d’imitation de plusieurs membres de l’écosystème du jeu vidéo visés par des campagnes de cyberharcèlement à plus ou moins long cours, parmi lesquels Anita Sarkeesian, créatrice de la chaîne Feminist Frequency à la fin des années 2000 et violemment prise à partie lors du Gamergate, ou Kim Belair, créateur du studio Sweet Baby Inc., attaqué début 2024 à cause de son activité de conseil dans l’écriture de jeux vidéos.

Interviewés, ces derniers soulignent les risques que cela peut poser pour leur vie privée comme leurs activités économiques, mais aussi les difficultés de contester la création de ce type de personnage : en droit américain, il peut être difficile de prouver qu’une telle imitation cause un dommage à la personne concernée.

Canaris dans la mine des violences numériques

Ces deux cas viennent directement illustrer les alertes lancées dans un rapport de l’UNESCO quelques semaines à peine après la sortie de modèles grand public de génération d’images ou de textes.

La data scientist Rumman Chowdhury y soulignait le fait que les femmes et les minorités étaient « les « canaris dans la mine » des violences numériques », c’est-à-dire qu’elles étaient régulièrement les premières exposées à des problématiques qui, à terme, touchaient l’intégralité des internautes.

En conséquence, la scientifique exhortait l’écosystème à investir autant dans la protection des utilisateurs que dans le développement de l’intelligence artificielle.

☕️ Meta licencie des employés de WhatsApp, Instagram et Reality Labs

17 octobre 2024 à 06:38
Meta licencie des employés de WhatsApp, Instagram et Reality Labs

Meta a licencié des personnes travaillant dans plusieurs de ses équipes, dont chez WhatsApp, Instagram et Reality Labs, ce 16 octobre.

Auprès de The Verge, l’entreprise explique réorganiser une partie de ses activités pour « s’assurer que les ressources soient alignées avec [ses] objectifs stratégiques de long-terme ».

En ligne, des employés ayant travaillé chez Facebook, dans les équipes de recrutements, des opérations juridiques et du design déclarent avoir été licenciés.

Auprès de TechCrunch, Meta indique pourtant que les équipes de Threads, du recrutement et du juridique n’ont pas été touchées.

Certains employés se sont vus offrir de nouveaux rôles, voire de nouveaux contrats, ou la possibilité de prendre des indemnités de licenciement. 


En 2022, Meta a licencié 11 000 personnes, soit 13 % de ses employés, après avoir embauché de manière agressive pendant la pandémie. En 2023, l’entreprise a licencié 10 000 employés de plus et supprimé 5 000 propositions de postes encore non pourvues. 


Dans ce cas précis, l’entreprise n’a pas souhaité communiquer sur le nombre exact de personnes licenciées.

☕️ Face aux constructeurs d’IA générative, le Royaume-Uni devrait étudier l’option de l’opt-out

17 octobre 2024 à 06:06
Face aux constructeurs d’IA générative, le Royaume-Uni devrait étudier l’option de l’opt-out

Après des mois de lobbying du monde de la tech comme de l’industrie créative, le gouvernement du Royaume-Uni s’apprête à étudier la possibilité de permettre le scraping des données disponibles en ligne, sauf en cas d’ « opt-out » des éditeurs.

Si l’option correspondrait à la position d’Alphabet et de ses concurrents, qui cherchent à amasser le maximum de contenu puis entraîner leurs modèles, elle irait à l’encontre de celle des éditeurs, détaille le Financial Times.

Ces derniers estiment en effet la logique de l’opt-out injuste et complexe à mettre en place, dans la mesure où il est difficile de savoir quelles entreprises tentent de récupérer leur contenu.

Leurs dirigeants restent par ailleurs profondément opposés au projet, estimant qu’il mènera à un vol de droits d’auteur à grande échelle, rapporte le quotidien économique.

La proposition doit être étudiée dans les prochaines semaines.

☕️ DMA : X n’est pas un gatekeeper, selon la Commission européenne

16 octobre 2024 à 13:40
DMA : X n’est pas un gatekeeper, selon la Commission européenne

Après enquête, la commission européenne conclut que X n’est pas un contrôleur d’accès, ou gatekeeper, au sens du Digital Markets Act. 
La décision vient clore le processus d’enquête ouvert le 13 mai 2024 contre le réseau social.

La commission indique notamment avoir conclu que X n’était pas une plateforme importante permettant aux entreprises d’atteindre des utilisateurs finaux. 


La décision de la Commission permet à la plateforme d’Elon Musk d’éviter les régulations les plus lourdes du règlement.

Depuis son rachat par Elon Musk, le réseau social a perdu une large part de ses clients publicitaires, au point que son patron a poursuivi un groupe d’annonceurs en justice en août au motif qu’ils organiseraient le « boycott » de sa plateforme.

☕️ L’inventeur des Bulletin Board System (BBS), Ward Christensen, est mort

16 octobre 2024 à 07:41
L’inventeur des Bulletin Board System (BBS), Ward Christensen, est mort

Co-inventeur du Computer Bulletin Board System (CBBS), Ward Christensen est mort à l’âge de 78 ans le 11 octobre, aux États-Unis.

Aux côtés de Randy Suess, il avait créé le premier BBS à Chicago en 1978, rappelle Ars Technica.
 Le système permettait aux propriétaires d’ordinateurs personnels et d’un modem d’appeler une machine spécifique pour y laisser des messages que d’autres utilisateurs verraient plus tard.

Pensé comme une version numérique du tableau d’affichage d’une mairie, d’une épicerie ou d’une école, il avait donné naissance à une importante activité en ligne dans les années 1980 et 1990. Au fil du temps, les BBS se sont complexifiés jusqu’à permettre d’échanger des documents, voire de jouer.


De fait, avant qu’internet ne devienne largement accessible, les BBS ont permis l’émergence de nombreuses communautés préfigurant le paysage numérique actuel.


Cette sous-culture avait notamment été célébrée dans le documentaire en huit épisodes BBS : the Documentary, désormais accessible sur Youtube. 


Ward Christensen a reçu deux Dvorak Awards, dont un pour « contribution exceptionnelle aux télécommunications PC » en 1992, puis un Pioneer Award de l’Electronic Frontier Foundation l’année suivante.

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