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☕️ OpenAI condamnée en Allemagne pour l’utilisation de paroles de chansons dans GPT-4 et 4o

12 novembre 2025 à 14:58

L’un des tribunaux régionaux de Munich s’est prononcé ce mardi 11 novembre en faveur du lobby de l’industrie musicale allemande GEMA dans une affaire l’opposant à OpenAI.

Le jugement concerne l’utilisation des paroles de chansons de neuf auteurs allemands connus, dont « Atemlos » de Kristina Bach et le fameux « Wie schön, dass du geboren bist » de Rolf Zuckowski.

La cour donne raison à la GEMA, autant sur « la mémorisation dans les modèles linguistiques » des paroles que leur reproduction dans les résultats du chatbot : les deux, selon elle, constituent des atteintes des droits d’exploitation du copyright. Ces utilisations « ne sont couvertes par aucune limitation [du copyright] et notamment pas par la limitation relative à la fouille de données et de textes », commente le tribunal dans son communiqué.

« La chambre estime que les paroles litigieuses sont reproduites dans les modèles linguistiques 4 et 4o », explique-t-il.

Le tribunal considère qu’une « perception indirecte » de la mémorisation dans les modèles linguistiques est un indice suffisant pour la démontrer en se fondant sur la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). En l’occurence, le fait que ChatGPT a « rendu accessibles au public les paroles des chansons » est considéré comme une preuve indirecte de cette mémorisation en plus d’être une preuve directe de leur reproduction dans ses résultats.

« Nous sommes en désaccord avec la décision, et nous étudions les prochaines démarches possibles », a déclaré OpenAI à l’AFP. L’entreprise souligne également que le jugement ne concernerait que les textes qui figurent dans la plainte de la GEMA.

C’est « une victoire historique pour la GEMA », selon le cabinet d’avocats qui l’accompagne. « C’est la première fois qu’un tribunal allemand confirme que les entreprises d’IA ne peuvent pas utiliser des contenus protégés par le copyright ». « Cette décision rendue à Munich apporte une sécurité juridique aux professionnels de la création, aux éditeurs de musique et aux plateformes dans toute l’Europe, et elle est susceptible de créer un précédent dont l’impact s’étendra bien au-delà des frontières allemandes », ajoutent les représentants du lobby musical allemand.

Le tribunal n’a pas donné les détails des dédommagements que devra verser OpenAI.

☕️ IA : Wikimedia appelle les entreprises à utiliser son API payante et à créditer le contenu

12 novembre 2025 à 13:37

Comment faire face à la chute des pages vues, que Wikipedia met sur le compte du développement de l’IA générative ?

La fondation Wikimedia a la solution : dans une publication du 10 novembre, elle appelle les développeurs d’IA à recourir à ses ressources de manière « responsable », en créditant leur source et en soutenant le projet contributif financièrement.

Le logo Wikipédia version Yin et Yang

« Les humains apportent à la connaissance des éléments que l’IA ne saurait remplacer », indique la fondation qui fournit l’infrastructure technique pour permettre à des communautés de wikipédiens et wikipédiennes d’alimenter bénévolement les encyclopédies de leurs langues respectives.

Pour permettre au projet de se perpétuer, la fondation appelle donc les créateurs d’IA génératives à citer leurs sources humaines – et Wikipedia, lorsque les contenus ayant servi à alimenter leurs machines viennent de là.

D’après la fondation, « pour permettre à la population d’avoir confiance en l’information partagée sur internet, les plateformes devraient rendre les sources de leurs informations évidentes et promouvoir le fait de visiter et de participer à ces sources ».

Elle incite aussi les constructeurs à se tourner vers son API payante, disponible depuis la plateforme Wikimedia Entreprise, ce qui permet d’utiliser le contenu de l’encyclopédie « à grande échelle et de manière durable sans surcharger les serveurs de Wikipédia », tout en soutenant financièrement ses activités.

Affaiblissement du RGPD : l’Allemagne l’inspire, la France y est opposée « à ce stade »

12 novembre 2025 à 13:08
Quick and dirty
Affaiblissement du RGPD : l’Allemagne l’inspire, la France y est opposée « à ce stade »

La Commission européenne a proposé d’affaiblir rapidement le RGPD au profit des entreprises d’IA. Les pays membres semblent vouloir une discussion plus longue sur le sujet, même si l’Allemagne inspire la proposition de la Commission.

Une petite bombe a été lâchée la semaine dernière avec la fuite d’un brouillon de la Commission européenne de la loi « omnibus numérique » prévoyant d’affaiblir le RGPD au profit des entreprises d’IA. Elle doit officiellement le présenter le 19 novembre prochain et le texte peut encore changer d’ici là.

L’association noyb de Max Schrems, qui y est totalement opposée, a publié [PDF] les positions de neuf pays sur la « simplification » du RGPD rendues avant la fuite du brouillon.

L’Allemagne pour des changements en profondeur… mais avec des discussions en amont

L’Allemagne plaidait pour une vaste révision du règlement mais sans que la loi « omnibus numérique » qui doit entrer en discussion d’ici peu en soit le vecteur le plus significatif. Berlin considère que les discussions autour du sujet méritent du temps.

« Afin d’ajuster l’équilibre entre les droits fondamentaux des personnes concernées et les droits fondamentaux des citoyens et des entreprises à traiter des données à caractère personnel (notamment la liberté d’information, la liberté des sciences, la liberté d’exercer une activité commerciale), toute modification du RGPD, tout en garantissant un niveau adéquat de protection des données et en préservant les principes fondamentaux du RGPD, devrait être examinée avec soin et mise en œuvre de manière ciblée, précise et fondée sur les risques », affirmait l’Allemagne.

Mais, pour noyb, « il semble que la Commission se soit simplement « emparée » » de cette position non-officielle de l’Allemagne pour établir sa proposition d’un affaiblissement du RGPD exprimée dans le brouillon de l’ « omnibus numérique » , « étant donné que de nombreux changements apportés au projet semblent être une copie conforme des demandes formulées dans la lettre allemande qui a fuité », affirme l’association de Max Schrems.

La France et sept autres pays de l’UE pour des changements à la marge

De leurs côtés, les huit autres pays qui se sont exprimés (la République tchèque, l’Estonie, l’Autriche, la Pologne, la Slovénie, la Finlande, la Suède et la France) ne pressent pas pour un changement majeur du texte. Si aucun d’entre eux ne nie le besoin de clarification de certains points dans le règlement européen, notamment pour faciliter la mise en conformité des entreprises, une bonne partie d’entre eux souligne, à l’instar de la République tchèque, la nécessité que cela reste « compatible avec la protection effective des droits fondamentaux ».

Prague voit surtout des modifications à la marge comme la possibilité pour les responsables du traitement de ne pas « déployer des efforts disproportionnés » pour fournir des informations lorsqu’une personne lui demande, comme l’article 15 du règlement le prévoit, si certaines de ses données à caractère personnel sont ou ne sont pas traitées. La Suède propose aussi des changements à la marge comme un relèvement du seuil pour lequel les entreprises doivent notifier la violation de données personnelles.

Quant à la France, elle jugeait qu’ « à ce stade, les retours des parties prenantes collectés par la Commission ont montré qu’elles ne souhaitaient pas d’une réouverture du RGPD » et que « les autorités françaises se sont également exprimées en ce sens et maintiennent cette position ». Comme les sept autres pays, elle estimait que « pour atteindre un équilibre optimal entre les enjeux d’innovation et la protection des libertés fondamentales, les efforts de mise en œuvre du texte doivent se poursuivre ». Par contre, Paris appelle « le CEPD [Contrôleur européen de la protection des données] et les autorités de protection des données à mener rapidement des consultations des acteurs sur les sujets prioritaires que sont l’articulation du RGPD avec le règlement sur l’intelligence artificielle (RIA), la pseudonymisation et l’anonymisation, dans les semaines qui viennent ». La France estime qu’ « il s’agit d’une attente très forte pour que les besoins concrets puissent être exprimés en amont de la finalisation du premier jet des lignes directrices sur ces sujets ».

De son côté, Max Schrems réitère ses critiques sur le projet : « Le brouillon n’est pas seulement extrême, il est également très mal rédigé. Il n’aide pas les « petites entreprises », comme promis, mais profite à nouveau principalement aux « grandes entreprises technologiques » ». noyb s’est joint à l’Edri et à l’organisation irlandaise Irish Council for Civil Liberties pour envoyer une lettre ouverte [PDF] à la Vice-présidente exécutive de la Commission européenne à la Souveraineté technologique, à la Sécurité et à la Démocratie, Henna Virkkunen. Dans ce texte, les trois associations affirment que les changements « considérables » prévus par le brouillon « priveraient non seulement les citoyens de leurs droits, mais compromettraient également la compétitivité européenne ».

☕️ Meta va supprimer les boutons J’aime et Partager externes à ses plateformes

12 novembre 2025 à 10:47

Fin d’une ère, pour Facebook. Le 10 février 2026, deux de ses plugins externes, le bouton J’aime et le bouton Partager seront jetés aux oubliettes.

Lancés en 2010, ces deux outils avaient largement participé à alimenter les échanges sur Facebook, en simplifiant la promotion et le partage commenté d’articles et de liens divers.

D’après l’entreprise, cela dit, ces outils « représentent une époque antérieure du développement du web, et leur usage a décru naturellement à mesure que le paysage numérique évoluait ».

Pour pallier cet usage déclinant, Meta annonce donc qu’à compter du 10 février 2026, ces dispositifs seront transformés en un pixel 0x0, ce qui rendra les boutons invisibles sur les sites les utilisant, « sans créer de message d’erreur ni abîmer de fonctionnalité ».

S’il n’a pas été inventé par Facebook, le bouton J’aime a largement modifié notre rapport au web. Initialement ajouté sur des sites comme Yelp ou, donc, Facebook, pour motiver les internautes à produire du contenu et le partager, il a ensuite été détourné de cet usage initial pour se transformer en métrique des pratiques numériques à collecter, pour mieux vendre de la publicité.

La question du traitement des données personnelles était remontée jusqu’à la Cour de Justice de l’Union Européenne. En 2019, elle avait conclu que l’éditeur d’un site pouvait être responsable avec Facebook d’une partie des traitements de données personnelles orchestrés par le bouton « J’aime ». Celui-ci permettait à Facebook de récupérer des données même si l’internaute ne cliquait pas dessus ou n’était pas abonné.

Si l’outil extérieur aux plateformes de Meta disparaît, les emojis « j’aime », « j’adore » , « soutien » , « colère » (lancés en 2016) et autres restent bien présents à l’intérieur des réseaux sociaux de l’entreprise.

☕️ Yann LeCun va quitter Meta en désaccord sur la stratégie de R&D de l’entreprise

12 novembre 2025 à 08:40

Douze ans après son arrivée au sein de ce qui s’appelait à l’époque Facebook, le chercheur français Yann LeCun s’apprête à quitter l’entreprise de Mark Zuckerberg, devenue depuis Meta.

Arrivé en 2013 pour créer et diriger le laboratoire de recherche et développement de l’entreprise Facebook Artificial Intelligence Research (FAIR), le chercheur a amené à Facebook puis Meta ses connaissances sur le deep learning dont il est l’un des pionniers. Ainsi, le FAIR a permis à Facebook d’être l’un des premiers réseaux sociaux à intégrer des systèmes d’intelligence artificielle, notamment pour la reconnaissance faciale.

Mais la récente reprise en main des recrutements sur l’IA par Mark Zuckerberg semble avoir donné une direction que le Français ne veut pas suivre. En effet, depuis cet été le CEO de Meta a redirigé toutes les forces de R&D dans la création d’un laboratoire dédié à la « superintelligence » en s’appuyant sur les modèles génératifs dérivés des LLM. Il a débauché des spécialistes chez Apple, Anthropic, OpenAI ou Scale AI et misé sur Alexandr Wang pour la direction de la R&D. Mark Zuckerberg veut pousser ses chercheurs à creuser cette voie et sortir plus de modèles qui doivent alimenter en IA plus rapidement les produits de Meta.

Ce choix, selon le Financial Times, aurait poussé Yann LeCun à quitter l’entreprise en vue de fonder sa propre startup. En effet, s’il soutient que les LLM sont « utiles », il pense qu’ils ne seront jamais capables ni de raisonner ni de planifier comme les humains. Il pousse donc, au sein du laboratoire de Meta, le travail sur ce que les chercheurs en IA appellent les « world models », des modèles capables de conceptualiser un monde, comme l’ont proposé en 2018 les chercheurs David Ha et Jürgen Schmidhuber. Ceci permettrait d’intégrer de véritables robots dans le monde réel.

Ainsi, Meta a travaillé sur plusieurs séries d’architectures : JEPA, V-JEPA, DINO-WM et PLDM. Mais ceux-ci en sont encore aux débuts de la recherche sur le sujet et subissent des critiques. Par exemple, tout en admettant que V-JEPA 2 « marque une avancée » sur des tâches de manipulation de bras robotiques, des chercheurs doutent de ses capacités sur « des tâches plus diverses (par exemple, préparer le petit-déjeuner) ou adaptées à des environnements plus complexes avec des dépendances à long terme (par exemple, l’alpinisme) ».

Le chercheur français semble vouloir continuer dans cette voie en montant sa propre startup.

☕️ Firefox 145 renforce encore ses protections contre le pistage

12 novembre 2025 à 08:05

La nouvelle mouture du navigateur est assez riche en nouveautés. Elle introduit notamment la possibilité d’ajouter, modifier et supprimer des commentaires dans les documents PDF. Elle permet également de prévisualiser les onglets présents dans un groupe en survolant le nom de ce dernier avec la souris, la liste s’affichant alors.

D’autres ajouts pratiques font leur apparition. Par exemple, la barre latérale permet de gérer les mots de passe, qui ne nécessitent donc plus l’ouverture d’un nouvel onglet ou d’une nouvelle fenêtre. À la manière de ce que pratiquent certains moteurs de recherche comme Google, Firefox permet maintenant de « Copier le lien du surlignage » depuis un clic sur un passage surligné. On peut alors coller un lien modifié vers la page qui affichera le passage en question chez les personnes qui le recevront.

On trouve aussi de nouveaux fonds d’écran (en versions claires et sombres), une option pour ouvrir un onglet depuis une app tierce dans un onglet à côté de l’onglet actif plutôt qu’à la fin, des onglets horizontaux légèrement plus arrondis (pour une plus grande cohérence avec le style vertical), l’utilisation de Zstandard pour la compression des modèles linguistiques de traduction afin de réduire le poids et la consommation d’espace disque, ou encore une simplification de l’installation des agents tiers.

Logo de la fondation Mozilla

Firefox 145 introduit en outre un renforcement des protections pour la vie privée, d’abord en activant l’Enhanced Bounce Tracking Protection par défaut quand on navigue en mode strict. Ensuite, toujours dans ce mode ou quand on se trouve en navigation privée, Firefox détecte un plus grand nombre de signaux récupérés pour rendre un(e) internaute unique pour les bloquer.

Comme la fondation l’indique dans un billet dédié, ces nouvelles protections sont déployées par phase et ne sont pas disponibles par défaut chez tout le monde. « Nos recherches montrent que ces améliorations ont réduit de près de moitié le pourcentage d’utilisateurs considérés comme uniques », affirme Mozilla. L’éditeur ajoute que la progression de ces outils est complexe, car de nombreux cas d’utilisation présentent des raisons légitimes de demander l’accès à certaines informations, par exemple le fuseau horaire pour les services d’agendas.

Enfin, Firefox 145 est la dernière version à prendre en charge les systèmes Linux 32 bits, comme prévu. Le navigateur corrige en outre 16 failles de sécurité, dont 9 critiques.

☕️ Android : Google va signaler les applications qui siphonnent votre batterie en arrière-plan

12 novembre 2025 à 07:35

Les Vitals dans Android sont un ensemble de signaux (taux de plantages, taux d’erreurs…) pour les développeurs, leur permettant d’avoir des retours sur la qualité technique de leurs applications. Ils ont été lancés en 2017 et sont disponibles via une API depuis 2022.

En avril de cette année, de nouvelles mesures sont arrivées en bêta sur la consommation de la batterie causée par des wake locks trop importants, c’est-à-dire des « verrous pour empêcher l’appareil de se mettre en veille » même si l’application est en arrière-plan. Durant la phase bêta, Android Vitals signalait une utilisation excessive si l’ensemble des verrous « s’exécutent pendant plus de 3 heures sur une période de 24 heures ».

Ces derniers mois ont été mis à profit pour affiner « l’algorithme afin qu’il soit encore plus précis et représentatif ». Le seuil du temps cumulé est par exemple passé de 3 à 2 heures. Comme prévu, Google a passé la seconde : cette information n’est plus en bêta et sera même affichée sur la boutique Play Store.

En effet, à compter du 1ᵉʳ mars 2026, si votre application atteint certains seuils (voir l’image ci-dessus), Google pourra « l’exclure de certaines zones telles que les recommandations. Dans certains cas, nous pouvons afficher un avertissement sur votre fiche pour indiquer aux utilisateurs que votre application peut entraîner une consommation excessive de la batterie ».

Ce billet de blog explique aux développeurs comment vérifier ce qu’il en est de leurs applications et prendre des mesures correctives avant le 1ᵉʳ mars pour éviter un affichage sur la place publique.

Datacenters, IA, directeur technique : vague de départs chez Intel

12 novembre 2025 à 07:13
Deux de perdus, un de retrouvé
Datacenters, IA, directeur technique : vague de départs chez Intel

Intel vient de subir deux départs de responsables techniques autour des datacenters et de l’intelligence artificielle. Saurabh Kulkarni va chez AMD, Sachin Katti chez OpenAI. Intel renforce son conseil d’administration avec un « vieux de la vieille » : Craig H. Barratt.

Saurabh Kulkarni : des datacenters d’Intel à ceux d’AMD

La semaine dernière, CRN annonçait le départ de Saurabh Kulkarni, directeur technique et responsable de l’intelligence artificielle chez Intel. Il passe chez AMD comme vice-président chargé de la gestion des produits GPU pour centres de données, comme il l’a confirmé sur LinkedIn.

Anil Nanduri, vice-président de l’IA dans les datacenters, prendra sa relève, précisent nos confrères. Saurabh Kulkarni est resté un peu plus de deux ans chez Intel, mais c’est une maison qu’il connait bien car il y a passé 13 ans dans le début des années 2000. Il a également passé six ans chez Microsoft.

Sachin Katti : de directeur technique d’Intel aux infras d’OpenAI

Autre départ annoncé, cette semaine cette fois : celui de Sachin Katti. Il était chez Intel depuis quatre ans, avec ces derniers mois le poste de directeur technique et responsable de l’intelligence artificielle. Il part pour rejoindre OpenAI et, sur X, annonce qu’il aidera « au développement de l’infrastructure de calcul pour l’IA générale ».

À CRN, Intel précise que c’est l’actuel patron de l’entreprise, Lip-Bu Tan, qui prendra les responsabilités de Sachin Katti pour l’instant. « L’IA reste l’une des plus grandes priorités stratégiques d’Intel, et nous nous concentrons sur l’exécution de notre feuille de route des produits et de la technologie », ajoute une porte-parole d’Intel.

Craig H. Barratt ex-Google, ex-Qualcomm, ex-Atheros, (re)vient chez Intel

Lundi, Intel a annoncé l’arrivée d’une nouvelle tête à son conseil d’administration : Craig H. Barratt. Son CV sur LinkedIn est impressionnant. Il était déjà chez Intel dans la fin des années 2010, arrivé par le rachat de Barefoot Networks (dont il était CEO). Il avait auparavant passé trois ans comme haut responsable chez Google et une dizaine d’années comme CEO d’Atheros, dont un an après le rachat par Qualcomm.

Âgé de 63 ans, il devient donc administrateur indépendant. « Il s’agit d’un dirigeant chevronné dans le secteur des semi-conducteurs avec une expérience dans plusieurs entreprises de pointe, une expérience inestimable pour continuer à mettre en œuvre notre stratégie et capitaliser sur nos opportunités de croissance à long terme », indique Lip-Bu Tan dans un communiqué.

Des bénéfices pour Intel au troisième trimestre

Il y a quelques jours, Intel publiait son bilan financier du troisième trimestre, avec des revenus en petite hausse sur un an pour atteindre 13,7 milliards de dollars. La société retrouve un peu de couleurs avec un bénéfice de 4,1 milliards de dollars après des pertes de 16,6 milliards l’année précédente.

Au cours des dernières semaines, des changements importants ont été annoncés, notamment l’entrée au capital de NVIDIA qui investit 5 milliards de dollars. L’entreprise a également reçu 5,7 milliards de dollars d’aides. Fin août, c’était l’administration de Donald Trump qui prenait 9,9 % du capital… juste après deux milliards de dollars de Softbank. Les années 2024 et 2025 sont financièrement compliquées pour Intel qui a largement coupé dans ses effectifs et revu ses investissements.

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NSO, l’éditeur du logiciel espion Pegasus, passe sous pavillon états-unien, et trumpien

10 novembre 2025 à 16:47
Coup de poker
NSO, l’éditeur du logiciel espion Pegasus, passe sous pavillon états-unien, et trumpien

La sulfureuse entreprise israélienne NSO, connue pour son célèbre logiciel espion étatique Pegasus, a annoncé des changements de taille en son sein. Ainsi, un groupe d’investisseurs dirigé par un producteur hollywoodien vient d’acquérir une participation majoritaire dans l’entreprise et un ancien proche de Donald Trump a été nommé à sa direction.

Le mois dernier, NSO a confirmé à TechCrunch qu’un groupe d’investisseurs états-uniens a investi des dizaines de millions de dollars afin de prendre le contrôle de l’entreprise israélienne. « Cet investissement ne signifie pas que la société échappe au contrôle réglementaire ou opérationnel israélien », a déclaré Oded Hershowitz, porte-parole de NSO :

« Le siège social et les activités principales de la société restent en Israël. Elle continue d’être entièrement supervisée et réglementée par les autorités israéliennes compétentes, notamment le ministère de la Défense et le cadre réglementaire israélien. » 

Dans un article lui aussi consacré à cette acquisition, Ctech rappelait de son côté que depuis 2023, la majeure partie des actions de NSO étaient détenues par une holding basée au Luxembourg, détenue à 100 % par Omri Lavie, l’un des trois fondateurs de l’entreprise.

En 2023, The Guardian avait déjà rapporté que le producteur hollywoodien Robert Simonds avait rejoint le conseil d’administration de NSO afin de racheter l’entreprise, avant d’en démissionner deux mois plus tard faute d’y parvenir. Il semble cette fois y être arrivé, sans que les termes précis de la prise de contrôle n’aient toutefois été rendus publics.

Ancien avocat de Donald Trump et ex-ambassadeur des USA en Israël

Le nouveau président exécutif de NSO, David Friedman, est un ancien avocat d’affaires qui avait notamment défendu les intérêts de Donald Trump dans le cadre des faillites de ses casinos d’Atlantic City.

Il avait ensuite été nommé ambassadeur des États-Unis en Israël de 2017 à 2021, sous la première présidence de Donald Trump. Fervent partisan des implantations israéliennes et de l’annexion de la Cisjordanie, précise The Times of Israel, sa nomination avait alors été dénoncée par cinq anciens ambassadeurs des États-Unis en Israël.

« Si l’administration, comme je m’y attends, est disposée à envisager toute opportunité susceptible d’améliorer la sécurité des Américains, elle nous prendra en considération », a déclaré M. Friedman, qui partage son temps entre la Floride et Israël, souligne le Wall Street Journal.

En 2021, l’administration Biden avait en effet placé NSO sur sa liste noire, lui interdisant d’acquérir certains types de technologies provenant des États-Unis. Elle accusait l’entreprise israélienne d’avoir  « commercialisé un outil numérique mis au service de la répression de dissidents, militants et journalistes » et d’avoir « participé à des activités contraires à la sécurité nationale ou aux intérêts de politique étrangère des États-Unis ».

En 2023, Joe Biden avait également signé un décret interdisant aux agences et départements gouvernementaux d’utiliser des logiciels espions commerciaux qui « présentent des risques pour la sécurité nationale ou ont été utilisés à mauvais escient par des acteurs étrangers pour permettre des violations des droits humains dans le monde entier », rappelle le WSJ.

Le quotidien relève cela dit qu’il est peu probable que les agences gouvernementales américaines traitent avec NSO, « à moins que le décret présidentiel de Biden ne soit abrogé ».

Objectif : équiper les forces de police des États-Unis

Les clients de NSO étaient jusque-là principalement des services de renseignement ou des forces de l’ordre en charge de la lutte contre le terrorisme, le trafic de drogues et le grand banditisme. Mais l’entreprise avait déjà fait scandale après la découverte du ciblage par son logiciel de journalistes, défenseurs des droits humains et dissidents.

Il est cela dit peu probable que Pegasus puisse être utilisé par les services de renseignement états-uniens, du fait même que l’entreprise reste supervisée et réglementée par les autorités israéliennes, notamment le ministère de la Défense et le cadre réglementaire israélien.

David Friedman a par contre déclaré qu’il souhaitait convaincre des agences américaines chargées de l’application de la loi, notamment des forces de police, de devenir clientes de l’entreprise. À l’en croire, « la NSO d’aujourd’hui est une entreprise beaucoup plus prudente dans la manière dont elle concède ses licences technologiques qu’elle ne l’était il y a cinq ou six ans ».

Entre 2020 et 2024, NSO avait dépensé 7,6 millions de dollars dans du lobbying ciblant l’administration états-unienne, d’après l’ONG Open Secrets, qui note que l’entreprise aurait accru ses dépenses en 2025, passant de 80 000 à 190 000 dollars.

The Times of Israel rapporte que NSO avait aussi fait appel personnellement au Premier ministre Benyamin Netanyahou ainsi qu’au conseiller et gendre de Trump, Jared Kushner, selon des informations publiées par le Wall Street Journal et le quotidien économique israélien The Marker.

En 2022, Christopher Wray, alors directeur du FBI, avait expliqué au Congrès avoir bien acheté la technologie du groupe NSO afin de la tester, mais qu’elle n’avait pas été utilisée à des fins opérationnelles.

Une amende réduite de 168 à 4 millions de dollars

Aux termes d’un procès entamé par Meta il y a six ans, qui accusait NSO d’avoir piraté sa messagerie WhatsApp, l’entreprise israélienne avait été condamnée en juillet à verser 168 millions de dollars de dommages et intérêts à Meta.

En octobre, l’amende avait été réduite à 4 millions de dollars, mais le juge avait aussi ordonné à NSO de cesser de cibler WhatsApp, « une décision qui, selon la société lors de sa défense, pourrait la conduire à la faillite », relève le WSJ. NSO a fait appel de la décision, et demande un sursis.

The Times of Israel relève que les fondateurs de NSO — Niv Karmi, Shalev Hulio et Omri Lavie, dont les prénoms forment l’acronyme du nom de la société — ne sont par contre plus actionnaires de la société qu’ils avaient lancée en 2010.

☕️ Accord de Paris : 10 ans après, des « résultats mitigés »… mais sans ce serait pire

10 novembre 2025 à 15:02

Le 12 décembre 2015, les accords de Paris étaient signé par 195 pays. Leur but ? Limiter le réchauffement climatique à 2 °C. Le Journal du CNRS fait le point dix ans après : « les résultats se font attendre. De quoi interroger l’efficacité des COP, ces grand-messes climatiques, dont la trentième édition s’ouvre ce lundi au Brésil ».

Le bilan est loin d’être à la hauteur : « en 2024, la température moyenne à la surface de la Terre a franchi pour la première fois le seuil de + 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Si rien ne change, nous nous acheminons vers un réchauffement de la température planétaire de 3,1 °C à la fin du siècle ».

En janvier 2024, la NASA affirmait que 2023 était l’année « la plus chaude jamais enregistrée », tandis qu’en 2025 c’était l’Organisation météorologique mondiale (OMM) qui annonçait que 2024 était officiellement « l’année la plus chaude jamais enregistrée, avec une température supérieure d’environ 1,55 °C aux valeurs préindustrielles ».

dessin satirique

La température globale n’est pas le seul problème : « Les océans se réchauffent plus vite que prévu par les modèles. De même, la cryosphère (l’ensemble des masses de glace, de neige et de sols gelés) fond plus rapidement », explique Agathe Euzen, directrice adjointe de CNRS Écologie & Environnement.

Et encore, c’est « sans même parler du dépérissement de la forêt amazonienne ou de la mort des récifs coralliens d’eau chaude dont dépendent 1 milliard de personnes et un quart de la vie marine… », ajoute le Journal du CNRS.

Gerhard Krinner, chercheur à l’Institut des géosciences de l’environnement, voit le bon côté des choses : « le monde est incontestablement meilleur avec l’accord de Paris que sans ». « Avec l’accord, on est actuellement sur une trajectoire de + 3 °C en 2100. Sans, on serait à+ 4 ou à+ 5 °C », ajoute Jean-François Doussin, directeur adjoint de CNRS Terre & Univers.

☕️ EchoStar vend pour 2,6 milliards de dollars de fréquences à SpaceX

10 novembre 2025 à 14:14

En septembre, nous expliquions qu’EchoStar était sous la pression du régulateur américain (poussé par SpaceX et Donald Trump) sur l’utilisation, ou plutôt la non-utilisation de ses fréquences.

Deux contrats ont été signés pour se séparer de certaines bandes de fréquences : 23 milliards de dollars de fréquences pour AT&T puis 17 milliards de dollars avec SpaceX. Un joli pactole pour l’entreprise.

De 17 milliards, l’addition va passer à 19,6 milliards avec la vente de nouvelles fréquences EchoStar à SpaceX. Elles se trouvent dans la bande AWS-3, une liaison montante entre 1695 à 1710 MHz. Comme toujours, cette opération est soumise à l’accord des autorités compétentes.

« La combinaison de la liaison montante AWS-3, d’AWS-4 et du bloc H d’EchoStar avec les capacités de lancement de fusées et de fabrication de satellites de SpaceX accélère la mise en place d’offres direct-to-cell pour les consommateurs et les entreprises du monde entier, y compris nos clients Boost Mobile », affirme EchoStar.

Depuis cet été, l’action de l’entreprise américaine a augmenté de 145 % et plus de 260 % en six mois.

La Commission européenne prévoit d’affaiblir le RGPD au profit des entreprises d’IA

10 novembre 2025 à 13:15
RGP quoi ?
La Commission européenne prévoit d’affaiblir le RGPD au profit des entreprises d’IA

Un brouillon de la loi « omnibus numérique » qui doit être présentée en décembre prochain révèle que Bruxelles veut modifier en profondeur le RGPD pour aider l’industrie de l’IA à se développer en Europe. Le texte prévoit aussi d’alléger la gestion des bannières de cookies et d’imposer un mécanisme à la « do not track », avec la possibilité pour les médias de passer outre.

En fin de semaine dernière, plusieurs médias européens ont obtenu un brouillon de la loi « omnibus numérique » que prévoit de présenter la Commission européenne dans les prochaines semaines. Alors qu’elle présentait son texte comme une « simplification » des textes, l’analyse de ce document montre que le projet va beaucoup plus loin et fait dire au responsable de l’association noyb, Max Schrems, que « ces changements sont extrêmes et ont des répercussions considérables ».

Comme l’indique le média allemand Netzpolitik, la Commission a en fait séparé sa proposition en deux textes : l’un sur la « simplification » de différents textes sur le numérique déjà en application [PDF], l’autre est plus spécifiquement sur l’IA et affiche la volonté de « simplifier » l’AI act [PDF], alors que celui-ci commence tout juste à s’appliquer progressivement jusqu’à devenir pleinement effectif à partir du 2 aout 2027.

Une volonté de laisser tranquille l’industrie de l’IA en Europe

La refonte prévue par ce texte des lois protégeant les données au sein de l’Union européenne est clairement prévue pour laisser la voie libre aux entreprises d’IA générative dans le but affiché de les aider à rester compétitives sur la scène internationale. Elle pourrait permettre aussi à des entreprises comme Meta de lancer sur le marché européen des produits comme ses lunettes connectées boostées à l’IA avec un peu moins de risques de se faire attraper par la patrouille.

Dans une réaction publiée sur LinkedIn, le responsable de l’association noyb, Max Schrems, a publié le texte de ce brouillon accompagné des commentaires de noyb [PDF].

L’entrainement des IA comme un « intérêt légitime »

En question dans ces « simplifications » du RGPD, notamment, la volonté de prendre en compte l’entrainement des IA comme un « intérêt légitime ». Ainsi le texte affirme qu’ « une IA fiable est essentielle pour assurer la croissance économique et soutenir l’innovation avec des résultats bénéfiques pour la société ».

La Commission fait le constat que « le développement et l’utilisation de systèmes d’IA et des modèles sous-jacents, tels que les grands modèles de langage et les modèles de génération de vidéo, reposent sur des données, y compris des données à caractère personnel, à différentes étapes du cycle de vie de l’IA, telles que les phases d’entrainement, de test et de validation, et peuvent dans certains cas être conservées dans le système ou le modèle d’IA ». Elle en conclut que « le traitement des données à caractère personnel dans ce contexte peut donc être effectué à des fins d’intérêt légitime au sens de l’article 6 » du RGPD.

Des critiques des fondateurs du RGPD

Sur ce sujet, noyb considère que la Commission s’engage dans une « pente glissante » : « si l’on estime qu’il existe un intérêt légitime à « scraper l’intégralité d’Internet » et toute autre donnée d’entraînement disponible, à quelque fin que ce soit, sans le consentement des utilisateurs, il n’y a guère d’autres traitements qui ne relèveraient pas d’un « intérêt légitime » », commente l’association.

« Celui qui a rédigé ce projet avait une vision étroite de la (prétendue) « course à l’IA » et a tout simplement « balayé » le RGPD de nombreuses façons qui porteront préjudice à des personnes dans des centaines d’autres domaines (minorités, suivi en ligne, personnes souffrant de problèmes de santé, etc.) », a réagi Max Schrems dans son post sur LinkedIn.

« Il ne restera plus rien de la protection des données, car l’IA est omniprésente », considère de la même façon Paul Nemitz, ancien directeur du département juridique de la Commission européenne et un des fondateurs du RGPD.

« Est-ce la fin de la protection des données et de la vie privée telles que nous les avons inscrites dans le traité de l’UE et la charte des droits fondamentaux ? », s’est interrogé un autre des artisans du règlement européen, l’ancien eurodéputé Jan Philipp Albrecht cité par Politico. « La Commission doit être pleinement consciente que cela porte gravement atteinte aux normes européennes », ajoute-t-il.

Le respect d’un « do not track » obligatoire, sauf pour les médias

Le brouillon de la loi « omnibus numérique » prévoit aussi de simplifier l’utilisation des bandeaux de consentement aux cookies. Comme nous l’avions évoqué en septembre dernier, la Commission veut réduire l’affichage des bandeaux qui inondent le web. Elle envisage de mettre en place une automatisation de la réponse, à la manière d’un « do not track » très peu pris en compte actuellement, que l’utilisateur pourrait paramétrer soit dans son navigateur soit dans son système d’exploitation.

Les responsables des sites internet auraient l’obligation de prendre en compte ce mécanisme. Mais les rédacteurs y mettent une exception pour les sites de médias, comme le relève le site Heise. Ainsi, le texte indique que « compte tenu de l’importance du journalisme indépendant dans une société démocratique et afin de ne pas compromettre sa base économique, les fournisseurs de services de médias ne devraient pas être tenus de respecter les indications lisibles par machine relatives aux choix des personnes concernées ».

Cela permettrait aux médias de passer outre le consentement des utilisateurs et leur garantir la pérennité de leurs revenus provenant des publicités ciblées.

« Huit articles sur dix non conformes » : Shein reste sous « surveillance rapprochée »

10 novembre 2025 à 09:58
Under pressure
« Huit articles sur dix non conformes » : Shein reste sous « surveillance rapprochée »

La plateforme Shein fait encore parler d’elle. La fermeture de la marketplace lui a permis de se « mettre en conformité », mais cela ne clôture pas les actions en justice. Le BHV Marais se félicite de ce partenariat et annonce qu’il va élargir son offre Shein.

Shein n’en finit plus d’occuper le devant de la scène politique, juridique et médiatique suite à l’affaire des « poupées sexuelles à caractère pédopornographique » vendues sur sa marketplace. Le gouvernement a engagé une « procédure de suspension » contre Shein qui, dans la foulée, a annoncé la suspension temporaire des « ventes de sa Marketplace en France ».

Shein sous « surveillance rapprochée »

Du côté des douanes, une action était lancée jeudi avec le contrôle de l’intégralité des 200 000 colis Shein arrivés pendant la nuit. Comme nous l’avions alors expliqué, ce n’était pas les preuves qui manquaient déjà sur « des produits non conformes et illicites » venant de plateformes chinoises. En avril, Amélie de Montchalin expliquait déjà à l’Assemblée nationale que « 94 % de ces 800 millions d’articles [venant de Chine] sont non conformes et d’abord en termes de sécurité ».

Le 7 novembre, la répression des fraudes annonce que, suite à son injonction, « Shein a été contraint de se mettre en conformité en suspendant sa marketplace, supprimant ainsi tous les produits illicites de la plateforme ». Cela comprend notamment des objets à caractère pédopornographique, des armes blanches et des médicaments. La plateforme reste sous « surveillance rapprochée des services de l’État ».

Frédéric Merlin, propriétaire du BHV Marais et président de la Société des Grands Magasins, défend son partenariat avec Shein et a maintenu l’ouverture du « corner » mercredi dernier, en pleine tempête médiatique. Il s’est exprimé sur la fermeture de la marketplace et défend Shein. Il parle d’une décision « volontaire » de fermeture et pas « contrainte » comme l’indique la DGCCRF :

« Je salue cette décision et je peux vous dire également que la décision de suspendre cette marketplace avait été prise par Shein avant la demande du Premier ministre […] J’espère enfin qu’on pourra arrêter de vendre des produits illicites sur cette place de marché. »

Les différentes procédures judiciaires continuent

Quoi qu’il en soit, la DGCCRF ajoute que « les procédures judiciaires » continuent. En effet, « les mesures prises par Shein ne remettent en aucun cas en cause les procédures judiciaires engagées ». Elles sont lancées à plusieurs niveaux.

Le tribunal judiciaire de Paris a été officiellement saisi par le ministère de l’Intérieur. De plus, quatre enquêtes sont confiées à l’Office mineurs (AliExpress, Shein, Temu et Wish). Ensuite, « le contrôle des produits saisis en douane se poursuit et tous les cas de fraudes détectés conduiront à des sanctions ». Enfin, au niveau européen, « une demande d’enquête a été envoyée par la France à la Commission européenne qui a reconnu la gravité de la situation ».

Le 8 novembre, le gouvernement faisait un point sur ces procédures et notamment sur l’opération « coup de poing » des douanes à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle : « Dans le cadre de la procédure de suspension de la plateforme, une opération douanière inédite de contrôle des colis issus d’une commande Shein a eu lieu à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle jeudi 6 novembre 2025. Sur les 200 000 colis contrôlés, huit articles sur dix se sont révélés non conformes (cosmétiques non autorisés, jouets dangereux, appareils électroménagers défaillants…). ». Malheureusement, rien de très surprenant comme nous l’expliquions la semaine dernière.

Poupées pédopornographiques : des arrestations

Sur le sujet des poupées pédopornographiques vendues par Shein, le parquet de Vienne confirme la mise en examen d’un Isérois pour « importation, détention et acquisition d’une ou plusieurs images ou représentations d’un mineur présentant un caractère pornographique », comme le rapporte Francebleu, confirmant une information du Dauphiné Libéré. Il avait acheté deux poupées pédopornographiques sur Shein en juillet et octobre 2025, et s’est dénoncé aux gendarmes après le début de l’affaire.

S’en est évidemment suivi une perquisition. Les gendarmes ont alors découvert des « images pédopornographiques contenues dans ses supports informatiques », explique Olivier Rabot, procureur de la République de Vienne. Pour rappel, Shein a déjà annoncé qu’elle donnerait à la justice toutes les informations sur les vendeurs et les acheteurs, y compris les noms et adresses.

Juste après la mise en lumière des poupées sexuelles enfantines, un homme était interpelé suite à la découverte par des employés d’un entrepôt d’un « colis assez lourd, volumineux et en partie ouvert », explique le Parisien. À l’intérieur : « une poupée en silicone, à l’image d’une préadolescente mesurant 1m30. Le colis portait le nom de l’expéditeur, à savoir la société Zech, chinoise », précisent nos confrères. Elle n’était pas vendue par Shein, mais « cette fois par un site internet dédié à ces objets sexuels en forme de jeune femme ou enfant ».

Le BHV va « élargir la capsule » Shein

Pendant ce temps-là, au BHV, tout irait bien avec la boutique Shein : « En quelques jours, plus de 50 000 visiteurs sont venus découvrir la première capsule Shein au BHV  […] Un panier moyen de 45 euros, et près de 15 % d’entre eux ont poursuivi leurs achats dans les autres rayons », affirme Frédéric Merlin, le propriétaire du BHV Marais. Néanmoins, selon les médias et les personnes interrogées, les retours sont plus mitigés.

Quoi qu’il en soit, Frédéric Merlin veut même aller plus loin : « Nous allons élargir la capsule avec une offre homme plus complète, un espace enfant, une gamme de robes plus large et des basiques plus accessibles pour répondre à tous les styles de vie ».

☕️ NG-2 : Blue Origin reporte encore le deuxième lancement de New Glenn

10 novembre 2025 à 08:47

Au début de l’année, après des années d’attente et de retard, la fusée réutilisable New Glenn de Blue Origin décollait enfin. Pour son vol inaugural, elle était arrivée dans une orbite spatiale. Le premier étage n’avait pas été récupéré lors de ce premier test. Dans la foulée, la production était lancée.

Le deuxième vol de New Glenn (alias NG) devait avoir lieu ce week-end, mais les conditions météorologiques, et « plus précisément de la présence de cumulus », ont eu raison du lancement. Il a donc été ajourné. Ce n’est pas le premier report, comme le rappelle TechCrunch.

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— Jeff Bezos (@JeffBezos) November 8, 2025

Dans un autre message sur X avant l’abandon du lancement, Blue Origin annonçait que « l’équipe de lancement examine un problème avec notre équipement de soutien au sol sur l’aire de lancement ». Problème qui semble avoir été réglé, contrairement à la météo.

Une nouvelle fenêtre de tir s’ouvrira le 12 novembre, à partir de 20h50 (heure française) et 22h17. Tous les détails de la mission et le déroulé du lancement se trouvent par ici.

NG-2 emporte deux satellites Escapade (Escape and Plasma Acceleration and Dynamics Explorers) pour le compte de la NASA. Ils prendront la route vers Mars si tout va bien. À bord également, « un démonstrateur technologique de Viasat en soutien au projet de services de communication de la NASA ».

New Glenn a pour rappel été annoncé en 2016 et se place comme un concurrent direct de SpaceX. Le nom est un hommage à John Glenn, le premier Américain en orbite autour de la Terre.

Ce lanceur doit déposer l’atterrisseur maison Blue Moon sur la Lune dans les prochaines années, dans le cadre du troisième volet du programme Artemis et du retour des humains sur notre satellite naturel. Les retards s’accumulent et le lancement d’Artemis II n’est pour le moment prévu que début 2026. Blue Moon fait partie de la suite, avec Artemis III.

☕️ Anthropic va s’installer à Paris et Munich

10 novembre 2025 à 08:15

Dans un communiqué, la société américaine derrière l’IA générative Claude annonce son « intention » d’ouvrir des bureaux à Paris et Munich, sans donner plus de détails sur le calendrier.

L’entreprise explique simplement que « ces nouveaux hubs font suite aux récentes ouvertures de bureaux à Tokyo, Séoul et Bangalore et renforceront davantage l’empreinte européenne aux côtés des bureaux de Londres, Dublin et Zurich ». Anthropic revendique une présence dans 12 villes.

L’Europe semble être un terreau fertile pour Anthropic : « la région EMEA [Europe Middle East and Africa] est devenue notre région avec la croissance la plus rapide ; le chiffre d’affaires annualisé a été multiplié par plus de 9 au cours de l’année écoulée. Le nombre de grands comptes professionnels, c’est-à-dire des clients dont le chiffre d’affaires annualisé dépasse les 100 000 dollars, a également été multiplié par plus de 10 ».

Parmi les clients de Claude, la société américaine annonce L’Oréal, BMW, SAP, Sanofi, Lovable, N26, Pigment, Qonto et Doctolib.

Anthropic

Guillaume Princen, chez Anthropic depuis neuf mois, est le responsable des startups EMEA. Il est épaulé par Pip White (ancienne de chez Salesforce) pour la zone EMEA nord et Thomas Remy (ancien de chez Google) pour le sud. Prochainement, un responsable sera nommé pour la zone DACH (Allemagne, Autriche et Suisse) et CEE (Europe centrale et orientale).

Reuters enfin se fait l’écho de rumeurs de Business Insider, selon lesquelles Google serait « en pourparlers préliminaires pour augmenter son investissement dans Anthropic […] ce qui pourrait valoriser Anthropic à plus de 350 milliards de dollars ». Aucune des deux parties n’a souhaité répondre à nos confrères.

Il y a quelques semaines à peine, les deux protagonistes annonçaient une intensification de leur partenariat : Anthropic va utiliser jusqu’à un million de TPU de Google, aussi bien pour l’entrainement que l’inférence des modèles.

☕️ Les 80 lauréats 2025 de la French Tech 2030

10 novembre 2025 à 07:09

French Tech 2030 est un programme permettant aux entreprises lauréates de bénéficier « d’un accompagnement d’une durée de un an. Il se compose d’un appui individuel et collectif sur les enjeux stratégiques des entreprises ». Le gouvernement a dévoilé en fin de semaine dernière la liste des « 80 entreprises de la nouvelle promotion du programme French Tech 2030 ».

15 étaient déjà dans la précédente promotion : C12 Quantum, Cailabs, Enchanted Tools, Ganymed, Kiro, Quandela, Qubit Pharmaceuticals, Quobly, Spectronite, Synapes Medecine, U-Space, WhiteLab Genomics, XXII et YesWeHack.

Voici la liste complète :

Quasiment un quart (19) des start-ups sont dans le domaine de l’intelligence artificielle, 14 dans la cybersécurité, 13 dans la robotique, 12 dans le spatial, 9 dans le quantique (dont Quandela qui a déjà vendu plusieurs machines), 7 dans les infrastructures et enfin 6 dans l’électronique.

« Avec 130 millions d’euros déjà investis dans la R&D l’année dernière, 1,1 milliard d’euros levés, 353 brevets déposés, 18 usines en place et 27 en passe de l’être, le succès technologique et commercial de ces entreprises est le résultat d’une recherche de pointe et d’une formation de haut niveau », précise le gouvernement.

Sur les 80 lauréats, 60 bénéficient du statut de jeune entreprise innovante et 71 d’un crédit d’impôt recherche et d’innovation. De plus, « 60 % des start-ups travaillent avec la recherche publique ou privée ».

Dans le dossier de presse, la mission French Tech dresse la liste des 10 plus grosses levées de fonds : 57 millions d’euros pour Cailabs qui arrive en tête, les suivants sont presque à deux fois moins avec 30 millions pour le second Quandela.

Roland Lescure, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté rappelle que « la French Tech, ce sont 18 000 startups qui s’exportent dans le monde et 450 000 emplois sur ces 10 dernières années ».

Julie Huguet, directrice de la Mission French Tech, rappelle que French Tech 2030 « offre aux entreprises émergentes qui développent des technologies stratégiques pour la souveraineté numérique française la même visibilité et le même dispositif d’accompagnement qu’aux 120 champions de la tech française regroupés dans le French Tech Next40/120 ».

Le FBI cherche à obtenir l’identité du responsable d’Archive.today

7 novembre 2025 à 16:21
Police de l'Internet : vous avez vos papiers ?
Le FBI cherche à obtenir l’identité du responsable d’Archive.today

Le service de renseignement états-unien est à la recherche de la personne responsable d’un des sites d’archivage en ligne les plus connus, Archive.today, aussi connu par son autre nom de domaine archive.is. Le FBI a envoyé une injonction au bureau d’enregistrement Tucows pour récupérer les données personnelles associées.

Le 31 octobre dernier, Archive.today a posté sur X un lien vers une injonction faite au bureau d’enregistrement de son nom de domaine Tucows. Celle-ci demande au registrar canadien (un des plus importants dans le monde) de transmettre toutes les données relatives au client qui détient archive.today.

Archive.today, connu aussi sous le domaine archive.is ou archive.ph, c’est l’un des sites d’archivage du web les plus connus. Il existe depuis 2012 et on peut y accéder via différents noms de domaine du même genre, avec même un .onion utilisable via le protocole Tor.

Mais, contrairement à Internet Archive, dont la Wayback Machine propose d’accéder aux archives du web depuis 2001, Archive.today n’est pas une organisation à but non lucratif ayant pignon sur rue.

Utilisé pour passer outre les Paywalls

Le site permet à un utilisateur d’archiver une page qui pourra ensuite être consultée par d’autres. Ce mécanisme est massivement utilisé par des internautes pour passer outre les paywalls des différents médias. Sur sa page de FAQ, on peut y lire qu’il utilise Apache Hadoop et Apache Accumulo et que « toutes les données sont stockées sur HDFS, le contenu textuel est dupliqué trois fois entre les serveurs de différents centres de données et les images sont dupliquées deux fois ». Et selon cette même page, « tous les datacenters sont situés en Europe » (peut-être chez OVH). Mais aucune mention légale n’apparait concernant le responsable du site.

Comme le remarque le média allemand Heise, les pages de l’injonction faite par le FBI à Tucows ne permettent pas de savoir pourquoi le service de renseignement états-unien cherche à connaître l’identité du responsable du site. Le tweet posté par le compte d’Archive.today sur X accompagne le lien d’un simple « canary », faisant référence à l’utilisation du petit oiseau jaune dans les mines pour détecter le coup de grisou avant qu’il n’effondre les fondations souterraines.

Un « outil fragile » qui est « condamné à mourir »

La connaissance d’une telle injonction est le signal que le FBI enquête. Mais il n’en dit pas beaucoup plus sur le sujet. Est-ce l’enjeu de la sauvegarde massive de contenus d’éditeurs de médias états-uniens ? Est-ce celle de contenus problématiques ? Le FBI enquête-t-il sur les sources de financement du site ? Il est difficile de savoir quelle est la raison exacte.

Si personne n’a jamais revendiqué la responsabilité du site, en 2023, le blogueur Janni Patokallio a publié un billet sur le site dans lequel il cite le nom de la première personne ayant enregistré le domaine archive.is en 2012. « Même si nous ne connaissons ni son visage ni son nom, nous avons désormais une assez bonne idée du fonctionnement du site : il s’agit d’une œuvre passionnée menée par une seule personne, un Russe doté d’un talent considérable et d’un accès à l’Europe », concluait-il de ses recherches.

Comme le faisait remarquer Janni Patokallio, le créateur d’Archive Today est pleinement conscient que le site est un « outil fragile » qui est « condamné à mourir » un jour.

Meta tirerait 10% de ses revenus d’arnaques et de publicités frauduleuses

7 novembre 2025 à 13:15
Cui bono
Meta tirerait 10% de ses revenus d’arnaques et de publicités frauduleuses

Des documents internes à Meta révèlent que le groupe de Mark Zuckerberg prévoit de générer 10 % de son chiffre d’affaires annuel, soit environ 16 milliards de dollars, à partir de publicités enfreignant ses conditions d’utilisation. Plutôt que de bannir les fraudeurs, Meta préfère leur facturer un supplément, dopant ainsi d’autant ses propres revenus.

En 2019, le producteur et milliardaire John de Mol attaquait Facebook en justice en raison de publicités contrefaisant son image au profit d’arnaques à la crypto. Six ans plus tard, Facebook et sa maison-mère Meta feraient-ils preuve de laxisme en matière de publicité trompeuse ?

La question se pose de façon légitime. Bien que le phénomène soit dénoncé depuis des années, des internautes se plaignent encore régulièrement d’avoir été confrontés à des réclames qui usurpent l’identité d’une personnalité célèbre, ou à de soi-disant promotions qui renvoient vers des arnaques.

Si Meta laisse faire, c’est peut-être parce que le groupe y trouve un intérêt. Une longue enquête de Reuters, publiée jeudi 6 novembre, lève en effet une partie du voile sur la façon dont l’entreprise appréhende le phénomène.

À qui profite le crime ?

D’après des documents internes à Meta, consultés par l’agence de presse, l’impact de ces publicités frauduleuses serait mesuré avec précision. Fin 2024, le groupe estimait ainsi, d’après Reuters, diffuser de l’ordre de 15 milliards de publicités frauduleuses par jour. Cette portion considérée comme « à haut risque » (car présentant des signes évidents de fraude) de l’inventaire publicitaire aurait représenté un chiffre d’affaires d’environ 7 milliards de dollars sur l’année 2024.

D’autres documents internes consultés par Reuters laissent penser que Meta estimait, en interne, que les publicités frauduleuses dans leur ensemble pourraient représenter quelque 10 % de son chiffre d’affaires annuel, soit 16 milliards de dollars, puisque l’entreprise affirme avoir réalisé 164,5 milliards de dollars en 2024. Et ce alors que l’entreprise affirme lutter avec la plus grande diligence contre le scam, et se targue de protéger toujours mieux ses utilisateurs contre les arnaques en ligne.

« Une grande partie de la fraude provenait de spécialistes du marketing dont le comportement était suffisamment suspect pour être signalé par les systèmes d’alerte internes de Meta. Cependant, l’entreprise n’interdit les annonceurs que si ses systèmes automatisés prédisent avec au moins 95 % de certitude qu’ils commettent une fraude, selon les documents. Si l’entreprise est moins certaine, mais estime néanmoins que l’annonceur est un escroc potentiel, Meta lui applique des tarifs publicitaires plus élevés à titre de sanction, d’après ces mêmes documents », décrit ainsi Reuters.

À défaut de bloquer les contrevenants, Meta tenterait donc de les dissuader en augmentant ses tarifs, dopant dans le même temps ses propres revenus liés à l’activité de ces derniers.

Meta minimise le phénomène

Meta n’a pas pris la parole publiquement au sujet de cette enquête, mais l’un de ses porte-paroles, Andy Stone, a répondu à Reuters, alléguant d’une vision tronquée et erronée de la réalité. Les chiffres avancés par l’agence de presse couvriraient ainsi un inventaire incluant également des publicités légitimes, note-t-il, sans préciser la ventilation.

« Cette évaluation a été réalisée pour valider nos investissements prévus en matière d’intégrité – notamment dans la lutte contre les fraudes et les escroqueries – ce que nous avons fait, déclare le porte-parole à Reuters. Nous luttons activement contre la fraude et les escroqueries, car les utilisateurs de nos plateformes ne veulent pas de ce type de contenu, les annonceurs légitimes n’en veulent pas non plus, et nous non plus. »

L’agence de presse note de son côté que si des documents internes soulignent bien une intention de renforcer la lutte contre le scam en 2025, ils interrogent dans le même temps l’impact négatif que cette action risque d’avoir sur l’activité publicitaire du groupe.

De la même façon, d’autres documents montrent que les cadres de Meta ont tenté de soupeser le rapport bénéfice-risque vis-à-vis des possibles sanctions réglementaires. Avec une balance qui penche clairement du côté de la publicité frauduleuse.

« La Compagnie estime que le chiffre d’affaires généré par les publicités enfreignant nos conditions d’utilisation qui présentent le plus haut niveau de risque représentent à peu près 3,5 milliards de dollars (pour le S2 2024). Il s’agit probablement de l’ordre de grandeur maximal du coût de tout accord réglementaire concernant les publicités frauduleuses », remarque ainsi un rapport interne reproduit par Reuters. Une autre analyse interne, datée d’avril 2025, souligne quant à elle qu’il est « plus facile de faire de la publicité pour des arnaques sur les plateformes de Meta que sur Google ».

Cette approche cynique du phénomène aiguillonnera-t-elle les autorités compétentes sur les questions publicitaires, aux États-Unis ou en Europe ? La Commission européenne s’inquiétait fin octobre de ce que Meta ne respecte pas les obligations de transparence prévues dans le cadre du règlement sur les services numériques (DSA).

☕️ Meta lance Vibes en Europe

7 novembre 2025 à 11:33

L’entreprise de Mark Zuckerberg explique dans un communiqué publié jeudi 6 novembre que la nouvelle version de son application Meta AI disponible en Europe contient maintenant le fameux flux Vibes.

Meta avait annoncé l’arrivée de cette fonctionnalité fin septembre, mais elle n’était pas encore disponible en Europe. OpenAI lui avait rapidement emboité le pas en sortant aux États-Unis son application Sora.

Avec Vibes et Sora, les deux entreprises se sont lancées dans une course à une nouvelle sorte de flux sur le même principe que TikTok mais ne contenant que des contenus générés par IA.

Selon Meta, « Vibes est un espace dédié à la création, au remixage et au partage de vidéos courtes générées par l’IA, qui vous permet de vous exprimer de manière nouvelle et innovante ».

De son côté, Sora ne reste officiellement disponible pour l’instant qu’au Canada, en Corée du Sud, au Japon, aux États-Unis, au Viêt Nam, en Thaïlande et à Taiwan.

Sanctions US : YouTube a supprimé 700 vidéos d’ONG palestiniennes en lien avec la CPI

7 novembre 2025 à 10:53
Broadcast Yourself, mais pas à Gaza
Sanctions US : YouTube a supprimé 700 vidéos d’ONG palestiniennes en lien avec la CPI

YouTube a supprimé les comptes de trois ONG palestiniennes début octobre, et par la même occasion plus de 700 vidéos sur les conséquences de l’invasion de Gaza par Israël. Cela fait suite aux sanctions décidées par Donald Trump contre la Cour pénale internationale, les trois ONG l’ayant aidée dans ses enquêtes.

Début octobre, YouTube a supprimé, sans les prévenir, les chaines de trois organisations non gouvernementales, le Centre Al-Mezan pour les droits humains, Al-Haq et le Centre palestinien pour les droits humains. Selon The Intercept qui a révélé cette suppression, plus de 700 vidéos ont disparu avec ces trois chaines, compilant des heures d’images documentant la situation à Gaza et les suspicions de crimes de guerre d’Israël sur lesquels la Cour pénale internationale devra se prononcer.

Toutes les vidéos ne sont pas perdues. Ainsi, par exemple, on peut voir sur la Wayback Machine d’Internet Archive la vidéo d’une analyse sur la mort de la journaliste américano-palestinienne d’Al Jazeera, Shireen Abu Akleh. On peut aussi retrouver cette vidéo sur la page Vimeo de l’ONG. Mais ces plateformes pourraient elles aussi être contraintes par les États-Unis de supprimer ces contenus.

YouTube suit des sanctions ciblées prononcées par Marco Rubio

Car YouTube (dont la maison mère est Google) a suivi la décision de sanctions prises par l’administration Trump envers ces trois ONG. « Google s’engage à respecter les sanctions applicables et les lois en matière de conformité commerciale », a affirmé YouTube dans un communiqué envoyé en réponse à The Intercept.

Comme plusieurs juges de la Cour pénale internationale visés nommément par l’administration Trump, les trois ONG ont été l’objet d’une décision du secrétaire d’État américain, Marco Rubio début septembre.

« Ces entités ont directement participé aux efforts déployés par la Cour pénale internationale (CPI) pour enquêter, arrêter, détenir ou poursuivre des ressortissants israéliens, sans le consentement d’Israël », affirmait Marco Rubio dans un communiqué annonçant la désignation du Centre Al-Mezan pour les droits humains, d’Al-Haq et du Centre palestinien pour les droits humains. Le secrétaire d’État américain n’évoque aucune autre raison que leurs liens avec l’autorité judiciaire internationale pour justifier cette désignation.

La CPI sanctionnée depuis février

Rappelons qu’en février dernier, Donald Trump a publié un décret imposant « des sanctions à l’encontre de la Cour pénale internationale » en réaction à l’émission des mandats d’arrêt à l’encontre de Benyamin Nétanyahou et de l’ancien ministre israélien de la Défense Yoav Gallant. C’est sur la base de ce décret que s’appuie Marco Rubio pour sanctionner les trois ONG accusées de collaborer avec la CPI.

Selon The Intercept, c’est la première fois que les États-Unis prennent de telles sanctions contre des ONG qui accumulent des informations pour d’éventuelles poursuites en justice.

« Je suis très choquée que YouTube fasse preuve d’un tel manque de courage », explique à The Intercept la responsable de l’association états-unienne Democracy for the Arab World Now, Sarah Leah Whitson. « Il est vraiment difficile d’imaginer un argument sérieux selon lequel le partage d’informations provenant de ces organisations palestiniennes de défense des droits humains violerait d’une manière ou d’une autre les sanctions. Il est décevant et assez surprenant que YouTube cède à cette désignation arbitraire de ces organisations palestiniennes et décide désormais de les censurer. »

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