La Commission européenne annonce des investissements pour un total de 4,6 milliards d’euros dans les technologies « zéro net ». Elle les présente comme « essentielles pour garantir la compétitivité de l’industrie européenne tout en atteignant les objectifs climatiques convenus ».
Deux appels à propositions sont lancés, avec un budget de 3,4 milliards d’euros, « pour accélérer le déploiement de technologies de décarbonation innovantes en Europe, y compris les batteries de véhicules électriques ».
Cette manne financière comprend deux sous catégories. Une première avec 2,4 milliards d’euros pour « des projets de décarbonation de différentes échelles, ainsi que des projets axés sur la fabrication de composants pour les énergies renouvelables, le stockage de l’énergie, les pompes à chaleur et la production d’hydrogène ».
La seconde avec un milliard d’euros « pour la fabrication de cellules de batteries de véhicules électriques », une première en Europe selon la Commission. Le but est d’avoir des projets capables d’en produire avec « des procédés et des technologies de fabrication innovants ».
La Commission annonce aussi « la deuxième vente aux enchères de la Banque européenne de l’hydrogène afin d’accélérer la production d’hydrogène renouvelable dans l’Espace économique européen ». Le budget est de 1,2 milliard d’euros cette fois.
Sur cette somme, la part du lion (un milliard) « soutiendra des projets de production d’hydrogène renouvelable quel que soit le secteur dans lequel il sera consommé », tandis que les 200 millions restants seront pour des projets de « production d’hydrogène dans le cadre de projets avec des acquéreurs dans le secteur maritime ».
Les promoteurs de projets relatifs aux technologies « zéro net » et aux batteries ont jusqu’au 24 avril 2025 pour présenter leur demande. Les détails se trouvent dans le communiqué de presse.
L’expression « brain rot » n’a rien de neuf, mais son utilisation croissante l’a fait désigner comme mot de l’année à l’université d’Oxford. Selon l’établissement, le choix de ce mot rend compte d’une évolution dans la perception de la consommation des contenus en ligne.
Comme l’explique l’université, l’expression est vieille, beaucoup plus qu’on ne le pense. Sa première utilisation avérée date en effet de… 1854. « Alors que l’Angleterre s’efforce de guérir la pourriture des pommes de terre, personne ne s’efforcera-t-il de guérir la pourriture du cerveau – qui prévaut de manière beaucoup plus large et fatale ? », s’inquiétait ainsi Henry David Thoreau dans son livre Walden.
170 ans plus tard, le sens profond de l’expression n’a pas bougé. Le dictionnaire d’Oxford en donne la définition suivante : « Détérioration supposée de l’état mental ou intellectuel d’une personne, notamment considérée comme le résultat d’une surconsommation de contenu (aujourd’hui particulièrement en ligne) considéré comme insignifiant ou non stimulant ».
De là, l’expression a gagné l’ensemble de la population, la définition s’élargissant à tout matériel pouvant conduire à cette détérioration. L’usage en est devenu commun, au point que le mot a gagné l’élection avec plus de 37 000 votes.
Sus aux réseaux sociaux !
Si l’expression est connue depuis longtemps, elle n’est largement utilisée que depuis plusieurs années, et tout particulièrement la dernière écoulée. L’université d’Oxford note un bond de 230 % dans la fréquence d’utilisation entre 2023 et 2024.
Le sens de l’expression a légèrement évolué pour s’accrocher de manière tenace à la vie numérique. La « pourriture du cerveau » est revenue en force dans les réseaux sociaux, comme un signal d’alerte face à des plateformes comme TikTok, et plus généralement tout service présentant un mur infini de contenus. On peut alors enchainer les courtes vidéos pendant des heures. Des préoccupations concernant avant tout les générations Z et Alpha.
Mais pourquoi parler de pourriture (ou pourrissement) ? À cause d’une consommation excessive de « contenus de faible qualité et de faible valeur » trouvés sur les réseaux sociaux et plus généralement sur internet. Il faut encore s’entendre sur ce que l’on estime être « de faible qualité ». Au sens où on l’entend aujourd’hui, il désigne tout contenu n’entrainant aucune stimulation cérébrale. On se contente alors d’absorber passivement des contenus entrainant des réactions émotionnelles immédiates, sans informations ni réflexion.
L’université d’Oxford ajoute que l’expression a entrainé une nouvelle famille de mots et d’expressions filles. En référence notamment à la série de vidéos Skibidi Toilet d’Alexey Gerasimov, le mot « skibidi » est resté pour signifier l’absurdité. De même, « only in Ohio » servait à désigner les comportements supposément étranges des habitants de cet État américain. L’expression est aujourd’hui résumée au simple « Ohio » pour désigner « quelque chose d’embarrassant ou d’étrange ».
Pourrissement et merdification
L’université ajoute que « brain rot » est désormais utilisé pour désigner à la fois la cause et l’effet du phénomène. On s’en sert ainsi autant pour le contenu lui-même que pour son impact négatif.
« Je trouve fascinant que l’expression « pourriture du cerveau » ait été adoptée par la génération Z et la génération Alpha, ces communautés largement responsables de l’utilisation et de la création du contenu numérique auquel l’expression fait référence. Ces communautés ont amplifié l’expression par le biais des médias sociaux, l’endroit même où l’on dit qu’il y a un « pourrissement du cerveau ». Cela démontre une conscience de soi quelque peu insolente chez les jeunes générations quant à l’impact néfaste des médias sociaux dont elles ont hérité », relève Casper Grathwohl, président d’Oxford Languages.
Intéressant également, l’expression appartient au même champ lexical qu’une autre fraichement élue, cette fois par le dictionnaire australien Macquarie : « enshittification », traduit chez nous en « merdification ». Elle renvoie à l’idée de « détérioration progressive d’un service ou d’un produit, en particulier d’une plateforme en ligne, provoquée par une réduction de la qualité du service fourni résultant de la recherche de profit ».
The Guardian évoquait l’augmentation des contenus faux, de radicalisation ou de mauvaise qualité comme partie intégrante du processus, créant le lien avec brain rot. Dans les deux cas, l’idée est la même : une dégradation de la qualité générale, entrainant un impact négatif sur la population.
Un impact réel ?
Les conséquences véritables du brain rot restent à préciser. On peut parler de perte d’intelligence, de sens critique, de créativité, d’originalité entrainée par une habitude de consommation de contenus ne réclamant aucune analyse ni mémorisation. Peuvent alors s’ensuivre une sensation de déconnexion de la « vie réelle », la perte du gout de l’effort, une chute de la capacité à se concentrer et ainsi de suite.
L’expression interroge autant les pratiques que le regard que l’on y porte. Comme l’a signalé l’université d’Oxford, le pourrissement du cerveau désigne à la fois une cause et un effet, témoignant d’une réflexion sur nos propres usages. En outre, le sens profond n’a pas changé d’un iota en 170 ans. Les inquiétudes sur la consommation des contenus par nos voisins ont toujours existé.
Enfin, et c’est important de le noter, le brain rot n’est pas une pathologie reconnue. En revanche, l’expression invite à la réflexion sur nos usages. Ainsi, pour l’autrice Daphné B., le brain rot pointe davantage vers « l’obsolescence programmée du langage » qu’une réelle maladie, mettant en lumière « un nouveau rapport à la perte », en lien avec le fameux FOMO (fear of missing out, la peur de rater quelque chose).
CBC/Radio-Canada, The Globe and Mail, La Presse Canadienne, Postmedia et le Toronto Star se sont alliés pour attaquer OpenAI en justice.
Dans la plainte déposée le 29 novembre devant la Cour supérieure de justice de l’Ontario, le groupe accuse la société états-unienne d’utiliser leurs publications sans leur consentement pour entraîner le grand modèle de langage qui fait tourner ChatGPT, et en tirer « des milliards de dollars de revenus annuels ».
Les médias canadiens demande une « injonction permanente » interdisant à OpenAI d’utiliser leurs contenus, protégés par le droit d’auteur.
L’affaire fait écho à d’autres plaintes déposées à travers la planète pour contester l’usage que font les fabricants de modèles génératifs de contenus récupérés en ligne, à commencer par celle du New York Timesaux États-Unis.
À l’inverse, certains médias comme Le Monde ont pris le parti de signer des accords avec ces entreprises.
Coup sur coup, l’ANSSI a mis en ligne deux rapports sur l’informatique post-quantique, c’est-à-dire quand les ordinateurs quantiques seront suffisamment performants pour casser certains systèmes de chiffrement (les protocoles asymétriques sont la cible principale).
Le premier rapport dresse un « état de l’offre des solutions de cryptographie post-quantique en 2023 ». L’Agence a mené une enquête entre mai et juillet 2023 « auprès d’une sélection d’entreprises qui conçoivent des briques cryptographiques pour des solutions numériques ». Des éléments indispensables pour ensuite sécuriser les données et infrastructures.
Le second rapport propose un « état de l’offre de prestation d’accompagnement et de conseil en sécurité ». Cette fois, l’enquête s’est intéressée à « 34 prestataires de services ayant une offre d’accompagnement et de conseil en cybersécurité entre décembre 2023 et janvier 2024 ». Cela permet d’avoir une large vision du marché.
Nous ne reviendrons pas sur les enjeux du quantique, ses risques et la réalité du terrain actuel, des sujets que nous avons déjà longuement détaillés dans de précédentes actualités, à (re)lire sans modération :
Crypto post quantique : « l’offre commerciale est très immature »
L’enquête auprès des prestataires d’accompagnement révèle que les demandes de conseil et d’accompagnement « pour la problématique de la menace quantique est, à ce jour, très faible. Le marché est quasi inexistant, à tel point que la majorité des prestataires (70 %) n’a réalisé aucune prestation de ce type », explique l’ANSSI.
Et pour ceux qui ont réalisé des prestations chez des clients, dans 40 % des cas c’était pour de la sensibilisation des décideurs. « Si on ne tient pas compte de ces prestations de sensibilisation, les prestataires qui ont réalisé au moins une prestation « post-quantique » n’en ont réalisé à ce jour que 4 en moyenne, pour un maximum de 14 prestations réalisées par l’un d’entre eux ».
Conséquence pour l’ANSSI : « l’offre commerciale est très immature ». Dans sa conclusion, l’Agence ajoute : « nous observons une quasi absence de demande pour le moment et une quasi absence d’offre commerciale ».
Manque de recommandations et de cadre
Les principaux freins identifiés par les prestataires sont : « le manque de recommandations techniques et d’actions de sensibilisation », « le manque de cadre règlementaire contraignant » et une « communauté de prestataires encore trop peu structurée ».
De leur côté, les prestataires expliquent l’absence de demande par « un sentiment, chez leurs clients, qu’il n’est pas urgent d’agir contre la menace quantique. Le fait qu’il n’y ait aucune obligation réglementaire conforte les clients dans leur posture d’attente ».
Post quantique : un (rapide) tour des éditeurs de solutions
Dans son autre enquête sur les éditeurs français proposant des « solutions intégrant de manière significative de la cryptographie », 18 ont été retenus « comme particulièrement pertinents pour répondre au questionnaire ».
L’ANSSI classe ses entreprises en plusieurs catégories : les spécialistes, les non-spécialistes « qui se disent prêts mais qui ne maîtrisent pas (encore) véritablement les primitives post-quantiques », et enfin ceux qui « n’ont pas réellement pris la mesure du sujet et qui n’ont pas encore engagé de plan d’actions visant à traiter la menace quantique ».
Selon le bilan des questionnaires de l’ANSSI, les principaux freins techniques identifiés par les éditeurs sont les suivants :
le manque de normes ou de standards décrivant précisément les algorithmes,
le manque de normes ou de standards décrivant la façon de mettre en œuvre l’hybridation,
le manque de briques logicielles (libres ou non) de référence ou d’un guide de bonnes pratiques pour les implémenter,
le besoin de faire évoluer certains référentiels pour y intégrer la PQC (avec PQC pour cryptographie post-quantique),
le manque de maturité des implémentations sur du matériel,
des inquiétudes concernant les pertes de performance des signatures post-quantiques.
Il y a également des freins organisationnels. Par exemple, l’absence d’un plan de transition et le manque de sensibilisation des utilisateurs.
Où sont les normes et les standards ?
Attardons-nous deux minutes sur le manque de normes et de standards. Durant l’été 2022, quatre algorithmes post-quantiques ont été sélectionnés par le National Institute of Standards and Technology (NIST, du département américain du Commerce) : CRYSTALS-KYBER, CRYSTALS-Dilithium, FALCON et SPHINCS+.
Le CNRS en profitait pour se mettre en avant, via l’INS2I (institut des sciences de l’information et de leurs interactions) : « Trois des quatre algorithmes sélectionnés […] ont reçu des contributions de laboratoires rattachés à l’INS2I, et une nouvelle phase de soumission (round 4) implique plusieurs autres laboratoires du CNRS ».
Deux ans plus tard, les normes sont là pour le NIST
Le processus de normalisation de ces algorithmes a débuté dans la foulée (deux ans étaient prévus pour en arriver au bout), avec la publication de brouillons pour trois d’entre eux durant l’été 2023. FALCON manquait à l’appel et était attendu pour fin 2024.
Durant cet été 2024, le NIST mettait en ligne « les trois premières normes de chiffrement post-quantiques finalisées » : FIPS 203 basée sur l’algorithme CRYSTALS-Kyber, FIPS 204 avec CRYSTALS-Dilithium et FIPS 205 pour Sphincs+. FIPS 206 sera pour Falcon. FIPS pour Federal Information Processing Standard.
En Europe, la standardisation « est plus lente »
L’ANSSI reconnait que le NIST a publié des brouillons puis des versions finales des normes, mais ajoute que « la standardisation d’autres algorithmes (par exemple FrodoKEM, un des algorithmes recommandés par l’ANSSI et par certaines agences homologues européennes comme solution conservatrice) est plus lente ».
Et seconde différence avec leurs homologues américains, « les agences européennes de cybersécurité recommandent fortement le recours à l’hybridation. La prise en compte de l’hybridation dans les protocoles de tunnel (tels qu’IPSec ou TLS) ainsi que dans les certificats (tels que x.509) n’est pas mature ».
Il faut « démarrer sans tarder les actions préparatoires »
Dans sa conclusion, l’ANSSI rappelle « l’importance de démarrer sans tarder les actions préparatoires à la transition post-quantique, et ce pour tout type d’organisation ». L’Agence souhaite que chaque organisation évalue son niveau de risque par rapport à la menace quantique afin de mettre en place un plan de transition.
Pour l’ANSSI, « l’immaturité constatée des solutions n’est que transitoire et ne devrait pas servir de prétexte à l’inaction. Certaines actions devront être mises en œuvre sans délai et d’autres pourront être déployées progressivement, dans les années à venir ».
« Aujourd’hui, sécuriser demain »
Il y a quelques jours également, L’ANSSI avec son homologue allemand (Bundesamt für Sicherheit in der Informationstechnik, ou BSI) et 16 autres États membres de l’Union européenne publiaient une déclaration commune sur la transition vers la cryptographie post-quantique intitulée : « Aujourd’hui, sécuriser demain : la transition vers la cryptographie post-quantique (PQC) ».
« Face à la menace quantique et ses implications sur la sécurité de la cryptographie actuelle, il devient urgent de déployer des solutions de cryptographie post-quantique hybrides », affirme l’ANSSI. Cela doit même être « une priorité absolue ».
Le document rappelle que « bien qu’il n’existe actuellement aucun ordinateur quantique pertinent sur le plan cryptographique, leur développement progresse rapidement ». Bien malin qui peut prédire quand la suprématie quantique sera une réalité… enfin du moins quand le grand public sera au courant.
Et le document ajoute, à juste titre, qu’un scénario des pirates (étatiques principalement) doit être en tête des responsables lorsqu’il s’agit de se préparer : ils peuvent « stocker maintenant, décrypter plus tard ». « C’est notamment pour cela que les incertitudes sur le développement des ordinateurs quantiques ne doivent pas nous empêcher d’avancer sur la protection des données les plus sensibles ».
Les signataires « exhortent les administrations publiques, les fournisseurs d’infrastructures critiques, les fournisseurs informatiques, ainsi que l’ensemble de l’industrie à faire de la transition vers la cryptographie post-quantique une priorité absolue ».
Un groupe de travail européen
Enfin, un groupe de travail sur la cryptographie post-quantique a été mis en place, suite à une recommandation de la Commission européenne d’avril 2024. Il est coprésidé par la France, l’Allemagne et les Pays-Bas. « Nous encourageons tous les États membres de l’UE à s’engager activement dans ce groupe de travail », indiquent les trois co-présidents.
Nouvelle version pour l’API graphique open source du Khronos Group. La mouture 1.4 apporte des améliorations notables dans plusieurs domaines, dont le multiplateforme.
Vulkan 1.4 consolide notamment de nombreuses extensions et fonctions qui étaient jusqu’ici optionnelles, notamment pour les applications à hautes performances, dont les descripteurs push, les lectures locales de rendu dynamique et les dispositions de blocs scalaires.
Les extensions de maintenance vont maintenant jusqu’à VK_KHR_maintenance6 et font désormais partie des spécifications de base. Le rendu 8K est en outre garanti jusqu’à huit cibles.
« Vulkan 1.4 est une version importante qui intègre directement des fonctionnalités demandées depuis longtemps et des extensions éprouvées dans la norme de base. En imposant ces fonctionnalités, nous améliorons la flexibilité et les performances de Vulkan sur un plus grand nombre d’appareils, ce qui permet aux développeurs de créer plus facilement des applications de pointe en étant sûrs qu’elles fonctionneront de manière fiable sur n’importe quelle plateforme », a déclaré Ralph Potter, nouvellement élu à la tête du groupe de travail chez Vulkan.
AMD, Arm, Imagination, Intel, NVIDIA, Qualcomm et Samsung ont déjà des pilotes de développement ayant le test de conformité Vulkan 1.4. Même chose pour les pilotes open source Mesa, dont la conformité avec Vulkan 1.4 a été testée sur le matériel AMD, Apple, Intel, NVIDIA et Qualcomm.
Pour fêter ses 25 ans (la société a été fondée en février 1999), Free propose une édition limitée du boîtier serveur de sa Freebox Ultra. Elle est toute en transparence pour laisser entrevoir ses composants et « vient rappeler les produits technologiques emblématiques des années 90 tels que l’iMac G3 ou la Game Boy Color ». Pour voir de près l’intérieur de la Freebox Ultra, nous l’avons pour rappel démontée.
Elle est aussi équipée d’un ruban de LED rouges (désactivables, heureusement) qui fait le tour de la coque : « Depuis leur application Freebox Connect, [les abonnés] peuvent choisir un mode d’animation parmi six modes au choix : statique, respiration, pluie, onde, organique, chenillard ».
« Fidèle à sa politique en matière d’emballages responsables, Free a choisi d’utiliser des encres à base d’eau et de limiter le nombre de couleurs afin que le fourreau soit entièrement recyclable. Nos équipes ont par ailleurs privilégié une fabrication française pour réduire les émissions liées au transport », ajoute le FAI.
Comme la Freebox Ultra classique, l’Édition Limitée propose un Player TV Free 4K, un Répéteur Wi-Fi 7 et un pocket Wi-Fi 4G. Le tarif est le même en édition limitée ou non : 49,99 euros pour Freebox Ultra Essentiel et 59,99 euros par mois pour Freebox Ultra. Le FAI propose 10 euros de remise la première année, sans engagement. Depuis peu, les frais de résiliation sont passés de 49 à 59 euros.
Si vous êtes déjà abonnés Freebox Ultra (Essentiel), une « demande de changement de Server Internet pour un Server Internet Ultra Édition Limitée sera à effectuer dans l’Espace Abonné (49 euros) ». Pour rappel, la box ne vous appartient pas, il faudra dans tous les cas la rendre à la fin de votre abonnement.
L’Arcep publie trimestre après trimestre les indicateurs d’accessibilité des services de communications électroniques accessibles aux personnes sourdes, malentendantes, sourdaveugles et aphasiques. La langue des signes française est de loin la plus utilisée, mais en dehors des clous sur le taux de prise en charge. Dans l’ensemble, les utilisateurs sont plutôt « très satisfaits ».
Depuis maintenant six ans, les opérateurs doivent proposer à leurs clients « une offre de services de communications électroniques accessible aux personnes sourdes, malentendantes, sourdaveugles et aphasiques permettant d’émettre et de recevoir des appels téléphoniques ».
L’Arcep publie régulièrement des statistiques et analyses sur le sujet. Le dernier observatoire date d’hier, l’occasion de faire le point six ans plus tard avec les indicateurs transmis par Bouygues Telecom, Coriolis, Free (mobile), Orange et SFR.
La langue des signes française (LSF) est toujours la plus utilisée avec 3 620 utilisateurs mensuels, pour 26 033 conversations avec une durée totale de 1 967 heures. À la même époque, en 2020, il y avait respectivement 2 542 utilisateurs uniques, 13 067 conversations et 798 heures de communications.
Le deuxième plus gros usage est la TTA (Transcription textuelle automatisée) avec 1 108 utilisateurs pour 21 133 conversations d’une durée totale de 686 heures. Il y a quatre ans, les premières statistiques étaient publiées avec 339 utilisateurs uniques pour 1 870 conversations et 61 heures.
En troisième position, c’est le TTH (transcription textuelle assistée par un opérateur humain) avec 256 utilisateurs uniques pour 1 482 conversations et 97 heures. Les tableaux ci-dessous regroupent l’ensemble des indicateurs :
Prise en charge en trois minutes : LSF largement à la traine
Autre élément à considérer : la rapidité de prise en charges des demandes. Comme indiqué dans la décision de l’Arcep, et « compte tenu des incertitudes concernant la demande des utilisateurs et la disponibilité des opérateurs relais, l’Autorité a choisi de fixer ce seuil à 70 %, pour toutes les modalités de traitement ». Cela concerne les taux de réponse en moins de trois minutes.
Avec 80 %, le langage parlé complété (LPC) et la transcription textuelle assistée par un opérateur humain (TTH) sont au-dessus de la limite. On arrive même à 100 % pour la transcription textuelle automatisée (TTA) et la communication adaptée à la surdicécité (CAS). La TTA est également à 100 % de réponse en moins de 30 secondes avec un taux d’abandon de 0 %. Un score logique puisque le traitement est automatisé via un ordinateur.
La langue des signes française (LSF) se démarque encore et toujours en étant largement en dessous des 70 %, avec 54 % seulement au troisième trimestre 2024. C’est tout de même 28 points de plus qu’il y a un an (le taux de réponse en moins de trois minutes était de 26 %). Le taux d’abandon est logiquement en baisse, passant de 23 à 15 %.
Disponibilité de 97,7 %, loin des 99 % réglementaires
La disponibilité globale du service chute de 0,6 point sur un an pour tomber à 97,7 %. Elle est donc en dessous du seuil réglementaire de 99 %, pourtant jugé comme « raisonnable au regard de la comparaison internationale ». Sur les derniers trimestres, le taux oscillait entre 97,7 et 98,3 %.
Dans l’ensemble, les utilisateurs sont satisfaits, avec une moyenne de 4,7 sur 5 pour la LSF, de 4,8 sur 5 pour la LPC et de 4,6 sur 5 pour la TTH. La TTA (automatisée) est à 4,4 sur 5, un score un peu plus faible à cause d’un nombre important de notes à 4 sur 5. Dans tous les cas, la grande majorité des utilisateurs donne 5/5 (très satisfaits, alors que 1/5 correspond à très insatisfait).
Rappelons enfin que, depuis le 1ᵉʳ octobre 2021, ce service doit être accessible aux utilisateurs concernés au minimum du lundi au vendredi de 8 h 30 à 21 h, et le samedi de 8 h 30 à 13 h, hors jours fériés, avec trois heures de communications mensuelles.
L’Arcep propose un calendrier des taux d’occupation, qui sont sans grande surprise en fin de matinée et en début d’après-midi. À partir de 18h30 en semaine et tout le samedi, tout est calme.
En octobre 2026 : disponibilité 24/7, avec 5 h par mois
Des évolutions sont déjà programmées : cinq heures de communications à partir du 1ᵉʳ octobre 2026 et, au même moment, une ouverture du service en 24/24, tous les jours de l’année.
Pour rappel, les membres de la Fédération Française des Télécoms (Bouygues Telecom, Orange, SFR…) ont choisi RogerVoice pour leur service de traduction, tandis que Free fait bande à part avec Relais téléphonique. Voici les liens pour les récupérer :
Le 6 novembre, un ingénieur de Nokia disait avoir remarqué un comportement étrange sur d’anciens serveurs contenant des processeurs EPYC d’AMD. Sur ces machines, le processus initramfs pouvait mettre beaucoup plus longtemps à démarrer, jusqu’à plusieurs dizaines de secondes, voire plusieurs minutes.
Comme le rapporte Phoronix, l’enquête sur le problème a permis de débusquer un vieux bug introduit il y a 18 mois dans la manière de gérer le microcode au sein des processeurs des générations Zen 1 et 2. Il ne s’agit donc pas d’un problème spécifique aux processeurs EPYC.
Plus en détail, il est nécessaire de vider le TLB (translation lookaside buffer) après mise à jour du microcode pour évacuer le mappage du tampon de la mise à jour. Un patch a donc été introduit avec l’étiquette x86/urgent, pour intégration dans le futur noyau 6.13, dont la Release Candidate 1 vient de paraître.
Les processeurs AMD de générations Zen 1 et 2 sont considérés aujourd’hui comme anciens (respectivement 2017 et 2019), mais sont encore largement utilisés. Linux étant souvent employé pour redonner « vie » à de vieilles configurations, le problème pourrait bien avoir été rencontré de nombreuses fois par les utilisateurs.
C’était une demande régulière des utilisateurs selon le site officiel de France Identité : l’application France Identité n’a désormais plus besoin de scanner la carte d’identité pour autoriser la connexion à FranceConnect. La simple authentification par biométrie, schéma ou code de déverrouillage dans l’application suffira.
Pour en profiter, vous devez récupérer la dernière version de l’application. Une fois dans celle-ci, un message « L’application évolue » devrait apparaitre, invitant à suivre les étapes suivantes :
France Identité met en avant les avantages de la nouvelle méthode : la simplicité de l’authentification sur FranceConnect sans mot de passe ni identifiant, ne plus passer par la NFC et son utilisation « aléatoire », ainsi qu’une expérience « plus fluide et plus rapide ».
Plusieurs points à préciser. D’abord, en cas d’utilisation de plusieurs appareils, il faudra répéter la démarche sur chacun d’eux. Ensuite, l’authentification FranceConnect+ réclame toujours la lecture de CNI. Enfin, la plus récente carte d’identité (au format carte bancaire) reste obligatoire pour utiliser l’application.
Cette période de fin d’année est toujours l’occasion de multiplier les offres commerciales pour les revendeurs. Il y a certes de bonnes affaires, mais il faut savoir raison garder et se méfier des offres trop alléchantes… comme à n’importe quelle période de l’année.
La période commerciale du Black Friday touche à sa fin avec le Cyber Monday en ce premier lundi de décembre. Cette période commerciale nous est arrivée tout droit des États-Unis (le « vendredi noir » est le lendemain de thanksgiving) et s’est installée en France depuis maintenant de nombreuses années. Mais à quoi correspond exactement ce « rendez-vous commercial » ?
Le Black Friday n’est pas une période de soldes
Commençons parce qu’il n’est pas : des soldes. Ces derniers sont, pour rappel, deux périodes de quatre semaines (qui débutent chaque année en janvier et juin). Durant les soldes, les commerçants sont autorisés à faire de la revente à perte.
Attention, on parle bien de revente (et pas de vente à perte) : une « pratique commerciale interdite » rappelle le ministère de l’Économie, hors exceptions comme la cessation d’activité, les produits périssables et donc les soldes.
Chaque année, de multiples « opérations commerciales »
Le Black Friday (et tous ses dérivés avec la Cyber Week, le Cyber Monday…) est donc simplement un rendez-vous organisé par les boutiques et les revendeurs, comme les French Days lancés en 2018 à l’initiative de six revendeurs français (Boulanger, Cdiscount, La Redoute Fnac-Darty, Showroomprive et Rue du Commerce). Nous pouvons également citer les Prime Days d’Amazon.
Les revendeurs occupent d’ailleurs bien le terrain toute l’année avec leurs différentes opérations commerciales : des soldes en janvier, les French Days au printemps (avril/mai), de nouveau des soldes en juin, encore des French Days en septembre et enfin le Black Friday fin novembre.
Pourquoi autant de bons plans dans la presse ?
Que les revendeurs proposent des offres commerciales toute l’année n’a rien de surprenant : c’est leur fonds de commerce de vendre des produits. Mais pourquoi en voit-on autant dans la presse et sur les réseaux sociaux ? La réponse à cette question est simple : l’argent.
Plus exactement, l’affiliation et donc les revenus qui découlent de vos achats. Lorsque des sites d’actualités relayent des « bons plans » ou autres promotions du genre – dans des actualités ou des comparatifs –, vous trouverez en général des liens affiliés qui rapporteront quelques pourcents de vos achats au site partenaire. Même chose avec les opérateurs, qui redistribuent généralement une somme conséquente pour la souscription d’un forfait.
Sur Next, aucun bon plan, ni pub ni tracking
Cette pratique, on la connait bien sur Next et je dirais même que je la connais particulièrement pour m’être occupé des bons plans pendant plusieurs années. Notez que ces pratiques appartiennent au passé depuis le rachat par moji, et c’est une très bonne chose. Sur Next, nous ne publions plus aucun lien affilié, ni aucune publicité, pour l’ensemble des visiteurs (abonnés ou non).
Ces dernières années, faire des bons plans sur la tech revenait très souvent à faire des bons plans sur Amazon, dans la mesure où le revendeur est capable de s’adapter rapidement aux changements de ses concurrents. Avec la question des bons plans se pose aussi celle du prix à mettre en avant : faut-il inclure les frais de livraison (faut-il les prendre en compte, comment gérer les abonnements du type Prime et Cdiscount à Volonté, etc.) et quid du choix quand plusieurs boutiques affichent le même prix ?
Google Actualités, putaclick : les « astuces » des bons plans
Google Actualités participe activement à cet emballement médiatique, il n’y a qu’à regarder la catégorie « Sciences et Technologies » pour s’en convaincre. Parfois, ce sont des offres commerciales des fabricants qui sont mises en avant (comme celle de Honor en troisième position dans Google Actualités).
Et on ne parle même pas des titres putaclick que pratiquent certains sites pour attirer toujours plus et placer des liens affiliés (qui rapportent généralement quels que soient les achats dans les jours qui suivent).
Chères, les « miettes » à 699 euros chez Amazon pour une barre de son, d’autant que d’autres revendeurs la proposent aussi exactement au même prix en cette période de Black Friday (Fnac, Darty, Boulanger…). Quant à la formulation « ce site n’en fait qu’à sa tête », il est important de rappeler que non justement puisque la revente à perte est interdite hors période de soldes.
Aparté sur la pub et les contenus sponsorisés
Une fois n’est pas coutume, citons L’esprit critique et la vidéo sur leur modèle économique (on s’y retrouve) : « nous depuis le début, on a décidé de ne pas faire de pub et on espère tenir le plus longtemps possible […] Pourquoi pas de pubs ? On n’a pas fait une chaine pour déconstruire le discours et développer notre esprit critique pour ensuite revenir par la fenêtre et vous vendre la crème prodige de lumière quantique à l’orchidée de mes fesses de Guerlain ».
Promotions : c’est quoi cette règle des 30 derniers jours ?
Comme tous les ans, la DGCCRF rappelle aux internautes de faire « attention aux pièges sur les sites de e-commerce ». La répression des fraudes dénonce plusieurs pièges : fausses réductions de prix, promotions faussement limitées », abonnements ou frais cachés, sites frauduleux et politiques de retour complexes.
Sur les prix, la directive européenne sur les règles de protection des consommateurs (directive 2019/2161 dite « omnibus », transposée en droit français fin 2021) a apporté des changements importants. Depuis mai 2022, le prix avant remise doit correspondre « au prix le plus bas pratiqué par le professionnel à l’égard de tous les consommateurs au cours des trente derniers jours précédant l’application de la réduction de prix ».
Et en septembre de cette année, une décision de la Cour de justice de l’Union européenne a sacralisé cette règle des « 30 derniers jours » pour le calcul de la remise affichée au consommateur (que ce soit pour une mise en avant de la remise en % ou en euros).
De multiples pratiques frauduleuses
Second point utilisé par certains revendeurs : le sentiment d’urgence avec des mentions comme stock limité, offre de lancement, livraison offerte pour les 50 premiers clients, etc… « Attention, il peut s’agir d’une pratique frauduleuse, si les informations sur lesquelles s’appuie cette promotion sont fausses. Ne vous laissez pas presser et manipuler : prenez le temps de réfléchir à votre achat et de comparer les offres et les prix ». Les abonnements ou frais cachés sont des « options » qui sont automatiquement ajoutées à votre panier, pensez donc toujours à le vérifier avant de le valider.
Le risque de phishing est également important, surtout dans un contexte dans lequel les fuites de données personnelles ne cessent de se multiplier. La DGCCRF rappelle quelques règles : « Tout site de vente en ligne doit porter les mentions suivantes : mentions légales, identité du vendeur, raison sociale, etc. Si ces données ne sont pas mentionnées sur le site, préférez un autre commerçant ».
La répression des fraudes en profite pour mettre en garde sur les sites de dropshipping : « son gestionnaire n’a pas de stock et laisse le soin à ses fournisseurs d’expédier votre commande. La pratique n’est pas interdite, mais vous risquez d’avoir du mal à vous faire entendre en cas de retard de livraison ».
Des e-Cartes pour vous protéger
Sur Internet, vous pouvez également utiliser des e-Carte Bleue, ce sont des cartes qui peuvent être à usage unique ou réutilisable pour des abonnements par exemple.
« Le service e-Cartes Caisse d’Épargne vous permet de créer une ou plusieurs e-Cartes, comportant chacune un numéro et un cryptogramme propres attribués automatiquement et une date d’expiration que vous définissez […] Vous choisissez vous-même la durée de validité de l’e-Carte et le montant maximal que vous souhaitez dépenser, pour effectuer un paiement unique ou plusieurs paiements chez un même commerçant », explique, par exemple, la Caisse d’Épargne.
14 jours pour se rétracter sur les ventes en ligne
Qu’en est-il du délai de retour de 14 jours ? Ce droit de rétraction s’applique indifféremment sur les objets vendus hors périodes spéciales, ou durant les promotions, déstockage, soldes et même sur les produits d’occasion.
Si vous êtes dans le délai, « le professionnel ne peut vous refuser la reprise du produit et son remboursement », rappelle la répression des fraudes. Cela comprend « toutes les sommes versées pour l’achat, dont les frais de livraison ». Mais vous devrez par contre payer les frais de retour si la boutique n’a pas indiqué les prendre à sa charge.
En cas de litige avec un revendeur, une boutique ou une marque, pensez à SignalConso.
La directrice financière d’OpenAI, Sarah Friar, a expliqué lors d’une interview au Financial Times que son entreprise réfléchissait à mettre en place un modèle publicitaire. Si cette nouvelle source de revenus semble actée, l’entreprise n’explique pas encore comment elle va l’intégrer dans ses produits et affirme qu’elle fera attention « quant au moment et à l’endroit » où la publicité sera mise en œuvre.
Après cet entretien, la responsable a envoyé un texte à nos confrères qui semble vouloir atténuer ses propres propos : « notre activité actuelle connaît une croissance rapide et nous voyons des opportunités significatives dans notre modèle d’entreprise actuel. Bien que nous soyons ouverts à l’exploration d’autres sources de revenus à l’avenir, nous n’avons pas de projet actif de publicité ».
Pourtant, le Financial Times souligne que l’entreprise a récemment débauché des spécialistes de la publicité chez Meta et Google. Le journal économique américain s’appuie sur une analyse de différents comptes LinkedIn et des témoignages anonymes.
Selon nos confrères, Sarah Friar a aussi insisté auprès d’eux sur ses compétences et celles de son collègue Kevin Weil, directeur des produits d’OpenAI, en matière de publicité.
Rappelons que, si le chiffre d’affaires de l’entreprise était de 3,4 milliards de dollars en 2023 et qu’elle a encore conclu une levée de fonds de 6,6 milliards de dollars récemment, elle ne prévoit pas d’être rentable avant 2029.
À l’occasion du Black Friday, des organisations d’une vingtaine de pays se sont jointes à une campagne désormais annuelle de dénonciation des pratiques d’Amazon en termes de droits du travail, de droits humains, de fiscalité et d’impact environnemental.
Des travailleurs Amazon et des syndicats d’une vingtaine de pays se sont mis en grève contre Amazon pendant le Black Friday et le Cyber Monday, campagne marketing qui s’étend de vendredi 19 novembre à ce lundi 2 décembre.
Coordonnée par le groupe Make Amazon Pay, l’action vise principalement à obtenir de l’entreprise qu’elle améliore les conditions de travail de ses employés et contractuels, leur fournisse des emplois mieux sécurisés (aussi bien en termes de salaires que de sécurité dans l’exercice de leurs activités), et respecte leurs droits universels.
Parmi ses requêtes, l’initiative demande aussi à Amazon d’opérer de manière soutenable envers l’environnement et de « rendre » à la société ce qu’elle lui a donné, aussi bien en payant ses impôts qu’en réduisant ses pratiques et technologies attentatoires aux droits humains.
Make Amazon Pay réunit plus de 80 organisations à travers le monde, dont Attac, Corporate Europe Observatory ou Oxfam.
Cinquième année de mobilisation
En France, en Allemagne, en Pologne, aux États-Unis, en Turquie, en Inde, au Japon ou encore au Brésil, des grèves, des manifestations et d’autres actions ont été organisées pour protester contre les pratiques d’Amazon, qui fait partie des grands promoteurs de l’opération du Black Friday.
Le mouvement est loin d’être récent : Make Amazon Pay travaille depuis cinq ans à coordonner des acteurs à l’international pour tenir Amazon responsable de ses actes lors de l’un des week-ends de shopping les plus intenses de l’année : celui qui s’étend du Black Friday au Cyber Monday.
En 2023, cela avait notamment eu pour effet de voir des membres de syndicats allemands, italiens et californiens se joindre aux grévistes britanniques devant l’entrepôt de Coventry, déjà au moment du Black Friday. En 2020, plus de 400 législateurs de 34 pays avaient par ailleurs signé une lettre ouverte envoyée au dirigeant d’Amazon Jeff Bezos. Ils y demandaient, déjà, un plus grand respect des droits des travailleurs et de ses obligations fiscales.
« Ces groupes représentent des intérêts variés et, bien que nous soyons toujours à l’écoute et que nous cherchions des moyens de nous améliorer, nous restons fiers des salaires compétitifs, des avantages sociaux complets et de l’expérience de travail stimulante et sûre que nous offrons à nos équipes », a déclaré Amazon auprès du Guardian.
Droit du travail, fiscalité, protection de l’environnement
En Inde, quelque 200 employés d’entrepôts et livreurs Amazon n’en ont pas moins rejoint New Delhi pour manifester, rapporte AP. Parmi leurs principales revendications : la hausse des salaires et le respect de leurs droits, alors que certains ont été privés de pause pour boire ou se rendre aux toilettes, y compris en périodes caniculaires.
Sur sa plateforme, Make Amazon Pay liste des « exigences communes », réunies en cinq chapitres :
l’amélioration du lieu de travail, entendue comme la sécurisation des activités, l’amélioration du salaire, la négociation de temps de pause, entre autres éléments ;
la sécurité du travail, au sens de la fin des statuts précaires de contractuels ou de free-lances ;
le respect des droits universels des travailleurs, catégorie où elle regroupe notamment la fin des actions anti-syndicalisation et l’ouverture du dialogue avec les représentants des travailleurs ;
la soutenabilité environnementale, dans laquelle l’entité demande d’atteindre les objectifs de zéro émission de carbone d’ici 2030, de renoncer aux contrats d’Amazon Web Services avec des sociétés pétrolières ou gazières, ou encore à la publicité entretenant le déni du changement climatique ;
et le fait de « rendre » à la société, c’est-à-dire notamment de payer les impôts nécessaires, de cesser ses pratiques anti-compétitives, ou encore de mettre fin aux contrats de l’entreprise avec la police ou les autorités en charge de l’immigration.
En 2019, Amazon a payé 1,2 % d’impôts aux États-Unis, selon Make Amazon Pay. En France et en Europe, Bloomberg démontrait que la société n’avait payé aucun impôt en 2021, quand bien même elle avait engrangé plus de 50 milliards de dollars de chiffre d’affaires.
En France, des contestations régulières
En France, Attac a organisé des actions dans tout le pays pour protester contre l’évasion fiscale de l’entreprise. L’ONG se positionne aussi en faveur de la taxation unitaire des multinationales, estimant que la mesure permettrait d’éviter les « opérations complexes » auxquelles des entreprises comme Amazon ont recours « pour payer toujours moins d’impôt ».
Le Black Friday est loin d’être le seul moment lors duquel le géant du e-commerce essuie des contestations : à Marseille, les 47 salariés d’un sous-traitant d’Amazon ID Logistics se sont ainsi mis en grève fin octobre pour réclamer des indemnités de départ, après ce qu’ils qualifient de « licenciements déguisés ».
Le 19 novembre, au Blanc-Mesnil, une quarantaine d’agents de tri débrayaient à leur tour. En cause : un élargissement de leurs horaires de nuit de minuit à 9h30 du matin contre 23 heures – 6 h 30 aujourd’hui.
L’entreprise de Mark Zuckerberg imagine le parcours d’un câble sous-marin qui relierait la côte ouest et la côte est des États-Unis en passant par le Cap et l’Inde. Tirer ce lien faisant le tour du monde représenterait un chantier énorme nécessitant un investissement de 10 milliards de dollars, mais répondrait à des enjeux économiques et géopolitiques importants pour Meta.
Les câbles sous-marins permettent de relier les réseaux internet des différents continents entre eux. Depuis les années 2000, les entreprises qui possèdent des plateformes de publications de contenus ou de services web comme Google, Amazon ou Meta/Facebook investissent dans ces câbles pour mieux contrôler leur trafic.
Des sources du média américain TechCrunch assurent que Meta est en train de réfléchir à la mise en place d’un câble sous-marin d’une longueur de plus de 40 000 kilomètres. Celui-ci relierait la côte ouest des États-Unis à leur côte est en passant par le Cap en Afrique du Sud, Mumbai en Inde et Darwin en Australie.
Le consultant et rédacteur du blog OpenCables, Sunil Tagare, avait déjà fait mention de ce projet dans plusieurs posts publiés (ici et là) sur LinkedIn en octobre dernier. S’il évaluait le budget initial d’un tel projet à 2 milliards de dollars, ce spécialiste estime auprès de TechCrunch que celui-ci devrait monter d’année en année jusqu’à 10 milliards de dollars.
Relier les États-Unis à l’Inde
Selon Sunil Tagare, le principal objectif de Meta avec ce câble est de relier les États-Unis et l’Inde, pays dans lequel les plateformes de l’entreprise que sont Facebook, Instagram et WhatsApp ont le plus d’utilisateurs. Le Cap et Darwin ne seraient que des relais techniques.
Ce câble, surnommé « W » pour la forme qu’il tracera au fond des océans, doit permettre à Meta d’éviter que ses données passent par des zones qu’elle considère comme à risque comme la mer Rouge ou la mer de Chine méridionale. Il évitera aussi des points de défaillance uniques actuels comme l’Égypte, Marseille, le détroit de Malacca et Singapour, ajoute le consultant. Enfin, il permettra une redondance entre l’Inde et les États-Unis.
Sunil Tagare a publié une carte comportant le tracé du câble :
Le spécialiste explique que sur cette base, l’entreprise pourrait ensuite créer des bifurcations tout au long du câble principal pour atteindre des lieux comme Porto Rico, les Açores, Jakarta, le Brésil, Oman ou Sidney.
Des sources de TechCrunch confirment la réalité du projet tout en expliquant qu’il n’en est qu’à ses débuts. L’entreprise ne semble vouloir communiquer ni sur le budget ni sur le projet en lui-même avant l’année prochaine.
Selon Submarine Cable Map, ce serait le seul câble à relier directement l’Amérique du Nord à l’Afrique sur Sud. Il existe bien d’autres câbles, mais ils passent alors par l’Amérique du Sud ou l’Europe. W serait aussi le seul câble à relier directement les États-Unis à l’Inde, sans passer par la mer Rouge. Les liaisons suivant vers l’Australie et l’Amérique du Nord (côte ouest) sont toutefois légion.
Meta, seul investisseur pour ce câble
Le spécialiste Ranulf Scarborough a expliqué au média américain que ce projet mettra plusieurs années à se réaliser. Il pointe notamment le peu de navires existants capables de poser ce genre de câbles et le manque de disponibilité. Selon lui, le câble de Meta pourrait être construit en plusieurs segments comme le fameux Fiber-Optic Link Around the Globe (FLAG) qui relie le Royaume-Uni au Japon et dont le premier segment a été mis en service en 1997.
Ce qui serait aussi nouveau dans ce projet, c’est que Meta partirait seul et gérerait donc seul aussi le trafic qui passe par ce câble. Actuellement, chez les GAFAM, seul Google possède à elle seule de longues sections de câbles sous-marins, selon TeleGeoGraphy, entreprise qui, entre autres, cartographie ces câbles. Les autres géants du Net ne sont pas à la rue pour autant, mais ils disposent de câbles en partenariats avec d’autres entités. Marea entre Facebook (Meta) et Microsoft par exemple.
TechCrunch met aussi en avant le fait que ce projet est évoqué alors que la FCC réexamine [PDF] les licences pour la pose de câbles sous-marins pour des raisons de sécurité nationale. Ce projet de création sans aucun partenaire et évitant des zones à risques pourrait avoir le vent en poupe auprès du régulateur américain.
Sunil Tagare estime que les premières utilisations de ce câble pourraient être faites aux alentours de 2029 - 2030.
Ce matin, la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a mis en ligne une décision concernant une « amende transactionnelle de 2,2 millions d’euros pour pratique commerciale trompeuse ».
Free Mobile trainait des pieds sur des remboursements
En cause donc, une pratique commerciale trompeuse de Free Mobile entre le 17 août 2020 et le 4 janvier 2022. La répression des fraudes explique que, après « des annulations de commandes de téléphone mobile faites par ses clients », l’opérateur n’avait pas effectué « dans un délai raisonnable le remboursement des sommes versées à la commande auxquelles ceux-ci étaient en droit de prétendre ».
Comme le rappelle le Conseil d’État, la procédure transactionnelle est une « alternative aux poursuites pénales ». Son résultat (une amende dans le cas présent) est une « « alternative » à une peine pénale ou à une sanction administrative ». La DGCCRF explique que Free Mobile « a accepté le bénéfice de la transaction qui lui a été proposée, par la DDPP de Paris, avec l’accord de Madame la Procureure de la République près le tribunal judiciaire de Paris ».
Cette « transaction » comprend plusieurs volets. Tout d’abord, le paiement au Trésor Public d’une amende de 2,2 millions d’euros. Ensuite, « l’engagement de cesser les pratiques commerciales trompeuses constatées » et « la suppression dans ses conditions générales de vente, de la clause prévoyant qu’elle « pourra opérer une compensation entre les sommes prélevées au titre du présent contrat (de commande de téléphone mobile) et de toutes sommes dues envers Free Mobile ». Enfin, cette « transaction » prévoit « la publication du présent communiqué » nominatif.
Communication sur la 5G : Famille Rurales gagne en appel contre Free Mobile
En fin de semaine dernière, Free essuyait un autre revers en justice, face à Famille Rurales cette fois-ci. Dans un communiqué, l’association annonce avoir obtenu « la condamnation de l’opérateur Free Mobile pour avoir communiqué de façon trompeuse sur les performances permises par son réseau 5G lors de la commercialisation de ses premières offres ».
Familles rurales reprochait à Free « d’induire sciemment les consommateurs en erreur quant aux performances de son réseau ». La cour d’appel de Paris vient de donner raison à l’association sur plusieurs points, selon le communiqué de cette dernière.
La cour d’Appel a ainsi considéré que la communication de l’opérateur se révélait « trompeuse s’agissant de l’allégation consistant à annoncer un « débit ultra rapide jusqu’à 3 fois plus rapide que la 4G » », mais aussi sur la « large couverture : déjà 40% de la population couverte par la 5G en France » et enfin sur « la cartographie de la couverture du réseau 5G sur son site internet ».
En trame de fond, une histoire de fréquence. À son lancement, Free misait tout sur les 700 MHz, une bande de fréquence qui porte loin (y compris à l’intérieur des bâtiments) et permet donc de toucher le plus grand nombre de clients rapidement. Par contre, cette fréquence ne dispose pas d’autant de bande passante disponible, et limite donc les débits maximums théoriques par rapport à ce que proposent les 3,5 GHz. Nous avons déjà expliqué ces différences dans notre antisèche sur la 5G.
Depuis quatre ans (et le lancement de la 5G), Free est en tête des observatoires de l’Arcep sur le déploiement, grâce à la réutilisation massive des 700 MHz. Orange de son côté, utilise quasi exclusivement les 3,5 GHz pour la 5G, tandis que Bouygues Telecom et SFR sont entre les deux.
Autre grief de l’association face à Free Mobile : une communication trompeuse sur « l’allégation relative à « l’absence de surcoût », les consommateurs ayant notamment dû s’équiper de téléphones « compatibles 5G », les premiers à être commercialisés à l’époque et donc souvent les plus onéreux ». Pour Familles rurales, il y avait donc un surcoût pour profiter de la 5G et la cour d’appel lui a donné raison.
Action de groupe et/ou cassation ? Les pistes sont ouvertes
Enfin, l’association « salue le travail de motivation des magistrats », mais affirme que « le Mouvement n’entend pas en rester là. Une action de groupe est en effet à l’étude afin de voir les consommateurs ayant dû s’équiper de téléphones onéreux pour profiter des débits indument annoncés, indemnisés ».
Pour l’association, « le préjudice économique qu’ils ont subi est démontré » et Free doit donc indemniser ses clients. Mais, comme le rappelle également Familles rurales, cette décision de la cour d’appel est susceptible de pourvoi en cassation. L’histoire n’est peut-être donc pas encore terminée.
« Plus grand réseau 5G de France » : Free avait gagné contre Orange
Il y a quelques mois, Free avait remporté une bataille judiciaire contre Orange, toujours autour de la communication sur la 5G. « Le tribunal de commerce de Paris estime que Free, qui revendique « le plus grand réseau 5G de France », n’a commis aucune pratique commerciale trompeuse dans ses campagnes publicitaires, comme l’affirme l’opérateur historique », expliquait La Tribune en mai.
En cause, là encore, une affaire de fréquence. Sur son site, Free revendique « plus de 94 % de couverture en 5G », mais pour Orange cette indication n’est pas suffisante et « devrait s’accompagner de précisions claires sur les performances et les débits de sa 5G, notamment en fonction des bandes de fréquences qu’il utilise », expliquaient nos confrères.
La plateforme de financement participatif Ulule annonce ce 2 décembre le rachat de son concurrent KissKissBankBank, jusqu’ici filiale de La Banque Postale.
Les deux entités devraient continuer d’exister tout en partageant une infrastructure technologique commune, selon le communiqué (.pdf) d’Ulule.
Auprès de l’AFP, le directeur général d’Ulule, Arnaud Burgot, précise que les deux entités ont le même métier, mais qu’Ulule a « développé d’autres services comme un organisme de formation et un canal de distribution » tandis que KissKissBankBank offre à ses clients « un accompagnement premium ».
À elles deux, les plateformes indiquent avoir « depuis 15 ans permis à 80 000 projets entrepreneuriaux, solidaires, créatifs et culturels de voir le jour sur leurs plateformes », permettant à une communauté de 9 millions de personnes d’organiser la collecte de 480 millions d’euros.
Créée en 2009, KissKissBankBank a été rachetée par La Banque Postale en 2017, sans atteindre la rentabilité. Fondée un an plus tard, Ulule se déclare rentable depuis 2020.
En février 2024, le gouvernement britannique rendait obligatoire la publication de la liste des systèmes d’IA utilisés en son sein.
Dix mois plus tard, le secrétaire d’État aux technologies admet que ces obligations ne sont absolument pas respectées, rapporte le Guardian.
Yasmine Boudiaf & LOTI / Better Images of AI / CC-BY 4.0
Comme en France, les alertes sur le risque de rendre le secteur public aveugle à ses propres déploiements technologiques, susceptibles de toucher des millions de vies, se multiplient pourtant dans le pays.
Le gouvernement britannique utilise, en effet, une variété de système pour faciliter ses décisions comme Copilot de Microsoft testé en de multiples endroits. Mais il a aussi mis en place des systèmes de détection des erreurs et des fraudes dans la gestion des aides sociales. Le ministère de l’Intérieur britannique a encore récemment signé un contrat de 20 millions de livres, dont l’existence relance les inquiétudes envers une potentielle surveillance biométrique de masse.
Au total, les informations relatives à neuf systèmes ont été soumises au registre public d’information. Aucun d’entre eux ne concerne les technologies utilisées dans les domaines de l’aide sociale, de l’Intérieur ou de la police.
Le populaire HandBrake, spécialisé dans le transcodage vidéo et disponible sur à peu près toutes les plateformes, est arrivé hier en version 1.9.
On y trouve un décodeur Intel QSV VVC, le support du codage VP9 sans perte, un codeur audio ALAC, la prise en charge du Vorbis pass-through, une meilleure analyse des profils audio DTS ainsi qu’une mise à jour générale des bibliothèques intégrées, notamment Ffmpeg 7.1.
HandBrake 1.9 intègre également des améliorations spécifiques pour chaque plateforme. Pour Windows, le logiciel introduit une amélioration significative, avec le support du décodage vidéo par DirectX et du codage AV1 lors de l’utilisation de Media Foundation et sur les machines Arm. Signalons aussi une option « Démarrer plus tard » dans la fenêtre de file d’attente et de meilleures performances dans le pipeline de filtrage sur les machines Arm.
Sur macOS, la nouvelle version apporte des contrôles de limite de plage à la fenêtre de sélection « Ajouter à la file d’attente », une traduction en suédois, ainsi que la correction d’un bug de corruption des vidéos quand l’option multi-pass HEVC de VideoToolbox était activée. Enfin sur Linux, HandBrake 1.9 apporte quelques corrections générales.
La liste des nouveautés et les téléchargements sont disponibles depuis la page GitHub du projet.
OpenAI a décidé de suspendre les tests de son IA de génération de vidéo en collaboration avec des artistes. Une partie d’entre eux a partagé l’accès au modèle en protestation car ils se sentaient utilisés par l’entreprise d’IA générative comme une caution artistique.
En février dernier, OpenAI avait annoncé avoir créé un modèle permettant de générer des vidéos dont la qualité de rendu était impressionnante : Sora. Mais depuis, l’entreprise n’en parlait pas trop et ses concurrents comme Meta ont indiqué avoir réalisé peu ou prou le même genre d’outils.
Mais en début de semaine dernière, OpenAI a suspendu l’accès à Sora que l’entreprise avait mis en place pour laisser quelques artistes le tester. En effet, une partie d’entre eux, rassemblée sous le nom de PR Puppets, l’avait diffusé sur Hugging Face pour protester contre l’ « art washing » fait par OpenAI en les utilisant « pour dire au monde que Sora est un outil utile pour les artistes ».
La goutte d’eau : un concours pour la mise en valeur des vidéos
Dans le texte accompagnant la fuite, PR Puppets affirment que « des centaines d’artistes fournissent un travail non rémunéré de recherche de bugs, en donnant leurs retours sur l’outils et en réalisant des travaux expérimentaux pour le programme d’une entreprise dont la valeur est estimée à 150 milliards de dollars ».
S’il n’a jamais été question de rémunération quand ils se sont engagés dans le test de Sora, ces artistes expliquent que la mise en valeur de leurs travaux issus de ces tests est prévue via un concours qui ne montrera pas les œuvres de tous : « alors que des centaines d’entre eux contribuent gratuitement, quelques-uns seront sélectionnés par le biais d’un concours pour que leurs films créés par Sora soient projetés – offrant une compensation minimale qui fait pâle figure en comparaison de la valeur substantielle en termes de relations publiques et de marketing qu’OpenAI reçoit ».
PR Puppets s’exclamait dans ce texte que « les artistes ne sont pas votre R&D non payée ». Le groupe ajoutait : « nous ne sommes pas vos : testeurs de bugs gratuits, marionnettes de relations publiques, données d’entrainement, jetons de validation ».
Ils y dénoncent aussi le fait que toute publication d’une vidéo générée via Sora devait être approuvée d’abord par OpenAI.
Pour préciser leur pensée, ces artistes expliquent : « nous ne sommes pas opposés à l’utilisation de la technologie de l’IA en tant qu’outil pour les arts (si c’était le cas, nous n’aurions probablement pas été invités à ce programme). Ce que nous n’approuvons pas, c’est la manière dont ce programme pour les artistes a été mis en place et la façon dont l’outil est façonné avant une éventuelle diffusion publique ».
Sora a été disponible pendant 3 h pour tout le monde
Accompagnant ce texte, les artistes avaient mis en place un outil de génération de vidéo utilisant l’accès à l’API que leur avait donné OpenAI. Celui-ci n’est resté disponible en ligne que 3 heures, mais a permis à des internautes de générer quelques vidéos comme ce bébé libérant des bulles dans l’eau :
OMG OpenAI Sora has been leaked!
Free to use now on Huggingface, link in comment
It can be shut down anytime, try it now! It can generate 1080P and up to 10 s video! And the results are incredible!
L’entreprise a réagi en désactivant temporairement l’accès à tous les testeurs de Sora.
Questionnement sur l’usage des « red teams »
Au Washington Post, OpenAI a affirmé que « des centaines d’artistes participant à [son] alpha ont façonné le développement de Sora, aidant à prioriser les nouvelles fonctionnalités et les mesures de protection » tout en rappelant que « la participation est volontaire, sans obligation de fournir des commentaires ou d’utiliser l’outil ».
Cette histoire peut paraître anecdotique, mais elle met en lumière une autre partie du travail gratuit utilisé par les entreprises d’IA générative. Empruntant le terme de « red team » au secteur de la cybersécurité, elles font tester leurs outils par quelques futurs utilisateurs.
Ceux-ci ont un accès à l’outil mais ne peuvent pas diffuser leurs contenus sans autorisation de l’entreprise. Ce système permet aux éditeurs de maitriser toutes les critiques et exemples qui montreraient les lacunes de leurs produits sans avoir à payer une équipe pour les tester avant la diffusion.
Selon Reuters, la Garante per la protezione dei dati personali (GPDP, l’équivalent de la CNIL en Italie) a mis en garde vendredi 29 novembre l’éditeur de presse italien GEDI à propos de son accord avec OpenAI.
Pour la CNIL italienne, le groupe de presse qui détient les journaux la Repubblica et la Stampa pourrait, avec ce contrat, violer le RGPD.
Dans cet accord, comme dans beaucoup d’autres signés ces derniers temps entre des organismes de presse et des entreprises d’IA générative, GEDI permet à OpenAI d’utiliser des articles de ses journaux pour ChatGPT et pour entrainer ses modèles de langage.
Mais la GPDP explique que « les archives numériques des journaux contiennent les histoires de millions de personnes, avec des informations, des détails et même des données personnelles extrêmement sensibles qui ne peuvent être concédées sans précaution pour être utilisées par des tiers afin d’entrainer une intelligence artificielle », ce qui serait contraire au RGPD.
En effet, si le droit à l’information permet aux médias de publier certains détails personnels en raison de l’intérêt public, la revente de ces données à d’autres fins pourrait tomber sous le coup du règlement européen de protection des données.
« Si GEDI, sur la base de l’accord signé avec OpenAI, devait divulguer à cette dernière les données personnelles contenues dans ses archives, elle pourrait violer la réglementation de l’UE, avec toutes les conséquences, y compris des sanctions », affirme la Garante.
Selon l’agence de presse, GEDI affirme que l’accord signé avec OpenAI n’implique pas la vente de données personnelles et assure que, « le projet n’ayant pas encore été lancé, aucun contenu éditorial n’a été mis à la disposition de l’OpenAI pour le moment et ne le sera pas tant que les examens ne seront pas terminés ».
Les discussions entre l’autorité et l’éditeur italien sont toujours en cours sur le sujet.
Intel recevra moins d’argent que prévu dans les subventions accordées par le gouvernement Biden via la loi CHIPS. Le montant final, de 7,86 milliards de dollars, est adossé à plusieurs conditions, notamment de garder le contrôle des usines. Parallèlement, on apprend que Qualcomm abandonnerait son idée de rachat.
Le CHIPS (Creating Helpful Incentives to Produce Semiconductors) and Science Act est une loi américaine signée par le président Joe Biden en aout 2022. Objectifs, stimuler la recherche nationale et la fabrication de semi-conducteurs aux États-Unis, grâce à une enveloppe faramineuse de 280 milliards de dollars. Pour la seule fabrication des puces au sein de ses frontières, le pays a prévu d’allouer 39 milliards de dollars.
Avec cette loi ambitieuse, les États-Unis veulent ramener la production des puces informatiques sur leur sol. Intel, en tant que géant dans ce domaine, était donc bien placé pour recevoir une importante subvention. Il avait été décidé initialement de lui allouer 8,5 milliards de dollars. Une somme préliminaire annoncée par Joe Biden lors d’une visite du président dans l’usine d’Intel en Arizona.
La somme allouée sera cependant moins importante que prévu.
600 millions de dollars en moins
La somme finale est donc moins élevée, mais de 7,865 milliards de dollars tout de même, soit une baisse de 600 millions. La somme se décompose ainsi : 3,94 milliards de dollars pour ses projets en Arizona, 500 millions de dollars pour le Nouveau-Mexique, 1,5 milliard de dollars pour la nouvelle usine en construction dans l’Ohio et 1,86 milliard de dollars pour l’Oregon.
« Ce financement soutiendra directement l’investissement américain d’Intel, qui devrait s’élever à près de 90 milliards de dollars d’ici la fin de la décennie, dans le cadre du plan d’expansion global de l’entreprise, qui s’élève à plus de 100 milliards de dollars. Le ministère déboursera les fonds en fonction de l’achèvement des étapes du projet par Intel », indiquait un communiqué du ministère du Commerce le 26 novembre.
« Un fort soutien bipartisan pour restaurer le leadership américain en matière de technologie et de fabrication est à l’origine d’investissements historiques qui sont essentiels à la croissance économique à long terme et à la sécurité nationale du pays. Intel s’engage fermement à faire progresser ces priorités communes en développant davantage ses activités aux États-Unis au cours des prochaines années », s’est félicité le patron d’Intel, Pat Gelsinger.
Sous le vernis
L’allocation de cette subvention était adossée à plusieurs critères. L’objectif du CHIPS Act étant d’aller aussi vite que possible, aucun des plans dressés par les entreprises subventionnées ne pouvait s’étaler au-delà de 2030. Or, ceux d’Intel ont été modifiés, la société ne pouvant être aussi rapide dans ses développements que prévu.
Intel prévoyait ainsi de créer deux nouvelles usines, devant aboutir à la création de 10 000 emplois. Le chantier de l’une des deux a commencé dans l’Ohio, à New Albany. La seconde ne sera pas achevée dans les temps, le chantier n’ayant d’ailleurs pas commencé. Les prévisions sont aujourd’hui de 3 500 emplois créés pour l’usine en Ohio, même si l’objectif de 10 000 emplois reste d’actualité pour les deux usines confondues. En outre, l’usine en Ohio devait commencer à produire des puces dès l’année prochaine, mais cette production a glissé vers la fin de la décennie.
En outre, la décision tient compte d’un contrat signé entre Intel et le Pentagone le 16 septembre, pour un montant de 3 milliards de dollars. La nouvelle avait été précédée de fortes rumeurs, la confirmation provoquant un sursaut du titre Intel, largement érodé ces dernières années.
Des conditions financières strictes
Dans un document publié le 27 novembre par Intel à destination de la Securities and Exchange Commission (SEC), on apprend en outre plusieurs éléments intéressants, dont des « restrictions de changement de contrôle ».
Dans le cadre de la généreuse subvention allouée à Intel, l’entreprise s’engage ainsi à garder un minimum de 50,1 % des droits de propriété et/ou de vote sur son activité de fonderie, autrement dit ses usines. Ce chiffre est donc valable quelle que soit la situation, qu’Intel garde ses activités de fonderie ou qu’elle scinde sa structure pour en faire une activité dédiée. On sait depuis que c’est le deuxième cas qui s’applique : Intel Foundry est devenu une filiale en septembre, pour faciliter l’ouverture à de nouveaux clients.
Puisque l’activité fonderie est devenue entité indépendante, une autre condition s’applique. Dans le cas où la filiale entrerait en bourse, aucun actionnaire unique ne pourra dépasser les 35 % de parts. Seule exception : qu’Intel soit l’actionnaire majoritaire.
Marasme
Ces conditions ne sont pas étonnantes. Le CHIPS Act doit atténuer la forte dépendance des États-Unis à l’Asie pour la production des composants informatiques. Le texte perdrait une partie de sa dimension stratégique si la propriété des entreprises américaines pouvait être diluée dans les capitaux étrangers.
Pour autant, ces conditions empêchent Intel de se séparer de ses usines américaines. Et la période est particulièrement trouble, le fondeur étant plongé dans un marasme économique tenace. Le mois dernier, comme pointé alors par le New York Times, Intel a enregistré les plus grosses pertes trimestrielles de ses 56 ans d’histoire, avec 16,6 milliards de dollars. Une semaine avant, le journal américain se demandait si les aides massives accordées à Intel n’allaient provoquer un retour de flamme.
Qualcomm ne serait plus intéressée par Intel
Selon Bloomberg, Qualcomm abandonnerait l’idée de racheter Intel, une rumeur explosive apparue il y a deux mois dans les colonnes du Wall Street Journal. Quelques semaines plus tôt, Reuters avait déjà indiqué que Qualcomm était intéressée par certaines activités d’Intel, dont la conception de puces.
Qualcomm reculerait sous l’accumulation de difficultés. Financières d’abord, car la dette d’Intel s’élève aujourd’hui à 50 milliards de dollars. Réglementaires ensuite, car une telle acquisition, qui prétendrait à la couronne du plus gros rachat de l’histoire, serait intensément scrutée par toutes les autorités compétentes. En des temps marqués par une reprise des enquêtes pour abus de position dominante, la perspective a de quoi refroidir.
En outre, Pat Gelsinger a affirmé plusieurs fois qu’il n’était pas question de scinder Intel, même si certaines divisions pourraient être vendues, notamment Altera, pour laquelle Lattice Semiconductor s’est déjà positionnée. Qualcomm pourrait faire de même.
Enfin, les annonces des derniers jours ont probablement joué dans ce retrait. La subvention accordée à Intel, adossée à des conditions strictes sur le contrôle des usines, est en effet la clé de voûte d’une perfusion d’argent public indispensable au développement des activités de l’ex numéro un mondial des semiconducteurs.