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Patch Tuesday : Microsoft corrige 159 failles, dont trois déjà exploitées

15 janvier 2025 à 10:40
Sans attendre
Patch Tuesday : Microsoft corrige 159 failles, dont trois déjà exploitées

Le dernier lâcher de correctifs de Microsoft est imposant. Il vient colmater pas moins de 159 failles réparties dans plusieurs produits de l’entreprise, dans Windows essentiellement. Trois de ces vulnérabilités sont déjà exploitées, rendant l’installation des correctifs urgente.

Le deuxième mardi de chaque mois, Microsoft publie ses correctifs de sécurité. Ils arrosent aussi bien Windows que d’autres produits comme Office, Visual Studio et les environnements .NET. C’est toutefois le système d’exploitation qui concentre l’immense majorité des corrections.

Le premier « Patch Tuesday » de l’année est particulièrement copieux. Pour la Zero Day Initiative de Trend Micro, c’est même le plus important depuis 2017, avec des correctifs pour pas moins de 159 failles, et même 161 si on compte les failles tierces. 11 de ces failles sont critiques, 5 sont connues publiquement et 3 exploitées activement.

D’importantes failles connues ou exploitées

Le principal danger corrigé par ce Patch Tuesday vient d’un lot de huit failles classées comme importantes.

Trois (CVE-2025-21186, CVE-2025-21366 et CVE-2025-21395) résident dans Access et permettent toutes, si exploitées, une exécution de code arbitraire à distance. Elles présentent toutes les trois un score CVSS3.1 de 7,8. CVE-2025-21275 concerne pour sa part App Package Installer, également avec un score de 7,8. Elle peut entrainer une élévation de privilèges. Quant à CVE-2025-21308, avec un score de 6,5, elle touche la gestion des thèmes dans Windows.

Le problème vient surtout d’un groupe de trois failles concernant l’hyperviseur Hyper-V. Estampillées CVE-2025-21333, CVE-2025-21334 et CVE-2025-21335, elles permettent à une personne authentifiée d’exécuter du code avec les privilèges SYSTEM. Ces trois vulnérabilités sont activement exploitées. Il est donc conseillé d’installer les mises à jour au plus vite.

Une dizaine de failles critiques

Si ces failles sont publiques ou exploitées, elles sont « seulement » importantes. Les correctifs publiés hier soir colmatent également 11 brèches critiques :

  • CVE-2025-21380 (CVSS 8,8) : Azure Marketplace SaaS Resources, peut révéler des informations
  • CVE-2025-21296 (CVSS 7,5) : BranchCache, exécution de code à distance
  • CVE-2025-21294 (CVSS 8,1) : Digest Authentication, exécution de code à distance
  • CVE-2025-21385 (CVSS 8,8) : Purview, peut révéler des informations
  • CVE-2025-21295 (CVSS 8,1) : SPNEGO Extended Negotiation (NEGOEX), exécution de code à distance
  • CVE-2025-21178 (CVSS 8,8) : Visual Studio, exécution de code à distance
  • CVE-2025-21311 (CVSS 9,8) : NTLM V1, élévation de privilèges
  • CVE-2025-21298 (CVSS 9,8) : OLE (Object Linking and Embedding), exécution de code à distance
  • CVE-2025-21307 (CVSS 9,8) : Reliable Multicast Transport Driver (RMCAST), exécution de code à distance
  • CVE-2025-21297 (CVSS 8,1) : Remote Desktop Services, exécution de code à distance
  • CVE-2025-21309 (CVSS 8,1) : Remote Desktop Services, exécution de code à distance

On peut voir que trois de ces failles ont un score CVSS de 9,8, soit pratiquement le maximum.

En tout, ce Patch Tuesday colmate une soixantaine de failles pouvant permettre des exécutions de code. Autre point notable, le service Téléphonie de Windows reçoit à lui seul 28 correctifs, mais qui nécessitent tous une interaction avec l’utilisateur. Les 11 failles critiques, les 5 failles importantes publiques et les trois failles importantes déjà exploitées sont en revanche dangereuses. Il est conseillé de mettre à jour rapidement sa ou ses machines.

Les préfectures ont autorisé 1 800 surveillances administratives par drones en 2024

15 janvier 2025 à 09:45
RAA Lovely
Les préfectures ont autorisé 1 800 surveillances administratives par drones en 2024

Deux datajournalistes du Monde ont eu recours à un scraper en Python ainsi qu’à une IA pour parvenir à identifier combien d’autorisations de survol par drones avaient été accordées par les 104 préfectures françaises à la police, la gendarmerie et la douane.

Si les drones sont employés par la police et la gendarmerie « depuis une quinzaine d’années », rappelle Le Monde, il a fallu attendre le 19 avril 2023 pour qu’un décret (voir notre article) encadre leur utilisation dans le cadre de missions de police administrative, « c’est-à-dire pour empêcher les troubles ou la commission d’infractions ».

Il précisait aussi les six finalités autorisées, allant de la « prévention des atteintes à la sécurité des personnes et des biens dans des lieux particulièrement exposés » jusqu’au secours aux personnes en passant par la surveillance des frontières, « en vue de lutter contre leur franchissement irrégulier ».

Dans sa délibération, la CNIL remarquait alors que « la diversité des situations opérationnelles auxquelles les forces de sécurité sont confrontées ne permet pas de définir dans le projet de décret des critères objectifs encadrant la captation, l’enregistrement et la transmission d’images », et considérait que « de telles précisions devront figurer dans la doctrine d’emploi qui devra lui être transmise ». 

Moins d’un mois plus tard, Le Monde avait déjà dénombré 55 autorisations préfectorales, dont 23 utilisations pour surveiller des manifestations (10 rien que pour le 1er mai), 10 autres pour suivre des rodéos urbains, 4 pour des rave-parties et 3 pour des événements sportifs.

346 manifestations, des vols d’huitres et une inauguration de restaurant

Les arrêtés collectés par Le Monde montrent que les drones ont depuis été utilisés pour sécuriser les Jeux olympiques et paralympiques (248 arrêtés) ou d’autres événements sportifs (152 arrêtés, souvent pour des matchs de football), des visites officielles (une cinquantaine d’arrêtés), des commémorations (environ 30 arrêtés), du secours aux personnes (environ 50 arrêtés) ou encore des opérations de surveillance des frontières (59 arrêtés).

Le Monde a aussi identifié 346 autorisations accordées pour surveiller des manifestations, dont 93 à Paris, et 24 en Ille-et-Vilaine et en Gironde, près de 300 autres pour des opérations « place nette » anti-stupéfiants, et découvert des usages plus surprenants :

« les drones ont servi à « connaître le nombre exact » de caravanes sur un rassemblement de gens du voyage à Lunéville (Meurthe-et-Moselle), empêcher des vols d’huîtres dans le bassin d’Arcachon, ou encore, dans les Yvelines, sécuriser l’inauguration d’un restaurant du rappeur Ninho. »

30 % des autorisations accordées la veille, 18 % le jour même

Le Monde rappelle que « les préfectures doivent s’assurer que les drones ne soient utilisés qu’en l’absence de solution alternative moins intrusive en matière de vie privée », et rapporte (au moins) trois cas où le tribunal administratif a suspendu des arrêtés.

Dont une autorisation de surveillance d’un centre de rétention administrative, au motif qu’il existait d’autres moyens « moins intrusifs » pour « prévenir les évasions et les projections » tels que, résume Le Monde, « un meilleur éclairage, la couverture de la cour, la sécurisation du chemin de ronde, une modernisation de la vidéosurveillance, etc. ».

L’article souligne cela dit que « saisir la justice est parfois complexe, avec des délais serrés : 30 % des arrêtés sont signés la veille, et 18 %, le jour même du survol autorisé, y compris pour des manifestations déclarées par avance ».

Or, et à l’instar du recours à des caméras de vidéosurveillance ou de vidéoprotection, la présence de tels drones doit être notifiée aux personnes potentiellement surveillées, « par tout moyen approprié ».

Si la préfecture de police de Paris rétorque ainsi que chaque autorisation « fait l’objet d’une diffusion sur les réseaux sociaux », Le Monde a constaté que, dans la plupart des départements, les autorisations ne sont publiées que dans le seul « recueil des actes administratifs » (RAA), et donc « au milieu de dizaines, voire de centaines de pages d’autres arrêtés préfectoraux ».

Les coulisses techniques de l’enquête

Sur LinkedIn, la datajournaliste et développeuse Léa Sanchez, coautrice de l’enquête, explique avoir codé un programme en Python pour collecter tous les arrêtés préfectoraux datant de 2024 sur les sites des 104 préfectures françaises, avant d’OCRiser ceux qui étaient au format image.

Ayant ainsi recueilli plus de 5 000 arrêtés mentionnant le mot « drone », elle a ensuite utilisé un modèle d’IA pour écarter les autorisations non pertinentes (comme les autorisations de spectacle aérien), extraire les informations principales des arrêtés et les classifier en diverses catégories (manifestation, surveillance des frontières, etc).

Théo Simier, « Tech Lead Data » au Monde, qualifie cette enquête, à laquelle il a lui aussi contribué, de « parfait exemple d’un usage pertinent de l’Intelligence Artificielle (IA) pour le journalisme avec » :

  • « une utilisation pour une enquête difficilement faisable sans une certaine forme d’automatisation (analyse fine de plus de 5000 actes administratifs des préfectures)
  • une vérification manuelle minutieuse afin d’éviter toute erreur factuelle
  • une transparence auprès des lecteurs sur l’usage de l’IA et ses limites
  • une mise en valeur journalistique des données extraites, aboutissant à une enquête éclairante. »

Il explique avoir aidé la datajournaliste « sur le prompt engineering afin d’orienter au mieux l’IA », la mise en place de « la technique du few-shot learning » (une méthode d’apprentissage automatique où un modèle est entraîné à classer des items en fonction de leur similarité à partir de très peu de données, précise la CNIL) en donnant quelques actes administratifs déjà analysés, « afin d’améliorer la pertinence du modèle ».

Il l’a enfin aidé de sorte que la sortie du LLM « respecte un format précis plus facilement analysable », ainsi que « sur l’estimation en amont des coûts afin de s’assurer qu’ils restent sous contrôle ».

FreeOurFeeds, l’initiative qui veut libérer les réseaux sociaux de l’influence des milliardaires

15 janvier 2025 à 09:00
Bien commun social
FreeOurFeeds, l’initiative qui veut libérer les réseaux sociaux de l’influence des milliardaires

Portée par des personnalités du numérique comme du divertissement, FreeOurFeeds veut financer de nouveaux projets fonctionnant sur le protocole qu’utilise Bluesky, et décentraliser la gouvernance de cette infrastructure technique.

X fait fuir une partie de ses utilisateurs, Meta pourrait s’y mettre, vu les récentes décisions de son patron… et Bluesky fait partie des premiers bénéficiaires de cette tendance. Avec sa réputation de réseau social « décentralisé », la plateforme vient de dépasser les 27 millions d’utilisateurs. 

Pour autant, même si son architecture permettra à Bluesky de devenir, à terme, un nœud dans un réseau plus vaste et réellement décentralisé, la plateforme ne l’est pas encore vraiment, comme nous l’expliquions en novembre :

Cela inquiète suffisamment pour qu’une étrange coalition lance l’initiative Free Our Feeds (« libérez nos fils d’actualité »). Le groupe comprend notamment l’acteur Mark Ruffalo, l’écrivain technocritique Cory Doctorow, le fondateur de Wikipédia Jimmy Wales, le musicien Brian Eno ou la directrice exécutive de la Fondation Mozilla Nabiha Syed et une variété d’autres personnalités plus ou moins proches de l’industrie technologique.

Le but du projet : réunir des financements pour faire émerger l’écosystème varié au sein duquel Bluesky est initialement censé se fondre. Ce faisant, l’idée des fondateurs de FreeOurFeeds est d’éviter que les internautes, dont une partie voient actuellement Bluesky comme un refuge, ne retrouvent à nouveau leur expérience prisonnière des variations de politiques de l’entreprise qui maintient la plateforme.

Bluesky, principal représentant d’une future fédération

Bluesky fonctionne sur le protocole AT (Authenticated Transfer), une architecture qui a le potentiel de soutenir un écosystème décentralisé de plateformes et d’application, mais dont le fonctionnement est pour le moment essentiellement dans les mains du nouveau réseau social.

En visant la levée de 30 millions de dollars sur les trois prochaines années, et 4 millions de dollars à court terme, FreeOurFeeds veut pousser cette émergence d’un écosystème plus large. En pratique, l’initiative compte faire évoluer la gouvernance du protocole AT, en créant une organisation d’intérêt public, et financer le développement d’infrastructures indépendantes, puis de nouveaux projets recourant au protocole.

« Imaginez notre réseau routier si toutes les routes appartenaient à un ou deux milliardaires et qu’ils pouvaient taxer n’importe quoi, décider qui est autorisé à aller où, etc, illustre l’un des « gardiens » du projet, Robin Berjon, auprès de TechCrunch. L’infrastructure numérique n’est pas aussi grande ni aussi visible, mais elle fonctionne exactement de la même manière (…) Ce que nous faisons donc, c’est veiller à ce que cette infrastructure numérique, qui est par nature un bien public, soit gérée dans l’intérêt du public. »

Bluesky n’a pas participé au projet, mais sa PDG Jay Garber a déclaré à Fortune : « Nous avons hâte de travailler avec des organisations comme le Projet Free Our Feeds pour faire croître l’adoption du protocole AT et de réseaux ouverts. »

Trouver les fonds

L’enjeu, désormais, est d’attirer des financements. Une complexité en soi, tant la technicité du projet peut compliquer sa compréhension. Robin Berjon indique que si les fonds espérés pour créer la fondation ne sont pas suffisants, ils seront rendus à ceux qui les proposent.

Il insiste auprès de Fortune : le protocole AT n’est pas encore normalisé, c’est donc le moment idéal pour trouver « comment plusieurs opérateurs d’infrastructure peuvent travailler ensemble pour s’assurer que l’ensemble du réseau fonctionne sans heurts, et pour veiller à ce qu’il n’y ait pas de concentration excessive du pouvoir ».

Le défi suivant sera de convaincre le plus grand nombre de faire la transition depuis les réseaux historiques, alors que ces derniers recueillent des années, voire des décennies, de nos interactions sociales.

L’initiative résonne en tout cas avec celle prise par le fondateur de Mastodon, qui travaille actuellement à faire évoluer sa gouvernance. Le but : la placer dans les mains d’une organisation à but non lucratif européenne, pour protéger son indépendance.

☕️ Intel transfère son capital risque à une nouvelle entité indépendante

15 janvier 2025 à 08:45

La branche capital-risque d’Intel s’émancipe. Le géant des semi-conducteurs a annoncé lundi soir sa décision de rendre indépendant son fonds d’investissement Intel Capital, lequel revendique actuellement plus de 5 milliards de dollars de participations d’actifs sous gestion.

« La séparation d’Intel Capital est un scénario gagnant-gagnant car elle donne au fonds accès à de nouvelles sources de capitaux pour étendre son rayon d’action, tout en permettant aux deux sociétés de continuer à bénéficier d’un partenariat stratégique productif à long terme », fait valoir David Zinsner, co-CEO par intérim d’Intel, dans un communiqué.

Fondé en 1991, Intel Capital représente pour mémoire le bras armé d’Intel en matière d’investissement dans des activités satellite de son cœur de métier. Il fonctionne comme une structure de capital-risque, qui cherche donc un retour sur investissement au moment de la revente de ses parts – notamment à l’occasion d’introductions en bourse. Il a également vocation à faire émerger des synergies entre les différentes divisions commerciales d’Intel et des startups prometteuses.

« Intel restera un investisseur de référence dans la nouvelle société et nous continuerons à bénéficier de notre partenariat stratégique productif à long terme. Intel Capital opérera sous un nouveau nom après la séparation », indique quant à lui Anthony Lin, CEO d’Intel Capital, dans une lettre adressée aux participations de la structure. La scission devrait être réalisée dans le courant du second semestre 2025.

Sur ses 33 ans d’activité, Intel Capital revendique plus de 20 milliards de dollars investis au travers de 1 800 sociétés, principalement autour de l’informatique et du cloud. Sur l’année 2023, Intel Capital indiquait avoir pris des participations à hauteur de 350 millions de dollars dans 30 entreprises, positionnées notamment sur le marché de l’intelligence artificielle.

Lundi, Intel Capital a formalisé sa participation au tour de table de 36 millions de dollars réalisé par Orchid Security, une startup à mi-chemin entre les États-Unis et Israël qui développe une solution d’orchestration des identités en entreprise.

☕️ Mark Zuckerberg annonce le licenciement de 5 % du personnel de Meta

15 janvier 2025 à 08:20

Dans un message interne envoyé aux salariés de Meta qu’a pu consulter Bloomberg, Mark Zuckerberg a affirmé : « J’ai décidé de placer la barre plus haut en matière de gestion des performances et d’éliminer plus rapidement les personnes peu performantes ».

Les logos de Facebook et Meta dans des carrés en 3D sur un fond grisé dégradé
Photo de Dima Solomin sur Unsplash

Le CEO de l’entreprise a décidé de licencier 5 % du personnel. Alors que Meta employait environ 72 000 personnes en septembre 2024, ce sont donc environ 3 600 postes qui devraient être supprimés.

Mark Zuckerberg a ajouté : « Nous gérons généralement les départs des personnes qui ne répondent pas aux attentes au cours d’une année, mais nous allons maintenant procéder à des réductions plus importantes basées sur les performances au cours de ce cycle ». Selon une source de Bloomberg ce « cycle de performances » de Meta devrait se terminer le mois prochain.

Meta a déjà licencié en octobre dernier des employés de WhatsApp, Instagram et Reality Labs sans pour autant indiquer leur nombre.

L’entreprise avait aussi licencié 11 000 personnes en 2022 (13 % de ses effectifs à l’époque), après avoir embauché de manière agressive pendant la pandémie. Et en 2023, elle avait effectué une vague de 10 000 licenciements et avait supprimé 5 000 propositions de postes encore non pourvues. 


L’accélération de l’IA pose déjà des questions de pénuries d’eau et d’énergie

15 janvier 2025 à 08:08
De l'eau dans le gaz
L’accélération de l’IA pose déjà des questions de pénuries d’eau et d’énergie

Le Royaume-Uni comme les États-Unis viennent de présenter de nouveaux plans pour soutenir la mise en place d’infrastructures pour l’IA dans leurs territoires. Mais actuellement, aux États-Unis, de nouvelles centrales au gaz sont ouvertes pour répondre aux demandes d’énergie de l’IA. Au Royaume-Uni, l’implantation par le gouvernement de sa « première zone de croissance de l’IA » près d’un nouveau réservoir pose la question des priorités d’accès à l’eau.

Ce mardi 14 janvier et six jours avant la passation de pouvoir à Donal Trump, Joe Biden a publié un décret pour l’investissement des États-Unis dans des infrastructures. « Je signe aujourd’hui un décret historique visant à accélérer la vitesse à laquelle nous construisons la prochaine génération d’infrastructures d’IA ici aux États-Unis, de manière à renforcer la compétitivité économique, la sécurité nationale, la sécurité de l’IA et l’énergie propre », affirme-t-il.

Selon certaines estimations, la consommation énergétique de l’IA devrait être multipliée par 4 à 9 d’ici 2050 et la consommation d’énergie des data centers aux États-Unis est déjà très carbonée.

Le gaz comme source d’énergie future aux États-Unis

Mais, malgré les différentes annonces d’investissements dans le nucléaire par les géants du numérique, les États-Unis seraient plutôt à l’aube d’un boom de la construction de centrales électriques au gaz naturel, selon le Financial Times. Le journal économique américain explique que « les grandes entreprises technologiques se tournent vers les combustibles fossiles pour répondre aux énormes besoins en électricité de la révolution de l’intelligence artificielle, ce qui met en péril les objectifs en matière de climat ».

Le journal cite le cabinet de conseil en énergie Enverus qui prévoit qu’au moins 80 centrales électriques au gaz seront construites aux États-Unis d’ici à 2030. Le Financial Times estime la capacité supplémentaire de ces centrales à 46 gigawatts, « soit la taille du réseau électrique norvégien et près de 20 % de plus que ce qui a été ajouté au cours des cinq dernières années ». Et selon Corianna Mah, analyste pour Enverus interrogée par le journal, « le gaz croît en fait plus rapidement aujourd’hui, et à moyen terme, que jamais auparavant ». Aucun des projets qu’Enverus a listés ne prévoit d’être équipé d’un système de capture de dioxyde de carbone.

Approvisionnement de l’eau dans un lac de barrage prévu pour la population britannique

De son côté, le gouvernement du Royaume-Uni vient d’annoncer une stratégie nationale pour faire de son pays un leader en matière d’intelligence artificielle. Dedans, il prévoit entre autres des « Zones de croissance de l’IA » (IA growth zones), « des zones bénéficiant d’un meilleur accès à l’électricité et d’un soutien pour les autorisations de planification, afin d’accélérer la mise en place d’une infrastructure d’IA sur le sol britannique », comme l’explique le communiqué du Secrétariat d’État à la science, à l’innovation et à la technologie.

Mais des questions se posent sur l’emplacement prévu de la première « zone de croissance ». Situé à Culham, au siège de l’Autorité britannique de l’énergie atomique (UKAEA), cet endroit est aussi celui du premier nouveau lac de barrage construit depuis 30 ans aux Royaume-Uni, « qui était censé fournir de l’eau aux habitants du sud-est de l’Angleterre, qui souffre d’un grave problème d’approvisionnement en eau », explique le Guardian.

Le journal britannique souligne que cette région est celle qui, selon l’agence environnementale nationale, est la plus sensible du pays aux manques d’eau. Entre les réserves d’eau disponibles et la demande attendue sans compter les data centers, le sud-est du pays sera confronté à un déficit potentiel de plus de 2,5 milliards de litres par jour d’ici 2050.

Du côté énergétique, le gouvernement britannique a mis en place un Conseil de l’énergie de l’IA qui doit travailler avec les entreprises du secteur pour « pour comprendre les demandes et les défis énergétiques » liés à l’intelligence artificielle. Il parie encore sur la possibilité de mettre en place des SMR (réacteurs nucléaires modulaires).

« L’expansion de l’IA a été un sujet de préoccupation pour National Grid [entreprise de distribution de l’électricité et du gaz notamment au Royaume-Uni], mais la vitesse à laquelle la demande de calcul de l’IA augmente a pris tout le monde par surprise et, à moins que nous n’équilibrions correctement les compromis ci-dessus, avec des politiques appropriées, toute l’énergie verte et bon marché dont nous disposons sera utilisée par les grandes entreprises technologiques, ce qui privera les familles qui souffrent déjà de la pauvreté énergétique », explique Gopal Ramchurn, chercheur de l’université de Southampton, interrogé par le Guardian.

La France s’appuie sur son nucléaire, mais des tensions sont présentes

Quant à la France, l’instabilité politique ne permet pas d’y voir très clair dans la politique du pays concernant l’IA. Lors de son discours de politique générale, le premier Ministre François Bayrou a évoqué l’IA lorsqu’il a annoncé la création d’un fonds spécial « entièrement [consacré] à la réforme de l’État ». Ce fonds sera financé par des actifs « en particulier immobiliers, qui appartiennent à la puissance publique, de façon à pouvoir investir, par exemple, dans le déploiement de l’intelligence artificielle dans nos services publics ».

Lors de ses vœux, le Président de la Région Normandie Hervé Morin a évoqué la volonté de sa région d’être référente en matière d’intelligence artificielle et d’accueillir des data centers sur trois ou quatre points du territoire. Il a mis en avant « son potentiel énergétique décarboné », faisant référence aux centrales nucléaires de Flamanville, Paluel et Penly et à l’EPR situé lui aussi à Flamanville.

Mais RTE tirait récemment un signal d’alarme sur le foisonnement de projets de data centers prévus pour l’IA. Si l’entreprise affirmait en novembre à l’Usine Nouvelle avoir « assez d’électricité pour répondre à la croissance des besoins », elle pointait aussi du doigt une « course à la capacité » et un manque de planification :« plusieurs projets ont été abandonnés en raison de tensions sur la distribution de l’énergie », ajoutait-il.

☕️ Sur Linux, Rsync 3.4 corrige plusieurs failles importantes, dont une critique

15 janvier 2025 à 07:45

Rsync permet la synchronisation des fichiers et est souvent utilisé par les distributions Linux pour la sauvegarde distante ou la création de points de restauration, dans des outils comme Timeshift. Une nouvelle version 3.4 vient de paraître, avec à son bord des correctifs pour six failles de sécurité, dont une critique. Elles ont été découvertes par des chercheurs de l’équipe Google Cloud Vulnerability Research.

On trouve ainsi deux failles dans le serveur Rsync, CVE-2024-12084 et CVE-2024-12085, respectivement un débordement de mémoire tampon allouée dans le tas et une fuite d’informations à partir de données non initialisées de la pile. La première est critique, avec un score CVSS3 de 9,8.

La combinaison des deux permet à un client anonyme avec simple accès en lecture de contourner l’ASLR (address space layout randomization) et de déclencher l’exécution d’un code arbitraire sur le serveur. Ces failles ont été introduites dans Rsync 3.2.7.

On trouve également quatre failles dans le client Rsync :

  • CVE-2024-12086 : permet à un serveur malveillant de lire des fichiers arbitraires
  • CVE-2024-12087 : permet de créer des liens symboliques dangereux
  • CVE-2024-12088 : permet d’écraser des fichiers arbitraires dans certaines circonstances
  • CVE-2024-12747 : affecte la façon dont le serveur Rsync gère les liens symboliques

Toutes ces failles sont corrigées par la version 3.4 de Rsync, en déploiement dans les distributions Linux depuis hier soir. Il est recommandé de mettre à jour son système aussi rapidement que possible.

Hier — 14 janvier 2025Next - Articles gratuits

La Maison-Blanche impose des règles pour restreindre les exportations de GPU pour l’IA

14 janvier 2025 à 16:55
Baroud d'honneur
La Maison-Blanche impose des règles pour restreindre les exportations de GPU pour l’IA

La Maison-Blanche a publié, à la quasi-surprise générale, un ensemble de règles limitant les exportations de certains composants, au premier rang desquels les puces utilisées pour l’IA. Ces règles découpent le monde en trois parties, selon la proximité politique de chaque pays avec les États-Unis. Dans le monde de la tech, des entreprises font grise mine, notamment NVIDIA.

Le gouvernement de Joe Biden a publié hier une série de six mesures pour mieux contrôler les exportations de composants liés à l’IA. Notant que cette dernière « devient rapidement un élément central de la sécurité et de la puissance économique », la Maison-Blanche a décidé d’agir.

« Entre de mauvaises mains, les systèmes d’IA puissants peuvent exacerber des risques importants pour la sécurité nationale, notamment en permettant le développement d’armes de destruction massive, en soutenant de puissantes cyberopérations offensives et en favorisant les violations des droits humains, telles que la surveillance de masse. Aujourd’hui, des pays préoccupants utilisent activement l’IA – y compris l’IA fabriquée aux États-Unis – de cette manière et cherchent à saper le leadership des États-Unis en matière d’IA », note le communiqué.

Le gouvernement américain estime « essentiel » de ne pas délocaliser ces technologies et « que l’IA mondiale fonctionne sur des rails américains ». Pour cela, la Maison-Blanche veut mettre en place des « normes critiques de sécurité et de confiance alors qu’ils construisent leurs écosystèmes d’IA », évoquant les entreprises et gouvernements étrangers.

Six mesures pour rester au sommet

Dans le communiqué, la Maison-Blanche annonce donc une Interim Final Rule, qui se présente comme le dernier acte fort d’un gouvernement qui prendra fin dans moins d’une semaine.

Première règle : « Aucune restriction ne s’applique aux ventes de puces à 18 alliés et partenaires clés ». Elle concerne les alliés proches des États-Unis, parmi lesquels le Canada, l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Japon, le Royaume-Uni ainsi que l’Europe de l’Ouest pour l’essentiel, dont la France. Pour ces pays, aucune restriction ne s’applique, ni sur le type de produit, ni sur les quantités.

Ensuite, aucune licence n’est nécessaire pour les « petites commandes » : celles ne dépassant pas les 1 700 GPU avancés. « La plupart des commandes de puces, en particulier celles des universités et des groupes de recherche, entrent dans cette catégorie », indique la Maison-Blanche.

Viennent ensuite deux classifications. D’abord UVEU, ou utilisateur final universel vérifié. Une entité de confiance dans un pays allié peut demander ce statut pour placer jusqu’à 7 % de sa capacité globale de calcul IA dans le monde. « Cela permet aux États-Unis et à leurs alliés de jouer un rôle de premier plan au niveau mondial, tout en conservant les technologies d’IA d’avant-garde sur le territoire national », indique le communiqué.

Ensuite, NVEU, pour utilisateur final national vérifié. On quitte les alliés proches pour la grande majorité des autres pays, dont le Mexique, Israël ou encore le Portugal. Dans ces pays, les entités peuvent demander le statut NVEU pour « acheter jusqu’à 320 000 GPU au cours des deux prochaines années ». Ce qui permet, pour la Maison-Blanche, un accès « à la technologie américaine, avec des garanties contre l’utilisation abusive ».

Pour les autres, en bas du classement, les achats seront limités à 50 000 GPU avancés par pays. Ce chiffre peut être doublé par la signature d’accords avec les États-Unis « sur l’IA, le contrôle des exportations et la sécurité technologique ».

Des règles pour quoi ?

Les mesures s’appliquent à trois catégories de produits, dont les plus importants : les « semiconducteurs avancés ». Dans cette catégorie, les GPU sont les composants les plus surveillés. La Maison-Blanche précise que cette surveillance a surtout trait à l’entrainement des systèmes IA avancés, « tout en autorisant l’accès à des applications générales allant des télécommunications aux services bancaires ». Le gouvernement américain ne dit pas comment il compte distinguer les utilisations. C’est surtout le cas pour les « pays préoccupants ».

Viennent ensuite les modèles, pour lesquels les poids (paramètres ajustables modifiés pendant l’entrainement) ne doivent pas être transférés aux pays qui ne sont pas jugés de confiance. La restriction s’applique uniquement aux modèles à poids fermés. La Maison-Blanche demande également l’établissement de normes de sécurité pour protéger ces poids, « leur permettant d’être stockés et utilisés en toute sécurité dans le monde entier tout en aidant à prévenir l’accès illicite des adversaires ».

NVIDIA voit rouge

Dans les heures qui ont suivi la publication du communiqué, NVIDIA a pris la plume pour exprimer sa frustration, sans mâcher ses mots. Le premier vendeur de GPU au monde, que l’IA a placé dans les plus grandes capitalisations boursières de la planète, regrette « une masse réglementaire de plus de 200 pages, rédigée en secret et sans examen législatif approprié ».

Le gouvernement Biden chercherait « à saper le leadership de l’Amérique ». « Ce vaste projet imposerait un contrôle bureaucratique sur la manière dont les semi-conducteurs, les ordinateurs, les systèmes et même les logiciels américains de pointe sont conçus et commercialisés dans le monde entier. Et en essayant de truquer les résultats du marché et d’étouffer la concurrence – l’élément vital de l’innovation – la nouvelle règle de l’administration Biden menace de dilapider l’avantage technologique durement acquis par l’Amérique », fustige NVIDIA.

La dimension politique du communiqué est également prégnante. NVIDIA loue ainsi, au début de son plaidoyer, le premier gouvernement Trump qui a « jeté les bases de la force et du succès actuels de l’Amérique en matière d’IA ». Puis rebelote à la fin : « Comme l’a démontré le premier gouvernement Trump, l’Amérique gagne grâce à l’innovation, à la concurrence et au partage de nos technologies avec le monde, non en se retranchant derrière un mur d’ingérence gouvernementale ».

Au-delà de l’efficacité de ces règles sur les dangers que le gouvernement Biden souhaite éviter, la question se pose d’éventuelles conséquences financières sur les entreprises concernées. Pour Alvin Nguyen, analyste chez Forrester Research cité par TechTarget, il ne fait aucun doute : « En imposant des restrictions qui empêchent des entreprises comme NVIDIA, AMD ou Intel d’exporter vers un pays, et [s’assurent que] ce qu’elles peuvent expédier est à la fois moins puissant et en quantités plus limitées, il est garanti que cela aura un impact financier négatif sur elles ».

Les règles entreront en application dans 120 jours. Mais avec l’arrivée de Donald Trump à la présidence le 20 janvier, il n’est pas certain que ces règles restent en place. On peut imaginer que les louanges de NVIDIA au président élu et à son premier bilan sont un appel du pied clair en ce sens.

☕️ Les fact-checkers non-occidentaux peu surpris de la volte-face de Meta

14 janvier 2025 à 16:10

Si les fact-checkeurs occidentaux, et notamment ceux exerçant aux États-Unis, ont pu être surpris par la brusque décision de Meta de supprimer son soutien à leurs travaux, leurs collègues répartis partout sur la planète ont été déçus, mais pas surpris.

La directrice de la rédaction pakistanaise Soch Fact Check explique ainsi à Rest of World entendre régulièrement des rumeurs annonçant une telle décision depuis deux ans.

Facebook

Et si l’entreprise a mis sur pied un programme de partenariat avec des entités de fact-checking dans 199 pays depuis 2016, plusieurs constatent que Meta a graduellement réduit ses investissements dans le domaine depuis plusieurs années.

Chequeado, implantée à Buenos Aires, ou Aos Fatos, à Rio de Janeiro, travaillent ainsi activement à la diversification de leurs revenus, pour éviter de dépendre de Meta. 


En Inde, le plus gros marché de Facebook en nombre d’utilisateurs (373,2 millions de personnes y ont un compte sur la plateforme), l’inquiétude est néanmoins réelle. La dépendance de l’écosystème de vérification des faits aux financements de la holding de Zuckerberg est en effet importante.

Autre répercussion qui inquiète Soch Fact Check : celle de la « diabolisation de la vérification des faits », qui pourrait aggraver la situation d’un milieu à la santé économique déjà précaire.

☕️ ChatGPT utilisé pour préparer l’explosion d’un Cybertruck à Las Vegas

14 janvier 2025 à 14:40

L’homme tué dans l’explosion d’un Cybertruck a utilisé ChatGPT pour préparer cette dernière, rapporte The Hill. 


Le 1er janvier, un militaire s’est suicidé à bord d’un Cybertruck Tesla, juste avant de faire exploser le véhicule, devant un hôtel Trump de Las Vegas. Plusieurs personnes ont été blessées.

D’après la police de Las Vegas, il avait posé plusieurs questions à ChatGPT pour préparer les faits, notamment la localisation du plus grand magasin d’armes à feux de Denver. Il lui a également demandé des informations sur des armes à feu et des cibles explosives.

Si le cas décrit ressemble à un usage de ChatGPT comme moteur de recherche, le shérif en charge de l’affaire s’est déclaré inquiet de ce premier cas « connu » d’usage d’IA générative sur le sol états-unien, pour « construire un appareil » et obtenir diverses informations permettant à l’auteur de l’explosion de réaliser son projet.

☕️ Royaume-Uni : l’Autorité de la concurrence ouvre une enquête sur Google

14 janvier 2025 à 14:07

La Competition and Markets Authority (CMA) britannique a signalé mardi l’ouverture d’une enquête visant à déterminer si Google doit être placé sous le « statut de marché stratégique » (SMS, pour strategic market status). Ce statut imposerait au moteur de recherche des obligations particulières en matière de concurrence, au regard d’un nouveau régime, entré en vigueur au Royaume-Uni le 1er janvier 2025 suite à la promulgation de la loi Digital Markets, Competition and Consumers Act 2024.

Similaire dans le principe à celui des entreprises « contrôleurs d’accès » ou « gatekeepers » envisagé dans l’Union européenne dans le cadre du Digital Markets Act, le régime des SMS s’applique aux acteurs qui, au Royaume-Uni, répondent aux trois critères suivants : un chiffre d’affaires local annuel de plus d’un milliard de livres sterling ou un chiffre d’affaires global de plus de 25 milliards de livres ; un « pouvoir de marché substantiel » et une « position d’importance stratégique ».

Flock Google surveillance

Dans le cas de Google, c’est la position dominante en matière de recherche et de publicité en ligne qui motive l’examen, précise l’autorité. Elle remarque dans un communiqué d’annonce que Google détient plus de 90 % de parts de marché sur la recherche en ligne, et que 200 000 annonceurs recourent à ses services au Royaume-Uni. De quoi motiver une procédure visant à déterminer, derrière le statut SMS, si Google a pu, sur ces deux activités (recherche et publicité) porter préjudice soit au consommateur final, soit aux entreprises des secteurs concernés, « y compris les annonceurs, les éditeurs de presse et les moteurs de recherche concurrents ».

Au terme d’un processus d’enquête censé durer neuf mois, la CMA indique qu’elle déterminera si Google relève du statut de marché stratégique. Le cas échéant, elle indique disposer de deux leviers d’action : des « exigences de conduite », permettant de « lutter contre les comportements susceptibles de porter atteinte à une concurrence loyale ou d’exploiter des personnes et des entreprises », et des interventions « pro-concurrence », censées lui donner le pouvoir d’action nécessaire pour résoudre les problèmes de concurrence et leurs effets néfastes.

Le terme de l’enquête est fixé au 13 octobre 2025.

Après une année 2024 désastreuse, Sonos se cherche un nouveau PDG

14 janvier 2025 à 13:03
Petit guide de ce qu'il ne faut pas faire
Après une année 2024 désastreuse, Sonos se cherche un nouveau PDG

Patrick Spence, CEO de Sonos depuis huit ans, a démissionné de ses fonctions. Le spécialiste du son se cherche désormais un nouveau patron, avec l’aide d’un cabinet. Cette démission clôt une année 2024 calamiteuse, marquée par une mise à jour de l’application maison qui aura provoqué bien des problèmes.

2024, annus horribilis chez Sonos ? Le constructeur, connu pour ses équipements audio milieu à haut de gamme, commence en tout cas 2025 de manière très différente d’il y a un an. Tout se passait bien en effet, jusqu’en mai, quand l’entreprise déploie une nouvelle version de son application. Celle-ci est essentielle pour régler la connexion des équipements et l’intégration avec d’autres produits Sonos. Le fabricant est également connu pour sa forte intégration avec les produits Apple.

Quand la mise à jour parait, patatras. Non seulement les bugs sont légion, mais de nombreuses fonctions ont disparu. Très vite, des torrents de commentaires négatifs déferlent sur l’App Store d’Apple et inondent les forums. En quelques jours, la totalité de ces commentaires semble unanime : la nouvelle mouture de l’application est une catastrophe à tous points de vue.

Vitesse et précipitation

Si Sonos s’est tant pressée pour sortir son application, c’est que l’entreprise avait un autre lancement : son premier casque audio, nommé Ace. L’urgence de publier la nouvelle application est la composante principale du problème, accentuée par le retrait immédiat de l’ancienne mouture et laissant les utilisateurs aux prises de nombreux bugs.

En septembre, Bloomberg était revenu sur le sujet, présentant des témoignages des développeurs impliqués. Plusieurs auraient pointé la vétusté du code de l’ancienne version. Sonos aurait ainsi accumulé une importante dette technique pendant 20 ans. La nouvelle application « visait moins à introduire de nouvelles fonctionnalités qu’à mettre de l’ordre dans le désordre existant », notait alors Bloomberg.

En plus de repartir sur des bases neuves, la nouvelle application introduisait le support des produits nomades, nécessaire pour le casque Ace. Une première pour Sonos, qui avait lancé jusqu’ici des produits pour la maison, liés par le Wi-Fi.

Autre souci relevé par Bloomberg dans les témoignages, de profondes réorganisations au sein de l’entreprise. Décidées par Maxime Bouvat-Merlin, chef de produit chez Sonos, elles auraient « séparé des gens qui travaillaient ensemble depuis des années à la création de produits formidables », selon un ancien ingénieur de Sonos.

Une partie croissante des employés, voyant la date butoir se profiler alors que l’application n’était pas prête, aurait cherché à avertir la direction. Selon les témoignages, des « cris » et « hurlements » auraient été entendus durant les réunions. Plusieurs ont affirmé également que la course aux nouveaux clients et la volonté de plaire aux investisseurs ont poussé l’entreprise à précipiter ses plans. La tension au sein des équipes aurait été particulièrement vive. Des personnes ont évoqué des craintes de perdre leur emploi si elles continuaient d’avertir que l’application n’était pas prête.

Selon Bloomberg toujours, l’application aurait même dû être lancée début 2024 et avait été repoussée en mai pour tenir compte des retours des employés.

Flock

Profil bas et promesses

Le tollé a été tel que Sonos n’a pas eu le choix. La société a reconnu le problème. Patrick Spence, CEO de l’entreprise, a présenté ses excuses en juillet, confirmant les innombrables soucis techniques auxquels les clients étaient confrontés. Outre la difficulté à ajouter de nouveaux produits aux parcs existants, les appareils déjà configurés n’apparaissaient plus forcément dans l’application. Conséquence, les installations existantes ne fonctionnaient pas toujours. En outre, de nombreux clients déploraient une latence beaucoup plus élevée.

Le patron avait publié un plan de bataille dans son billet d’excuses, allant de juillet à octobre, avec des mises à jour de l’application prévues toutes les deux semaines. Un rythme que l’entreprise a honoré, réparant petit à petit les bugs et ajoutant les fonctions manquantes, dont la configuration de la bibliothèque musicale, grande absente. Il a fallu cependant attendre l’automne pour retrouver la possibilité de modifier les listes de lecture et d’attente, une fonction pourtant élémentaire.

Le lancement calamiteux de cette application a eu plusieurs conséquences importantes. En août, Patrick Spence a ainsi affirmé que Sonos allait dépenser entre 20 et 30 millions de dollars dans son application pour qu’elle retrouve les standards de qualité de l’entreprise. Cependant, le même mois, celle-ci a annoncé le licenciement de 100 personnes. Parallèlement, si les dirigeants de Sonos avaient reçu l’année précédente une prime de 72 000 dollars, aucune n’a été versé sur le dernier exercice fiscal, qui s’est terminé en septembre.

Patrick Spence démissionne

À la lumière des évènements de l’année dernière, il n’est pas surprenant que Patrick Spence démissionne. Aujourd’hui, la valeur du titre Sonos est 13 % plus basse que ce qu’elle était au lancement de la nouvelle application.

Si le CEO n’avait pas touché de prime sur la dernière année fiscale, il ne repart pas les mains vides. Son indemnité de départ s’élève à 1 875 000 dollars, auxquels viennent s’ajouter un salaire de 7 500 dollars par mois jusqu’en juin. Patrick Spence siègera en effet au conseil d’administration jusqu’en juin en qualité de conseiller.

Il sera remplacé quelque temps par le responsable Tom Conrad, également au conseil d’administration. Selon The Verge, via une porte-parole, Conrad a dirigé les efforts de correction dans l’application avec Nick Millington, chef de produit de Sonos et architecte de l’application originale. « Je pense que nous serons tous d’accord pour dire que cette année, nous avons laissé tomber beaucoup trop de gens », a indiqué Tom Conrad dans un courrier adressé aux employés.

À compter du mois prochain, Sonos se mettra à la recherche d’un nouveau CEO. Il aura fort à faire, car la relation avec la clientèle est aujourd’hui endommagée. Même si l’application s’est améliorée et s’est stabilisée, les nombreux mois nécessaires pour y parvenir ont laissé une empreinte durable. Il suffit de lire les réactions sur Reddit au sujet de la démission de Patrick Spence : les esprits sont encore échaudés.

En outre, tout ne semble pas réglé. Dans cet autre fil sur Reddit, on peut lire de nombreuses plaintes sur des problèmes récents, étant apparus ces derniers jours. De nombreux utilisateurs évoquent de nouveau des équipements disparaissant des configurations et des bugs, tels que des coupures de son pendant la lecture musicale et des déconnexions. Selon certains, désinstaller et réinstaller l’application peut résoudre le problème.

Meta a supprimé des liens vers Pixelfed, l’Instagram du Fediverse

14 janvier 2025 à 11:52
Pratique, le filtre de spam
Meta a supprimé des liens vers Pixelfed, l’Instagram du Fediverse

Alors que Meta voit certains de ses utilisateurs chercher des solutions de repli après son changement de politique de modération, l’entreprise a supprimé des messages partageant des liens vers l’instance principale de Pixelfed, l’Instagram du Fediverse.

Pixelfed est un logiciel libre permettant de mettre en place un réseau social de partage d’image. Il s’appuie sur le protocole Activity Pub, comme Mastodon et les autres logiciels qui forment le Fediverse.

Retour au bon vieil Instagram de 2010

À l’utilisation, Pixelfed ressemble beaucoup à l’Instagram des débuts : une timeline (TL) de photos et d’images postées par des gens qu’on suit, une possibilité de publier des images avec des filtres qui rendent acceptable tout de suite votre photo prise à la va-vite via votre smartphone, des likes, des bookmarks et des messages privés.

On peut aussi accéder à la TL locale de l’instance qu’on a choisi et à une TL globale. Bref, on peut poster les multiples photos de son chat, comme sur le bon vieil Instagram de 2010 :

Des applications Android telles que Pixeldroid existent déjà. Et les développeurs ont annoncé sur Mastodon cette semaine que leur application iOS (qu’ils testent depuis 2022) sera disponible cette semaine.

Une instance principale très dominante

Mais comme Mastodon avec mastodon.social, l’instance lancée par le développeur principal du logiciel, Pixelfed.social, est aussi celle qui est la plus utilisée.

Et de loin, puisqu’elle totalise un peu plus de 143 000 comptes, selon FediDB, alors que la deuxième instance, pixelfed.de, en compte un peu plus de 52 000. L’addition des huit suivantes ne dépasse pas les 70 000 comptes, toujours selon les chiffres de FediDB.

Un regain d’intérêt depuis le changement de la politique de modération de Meta

Mais, depuis la modification de la politique de modération de Meta laissant passer certaines insultes visant les femmes et personnes LGBT et le grand virage politique de Mark Zuckerberg, certains utilisateurs de ses réseaux sociaux se posent la question d’alternatives. Du côté de la publication de messages, Bluesky et Mastodon ont commencé à se faire connaître du grand public depuis quelques mois.

Concernant la publication d’images, Tumblr est pourtant bien connu, mais c’est plutôt du côté de Pixelfed qu’un regain d’intérêt semble poindre. Peut-être simplement parce que le logiciel libre ressemble très fortement à ce que les utilisateurs d’Instagram connaissent, ou bien pour la remise en cause du modèle de la tech venant de la Silicon Valley. Son créateur, Daniel Supernault, a publié ce week-end une « déclaration des droits fondamentaux et des principes pour des plateformes numériques éthiques, garantissant le respect de la vie privée, la dignité et l’équité dans les espaces en ligne ».

Sur Mastodon, il a affirmé : « Pixelfed est beaucoup de choses, mais une chose qu’il n’est pas, c’est une opportunité pour des VC ou d’autres de ruiner l’ambiance ». Il explique avoir refusé des offres de financement, ainsi que d’ajouter de la publicité.

Le succès a eu raison, temporairement de l’instance principale le week-end dernier : « Nous constatons des niveaux de trafic sans précédent sur pixelfed.social, et nous nous efforçons de maintenir le service et de fournir des ressources supplémentaires ! », postaient dimanche 12 janvier les responsables de l’instance sur leur compte Mastodon.

Pixelfed.social momentanément considéré comme du spam par Meta

Mais cet attrait semble aussi avoir alerté Meta. Comme l’explique 404 Media, des utilisateurs d’Instagram ont affirmé, par exemple ici sur Bluesky, que leurs posts publiés sur Facebook avec un lien vers l’instance principale du réseau étaient modérés par Meta et considérés comme du spam. Nos confrères ont constaté, eux aussi, qu’après avoir essayé de poster un lien vers Pixelfed.social sur Facebook, « il a été immédiatement supprimé ».

Sans avoir répondu à 404 Media, Meta a admis à Engadget la suppression de ces publications, affirmant que la suppression des messages était une erreur et qu’ils seraient rétablis.

Si les logiciels composant le Fediverse ont pour base technique la fédération d’instances qui doit permettre de décentraliser les réseaux sociaux, force est de constater que la simple possibilité technique n’entraine pas une décentralisation totale du réseau social. Pour Pixelfed, on peut par exemple se poser la question des ressources plus importantes que demande un réseau centré autour du partage d’images, comparées à celle nécessaire à un réseau social textuel comme Mastodon.

Les modérateurs du canal Reddit France bannissent les médias appartenant à Bolloré

14 janvier 2025 à 10:02
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Les modérateurs du canal Reddit France bannissent les médias appartenant à Bolloré

Le débat sur la liberté d’expression s’incarne de façon très concrète sur Reddit, où les modérateurs du canal r/france ont signalé lundi leur décision de « bannir toutes les sources d’information détenues par Vincent Bolloré ». L’annonce suscite la controverse au sein de la communauté, et les cris d’orfraie du JDD.

« Suite à une discussion en interne, la modération a décidé de bannir toutes les sources d’information détenues par Vincent Bolloré. En voici une liste non exhaustive : Europe 1, Europe 2, Capital, Management, Femme Actuelle, C8, Canal Plus, CNews, CStar, JDD, JDNews », annonce lundi matin, en tête de canal, l’un des modérateurs du forum r/france de Reddit.

La page dédiée aux règles de r/france est mise à jour dans le même temps, avec la mention suivante : « Les sources suivantes (liste non exhaustive) sont interdites sur r/france : Valeurs Actuelles, France Soir, Le JDD, Russia Today, Cnews et tout média détenu par Bolloré ».

« Et rien de valeur ne fut perdu »

24 heures plus tard, cette décision a provoqué une conversation de quelque 2 400 messages, dont beaucoup interrogent le bien-fondé d’une telle décision. Entre autres messages qui ironisent de façon plus ou moins subtile sur la censure, ou l’allégeance politique supposée des modérateurs concernés, plusieurs internautes se demandent si ce choix ne risque pas d’amplifier le phénomène de chambre d’écho au sein de la communauté.

« Au lieu de faire confiance aux lecteurs de ce sub (sous forum, ndr) et à leur esprit critique, vous mettez des œillères à tout le monde. Quand je vois un article de Europe 1, de Blast ou de l’Humanité, je sais ce que je lis; pas besoin que quelqu’un me censure les articles. Avoir les articles de la presse de Bolloré, ça sert aussi à savoir ce à quoi pense une partie des français », écrit par exemple un membre du canal.

« La question sous-jacente étant : est ce qu’il y a des médias libres de toute influence politique/programme de propagande ? En allant à la censure (ou appelez ça comme vous voulez), est ce que cela n’aura pas comme conséquence d’avoir un champ de vision amoindrie et de créer une bulle politique à sens unique encore plus grande ? », interroge un autre.

« Et rien de valeur ne fut perdu », répond de façon sarcastique l’un des modérateurs, avant d’expliciter la démarche. « Le fait de poster un article donne quand même de la visibilité au media concerné. On veut peut être pas donner de la visibilité aux médias qui sont utilisés pour balancer de la fake news et de la haine à longueur de journée ».

« Si on veut s’exposer à la pensée de droite c’est assez facile, suffit de lire le Figaro qui, ô surprise, n’est pas banni », fait valoir un autre modérateur.

Un subreddit à 2,2 millions de membres

Parmi les médias concernés, c’est le Journal du Dimanche qui a réagi le premier. « Reddit France sidère les internautes en censurant les médias du groupe Bolloré » titre le JDD, avant d’égrainer la liste des médias du groupe Bolloré qui seraient, tous, « désormais bannis de Reddit en France ».

Ce faisant, il commet une erreur, qui relèverait assurément de la désinformation si elle était intentionnelle : la décision évoquée ici concerne la modération d’un sous-forum de Reddit à portée nationale, r/france, mais elle ne concerne absolument pas « Reddit en France », puisque chaque sous-forum Reddit dispose de sa propre modération et donc, potentiellement, de ses propres règles.

Le canal France peut en revanche se targuer de figurer parmi les subs Reddit francophones les plus fédérateurs, avec 2,2 millions de membres inscrits.

Si la discussion se révèle intense, la communauté ne semble pas totalement désapprouver la décision. D’après l’un des modérateurs, le post d’annonce recueillait en effet 64% d’avis positif dans la nuit de lundi à mardi.

Une modération souveraine sur son sub

Fondé en 2005 aux États-Unis, Reddit se veut pour mémoire un site communautaire, dont l’architecture repose sur la création de « subreddits », des sous-forums thématiques créés à la demande par les utilisateurs. Certains de ces « subs » ont une portée très large et une vocation à fédérer massivement (r/funny, r/france, r/technology, etc.). D’autres se concentrent sur des sujets de niche, à l’image de r/chairsunderwater.

En matière de modération, Reddit professe une logique à deux vitesses. La plateforme applique un premier niveau de règles génériques, qui s’appliquent à l’ensemble des utilisateurs et des sous-forums (respect de la vie privée, interdiction de l’usurpation d’identité et des comportements inappropriés ou abusifs vis-à-vis des mineurs, etc.).

Le second niveau est quant à lui implémenté à l’échelle locale, par l’équipe de modération de chaque sous-forum. « Chaque communauté Reddit est définie par ses membres. Certains de ces membres participent à la vie de la communauté en tant que modos. La culture de chaque communauté est façonnée de manière explicite par les règles de la communauté appliquées par les modos et de manière implicite par les upvotes, les downvotes et les discussions entre les membres de la communauté », précise à ce niveau Reddit.

Là aussi, la plateforme fixe un cadre général aux modérateurs (dont l’action peut être évaluée par des administrateurs, généralement employés par Reddit), mais elle les laisse ensuite déterminer plus précisément le code de conduite et les règles en vigueur dans leur communauté.

« Les soumissions d’éléments de désinformation, ouvertement misogynes, xénophobes ou racistes, insultants envers un membre du sub ou appelant à la violence, seront retirés », fixe par exemple la modération de r/france. Elle exige également de ses membres que les liens, extraits vidéo ou images postés soient accompagnés d’éléments de contexte. « Résumer un extrait vidéo par une citation fait non seulement le jeu du putaclic mais omet du contexte, nous avons donc également décidé d’interdire cet usage, toujours dans l’optique de la neutralité », écrit-elle par exemple.

Désinformation contre censure

L’annonce intervient dans un contexte de débat tendu – et de plus en plus étendu – sur la liberté d’expression en ligne et sur la façon dont les plateformes et réseaux sociaux devraient, ou non, jouer un rôle actif en matière de lutte contre la désinformation ou la propagation d’opinions radicales.

À la différence d’Elon Musk ou de Mark Zuckerberg, qui font feu de tout bois dans ce débat, Reddit et son CEO Steve Huffman sont pour l’instant restés relativement discrets. Le réseau social, dont le chiffre d’affaires repose sur la publicité, s’est récemment introduit en bourse aux États-Unis. Il a revendiqué, fin octobre, le premier trimestre rentable de son histoire, vingt ans après sa création.

☕️ Google Drive ne synchronise enfin que les parties modifiées des fichiers

14 janvier 2025 à 07:38

Il aura fallu bien des années, mais Google a jugé que le temps était venu : le service Drive gère enfin la synchronisation différentielle.

Ce fonctionnement permet de n’envoyer vers les serveurs que les parties modifiées des fichiers. Sur un fichier de 200 Mo par exemple, modifier 50 ko n’enverra que ces derniers, pas l’intégralité des 200 Mo. Les concurrents la prennent en charge depuis longtemps. OneDrive avait ainsi achevé le déploiement en avril 2020. DropBox était le premier sur ce créneau, des années encore avant OneDrive.

Cet ajout a sans doute perdu de sa superbe depuis la progression de la fibre dans les foyers. Il a cependant de l’importance sur les connexions cellulaires, surtout quand elles sont utilisées en partage sur les ordinateurs.

Comme indiqué dans une note de Google vendredi dernier, le déploiement est terminé pour l’ensemble des comptes Workspace et personnels. Pour en profiter, il faut avoir la dernière révision du client Google Drive pour Windows ou macOS.

Le 9 janvier, Google a également annoncé la présence de Gemini dans la liseuse PDF de Drive, permettant les interactions avec les documents pendant leur lecture. D’autres fonctions sont d’ailleurs arrivées ces derniers temps. Par exemple, l’envoi de demandes pour les signatures électroniques sur le PDF ou, pour les administrateurs, la possibilité de déclarer que des fichiers ne peuvent être ni copiés, ni téléchargés, ni imprimés, dans le cadre du service Enhanced IRM (Information Rights Management).

☕️ Revendre TikTok à Elon Musk ? « De la pure fiction » selon l’entreprise

14 janvier 2025 à 07:23

TikTok risque son interdiction aux États-Unis à partir du 19 janvier (dimanche). La Cour suprême des États-Unis s’est penchée sur le sujet et doit donner son avis dans peu de temps. Une loi a pour rappel été votée pour forcer l’entreprise chinoise ByteDance à vendre sa branche américaine.

TikTok

Il n’en fallait pas plus pour que, dans le contexte où Elon Musk n’a jamais eu autant d’influence politique, la question du rachat de TikTok par le milliardaire soit posée. Dans la nuit, le média américain Bloomberg a publié un article affirmant que « la Chine envisage la vente de TikTok US à Musk comme une option possible ».

Mais l’entreprise a infirmé quelques heures après auprès de la BBC, expliquant : « On ne peut pas nous demander de commenter de la pure fiction ».

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☕️ La nouvelle numérotation des chaînes de la TNT entrera en vigueur le 6 juin

13 janvier 2025 à 16:28

L’Arcom a adopté le 9 janvier dernier la délibération qui fixe la future numérotation des chaînes de TV à portée nationale diffusée au travers de la TNT. Cette nouvelle grille fait suite à la disparition programmée des chaînes Canal+, C8 et NRJ12. Elle consacre également les débuts des services CMI TV et OFTV, autorisés le 11 décembre dernier.

La grande gagnante de ce jeu de chaise musicale sera sans doute France 4. Elle va récupérer le numéro 4, historiquement attribué à Canal+, « afin que France 2, France 3, France 4 et France 5 se suivent de manière logique », explique l’Arcom.

Le numéro 8, exploité par C8, sera quant à lui attribué à la Chaîne parlementaire (réunion des programmes de l’Assemblée nationale et de Public Sénat). « Le service est donc placé juste après le service Arte dès lors que ces services offrent des programmations proches et qui se complètent », justifie le régulateur.

Gulli, ciblant la jeunesse, se voit attribuer le numéro 12, « après le service TFX qui vise également pour partie un jeune public ».

Les chaînes d’information en continu sont quant à elles réunies au sein d’un bloc, qui va de 13 à 16 avec, dans un ordre relatif maintenu par rapport à l’existant, BFMTV, CNEWS, LCI et Franceinfo.

Les deux nouveaux entrants héritent quant à eux du canal 18 pour CMI TV (propriété du groupe CMI France, détenu par le milliardaire Daniel Kretinsky, diffusée à partir du 6 juin) et 19 pour OFTV, la chaîne créée par le groupe Ouest France (lancée le 1er septembre prochain).

« Dans un objectif de simplicité, cette numérotation sera mise en place en une seule fois dès l’arrêt de la diffusion de Canal+ sur la TNT, soit le 6 juin 2025 », signale enfin l’Arcom.

Mastodon veut faire évoluer sa gouvernance pour protéger son indépendance

13 janvier 2025 à 15:55
Mastodon veut faire évoluer sa gouvernance pour protéger son indépendance

Mastodon annonce une évolution sous six mois de sa gouvernance, avec la volonté de se placer sous la protection d’une nouvelle organisation à but non lucratif localisée en Europe. Le réseau social décentralisé affiche dans le même temps la volonté de muscler ses opérations et lance un appel à soutien pour boucler un budget prévisionnel 2025 fixé à 5 millions d’euros.

Monter en puissance tout en sanctuarisant son indépendance : telle est l’ambition affichée par la petite équipe en charge du développement de Mastodon, alors même que les Musk et Zuckerberg de ce monde défraient la chronique pour leurs revirements idéologiques.

Lundi, elle a livré ses grandes orientations stratégiques, qui passent par la volonté affichée de faire évoluer la gouvernance du projet. « Les 6 prochains mois verront la transformation des structures de Mastodon, s’éloignant de la propriété unipersonnelle des premiers jours et consacrant notre vision de l’indépendance dans une entité européenne dédiée à but non lucratif », écrit l’équipe regroupée derrière Eugen Rochko, fondateur et CEO de la structure qui gère actuellement Mastodon.

Une nouvelle structure de tête à but non lucratif

Quelle forme prendra la future entité ? « Nous prenons le temps de sélectionner la juridiction et la structure appropriées en Europe. Nous déterminons ensuite quelles autres structures juridiques (filiales) seront nécessaires pour soutenir les opérations et la durabilité », répond l’équipe. La future gouvernance devrait par ailleurs s’accompagner de la nomination d’une nouvelle personne à la tête de la future structure, Eugen Rochko ayant vocation à délaisser la gestion opérationnelle au profit de la stratégie produit.

Mastodon, qui a pris son essor au printemps 2017, fonctionnait jusqu’en 2024 par l’entremise d’une société à but non lucratif, Mastodon GmbH, fondée et dirigée par Eugen Rochko depuis l’Allemagne. Ce statut lui a cependant été retiré en Allemagne au printemps dernier, a priori parce que les financements reçus par Mastodon transitaient majoritairement par Patreon et n’étaient, de ce fait, pas considérés comme des dons par l’administration fiscale. L’entreprise avait alors ouvert, pour l’occasion, une entité à but non lucratif basée aux États-Unis (de type 501(c)) nommée Mastodon, Inc.

Les orientations annoncées lundi doivent permettre de redonner le contrôle global à une structure à but non lucratif. « Mastodon conservera son siège social et opérera principalement depuis l’Europe. Nous poursuivrons nos opérations quotidiennes par l’intermédiaire de l’entité à but lucratif Mastodon GmbH, qui deviendra entièrement détenue par la nouvelle entité européenne à but non lucratif », explique l’équipe.

Plusieurs « composants clés » de Mastodon seront transférés à cette nouvelle entité, dont le nom du réseau social et les éléments de propriété intellectuelle associée. Mastodon s’engage à continuer à héberger les instances mastodon.social et mastodon.online. Le bureau américain restera quant à lui actif, cantonné à un rôle de visibilité et de recueil de dons.

La gouvernance précise de la future entité mère, le rôle précis qu’y occupera le fondateur, ou le détail exact des composants transférés n’ont pas encore été communiqués.

Monter en puissance

« Notre mission principale reste la même : créer des outils et des espaces numériques où les gens peuvent construire des communautés en ligne authentiques et constructives, exemptes de publicités, d’exploitation de données, d’algorithmes manipulateurs ou de monopoles d’entreprise », revendique Mastodon, un temps considéré comme le futur refuge des communautés scientifiques en partance de X.

Outre cette promesse de poursuivre le développement d’un réseau ouvert, décorrélé des intérêts financiers des grands industriels du Web, l’équipe affirme vouloir poursuivre ses travaux autour du projet Fediverse Discovery (recherche et découverte au sein d’un réseau de serveurs décentralisés) et renforcer Mastodon sur les volets confiance, simplicité d’utilisation et découvrabilité.

L’équipe, qui a publié fin 2024 son rapport d’activité 2023 (PDF), promet par ailleurs une transparence accrue à ses soutiens, à qui elle fait d’ores et déjà appel. « Les initiatives populaires comme Mastodon et le Fediverse nécessitent des contributions créatives et financières de la part de leurs communautés », appelle la structure, qui explique devoir porter son budget de fonctionnement à hauteur de 5 millions d’euros en 2025 pour répondre aux ambitions affichées. En 2023, Mastodon indiquait avoir reçu 545 000 euros de dons émanant majoritairement (73 %) de la plateforme Patreon ainsi qu’une contribution de 100 000 dollars de la société japonaise Sujitech.

☕️ RGPD : Les CNIL ne peuvent refuser des plaintes à cause de trop d’envois similaires ou de surcharge

13 janvier 2025 à 15:43

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) vient de juger ce 9 janvier que les plaintes concernant le RGPD ne peuvent être rejetées par les autorités chargées de la protection des données comme la CNIL, au seul motif de leur nombre ou de la charge qu’elles font peser sur elles, a repéré Contexte dans sa newsletter.

Drapeaux de l’Union européenne

En effet, la CJUE a été saisi à propos d’un conflit entre l’Autorité de la protection des données autrichienne (Datenschutzbehörde, DSB) et une « personne physique » anonymisée dans la décision avec les initiales FR. La DSB a refusé de donner suite à une de ses réclamations concernant la « violation alléguée du droit d’accès de F R à ses données à caractère personnel » en s’appuyant sur l’article 57 du RGPD qui affirme :

« Lorsque les demandes sont manifestement infondées ou excessives, en raison, notamment, de leur caractère répétitif, l’autorité de contrôle peut exiger le paiement de frais raisonnables basés sur les coûts administratifs ou refuser de donner suite à la demande. Il incombe à l’autorité de contrôle de démontrer le caractère manifestement infondé ou excessif de la demande ».

La DSB « a notamment relevé que l’intéressé lui avait adressé, dans un intervalle d’environ 20 mois, 77 réclamations similaires contre différents responsables du traitement. En outre, F R aurait contacté régulièrement la DSB par téléphone afin d’exposer des faits supplémentaires et de formuler des demandes additionnelles », explique la CJUE.

Mais, pour la Cour, « permettre aux autorités de contrôle de constater le caractère excessif de réclamations au seul motif que leur nombre est important serait de nature à compromettre la réalisation » de l’objectif d’ « assurer un niveau cohérent et élevé de protection des personnes au sein de l’Union ainsi qu’à renforcer et à préciser les droits de ces personnes au sens des considérants 10 et 11 dudit règlement ». Car, « un nombre important de réclamations peut être la conséquence directe d’un nombre élevé d’absences de réponse ou de refus de faire droit, de la part d’un ou de plusieurs responsables du traitement, à des demandes d’accès formulées par une personne afin de protéger ses droits ».

Pour refuser des plaintes en utilisant ce motif, la DSB et autres CNIL doivent prouver « l’existence d’une intention abusive de la part de la personne ayant introduit ces demandes » de saturer de demandes l’autorité avec « d’autres éléments tels que le contenu de ces réclamations » que le nombre seul de demandes.

Le simple constat de surcharge n’est pas non plus une excuse valable pour refuser des plaintes explique la CJUE qui rappelle qu’« il incombe aux États membres de fournir aux autorités de contrôle les moyens adaptés au traitement de toutes les réclamations dont elles sont saisies ».

Diversité, inclusivité : le grand vent contraire chez les géants de la tech

13 janvier 2025 à 15:14
Santa Ana numérique
Diversité, inclusivité : le grand vent contraire chez les géants de la tech

Le National Center for Public Policy Research, un think tank conservateur, a fait une proposition au conseil d’administration d’Apple: supprimer l’ensemble de ses programmes DEI (diversité, équité et inclusion). Si l’entreprise a refusé, d’autres ont déjà basculé, comme Meta et Amazon, dans ce qui semble être un mouvement de fond.

Dans un document remis par Apple à la Securities and Exchange Commission (SEC) américaine, on peut lire que cette proposition a été refusée, Apple l’estimant « inutile » puisque la société « dispose déjà d’un programme de conformité bien établi ».

En outre, Apple critique la proposition, car elle chercherait « de manière inappropriée à microgérer les programmes et les politiques de l’entreprise ». L’entreprise a dit s’efforcer de « créer une culture d’appartenance où chacun peut donner le meilleur de lui-même ».

« Destruction de valeur »

Cette proposition avait été formulée par le National Center for Public Policy Research, un think tank conservateur. Sur le site de ce dernier, on peut lire par exemple que « Mark Zuckerberg a agi en bon capitaliste en répondant aux appels à la liberté d’expression » et que « les programmes DEI sont le problème ».

Pour le NCPPR, ils sont en effet un vecteur de discrimination positive. Le groupe de réflexion estime ainsi que « la DEI peut accroître l’hostilité sur le lieu de travail et les préjugés raciaux », « sème la discorde et détruit la valeur ».

Qu’il s’agisse cependant d’Apple ou d’autres entreprises, l’annulation des programmes DEI est loin d’être un cas isolé. Il s’agit d’un mouvement de fond, en partie basé sur des considérations juridiques, auxquelles le NCPPR fait souvent référence dans ses prises de position.

Les programmes DEI illégaux ?

La Cour suprême, à majorité conservatrice, a rendu en effet un important avis en 2023 contre la politique d’admission de l’université d’Harvard, épinglée pour avoir fait de la « discrimination positive raciale ».

L’université a été jugée coupable de violation du 14ᵉ amendement de la constitution américaine, qui vise à garantir l’égale protection de tous ceux qui se trouvent sur son territoire. C’est sur la base de ce même amendement que certaines jurisprudences fondatrices ont été établies aux États-Unis au cours des dernières décennies. Par exemple, l’arrêt Reed v. Reed de 1971 établissant la stricte égalité des droits entre hommes et femmes, ou encore Obergefell v. Hodges, qui en 2015 avait fait du mariage homosexuel un droit constitutionnel.

La décision contre Harvard a créé une onde de choc alimentant les conversations autour de ces politiques. Dans son sillage, les procureurs généraux de 13 États ont envoyé une lettre aux patrons des entreprises du classement Fortune 100 pour les mettre en garde : leurs politiques DEI pouvaient se retourner contre elles, puisqu’il était établi au niveau fédéral que la discrimination, dans un sens comme dans l’autre, était illégale.

« Traiter les gens différemment en raison de la couleur de leur peau, même à des fins bénignes, est illégal et répréhensible. Les entreprises qui se livrent à la discrimination raciale doivent faire face, et feront face, à de graves conséquences juridiques. Dans une inversion des pratiques discriminatoires odieuses d’un passé lointain, les grandes entreprises d’aujourd’hui adoptent des initiatives explicitement fondées sur la race qui sont tout aussi illégales », avertissait la lettre, publiée notamment par le Wall Street Journal.

Dans la foulée, de nombreuses entreprises ont lancé des audits. Le cas de McDonald’s, relaté la semaine dernière par Forbes, est à ce titre représentatif de l’agitation qui régnait depuis plus d’un an.

Quartier libre

Mais si de grandes réflexions étaient en cours depuis des mois, toutes les décisions semblent arriver en même temps, dans le sillage de l’élection de Donald Trump pour un nouveau mandat. L’omniprésence d’Elon Musk, futur ministre de « l’efficacité gouvernementale », s’avère être un catalyseur de cette bascule dans la politique DEI, le patron de Tesla et SpaceX étant notoirement « anti-woke ».

Les déclarations de Mark Zuckerberg la semaine dernière ont enflammé la poudrière. Le patron de Meta a annoncé un vaste changement de politique dans ses conditions d’utilisation, adoptant un modèle calqué sur celui de X. Les vérifications d’informations seront ainsi abandonnées au profit de notes de la communauté, l’ensemble devant s’équilibrer seul. Zuckerberg indiquait que cette transformation était nécessaire pour remettre la liberté d’expression au premier plan. Une lettre ouverte a été publiée par une partie des associations et médias s’occupant jusqu’ici du fact-checking, mettant en garde Zuckerberg contre les conséquences d’une telle décision.

Rapidement, divers constats ont cependant nuancé le noble objectif. C’est surtout le cas avec le changement profond dans les conditions d’utilisation, la sacro-sainte liberté d’expression aux États-Unis permettant de donner un avis tranché sur tous les sujets, sans presque aucun filtre. « Nous autorisons les allégations de maladie mentale ou d’anormalité lorsqu’elles sont fondées sur le genre ou l’orientation sexuelle, compte tenu du discours politique et religieux sur le transgenrisme et l’homosexualité et de l’utilisation courante et non sérieuse de mots tels que “bizarre” », peut-on ainsi lire.

Mark Zuckerberg promeut « l’énergie masculine »

En Europe, la situation promet d’être complexe. Même si Meta a indiqué que ces changements ne seraient pas appliqués dans l’Union pour le moment, la rhétorique de Zuckerberg ne passe pas inaperçue. Pour The Guardian, il est évident que la nouvelle politique de Meta mènera au « clash avec l’Europe ». Les discussions sont déjà alimentées par l’arrivée de nouvelles publicités sexuellement explicites dans Facebook, y compris sur le Vieux continent, comme le signale le Washington Post.

Parallèlement, Zuckerberg se plaint largement de la régulation en Europe, rejoignant en cela les positions bien connues d’autres grandes entreprises, dont Apple et Microsoft. Le patron de Meta en appelle à Donald Trump pour en finir avec les amendes massives imposées en Europe sur les sociétés américaines, comme l’indiquait récemment Politico.

L’Europe, elle, affirme qu’elle ne pratique aucune censure des réseaux sociaux et qu’elle ne dicte pas aux entreprises quelle forme la modération doit adopter, a indiqué Reuters il y a quelques jours. En revanche, quelle que soit la forme que le processus revêt, l’entreprise doit mener une étude d’impact et en communiquer les résultats à la Commission, du moins pour les structures soumises au DSA.

Zuckerberg, lors d’un long échange avec Joe Rogan (qui a largement relayé les complots anti-vaxx pendant la crise sanitaire), a évoqué des environnements d’entreprises « culturellement castrés ». « Je pense que l’énergie masculine est une bonne chose », a affirmé le patron de Meta. Il estime qu’une dose d’agressivité apportera des changements bénéfiques.

Il a également fustigé les gouvernements imposant des restrictions aux entreprises, notamment les commentaires de Joe Biden sur la responsabilité des grandes sociétés de la tech pendant la crise sanitaire. « Le gouvernement américain devrait défendre ses entreprises », a-t-il ajouté. Cet échange a été copieusement critiqué, notamment par la journaliste Elizabeth Lopatto sur The Verge.

Autant de prises de position qui semblent essentiellement conçues pour fluidifier la relation avec Donald Trump, qui avait largement critiqué la modération sur Facebook. Et pour cause : il en avait lui-même fait les frais. Une visite privée à Mar-a-Lago après l’élection, la promesse d’un paiement d’un million de dollars pour la cérémonie d’inauguration du président élu ou encore le remplacement de Nick Clegg par Joel Kaplan, proche de Trump, au conseil d’administration de Meta ne sont que quelques-unes des manœuvres allant dans ce sens. Difficile de savoir si ces décisions reflètent des convictions ou sont à prendre sous le « simple » prisme d’une stratégie commerciale visant à assurer le succès de Meta dans les années qui viennent, comme le suggérait Business Insider la semaine dernière.

La Silicon Valley en ordre de marche

Même si les déclarations de Mark Zuckerberg attirent largement les feux de la rampe, le mouvement est d’ampleur dans la Silicon Valley. Il est d’autant plus visible que les entreprises concernées fournissent des outils permettent la mise en contact de milliards de personnes et la diffusion d’informations. Un grand virage politique que nous pointions le 10 janvier.

Là encore, l’empreinte laissée par Elon Musk sur la communication est manifeste. Le 9 janvier, il affirmait ainsi que les politiques DEI étaient responsables des incendies catastrophiques qui ravagent actuellement la Californie, et plus spécifiquement la zone entourant Los Angeles, largement alimentés par le vent de Santa Ana. Il relaye ainsi la théorie selon laquelle Kristin Crowley, première femme et première LGBTQ à la tête de département de police de Los Angeles, a mis en place une politique de diversité ayant conduit à embaucher des personnes moins compétentes, comme le relatait Forbes.

Mark Zuckerberg adopte manifestement la même ligne, alors que les deux patrons parlaient d’en venir aux mains durant l’été 2023, enchainant les provocations. Depuis, les positions semblent nettement plus en phase sur de nombreux sujets, dont l’opposition au projet d’OpenAI de transition vers le profit.

Si la décision d’Apple est la dernière information en date sur la gestion des politiques DEI dans la Silicon Valley, elle n’est pas la seule. Amazon a fait de même durant les derniers jours de 2024, mettant « fin aux programmes et documents obsolètes ». « Plutôt que de demander à des groupes individuels de construire des programmes, nous nous concentrons sur des programmes dont les résultats ont été prouvés – et nous visons également à favoriser une culture plus véritablement inclusive », écrivait ainsi Candi Castleberry, vice-présidente d’Amazon chargée des expériences et de la technologie inclusives, dans une note publiée par Bloomberg.

Chez Google et Microsoft, il n’y a pour l’instant pas d’annonces sur les évènements récents. En revanche, on sait que Microsoft a déjà supprimé son équipe DEI durant l’été dernier. La société affirmait que les besoins avaient changé, mais que cela ne changerait rien à sa politique d’embauche. Zoom avait fait de même plus tôt dans l’année. Google, de son côté, avait réduit la taille de son équipe dès 2023, en même temps que Meta d’ailleurs. Un mouvement qui avait ainsi commencé bien avant la récente polarisation et qui faisait dire à TechCrunch, en juillet dernier : « Le grand recul est arrivé ».

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