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La base de données de vulnérabilités CVE a failli perdre son financement américain

16 avril 2025 à 15:58
vulnérabilités au carré
La base de données de vulnérabilités CVE a failli perdre son financement américain

La base de données de vulnérabilités CVE, mondialement utilisée pour connaître et corriger des risques de cybersécurité, a bien cru voir son financement fédéral américain s’arrêter. Alors qu’il devait expirer aujourd’hui même, l’Agence de cybersécurité américaine CISA l’a renouvelé à la dernière minute. En parallèle, des responsables de CVE ont lancé une fondation pour assurer son indépendance à long terme.

L’Agence de cybersécurité américaine CISA a finalement décidé de continuer à financer la base de données de vulnérabilités CVE en étendant son contrat avec la MITRE, l’organisation à but non lucratif qui gère le projet.

« Le programme CVE est inestimable pour la cybercommunauté et constitue une priorité de la CISA. Hier soir, la CISA a exécuté la période d’option du contrat afin de s’assurer qu’il n’y aura pas d’interruption des services CVE essentiels », a affirmé l’agence dans un communiqué envoyé à Forbes et notre BleepingComputer.

Le stress de la communauté cyber

Il était temps. La communauté de la cybersécurité avait commencé, mardi soir, à s’émouvoir sur les réseaux sociaux de la possible disparition de cette base de données. En effet, ce contrat arrivait à échéance ce mercredi 16 avril. Cette information a fuité mardi via une lettre adressée aux membres du bureau du CVE publiée sur Bluesky.

Yosry Barsoum, le vice-président du MITRE, l’organisation à but non-lucratif dont dépend le CVE, y annonçait un possible arrêt de financement et affirmait : « Si une interruption de service devait se produire, nous prévoyons de multiples conséquences pour CVE, notamment la détérioration des bases de données et des avis nationaux sur les vulnérabilités, des fournisseurs d’outils, des opérations de réponse aux incidents et de toutes sortes d’infrastructures critiques ».

Le spécialiste en cybersécurité Kevin Beaumont réagissait par exemple en affirmant que « le secteur de la cybersécurité dans son ensemble est également en difficulté – c’est l’éléphant dans la pièce – l’effondrement du soutien de la Maison-Blanche à la cybersécurité est évident et prononcé en raison des coupes budgétaires généralisées ».

En effet, CVE est vraiment devenu un outil indispensable dans ce secteur depuis sa création en 1999. Elle recense toutes les vulnérabilités de sécurité des systèmes informatiques en indiquant leurs sévérités. Cette base permet notamment d’unifier les noms des failles pour s’assurer que tout le monde s’entende et ne fasse pas de confusion. Toutes les personnes travaillant dans le secteur l’utilise. On peut aussi s’appuyer sur CVE pour analyser la variation du nombre failles de sécurité, mais attention à le faire en prenant en compte leur exploitation et pas seulement leur nombre absolu.

Une fondation créée à la hâte

Alors que l’annonce de la reconduction du contrat n’avait pas encore été faite, des membres du bureau du CVE ont annoncé le lancement de la Fondation CVE. Celle-ci doit assurer « la viabilité, la stabilité et l’indépendance à long terme du programme CVE, pilier essentiel de l’infrastructure mondiale de cybersécurité depuis 25 ans ».

Elle est présentée comme une réponse à l’instabilité dans laquelle se trouve le CVE. En même temps, ce texte explique qu’elle est le fruit d’« une coalition de membres actifs et de longue date du conseil d’administration de CVE [qui] a passé la dernière année à élaborer une stratégie de transition de CVE vers une fondation à but non lucratif ».

Il est difficile pour l’instant de savoir quelle sera l’avenir de la gouvernance du CVE entre cette fondation et la gestion historique par le MITRE.

Ce dernier a, certes, finalement pu reconduire le contrat avec la CISA, mais 442 employés du MITRE ont été licenciés récemment après l’arrêt de contrats par le DOGE équivalent à 28 millions de dollars de budget, selon Virginia Business. Difficile de promettre une stabilité au projet dans ce contexte.

☕️ Le gouvernement israélien a fait supprimer à Meta des publications pro-palestiniennes dans plus d’une dizaine de pays arabes

16 avril 2025 à 14:57

Depuis l’attaque terroriste du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, l’État a réalisé une opération de modération des plateformes de Meta d’un genre particulier : il a formulé des requêtes de suppression de contenus publiés dans quantité de pays étrangers.

D’après des documents internes obtenus par Drop Site, une newsletter créée par d’anciens journalistes d’investigation de The Intercept, Meta a coopéré dans 94 % des cas. 
L’immense majorité de ces contenus contenaient des propos pro-palestiniens ou critiques du génocide opéré dans la bande de Gaza. Les demandes de retraits formulées par Israël ont principalement visé des internautes de pays arabes ou à majorité musulmanes, parmi lesquels l’Égypte, la Jordanie, l’Algérie, le Yémen, la Tunisie ou encore le Maroc.

95 % des requêtes – quasiment toujours formulées de la même manière, quel que soit le contenu – était classifiée par le gouvernement israélien comme relevant du « terrorisme » ou de l’« incitation à la violence » selon les politiques d’utilisation de Meta.

Les logos de Facebook et Meta dans des carrés en 3D sur un fond grisé dégradé
Photo de Dima Solomin sur Unsplash

Les données montrent que Meta aurait modéré plus de 90 000 posts pour se conformer aux demandes du gouvernement israélien en 30 secondes en moyenne. Drop Site souligne que ces actions auront un impact futur, dans la mesure où les contenus supprimés servent à entraîner les systèmes automatisés de modération pour leur faire faire prendre de futures décisions.

Meta a également considérablement étendu les suppressions automatisées depuis le 7 octobre, ce qui aurait valu à près de 39 millions de posts supplémentaires de faire l’objet d’une « action » (interdiction, retrait, voire bannissement) sur Facebook et Instagram depuis la fin de l’année 2023, relève d’ailleurs Drop Site.

Ces documents renforcent une tendance observée par des organisations comme Human Rights Watch, qui relevait dès la fin 2023 des suppressions de contenus, du shadow banning (fait de limiter la visibilité) et de la suspension de comptes favorables à la cause palestinienne sur Instagram et Facebook dans plus de soixante pays du globe.

Drop Site relève que seulement 1,3 % des requêtes de suppression formulées par le gouvernement israélien concerne ses propres internautes, quand l’immense majorité des autres gouvernements s’intéressent à du contenu domestique (63 % des requêtes de la Malaisie se concentrent du contenu publié en Malaise, 95 % de celles formulées par le Brésil concernent du contenu brésilien).

« Une année exceptionnelle » : l’intense bilan 2024 de l’ANSSI, qui prône le collectif

16 avril 2025 à 14:30
ANSSI font font les pirates
« Une année exceptionnelle » : l’intense bilan 2024 de l’ANSSI, qui prône le collectif

L’année 2024 a sans doute été l’une des plus chargées pour l’agence française. Dans le domaine de la cybersécurité, les travaux ont été très nombreux, entre les opérations courantes, la préparation aux directives européennes ou encore la sécurisation des Jeux olympiques et paralympiques. Et 2025 s’annonce tout aussi dense.

L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information a publié hier son rapport d’activité pour 2024. Une année charnière dans la cybersécurité, tant elle a été chargée en travaux. Elle a consacré la montée en puissance de l’ANSSI et son rôle au sein de l’Union européenne, l’agence était l’une des plus actives d’Europe. Sa labellisation SecNumCloud avait même servi à établir le niveau de sécurité High+ dans la première version d’EUCS, avant que le projet ne soit gelé, en attente d’une reprise des débats dans un contexte très différent de tensions avec les États-Unis.

Un travail de fond sur les nouvelles lois

L’ANSSI aborde en long et en large le nécessaire travail d’adaptation à l’évolution des cadres juridiques. L’Agence est ainsi très occupée avec la transposition en cours des directives européennes NIS2, DORA et REC. En France, ce travail a franchi une étape décisive il y a un mois avec le passage au Sénat du projet de loi relatif à la résilience des infrastructures critiques et au renforcement de la cybersécurité, aussi appelé « PJL Cyber Résilience », qui transpose d’un coup les trois directives.

Cette loi va chambouler profondément la vie de nombre d’entreprises, qui vont devoir s’adapter à de nombreuses exigences. C’est surtout le cas avec la directive NIS2, comme nous l’avions détaillé dans un précédent article. L’ANSSI a commencé son travail d’accompagnement des milliers d’infrastructures concernées. Dans son édito, le directeur de l’ANSSI, Vincent Strubel, indique d’ailleurs que la transposition de NIS2 est vectrice d’une « transformation profonde de son organisation, de ses méthodes et de sa manière d’interagir avec ses bénéficiaires et ses partenaires ». Elle est également qualifiée d’ « extrêmement dimensionnante ».

L’ANSSI se dit ainsi « pleinement mobilisée » pour les 18 secteurs d’activités visés par NIS2. Elle a par exemple organisé des consultations auprès des fédérations professionnelles concernées, coordonné le travail d’élaboration du projet de loi et les négociations européennes sur le sujet, développé sa stratégie d’accompagnement, lancé un site dédié (MonEspaceNIS2, toujours en bêta), préparé son accompagnement et adapté ses outils.

On note aussi l’aboutissement d’un projet lancé en 2022 pour adopter une nouvelle organisation interne, apte à gérer les nouveaux défis. Il a débouché en début d’année 2025 sur la création de la mission Contrôles et Supervision, rattachée directement au directeur de l’ANSSI. Elle contrôlera la conformité des activités d’importance vitale, au règlement eIDAS (identité numérique) ou encore au règlement sur la cybersécurité (CSA). Ce sera aussi à elle de préparer les mesures correctrices qui seraient à prendre par les entités concernées par les nouveaux textes.

Coopération et action collective

On ne reviendra pas en détail sur les Jeux olympiques et paralympiques de l’année dernière, considérés par l’ANSSI comme un très grand succès. Le long travail préparatoire avait payé, comme l’indiquait déjà l’agence l’année dernière. « Comme pour nos athlètes olympiques, la cybersécurité des Jeux olympiques et paralympiques s’est préparée sur le temps long, bien avant le coup d’envoi », résume Julien Garcin, chargé de mission gouvernance.

L’ANSSI revient surtout dans son rapport sur sa place centrale, la nécessité de la coopération et le succès d’une approche collective. L’agence se trouve en effet au cœur d’un grand écosystème mettant en présence des acteurs politiques (dont le gouvernement et le Parlement), institutionnels (ministères, autorités, collectivités, organismes de normalisation…), tous ceux de la cyberdéfense (dont les CSIRT et les forces de l’ordre), la communauté scientifique et technique, l’industrie de la cybersécurité et enfin les partenaires internationaux (dont l’ENISA européenne et l’OTAN).

L’anticipation des prochaines menaces

L’activité cybersécurité de l’ANSSI a été particulièrement intense en 2024. Ses capacités opérationnelles sont en pleine mutation, poussées par le besoin de s’adapter aux nouveaux cadres, mais également par la Loi de Programmation Militaire 2024 - 2030. Les JOP 2024 étaient d’ailleurs la première grande épreuve depuis le vote de cette dernière en 2023.

Le reste de l’année a vu tous les indicateurs décoller. L’ANSSI indique ainsi avoir traité 1 361 incidents de sécurité, soit 18 % de plus qu’en 2023. 4 386 évènements de sécurité ont été rapportés, soit 15 % de plus. L’ANSSI a également reçu 59 191 rapports d’audits automatisés, une progression de 56 %. 1 696 personnes ont été formées au CFSSI (Centre de formation à la sécurité des systèmes d’information) et 117 856 attestations SecNumacadémie ont été délivrées (le premier MOOC de l’ANSSI, lancé en 2022), une progression de 21 %. Pour cette année, le budget de l’agence était de 29,6 millions d’euros, hors masse salariale.

Si 2024 est qualifiée « d’exceptionnelle » par Vincent Strubel, l’ANSSI planche aussi sur la suite, en particulier quatre grandes verticales de réflexion et de recherche. L’IA d’abord et son rapport à la sécurité, qu’elle l’épaule ou qu’elle l’impacte. L’ANSSI a d’ailleurs publié l’année dernière ses recommandations pour l’IA générative.

La cryptographie post-quantique dans le collimateur

Autre « gros morceau », la cryptographie post-quantique (PQC). Comme le rappelle l’agence, « la menace d’attaques rétroactives (dites store now, decrypt later) nécessite une prise en compte de ce risque dès aujourd’hui ». La problématique n’a rien de nouveau et ne concerne pas que le quantique, on en parlait déjà il y a… plus de 10 ans. Nous avions expliqué le fonctionnement de cette cryptographie et étions revenu sur l’offre existante, jugée « très immature » par l’ANSSI.

Son avis étant connu, elle a poursuivi l’année dernière un travail sur deux axes : garantir la disponibilité d’une offre plus adaptée (intégrant notamment des algorithmes résistants) et accompagner la migration des systèmes chez les bénéficiaires de l’agence.

Enfin, les deux autres axes concernent la sécurité du cloud (avec la promotion de SecNumCloud bien sûr) et la Data-Centric Security (DCS). Celle-ci est explorée avec Inria et se penche sur l’approche visant à sécuriser la donnée elle-même, où qu’elle se trouve. Le partenariat doit notamment définir les « mécanismes cryptographiques répondant aux exigences de sécurisation de ces nouvelles architectures ».

☕️ Notion lance un client e-mail dopé à l’IA, limité à Gmail pour l’instant

16 avril 2025 à 13:54

Notion, connue pour son application à tout faire dans la prise de notes et le formatage des informations, lance une nouvelle application, en bêta depuis longtemps : Notion Mail. Limité pour l’instant à Gmail, l’éditeur met en avant les capacités d’organisation de son application et la possibilité de configurer le client comme on le souhaite.

Notion Mail met l’accent sur la personnalisation et l’automatisation. Son système d’étiquetage permet d’apposer automatiquement des labels sur les courriels, en fonction de ce que l’on a indiqué précédemment dans Notion AI. Par exemple : « Classe tous les courriers de mon agence immobilière comme importants ». Les e-mails concernés sont alors dument étiquetés.

La boite de réception peut également être divisée en vues, chacune représente un intérêt particulier. Un label peut aussi constituer une vue. Une idée intéressante et qui évite de forcer les utilisateurs à tabler sur trois ou quatre catégories imposées, comme Apple l’a fait dans Mail avec les dernières versions d’iOS et macOS.

Notion Mail propose d’autres fonctions, comme la possibilité d’enregistrer des modèles d’e-mails à partir de courriers fréquemment envoyés pour ne pas avoir à les réécrire. Les disponibilités peuvent aussi être partagées via l’intégration avec Notion Calendar. Notion AI peut bien sûr être utilisé pour aider à la rédaction et on retrouve toutes les commandes habituelles, accessibles via le raccourci clavier « / ».

Malgré une assez longue phase de test, Notion Mail est pour l’instant disponible sur peu de plateformes : web et macOS. Une version iOS est prévue pour « bientôt », sans précision. À TechCrunch, l’éditeur a confirmé vouloir se rendre compatible avec d’autres services e-mail et travailler à pouvoir réunir plusieurs boites de réception en une seule vue.

L’utilisation de Notion Mail reste gratuite, comme les autres services de Notion, avec des limitations mensuelles pour Notion AI. Elles disparaissent avec l’abonnement spécifique à cette fonction (détachés des formules habituelles), qui débute à 7,50 euros par mois et par personne.

Blocage de sites porno : pourquoi la justice rejette le recours de Cloudflare

16 avril 2025 à 13:37
22’, VLOP l’Arcom
Blocage de sites porno : pourquoi la justice rejette le recours de Cloudflare

En mars, l’Arcom demandait à Cloudflare de bloquer l’accès à Camschat, un site de contenus pornographiques. La plateforme a contesté cette décision devant le tribunal administratif de Paris. Ce dernier a rejeté la demande et répond au passage à « plusieurs questions de principe » sur le sujet.

En avril 2024, la loi SREN (Sécuriser et réguler l’espace numérique) était définitivement adopté. Le projet de loi avait été déposé en mai 2023, avec une procédure accélérée. Afin de s’accorder avec le droit européen, le texte a été revu avec précaution et corrigé durant sa navette parlementaire.

Un des axes du texte est de « protéger les plus jeunes des dangers d’Internet », notamment des contenus pornographiques. Ainsi, le texte permet à l’Arcom, après mise en demeure, d’« ordonner sous le contrôle a posteriori du juge administratif qui devra statuer rapidement : le blocage des sites pornographiques qui ne contrôlent pas l’âge de leurs utilisateurs ; leur déréférencement des moteurs de recherche sous 48 heures », explique Vie-Publique.

En 2023, l’Arcom tirait la sonnette d’alarme : « L’exposition des mineurs aux contenus pornographiques est en forte progression sur internet. Chaque mois, 2,3 millions de mineurs fréquentent des sites pornographiques, un chiffre en croissance rapide au cours des dernières années ».

« Le droit de l’Union européenne prime sur le droit national »

Mais attention, comme nous l’avions déjà expliqué l’année dernière, cela ne concerne que les sites basés en France et en dehors de l’Europe. Des sites domiciliés dans un autre pays de l’Union européenne pourront aussi être concernés, mais uniquement via un arrêté. C’est la même pirouette pour les mesures sur le cloud (encadrement des frais de transfert de données et de migration, plafonnement à un an des crédits cloud, obligation pour les services cloud d’être interopérables…).

En effet, la France (comme n’importe quel pays de l’Union) ne peut pas entrer en concurrence avec les textes européens : « le droit de l’Union européenne prime sur le droit national, y compris les dispositions constitutionnelles », rappelle Vie Publique. Il en est de même pour les arrêts de la Cour de justice de l’Union européenne qui sont contraignants pour toutes les autorités des États membres.

Des demandes de blocages de sites pornos

C’est ainsi que, en octobre dernier, la cour d’appel de Paris ordonnait « le blocage de plusieurs sites pornographiques extra-européens en raison de l’absence de contrôle de l’âge des utilisateurs, mais a accordé un sursis aux plateformes hébergées dans l’Union européenne ».

Cette année, l’Arcom a ordonné à Cloudflare de bloquer l’accès au site Camschat, un site qui propose des contenus pornographiques, dans un délai de 48 h. Cloudflare a contesté la décision. Pour la première fois, le tribunal administratif de Paris a ainsi été saisi d’un « recours contre une décision de l’Arcom », comme l’a repéré l’avocat spécialiste du numérique Alexandre Archambault.

Le quarté du jour : 91.134.78.244

Dans sa décision, le tribunal commence par rappeler les doléances de Cloudflare : « à titre principal, d’annuler la décision du 6 mars 2025 par laquelle le président de l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) lui a notifié l’adresse électronique https://camschat.net/ afin qu’elle empêche l’accès à cette adresse dans un délai de quarante-huit heures pour une durée de deux ans et l’informe que les utilisateurs souhaitant accéder à l’adresse sont redirigés vers une page d’information de l’Arcom accessible à l’adresse 91.134.78.244 ».

Cette IP (gérée par OVHcloud) est associée au nom de domaine protectiondesmineurs.arcom.fr. On arrive sur une page expliquant que « le site pornographique auquel vous avez tenté d’accéder fait l’objet d’une décision de blocage ».

Compatibilité entre la loi française et le DSA européen

Dans un communiqué, le tribunal explique qu’il a dû se « prononcer sur plusieurs questions de principe ». La première était « la compatibilité de la loi française avec le règlement européen sur les services numériques », alias le DSA. La question peut être résumée ainsi : est-ce que « le législateur national pouvait fixer des règles complémentaires à celles issues du droit de l’Union » ?

La réponse est oui pour le tribunal administratif. Bien évidemment, il s’explique : « Le tribunal a relevé que le règlement européen procède à une harmonisation complète du régime de protection des mineurs s’agissant des fournisseurs de plateformes en ligne normalement accessibles aux mineurs […] et de « très grandes plateformes en ligne » » (ou VLOP), c’est-à-dire celle avec plus de 45 millions d’utilisateurs mensuels actifs ou « qui est désignée comme telle par une décision de la Commission européenne ».

Camschat n’est ni une très grande plateforme ni accessible aux mineurs

Sur ces deux types de plateformes (sans condition d’âge ou les VLOP), « les autorités nationales sont en principe dessaisies de leur compétence normative », précise le tribunal. Mais, il reste un trou dans la raquette, comme l’indique le tribunal : « le règlement européen ne procède pas à une telle harmonisation s’agissant des autres plateformes qui ne relèvent pas de ces deux catégories, à l’instar de Camschat ».

Pour simplifier, le site ne dépasse pas le seuil pour être qualifié de VLOP et ne doit pas être accessible aux mineurs (puisqu’il propose des contenus pornographiques). Le Tribunal l’explique d’ailleurs dans sa décision :

« Il ressort des pièces du dossier et n’est pas contesté par la société Cloudflare que le fournisseur de la plateforme de partage de vidéos proposant le service « Camschat », dont il est constant qu’il contient des contenus pornographiques licites, n’est pas une plateforme normalement accessible aux mineurs ou une très grande plateforme au sens du règlement du 19 octobre 2022 ».

Puisque le règlement européen ne s’applique pas dans ce genre et de situation, et afin de « protéger les mineurs contre les contenus proposés par celles-ci, les États membres peuvent édicter des mesures complémentaires à celles du règlement européen ». Pour le moment, rien à redire donc sur la décision de l’Arcom.

Une « atteinte proportionnée »

La deuxième question de principe concerne la territorialité de l’injonction : « Le tribunal a considéré que même si l’injonction peut viser des plateformes ayant leur siège hors de France, seuls les mineurs établis sur le territoire français doivent être empêchés d’accéder à ces contenus en ligne ».

Enfin, le tribunal administratif a « jugé que le dispositif de contrôle par l’Arcom porte une atteinte proportionnée aux libertés d’entreprise et d’expression ». L’objectif d’empêcher l’accès des mineurs à des contenus pornographiques est légitime et « aucun dispositif moins attentatoire à l’exercice des droits ne permet d’atteindre cet objectif ».

En conséquence, le tribunal administratif décide que la « requête de la société Cloudflare est rejetée ».

Zuckerberg a envisagé la revente d’Instagram pour éviter les accusations de monopole

16 avril 2025 à 12:14
Zuckerberg a envisagé la revente d’Instagram pour éviter les accusations de monopole

Au deuxième jour du procès de Meta dans lequel la FTC accuse l’entreprise d’avoir voulu créer un monopole, un email de Mark Zuckerberg montre qu’il envisageait la vente d’Instagram, précisément pour éviter ce genre d’allégation. Il a expliqué l’achat initial de l’application par le fait qu’elle avait une meilleure partie photo. Entre autres idées pour doper le développement de Facebook, il a également évoqué « l’idée folle » de remettre à zéro les listes d’amis.

Mardi, Mark Zuckerberg a expliqué la stratégie de son entreprise depuis les années 2010 pour donner le contexte des rachats successifs d’Instagram en 2012 et de WhatsApp en 2014. Ceux-ci constituent les exemples les plus saillants de l’accusation de la FTC visant « une stratégie systématique d’éliminer les menaces qui pèsent sur son monopole ».

Le procès opposant Meta et la FTC a commencé cette semaine. Rappelons que l’agence a déposé une plainte en 2020 accusant l’entreprise de Mark Zuckerberg de « maintenir illégalement son monopole ».

Comme nous l’avons déjà rappelé, l’enjeu de ce procès est de taille puisque Meta pourrait être obligée de se séparer d’Instagram qui lui procure la moitié de son chiffre d’affaires. De l’autre côté, la crédibilité de la FTC pourrait être ébranlée si le tribunal ne se range pas à ses côtés.

Une revente d’Instagram envisagée en 2018 pour plusieurs raisons

Mais un email qu’il a lui-même envoyé pourrait mettre Mark Zuckerberg dans l’embarras. En effet, l’avocat de la FTC a cité un mémo qu’il a envoyé en 2018 à son équipe, explique le Washington Post. Il y évoquait une éventuelle scission avec Instagram.

Son premier argument était la croissance d’Instagram, vue comme susceptible de cannibaliser celle de Facebook. Il se demandait si le départ des utilisateurs de Facebook rejoignant Instagram pourrait éventuellement provoquer un « effondrement du réseau » de Facebook, à l’époque le « produit le plus rentable ».

Mais il appuyait son point de vue d’un second argument : la pression des autorités de régulation : « alors que les appels au démantèlement des grandes entreprises technologiques se multiplient, il y a une chance non négligeable que nous soyons obligés de nous séparer d’Instagram et peut-être de WhatsApp dans les 5 à 10 prochaines années ».

« Réseau social personnel », une catégorie de marché débattue

Le CEO de Meta a dû aussi expliquer le choix d’acheter Instagram en 2012. L’avocat de la FTC lui a demandé s’il avait pensé que la croissance rapide d’Instagram aurait pu être destructive pour Facebook, explique Reuters. « Nous faisions une analyse « créer ou acheter » alors que nous étions en train de créer une application photo », a répondu Mark Zuckerberg, ajoutant « je pensais qu’Instagram était meilleur dans ce domaine, et j’ai donc pensé qu’il valait mieux l’acheter ».

Mais les avocats de Meta ont fait valoir que ses intentions passées n’étaient pas pertinentes car la FTC se baserait sur une mauvaise définition pour assoir son accusation de position dominante. L’autorité considère que Meta détient un monopole sur ce qu’elle appelle les « réseaux sociaux personnels » et définit ces derniers comme des applications permettant aux gens d’entretenir des relations avec leurs amis et famille. Pour l’accusation, le plus gros concurrent de Meta est Snapchat.

Du côté de Meta, la vision du marché est bien plus large et inclut TikTok, YouTube ou X. Interrogé par ses avocats, Mark Zuckerberg a affirmé n’avoir pas entendu parler du terme « réseau social personnel » avant la plainte de la FTC.

Une idée folle en 2022 : rebooter Facebook

Ce procès est aussi l’occasion de connaitre un peu plus la stratégie mise en place par Facebook (puis Meta) pour rebooster son image et l’utilisation de son réseau social phare. En 2022, dans un email interne à son équipe, explique Business Insider, Mark Zuckerberg a proposé une « idée folle » pour que Facebook récupère son aura : « Une idée potentiellement folle est d’envisager d’effacer les graphs de tout le monde et de les faire recommencer ». En clair, le CEO de Facebook a proposé à son équipe de remettre à zéro les listes d’amis de tous les utilisateurs du réseau social.

Lors de son témoignage, Mark Zuckerberg a affirmé que le réseau avait beaucoup évolué et que son objectif principal n’était plus vraiment de se connecter avec des amis. Cet argument permet aussi à Meta de réfuter le classement de son réseau originel dans la catégorie de « réseau social personnel » évoqué par la FTC.

☕️ Après la France et le Portugal, OpenDNS quitte la Belgique

16 avril 2025 à 11:31

En juin de l’année dernière, une décision de justice demandait à Cisco (propriétaire d’OpenDNS), Google et CloudFlare de bloquer l’accès à plus d’une centaine de sites. La réponse du résolveur ne s’était pas fait attendre :

« À compter du 28 juin 2024, en raison d’une décision de justice en France rendue en vertu de l’article L.333 – 10 du code du sport français et d’une décision de justice au Portugal rendue en vertu de l’article 210-G(3) du code portugais du droit d’auteur, le service OpenDNS n’est actuellement pas disponible pour les utilisateurs en France et dans certains territoires français et au Portugal. Nous nous excusons pour la gêne occasionnée ».

Cette année, rebelote, comme l’indique le message d’un employé de Cisco sur les forums de la société, et repéré par TorrentFreak : « à compter du 11 avril 2025, suite à une décision de justice belge rendue en vertu des articles XVII.34./1. et suivants du Code of economic law, le service OpenDNS n’est plus accessible aux utilisateurs en Belgique. Nous vous prions de nous excuser pour la gêne occasionnée ».

Aucun détail supplémentaire n’est donné concernant cette « décision de justice », mais le calendrier laisse penser qu’il pourrait s’agir du blocage de plus d’une centaine de sites de streaming et cinq plateformes IPTV. D’autant qu’OpenDNS avait déjà quitté la France et le Portugal pour des raisons similaires.

Panneau stop

« DAZN et 12th Player, diffuseurs du football professionnel en Belgique, ont obtenu de la justice belge une opération de chasse contre ces fléaux », expliquait Lalibre.be la semaine passée. « Aux opérateurs télécom (Voo, Orange, Proximus, Telenet…) mais aussi aux fournisseurs de DNS alternatifs – des entreprises comme Cloudflare, Cisco ou Google […] d’empêcher leurs clients de visiter les plateformes incriminées », précisait Lesoir.be.

Nos confrères ajoutaient que l’ordonnance (qu’ils avaient consultés) prévoit une astreinte de 100 000 euros par jour de non-conformité contre les fournisseurs de DNS alternatifs.

Comme le rappelle Alexandre Archambault sur X, cette décision « n’est pas sans poser quelques petits problèmes de sécurité / continuité de service, en particulier chez des fabricants d’objets connectés qui ont eu la bonne idée de coder en dur une unique solution DNS basée sur #OpenDNS, sans prévoir un repli sur une solution alternative ». La problématique s’était déjà posée lors de son départ de la France.

☕️ Windows 95 et Minecraft immortalisés à la bibliothèque du Congrès des États-Unis

16 avril 2025 à 09:10

Aux États-Unis, la Bibliothèque du Congrès des États-Unis dispose d’une collection un peu particulière : le Registre national des enregistrements (National Recording Registry). Créée avec le National Recording Preservation Act, cette collection vise à sauvegarder le patrimoine sonore américain. 25 titres sont ainsi ajoutés chaque année depuis le début des années 2000.

La fournée 2025 a été dévoilée il y a quelques jours avec des artistes de renom et quelques surprises : Elton John, Chicago, Broadway’s Hamilton, Mary J. Blige, Amy Winehouse, Minecraft et Microsoft, comme le rapporte MacG.

Du côté de Microsoft, il s’agit du son de démarrage de Windows 95, sorti en 1995. Nous devons ce jingle The Microsoft Sound à Brian Eno. Dans un entretien à la BBC, le compositeur expliquait l’avoir « écrit sur un Mac », comme le rapportait Neowin. « Je n’ai jamais utilisé de PC de ma vie, je ne les aime pas », ajoutait-il. Ambiance…

« Eno a livré 84 éléments sonores aux concepteurs de Microsoft, qui ont finalement sélectionné un son presque deux fois plus long que prévu. Néanmoins, selon eux, il transmettait le sentiment d’accueil, d’espoir et de progrès qu’ils avaient imaginé », explique le Registre national des enregistrements. Ce jingle venait après un autre son iconique de Microsoft : le fameux tada.wav de Windows 3.x

L’autre entrée marquante de 2025 pour les geeks concerne donc « Minecraft : Volume Alpha ». La bande-son de 2011 a été « créée par le producteur allemand Daniel Rosenfeld sous son alias, C418 ». « La douce partition électronique se prête parfaitement à la conception du jeu », explique le Registre national des enregistrements.

☕️ Les smartphones Android aussi redémarrent automatiquement après trois jours

16 avril 2025 à 07:57

Dans iOS 18.1, Apple avait ajouté un comportement non documenté, mais rapidement relevé : les appareils redémarrent automatiquement au bout de trois jours d’inactivité après le premier déverrouillage. Ce délai était de sept jours dans iOS 18.0.

Ce même comportement est désormais déployé depuis lundi sur tous les appareils Android recevant encore des mises à jour des Play Services, a noté 9to5Google. Cette version, estampillée 25.14, peut prendre plusieurs jours pour être installée sur l’ensemble des appareils concernés. Le changement est en outre décrit dans les notes de version : « Avec cette fonctionnalité, votre appareil redémarre automatiquement s’il est verrouillé pendant 3 jours consécutifs ».

Cadran de coffre-fort

Pourquoi ce changement ? Comme nous l’avions expliqué, le monde de la sécurité sépare bien les états BFU (Before First Unlock, avant le premier déverrouillage) et AFU (After First Unlock, après le premier déverrouillage). En BFU, par exemple après un redémarrage de l’appareil, de nombreuses données sont encore chiffrées et donc difficilement accessibles. En AFU, une partie est déchiffrée et devient accessible avec des outils ou en exploitant des failles de sécurité.

Avec l’état BFU, la sécurité est donc plus importante. On ne peut pas utiliser la biométrie ou la géolocalisation. Il faut obligatoirement le code PIN, schéma ou autre mécanisme basé sur la mémoire.

L’idée, bien sûr, est de retourner plus vite à cet état quand le smartphone (ou la tablette) se retrouve dans un contexte particulier : l’appareil a été déverrouillé une première fois, mais est verrouillé depuis trois jours, sans activité. Le redémarrage automatique permet alors de repasser en état BFU, dans le cas où l’appareil serait perdu ou tombé entre de mauvaises mains.

La Sécurité sociale marocaine piratée, les salaires de 2 millions d’affiliés dévoilés

16 avril 2025 à 06:55
La Sécurité sociale marocaine piratée, les salaires de 2 millions d’affiliés dévoilés

Depuis la semaine dernière, le Maroc est touché par les conséquences d’une cyberattaque de grande ampleur. Celle-ci a visé la Caisse de Sécurité sociale du pays. Sur une chaine Telegram maintenant désactivée, des pirates ont notamment diffusé des attestations de salaires de 2 millions d’affiliés. On y trouve celle du secrétaire particulier de Mohammed VI.

La semaine dernière, le média marocain Le Desk expliquait qu’une attaque « d’assez grande envergure » avait visé le ministère de l’Emploi « mais aussi et surtout, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) ».

Mardi 8 avril, via une chaine Telegram nommée Jabaroot DZ, des pirates se réclamant de l’Algérie ont diffusé des données provenant de la CNSS. Ces informations concernent les salariés de nombreuses entreprises et entités du pays comme le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, le Crédit du Maroc, la Banque centrale populaire. Mais elles touchent aussi des entreprises de presse, ainsi que Siger, la holding personnelle du roi.

Finalement, Telegram a supprimé la chaine, comme l’a confirmé au Monde le réseau social, « dès qu’elle a été découverte » par ses modérateurs.

Le montant du salaire du secrétaire particulier du roi dans la nature

Mais, entre temps, « les listes publiées permettent […] de lever le voile sur les salaires déclarés de plusieurs personnalités, dont par exemple le secrétaire particulier du roi, Mohammed Mounir El Majidi », détaille Le Desk. Près de 500 000 entreprises sont touchées, explique le média marocain TelQuel. Le média ajoute que les pirates algériens auraient réagi au piratage par des marocains du compte X de l’agence de presse algérienne APS.

La CNSS a bien reconnu le 9 avril que son système informatique a fait l’objet d’une série d’attaques, explique le Desk. Mais elle a affirmé que le caractère de certains documents fuités sur les réseaux sociaux était « souvent faux, inexact ou tronqué ». La caisse aurait actionné, « dès l’observation de la fuite des données […] des mesures correctives qui ont permis de contenir le chemin utilisé et de renforcer les infrastructures ».

La Caisse a annoncé ce week-end suspendre certains de ses services et demande à ses adhérents de suivre quelques recommandations comme changer son mot de passe et se méfier des messages et appels suspects prétendant provenir de la CNSS.

Un torrent qui bouscule la société marocaine

Mais TelQuel constate : « ce n’est plus une fuite, c’est un torrent ». Le Monde explique que cette affaire est l’occasion pour certains de pointer un pays « inégalitaire » alors que d’autres soupçonnent que les entreprises sous-déclarent. Le média français explique que ce n’est pas seulement la révélation des salaires de certains qui provoque des secousses. Par exemple, cette fuite révèle la liste des personnes employées par le bureau de liaison israélien à Rabat. Ceux-ci ont subi des menaces suite à cette révélation.

Selon une enquête du Desk publiée vendredi 11 avril, l’infrastructure de cybersécurité de la CNSS est « le produit d’un véritable mille-feuilles de missions effectuées par divers prestataires ». Et le journal marocain pointe les responsabilités du leader du secteur, Dataprotect. La responsabilité de la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI) du pays est aussi en cause. Selon les informations du Monde, elle avait classé la CNSS parmi les infrastructures d’intérêt vital.

En 2020, le journal Yabiladi avait alerté la CNSS à propos d’une « inquiétante faille de sécurité ». Il avait déjà constaté que les données personnelles des assurés étaient accessibles. La caisse avait, à l’époque, assuré qu’elle avait été identifiée et corrigée.

☕️ SPF, DKIM, DMARC : Outlook.com dope ses exigences pour les gros expéditeurs

16 avril 2025 à 05:58

Microsoft prévient : les domaines envoyant plus de 5 000 e-mails par jour vont devoir s’assurer de leur compatibilité avec SPF (Sender Policy Framework), DKIM (DomainKeys Identified Mail) et DMARC (Domain-based Message Authentication, Reporting and Conformance). Objectif, s’assurer que toutes les pratiques vertueuses en matière de courrier électronique sont respectées.

Voici un bref rappel de ce que sont ces trois protocoles :

  • SPF : vérifie la légitimité du domaine d’envoi en garantissant que seules les adresses IP et les hôtes désignés sont inclus dans l’enregistrement DNS du domaine
  • DKIM : valide l’authenticité et l’intégrité d’un courriel par une signature électronique
  • DMARC : permet aux expéditeurs de définir comment gérer les courriels non authentifiés et génère des rapports sur les résultats de l’authentification du courrier électronique

Les expéditeurs concernés ont peu de temps pour s’y mettre si ce n’est pas encore fait, car le changement sera effectif au 5 mai. À compter de cette date, les courriels ne respectant pas ces trois technologies seront tous envoyés dans le dossier Indésirable.

Ce n’est pas tout, car Microsoft fournit plusieurs recommandations. Il ne s’agit donc pas d’obligations, du moins pour l’instant. L’éditeur demande ainsi que les adresses d’expéditeur P2 (primaire) soient conformes, que des liens de désabonnement soient fournis, d’entretenir un niveau d’hygiène sur les listes (suppression régulière des adresses invalides) et d’afficher des pratiques d’envoi transparentes, avec des objets précis, sans en-têtes trompeurs, et avec le consentement des utilisateurs.

Microsoft ajoute se réserver le droit de prendre des « mesures négatives, y compris le filtrage ou le blocage, contre les expéditeurs non conformes ».

Rappelons que les grandes plateformes prennent régulièrement ce type de décision pour monter d’un cran dans la lutte contre le spam. À l’automne 2023 par exemple, Gmail avait annoncé de nouvelles exigences pour l’authentification des e-mails, là aussi pour les expéditeurs dépassant les 5 000 courriels par jour.

Hier — 15 avril 2025Next - Articles gratuits

4Chan, alias la poubelle du net, en PLS… victime d’un piratage massif ?

15 avril 2025 à 17:52
Trollface de circonstance
4Chan, alias la poubelle du net, en PLS… victime d’un piratage massif ?

4Chan est inaccessible depuis plusieurs heures. Des pirates revendiquent une attaque, avec la récupération de l’intégralité des données (code source et bases de données), mais impossible à confirmer pour l’instant. De nombreuses captures d’écran ont été mises en ligne.

4Chan est un forum créé en 2003 sur lequel on trouve un peu de tout et beaucoup de n’importe quoi, lui valant parfois, chez ses détracteurs, le surnom de « poubelle de l’Internet ». Il est connu pour ne pas vraiment appliquer de modération et héberger des contenus extrêmes, à plusieurs points de vue.

4Chan inaccessible

Depuis les environs de 16 h, le forum est inaccessible, comme le confirme Downdetector avec de multiples signalements. Encore maintenant, le site a du mal à répondre et ne s’affiche pas correctement, d’après nos constatations. Parfois, nous avons aussi un « Connection timed out ».

Sur les réseaux sociaux, la piste du piratage est privilégiée, avec une possible très importante fuite de données.

4chan, the internet’s litter box, got hacked. https://infosec.exchange/@rebane2001/114341178486935903

[image or embed]

— Kevin Beaumont (@GossiTheDog.cyberplace.social.ap.brid.gy) 15 avril 2025 à 11:22

Une guerre des forums avec Soyjak ?

« 4chan a été piraté, doxxé et exposé – par nul autre que la communauté même qu’il avait autrefois bannie », affirme SoyjakSOL sur X. « La personne qui les a piratés a affirmé avoir vidé l’intégralité de la base de données », ajoute Yushe, avec des captures d’écran.

Le groupe Soyjak.Party serait à l’origine du piratage, selon un message publié sur la page d’accueil du forum, mais qui n’est plus disponible actuellement. Et ne comptez pas sur la Wayback Machine pour avoir des sauvegardes du site, cette URL a été exclue.

Soyjak.Party est un groupe issu de 4Chan, banni il y a quelques années. À l’occasion du piratage, l’imageboard dissident aurait d’ailleurs réouvert /qa/ sur 4Chan. Sur leur forum, on retrouve de nombreuses captures d’écran qui proviendraient du piratage. Il y a également des messages que nous avons consultés :

« Ce soir a été une soirée très spéciale pour beaucoup d’entre nous […] Un pirate informatique présent dans le système de 4cuck [le nom donné à 4Chan par les dissidents, ndlr] depuis plus d’un an a exécuté la véritable opération soyclipse, rouvrant /qa/, exposant les informations personnelles de divers membres du personnel de 4cuck et divulguant du code du site ».

Manque de mises à jour ?

La cause du piratage ? « Il est donc très probable que 4chan ait été piraté parce qu’ils fonctionnaient sur une version extrêmement ancienne de PHP, avec de nombreuses vulnérabilités et qui utilise une fonction obsolète pour interagir avec sa base de données MySQL », ajoute Yushe.

L’intégralité du code source et de la base de données aurait été récupérée. Des adresses IP, mots de passe et IRC des « jannies » (modérateurs, ndlr) auraient aussi été mis en ligne par les pirates.

THEY LEAKED ALL THE EMAILS OF THE JANNIES AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA THIS IS THE BIGGEST HAPPENING

— Priniz (@Priniz_twt) April 15, 2025

Des informations à confirmer…

La seule chose sûre pour le moment, c’est que rien n’est confirmé (hormis la panne). 4Chan n’a pas fait de commentaire sur cette affaire . Comme toujours en pareille situation, et d’autant plus avec un site comme 4Chan, de nombreuses informations circulent et il faut bien faire le tri.

4Chan existe depuis 2003 et s’est fait largement connaitre du grand public comme vecteur de nombreux mèmes et phénomènes (des lolcats à Anonymous en passant par le rickrolling et Pepe the Frog, entre autres), puis en 2014 avec l’affaire du Gamergate, et sa bascule vers l’alt-right.

RTX 5060 et 5060 Ti : NVIDIA lance trois nouvelles GeForce, dès 299 dollars

15 avril 2025 à 16:15
On attend maintenant la réponse d’AMD
RTX 5060 et 5060 Ti : NVIDIA lance trois nouvelles GeForce, dès 299 dollars

Trois nouvelles cartes NVIDIA dans la série 50 sont annoncées : les RTX 5060 Ti avec 8 ou 16 Go qui seront disponibles demain à partir de 399 euros, ainsi que la RTX 5060 à partir de 299 dollars. Blackwell est aux commandes, ainsi que DLSS 4 qui permet d’augmenter les performances grâce à l’IA (par rapport aux générations précédentes).

En janvier, NVIDIA profitait du CES de Las Vegas pour lancer sa nouvelle gamme de cartes graphiques grand public : les GeForce RTX de la série 50, de la RTX 5070 à la RTX 5090. Mi-mars, le fabricant ajustait ses prix, avec un ticket d’entrée à 629 euros pour la RTX 5070.

Deux nouvelles références en Blackwell, avec DLSS 4

Le mois dernier, les caractéristiques techniques de quatre nouvelles cartes fuitaient sur Internet. C’est désormais confirmé pour trois d’entre elles : les RTX 5060, en 8 et 16 Go, et la 5060 Ti, avec évidemment Blackwell aux commandes. On y retrouve donc toutes les évolutions inhérentes à cette génération : 5e gen de Tensor, 4e Gen de Ray Tracing, DLSS 4, etc.

Comme sur la RTX 5070, les trois nouvelles cartes n’ont qu’un seul encodeur NVIDIA (NVENC) de 9e génération et un décodeur NVDEC de 6e génération.

8 ou 16 Go de GDDR7 pour la GeForce RTX 5060 Ti

Comme on peut le voir sur le tableau ci-dessus, la RTX 5060 Ti existe en deux versions (c’était déjà le cas de la RTX 4060 Ti), avec 8 ou 16 Go de GDDR7 et un bus sur 128 bits dans tous les cas. Il faudra donc être prudent au moment de choisir sa carte. Pour le reste, pas de surprise : 4 608 cœurs CUDA sur la RTX 5060 Ti et 3 840 sur la RTX 5060 (uniquement proposée avec 8 Go de GDDR7).

Les fréquences oscillent entre 2,28 GHz en IDLE et 2,57 GHz en Boost selon les recommandations NVIDIA. Nul doute que les fabricants vont s’en donner à cœur joie à ce niveau là.

NVIDIA annonce une consommation maximale de 180 watts pour la RTX 5060 Ti et 145 watts pour la RTX 5060. Les trois cartes demandent un connecteur PCIe à 8 broches ou un câble PCIe Gen 5 de 300 watts pour l’alimentation. Une alimentation de respectivement 600 et 550 watts est recommandée.

Forte hausse des performances, merci DLSS 4

Bien évidemment, NVIDIA annonce une forte hausse des performances dans les jeux, poussée par DLSS 4. Les performances de la RTX 5060 Ti font, en théorie, presque x3 à x6 par rapport à la RTX 3060 Ti et seraient doublées par rapport à la GeForce RTX 4060 Ti.

C’est un peu la même chose avec la RTX 5060 par rapport aux RTX 3060 et RTX 4060. Dans tous les cas, NVIDIA peut certainement dire un grand merci à DLSS 4 et la génération multi-images, une technologie qui n’est pas disponible sur les générations précédentes.

RTX 5060 Ti à partir de 399 euros, 299 dollars pour la RTX 5060

La RTX 5060 Ti sera vendue à partir de 399 euros dès demain et il faudra attendre le mois de mai pour la RTX 5060, ce qui explique que son prix public n’ait été évoqué qu’en dollars pour l’instant. Outre-Atlantique les tarifs sont de respectivement 299 dollars pour la RTX 5060, 379 dollars pour la RTX 5060 Ti avec 8 Go et 429 dollars pour celle avec 16 Go.

Des portables en RTX 5060 arrivent

NVIDIA annonce l’arrivée de portables avec une RTX 5060 dès le mois de mai, à partir de 1 099 dollars. Sur cette série de produit, NVIDIA annonce un doublement du nombre de fps (merci encore DLSS 4) et une latence inférieure aux modèles de la génération précédente. Les GPU seront disponibles « dans une large gamme de designs, avec des tailles aussi fines que 14,9 mm ».

Rien n’est précisé pour l’instant concernant une possible RTX 5050 qui avait fuitée en mars, en même temps que les RTX 5060. Il était alors question de 2 560 Cuda Cores avec 8 Go de GDDR6 (contre de la GDDR7 sur le reste des RTX 50) sur 128 bits et TDP de 120 watts.

Meta face à la justice pour répondre de l’achat d’Instagram et WhatsApp

15 avril 2025 à 15:41
« Better to buy than compete »
Meta face à la justice pour répondre de l’achat d’Instagram et WhatsApp

Le procès de Meta s’est ouvert le 14 avril à Washington. L’entreprise est accusée par la FTC d’avoir acheté Instagram et WhatsApp pour étouffer toute concurrence.

Meta a-t-il racheté Instagram et WhatsApp pour tuer toute compétition ? Telle est la thèse défendue ce 14 avril par Daniel Matheson, avocat du gendarme états-unien de la concurrence, la Federal Trade Commission, devant le tribunal de Washington.

Le procès, dont les débats doivent durer deux mois, s’ouvre à la suite d’une plainte initialement déposée en 2020, sous le premier mandat de Donald Trump. D’abord rejetée par le juge James Boasberg car mal argumentée, sa reformulation a été acceptée en janvier 2022, alors que Joe Biden présidait les États-Unis.

Dedans, la FTC accuse Meta d’avoir racheté Instagram en 2012 et WhatsApp en 2014, respectivement pour 1 et 19 milliards de dollars, afin de créer un monopole – la FTC considère d’ailleurs que le montant concédé pour l’achat d’Instagram était surévalué, et de nature à neutraliser un concurrent en pleine ascension.

Enjeux de taille

Meta a beaucoup à perdre dans ce procès, souligne Le Monde : en 2024, grâce à son modèle essentiellement publicitaire, elle réalisait 62 milliards de dollars de bénéfice net après impôts, ce qui représentait 38 % de son chiffre d’affaires. Sa valorisation de l’ordre de 1 380 milliards de dollars en Bourse fait de Mark Zuckerberg le troisième homme le plus riche du monde, derrière Elon Musk et Jeff Bezos.

En 2025, d’après le cabinet Emarketer cité par la BBC, Instagram devrait compter pour plus de la moitié du chiffre d’affaires réalisé par Meta aux États-Unis. Mais si la FTC convainc le juge, la société pourrait être contrainte au démantèlement.

Premier témoin appelé à la barre, son fondateur a été interrogé lundi au sujet d’un mémo de 2011, dans lequel il s’inquiétait des résultats de son application face au nouvel arrivant de partage de photo qu’était Instagram. S’il explique avoir investi dans le produit après son rachat, donc avoir participé à son évolution, la FTC considère qu’il est difficile d’être « plus littéral » que cette vision, énoncée par Zuckerberg en 2008 : « Mieux vaut acheter que rivaliser ». Ce mardi, ce dernier est de nouveau appelé à la barre.

Périmètre de marché et crédibilité de la FTC

Parmi les enjeux à trancher, celui du périmètre de marché à considérer pour établir si Meta est en situation de monopole. Si la FTC cherche à ne considérer que les réseaux sociaux « personnels », c’est-à-dire mettant en relation familles et amis, et dans lesquels elle range Facebook, Instagram, WhatsApp et Snapchat, Meta est en désaccord.

Mark Hansen, l’avocat de l’entreprise, a d’ailleurs utilisé la réaction des internautes au bref blocage de TikTok pour décrire la vitalité du secteur. Au moment de la suspension, le trafic d’Instagram avait bondi de 17 % et celui de Facebook de 20 %. Et l’entreprise de lancer, dans un communiqué : « Les preuves présentées au procès démontreront ce que chaque adolescent de 17 ans sait : Instagram est en concurrence avec TikTok (et YouTube, et X et beaucoup d’autres applications). »

La société s’attaque par ailleurs à la crédibilité de l’institution, précisant que la FTC n’avait pas empêché les rachats à l’époque de leur réalisation. Alors que le gendarme de la concurrence tente d’empêcher l’arrêt de TikTok, après avoir ordonné sa cession à des acteurs états-uniens, Meta avance par ailleurs : « Il est absurde que la FTC cherche à démanteler une grande entreprise américaine alors même qu’elle essaie de sauver l’entreprise chinoise TikTok. »

Le procès se déroule dans un contexte politique tendu, Donald Trump ayant supprimé l’indépendance de plusieurs agences états-uniennes par décret en février. La FTC fait partie des institutions visées, de même que la Fédéral Communications Commission (FCC) et la Securities and Exchange Commission (SEC).

D’après le Wall Street Journal, Mark Zuckerberg a d’ailleurs personnellement rencontré le président des États-Unis pour tenter d’obtenir l’abandon du procès. L’entrepreneur et ses équipes se sont entretenus trois fois avec Donald Trump depuis le début de son mandat, après avoir implémenté d’importants changements de politiques allant dans son sens (suspension de modération, paiement de 25 millions de dollars pour avoir suspendu le compte du président en janvier 2021, etc).

Apple imite les données des utilisateurs pour entrainer ses IA

15 avril 2025 à 14:30
La différence, pour le meilleur et pour le pire
Apple imite les données des utilisateurs pour entrainer ses IA

L’utilité et les performances des services dopés à l’IA d’Apple sont remises en question. La voie d’amélioration des modèles est toute trouvée : leur fournir des données fraiches. Mais les proclamations de l’entreprise sur la vie privée la coincent. Elle explique donc comment elle procède.

L’intelligence artificielle générative chez Apple, ce sont pour l’instant des milliards de dollars et une rentabilité nulle. Non seulement il a fallu s’armer face à la concurrence pour ne pas paraître « has been », mais tout s’est fait dans l’urgence, avec une compatibilité limitée et des résultats moyens. Le bouquet de services Apple Intelligence est globalement peu apprécié, avec en point d’orgue le retard calamiteux du nouveau Siri. Au point qu’aux États-Unis, un recours collectif a été déposé devant un tribunal californien.

On le sait depuis un moment maintenant, l’une des clés des performances des modèles réside dans les données disponibles. Or, l’approche spécifique d’Apple envers la vie privée la laisse le bec dans l’eau. Ce qui n’aurait pu être initialement qu’un argument marketing a aujourd’hui un impact fort, car l’entreprise est attendue au tournant.

Dans un communiqué hier, elle a donc exposé sa solution : la confidentialité différentielle.

Confidentialité différentielle : quésaco ?

« Apple n’utilise pas les données personnelles privées de ses utilisateurs ni leurs interactions lors de l’entraînement de ses modèles de base et, pour le contenu disponible publiquement sur Internet, nous appliquons des filtres pour supprimer les informations personnellement identifiables telles que les numéros de Sécurité sociale et de carte de crédit », explique Apple dans son billet.

Comment améliorer la pertinence de ses suggestions dans ce cas, surtout dans les outils d’écriture ? Avec un mécanisme déjà utilisé par l’entreprise pour ses Genmoji. Chez les personnes ayant autorisé le partage d’informations sur le compte iCloud, les données de ce dernier sont mélangées avec d’autres, synthétiques.

Le mécanisme de base consiste ainsi à ajouter un « bruit » statistique contrôlé aux données collectées localement sur les appareils des utilisateurs participants avant de les agréger sur les serveurs d’Apple. Ce bruit masque les contributions individuelles, rendant mathématiquement très improbable (voire impossible, selon Apple) de remonter à un utilisateur spécifique ou de découvrir des requêtes uniques ou rares. Apple affirme qu’il faut que des centaines d’utilisateurs utilisent un même terme ou schéma de requête (non unique) pour que celui-ci émerge comme une tendance détectable au niveau agrégé.

Une compréhension du « comment »

Apple dit se servir de ce mécanisme pour connaitre les invites (prompt) populaires, car elles permettent à l’entreprise « d’évaluer les modifications et les améliorations apportées à [ses] modèles en fonction des types d’invites les plus représentatifs de l’engagement réel des utilisateurs ».

L’approche d’Apple consiste à décomposer une requête en fragments. Les appareils participants sont ensuite interrogés au hasard pour savoir si ce fragment a déjà été rencontré. Si c’est le cas, ils répondent avec un signal « bruité », sans association avec l’adresse IP ou le compte iCloud.

Ce mécanisme statistique permet à Apple de savoir essentiellement comment sont utilisées ses fonctions et quelles sont les requêtes les plus fréquentes. Cependant, elle n’est pas suffisante pour du texte.

Pour le texte, c’est plus compliqué

Si cette approche a été suffisante en effet pour les Genmoji, il en va autrement des outils textuels, nettement plus complexes. D’autant que savoir « comment » ne répond pas à la question de l’entrainement des LLM.

Apple indique donc créer de vastes collections de phrases et e-mails synthétiques « dont le sujet ou le style est suffisamment similaire au contenu réel pour nous aider à améliorer nos modèles de résumé ». Pour créer ces données, Apple se sert d’un grand modèle de langage.

La suite est plutôt maline. Apple génère des lots de phrases et e-mails synthétiques pour couvrir autant de sujets courants que possible. Ils doivent être « représentatifs », selon l’entreprise. La société fournit le sujet suivant comme exemple : « Aimeriez-vous jouer au tennis demain à 11h30 ». Chaque e-mail produit ensuite une représentation numérique, pour « capturer » les informations clés de chaque message, comme la langue, le sujet et la longueur.

Après quoi, des lots sont envoyés aux appareils dont les utilisateurs ont choisi de participer à l’analyse des données. Là, un processus local compare les données synthétiques aux données réelles de la machine. Au cours d’une intégration, le processus « décide » quelles données sont les plus proches des informations synthétiques. Plus les correspondances sont nombreuses, plus l’approche statistique fonctionne : Apple peut voir les formules les plus utilisées et peut donc les prédire avec efficacité.

L’entreprise ajoute que les données synthétiques peuvent également faire l’objet d’étapes supplémentaires de curation, par exemple en remplaçant « tennis » par « football », pour observer le résultat. Apple insiste dans tous les cas : le contenu réel ne quitte jamais l’appareil, n’est pas associé à l’adresse IP ni au compte iCloud. Les informations transmises à l’entreprise sont là encore bruitées, toujours avec les mêmes techniques de confidentialité différentielle.

Un choix entre précision et vie privée ?

Si on lit entre les lignes, on peut deviner le message marketing derrière les explications de l’entreprise : nous ne serons peut-être jamais aussi performants que la concurrence en matière d’IA, mais au moins la vie privée est protégée. Au moins, comme on peut le lire dans certains recoins du web, Apple n’a pas prévu d’utiliser les données des e-mails pour entrainer ses modèles.

Dans quels cas concrets ces résultats sont-ils ensuite utilisés ? Pour des fonctions désormais classiques comme la reformulation d’un e-mail, le résumé d’un texte, la suggestion de réponses intelligentes, la recherche d’informations contextuelles ou encore la priorisation des notifications. Mais comme on l’a vu au lancement d’Apple Intelligence en Europe, tout ce qui touche à la priorisation ou aux résumés de notification va demander encore du travail. La BBC peut en attester, tant le média britannique a été concerné de près par le problème.

Et le problème ne va sans doute pas être résolu du jour au lendemain. La faille « évidente » de l’approche est qu’elle table sur les personnes ayant activé le partage d’informations sur leurs appareils. La question est posée à la première configuration et est en opt-in. Sur Mac par exemple, elle se retrouve dans Réglages, puis « Confidentialité et sécurité », puis « Analyse et améliorations ». Rien n’est coché par défaut et ces paramètres ont tendance à être oubliés par la suite.

Reste à voir si Apple obtiendra de bons résultats. Jusqu’à présent, l’entrainement sur des données synthétiques exclusivement a été jugé périlleux, avec un risque élevé de développer des hallucinations. Il est probable qu’Apple ait noué des partenariats pour obtenir des données réelles, mais la firme ne s’est jamais exprimée sur ce point.

☕️ Informatique quantique : Michel Paulin rejoint le conseil d’administration de Quandela

15 avril 2025 à 12:08

Dans son communiqué transmis par email, la société française spécialisée dans l’informatique quantique rappelle que « Michel Paulin a passé l’essentiel de sa carrière dans le domaine de la Tech et des télécom. En particulier il a auparavant été directeur général d’OVHcloud, de SFR et de Neuf Cegetel ».

Chez Quandela, il apportera « son expérience et contribuera à enrichir la vision stratégique de l’entreprise ». Depuis son départ d’OVHcloud – il a été remplacé par Benjamin Revcolevschi au poste de DG, que nous avions interviewé – il préside le Comité stratégique de la filière Logiciels et Solutions Numériques de Confiance du Conseil national de l’industrie (CNI), chargée d’élairer et conseiller les pouvoirs publics.

Ce Comité « regroupe des éditeurs de logiciels, qui développent des briques technologiques essentielles à la construction de parcours de confiance, et des fournisseurs de solutions numériques dans les domaines stratégiques du cloud, des offres collaboratives, de l’intelligence artificielle, des technologies quantiques, immersives et du logiciel ».

Depuis 2022, Michel Paulin est aussi membre nommé du conseil d’administration de l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique (INRIA).

« Ses conseils seront extrêmement utiles au moment où Quandela amorce son développement à l’international et la montée en puissance de la production d’ordinateurs quantiques », explique Niccolo Somaschi, cofondateur et directeur général de Quandela.

Michel Paulin connait bien les machines quantiques de Quandela : il était encore à la tête d’OVHcloud quand l’hébergeur en a acheté une. Sur la photo ci-dessous, on peut d’ailleurs le voir à côté de la machine quantique lors de son inauguration.

© Sébastien Gavois

Meta va de nouveau entrainer ses IA sur les données des utilisateurs européens

15 avril 2025 à 11:37
Entrainement intensif
Meta va de nouveau entrainer ses IA sur les données des utilisateurs européens

Après avoir activé l’accès à Meta AI en Europe, l’entreprise de Marc Zuckerberg remet en route l’entrainement de ses IA avec des données des utilisateurs européens de ses réseaux sociaux Facebook, Instagram et Threads. L’opposition est possible via un formulaire. WhatsApp n’est pas concerné.

Après la pause annoncée l’année dernière, Meta vient d’indiquer qu’elle allait de nouveau remettre en place, par défaut, l’utilisation des données de ses utilisateurs situés en Europe. L’entreprise précise que cet entrainement se fera « sur les interactions que les personnes ont avec l’IA de Meta, ainsi que sur le contenu public partagé par des adultes sur les produits Meta ».

L’entreprise avait annoncé le mois dernier avoir finalement décidé de déployer son IA dans ses produits destinés aux utilisateurs européens.

Un formulaire plus clair, promis

Les utilisateurs de Facebook, Instagram et Threads vont recevoir des notifications « dans l’application et par e-mail » précise Meta avec un texte d’explication sur le type de données qui seront utilisées par l’entreprise pour entrainer ses IA. « Ces notifications comprendront également un lien vers un formulaire permettant aux personnes de s’opposer à tout moment à l’utilisation de leurs données de cette manière », explique l’entreprise.

Elle assure avoir fait en sorte que ce formulaire d’objection (opt out) « soit facile à trouver, à lire et à utiliser » et qu’elle honorera « tous les formulaires d’objection que nous avons déjà reçus, ainsi que ceux qui seront soumis ultérieurement ». Meta promet donc que ce nouveau formulaire ne sera pas dissuasif, contrairement à celui que l’entreprise avait déployé l’année dernière lorsqu’elle avait, une première fois, mis en place l’entrainement de ses IA sur les données des utilisateurs européen.

Rappelons que Meta a été contrainte de mettre ce projet en pause, car l’association autrichienne noyb a déposé 11 plaintes contre l’entreprise. La CNIL irlandaise (Data Protection Commission) avait ensuite annoncé que l’entreprise suspendait son projet d’entrainement sur les données européennes. Meta a lancé son modèle Llama 3.1 en excluant son utilisation dans l’Union européenne tant que le terrain juridique n’était pas dégagé.

L’association de Max Schrems considérait que l’entreprise « n’[avait] aucun « intérêt légitime » qui [prévalait] sur les intérêts » des plaignants que noyb accompagne et ne disposait d’ « aucune autre base légale pour traiter des quantités aussi importantes de données à caractère personnel pour des finalités totalement indéterminées ». Elle accusait Meta d’avoir « pris toutes les mesures nécessaires pour dissuader les personnes concernées d’exercer leur droit de choisir ».

Sur ce deuxième point, Meta semble avoir fait un pas pour rendre l’opt-out de ses utilisateurs plus clair et plus simple. Il faudra tout de même vérifier sur pièce.

Meta campe sur ses positions concernant la légalité de son traitement

Sur le premier, l’entreprise considère que son « approche initiale était conforme à [ses] obligations légales » et affirme que l’avis rendu par le Comité européen de la protection des données en décembre confirme cela.

Dans son communiqué en français, Meta commente : « Il est regrettable que cela ait pris près d’un an, mais nous saluons la garantie donnée par l’IDPC (Irish Data Protection Commission) et le Comité européen de la protection des données, qui nous a permis de franchir cette étape ». Une phrase qui n’existe pas dans le communiqué en anglais.

Les autorités sont-elles alignées avec les positions de Meta ?

Interrogé par Next sur cette garantie donnée à Meta et sur la légalité de l’approche initiale de l’entreprise, le CEPD se borne à rappeler que l’opinion qu’elle a publiée en décembre « ne fait aucune déclaration à l’égard des contrôleurs individuels, mais fournit une réponse aux questions posées par l’autorité irlandaise chargée de la protection des données ».

La DPC ne nous a pas encore répondu. Nous ne manquerons pas d’ajouter son commentaire le cas échéant.

L’entreprise semble en tout cas s’appuyer toujours sur l’intérêt légitime comme base légale de cet entrainement. En effet, si elle ne le précise pas explicitement dans son communiqué, Meta affirme que les textes des notifications aux utilisateurs expliqueront « comment cela améliorera l’IA de Meta et l’expérience utilisateur globale ». Elle affirme aussi : « cet entraînement permettra de mieux soutenir des millions de personnes et d’entreprises en Europe, en apprenant à nos modèles d’IA générative à mieux comprendre et refléter leurs cultures, leurs langues et leur histoire ». Et elle n’indique d’ailleurs aucun nouveau changement dans ses conditions d’utilisation.

Reste à savoir si les autorités de protection des données approuveront son interprétation de l’avis du Comité européen de la protection des données rendu public le 18 décembre dernier.

En effet, si Meta affirme que cet avis va dans son sens, la CNIL italienne a récemment infligé 15 millions d’euros d’amende à OpenAI pour avoir, entre autres, utilisé des données personnelles pour entrainer ses modèles utilisés par ChatGPT, en s’appuyant sur le même avis. Dans ce dossier, OpenAI n’avait pas préalablement identifié de base juridique sur laquelle s’appuyer pour ce traitement.

La CNIL veut renforcer son influence en Europe et partout dans le monde

15 avril 2025 à 10:01
Puis dominer le monde ?
La CNIL veut renforcer son influence en Europe et partout dans le monde

Déjà présente et impliquée dans plusieurs instances européenne et internationale, la CNIL veut renforcer son influence. Elle souhaite se maintenir, au niveau mondial, « à l’avant-garde des développements juridiques, technologiques et économiques liés à la protection des données personnelles ».

La Commission nationale de l’informatique et des libertés a publié sa stratégie européenne et internationale pour les années 2025 à 2028. Elle vient en complément de son plan stratégique national dévoilé au début de l’année. Il était pour rappel axé sur la promotion d’une « intelligence artificielle éthique et respectueuse des droits ».

La Commission affiche franchement ses ambitions dans ce nouveau document : « se positionner pour s’assurer de la protection des données des personnes en France, en Europe et dans le reste du monde ».

Trois axes sont mis en avant sur la question des données personnelles : fluidifier la coopération européenne, promouvoir des standards internationaux élevés en accompagnant l’innovation et la circulation des données, et enfin consolider l’influence européenne et internationale de la CNIL.

« Jouer un rôle de premier plan au niveau européen »

Pour le premier point, la CNIL explique qu’elle « se doit de jouer un rôle de premier plan au niveau européen » et donc « s’impliquer dans l’amélioration de l’efficacité et la fluidification de la coopération
européenne
 ».

D’autant plus que le contexte géopolitique est tendu et que l’Europe est en pleine phase de renouveau législatif sur le numérique. Ce dernier occupe toujours plus de place numérique et prend même de l’ampleur avec les sujets d’identité numérique et d’IA générative.

Le but ? Permettre l’adoption rapide de positions communes (avis, lignes directrices, bonnes pratiques et sanctions) au sein du CEPD (Comité européen de la protection des données). Ce Comité est un organe de l’Union européenne mis en place par le RGPD. Il dispose du pouvoir d’adopter des « décisions contraignantes pour trancher les différends entre autorités de contrôle ».

La Commission participe aussi à la supervision de plusieurs systèmes : Eurodac (empreintes digitales des demandeurs d’asile), Europol (coopération policière), Eurojust (coopération judiciaire), Schengen (signalement aux frontières), Douanes, Visas.

Étendre son influence à l’international

Sur le deuxième axe (promouvoir des standards internationaux), la CNIL rappelle qu’elle participe déjà aux travaux de plusieurs instances internationales intergouvernementales : Conseil de l’Europe, Organisation de coopération et de développement économiques, Global Privacy Assembly, G7 des autorités de protection de la vie privée, Association francophone des autorités de protection des données personnelles… Elle affirme qu’elle « doit poursuivre son implication dans ces instances ».

Elle veut aussi étendre son influence à d’autres instances internationales de protection des données personnelles, « notamment Global Cross Border Privacy Rules Forum (Global CBPR Forum), l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (APEC)
ou le réseau ibéro-américain de protection des données (RIPD)
 ».

La Commission précise au passage qu’elle souhaite « maintenir un lien étroit avec le gouvernement français » sur la question de la protection des données.

Rester à l’avant-garde

Enfin, le troisième et dernier axe (influence européenne et internationale) vient en soutien des deux premiers. Il s’agit de maintenir de bonnes relations avec les autres autorités afin de faciliter le partage de sa position et d’obtenir le soutien d’autres parties prenantes : « La doctrine de la CNIL doit être renforcée sur les grands enjeux internationaux de la protection des données personnelles pour susciter l’adhésion ».

Pour garder sa « position pertinente » au niveau international, la CNIL « veut se maintenir à l’avant-garde des développements juridiques, technologiques et économiques liés à la protection des données personnelles ». Elle veut apporter « une réponse dès à présent à l’impact de la mondialisation, des développements technologiques et de la circulation des données personnelles ».

Pour cela, elle doit « consolider sa doctrine en matière de transferts de données » et « anticiper les enjeux internationaux liés aux flux transfrontaliers de données personnelles ».

OpenAI lance GPT-4.1 et met déjà GPT-4.5 à la retraite

15 avril 2025 à 09:08
Parer au plus urgent
OpenAI lance GPT-4.1 et met déjà GPT-4.5 à la retraite

OpenAI vient de lancer un nouveau modèle qui n’était pas prévu au programme. La nomenclature de l’entreprise prend d’ailleurs un coup, car la version 4.5 sortie récemment était présentée comme l’aboutissement de ce qu’OpenAI avait à offrir. La version 4.1 est cependant « logique », car elle vient combler un manque.

GPT-4.1 est disponible en versions complète, mini et nano, comme d’habitude en fonction des cas d’usage. Ils sont tous trois disponibles via l’API d’OpenAI, mais pas encore via ChatGPT. Leur fenêtre de contexte est d’un million de jetons, soit environ 750 000 mots d’une traite.

Un modèle dans la moyenne…

Ces nouveaux modèles, particulièrement la variante complète, doivent permettre à l’entreprise de faire jeu égal avec une concurrence exacerbée, tout particulièrement le « trio gagnant » du moment pour tout ce qui touche au développement logiciel et aux mathématiques : Gemini 2.5 Pro chez Google, Claude Sonnet 3.7 chez Anthropic et DeepSeek V3 dans sa version améliorée.

GPT-4.1 est donc présenté comme un modèle pour les tâches concrètes du quotidien, avec un accent mis sur la programmation. Ses performances sont supérieures aux modèles GPT-4o et 4o mini sur l’ensemble des benchmarks de programmation, dont SWE-bench. Comme toujours, les variantes mini et nano sont là pour fournir des réponses plus rapides et réclament moins de puissance pour fonctionner, avec l’habituelle contrepartie sur la précision.

Si l’on en croit OpenAI, le score de GPT-4.1 varie entre 52 et 54,6 % sur SWE-bench Verified. Pourquoi cette variabilité ? Parce que l’infrastructure d’OpenAI ne peut pas résoudre tous les problèmes affichés par le benchmark, selon l’entreprise. Dans tous les cas, ces scores sont inférieurs à ce que proposent Gemini 2.5 Pro et Claude Sonnet 3.7, qui affichent respectivement 63,8 et 62,3 %.

… et surtout moins cher

OpenAI tâche quand même d’être transparente. Elle indique ainsi que la précision de son modèle diminue en fonction du nombre de jetons en entrée. Avec 8 000 jetons par exemple, la précision est de 84 %. En revanche, si on utilise le nombre maximal de jetons (un million), la précision chute à 50 % seulement. OpenAI ajoute que son nouveau modèle est plus « littéral » que GPT-4o, ce qui peut nécessiter des invites plus explicites. Enfin, la date de coupure des données est fixée à juin 2024, le modèle disposant de données plus fraiches.

Quant au prix, il dépend du modèle utilisé :

  • GPT-4.1 : 2 dollars par million de jetons en entrée, 8 dollars par million de jetons en sortie
  • GPT-4.1 mini : 0,40 dollar par million de jetons en entrée, 1,60 dollar par million de jetons en sortie
  • GPT-4.1 nano : 0,10 dollar par million de jetons en entrée, 0,40 dollar par million de jetons en sortie

GPT-4.5 déjà en pré-retraite

GPT-4.1 va avoir pour mission d’occuper l’espace pendant qu’OpenAI prépare son GPT-5. D’autant plus que l’entreprise a également annoncé que son GPT-4.5, lancé fin février, était déjà condamné.

Il restera ainsi disponible pour les développeurs jusqu’au 14 juillet, après quoi il disparaitra du catalogue. OpenAI ayant indiqué que GPT-5 arriverait « dans quelques mois », il faut espérer que la relève sera prête. Dans le cas contraire, c’est GPT-4.1 qui devra servir. En revanche, GPT-4.5 reste disponible dans ChatGPT jusqu’à nouvel ordre, même s’il n’est accessible que dans les offres payantes.

Lors de la présentation du modèle, OpenAI semblait ne pas savoir sur quel pied danser. Il s’agissait de loin du plus gros modèle jamais lancé par l’entreprise, qui indiquait dans le même temps qu’il était lourd. Il avait non seulement nécessité une grande puissance pour l’entrainer, mais son utilisation était également très onéreuse (75 dollars en entrée, 150 dollars en sortie), avec des réponses assez lentes.

À TechCrunch, OpenAI a déclaré que GPT-4.1 offrait « des performances similaires ou supérieures à celles de GPT-4.5 dans des domaines clés, à un coût nettement inférieur ». La société a également confirmé que GPT-4.5 allait être supprimé « pour donner la priorité à la construction de modèles futurs ».

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