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☕ #LIDD : « Le Big Bang Ă  portĂ©e de tĂ©lĂ©scope »

7 avril 2025 Ă  10:22

« Campagnes d’observation « grand format Â», mĂ©thodes d’analyse des donnĂ©es novatrices, dĂ©veloppements thĂ©oriques tous azimuts Â» : le Journal du Centre national pour la recherche scientifique revient sur la nouvelle « Ăšre de prĂ©cision Â» de l’astrophysique et de la cosmologie. Elles permettraient de « percer tous les mystĂšres du cosmos. Y compris celui de ses origines Â», c’est-Ă -dire le Big Bang.

Il y a tout d’abord le nouveau catalogue Cosmicflow (.pdf), avec la position et la vitesse de 56 000 galaxies, qui a permis de « cartographier les bassins d’attraction gravitationnelle de notre univers proche Â». Les analyses semblent confirmer le modĂšle cosmologique standard : « il y a 13,8 milliards d’annĂ©es, notre Univers a Ă©mergĂ© d’un Ă©tat extrĂȘmement chaud et dense qui, sous l’effet de l’expansion, s’est ensuite refroidi et structurĂ©, laissant petit Ă  petit apparaĂźtre le gigantesque rĂ©seau de galaxies que l’on peut observer aujourd’hui ».

Euclid espace
Voie lactée et galaxies voisines par le satellite Gaia

Les scientifiques cherchent aussi Ă  cartographier l’univers local en Ă©tudiant la vitesse d’un Ă©chantillon de Galaxie. ProblĂšme, il y a de trĂšs nombreux paramĂštres et hypothĂšses Ă  confirmer. Les chercheurs utilisent donc une mĂ©thode d’infĂ©rence probabiliste : « FondĂ©e sur l’intelligence artificielle, elle consiste Ă  engendrer numĂ©riquement d’innombrables configurations et Ă  assortir chacune d’elles d’une probabilitĂ© de compatibilitĂ© avec les observations Â».

Le CNRS s’attaque ensuite aux paramùtres du modùle standard, à l’inflation de l’Univers, aux soubresauts quantiques, à la toile cosmique et à la recherche du fond diffus gravitationnel. Un long format à lire pour les amateurs d’astronomie et d’origines de l’Univers.

☕ Donald Trump accorde de nouveau 75 jours pour la vente TikTok

7 avril 2025 Ă  07:30

Fin janvier, dans les premiĂšres heures suivant son investiture, Donald Trump signait un dĂ©cret pour accorder 75 jours afin de mettre en place la vente ou l’interdiction de TikTok. Le 47ᔉ prĂ©sident des États-Unis vient d’accorder de nouveau 75 jours Ă  la plateforme.

Il affirme que son administration a « fait d’énormes progrĂšs Â» dans ce dossier, mais qu’un accord « nĂ©cessite plus de travail pour s’assurer que toutes les approbations nĂ©cessaires sont signĂ©es Â». « Nous espĂ©rons continuer Ă  travailler de bonne foi avec la Chine, qui, je le comprends, n’est pas trĂšs satisfaite de nos tarifs rĂ©ciproques Â», ajoute le prĂ©sident. La Chine a pour rappel rĂ©pondu du tac au tac avec 34 % de taxe sur les importations des États-Unis.

« Nous ne voulons pas que TikTok disparaisse Â», rĂ©affirme Donald Trump. Plusieurs personnalitĂ©s et sociĂ©tĂ©s sont sur les rangs, rĂ©sume le Parisien : « le « Project Liberty Â» de l’entrepreneur Frank McCourt, propriĂ©taire de l’Olympique de Marseille, le youtubeur MrBeast Â». Citons Ă©galement Perplexity AI, Amazon, Blackstone, Microsoft, Walmart


TikTok

☕ Le gestionnaire de paquets APT 3.0 est disponible avec sa nouvelle interface

7 avril 2025 Ă  07:02

La version 3.0 du gestionnaire de paquets APT est dĂ©sormais disponible. AnnoncĂ©e par le projet Debian, elle propose une nouvelle interface se voulant nettement plus lisible que celle disponible jusqu’à prĂ©sent.

APT 3.0 se distingue en particulier par son affichage en colonnes et son utilisation des couleurs. En rouge, par exemple, toutes les suppressions, et en vert les ajouts. La barre de progression est elle aussi rĂ©visĂ©e, avec un fonctionnement plus souple et l’utilisation d’Unicode.

APT 2.8 Ă  gauche, APT 3.0 Ă  droite

La nouvelle mouture ne revoit pas que sa lisibilitĂ©. On y trouve de nouvelles fonctions, comme un solveur permettant de revenir Ă  des versions stables des paquets (via –solver), un autoremove plus efficace, le support de –target-release, une option –comment pour l’historique, la prise en charge des miroirs non compressĂ©s pour les miroirs partiels, le calcul correct de la taille du noyau dans /boot, le remplacement de GnuTLS et gcrypt par OpenSSL, ou encore le support des transactions et du comptage des mises Ă  jour pour pkgDepCache.

On se souvient qu’APT 3.0 Ă©tait prĂ©sent dans Ubuntu 24.10, mais il s’agissait d’une prĂ©version. Cette version finale devrait ĂȘtre graduellement disponible sur toutes les distributions basĂ©es sur Debian et Ubuntu. APT 3.0 sera prĂ©sent dans Debian 13 et Ubuntu 25.04.

☕ Tails 6.14.1 apporte un peu de souplesse Ă  Tor Browser sur la gestion des fichiers

7 avril 2025 Ă  06:18

Nouvelle mouture pour la distribution Linux centrĂ©e sur la sĂ©curitĂ© et la vie privĂ©e. Une version 6.14.1 qui peut surprendre, car la 6.14 n’a pas Ă©tĂ© publiĂ©e. L’équipe de dĂ©veloppement s’en explique dans un billet, indiquant qu’un problĂšme important a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  la derniĂšre minute, nĂ©cessitant un correctif.

Tails 6.14.1 se distingue surtout par un changement notable dans le navigateur Tor Browser. La technologie de confinement utilisĂ©e pour la sĂ©curitĂ© est dĂ©sormais plus souple. Ainsi, plutĂŽt que de limiter l’écriture des fichiers dans le seul dossier TĂ©lĂ©chargements et la lecture Ă  quelques rĂ©pertoires, les accĂšs peuvent se faire maintenant sur l’ensemble des dossiers.

L’équipe indique que cette amĂ©lioration est permise par XDG Desktop Portal, qui fournit un accĂšs Ă  des fonctions standards d’un systĂšme comme les fenĂȘtres de dialogue pour les fichiers, le presse-papiers ou encore l’ouverture des liens. Dans le cas prĂ©sent, ce framework est utilisĂ© pour Flatpak au sein de Tails, autorisant un « relĂąchement Â» du confinement opĂ©rĂ© par AppArmor.

La nouvelle version corrige Ă©galement deux problĂšmes d’accessibilitĂ© dans Tor Browser, qui empĂȘchaient d’utiliser les fonctions de texte et de curseurs agrandis.

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[Màj] : les sites de la NOAA temporairement sauvés, le contrat AWS prendra fin en juillet

7 avril 2025 Ă  06:43
[Màj] : les sites de la NOAA temporairement sauvés, le contrat AWS prendra fin en juillet

L’agence amĂ©ricaine NOAA, qui a en charge notamment des donnĂ©es sur le climat et la mĂ©tĂ©orologie, s’apprĂȘte Ă  supprimer une quantitĂ© importante de sites internet via une simple annulation d’un contrat avec des hĂ©bergeurs cloud.

Mise Ă  jour du 7 avril : alors que la menace d’une disparition de plusieurs sites de la NOAA planait le week-end dernier, ceux-ci sont encore disponibles. L’agence a finalement affirmĂ© Ă  Bloomberg qu’ « il n’y aura pas d’interruption de service Â» et que « tous les sites de recherche de la NOAA resteront en ligne ». Selon Axios, l’arrĂȘt du contrat avec AWS a Ă©tĂ© repoussĂ© au 31 juillet 2025, ce qui doit permettre Ă  l’agence de trouver une solution de repli.

Article originel publiĂ© le 4 avril Ă  17h28 :

De nombreux sites de la NOAA, l’agence d’observation ocĂ©anique et atmosphĂ©rique qui s’occupe aussi des donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques aux États-Unis, vont sans doute devenir inaccessibles dĂšs ce week-end. En cause ? Un contrat de prestations d’hĂ©bergement dans divers cloud a Ă©tĂ© annulĂ© par sa direction, selon Bloomberg.

Cette agence est, comme de nombreuses agences fĂ©dĂ©rales amĂ©ricaines et notamment les agences scientifiques, visĂ©e par le DOGE et l’administration de Donald Trump depuis son retour au pouvoir. Elle s’est dĂ©jĂ  sĂ©parĂ©e de certains de ses locaux et par deux fois d’une partie de son personnel.

Elle semble aussi particuliĂšrement visĂ©e pour son rĂŽle extrĂȘmement important dans l’information sur le climat et la mĂ©tĂ©orologie. Bloomberg explique qu’un contrat signĂ© pour l’ensemble du bureau de la recherche ocĂ©anique et atmosphĂ©rique de l’agence a Ă©tĂ© visĂ© pour une « rĂ©siliation anticipĂ©e Â», selon des documents internes que le mĂ©dia a pu consulter.

Les services d’Amazon, de Google et de WordPress sur le point d’ĂȘtre coupĂ©s

« En consĂ©quence, la quasi-totalitĂ© des sites web externes dĂ©pendant des services d’Amazon, de Google et de WordPress sont sur le point de disparaĂźtre tĂŽt samedi matin Ă  Washington, effaçant ainsi de la vue du public l’essentiel du travail de l’unitĂ©, qui comprend la recherche en sciences du climat et de l’environnement », explique notre consƓur Lauren Rosenthal. La NOAA n’a pas rĂ©pondu Ă  sa demande de commentaire.

Cette information fait mouche avec une alerte lancĂ©e sur le forum du projet Safeguarding Research & Culture. Celui-ci Ă©mane de la volontĂ© de certains chercheurs, notamment l’historien allemand Henrik Schönemann de l’universitĂ© de Humboldt Ă  Berlin, de crĂ©er « une infrastructure alternative pour l’archivage et la diffusion du patrimoine culturel et des connaissances scientifiques ». L’alerte concerne une cinquantaine de sites de la NOAA et on y retrouve rien de moins que le site de l’agence dĂ©diĂ© Ă  la recherche : https://research.noaa.gov/.

« Ce qui est prĂ©vu d’ĂȘtre supprimĂ©, ce sont les services basĂ©s sur AWS pour la NOAA Â», expliquent les chercheurs, Ă©voquant une mise hors-ligne dĂšs ce vendredi soir. Mais des questions se posent aussi sur les donnĂ©es ouvertes hĂ©bergĂ©es elles aussi sur AWS.

Selon une note interne obtenue par Bloomberg, la rĂ©siliation du contrat pourrait aussi affecter d’autres activitĂ©s de recherche de l’agence : le laboratoire qui surveille les tempĂȘtes « violentes Â» pour le pays (le National Severe Storms Laboratory) et celui chargĂ© de l’innovation en climatologie (le Earth Prediction Innovation Center) utilisent des services de cloud computing externes pour un systĂšme de prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques Ă  grande Ă©chelle.

Le rĂ©seau national de l’agence menacĂ© aussi

Les chercheurs de l’agence ont d’autres raisons d’ĂȘtre prĂ©occupĂ©s : deux autres contrats arrivent Ă  leur fin concernant le support de N-Wave, son rĂ©seau national qui « s’étend sur toute la zone contiguĂ« des États-Unis jusqu’à l’Alaska et HawaĂŻ, atteignant les sites de terrain Ă©loignĂ©s, les grands campus, les centres de donnĂ©es et les installations de supercalculateurs ». Ils sont dĂ©jĂ  sous le coup d’une extension trĂšs brĂšve de cinq jours qui doit se terminer samedi pour l’un et lundi pour l’autre, selon Bloomberg.

☕ Amazon teste un agent IA pour acheter des produits sur d’autres sites

4 avril 2025 Ă  15:08

Amazon a prĂ©sentĂ© hier soir une fonction nommĂ©e « Buy for me Â», destinĂ©e Ă  simplifier encore un peu plus les achats. Contrairement Ă  d’autres agents IA que l’on a pu voir jusqu’à prĂ©sent, notamment chez Opera, il n’est pas question cette fois d’écrire une demande et de laisser l’intĂ©gralitĂ© du processus de dĂ©couverte et d’achat Ă  un agent.

Cette fonction, disponible en bĂȘta pour un petit groupe de personnes aux États-Unis, a un pĂ©rimĂštre nettement plus restreint. Comme l’indique Amazon dans son billet, « Buy for me Â» veut simplifier les achats pour des produits prĂ©sentĂ©s par la boutique Amazon, mais disponibles depuis d’autres, notamment les sites officiels des entreprises concernĂ©es.

La fonction, prĂ©sente dans les applications Android et iOS, s’affiche sous forme d’un bouton dĂ©diĂ©, accompagnant certains rĂ©sultats. S’il est actionnĂ© par l’internaute, il lance une procĂ©dure d’achat sur le site officiel du fabricant, de maniĂšre automatisĂ©e.

Mais si cette fonction est plus restreinte dans ses cas d’usage, elle demande une grande confiance en Amazon. Car contrairement Ă  ce que l’on a dĂ©jĂ  pu voir, c’est toute la procĂ©dure d’achat qui se retrouve gĂ©rĂ©e par l’agent, y compris le paiement. Ce qui suppose que l’IA accĂšde aux informations de la carte bancaire. L’achat est considĂ©rĂ© comme externe. « La livraison, les retours et les Ă©changes, ainsi que le service client sont gĂ©rĂ©s par la boutique de la marque Â», prĂ©cise Amazon.

Le gĂ©ant du commerce en ligne prĂ©cise dans son billet que ces opĂ©rations sont chiffrĂ©es et qu’il n’accĂšde pas aux donnĂ©es des autres sites. Il affirme qu’il ne tient aucun historique de ces actions et qu’il s’agit simplement d’apporter une commoditĂ©. En outre, la prĂ©sence de cette fonction sur des produits se fait Ă  la demande des fabricants et Amazon assure que les clients peuvent observer toutes les Ă©tapes d’un processus dĂ©crit comme « transparent Â». Le tout repose sur Amazon Bedrock et utilise le modĂšle Nova maison, ainsi que les modĂšles Claude d’Anthropic (dont la version 3.7 est sortie fin fĂ©vrier), sans plus de prĂ©cision.

« Gagner la confiance est la pierre angulaire du succĂšs des agents d’IA Â», dĂ©clare Amazon dans son billet. À voir dĂ©sormais si la clientĂšle se laissera sĂ©duire par un processus automatisĂ© impliquant des informations bancaires. Ajoutons que ce n’est pas la premiĂšre fois qu’Amazon tente ce type d’approche automatisĂ©e. En 2018, nous avions ainsi testĂ© la commande de pizza via Alexa, avec des rĂ©sultats particuliĂšrement dĂ©cevants.

ÉlectricitĂ© : « oubliez les datacenters, la climatisation est la vĂ©ritable bĂȘte noire »

4 avril 2025 Ă  14:57
L’élĂ©phant dans la piĂšce
ÉlectricitĂ© : « oubliez les datacenters, la climatisation est la vĂ©ritable bĂȘte noire »

Il n’y a pas que les datacenters qui façonnent le monde Ă  cause de leur consommation Ă©lectrique. La climatisation aussi est fortement consommatrice d’électricité  et cela ne va pas aller en s’arrangeant.

L’arrivĂ©e de l’IA gĂ©nĂ©rative a bousculĂ© le numĂ©rique et soulĂšve de nombreuses questions (droit d’auteur, Ă©thique, biais, hallucinations
). Se pose aussi la question de l’empreinte Ă©cologique de datacenters toujours plus gros, partout dans le monde, avec des GPU toujours plus puissants.

La douce/triste « folie Â» de l’IA gĂ©nĂ©rative

Le tout avec une consommation Ă©lectrique toujours plus importante, sur des zones bien prĂ©cises. L’augmentation de la densitĂ© Ă©lectrique par baie et l’expansion des datacenters posent d’ailleurs des contraintes sur le choix de l’emplacement physique allouĂ© Ă  ces derniers.

Avec les images et les vidĂ©os de l’IA gĂ©nĂ©rative, on passe encore dans une autre dimension. Les chiffres de l’utilisation des IA peuvent donner le tournis, preuve en est encore rĂ©cemment avec un tweet de Brad Lightcap (COO d’OpenAI) : « PremiĂšre semaine de folie pour les images dans ChatGPT : plus de 130 millions d’utilisateurs ont gĂ©nĂ©rĂ© plus de 700 millions (!) d’images Â». Il se garde d’ailleurs bien de dĂ©tailler l’empreinte environnementale d’une telle utilisation.

BientĂŽt 1 000 TWh pour les datacenters ?

Dans un rapport publiĂ© fin 2024, l’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA, sous l’égide de l’ONU) expliquait que « les datacenters avaient consommĂ© environ 460 TWh d’électricitĂ© en 2022. Cette consommation pourrait s’élever Ă  plus de 1 000 TWh d’ici 2026, soit plus d’un tiers de l’électricitĂ© produite par les centrales nuclĂ©aires du monde entier l’annĂ©e derniĂšre, et Ă  peu prĂšs l’équivalent de la consommation d’électricitĂ© du Japon Â». À titre de comparaison, en 2023, la consommation d’électricitĂ© en France Ă©tait de 445,4 TWh.

L’Agence donne quelques chiffres d’anticipation. En Chine, la demande devrait doubler pour atteindre 400 TWh en 2030. En Irlande, la consommation des datacenters (5,3 TWh) reprĂ©sentait 17 % du total du pays et devrait atteindre 32 % d’ici fin 2026. Elle ajoute au passage que la consommation cumulĂ©e d’Amazon, Microsoft, Google et Meta « a plus que doublĂ© entre 2017 et 2021 pour s’établir Ă  environ 72 tĂ©rawattheures (TWh) ».

Par exemple, pour Meta, la consommation des datacenters était de 14,975 TWh en 2023, contre 6,966 TWh en 2020. Elle a donc quasiment doublé en trois ans.

« On devrait parler davantage de climatisation Â»â€Š

Dans un article publiĂ© sur MIT Review, Casey Crownhart (journaliste spĂ©cialisĂ©e sur le climat et l’énergie) explique que l’on « devrait parler davantage de climatisation Â». Elle met cette problĂ©matique (bien moins mĂ©diatisĂ©e) en balance avec la consommation des datacenters largement plus prĂ©sente dans les dĂ©bats. Avec ce sous-titre volontairement provocateur : « oubliez les datacenters, la climatisation est la vĂ©ritable bĂȘte noire Â»

Elle commence par rappeler le cercle vicieux de la climatisation et du rĂ©chauffement climatique : « Ă€ mesure que les tempĂ©ratures augmentent, le besoin en refroidissement augmente. De plus en plus de centrales Ă©lectriques Ă  combustibles fossiles sont alors mises en service pour rĂ©pondre Ă  cette demande, augmentant ainsi la tempĂ©rature de la planĂšte Â».


qui reprĂ©sente 2 000 TWh, et plus 5 000 TWh en 2050 ?

Selon une Ă©tude publiĂ©e mi-2024 par l’organisation Ă  but non lucratif Our World in Data (qui travaille en partenariat avec l’universitĂ© d’Oxford), sur l’annĂ©e 2022 « la climatisation reprĂ©sentait 7 % de l’électricitĂ© mondiale et 3 % des Ă©missions de carbone ». Sur la base d’une consommation mondiale de 29 000 TWh en 2022, la climatisation reprĂ©senterait un peu plus de 2 000 TWh. À mettre en face des 460 TWh des datacenters.

Selon une projection de l’Agence internationale de l’énergie (IEA, une organisation internationale fondĂ©e Ă  l’OCDE), le nombre de climatiseurs devrait fortement augmenter dans les annĂ©es Ă  venir. De 2 milliards d’unitĂ©s Ă  la fin des annĂ©es 2010, elle prĂ©voit prĂšs de 3 milliards en 2030 et plus de 5 milliards en 2050. À ce moment-lĂ , la consommation Ă©lectrique pourrait grimper entre 3 500 et 5 000 TWh.

La Chine dope la croissance, l’Europe n’est pas en reste

Comme le rappelle Le Monde, les Ă©volutions sont variables selon les continents : « Le nombre de mĂ©nages africains Ă©quipĂ©s en climatisation n’a enregistrĂ© qu’une trĂšs faible hausse au cours des vingt derniĂšres annĂ©es, passant de 4 % Ă  6 % aujourd’hui. DopĂ©e par la Chine, l’Asie a en revanche vu son taux d’équipement exploser de 19 % Ă  47 % sur la mĂȘme pĂ©riode Â». En Europe, la proportion de mĂ©nages Ă©quipĂ©s d’une climatisation pourrait doubler et atteindre 40 % (55 % en France) d’ici 2050.

Les climatiseurs, contrairement aux datacenters, ont tendance Ă  s’allumer Ă  peu prĂšs en mĂȘme temps dans une zone. « Dans certaines rĂ©gions des États-Unis, par exemple, les climatiseurs peuvent reprĂ©senter plus de 70 % de la demande d’énergie rĂ©sidentielle aux moments oĂč le rĂ©seau est le plus sollicitĂ© Â», affirme Casey Crownhart. Les climatiseurs sont rĂ©partis un peu partout alors que les datacenters concentrent la consommation en certains points prĂ©cis (nĂ©cessitant des lignes dĂ©diĂ©es). Signalons aussi que certains datacenters ont recours Ă  la climatisation.

Notre consƓur termine quand mĂȘme par une bonne nouvelle : « nous assistons Ă  des innovations dans la technologie de refroidissement Â». Elle explique que certains proposent par exemple un stockage de l’énergie pour se recharger lorsque l’énergie est disponible Ă  bas coĂ»t, et de nouvelles technologies de refroidissement. Cela ne suffira certainement pas Ă  combler la hausse prĂ©vue de la consommation de la climatisation.

C’est quoi cette histoire d’EU OS ?

4 avril 2025 Ă  13:35
Encore une bonne intention ?
C’est quoi cette histoire d’EU OS ?

Ces derniers temps, on parle beaucoup d’une initiative baptisĂ©e « EU OS Â». Il s’agirait d’une distribution Linux dĂ©veloppĂ©e par l’Union europĂ©enne pour ses propres besoins. EU OS n’est cependant pas un systĂšme existant, ni mĂȘme un projet de l’Union.

EU OS est un nom gĂ©nĂ©rique, choisi Ă  dessein par Robert Riemann, auteur de l’initiative. Ce physicien et informaticien travaille actuellement dans l’équipe du ContrĂŽleur europĂ©en de la protection des donnĂ©es (CEPD), un organe indĂ©pendant Ă©tabli par le RĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es (RGPD) pour veiller Ă  son application cohĂ©rente au sein de l’Union. Riemann est en quelque sorte aux premiĂšres loges sur les questions de souverainetĂ© numĂ©rique.

Son initiative est centrĂ©e sur ce thĂšme. Elle est personnelle – dans le sens oĂč elle n’émane pas officiellement d’une instance europĂ©enne – mais est conçue pour attirer l’attention. Elle est en outre suffisamment Ă©toffĂ©e dans sa vision pour interroger les Ă©ventuelles bonnes volontĂ©s. MĂȘme si certains choix peuvent sembler curieux, voire bloquants.

De quoi parle-t-on ?

EU OS est prĂ©sentĂ© comme un projet. L’auteur est cependant transparent sur les objectifs : c’est un proof-of-concept (dĂ©monstration de faisabilitĂ©) visant Ă  explorer l’idĂ©e d’un systĂšme d’exploitation souverain pour les instances publiques de l’Union europĂ©enne. Comme Robert Riemann l’indique, EU OS « n’est techniquement pas un nouveau systĂšme d’exploitation Â»

Les motivations Ă  lancer un tel projet ne manquent pas, selon lui. L’expression « argent public – code public Â» est au cƓur de sa dĂ©marche. L’investissement public doit ainsi profiter au plus grand nombre, l’argent des contribuables ne devant pas servir Ă  payer des licences de produits propriĂ©taires. Il estime que les « effets de synergie Â» permettront des Ă©conomies puisqu’il ne sera plus question de payer des coĂ»ts de licence par siĂšge.

Il est Ă©galement beaucoup question d’indĂ©pendance. D’abord, Ă  l’égard des entreprises du privĂ©, qui ne pourraient plus dicter leurs conditions. Ensuite sur la maniĂšre dont les migrations sont envisagĂ©es, sur le logiciel comme sur le matĂ©riel. Bien que le cas ne soit pas nommĂ©, il est probable que la fin de vie de Windows 10 serve ici d’exemple emblĂ©matique du problĂšme pointĂ©. Un organisme public pourra ainsi choisir quand et comment migrer.

Bien sĂ»r, l’ouverture du code est centrale, permettant Ă  chacun de se lancer dans sa propre analyse. MĂȘme chose pour l’utilisation de normes ouvertes. L’initiative bĂ©nĂ©ficierait aussi de la communautĂ© mondiale du logiciel libre.

La faisabilitĂ© d’accord, mais sur quelle base ?

Le site du projet rappelle que ce type d’initiative n’a rien de nouveau, mĂȘme si l’aventure n’a encore jamais Ă©tĂ© tentĂ©e au niveau europĂ©en. La distribution française Gendbuntu, basĂ©e sur Ubuntu et utilisĂ©e par la gendarmerie française, est citĂ©e en exemple. D’autres sont citĂ©es, comme LiMux Ă  Munich, mais dont l’aventure s’est terminĂ©e en 2017, quand la municipalitĂ© a dĂ©cidĂ© de revenir Ă  Windows.+ 1 Linux est Ă©galement dans la liste, distribution dĂ©veloppĂ©e par le land allemand Schleswig-Holstein, de mĂȘme qu’Astra Linux pour la Russie et Kylin pour la Chine. Pour l’auteur de l’initiative, c’est la preuve Ă©vidente qu’un dĂ©ploiement de Linux Ă  grande Ă©chelle n’a rien d’impossible.

Et pour l’Europe, que propose Robert Riemann ? Une base Fedora accompagnĂ©e de l’environnement KDE. Le choix a de quoi surprendre : quitte Ă  viser la souverainetĂ© et donc l’indĂ©pendance, pourquoi promouvoir une distribution qui, si elle est effectivement libre, est le laboratoire Ă  ciel ouvert de Red Hat, une sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine ?

Robert Riemann s’en explique dans une FAQ. De 2007 Ă  2024, il a lui-mĂȘme utilisĂ© openSUSE, distribution soutenue par SUSE, une sociĂ©tĂ© allemande. Il indique Ă©galement s’ĂȘtre servi de Debian au dĂ©partement universitaire, et de Scientific Linux dans un dĂ©partement de recherche. Pour son utilisation personnelle, il s’est penchĂ© en 2024 sur openSUSE Kalpa, mais a finalement choisi une variante spĂ©cifique de Fedora : Kinoite.

Kinoite, dont nous avons dĂ©jĂ  parlĂ©, est un systĂšme Linux immuable. Il estime que cet aspect du systĂšme est essentiel dans le cadre d’une distribution publique, car elle permet une sĂ©curitĂ© accrue et offre une plus grande fiabilitĂ© dans la gestion des mises Ă  jour. Les images dĂ©ployĂ©es peuvent ĂȘtre signĂ©es, avec possibilitĂ© de contrĂŽler finement ce qui est installĂ© et quand.

Le choix de Fedora tient compte d’un ensemble de paramĂštres, dont l’utilisation de rpm-ostree, un systĂšme hybride images/paquets. On le retrouve dans des distributions immuables basĂ©es sur Fedora comme les spins Atomic, CentOS Stream, Alma Linux et Rocky Linux. Robert Riemann dit Ă©galement avoir reçu des conseils de la communautĂ©, du CERN, de la Commission europĂ©enne, du centre allemand pour la souverainetĂ© numĂ©rique ou encore d’openSUSE (qui en a d’ailleurs fait un billet de blog le 26 mars).

Des spécifications précises

Ce billet est intĂ©ressant, car l’équipe y estime le projet EU OS comme « mature Â» par son approche et la liste des caractĂ©ristiques. Le choix de Fedora Kinoite est Ă  la fois considĂ©rĂ© comme argumentĂ© et prĂ©sentant des risques. Pour openSUSE, il serait plus judicieux de prendre tout de suite en compte des alternatives comme Aeon (GNOME) ou sa propre distribution Kalpa, qui poursuit les mĂȘmes objectifs que Kinoite. Le critĂšre commun ? L’immuabilitĂ©.

Sur le site d’EU OS, d’autres spĂ©cifications sont d’ailleurs donnĂ©es. Il faut pouvoir par exemple proposer des dossiers synchronisĂ©s, qu’ils soient partagĂ©s ou spĂ©cifiques Ă  l’utilisateur. Une attention particuliĂšre doit ĂȘtre portĂ©e Ă  la gestion des e-mails et calendriers. Ce peut ĂȘtre Ă  travers le tandem KOrganizer-Kmail (donc KDE), Thunderbird ou un webmail comme OpenExchange.

Parmi les autres spĂ©cifications, il y a Ă©galement l’intĂ©gration avec des services d’impression, une gestion des mots de passe avec intĂ©gration dans le navigateur, un outil de compression multiformat (7zip est proposĂ©), la possibilitĂ© de dĂ©ployer des applications depuis un catalogue (comme Flathub), une gestion centralisĂ©e des appareils (notamment pour le traitement des correctifs), une intĂ©gration avec un service d’annuaire, un dĂ©ploiement automatique des certificats personnalisĂ©s, un systĂšme automatisĂ© pour les sauvegardes, la prise en charge du chiffrement intĂ©gral du disque, la compatibilitĂ© avec SELinux, et ainsi de suite.

La liste est longue, d’autant qu’elle contient aussi des exigences non fonctionnelles. Elles concernent surtout la philosophie du projet, avec des consĂ©quences concrĂštes sur la sĂ©curitĂ©. Par exemple, le caractĂšre open source du projet ou l’utilisation de mĂ©thodes DevOps modernes, Â« pour des constructions reproductibles Â». Le systĂšme doit rĂ©pondre aux besoins de l’Union europĂ©enne et doit pouvoir fonctionner sur du matĂ©riel datant de Windows 7.

Et, bien sĂ»r, EU OS doit prendre en compte dĂšs le dĂ©part l’ensemble des cadres juridiques europĂ©ens pertinents et normes associĂ©es : RGPD, NIS 2, Cyber Resilience Act, ISO 27001. SecNumCloud, la certification de l’ANSSI, est mĂȘme mentionnĂ©e, « si applicable Â».

Un vieux sujet

Il semble que l’ouverture du dĂ©pĂŽt GitLab associĂ© ait Ă©tĂ© faite aux alentours de NoĂ«l dernier. Pourquoi Ă  ce moment-lĂ  ? Une question de contexte, sans doute, entre les derniĂšres Ă©lections europĂ©ennes et la pĂ©tition lancĂ©e en novembre dernier pour faire rĂ©agir les instances europĂ©ennes.

Cette pĂ©tition, enregistrĂ©e sur le site du Parlement europĂ©en, enjoignait l’Europe Ă  se doter de sa propre distribution souveraine. Les avantages d’une telle solution Ă©taient considĂ©rĂ©s comme « Ă©vidents Â», comme l’indĂ©pendance, les Ă©conomies rĂ©alisĂ©es, la transparence du processus, la sĂ©curitĂ© associĂ©e, etc. Pour en finir avec la dĂ©pendance aux solutions propriĂ©taires. Sujet relancĂ© en France ces derniers temps, notamment avec le contrat signĂ© par Polytechnique avec Microsoft.

Pour autant, comme nous le rappelait alors l’ingĂ©nieur StĂ©phane Bortzmeyer, la souverainetĂ© par le systĂšme d’exploitation est un vieux sujet, sans que rien n’ait jamais vraiment bougĂ© au niveau Ă©tatique. Et ce, malgrĂ© des rĂ©ussites comme la migration de la gendarmerie française vers une version modifiĂ©e d’Ubuntu pour 70 000 postes.

L’initiative, cette fois, Ă©mane d’une personne clairement identifiĂ©e et ayant une expĂ©rience rĂ©elle avec le monde Linux. Le site donne de nombreux dĂ©tails et pose une vision claire. Dans un contexte de guerre commerciale ouverte avec les États-Unis, dĂ©clenchĂ©e par le gouvernement amĂ©ricain via des droits de douane massifs, le projet est Ă  suivre de prĂšs. Sinon, il aura eu le mĂ©rite de donner un aperçu plus prĂ©cis de ce que devrait ĂȘtre une distribution europĂ©enne.

☕ Datacenter : iliad finalise la vente de 50 % d’OpCore Ă  InfraVia

4 avril 2025 Ă  12:26

L’acquisition de 50 % du capital d’OpCore par le fonds d’infrastructure français InfraVia est dĂ©sormais finalisĂ©e. « Ă€ travers ce partenariat, le Groupe iliad et Infravia vont doter OpCore d’une structure financiĂšre Ă  mĂȘme de libĂ©rer ses perspectives d’hypercroissance par le dĂ©veloppement de nouveaux datacenters de plusieurs centaines de mĂ©gawatts en France et en Europe. Plusieurs projets de construction sont dĂ©jĂ  en cours Â», indiquent les deux entreprises, dĂ©jĂ  partenaires de longue date dans les investissements autour de la fibre, dans un communiquĂ© commun.

L’opĂ©ration, initialement annoncĂ©e le 4 dĂ©cembre dernier, valorise l’entreprise Ă  hauteur de 860 millions d’euros. Elle confĂšre Ă  OpCore (anciennement Scaleway Datacenter) une structure financiĂšre et un accĂšs Ă  de nouveaux fonds propres qui doivent permettre Ă  l’entreprise d’aller plus facilement lever de la dette bancaire pour financer la crĂ©ation de ses futurs centres de donnĂ©es. Elle permet dans le mĂȘme temps Ă  iliad de rĂ©duire son endettement, sans perdre le contrĂŽle d’une activitĂ© considĂ©rĂ©e comme stratĂ©gique.

« Nous allons investir avec notre partenaire InfraVia 2,5 milliards d’euros dans notre plateforme de datacenters OpCore pour devenir la premiĂšre plateforme indĂ©pendante europĂ©enne Â», promettait Ă  cette occasion Thomas Reynaud, directeur gĂ©nĂ©ral du groupe iliad.

En France, OpCore revendique à ce stade plus de 50 MW de capacités opérées à ce jour sur cinq datacenters en région parisienne, ainsi que deux en région lyonnaise et un en région marseillaise, commercialisés sous la marque Free Pro.

Les nord-corĂ©ens de Lazarus ciblent le monde de la crypto via de faux entretiens d’embauche

4 avril 2025 Ă  10:59
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Les nord-corĂ©ens de Lazarus ciblent le monde de la crypto via de faux entretiens d’embauche

Le groupe de pirates Lazarus, liĂ© Ă  l’état nord-corĂ©en, a mis en place un systĂšme de piratage visant le monde de la cryptomonnaie, notamment en organisant de faux entretiens d’embauche et en poussant Ă  l’installation de logiciels malveillants via des techniques de social engineering.

En octobre dernier, nous nous Ă©tions faits l’écho de la propagation d’une arnaque au recrutement qui cible les dĂ©veloppeurs amateurs de crypto. Les soupçons se tournaient vers Lazarus, groupe de pirates nord-corĂ©en auquel est aussi attribuĂ© l’immense vol de cryptoactifs, d’une valeur approchant 1,5 milliard de dollars, rĂ©vĂ©lĂ© en fĂ©vrier dernier.

L’éditeur de logiciel de cybersĂ©curitĂ© français Sekoia confirme dans un rapport que le groupe de pirates est Ă  l’origine d’une campagne d’arnaque au recrutement de ce type. « Il utilise des sites web d’entretiens d’embauche lĂ©gitimes pour exploiter la tactique ClickFix et installer des portes dĂ©robĂ©es pour Windows et macOS », explique l’entreprise française.

Le ClickFix est une tactique d’ingĂ©nierie sociale qui « consiste Ă  afficher de faux messages d’erreur dans les navigateurs web pour tromper les utilisateurs et les inciter Ă  copier et Ă  exĂ©cuter un code PowerShell malveillant donnĂ©, ce qui finit par infecter leurs systĂšmes », expliquait Sekoia en octobre dernier. DĂ©tectĂ©e en mai 2024, cette tactique est dĂ©jĂ  qualifiĂ©e de « tristement cĂ©lĂšbre Â» par Sekoia.

Windows et MacOS, deux variantes

Selon l’entreprise de sĂ©curitĂ©, la chaine d’infection utilisĂ©e par Lazarus ciblerait les systĂšmes d’exploitation Windows et MacOS de deux façons diffĂ©rentes. Sur le premier, le groupe de pirates passerait par un script VBS puis un script NodeJS et sur le second via un script Bash puis le malware FrostyFerret pour rĂ©cupĂ©rer le mot de passe systĂšme. Mais Ă  la fin, ils utiliseraient un virus, nommĂ© GolangGhost par Sekoia, Ă©crit en GO. Ce code a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© partiellement Ă©tudiĂ© par les spĂ©cialistes de cybersĂ©curitĂ© Sonatype et dmpdump. Sekoia explique que GolangGhost est prĂ©vu pour fonctionner sur Windows et macOS et permet de mettre en place une porte dĂ©robĂ©e puis de voler des donnĂ©es via Chrome.

Sous MacOS, FrostyFerret affiche une fausse fenĂȘtre indiquant que le navigateur web Chrome a besoin d’accĂ©der Ă  la camĂ©ra ou au microphone. Ensuite, le malware demande Ă  l’utilisateur de saisir le mot de passe du systĂšme. Celui-ci est ensuite rĂ©cupĂ©rĂ© et envoyĂ© vers un espace Dropbox.

Essentiellement des acteurs de la CeFi utilisés comme appùts

En analysant cette attaque, Sekoia a rĂ©cupĂ©rĂ© 184 invitations diffĂ©rentes pour des entretiens d’embauche. Parmi ces invitations, elle a trouvĂ© 14 noms d’entreprises utilisĂ©s pour inciter la victime Ă  complĂ©ter le processus de demande. Parmi elles, Coinbase est celle dont le nom est le plus utilisĂ© par Lazarus pour attirer l’attention de ses proies :

Sekoia fait remarquer que 9 des 14 entreprises « proposent des services financiers centralisĂ©s (CeFi), c’est-Ă -dire des services financiers construits autour des crypto-monnaies qui s’appuient sur des intermĂ©diaires, tels que des Ă©changes et des plateformes de prĂȘt, pour faciliter les transactions Â». L’entreprise de sĂ©curitĂ© rappelle que « ces plateformes sont dites « centralisĂ©es Â» car elles obligent les utilisateurs Ă  faire confiance Ă  une entitĂ© centrale pour gĂ©rer les fonds, traiter les transactions et assurer la sĂ©curitĂ© ». Archblock est la seule plateforme de services financiers dĂ©centralisĂ©s (DeFi) dĂ©tectĂ©e par Sekoia comme cible de Lazarus.

Lazarus vise des profils moins tech

Mais si les dĂ©veloppeurs amateurs de crypto sont ciblĂ©s, l’analyse de Sekoia montre qu’ils ne sont ni les seuls, ni la principale cible. En effet, l’entreprise explique qu’ « il s’agit principalement de postes de responsables axĂ©s sur le dĂ©veloppement commercial, la gestion des actifs, le dĂ©veloppement de produits ou de spĂ©cialistes de la finance dĂ©centralisĂ©e Â». Et elle explique que c’est un changement important s’agissant des attaques de Lazarus qui, jusque-lĂ , « visaient principalement les dĂ©veloppeurs et les ingĂ©nieurs en informatique Â».

Sekoia livre une liste des faux sites d’entretiens que l’entreprise a dĂ©tectĂ©s :

IA : OpenAI et Anthropic ciblent les Ă©tudiants

4 avril 2025 Ă  08:54
Aie confiance, crois en moi, que je puisse veiller sur toi
IA : OpenAI et Anthropic ciblent les Ă©tudiants

OpenAI et Anthropic viennent tous deux de lancer une offensive en direction du monde universitaire outre-Atlantique. Le premier choisit de rendre son abonnement ChatGPT Plus gratuit pour tous les Ă©tudiants aux États-Unis et au Canada jusqu’au mois de mai. Le second mise sur la crĂ©ation d’une offre dĂ©diĂ©e, Claude for Education.

Les Ă©tudiants d’aujourd’hui sont les professionnels de demain, et cette logique, qui explique en partie pourquoi des Ă©diteurs comme Microsoft courtisent le monde de l’éducation, n’a pas Ă©chappĂ© aux tĂ©nors de l’intelligence artificielle gĂ©nĂ©rative, comme l’illustrent deux annonces quasi simultanĂ©es.

ChatGPT Plus gratuit pour les Ă©tudiants
 pendant deux mois

La premiĂšre Ă©mane d’OpenAI, qui vient de lancer une offre d’essai promotionnelle dĂ©diĂ©e Ă  son abonnement payant, ChatGPT Plus. L’entreprise dirigĂ©e par Sam Altman offre aux Ă©tudiants deux mois d’accĂšs gratuits (valables jusqu’au 31 mai 2025), sous rĂ©serve qu’ils soient inscrits dans un Ă©tablissement supĂ©rieur, aux États-Unis ou au Canada. Le statut d’étudiant sera vĂ©rifiĂ© au travers du systĂšme SheerID, indique OpenAI.

Il appartiendra ensuite aux Ă©tudiants ayant souscrit l’abonnement de rĂ©silier avant le 31 mai ou, Ă  dĂ©faut de s’acquitter du montant de l’abonnement, soit 20 dollars par mois. « Votre abonnement se renouvelle automatiquement au tarif mensuel standard de ChatGPT Plus, sauf rĂ©siliation. Si vous ne souhaitez plus continuer, veuillez rĂ©silier avant la premiĂšre date de facturation suivant la pĂ©riode promotionnelle Â», avertit l’éditeur.

OpenAI cible ici directement l’utilisateur final, alors que l’entreprise mĂšne en parallĂšle une politique de conquĂȘte commerciale tournĂ©e vers les Ă©tablissements supĂ©rieurs avec une offre dĂ©diĂ©e, ChatGPT Edu, qui propose notamment des possibilitĂ©s plus poussĂ©es en matiĂšre d’administration, de sĂ©curitĂ© et de crĂ©ation d’agents personnalisĂ©s.

Anthropic lance Claude for Education

Concurrent d’OpenAI avec ses modĂšles Claude, Anthropic lance justement sa propre offensive en la matiĂšre. L’entreprise a en effet annoncĂ© mercredi le lancement de Claude for Education, une offre qui vise Ă  fournir aux Ă©tablissements supĂ©rieurs un accĂšs personnalisĂ© Ă  ses outils d’IA gĂ©nĂ©rative. Anthropic promet notamment une « nouvelle expĂ©rience Claude qui guide le processus de raisonnement des Ă©lĂšves plutĂŽt que de fournir des rĂ©ponses, contribuant ainsi Ă  dĂ©velopper des compĂ©tences de pensĂ©e critique Â».

En attendant de voir ce que recouvre cette derniĂšre, Anthropic ne cache pas son ambition de contribuer Ă  amĂ©liorer le taux de pĂ©nĂ©tration de ses IA parmi le public des Ă©tudiants. Le lancement de Claude for Education s’accompagne ainsi d’accords commerciaux avec plusieurs grands campus (Northeastern University Ă  Boston, London School of Economics and Political Science (LSE), Champlain College au Canada), dont les Ă©tudiants accĂšderont gratuitement aux outils d’Anthropic.

La sociĂ©tĂ© prĂ©sente Ă©galement un programme d’étudiants ambassadeurs, Ă  qui elle promet un accĂšs privilĂ©giĂ© Ă  ses Ă©quipes, mais aussi une formule de crĂ©dits gratuits pour les Ă©tudiants qui souhaiteraient Ă©laborer leurs projets d’étude grĂące Ă  Claude. Anthropic annonce par ailleurs rejoindre Ă  cette occasion le consortium Internet2 et collaborer avec la ed tech amĂ©ricaine Instructure pour interfacer Claude avec la plateforme d’apprentissage Canvas LMS.

Études : les bĂ©nĂ©fices de l’IA toujours contestĂ©s

« L’IA change ce que signifie ĂȘtre parĂ© Ă  l’emploi et, en tant qu’établissement tournĂ© vers l’avenir, Champlain offre aux Ă©tudiants la possibilitĂ© d’utiliser l’IA afin qu’ils puissent ĂȘtre opĂ©rationnels dĂšs l’obtention de leur diplĂŽme Â», se rĂ©jouit Alex Hernandez, prĂ©sident du Champlain College, citĂ© par Anthopic.

Si la capacitĂ© Ă  utiliser l’IA gĂ©nĂ©rative, comprendre leurs atouts et se prĂ©munir de leurs limites constitue assurĂ©ment un atout, plusieurs Ă©tudes alertent dĂ©jĂ  sur les risques associĂ©s Ă  l’omniprĂ©sence de ces outils dans les cursus Ă©tudiants. Des chercheurs de Microsoft, en partenariat avec l’universitĂ© de Carnegie Mellon, ont par exemple rĂ©cemment conclu que l’utilisation de l’IA gĂ©nĂ©rative contribuait Ă  une diminution de l’esprit critique.

☕ Le CNRS se demande ce qu’est la conscience et si l’IA peut y accĂ©der

4 avril 2025 Ă  08:14

Dans son Journal, le CNRS se pose des questions existentielles autour de la conscience : « Quand commence-t-elle et oĂč finit-elle ? Comment la mesurer ? Et l’IA en est-elle douĂ©e ? Â». De quoi ouvrir de nombreux dĂ©bats


L’article s’articule autour de cinq questions avec des rĂ©ponses de plusieurs chercheurs, notamment Catherine Tallon-Baudry, (directrice de recherche CNRS au Laboratoire de neurosciences cognitives computationnelles Ă  Paris) et Jean-RĂ©my Hochmann (directeur de recherche CNRS Ă  l’Institut des sciences cognitives Marc-Jeannerod).

La question des intelligences artificielles est Ă©videmment abordĂ©e par le CNRS : « une intelligence artificielle (IA) pourrait-elle, Ă  terme, ĂȘtre consciente ? Si l’on dĂ©finit la conscience uniquement par la capacitĂ© Ă  traiter l’information et Ă  raisonner, certaines intelligences artificielles pourraient dĂ©jĂ  ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme conscientes. Mais si la conscience implique nĂ©cessairement une dimension organique, subjective et sensible, alors les machines en sont encore trĂšs loin ».

Boite de conserve avec du faux cerveau en cube pixelisé par Flock

D’aprĂšs le Journal, les chercheurs suggĂšrent que, chez les humains, « les structures de base, cognitives et neuronales, qui permettent la conscience sont dĂ©jĂ  en place trĂšs tĂŽt, peut-ĂȘtre dĂšs la naissance Â». Mais la conscience est-elle seulement dans le cerveau ? Catherine Tallon-Baudry soutient l’idĂ©e que « la conscience rĂ©sulte d’une interaction complexe entre le cerveau et le corps – un aspect souvent nĂ©gligĂ© par les thĂ©ories classiques », explique le CNRS.

Quoi qu’il en soit, n’attendez pas une rĂ©ponse tranchĂ©e (il faudrait dĂ©jĂ  s’accorder sur le sens prĂ©cis de la question et des mots utilisĂ©s). L’article termine par une autre question : « une intelligence artificielle pourrait-elle un jour devenir consciente ? Â». Vous avez deux heures.

Les crawlers des IA deviennent un sĂ©rieux problĂšme pour le web, mĂȘme pour WikimĂ©dia

3 avril 2025 Ă  15:06
DDoS généré pour IA
Les crawlers des IA deviennent un sĂ©rieux problĂšme pour le web, mĂȘme pour WikimĂ©dia

Pour entrainer et tenir Ă  jour leurs intelligences artificielles, les crawlers des entreprises d’IA parcourent le web en permanence et sont suspectĂ©s de ne pas respecter les fameux robots.txt censĂ©s permettre leur blocage. Leur activitĂ© va jusqu’à mettre en pĂ©ril des sites web de projets de logiciels libres ou toucher fortement les activitĂ©s de WikimĂ©dia.

Les entreprises qui ont mis en place des IA gĂ©nĂ©ratives comme OpenAI, Meta, Anthropic, Mistral ou encore Amazon, Google et Microsoft ont besoin d’indexer des contenus sur le web en permanence pour entrainer leurs grands modĂšles de langage (LLM), rĂ©cupĂ©rer les nouvelles informations afin que leurs outils soient capables de rĂ©pondre aux demandes de leurs utilisateurs.

Un trafic difficile Ă  gĂ©rer, mĂȘme pour la fondation WikimĂ©dia

Mais en venant en permanence sur les sites web, ils ajoutent du trafic important Ă  leur bande passante, au point de saturer certains. La fondation WikimĂ©dia a publiĂ© un billet pour expliquer Ă  quel point ces robots ont un impact sur ses projets : « Notre infrastructure est conçue pour supporter des pics soudains de trafic d’origine humaine lors d’évĂ©nements trĂšs intĂ©ressants, mais le volume de trafic gĂ©nĂ©rĂ© par les robots scrapeurs est sans prĂ©cĂ©dent et prĂ©sente des risques et des coĂ»ts croissants Â».

En effet, ces entreprises rĂ©cupĂšrent ces contenus Ă  l’aide de « crawlers Â», des robots d’indexation, ou plutĂŽt ici de rĂ©cupĂ©ration de donnĂ©es. OpenAI a officiellement donnĂ© le nom de son robot, GPTBot, en aout 2023, suscitant immĂ©diatement la rĂ©action de RSF qui a rapidement invitĂ© « tous les mĂ©dias Ă  configurer leurs sites pour Ă©viter qu’OpenAI ne rĂ©cupĂšre leur contenu gratuitement ». C’est ce qu’ont fait beaucoup de sites web.

Un blocage pas si efficace

Pour cela, il « suffit Â» de lister dans le fichier robots.txt de son site les robots dont on ne veut pas. Mais, comme l’ont dĂ©montrĂ© rĂ©cemment des chercheuses, certains robots rĂ©cupĂšrent des informations de sites qui, pourtant, les ont ajoutĂ©s dans leurs listes. De plus, l’outil d’IA gĂ©nĂ©rative de Microsoft, Copilot, utilise BingBot, le robot d’indexation du moteur de recherche de l’entreprise. Un site qui voudrait bloquer l’IA de Microsoft ne serait plus indexĂ© dans le moteur de recherche Bing.

Et, comme on l’a vu rĂ©cemment, certains sites peuvent ĂȘtre visitĂ©s 2 millions de fois par un bot en un trimestre. Il est dĂ©jĂ  difficile pour des infrastructures comme celles de la Fondation WikimĂ©dia de faire face Ă  cet afflux « artificiel Â» pour gĂ©rer sa bande passante, mais ça l’est encore plus pour des projets qui ont moins de moyens.

Certains expriment leur ras-le-bol

Plusieurs responsables de projets de logiciels libres se sont plaints du problĂšme, expliquait rĂ©cemment ArsTechnica. Le dĂ©veloppeur Xe Iaso a, par exemple, exprimĂ© son ras-le-bol en janvier face au crawler d’Amazon : « Ă€ la personne qui gĂšre AmazonBot, veuillez ajouter git.xeserv.us Ă  votre liste de domaines bloquĂ©s. Si vous connaissez quelqu’un chez Amazon, merci de lui transmettre ce message et de lui demander de le transmettre Ă  l’équipe d’AmazonBot Â» alors qu’il avait radicalement bloquĂ© tous les robots dans son fichier robots.txt.

TheLibre.News a aussi recensĂ© plusieurs infrastructures de logiciels libres touchĂ©s par ce problĂšme. Le GitLab des dĂ©veloppeurs de KDE a, par exemple, Ă©tĂ© touchĂ© par des crawlers ayant des IP dĂ©tenues par Alibaba, ce qui l’a rendu temporairement inaccessible. L’un des administrateurs systĂšmes du projet Pagure de Fedora a, lui aussi, constatĂ© un afflux massif de robots de rĂ©cupĂ©ration de donnĂ©es venant du BrĂ©sil. Il explique avoir dĂ©cidĂ© de bloquer temporairement toutes les IP brĂ©siliennes pour en venir Ă  bout tout en sachant bien que ce n’était pas une solution de long terme.

Gergely Orosz, qui publie la newsletter The Pragmatic Engineer, explique sur LinkedIn que le site d’un de ses projets personnels qui dĂ©clinait a reçu rĂ©cemment un trafic important « lorsque le crawler AI de Meta et d’autres bots comme Imagesiftbot ont commencĂ© Ă  crawler le site sans rĂ©flĂ©chir : ça a poussĂ© le trafic Ă  plus de 700Go par mois Â» alors qu’il Ă©tait aux alentours de 100Go par mois un peu avant.

« Le site est hĂ©bergĂ© sur Render oĂč 500Go/mois sont inclus, au-delĂ  c’est 30 $ pour 100Go. Ce mois-ci, je paie donc 90 $ pour l’entrainement de ces LLM Â», commente-t-il. Et lui aussi pointe que « l’ironie est que les robots – y compris Meta ! – ignorent manifestement le fichier robots.txt du site qui leur dit de « s’il vous plait, restez Ă  l’écart Â» ».

Drew DeVault, le fondateur de la plateforme d’outils open source Source Hut, a publiĂ© un billet de blog le 17 mars dernier demandant aux entreprises d’IA gĂ©nĂ©ratives d’ « arrĂȘter d’externaliser [leur] coĂ»ts directement sur [lui] Â». « Au lieu de travailler sur nos prioritĂ©s Ă  SourceHut, j’ai passĂ© entre 20 et 100 % de mon temps Ă  attĂ©nuer les crawlers LLM hyper-agressifs Â», s’y lamente-t-il. Il explique que Source Hut subit des « dizaines de brĂšves pannes par semaine Â» et qu’il doit chercher tous les jours de nouvelles solutions pour ne pas voir la situation empirer. Le mĂȘme jour, son entreprise expliquait que des crawlers de LLM continuaient Ă  provoquer un DDoS sur SourceHut.

Des solutions pour piĂ©ger les crawlers d’IA

Elle expliquait avoir dĂ©cidĂ© de dĂ©ployer Anubis pour essayer de bloquer les bots des entreprises d’IA. « Ce logiciel prĂ©sente Ă  certains utilisateurs un dĂ©fi de preuve de travail qui est rĂ©solu par le navigateur de l’utilisateur Ă  l’aide de JavaScript Â», explique SourceHut. C’est en fait une solution qu’a dĂ©veloppĂ©e Xe Iaso aprĂšs avoir publiĂ© son ras-le-bol.

D’autres solutions commencent Ă  ĂȘtre dĂ©veloppĂ©es, notamment en essayant de piĂ©ger les IA dans un labyrinthe de liens. Nepenthes, par exemple. Sa documentation explique que le logiciel « fonctionne en gĂ©nĂ©rant des sĂ©quences infinies de pages, chacune contenant des dizaines de liens, qui retournent simplement dans un piĂšge ». Nepenthes ajoute des petits dĂ©tails comme un dĂ©lai ou une fausse apparence de fichiers statiques pour tromper le crawler.

De son cĂŽtĂ©, Cloudflare a aussi pensĂ© Ă  une solution de labyrinthe, explique-t-elle dans un billet de blog. Celle-ci « utilise du contenu gĂ©nĂ©rĂ© par l’IA pour ralentir, embrouiller et gaspiller les ressources des AI Crawlers et d’autres robots qui ne respectent pas les directives « no crawl Â» ». L’entreprise, connue pour vendre des solutions pour augmenter la sĂ©curitĂ© et les performances des sites internet, propose pour le moment Ă  tous ses utilisateurs la possibilitĂ© d’activer gratuitement cette fonctionnalitĂ©.

☕ Le noyau Linux 6.15 permet Ă  exFAT de supprimer les fichiers bien plus vite

3 avril 2025 Ă  12:42

exFAT est un systĂšme de fichier crĂ©Ă© par Microsoft en 2006 pour les supports amovibles, particuliĂšrement les cartes SD, avec un accent mis sur la gestion des mĂ©tadonnĂ©es. Il s’agissait alors d’un systĂšme de fichiers propriĂ©taire. Les spĂ©cifications ont finalement Ă©tĂ© ouvertes en 2019 et la propriĂ©tĂ© des brevets transfĂ©rĂ©e Ă  l’Open Invention Network. Ce n’est cependant pas une technologie ouverte.

Son support dans Linux a toujours Ă©tĂ© bancal, malgrĂ© des amĂ©liorations notables de temps en temps. La version 6.15 du noyau devrait cependant donner un gros coup de fouet, notamment lors de la suppression de fichiers, quand l’option de montage « discard Â» est active. Cette derniĂšre signifie qu’une opĂ©ration informe le pĂ©riphĂ©rique de stockage que les blocs sous-jacents ne sont plus utilisĂ©s. Supprimer un fichier envoie ainsi un signal pour passer ces blocs du statut « occupĂ© Â» Ă  « libre Â».

Disque dur

C’est un ingĂ©nieur de Sony, Yuezhang Mo, qui a apportĂ© la modification. Il explique ainsi qu’en mode discard, les clusters sont Ă©liminĂ©s un par un quand l’utilisateur dĂ©clenche une suppression de fichiers. Plus le nombre et le poids des fichiers augmente, plus l’opĂ©ration prend de temps. Au point que ce dernier peut devenir excessif et entrainer un plantage des composants logiciels impliquĂ©s, jusqu’au blocage parfois de la machine. Sa modification a donc consistĂ© Ă  permettre le traitement par lots des clusters impliquĂ©s, comme le rapporte notamment Phoronix.

Pour donner un ordre d’idĂ©e, la suppression d’un fichier unique de 80 Go prenait la bagatelle de 286 secondes, un temps que l’on peut considĂ©rer comme « fou Â». Avec le noyau Linux 6.15, la mĂȘme opĂ©ration prend
 1,6 seconde.

Les droits de douane Trump relancent l’hypothĂšse d’une taxe GAFAM europĂ©enne

3 avril 2025 Ă  12:06
Seul contre tous
Les droits de douane Trump relancent l’hypothĂšse d’une taxe GAFAM europĂ©enne

Donald Trump a tenu parole, en annonçant, mercredi, de nouveaux droits de douane exceptionnels, censĂ©s favoriser selon lui la rĂ©industrialisation des États-Unis. Si la sidĂ©ration domine encore sur les marchĂ©s financiers, les rĂ©actions politiques ne se sont pas fait attendre. L’Europe et la France dĂ©fendent dĂ©jĂ  l’idĂ©e de contre-mesures, parmi lesquelles l’hypothĂšse d’une taxe GAFAM, appliquĂ©e sur les flux financiers des gĂ©ants du numĂ©rique, risque de s’imposer comme une Ă©vidence.

L’incertitude a durĂ© jusqu’aux derniĂšres heures : jusqu’oĂč Donald Trump allait-il mettre Ă  exĂ©cution ses menaces de droits de douane ? Le prĂ©sident des États-Unis n’a finalement pas mis d’eau dans son vin. Il a annoncĂ© mercredi, Ă  l’occasion de ce qu’il qualifie de « Liberation Day Â», un jeu de mesures exceptionnelles, qui instaurent des droits de douane particuliĂšrement lourds pour les marchandises importĂ©es aux États-Unis. La Chine et les autres pays de l’Asie manufacturiĂšre sont particuliĂšrement touchĂ©s, tout comme l’Union europĂ©enne.

Outre une taxe plancher sur les importations de 10 %, valable pour tous les pays – une approche systĂ©matique qui conduit Ă  introduire des droits de douane sur des archipels peuplĂ©s uniquement de manchots et d’oiseaux, Trump prĂ©voit des droits de douane individualisĂ©s et rĂ©ciproques plus Ă©levĂ©s pour les pays avec lesquels les États-Unis entretiennent une balance commerciale dĂ©ficitaire.

PrĂ©sentĂ©s Ă  grands renforts de tableaux pendant une confĂ©rence de presse, ces droits de douane se montent Ă  20 % pour l’Union europĂ©enne, 54 % pour la Chine (en intĂ©grant les prĂ©cĂ©dentes taxes de 20 % entrĂ©es en vigueur dĂ©but mars), 32 % pour TaĂŻwan, 24 % pour le Japon, 49 % pour le Cambodge ou 46 % pour le Vietnam, 48% pour le Laos, 47% pour Madagascar, 44% pour le Sri Lanka, etc.

Ils ne prĂ©jugent pas, par ailleurs, d’éventuelles taxes spĂ©cifiques, comme les 25 % dĂ©sormais prĂ©levĂ©s sur l’importation de vĂ©hicules produits en dehors des États-Unis.

Une méthodologie qui interroge

Outre les cas particuliers comme le Canada, le Mexique ou la Chine, pourquoi de telles variations entre, disons, le Vietnam et le Cambodge ? AprĂšs analyse des chiffres, l’économiste amĂ©ricain James Surowiecki a remarquĂ© une corrĂ©lation entre le dĂ©ficit commercial des États-Unis avec le pays concernĂ© et le niveau de droits de douane appliquĂ©. Une hypothĂšse qu’a partiellement confirmĂ©e le bureau du reprĂ©sentant amĂ©ricain au commerce (USPTR), en publiant, jeudi, l’équation ayant soi-disant prĂ©sidĂ© au calcul.

Si les modalitĂ©s de ce calcul interrogent, c’est aussi parce que Donald Trump parle de droits de douane rĂ©ciproques, comme si les États-Unis ne faisaient que rĂ©agir aux pressions commerciales que lui font subir les autres pays du monde. L’Europe est dans ce contexte accusĂ©e de taxer Ă  hauteur de 39 % les importations venues de l’autre cĂŽtĂ© de l’Atlantique, mais d’oĂč vient ce chiffre ?

De façon empirique, un journaliste de Wired vĂ©rifie, sur 182 des 185 pays concernĂ©s, l’hypothĂšse de Surowiecki : « pour chaque pays, ils ont simplement pris notre dĂ©ficit commercial avec ce pays et l’ont divisĂ© par les exportations de ce pays vers nous Â». En 2024, l’Union europĂ©enne a, par exemple, exportĂ© l’équivalent de 605 milliards de dollars vers les États-Unis, mais importĂ© uniquement 370 milliards de dollars, soit une balance dĂ©ficitaire de 236 milliards de dollars
 qui reprĂ©sente 39 % de ce que les États-Unis ont consommĂ© en provenance de l’Europe.

Quel impact sur le secteur de la tech ?

Jeudi matin, les marchĂ©s europĂ©ens ont vu rouge, trĂšs rouge, et l’ouverture de Wall Street s’annonce difficile. Bien que Trump dĂ©fende l’impact positif de ses mesures pour l’économie amĂ©ricaine, ces droits de douane risquent en effet de soulever de nombreuses difficultĂ©s pour les sociĂ©tĂ©s qui produisent ou s’approvisionnent dans le reste du monde. Apple, qui fabrique massivement en Asie (Chine, Inde, Vietnam) ou Amazon, dont les rayons virtuels dĂ©bordent de produits manufacturĂ©s Ă  l’étranger, figurent parmi les acteurs de premier plan les plus exposĂ©s.

Les rĂ©percussions Ă  plus long terme sont toutefois difficiles Ă  mesurer. D’abord, parce que l’économie de la tech repose sur une infinitĂ© d’interdĂ©pendances entre composants, technologies, logiciels et flux financiers mondialisĂ©s. Ensuite, parce que la manƓuvre de Donald Trump recĂšle une part variable non nĂ©gligeable.

« Ces droits de douane resteront en vigueur jusqu’à ce que le prĂ©sident Trump dĂ©termine que la menace posĂ©e par le dĂ©ficit commercial et le traitement non rĂ©ciproque sous-jacent est satisfaite, rĂ©solue ou attĂ©nuĂ©e Â», expose clairement la Maison blanche. Le prĂ©sident ne s’en cache pas : il cherche Ă  faire pression sur les Ă©tats comme sur les acteurs Ă©conomiques, pour obtenir des mesures favorables Ă  l’économie des États-Unis, et ramener sur son sol des investissements, des usines et des emplois.

Vers une guerre commerciale ?

Droits de douane contre droits de douane, l’hypothĂšse laisse supposer une hausse gĂ©nĂ©ralisĂ©e des prix avec, Ă  la clĂ©, un risque de rĂ©cession de l’économie amĂ©ricaine, dont la consommation des mĂ©nages reprĂ©sente prĂšs de 70 %. Un risque assumĂ© par Donald Trump. « Ce que nous faisons est grand, nous rapportons la richesse Ă  l’AmĂ©rique, et il y aura une pĂ©riode de transition. Il faut du temps Â», dĂ©clarait-il le 9 mars dernier, au micro de NBC.

En attendant, une forme de riposte s’organise, mĂȘme si les contours en sont encore flous. Ursula Von der Leyen, prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, a rappelĂ© jeudi matin que l’Union prĂ©parait dĂ©jĂ  un lot de mesures visant Ă  taxer les marchandises venues des États-Unis, en rĂ©ponse aux droits de douane dĂ©jĂ  instaurĂ©s par Donald Trump sur les produits contenant de l’acier et de l’aluminium. « Et nous nous prĂ©parons maintenant Ă  de nouvelles contre-mesures pour protĂ©ger nos intĂ©rĂȘts et nos entreprises si les nĂ©gociations Ă©chouent Â», a-t-elle ajoutĂ© lors de sa dĂ©claration.

Le retour d’une taxe GAFAM europĂ©enne ?

Il est toutefois probable que d’autres mesures, moins « rĂ©ciproques Â», soient aussi envisagĂ©es, et l’hypothĂšse d’une taxe GAFAM suscite dĂ©jĂ , dans ce contexte, de premiĂšres dĂ©clarations. Elle apparaĂźt en effet comme une mesure de rĂ©torsion relativement Ă©vidente, du fait de la part prĂ©pondĂ©rante des services, et donc de l’économie numĂ©rique, dans la balance commerciale Ă©tats-unienne. Un point que Donald Trump omet sciemment dans ses propres chiffres et dĂ©clarations, qui ne raisonnent que sur la base des biens matĂ©riels.

En 2023, l’Europe exportait par exemple 503 milliards d’euros de marchandises vers les États-Unis, et en importait 347 milliards d’euros. Or la situation s’inverse quand on regarde les services : l’Union europĂ©enne exportait l’équivalent de 319 milliards d’euros vers les États-Unis, alors que ces derniers gĂ©nĂšraient 427 milliards d’euros Ă  partir du marchĂ© europĂ©en. En matiĂšre de services, les États-Unis bĂ©nĂ©ficient donc d’un excĂ©dent commercial significatif vis Ă  vis de l’Europe.

La France semble dĂ©jĂ  pencher en faveur de l’idĂ©e d’une taxe GAFAM, comme l’a laissĂ© entendre Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, sur RTL. Rappelant le premier volet de la riposte europĂ©enne relative Ă  l’aluminium et Ă  l’acier, elle Ă©voque un second volet, plus large, « probablement prĂȘt Ă  la fin du mois d’avril sur l’ensemble des produits et des services, et j’insiste bien sur les services, avec de nouveaux outils Â» rĂ©glementaires, dits anti-coercition.

Spam : l’Arcep confirme une explosion des appels et messages abusifs en 2024

3 avril 2025 Ă  09:22
Oui allo ? Alors je sais, vous avez sûrement

Spam : l’Arcep confirme une explosion des appels et messages abusifs en 2024

En 2024, comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, le nombre de plaintes envoyĂ©es Ă  l’Arcep est en hausse. Les alertes concernant la fibre optique sont sans surprise les plus importantes. Sur le mobile, on note aussi une explosion des spams tĂ©lĂ©phonique. Dans le mĂȘme temps, l’Observatoire de la satisfaction client 2025 est aussi disponible.

L’Arcep (rĂ©gulateur des tĂ©lĂ©coms) vient de publier le bilan annuel de sa plateforme J’alerte l’Arcep. LancĂ©e fin 2017, elle permet Ă  tout un chacun (particuliers et professionnels) de lui signaler un problĂšme. « Les alertes recueillies permettent de suivre en temps rĂ©el les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les utilisateurs, d’identifier les dysfonctionnements rĂ©currents ou les pics d’alertes Â», explique l’AutoritĂ©.

En 2024, le gendarme des tĂ©lĂ©coms a reçu plus de « 57 000 [+ 8% par rapport Ă  2023, ndlr] alertes dont environ 49 000 directement sur la plateforme Â». Sans surprise, « l’utilisation de j’alerte l’Arcep, en hausse constante, reflĂšte les Ă©volutions des problĂšmes rencontrĂ©s depuis 2018 Â».

Le nombre d’alertes sur les rĂ©seaux hors fibre dĂ©croit (sauf un petit rebond en 2023), tandis que celui sur la fibre optique reprĂ©sente dĂ©sormais plus de la moitiĂ© des signalements. On peut Ă©galement voir (zone rose) une forte hausse des appels/messages non sollicitĂ©s ou abusifs sur le mobile, nous allons y revenir.

Signalements : Free (en tĂȘte) vs les trois autres opĂ©rateurs

Au niveau des opĂ©rateurs, Free se dĂ©marque Ă  la fois sur le fixe et sur le mobile, mais pas de la meilleure des maniĂšres :

« Les signalements reçus concernant les opĂ©rateurs Orange, SFR et Bouygues sont en baisse en 2024 et compris entre 75 et 100 pour 100 000 utilisateurs, ceux pour Free sont stables aux alentours de 150 pour 100 000 utilisateurs.

Sur le marchĂ© mobile, les signalements reçus concernant les opĂ©rateurs Bouygues, Orange et SFR sont plutĂŽt stables depuis 3 ans et sont compris entre 5 et 10 pour 100 000 utilisateurs, ceux pour Free sont en hausse et sont compris entre 10 et 15 pour 100 000 utilisateurs Â».

Satisfaction client : Free aussi en tĂȘte

Si Free arrive premier sur le nombre de signalements, l’opĂ©rateur est aussi en tĂȘte sur les notes de satisfaction attribuĂ©es par les utilisateurs au service client, avec 2,8/5. Bouygues Telecom et Orange sont deuxiĂšmes avec 2,4/5 et SFR dernier avec 2,2 sur 5.

Autre indicateur : la satisfaction globale des abonnĂ©s Ă  un rĂ©seau fixe et/ou mobile. Elle « est en lĂ©gĂšre hausse, pour l’ensemble des opĂ©rateurs, par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente Â». Free est en tĂȘte avec 8,1 sur 10, Orange deuxiĂšme avec 8,0, Bouygues Telecom troisiĂšme avec 7,8 et SFR encore dernier avec 7,5.

« La satisfaction des utilisateurs vis-à-vis des opérateurs mobiles (notés 7,9/10 en moyenne) est
Ă©quivalente Ă  celle vis-Ă -vis des fournisseurs d’accĂšs Ă  internet fixe (notĂ©s 7,8/10 en moyenne)
 Â», ajoute l’Arcep.

Le bilan complet de la satisfaction des utilisateurs vis-Ă -vis des opĂ©rateurs mobiles et Internet est disponible ici. Le document (PDF) fait pas moins de 111 pages. C’était un questionnaire en ligne auto-administrĂ© d’une quinzaine de minutes rĂ©alisĂ© entre le 23 septembre et le 11 octobre sur un Ă©chantillon de 4 006 consommateurs ĂągĂ©s de 18 ans et plus.

Grogne sur les déploiements

Les alertes sur le fixe sont encore et toujours majoritaires avec 85,4%, contre 14,6 % pour le mobile. NĂ©anmoins, « les signalements relatifs au marchĂ© fixe ont, pour la premiĂšre fois depuis le dĂ©but du lancement de la plateforme de « J’alerte Â», diminuĂ© en 2024 Â», avec presque deux points de moins.

Dans le dĂ©tail, sur le fixe chez le grand public, le dĂ©ploiement des rĂ©seaux et la qualitĂ© de services et du SAV reprĂ©sentent 94,7 % des signalements. Entre 2023 et 2024, il y a eu un fort mouvement : les plaintes sur les dĂ©ploiements ont augmentĂ© de presque 50 %, tandis que celles sur la qualitĂ© de service ont baissĂ© de 67 %.

Spam tĂ©lĂ©phonique : explosion des alertes

Cela ne surprendra personne : « en 2024, le volume des signalements relatifs au phĂ©nomĂšne d’usurpation de numĂ©ro a Ă©tĂ© multipliĂ© par 16 passant approximativement de 500 alertes en 2023 Ă  8500 en 2024 Â». L’Arcep note une forte fluctuation durant l’annĂ©e, avec un pic au mois de septembre avec prĂšs de 1 500 alertes.

Au global, c’est l’ensemble de la catĂ©gorie des alertes liĂ©es aux appels et messages non sollicitĂ©s ou abusifs qui est en trĂšs forte augmentation : de 2 029 alertes en 2023, l’Arcep en a reçu 10 973 en 2024, soit plus de cinq fois plus.

Quasiment tous les indicateurs sont en trĂšs forte hausse par rapport Ă  2023 si on se base sur le nombre d’alertes. Par exemple, le dĂ©marchage tĂ©lĂ©phonique abusif est passĂ© de 1 094 Ă  1 517 alertes, mais ne reprĂ©sentent plus que 13,8 % de l’ensemble Ă  cause de l’explosion du nombre d’usurpations de numĂ©ro.

Les opérateurs mettent en place des protections
 encore partielles

La lutte s’est intensifiĂ©e fin 2024 et dĂ©but 2025 avec le MĂ©canisme d’Authentification des NumĂ©ros (MAN) en place depuis 1á”‰Êł octobre sur le fixe et sur le mobile chez les quatre opĂ©rateurs depuis le dĂ©but de l’annĂ©e. Cela pourrait expliquer l’intensification de septembre, avec un dernier tour « d’honneur Â» ?

Il faudra attendre le prochain observatoire pour juger d’éventuels effets sur le mobile, mais il reste un important trou dans le filet de protection du MAN, comme nous l’expliquions rĂ©cemment : « les appels en roaming (depuis l’étranger) avec un numĂ©ro français ne sont pas concernĂ©s Â».

Sur le graphique de droite ci-dessous, ne vous fiez pas uniquement à la longueur des barres qui représentent la répartition des alertes (en pourcentage), pas le nombre de signalements.

L’Agence spatiale europĂ©enne alerte encore sur la prolifĂ©ration des dĂ©bris

3 avril 2025 Ă  08:55
Dirty space
L’Agence spatiale europĂ©enne alerte encore sur la prolifĂ©ration des dĂ©bris

Le rapport annuel de l’ESA sur l’environnement spatial alerte sur l’augmentation toujours plus importante du nombre de dĂ©bris. Et l’orbite terrestre basse est de plus en plus encombrĂ©e. Pourtant, l’agence europĂ©enne constate une meilleure prise en compte des directives de rĂ©duction des dĂ©bris spatiaux par les diffĂ©rents acteurs. Mais celle-ci va moins vite que l’augmentation du nombre de lancements.

L’ESA a publiĂ© son rapport annuel sur l’environnement spatial [PDF]. L’agence spatiale europĂ©enne y explique que le monde du spatial commence Ă  prendre en compte le fait que « l’environnement orbital de la Terre est une ressource limitĂ©e Â» comme l’indiquait l’ONU en 2019 dans ses recommandations sur la durabilitĂ© de l’espace extra-atmosphĂ©rique.

Trop lents

Mais cette prise en compte est encore beaucoup trop lente. Nous augmentons moins rapidement le nombre d’objets en orbite autour de la Terre, mais nous l’augmentons toujours : « si la croissance exponentielle du nombre de nouvelles charges utiles s’est ralentie en 2024, le nombre de lancements a continuĂ© d’augmenter et, en termes de masse et de superficie, le nombre de lancements est toujours le plus Ă©levĂ© jamais enregistrĂ© jusqu’à prĂ©sent Â».

De la mĂȘme façon, les directives Ă©tablies pour pousser au dĂ©sorbitage sont de mieux en mieux suivies mais ça ne va pas encore assez vite :

« Alors que l’adoption et le respect des pratiques de rĂ©duction des dĂ©bris spatiaux au niveau mondial augmentent lentement, il est important de noter que la mise en Ɠuvre rĂ©ussie de l’un ou l’autre des seuils de durĂ©e de vie est encore trop faible pour garantir un environnement durable Ă  long terme. Notamment, une partie de l’augmentation de l’adoption des mesures de rĂ©duction [
] comme les rentrĂ©es contrĂŽlĂ©es de corps de fusĂ©e ou les taux de rĂ©ussite de l’élimination des charges utiles en orbite terrestre basse aprĂšs la mission, est liĂ©e au dĂ©ploiement et Ă  la mise hors service de grandes fusĂ©es et d’engins spatiaux de grande taille », explique l’agence europĂ©enne.

Des politiques mises en place mais un futur incertain aux États-Unis

C’est d’ailleurs en ce sens qu’elle a augmentĂ© ses exigences en 2023, avec un objectif « zĂ©ro dĂ©bris Â» d’ici Ă  2030. L’ESA s’engageait Ă  :

  • limiter la quantitĂ© de dĂ©bris spatiaux crĂ©Ă©s par les opĂ©rations normales ;
  • rĂ©duire au minimum le risque de dĂ©sintĂ©gration en orbite ;
  • prĂ©venir les collisions en orbite ;
  • mettre en Ɠuvre l’élimination aprĂšs la mission.

Du cĂŽtĂ© amĂ©ricain, la FCC infligeait en 2023 sa premiĂšre amende pour mauvais dĂ©sorbitage. Mais la nouvelle administration Trump et la suppression de l’indĂ©pendance de l’agence amĂ©ricaine qui rĂ©gule les satellites risquent de changer la donne.

Autant de dĂ©bris que de satellites actifs sur l’orbite terrestre basse

« Le nombre de dĂ©bris spatiaux en orbite continue d’augmenter rapidement. Environ 40 000 objets sont actuellement suivis par les rĂ©seaux de surveillance de l’espace, dont environ 11 000 sont des charges utiles actives Â», explique l’agence.

Elle ajoute qu’il y en a beaucoup en orbite qui pourraient causer des accidents : « le nombre rĂ©el de dĂ©bris spatiaux d’une taille supĂ©rieure Ă  1 cm – suffisamment grands pour ĂȘtre capables de causer des dommages catastrophiques – est estimĂ© Ă  plus de 1,2 million, dont plus de 50 000 objets d’une taille supĂ©rieure Ă  10 cm Â».

L’orbite terrestre basse est celle qui inquiĂšte le plus l’agence. Elle fait remarquer qu’ « Ă  environ 550 km d’altitude, le nombre de dĂ©bris constituant une menace est aujourd’hui du mĂȘme ordre de grandeur que celui des satellites actifs Â».

☕ 50 ans plus tard, Bill Gates publie le code source de l’Altair BASIC

3 avril 2025 Ă  07:11

Alors que Microsoft cĂ©lĂšbrera vendredi 4 avril les cinquante ans de sa crĂ©ation en tant que sociĂ©tĂ©, Bill Gates est revenu cette semaine sur ce qui constitue sans doute l’épisode fondateur de son aventure entrepreneuriale : l’écriture avec Paul Allen, en un temps record, d’un interprĂ©teur BASIC destinĂ© Ă  l’Altair 8800 de MITS (basĂ© sur le CPU 8080 d’Intel).

Il a dans le mĂȘme temps publiĂ©, pour la premiĂšre fois, le code source de ce fameux interprĂ©teur, le premier produit commercial vendu par les deux fondateurs de Microsoft : 150 pages de sorties d’imprimante scannĂ©es, qui rĂ©vĂšlent (PDF) un code dĂ»ment commentĂ©, Ă©crit en seulement trente jours (et trente nuits) au printemps 1975.

« Avant Office, Windows 95, la Xbox ou l’IA, il y avait Altair BASIC Â», attaque joliment Bill Gates, avant de retracer plus en dĂ©tail le dĂ©roulĂ© des faits. D’abord, la dĂ©couverte de cette nouvelle machine, l’Altair 8800, affichĂ©e en couverture du magazine Popular Electronics, qui augurait l’avĂšnement d’une informatique personnelle. Puis cette idĂ©e en forme de dĂ©fi, vendue sur papier Ă  MITS, le fabricant de l’Altair : dĂ©velopper un interprĂ©teur BASIC, capable d’offrir une alternative au langage assembleur de base de la machine. Sans accĂšs direct Ă  cette derniĂšre, Gates et Allen durent utiliser un simulateur.

« Enfin, aprĂšs de nombreuses nuits blanches, nous fĂ»mes prĂȘts Ă  montrer notre interprĂ©teur BASIC Ă  Ed Roberts, le prĂ©sident de MITS. La dĂ©monstration se rĂ©vĂ©la un succĂšs, et MITS accepta de nous acheter le logiciel. Ce fut un moment pivot pour Paul et moi. Altair BASIC devint le premier produit de notre nouvelle sociĂ©tĂ©, que nous avions dĂ©cidĂ© d’appeler Micro-soft (nous avons abandonnĂ© plus tard le tiret) Â», Ă©crit Bill Gates.

☕ Qualcomm veut aussi sa part du gĂąteau de l’IA gĂ©nĂ©rative et rachĂšte MovianAI

3 avril 2025 Ă  06:57

Qualcomm vient d’annoncer le rachat de MovianAI Artificial Intelligence Application and Research JSC (alias MovianAI), l’ancienne division d’IA gĂ©nĂ©rative du conglomĂ©rat privĂ© vietnamien Vingroup. Cette branche Ă©tait dirigĂ©e par Hung Bui (il en Ă©tait Ă©galement le fondateur), un ancien de chez Google DeepMind oĂč il a passĂ© 16 mois comme chercheur.

« Cette acquisition souligne notre engagement Ă  consacrer les ressources nĂ©cessaires Ă  la R&D, ce qui fait de nous la force motrice de la prochaine vague d’innovation en matiĂšre d’IA Â», explique Jilei Hou, vice-prĂ©sident sĂ©nior de l’ingĂ©nierie chez Qualcomm.

Le montant de la transaction n’est pas prĂ©cisĂ©. Qualcomm ajoute que Hung Bui rejoindra ses effectifs, sans en dire davantage sur son poste. « Nous sommes prĂȘts Ă  contribuer Ă  la mission de Qualcomm qui consiste Ă  rĂ©aliser des avancĂ©es majeures dans la recherche fondamentale en intelligence artificielle et Ă  les dĂ©ployer dans tous les secteurs, notamment les smartphones, les ordinateurs, les vĂ©hicules assistĂ©s par informatique, etc. Â», explique-t-il.

Puce Snapdragon X Plus

☕ Nintendo lancera la Switch 2 le 5 juin, Ă  partir de 470 euros

2 avril 2025 Ă  15:49

Nintendo a dĂ©voilĂ© mercredi, lors d’une confĂ©rence diffusĂ©e en direct, les grandes lignes et les premiers jeux de sa future console hybride (mi portable, mi console de salon), la Switch 2. Son lancement est dĂ©sormais officiellement programmĂ© au 5 juin prochain, avec un prix de dĂ©part fixĂ© Ă  469,99 euros et des prĂ©commandes ouvertes Ă  partir du 8 avril.

Sur le plan matĂ©riel, Nintendo valide ou prĂ©cise la plupart des Ă©lĂ©ments dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©s en janvier, lors de la premiĂšre confirmation officielle de la console. La Switch 2 conserve le mĂȘme schĂ©ma de fonctionnement que celui du modĂšle originel (un Ă©cran central autonome, des manettes amovibles sur le cĂŽtĂ©, une station d’accueil pour relier l’ensemble Ă  une TV).

Le fabricant japonais livre quelques premiers dĂ©tails techniques : la Switch 2 s’articule autour d’un Ă©cran LCD (et non OLED) de 7,9 pouces, dĂ©livrant 1920 x 1080 pixels avec une frĂ©quence d’affichage variable pouvant monter Ă  120 Hz et prise en charge du HDR10.

Une fois connectée en USB-C à son dock, ce dernier autorise, via HDMI, un affichage 3840 x 2160 (4K) à 60 images par seconde (fps). Pour aller chercher les 120 fps, il faudra basculer sur une résolution inférieure (1920 x 1080 ou 2560 x 1440).

Huit ans aprĂšs la Switch premiĂšre du nom, qui utilisait un dĂ©rivĂ© de la puce Tegra, Nintendo reste fidĂšle Ă  NVIDIA. La Switch 2 exploite une nouvelle fois un design personnalisĂ©, dont les caractĂ©ristiques n’ont pas encore Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©es. La console bascule pour le reste sur 256 Go de stockage (contre 32 Go sur la premiĂšre Switch et 64 Go sur sa variante OLED), avec Bluetooth et Wi-Fi 6, ou liaison rĂ©seau filaire via un port LAN quand elle est rangĂ©e sur son dock.

Nintendo Ă©voque deux ports USB type-C (l’un sert Ă  la connexion au dock, l’autre aux accessoires, les deux permettent la recharge) et un emplacement pour cartes microSD Express, format auquel seront distribuĂ©s les jeux, jusqu’à 2 To. La console, qui pĂšse 401 grammes sans ses manettes et prĂ©sente 13,9 mm d’épaisseur, dispose d’une batterie de 5 520 mAh qui autorise une autonomie thĂ©orique comprise entre « 2 et 6,5 heures Â».

Les manettes Joy-Con, connectĂ©es en Bluetooth 3.0 et dĂ©sormais dotĂ©es d’une attache magnĂ©tique, prennent un peu d’embonpoint. Elles inaugurent un capteur optique, permettant de les utiliser comme une souris d’ordinateur. Elles gagnent Ă©galement un bouton C, dĂ©diĂ© aux nouvelles fonctionnalitĂ©s de discussion en jeu implĂ©mentĂ©es par Nintendo dans son environnement logiciel, baptisĂ©es GameChat. Entre autres accessoires, une camĂ©ra sera proposĂ©e en option, avec la promesse d’interactions au sein de certains jeux.

Du cĂŽtĂ© des jeux justement, c’est la grande offensive. Nintendo mise en premier lieu sur ses propres licences, Ă  commencer par un nouvel Ă©pisode de Mario Kart, qui sera proposĂ© avec la console en bundle au lancement, ou Donkey Kong Bananza, attendu pour mi-juillet. Entre nouveautĂ©s et rĂ©Ă©ditions, la firme convoque sans surprise ses licences les plus iconiques.

Elle y ajoute une forte dimension rĂ©trocompatibilitĂ©, avec la prise en charge annoncĂ©e de la plupart des jeux Switch et l’ajout de jeux Gamecube au sein de l’abonnement Nintendo Switch Online.

Enfin, Nintendo promet plĂ©thore de titres Ă©manant d’éditeurs tiers, incluant de nombreux titres de premier plan (AAA), mĂȘme et y compris popularisĂ©s par des plateformes concurrentes, PC ou consoles. Dans le lot figurent des jeux tels que Elden Ring, Cyberpunk 2077, Final Fantasy 7 Remake, Star Wars Outlaws, Fortnite, Hogwarts Legacy, EA Sports FC, etc. FromSoftware signera par ailleurs une exclusivitĂ© dĂ©diĂ©e Ă  la Switch 2, attendue pour 2026 : un jeu d’action ambiance vampire en monde ouvert avec dimension multijoueurs baptisĂ© The Duskbloods.

Bref, un programme musclĂ©, pour une console qui aura la lourde tĂąche de succĂ©der Ă  une Switch, premiĂšre du nom, vendue Ă  plus de 150 millions d’exemplaires dans le monde depuis son lancement en 2017.

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