❌

Vue normale

Aujourd’hui — 7 avril 2025Next - Articles gratuits

☕ Donald Trump accorde de nouveau 75 jours pour la vente TikTok

7 avril 2025 Ă  07:30

Fin janvier, dans les premiĂšres heures suivant son investiture, Donald Trump signait un dĂ©cret pour accorder 75 jours afin de mettre en place la vente ou l’interdiction de TikTok. Le 47ᔉ prĂ©sident des États-Unis vient d’accorder de nouveau 75 jours Ă  la plateforme.

Il affirme que son administration a « fait d’énormes progrĂšs Â» dans ce dossier, mais qu’un accord « nĂ©cessite plus de travail pour s’assurer que toutes les approbations nĂ©cessaires sont signĂ©es Â». « Nous espĂ©rons continuer Ă  travailler de bonne foi avec la Chine, qui, je le comprends, n’est pas trĂšs satisfaite de nos tarifs rĂ©ciproques Â», ajoute le prĂ©sident. La Chine a pour rappel rĂ©pondu du tac au tac avec 34 % de taxe sur les importations des États-Unis.

« Nous ne voulons pas que TikTok disparaisse Â», rĂ©affirme Donald Trump. Plusieurs personnalitĂ©s et sociĂ©tĂ©s sont sur les rangs, rĂ©sume le Parisien : « le « Project Liberty Â» de l’entrepreneur Frank McCourt, propriĂ©taire de l’Olympique de Marseille, le youtubeur MrBeast Â». Citons Ă©galement Perplexity AI, Amazon, Blackstone, Microsoft, Walmart


TikTok

☕ Le gestionnaire de paquets APT 3.0 est disponible avec sa nouvelle interface

7 avril 2025 Ă  07:02

La version 3.0 du gestionnaire de paquets APT est dĂ©sormais disponible. AnnoncĂ©e par le projet Debian, elle propose une nouvelle interface se voulant nettement plus lisible que celle disponible jusqu’à prĂ©sent.

APT 3.0 se distingue en particulier par son affichage en colonnes et son utilisation des couleurs. En rouge, par exemple, toutes les suppressions, et en vert les ajouts. La barre de progression est elle aussi rĂ©visĂ©e, avec un fonctionnement plus souple et l’utilisation d’Unicode.

APT 2.8 Ă  gauche, APT 3.0 Ă  droite

La nouvelle mouture ne revoit pas que sa lisibilitĂ©. On y trouve de nouvelles fonctions, comme un solveur permettant de revenir Ă  des versions stables des paquets (via –solver), un autoremove plus efficace, le support de –target-release, une option –comment pour l’historique, la prise en charge des miroirs non compressĂ©s pour les miroirs partiels, le calcul correct de la taille du noyau dans /boot, le remplacement de GnuTLS et gcrypt par OpenSSL, ou encore le support des transactions et du comptage des mises Ă  jour pour pkgDepCache.

On se souvient qu’APT 3.0 Ă©tait prĂ©sent dans Ubuntu 24.10, mais il s’agissait d’une prĂ©version. Cette version finale devrait ĂȘtre graduellement disponible sur toutes les distributions basĂ©es sur Debian et Ubuntu. APT 3.0 sera prĂ©sent dans Debian 13 et Ubuntu 25.04.

☕ Tails 6.14.1 apporte un peu de souplesse Ă  Tor Browser sur la gestion des fichiers

7 avril 2025 Ă  06:18

Nouvelle mouture pour la distribution Linux centrĂ©e sur la sĂ©curitĂ© et la vie privĂ©e. Une version 6.14.1 qui peut surprendre, car la 6.14 n’a pas Ă©tĂ© publiĂ©e. L’équipe de dĂ©veloppement s’en explique dans un billet, indiquant qu’un problĂšme important a Ă©tĂ© dĂ©couvert Ă  la derniĂšre minute, nĂ©cessitant un correctif.

Tails 6.14.1 se distingue surtout par un changement notable dans le navigateur Tor Browser. La technologie de confinement utilisĂ©e pour la sĂ©curitĂ© est dĂ©sormais plus souple. Ainsi, plutĂŽt que de limiter l’écriture des fichiers dans le seul dossier TĂ©lĂ©chargements et la lecture Ă  quelques rĂ©pertoires, les accĂšs peuvent se faire maintenant sur l’ensemble des dossiers.

L’équipe indique que cette amĂ©lioration est permise par XDG Desktop Portal, qui fournit un accĂšs Ă  des fonctions standards d’un systĂšme comme les fenĂȘtres de dialogue pour les fichiers, le presse-papiers ou encore l’ouverture des liens. Dans le cas prĂ©sent, ce framework est utilisĂ© pour Flatpak au sein de Tails, autorisant un « relĂąchement Â» du confinement opĂ©rĂ© par AppArmor.

La nouvelle version corrige Ă©galement deux problĂšmes d’accessibilitĂ© dans Tor Browser, qui empĂȘchaient d’utiliser les fonctions de texte et de curseurs agrandis.

À partir d’avant-hierNext - Articles gratuits

[Màj] : les sites de la NOAA temporairement sauvés, le contrat AWS prendra fin en juillet

7 avril 2025 Ă  06:43
[Màj] : les sites de la NOAA temporairement sauvés, le contrat AWS prendra fin en juillet

L’agence amĂ©ricaine NOAA, qui a en charge notamment des donnĂ©es sur le climat et la mĂ©tĂ©orologie, s’apprĂȘte Ă  supprimer une quantitĂ© importante de sites internet via une simple annulation d’un contrat avec des hĂ©bergeurs cloud.

Mise Ă  jour du 7 avril : alors que la menace d’une disparition de plusieurs sites de la NOAA planait le week-end dernier, ceux-ci sont encore disponibles. L’agence a finalement affirmĂ© Ă  Bloomberg qu’ « il n’y aura pas d’interruption de service Â» et que « tous les sites de recherche de la NOAA resteront en ligne ». Selon Axios, l’arrĂȘt du contrat avec AWS a Ă©tĂ© repoussĂ© au 31 juillet 2025, ce qui doit permettre Ă  l’agence de trouver une solution de repli.

Article originel publiĂ© le 4 avril Ă  17h28 :

De nombreux sites de la NOAA, l’agence d’observation ocĂ©anique et atmosphĂ©rique qui s’occupe aussi des donnĂ©es mĂ©tĂ©orologiques aux États-Unis, vont sans doute devenir inaccessibles dĂšs ce week-end. En cause ? Un contrat de prestations d’hĂ©bergement dans divers cloud a Ă©tĂ© annulĂ© par sa direction, selon Bloomberg.

Cette agence est, comme de nombreuses agences fĂ©dĂ©rales amĂ©ricaines et notamment les agences scientifiques, visĂ©e par le DOGE et l’administration de Donald Trump depuis son retour au pouvoir. Elle s’est dĂ©jĂ  sĂ©parĂ©e de certains de ses locaux et par deux fois d’une partie de son personnel.

Elle semble aussi particuliĂšrement visĂ©e pour son rĂŽle extrĂȘmement important dans l’information sur le climat et la mĂ©tĂ©orologie. Bloomberg explique qu’un contrat signĂ© pour l’ensemble du bureau de la recherche ocĂ©anique et atmosphĂ©rique de l’agence a Ă©tĂ© visĂ© pour une « rĂ©siliation anticipĂ©e Â», selon des documents internes que le mĂ©dia a pu consulter.

Les services d’Amazon, de Google et de WordPress sur le point d’ĂȘtre coupĂ©s

« En consĂ©quence, la quasi-totalitĂ© des sites web externes dĂ©pendant des services d’Amazon, de Google et de WordPress sont sur le point de disparaĂźtre tĂŽt samedi matin Ă  Washington, effaçant ainsi de la vue du public l’essentiel du travail de l’unitĂ©, qui comprend la recherche en sciences du climat et de l’environnement », explique notre consƓur Lauren Rosenthal. La NOAA n’a pas rĂ©pondu Ă  sa demande de commentaire.

Cette information fait mouche avec une alerte lancĂ©e sur le forum du projet Safeguarding Research & Culture. Celui-ci Ă©mane de la volontĂ© de certains chercheurs, notamment l’historien allemand Henrik Schönemann de l’universitĂ© de Humboldt Ă  Berlin, de crĂ©er « une infrastructure alternative pour l’archivage et la diffusion du patrimoine culturel et des connaissances scientifiques ». L’alerte concerne une cinquantaine de sites de la NOAA et on y retrouve rien de moins que le site de l’agence dĂ©diĂ© Ă  la recherche : https://research.noaa.gov/.

« Ce qui est prĂ©vu d’ĂȘtre supprimĂ©, ce sont les services basĂ©s sur AWS pour la NOAA Â», expliquent les chercheurs, Ă©voquant une mise hors-ligne dĂšs ce vendredi soir. Mais des questions se posent aussi sur les donnĂ©es ouvertes hĂ©bergĂ©es elles aussi sur AWS.

Selon une note interne obtenue par Bloomberg, la rĂ©siliation du contrat pourrait aussi affecter d’autres activitĂ©s de recherche de l’agence : le laboratoire qui surveille les tempĂȘtes « violentes Â» pour le pays (le National Severe Storms Laboratory) et celui chargĂ© de l’innovation en climatologie (le Earth Prediction Innovation Center) utilisent des services de cloud computing externes pour un systĂšme de prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques Ă  grande Ă©chelle.

Le rĂ©seau national de l’agence menacĂ© aussi

Les chercheurs de l’agence ont d’autres raisons d’ĂȘtre prĂ©occupĂ©s : deux autres contrats arrivent Ă  leur fin concernant le support de N-Wave, son rĂ©seau national qui « s’étend sur toute la zone contiguĂ« des États-Unis jusqu’à l’Alaska et HawaĂŻ, atteignant les sites de terrain Ă©loignĂ©s, les grands campus, les centres de donnĂ©es et les installations de supercalculateurs ». Ils sont dĂ©jĂ  sous le coup d’une extension trĂšs brĂšve de cinq jours qui doit se terminer samedi pour l’un et lundi pour l’autre, selon Bloomberg.

☕ Amazon teste un agent IA pour acheter des produits sur d’autres sites

4 avril 2025 Ă  15:08

Amazon a prĂ©sentĂ© hier soir une fonction nommĂ©e « Buy for me Â», destinĂ©e Ă  simplifier encore un peu plus les achats. Contrairement Ă  d’autres agents IA que l’on a pu voir jusqu’à prĂ©sent, notamment chez Opera, il n’est pas question cette fois d’écrire une demande et de laisser l’intĂ©gralitĂ© du processus de dĂ©couverte et d’achat Ă  un agent.

Cette fonction, disponible en bĂȘta pour un petit groupe de personnes aux États-Unis, a un pĂ©rimĂštre nettement plus restreint. Comme l’indique Amazon dans son billet, « Buy for me Â» veut simplifier les achats pour des produits prĂ©sentĂ©s par la boutique Amazon, mais disponibles depuis d’autres, notamment les sites officiels des entreprises concernĂ©es.

La fonction, prĂ©sente dans les applications Android et iOS, s’affiche sous forme d’un bouton dĂ©diĂ©, accompagnant certains rĂ©sultats. S’il est actionnĂ© par l’internaute, il lance une procĂ©dure d’achat sur le site officiel du fabricant, de maniĂšre automatisĂ©e.

Mais si cette fonction est plus restreinte dans ses cas d’usage, elle demande une grande confiance en Amazon. Car contrairement Ă  ce que l’on a dĂ©jĂ  pu voir, c’est toute la procĂ©dure d’achat qui se retrouve gĂ©rĂ©e par l’agent, y compris le paiement. Ce qui suppose que l’IA accĂšde aux informations de la carte bancaire. L’achat est considĂ©rĂ© comme externe. « La livraison, les retours et les Ă©changes, ainsi que le service client sont gĂ©rĂ©s par la boutique de la marque Â», prĂ©cise Amazon.

Le gĂ©ant du commerce en ligne prĂ©cise dans son billet que ces opĂ©rations sont chiffrĂ©es et qu’il n’accĂšde pas aux donnĂ©es des autres sites. Il affirme qu’il ne tient aucun historique de ces actions et qu’il s’agit simplement d’apporter une commoditĂ©. En outre, la prĂ©sence de cette fonction sur des produits se fait Ă  la demande des fabricants et Amazon assure que les clients peuvent observer toutes les Ă©tapes d’un processus dĂ©crit comme « transparent Â». Le tout repose sur Amazon Bedrock et utilise le modĂšle Nova maison, ainsi que les modĂšles Claude d’Anthropic (dont la version 3.7 est sortie fin fĂ©vrier), sans plus de prĂ©cision.

« Gagner la confiance est la pierre angulaire du succĂšs des agents d’IA Â», dĂ©clare Amazon dans son billet. À voir dĂ©sormais si la clientĂšle se laissera sĂ©duire par un processus automatisĂ© impliquant des informations bancaires. Ajoutons que ce n’est pas la premiĂšre fois qu’Amazon tente ce type d’approche automatisĂ©e. En 2018, nous avions ainsi testĂ© la commande de pizza via Alexa, avec des rĂ©sultats particuliĂšrement dĂ©cevants.

ÉlectricitĂ© : « oubliez les datacenters, la climatisation est la vĂ©ritable bĂȘte noire »

4 avril 2025 Ă  14:57
L’élĂ©phant dans la piĂšce
ÉlectricitĂ© : « oubliez les datacenters, la climatisation est la vĂ©ritable bĂȘte noire »

Il n’y a pas que les datacenters qui façonnent le monde Ă  cause de leur consommation Ă©lectrique. La climatisation aussi est fortement consommatrice d’électricité  et cela ne va pas aller en s’arrangeant.

L’arrivĂ©e de l’IA gĂ©nĂ©rative a bousculĂ© le numĂ©rique et soulĂšve de nombreuses questions (droit d’auteur, Ă©thique, biais, hallucinations
). Se pose aussi la question de l’empreinte Ă©cologique de datacenters toujours plus gros, partout dans le monde, avec des GPU toujours plus puissants.

La douce/triste « folie Â» de l’IA gĂ©nĂ©rative

Le tout avec une consommation Ă©lectrique toujours plus importante, sur des zones bien prĂ©cises. L’augmentation de la densitĂ© Ă©lectrique par baie et l’expansion des datacenters posent d’ailleurs des contraintes sur le choix de l’emplacement physique allouĂ© Ă  ces derniers.

Avec les images et les vidĂ©os de l’IA gĂ©nĂ©rative, on passe encore dans une autre dimension. Les chiffres de l’utilisation des IA peuvent donner le tournis, preuve en est encore rĂ©cemment avec un tweet de Brad Lightcap (COO d’OpenAI) : « PremiĂšre semaine de folie pour les images dans ChatGPT : plus de 130 millions d’utilisateurs ont gĂ©nĂ©rĂ© plus de 700 millions (!) d’images Â». Il se garde d’ailleurs bien de dĂ©tailler l’empreinte environnementale d’une telle utilisation.

BientĂŽt 1 000 TWh pour les datacenters ?

Dans un rapport publiĂ© fin 2024, l’Agence internationale de l’énergie atomique (IAEA, sous l’égide de l’ONU) expliquait que « les datacenters avaient consommĂ© environ 460 TWh d’électricitĂ© en 2022. Cette consommation pourrait s’élever Ă  plus de 1 000 TWh d’ici 2026, soit plus d’un tiers de l’électricitĂ© produite par les centrales nuclĂ©aires du monde entier l’annĂ©e derniĂšre, et Ă  peu prĂšs l’équivalent de la consommation d’électricitĂ© du Japon Â». À titre de comparaison, en 2023, la consommation d’électricitĂ© en France Ă©tait de 445,4 TWh.

L’Agence donne quelques chiffres d’anticipation. En Chine, la demande devrait doubler pour atteindre 400 TWh en 2030. En Irlande, la consommation des datacenters (5,3 TWh) reprĂ©sentait 17 % du total du pays et devrait atteindre 32 % d’ici fin 2026. Elle ajoute au passage que la consommation cumulĂ©e d’Amazon, Microsoft, Google et Meta « a plus que doublĂ© entre 2017 et 2021 pour s’établir Ă  environ 72 tĂ©rawattheures (TWh) ».

Par exemple, pour Meta, la consommation des datacenters était de 14,975 TWh en 2023, contre 6,966 TWh en 2020. Elle a donc quasiment doublé en trois ans.

« On devrait parler davantage de climatisation Â»â€Š

Dans un article publiĂ© sur MIT Review, Casey Crownhart (journaliste spĂ©cialisĂ©e sur le climat et l’énergie) explique que l’on « devrait parler davantage de climatisation Â». Elle met cette problĂ©matique (bien moins mĂ©diatisĂ©e) en balance avec la consommation des datacenters largement plus prĂ©sente dans les dĂ©bats. Avec ce sous-titre volontairement provocateur : « oubliez les datacenters, la climatisation est la vĂ©ritable bĂȘte noire Â»

Elle commence par rappeler le cercle vicieux de la climatisation et du rĂ©chauffement climatique : « Ă€ mesure que les tempĂ©ratures augmentent, le besoin en refroidissement augmente. De plus en plus de centrales Ă©lectriques Ă  combustibles fossiles sont alors mises en service pour rĂ©pondre Ă  cette demande, augmentant ainsi la tempĂ©rature de la planĂšte Â».


qui reprĂ©sente 2 000 TWh, et plus 5 000 TWh en 2050 ?

Selon une Ă©tude publiĂ©e mi-2024 par l’organisation Ă  but non lucratif Our World in Data (qui travaille en partenariat avec l’universitĂ© d’Oxford), sur l’annĂ©e 2022 « la climatisation reprĂ©sentait 7 % de l’électricitĂ© mondiale et 3 % des Ă©missions de carbone ». Sur la base d’une consommation mondiale de 29 000 TWh en 2022, la climatisation reprĂ©senterait un peu plus de 2 000 TWh. À mettre en face des 460 TWh des datacenters.

Selon une projection de l’Agence internationale de l’énergie (IEA, une organisation internationale fondĂ©e Ă  l’OCDE), le nombre de climatiseurs devrait fortement augmenter dans les annĂ©es Ă  venir. De 2 milliards d’unitĂ©s Ă  la fin des annĂ©es 2010, elle prĂ©voit prĂšs de 3 milliards en 2030 et plus de 5 milliards en 2050. À ce moment-lĂ , la consommation Ă©lectrique pourrait grimper entre 3 500 et 5 000 TWh.

La Chine dope la croissance, l’Europe n’est pas en reste

Comme le rappelle Le Monde, les Ă©volutions sont variables selon les continents : « Le nombre de mĂ©nages africains Ă©quipĂ©s en climatisation n’a enregistrĂ© qu’une trĂšs faible hausse au cours des vingt derniĂšres annĂ©es, passant de 4 % Ă  6 % aujourd’hui. DopĂ©e par la Chine, l’Asie a en revanche vu son taux d’équipement exploser de 19 % Ă  47 % sur la mĂȘme pĂ©riode Â». En Europe, la proportion de mĂ©nages Ă©quipĂ©s d’une climatisation pourrait doubler et atteindre 40 % (55 % en France) d’ici 2050.

Les climatiseurs, contrairement aux datacenters, ont tendance Ă  s’allumer Ă  peu prĂšs en mĂȘme temps dans une zone. « Dans certaines rĂ©gions des États-Unis, par exemple, les climatiseurs peuvent reprĂ©senter plus de 70 % de la demande d’énergie rĂ©sidentielle aux moments oĂč le rĂ©seau est le plus sollicitĂ© Â», affirme Casey Crownhart. Les climatiseurs sont rĂ©partis un peu partout alors que les datacenters concentrent la consommation en certains points prĂ©cis (nĂ©cessitant des lignes dĂ©diĂ©es). Signalons aussi que certains datacenters ont recours Ă  la climatisation.

Notre consƓur termine quand mĂȘme par une bonne nouvelle : « nous assistons Ă  des innovations dans la technologie de refroidissement Â». Elle explique que certains proposent par exemple un stockage de l’énergie pour se recharger lorsque l’énergie est disponible Ă  bas coĂ»t, et de nouvelles technologies de refroidissement. Cela ne suffira certainement pas Ă  combler la hausse prĂ©vue de la consommation de la climatisation.

C’est quoi cette histoire d’EU OS ?

4 avril 2025 Ă  13:35
Encore une bonne intention ?
C’est quoi cette histoire d’EU OS ?

Ces derniers temps, on parle beaucoup d’une initiative baptisĂ©e « EU OS Â». Il s’agirait d’une distribution Linux dĂ©veloppĂ©e par l’Union europĂ©enne pour ses propres besoins. EU OS n’est cependant pas un systĂšme existant, ni mĂȘme un projet de l’Union.

EU OS est un nom gĂ©nĂ©rique, choisi Ă  dessein par Robert Riemann, auteur de l’initiative. Ce physicien et informaticien travaille actuellement dans l’équipe du ContrĂŽleur europĂ©en de la protection des donnĂ©es (CEPD), un organe indĂ©pendant Ă©tabli par le RĂšglement gĂ©nĂ©ral sur la protection des donnĂ©es (RGPD) pour veiller Ă  son application cohĂ©rente au sein de l’Union. Riemann est en quelque sorte aux premiĂšres loges sur les questions de souverainetĂ© numĂ©rique.

Son initiative est centrĂ©e sur ce thĂšme. Elle est personnelle – dans le sens oĂč elle n’émane pas officiellement d’une instance europĂ©enne – mais est conçue pour attirer l’attention. Elle est en outre suffisamment Ă©toffĂ©e dans sa vision pour interroger les Ă©ventuelles bonnes volontĂ©s. MĂȘme si certains choix peuvent sembler curieux, voire bloquants.

De quoi parle-t-on ?

EU OS est prĂ©sentĂ© comme un projet. L’auteur est cependant transparent sur les objectifs : c’est un proof-of-concept (dĂ©monstration de faisabilitĂ©) visant Ă  explorer l’idĂ©e d’un systĂšme d’exploitation souverain pour les instances publiques de l’Union europĂ©enne. Comme Robert Riemann l’indique, EU OS « n’est techniquement pas un nouveau systĂšme d’exploitation Â»

Les motivations Ă  lancer un tel projet ne manquent pas, selon lui. L’expression « argent public – code public Â» est au cƓur de sa dĂ©marche. L’investissement public doit ainsi profiter au plus grand nombre, l’argent des contribuables ne devant pas servir Ă  payer des licences de produits propriĂ©taires. Il estime que les « effets de synergie Â» permettront des Ă©conomies puisqu’il ne sera plus question de payer des coĂ»ts de licence par siĂšge.

Il est Ă©galement beaucoup question d’indĂ©pendance. D’abord, Ă  l’égard des entreprises du privĂ©, qui ne pourraient plus dicter leurs conditions. Ensuite sur la maniĂšre dont les migrations sont envisagĂ©es, sur le logiciel comme sur le matĂ©riel. Bien que le cas ne soit pas nommĂ©, il est probable que la fin de vie de Windows 10 serve ici d’exemple emblĂ©matique du problĂšme pointĂ©. Un organisme public pourra ainsi choisir quand et comment migrer.

Bien sĂ»r, l’ouverture du code est centrale, permettant Ă  chacun de se lancer dans sa propre analyse. MĂȘme chose pour l’utilisation de normes ouvertes. L’initiative bĂ©nĂ©ficierait aussi de la communautĂ© mondiale du logiciel libre.

La faisabilitĂ© d’accord, mais sur quelle base ?

Le site du projet rappelle que ce type d’initiative n’a rien de nouveau, mĂȘme si l’aventure n’a encore jamais Ă©tĂ© tentĂ©e au niveau europĂ©en. La distribution française Gendbuntu, basĂ©e sur Ubuntu et utilisĂ©e par la gendarmerie française, est citĂ©e en exemple. D’autres sont citĂ©es, comme LiMux Ă  Munich, mais dont l’aventure s’est terminĂ©e en 2017, quand la municipalitĂ© a dĂ©cidĂ© de revenir Ă  Windows.+ 1 Linux est Ă©galement dans la liste, distribution dĂ©veloppĂ©e par le land allemand Schleswig-Holstein, de mĂȘme qu’Astra Linux pour la Russie et Kylin pour la Chine. Pour l’auteur de l’initiative, c’est la preuve Ă©vidente qu’un dĂ©ploiement de Linux Ă  grande Ă©chelle n’a rien d’impossible.

Et pour l’Europe, que propose Robert Riemann ? Une base Fedora accompagnĂ©e de l’environnement KDE. Le choix a de quoi surprendre : quitte Ă  viser la souverainetĂ© et donc l’indĂ©pendance, pourquoi promouvoir une distribution qui, si elle est effectivement libre, est le laboratoire Ă  ciel ouvert de Red Hat, une sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine ?

Robert Riemann s’en explique dans une FAQ. De 2007 Ă  2024, il a lui-mĂȘme utilisĂ© openSUSE, distribution soutenue par SUSE, une sociĂ©tĂ© allemande. Il indique Ă©galement s’ĂȘtre servi de Debian au dĂ©partement universitaire, et de Scientific Linux dans un dĂ©partement de recherche. Pour son utilisation personnelle, il s’est penchĂ© en 2024 sur openSUSE Kalpa, mais a finalement choisi une variante spĂ©cifique de Fedora : Kinoite.

Kinoite, dont nous avons dĂ©jĂ  parlĂ©, est un systĂšme Linux immuable. Il estime que cet aspect du systĂšme est essentiel dans le cadre d’une distribution publique, car elle permet une sĂ©curitĂ© accrue et offre une plus grande fiabilitĂ© dans la gestion des mises Ă  jour. Les images dĂ©ployĂ©es peuvent ĂȘtre signĂ©es, avec possibilitĂ© de contrĂŽler finement ce qui est installĂ© et quand.

Le choix de Fedora tient compte d’un ensemble de paramĂštres, dont l’utilisation de rpm-ostree, un systĂšme hybride images/paquets. On le retrouve dans des distributions immuables basĂ©es sur Fedora comme les spins Atomic, CentOS Stream, Alma Linux et Rocky Linux. Robert Riemann dit Ă©galement avoir reçu des conseils de la communautĂ©, du CERN, de la Commission europĂ©enne, du centre allemand pour la souverainetĂ© numĂ©rique ou encore d’openSUSE (qui en a d’ailleurs fait un billet de blog le 26 mars).

Des spécifications précises

Ce billet est intĂ©ressant, car l’équipe y estime le projet EU OS comme « mature Â» par son approche et la liste des caractĂ©ristiques. Le choix de Fedora Kinoite est Ă  la fois considĂ©rĂ© comme argumentĂ© et prĂ©sentant des risques. Pour openSUSE, il serait plus judicieux de prendre tout de suite en compte des alternatives comme Aeon (GNOME) ou sa propre distribution Kalpa, qui poursuit les mĂȘmes objectifs que Kinoite. Le critĂšre commun ? L’immuabilitĂ©.

Sur le site d’EU OS, d’autres spĂ©cifications sont d’ailleurs donnĂ©es. Il faut pouvoir par exemple proposer des dossiers synchronisĂ©s, qu’ils soient partagĂ©s ou spĂ©cifiques Ă  l’utilisateur. Une attention particuliĂšre doit ĂȘtre portĂ©e Ă  la gestion des e-mails et calendriers. Ce peut ĂȘtre Ă  travers le tandem KOrganizer-Kmail (donc KDE), Thunderbird ou un webmail comme OpenExchange.

Parmi les autres spĂ©cifications, il y a Ă©galement l’intĂ©gration avec des services d’impression, une gestion des mots de passe avec intĂ©gration dans le navigateur, un outil de compression multiformat (7zip est proposĂ©), la possibilitĂ© de dĂ©ployer des applications depuis un catalogue (comme Flathub), une gestion centralisĂ©e des appareils (notamment pour le traitement des correctifs), une intĂ©gration avec un service d’annuaire, un dĂ©ploiement automatique des certificats personnalisĂ©s, un systĂšme automatisĂ© pour les sauvegardes, la prise en charge du chiffrement intĂ©gral du disque, la compatibilitĂ© avec SELinux, et ainsi de suite.

La liste est longue, d’autant qu’elle contient aussi des exigences non fonctionnelles. Elles concernent surtout la philosophie du projet, avec des consĂ©quences concrĂštes sur la sĂ©curitĂ©. Par exemple, le caractĂšre open source du projet ou l’utilisation de mĂ©thodes DevOps modernes, Â« pour des constructions reproductibles Â». Le systĂšme doit rĂ©pondre aux besoins de l’Union europĂ©enne et doit pouvoir fonctionner sur du matĂ©riel datant de Windows 7.

Et, bien sĂ»r, EU OS doit prendre en compte dĂšs le dĂ©part l’ensemble des cadres juridiques europĂ©ens pertinents et normes associĂ©es : RGPD, NIS 2, Cyber Resilience Act, ISO 27001. SecNumCloud, la certification de l’ANSSI, est mĂȘme mentionnĂ©e, « si applicable Â».

Un vieux sujet

Il semble que l’ouverture du dĂ©pĂŽt GitLab associĂ© ait Ă©tĂ© faite aux alentours de NoĂ«l dernier. Pourquoi Ă  ce moment-lĂ  ? Une question de contexte, sans doute, entre les derniĂšres Ă©lections europĂ©ennes et la pĂ©tition lancĂ©e en novembre dernier pour faire rĂ©agir les instances europĂ©ennes.

Cette pĂ©tition, enregistrĂ©e sur le site du Parlement europĂ©en, enjoignait l’Europe Ă  se doter de sa propre distribution souveraine. Les avantages d’une telle solution Ă©taient considĂ©rĂ©s comme « Ă©vidents Â», comme l’indĂ©pendance, les Ă©conomies rĂ©alisĂ©es, la transparence du processus, la sĂ©curitĂ© associĂ©e, etc. Pour en finir avec la dĂ©pendance aux solutions propriĂ©taires. Sujet relancĂ© en France ces derniers temps, notamment avec le contrat signĂ© par Polytechnique avec Microsoft.

Pour autant, comme nous le rappelait alors l’ingĂ©nieur StĂ©phane Bortzmeyer, la souverainetĂ© par le systĂšme d’exploitation est un vieux sujet, sans que rien n’ait jamais vraiment bougĂ© au niveau Ă©tatique. Et ce, malgrĂ© des rĂ©ussites comme la migration de la gendarmerie française vers une version modifiĂ©e d’Ubuntu pour 70 000 postes.

L’initiative, cette fois, Ă©mane d’une personne clairement identifiĂ©e et ayant une expĂ©rience rĂ©elle avec le monde Linux. Le site donne de nombreux dĂ©tails et pose une vision claire. Dans un contexte de guerre commerciale ouverte avec les États-Unis, dĂ©clenchĂ©e par le gouvernement amĂ©ricain via des droits de douane massifs, le projet est Ă  suivre de prĂšs. Sinon, il aura eu le mĂ©rite de donner un aperçu plus prĂ©cis de ce que devrait ĂȘtre une distribution europĂ©enne.

☕ Datacenter : iliad finalise la vente de 50 % d’OpCore Ă  InfraVia

4 avril 2025 Ă  12:26

L’acquisition de 50 % du capital d’OpCore par le fonds d’infrastructure français InfraVia est dĂ©sormais finalisĂ©e. « Ă€ travers ce partenariat, le Groupe iliad et Infravia vont doter OpCore d’une structure financiĂšre Ă  mĂȘme de libĂ©rer ses perspectives d’hypercroissance par le dĂ©veloppement de nouveaux datacenters de plusieurs centaines de mĂ©gawatts en France et en Europe. Plusieurs projets de construction sont dĂ©jĂ  en cours Â», indiquent les deux entreprises, dĂ©jĂ  partenaires de longue date dans les investissements autour de la fibre, dans un communiquĂ© commun.

L’opĂ©ration, initialement annoncĂ©e le 4 dĂ©cembre dernier, valorise l’entreprise Ă  hauteur de 860 millions d’euros. Elle confĂšre Ă  OpCore (anciennement Scaleway Datacenter) une structure financiĂšre et un accĂšs Ă  de nouveaux fonds propres qui doivent permettre Ă  l’entreprise d’aller plus facilement lever de la dette bancaire pour financer la crĂ©ation de ses futurs centres de donnĂ©es. Elle permet dans le mĂȘme temps Ă  iliad de rĂ©duire son endettement, sans perdre le contrĂŽle d’une activitĂ© considĂ©rĂ©e comme stratĂ©gique.

« Nous allons investir avec notre partenaire InfraVia 2,5 milliards d’euros dans notre plateforme de datacenters OpCore pour devenir la premiĂšre plateforme indĂ©pendante europĂ©enne Â», promettait Ă  cette occasion Thomas Reynaud, directeur gĂ©nĂ©ral du groupe iliad.

En France, OpCore revendique à ce stade plus de 50 MW de capacités opérées à ce jour sur cinq datacenters en région parisienne, ainsi que deux en région lyonnaise et un en région marseillaise, commercialisés sous la marque Free Pro.

Les nord-corĂ©ens de Lazarus ciblent le monde de la crypto via de faux entretiens d’embauche

4 avril 2025 Ă  10:59
Pwnd
Les nord-corĂ©ens de Lazarus ciblent le monde de la crypto via de faux entretiens d’embauche

Le groupe de pirates Lazarus, liĂ© Ă  l’état nord-corĂ©en, a mis en place un systĂšme de piratage visant le monde de la cryptomonnaie, notamment en organisant de faux entretiens d’embauche et en poussant Ă  l’installation de logiciels malveillants via des techniques de social engineering.

En octobre dernier, nous nous Ă©tions faits l’écho de la propagation d’une arnaque au recrutement qui cible les dĂ©veloppeurs amateurs de crypto. Les soupçons se tournaient vers Lazarus, groupe de pirates nord-corĂ©en auquel est aussi attribuĂ© l’immense vol de cryptoactifs, d’une valeur approchant 1,5 milliard de dollars, rĂ©vĂ©lĂ© en fĂ©vrier dernier.

L’éditeur de logiciel de cybersĂ©curitĂ© français Sekoia confirme dans un rapport que le groupe de pirates est Ă  l’origine d’une campagne d’arnaque au recrutement de ce type. « Il utilise des sites web d’entretiens d’embauche lĂ©gitimes pour exploiter la tactique ClickFix et installer des portes dĂ©robĂ©es pour Windows et macOS », explique l’entreprise française.

Le ClickFix est une tactique d’ingĂ©nierie sociale qui « consiste Ă  afficher de faux messages d’erreur dans les navigateurs web pour tromper les utilisateurs et les inciter Ă  copier et Ă  exĂ©cuter un code PowerShell malveillant donnĂ©, ce qui finit par infecter leurs systĂšmes », expliquait Sekoia en octobre dernier. DĂ©tectĂ©e en mai 2024, cette tactique est dĂ©jĂ  qualifiĂ©e de « tristement cĂ©lĂšbre Â» par Sekoia.

Windows et MacOS, deux variantes

Selon l’entreprise de sĂ©curitĂ©, la chaine d’infection utilisĂ©e par Lazarus ciblerait les systĂšmes d’exploitation Windows et MacOS de deux façons diffĂ©rentes. Sur le premier, le groupe de pirates passerait par un script VBS puis un script NodeJS et sur le second via un script Bash puis le malware FrostyFerret pour rĂ©cupĂ©rer le mot de passe systĂšme. Mais Ă  la fin, ils utiliseraient un virus, nommĂ© GolangGhost par Sekoia, Ă©crit en GO. Ce code a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© partiellement Ă©tudiĂ© par les spĂ©cialistes de cybersĂ©curitĂ© Sonatype et dmpdump. Sekoia explique que GolangGhost est prĂ©vu pour fonctionner sur Windows et macOS et permet de mettre en place une porte dĂ©robĂ©e puis de voler des donnĂ©es via Chrome.

Sous MacOS, FrostyFerret affiche une fausse fenĂȘtre indiquant que le navigateur web Chrome a besoin d’accĂ©der Ă  la camĂ©ra ou au microphone. Ensuite, le malware demande Ă  l’utilisateur de saisir le mot de passe du systĂšme. Celui-ci est ensuite rĂ©cupĂ©rĂ© et envoyĂ© vers un espace Dropbox.

Essentiellement des acteurs de la CeFi utilisés comme appùts

En analysant cette attaque, Sekoia a rĂ©cupĂ©rĂ© 184 invitations diffĂ©rentes pour des entretiens d’embauche. Parmi ces invitations, elle a trouvĂ© 14 noms d’entreprises utilisĂ©s pour inciter la victime Ă  complĂ©ter le processus de demande. Parmi elles, Coinbase est celle dont le nom est le plus utilisĂ© par Lazarus pour attirer l’attention de ses proies :

Sekoia fait remarquer que 9 des 14 entreprises « proposent des services financiers centralisĂ©s (CeFi), c’est-Ă -dire des services financiers construits autour des crypto-monnaies qui s’appuient sur des intermĂ©diaires, tels que des Ă©changes et des plateformes de prĂȘt, pour faciliter les transactions Â». L’entreprise de sĂ©curitĂ© rappelle que « ces plateformes sont dites « centralisĂ©es Â» car elles obligent les utilisateurs Ă  faire confiance Ă  une entitĂ© centrale pour gĂ©rer les fonds, traiter les transactions et assurer la sĂ©curitĂ© ». Archblock est la seule plateforme de services financiers dĂ©centralisĂ©s (DeFi) dĂ©tectĂ©e par Sekoia comme cible de Lazarus.

Lazarus vise des profils moins tech

Mais si les dĂ©veloppeurs amateurs de crypto sont ciblĂ©s, l’analyse de Sekoia montre qu’ils ne sont ni les seuls, ni la principale cible. En effet, l’entreprise explique qu’ « il s’agit principalement de postes de responsables axĂ©s sur le dĂ©veloppement commercial, la gestion des actifs, le dĂ©veloppement de produits ou de spĂ©cialistes de la finance dĂ©centralisĂ©e Â». Et elle explique que c’est un changement important s’agissant des attaques de Lazarus qui, jusque-lĂ , « visaient principalement les dĂ©veloppeurs et les ingĂ©nieurs en informatique Â».

Sekoia livre une liste des faux sites d’entretiens que l’entreprise a dĂ©tectĂ©s :

IA : OpenAI et Anthropic ciblent les Ă©tudiants

4 avril 2025 Ă  08:54
Aie confiance, crois en moi, que je puisse veiller sur toi
IA : OpenAI et Anthropic ciblent les Ă©tudiants

OpenAI et Anthropic viennent tous deux de lancer une offensive en direction du monde universitaire outre-Atlantique. Le premier choisit de rendre son abonnement ChatGPT Plus gratuit pour tous les Ă©tudiants aux États-Unis et au Canada jusqu’au mois de mai. Le second mise sur la crĂ©ation d’une offre dĂ©diĂ©e, Claude for Education.

Les Ă©tudiants d’aujourd’hui sont les professionnels de demain, et cette logique, qui explique en partie pourquoi des Ă©diteurs comme Microsoft courtisent le monde de l’éducation, n’a pas Ă©chappĂ© aux tĂ©nors de l’intelligence artificielle gĂ©nĂ©rative, comme l’illustrent deux annonces quasi simultanĂ©es.

ChatGPT Plus gratuit pour les Ă©tudiants
 pendant deux mois

La premiĂšre Ă©mane d’OpenAI, qui vient de lancer une offre d’essai promotionnelle dĂ©diĂ©e Ă  son abonnement payant, ChatGPT Plus. L’entreprise dirigĂ©e par Sam Altman offre aux Ă©tudiants deux mois d’accĂšs gratuits (valables jusqu’au 31 mai 2025), sous rĂ©serve qu’ils soient inscrits dans un Ă©tablissement supĂ©rieur, aux États-Unis ou au Canada. Le statut d’étudiant sera vĂ©rifiĂ© au travers du systĂšme SheerID, indique OpenAI.

Il appartiendra ensuite aux Ă©tudiants ayant souscrit l’abonnement de rĂ©silier avant le 31 mai ou, Ă  dĂ©faut de s’acquitter du montant de l’abonnement, soit 20 dollars par mois. « Votre abonnement se renouvelle automatiquement au tarif mensuel standard de ChatGPT Plus, sauf rĂ©siliation. Si vous ne souhaitez plus continuer, veuillez rĂ©silier avant la premiĂšre date de facturation suivant la pĂ©riode promotionnelle Â», avertit l’éditeur.

OpenAI cible ici directement l’utilisateur final, alors que l’entreprise mĂšne en parallĂšle une politique de conquĂȘte commerciale tournĂ©e vers les Ă©tablissements supĂ©rieurs avec une offre dĂ©diĂ©e, ChatGPT Edu, qui propose notamment des possibilitĂ©s plus poussĂ©es en matiĂšre d’administration, de sĂ©curitĂ© et de crĂ©ation d’agents personnalisĂ©s.

Anthropic lance Claude for Education

Concurrent d’OpenAI avec ses modĂšles Claude, Anthropic lance justement sa propre offensive en la matiĂšre. L’entreprise a en effet annoncĂ© mercredi le lancement de Claude for Education, une offre qui vise Ă  fournir aux Ă©tablissements supĂ©rieurs un accĂšs personnalisĂ© Ă  ses outils d’IA gĂ©nĂ©rative. Anthropic promet notamment une « nouvelle expĂ©rience Claude qui guide le processus de raisonnement des Ă©lĂšves plutĂŽt que de fournir des rĂ©ponses, contribuant ainsi Ă  dĂ©velopper des compĂ©tences de pensĂ©e critique Â».

En attendant de voir ce que recouvre cette derniĂšre, Anthropic ne cache pas son ambition de contribuer Ă  amĂ©liorer le taux de pĂ©nĂ©tration de ses IA parmi le public des Ă©tudiants. Le lancement de Claude for Education s’accompagne ainsi d’accords commerciaux avec plusieurs grands campus (Northeastern University Ă  Boston, London School of Economics and Political Science (LSE), Champlain College au Canada), dont les Ă©tudiants accĂšderont gratuitement aux outils d’Anthropic.

La sociĂ©tĂ© prĂ©sente Ă©galement un programme d’étudiants ambassadeurs, Ă  qui elle promet un accĂšs privilĂ©giĂ© Ă  ses Ă©quipes, mais aussi une formule de crĂ©dits gratuits pour les Ă©tudiants qui souhaiteraient Ă©laborer leurs projets d’étude grĂące Ă  Claude. Anthropic annonce par ailleurs rejoindre Ă  cette occasion le consortium Internet2 et collaborer avec la ed tech amĂ©ricaine Instructure pour interfacer Claude avec la plateforme d’apprentissage Canvas LMS.

Études : les bĂ©nĂ©fices de l’IA toujours contestĂ©s

« L’IA change ce que signifie ĂȘtre parĂ© Ă  l’emploi et, en tant qu’établissement tournĂ© vers l’avenir, Champlain offre aux Ă©tudiants la possibilitĂ© d’utiliser l’IA afin qu’ils puissent ĂȘtre opĂ©rationnels dĂšs l’obtention de leur diplĂŽme Â», se rĂ©jouit Alex Hernandez, prĂ©sident du Champlain College, citĂ© par Anthopic.

Si la capacitĂ© Ă  utiliser l’IA gĂ©nĂ©rative, comprendre leurs atouts et se prĂ©munir de leurs limites constitue assurĂ©ment un atout, plusieurs Ă©tudes alertent dĂ©jĂ  sur les risques associĂ©s Ă  l’omniprĂ©sence de ces outils dans les cursus Ă©tudiants. Des chercheurs de Microsoft, en partenariat avec l’universitĂ© de Carnegie Mellon, ont par exemple rĂ©cemment conclu que l’utilisation de l’IA gĂ©nĂ©rative contribuait Ă  une diminution de l’esprit critique.

☕ Le CNRS se demande ce qu’est la conscience et si l’IA peut y accĂ©der

4 avril 2025 Ă  08:14

Dans son Journal, le CNRS se pose des questions existentielles autour de la conscience : « Quand commence-t-elle et oĂč finit-elle ? Comment la mesurer ? Et l’IA en est-elle douĂ©e ? Â». De quoi ouvrir de nombreux dĂ©bats


L’article s’articule autour de cinq questions avec des rĂ©ponses de plusieurs chercheurs, notamment Catherine Tallon-Baudry, (directrice de recherche CNRS au Laboratoire de neurosciences cognitives computationnelles Ă  Paris) et Jean-RĂ©my Hochmann (directeur de recherche CNRS Ă  l’Institut des sciences cognitives Marc-Jeannerod).

La question des intelligences artificielles est Ă©videmment abordĂ©e par le CNRS : « une intelligence artificielle (IA) pourrait-elle, Ă  terme, ĂȘtre consciente ? Si l’on dĂ©finit la conscience uniquement par la capacitĂ© Ă  traiter l’information et Ă  raisonner, certaines intelligences artificielles pourraient dĂ©jĂ  ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme conscientes. Mais si la conscience implique nĂ©cessairement une dimension organique, subjective et sensible, alors les machines en sont encore trĂšs loin ».

Boite de conserve avec du faux cerveau en cube pixelisé par Flock

D’aprĂšs le Journal, les chercheurs suggĂšrent que, chez les humains, « les structures de base, cognitives et neuronales, qui permettent la conscience sont dĂ©jĂ  en place trĂšs tĂŽt, peut-ĂȘtre dĂšs la naissance Â». Mais la conscience est-elle seulement dans le cerveau ? Catherine Tallon-Baudry soutient l’idĂ©e que « la conscience rĂ©sulte d’une interaction complexe entre le cerveau et le corps – un aspect souvent nĂ©gligĂ© par les thĂ©ories classiques », explique le CNRS.

Quoi qu’il en soit, n’attendez pas une rĂ©ponse tranchĂ©e (il faudrait dĂ©jĂ  s’accorder sur le sens prĂ©cis de la question et des mots utilisĂ©s). L’article termine par une autre question : « une intelligence artificielle pourrait-elle un jour devenir consciente ? Â». Vous avez deux heures.

Les crawlers des IA deviennent un sĂ©rieux problĂšme pour le web, mĂȘme pour WikimĂ©dia

3 avril 2025 Ă  15:06
DDoS généré pour IA
Les crawlers des IA deviennent un sĂ©rieux problĂšme pour le web, mĂȘme pour WikimĂ©dia

Pour entrainer et tenir Ă  jour leurs intelligences artificielles, les crawlers des entreprises d’IA parcourent le web en permanence et sont suspectĂ©s de ne pas respecter les fameux robots.txt censĂ©s permettre leur blocage. Leur activitĂ© va jusqu’à mettre en pĂ©ril des sites web de projets de logiciels libres ou toucher fortement les activitĂ©s de WikimĂ©dia.

Les entreprises qui ont mis en place des IA gĂ©nĂ©ratives comme OpenAI, Meta, Anthropic, Mistral ou encore Amazon, Google et Microsoft ont besoin d’indexer des contenus sur le web en permanence pour entrainer leurs grands modĂšles de langage (LLM), rĂ©cupĂ©rer les nouvelles informations afin que leurs outils soient capables de rĂ©pondre aux demandes de leurs utilisateurs.

Un trafic difficile Ă  gĂ©rer, mĂȘme pour la fondation WikimĂ©dia

Mais en venant en permanence sur les sites web, ils ajoutent du trafic important Ă  leur bande passante, au point de saturer certains. La fondation WikimĂ©dia a publiĂ© un billet pour expliquer Ă  quel point ces robots ont un impact sur ses projets : « Notre infrastructure est conçue pour supporter des pics soudains de trafic d’origine humaine lors d’évĂ©nements trĂšs intĂ©ressants, mais le volume de trafic gĂ©nĂ©rĂ© par les robots scrapeurs est sans prĂ©cĂ©dent et prĂ©sente des risques et des coĂ»ts croissants Â».

En effet, ces entreprises rĂ©cupĂšrent ces contenus Ă  l’aide de « crawlers Â», des robots d’indexation, ou plutĂŽt ici de rĂ©cupĂ©ration de donnĂ©es. OpenAI a officiellement donnĂ© le nom de son robot, GPTBot, en aout 2023, suscitant immĂ©diatement la rĂ©action de RSF qui a rapidement invitĂ© « tous les mĂ©dias Ă  configurer leurs sites pour Ă©viter qu’OpenAI ne rĂ©cupĂšre leur contenu gratuitement ». C’est ce qu’ont fait beaucoup de sites web.

Un blocage pas si efficace

Pour cela, il « suffit Â» de lister dans le fichier robots.txt de son site les robots dont on ne veut pas. Mais, comme l’ont dĂ©montrĂ© rĂ©cemment des chercheuses, certains robots rĂ©cupĂšrent des informations de sites qui, pourtant, les ont ajoutĂ©s dans leurs listes. De plus, l’outil d’IA gĂ©nĂ©rative de Microsoft, Copilot, utilise BingBot, le robot d’indexation du moteur de recherche de l’entreprise. Un site qui voudrait bloquer l’IA de Microsoft ne serait plus indexĂ© dans le moteur de recherche Bing.

Et, comme on l’a vu rĂ©cemment, certains sites peuvent ĂȘtre visitĂ©s 2 millions de fois par un bot en un trimestre. Il est dĂ©jĂ  difficile pour des infrastructures comme celles de la Fondation WikimĂ©dia de faire face Ă  cet afflux « artificiel Â» pour gĂ©rer sa bande passante, mais ça l’est encore plus pour des projets qui ont moins de moyens.

Certains expriment leur ras-le-bol

Plusieurs responsables de projets de logiciels libres se sont plaints du problĂšme, expliquait rĂ©cemment ArsTechnica. Le dĂ©veloppeur Xe Iaso a, par exemple, exprimĂ© son ras-le-bol en janvier face au crawler d’Amazon : « Ă€ la personne qui gĂšre AmazonBot, veuillez ajouter git.xeserv.us Ă  votre liste de domaines bloquĂ©s. Si vous connaissez quelqu’un chez Amazon, merci de lui transmettre ce message et de lui demander de le transmettre Ă  l’équipe d’AmazonBot Â» alors qu’il avait radicalement bloquĂ© tous les robots dans son fichier robots.txt.

TheLibre.News a aussi recensĂ© plusieurs infrastructures de logiciels libres touchĂ©s par ce problĂšme. Le GitLab des dĂ©veloppeurs de KDE a, par exemple, Ă©tĂ© touchĂ© par des crawlers ayant des IP dĂ©tenues par Alibaba, ce qui l’a rendu temporairement inaccessible. L’un des administrateurs systĂšmes du projet Pagure de Fedora a, lui aussi, constatĂ© un afflux massif de robots de rĂ©cupĂ©ration de donnĂ©es venant du BrĂ©sil. Il explique avoir dĂ©cidĂ© de bloquer temporairement toutes les IP brĂ©siliennes pour en venir Ă  bout tout en sachant bien que ce n’était pas une solution de long terme.

Gergely Orosz, qui publie la newsletter The Pragmatic Engineer, explique sur LinkedIn que le site d’un de ses projets personnels qui dĂ©clinait a reçu rĂ©cemment un trafic important « lorsque le crawler AI de Meta et d’autres bots comme Imagesiftbot ont commencĂ© Ă  crawler le site sans rĂ©flĂ©chir : ça a poussĂ© le trafic Ă  plus de 700Go par mois Â» alors qu’il Ă©tait aux alentours de 100Go par mois un peu avant.

« Le site est hĂ©bergĂ© sur Render oĂč 500Go/mois sont inclus, au-delĂ  c’est 30 $ pour 100Go. Ce mois-ci, je paie donc 90 $ pour l’entrainement de ces LLM Â», commente-t-il. Et lui aussi pointe que « l’ironie est que les robots – y compris Meta ! – ignorent manifestement le fichier robots.txt du site qui leur dit de « s’il vous plait, restez Ă  l’écart Â» ».

Drew DeVault, le fondateur de la plateforme d’outils open source Source Hut, a publiĂ© un billet de blog le 17 mars dernier demandant aux entreprises d’IA gĂ©nĂ©ratives d’ « arrĂȘter d’externaliser [leur] coĂ»ts directement sur [lui] Â». « Au lieu de travailler sur nos prioritĂ©s Ă  SourceHut, j’ai passĂ© entre 20 et 100 % de mon temps Ă  attĂ©nuer les crawlers LLM hyper-agressifs Â», s’y lamente-t-il. Il explique que Source Hut subit des « dizaines de brĂšves pannes par semaine Â» et qu’il doit chercher tous les jours de nouvelles solutions pour ne pas voir la situation empirer. Le mĂȘme jour, son entreprise expliquait que des crawlers de LLM continuaient Ă  provoquer un DDoS sur SourceHut.

Des solutions pour piĂ©ger les crawlers d’IA

Elle expliquait avoir dĂ©cidĂ© de dĂ©ployer Anubis pour essayer de bloquer les bots des entreprises d’IA. « Ce logiciel prĂ©sente Ă  certains utilisateurs un dĂ©fi de preuve de travail qui est rĂ©solu par le navigateur de l’utilisateur Ă  l’aide de JavaScript Â», explique SourceHut. C’est en fait une solution qu’a dĂ©veloppĂ©e Xe Iaso aprĂšs avoir publiĂ© son ras-le-bol.

D’autres solutions commencent Ă  ĂȘtre dĂ©veloppĂ©es, notamment en essayant de piĂ©ger les IA dans un labyrinthe de liens. Nepenthes, par exemple. Sa documentation explique que le logiciel « fonctionne en gĂ©nĂ©rant des sĂ©quences infinies de pages, chacune contenant des dizaines de liens, qui retournent simplement dans un piĂšge ». Nepenthes ajoute des petits dĂ©tails comme un dĂ©lai ou une fausse apparence de fichiers statiques pour tromper le crawler.

De son cĂŽtĂ©, Cloudflare a aussi pensĂ© Ă  une solution de labyrinthe, explique-t-elle dans un billet de blog. Celle-ci « utilise du contenu gĂ©nĂ©rĂ© par l’IA pour ralentir, embrouiller et gaspiller les ressources des AI Crawlers et d’autres robots qui ne respectent pas les directives « no crawl Â» ». L’entreprise, connue pour vendre des solutions pour augmenter la sĂ©curitĂ© et les performances des sites internet, propose pour le moment Ă  tous ses utilisateurs la possibilitĂ© d’activer gratuitement cette fonctionnalitĂ©.

☕ Le noyau Linux 6.15 permet Ă  exFAT de supprimer les fichiers bien plus vite

3 avril 2025 Ă  12:42

exFAT est un systĂšme de fichier crĂ©Ă© par Microsoft en 2006 pour les supports amovibles, particuliĂšrement les cartes SD, avec un accent mis sur la gestion des mĂ©tadonnĂ©es. Il s’agissait alors d’un systĂšme de fichiers propriĂ©taire. Les spĂ©cifications ont finalement Ă©tĂ© ouvertes en 2019 et la propriĂ©tĂ© des brevets transfĂ©rĂ©e Ă  l’Open Invention Network. Ce n’est cependant pas une technologie ouverte.

Son support dans Linux a toujours Ă©tĂ© bancal, malgrĂ© des amĂ©liorations notables de temps en temps. La version 6.15 du noyau devrait cependant donner un gros coup de fouet, notamment lors de la suppression de fichiers, quand l’option de montage « discard Â» est active. Cette derniĂšre signifie qu’une opĂ©ration informe le pĂ©riphĂ©rique de stockage que les blocs sous-jacents ne sont plus utilisĂ©s. Supprimer un fichier envoie ainsi un signal pour passer ces blocs du statut « occupĂ© Â» Ă  « libre Â».

Disque dur

C’est un ingĂ©nieur de Sony, Yuezhang Mo, qui a apportĂ© la modification. Il explique ainsi qu’en mode discard, les clusters sont Ă©liminĂ©s un par un quand l’utilisateur dĂ©clenche une suppression de fichiers. Plus le nombre et le poids des fichiers augmente, plus l’opĂ©ration prend de temps. Au point que ce dernier peut devenir excessif et entrainer un plantage des composants logiciels impliquĂ©s, jusqu’au blocage parfois de la machine. Sa modification a donc consistĂ© Ă  permettre le traitement par lots des clusters impliquĂ©s, comme le rapporte notamment Phoronix.

Pour donner un ordre d’idĂ©e, la suppression d’un fichier unique de 80 Go prenait la bagatelle de 286 secondes, un temps que l’on peut considĂ©rer comme « fou Â». Avec le noyau Linux 6.15, la mĂȘme opĂ©ration prend
 1,6 seconde.

Les droits de douane Trump relancent l’hypothĂšse d’une taxe GAFAM europĂ©enne

3 avril 2025 Ă  12:06
Seul contre tous
Les droits de douane Trump relancent l’hypothĂšse d’une taxe GAFAM europĂ©enne

Donald Trump a tenu parole, en annonçant, mercredi, de nouveaux droits de douane exceptionnels, censĂ©s favoriser selon lui la rĂ©industrialisation des États-Unis. Si la sidĂ©ration domine encore sur les marchĂ©s financiers, les rĂ©actions politiques ne se sont pas fait attendre. L’Europe et la France dĂ©fendent dĂ©jĂ  l’idĂ©e de contre-mesures, parmi lesquelles l’hypothĂšse d’une taxe GAFAM, appliquĂ©e sur les flux financiers des gĂ©ants du numĂ©rique, risque de s’imposer comme une Ă©vidence.

L’incertitude a durĂ© jusqu’aux derniĂšres heures : jusqu’oĂč Donald Trump allait-il mettre Ă  exĂ©cution ses menaces de droits de douane ? Le prĂ©sident des États-Unis n’a finalement pas mis d’eau dans son vin. Il a annoncĂ© mercredi, Ă  l’occasion de ce qu’il qualifie de « Liberation Day Â», un jeu de mesures exceptionnelles, qui instaurent des droits de douane particuliĂšrement lourds pour les marchandises importĂ©es aux États-Unis. La Chine et les autres pays de l’Asie manufacturiĂšre sont particuliĂšrement touchĂ©s, tout comme l’Union europĂ©enne.

Outre une taxe plancher sur les importations de 10 %, valable pour tous les pays – une approche systĂ©matique qui conduit Ă  introduire des droits de douane sur des archipels peuplĂ©s uniquement de manchots et d’oiseaux, Trump prĂ©voit des droits de douane individualisĂ©s et rĂ©ciproques plus Ă©levĂ©s pour les pays avec lesquels les États-Unis entretiennent une balance commerciale dĂ©ficitaire.

PrĂ©sentĂ©s Ă  grands renforts de tableaux pendant une confĂ©rence de presse, ces droits de douane se montent Ă  20 % pour l’Union europĂ©enne, 54 % pour la Chine (en intĂ©grant les prĂ©cĂ©dentes taxes de 20 % entrĂ©es en vigueur dĂ©but mars), 32 % pour TaĂŻwan, 24 % pour le Japon, 49 % pour le Cambodge ou 46 % pour le Vietnam, 48% pour le Laos, 47% pour Madagascar, 44% pour le Sri Lanka, etc.

Ils ne prĂ©jugent pas, par ailleurs, d’éventuelles taxes spĂ©cifiques, comme les 25 % dĂ©sormais prĂ©levĂ©s sur l’importation de vĂ©hicules produits en dehors des États-Unis.

Une méthodologie qui interroge

Outre les cas particuliers comme le Canada, le Mexique ou la Chine, pourquoi de telles variations entre, disons, le Vietnam et le Cambodge ? AprĂšs analyse des chiffres, l’économiste amĂ©ricain James Surowiecki a remarquĂ© une corrĂ©lation entre le dĂ©ficit commercial des États-Unis avec le pays concernĂ© et le niveau de droits de douane appliquĂ©. Une hypothĂšse qu’a partiellement confirmĂ©e le bureau du reprĂ©sentant amĂ©ricain au commerce (USPTR), en publiant, jeudi, l’équation ayant soi-disant prĂ©sidĂ© au calcul.

Si les modalitĂ©s de ce calcul interrogent, c’est aussi parce que Donald Trump parle de droits de douane rĂ©ciproques, comme si les États-Unis ne faisaient que rĂ©agir aux pressions commerciales que lui font subir les autres pays du monde. L’Europe est dans ce contexte accusĂ©e de taxer Ă  hauteur de 39 % les importations venues de l’autre cĂŽtĂ© de l’Atlantique, mais d’oĂč vient ce chiffre ?

De façon empirique, un journaliste de Wired vĂ©rifie, sur 182 des 185 pays concernĂ©s, l’hypothĂšse de Surowiecki : « pour chaque pays, ils ont simplement pris notre dĂ©ficit commercial avec ce pays et l’ont divisĂ© par les exportations de ce pays vers nous Â». En 2024, l’Union europĂ©enne a, par exemple, exportĂ© l’équivalent de 605 milliards de dollars vers les États-Unis, mais importĂ© uniquement 370 milliards de dollars, soit une balance dĂ©ficitaire de 236 milliards de dollars
 qui reprĂ©sente 39 % de ce que les États-Unis ont consommĂ© en provenance de l’Europe.

Quel impact sur le secteur de la tech ?

Jeudi matin, les marchĂ©s europĂ©ens ont vu rouge, trĂšs rouge, et l’ouverture de Wall Street s’annonce difficile. Bien que Trump dĂ©fende l’impact positif de ses mesures pour l’économie amĂ©ricaine, ces droits de douane risquent en effet de soulever de nombreuses difficultĂ©s pour les sociĂ©tĂ©s qui produisent ou s’approvisionnent dans le reste du monde. Apple, qui fabrique massivement en Asie (Chine, Inde, Vietnam) ou Amazon, dont les rayons virtuels dĂ©bordent de produits manufacturĂ©s Ă  l’étranger, figurent parmi les acteurs de premier plan les plus exposĂ©s.

Les rĂ©percussions Ă  plus long terme sont toutefois difficiles Ă  mesurer. D’abord, parce que l’économie de la tech repose sur une infinitĂ© d’interdĂ©pendances entre composants, technologies, logiciels et flux financiers mondialisĂ©s. Ensuite, parce que la manƓuvre de Donald Trump recĂšle une part variable non nĂ©gligeable.

« Ces droits de douane resteront en vigueur jusqu’à ce que le prĂ©sident Trump dĂ©termine que la menace posĂ©e par le dĂ©ficit commercial et le traitement non rĂ©ciproque sous-jacent est satisfaite, rĂ©solue ou attĂ©nuĂ©e Â», expose clairement la Maison blanche. Le prĂ©sident ne s’en cache pas : il cherche Ă  faire pression sur les Ă©tats comme sur les acteurs Ă©conomiques, pour obtenir des mesures favorables Ă  l’économie des États-Unis, et ramener sur son sol des investissements, des usines et des emplois.

Vers une guerre commerciale ?

Droits de douane contre droits de douane, l’hypothĂšse laisse supposer une hausse gĂ©nĂ©ralisĂ©e des prix avec, Ă  la clĂ©, un risque de rĂ©cession de l’économie amĂ©ricaine, dont la consommation des mĂ©nages reprĂ©sente prĂšs de 70 %. Un risque assumĂ© par Donald Trump. « Ce que nous faisons est grand, nous rapportons la richesse Ă  l’AmĂ©rique, et il y aura une pĂ©riode de transition. Il faut du temps Â», dĂ©clarait-il le 9 mars dernier, au micro de NBC.

En attendant, une forme de riposte s’organise, mĂȘme si les contours en sont encore flous. Ursula Von der Leyen, prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, a rappelĂ© jeudi matin que l’Union prĂ©parait dĂ©jĂ  un lot de mesures visant Ă  taxer les marchandises venues des États-Unis, en rĂ©ponse aux droits de douane dĂ©jĂ  instaurĂ©s par Donald Trump sur les produits contenant de l’acier et de l’aluminium. « Et nous nous prĂ©parons maintenant Ă  de nouvelles contre-mesures pour protĂ©ger nos intĂ©rĂȘts et nos entreprises si les nĂ©gociations Ă©chouent Â», a-t-elle ajoutĂ© lors de sa dĂ©claration.

Le retour d’une taxe GAFAM europĂ©enne ?

Il est toutefois probable que d’autres mesures, moins « rĂ©ciproques Â», soient aussi envisagĂ©es, et l’hypothĂšse d’une taxe GAFAM suscite dĂ©jĂ , dans ce contexte, de premiĂšres dĂ©clarations. Elle apparaĂźt en effet comme une mesure de rĂ©torsion relativement Ă©vidente, du fait de la part prĂ©pondĂ©rante des services, et donc de l’économie numĂ©rique, dans la balance commerciale Ă©tats-unienne. Un point que Donald Trump omet sciemment dans ses propres chiffres et dĂ©clarations, qui ne raisonnent que sur la base des biens matĂ©riels.

En 2023, l’Europe exportait par exemple 503 milliards d’euros de marchandises vers les États-Unis, et en importait 347 milliards d’euros. Or la situation s’inverse quand on regarde les services : l’Union europĂ©enne exportait l’équivalent de 319 milliards d’euros vers les États-Unis, alors que ces derniers gĂ©nĂšraient 427 milliards d’euros Ă  partir du marchĂ© europĂ©en. En matiĂšre de services, les États-Unis bĂ©nĂ©ficient donc d’un excĂ©dent commercial significatif vis Ă  vis de l’Europe.

La France semble dĂ©jĂ  pencher en faveur de l’idĂ©e d’une taxe GAFAM, comme l’a laissĂ© entendre Sophie Primas, porte-parole du gouvernement, sur RTL. Rappelant le premier volet de la riposte europĂ©enne relative Ă  l’aluminium et Ă  l’acier, elle Ă©voque un second volet, plus large, « probablement prĂȘt Ă  la fin du mois d’avril sur l’ensemble des produits et des services, et j’insiste bien sur les services, avec de nouveaux outils Â» rĂ©glementaires, dits anti-coercition.

Spam : l’Arcep confirme une explosion des appels et messages abusifs en 2024

3 avril 2025 Ă  09:22
Oui allo ? Alors je sais, vous avez sûrement

Spam : l’Arcep confirme une explosion des appels et messages abusifs en 2024

En 2024, comme les annĂ©es prĂ©cĂ©dentes, le nombre de plaintes envoyĂ©es Ă  l’Arcep est en hausse. Les alertes concernant la fibre optique sont sans surprise les plus importantes. Sur le mobile, on note aussi une explosion des spams tĂ©lĂ©phonique. Dans le mĂȘme temps, l’Observatoire de la satisfaction client 2025 est aussi disponible.

L’Arcep (rĂ©gulateur des tĂ©lĂ©coms) vient de publier le bilan annuel de sa plateforme J’alerte l’Arcep. LancĂ©e fin 2017, elle permet Ă  tout un chacun (particuliers et professionnels) de lui signaler un problĂšme. « Les alertes recueillies permettent de suivre en temps rĂ©el les difficultĂ©s rencontrĂ©es par les utilisateurs, d’identifier les dysfonctionnements rĂ©currents ou les pics d’alertes Â», explique l’AutoritĂ©.

En 2024, le gendarme des tĂ©lĂ©coms a reçu plus de « 57 000 [+ 8% par rapport Ă  2023, ndlr] alertes dont environ 49 000 directement sur la plateforme Â». Sans surprise, « l’utilisation de j’alerte l’Arcep, en hausse constante, reflĂšte les Ă©volutions des problĂšmes rencontrĂ©s depuis 2018 Â».

Le nombre d’alertes sur les rĂ©seaux hors fibre dĂ©croit (sauf un petit rebond en 2023), tandis que celui sur la fibre optique reprĂ©sente dĂ©sormais plus de la moitiĂ© des signalements. On peut Ă©galement voir (zone rose) une forte hausse des appels/messages non sollicitĂ©s ou abusifs sur le mobile, nous allons y revenir.

Signalements : Free (en tĂȘte) vs les trois autres opĂ©rateurs

Au niveau des opĂ©rateurs, Free se dĂ©marque Ă  la fois sur le fixe et sur le mobile, mais pas de la meilleure des maniĂšres :

« Les signalements reçus concernant les opĂ©rateurs Orange, SFR et Bouygues sont en baisse en 2024 et compris entre 75 et 100 pour 100 000 utilisateurs, ceux pour Free sont stables aux alentours de 150 pour 100 000 utilisateurs.

Sur le marchĂ© mobile, les signalements reçus concernant les opĂ©rateurs Bouygues, Orange et SFR sont plutĂŽt stables depuis 3 ans et sont compris entre 5 et 10 pour 100 000 utilisateurs, ceux pour Free sont en hausse et sont compris entre 10 et 15 pour 100 000 utilisateurs Â».

Satisfaction client : Free aussi en tĂȘte

Si Free arrive premier sur le nombre de signalements, l’opĂ©rateur est aussi en tĂȘte sur les notes de satisfaction attribuĂ©es par les utilisateurs au service client, avec 2,8/5. Bouygues Telecom et Orange sont deuxiĂšmes avec 2,4/5 et SFR dernier avec 2,2 sur 5.

Autre indicateur : la satisfaction globale des abonnĂ©s Ă  un rĂ©seau fixe et/ou mobile. Elle « est en lĂ©gĂšre hausse, pour l’ensemble des opĂ©rateurs, par rapport Ă  l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente Â». Free est en tĂȘte avec 8,1 sur 10, Orange deuxiĂšme avec 8,0, Bouygues Telecom troisiĂšme avec 7,8 et SFR encore dernier avec 7,5.

« La satisfaction des utilisateurs vis-à-vis des opérateurs mobiles (notés 7,9/10 en moyenne) est
Ă©quivalente Ă  celle vis-Ă -vis des fournisseurs d’accĂšs Ă  internet fixe (notĂ©s 7,8/10 en moyenne)
 Â», ajoute l’Arcep.

Le bilan complet de la satisfaction des utilisateurs vis-Ă -vis des opĂ©rateurs mobiles et Internet est disponible ici. Le document (PDF) fait pas moins de 111 pages. C’était un questionnaire en ligne auto-administrĂ© d’une quinzaine de minutes rĂ©alisĂ© entre le 23 septembre et le 11 octobre sur un Ă©chantillon de 4 006 consommateurs ĂągĂ©s de 18 ans et plus.

Grogne sur les déploiements

Les alertes sur le fixe sont encore et toujours majoritaires avec 85,4%, contre 14,6 % pour le mobile. NĂ©anmoins, « les signalements relatifs au marchĂ© fixe ont, pour la premiĂšre fois depuis le dĂ©but du lancement de la plateforme de « J’alerte Â», diminuĂ© en 2024 Â», avec presque deux points de moins.

Dans le dĂ©tail, sur le fixe chez le grand public, le dĂ©ploiement des rĂ©seaux et la qualitĂ© de services et du SAV reprĂ©sentent 94,7 % des signalements. Entre 2023 et 2024, il y a eu un fort mouvement : les plaintes sur les dĂ©ploiements ont augmentĂ© de presque 50 %, tandis que celles sur la qualitĂ© de service ont baissĂ© de 67 %.

Spam tĂ©lĂ©phonique : explosion des alertes

Cela ne surprendra personne : « en 2024, le volume des signalements relatifs au phĂ©nomĂšne d’usurpation de numĂ©ro a Ă©tĂ© multipliĂ© par 16 passant approximativement de 500 alertes en 2023 Ă  8500 en 2024 Â». L’Arcep note une forte fluctuation durant l’annĂ©e, avec un pic au mois de septembre avec prĂšs de 1 500 alertes.

Au global, c’est l’ensemble de la catĂ©gorie des alertes liĂ©es aux appels et messages non sollicitĂ©s ou abusifs qui est en trĂšs forte augmentation : de 2 029 alertes en 2023, l’Arcep en a reçu 10 973 en 2024, soit plus de cinq fois plus.

Quasiment tous les indicateurs sont en trĂšs forte hausse par rapport Ă  2023 si on se base sur le nombre d’alertes. Par exemple, le dĂ©marchage tĂ©lĂ©phonique abusif est passĂ© de 1 094 Ă  1 517 alertes, mais ne reprĂ©sentent plus que 13,8 % de l’ensemble Ă  cause de l’explosion du nombre d’usurpations de numĂ©ro.

Les opérateurs mettent en place des protections
 encore partielles

La lutte s’est intensifiĂ©e fin 2024 et dĂ©but 2025 avec le MĂ©canisme d’Authentification des NumĂ©ros (MAN) en place depuis 1á”‰Êł octobre sur le fixe et sur le mobile chez les quatre opĂ©rateurs depuis le dĂ©but de l’annĂ©e. Cela pourrait expliquer l’intensification de septembre, avec un dernier tour « d’honneur Â» ?

Il faudra attendre le prochain observatoire pour juger d’éventuels effets sur le mobile, mais il reste un important trou dans le filet de protection du MAN, comme nous l’expliquions rĂ©cemment : « les appels en roaming (depuis l’étranger) avec un numĂ©ro français ne sont pas concernĂ©s Â».

Sur le graphique de droite ci-dessous, ne vous fiez pas uniquement à la longueur des barres qui représentent la répartition des alertes (en pourcentage), pas le nombre de signalements.

L’Agence spatiale europĂ©enne alerte encore sur la prolifĂ©ration des dĂ©bris

3 avril 2025 Ă  08:55
Dirty space
L’Agence spatiale europĂ©enne alerte encore sur la prolifĂ©ration des dĂ©bris

Le rapport annuel de l’ESA sur l’environnement spatial alerte sur l’augmentation toujours plus importante du nombre de dĂ©bris. Et l’orbite terrestre basse est de plus en plus encombrĂ©e. Pourtant, l’agence europĂ©enne constate une meilleure prise en compte des directives de rĂ©duction des dĂ©bris spatiaux par les diffĂ©rents acteurs. Mais celle-ci va moins vite que l’augmentation du nombre de lancements.

L’ESA a publiĂ© son rapport annuel sur l’environnement spatial [PDF]. L’agence spatiale europĂ©enne y explique que le monde du spatial commence Ă  prendre en compte le fait que « l’environnement orbital de la Terre est une ressource limitĂ©e Â» comme l’indiquait l’ONU en 2019 dans ses recommandations sur la durabilitĂ© de l’espace extra-atmosphĂ©rique.

Trop lents

Mais cette prise en compte est encore beaucoup trop lente. Nous augmentons moins rapidement le nombre d’objets en orbite autour de la Terre, mais nous l’augmentons toujours : « si la croissance exponentielle du nombre de nouvelles charges utiles s’est ralentie en 2024, le nombre de lancements a continuĂ© d’augmenter et, en termes de masse et de superficie, le nombre de lancements est toujours le plus Ă©levĂ© jamais enregistrĂ© jusqu’à prĂ©sent Â».

De la mĂȘme façon, les directives Ă©tablies pour pousser au dĂ©sorbitage sont de mieux en mieux suivies mais ça ne va pas encore assez vite :

« Alors que l’adoption et le respect des pratiques de rĂ©duction des dĂ©bris spatiaux au niveau mondial augmentent lentement, il est important de noter que la mise en Ɠuvre rĂ©ussie de l’un ou l’autre des seuils de durĂ©e de vie est encore trop faible pour garantir un environnement durable Ă  long terme. Notamment, une partie de l’augmentation de l’adoption des mesures de rĂ©duction [
] comme les rentrĂ©es contrĂŽlĂ©es de corps de fusĂ©e ou les taux de rĂ©ussite de l’élimination des charges utiles en orbite terrestre basse aprĂšs la mission, est liĂ©e au dĂ©ploiement et Ă  la mise hors service de grandes fusĂ©es et d’engins spatiaux de grande taille », explique l’agence europĂ©enne.

Des politiques mises en place mais un futur incertain aux États-Unis

C’est d’ailleurs en ce sens qu’elle a augmentĂ© ses exigences en 2023, avec un objectif « zĂ©ro dĂ©bris Â» d’ici Ă  2030. L’ESA s’engageait Ă  :

  • limiter la quantitĂ© de dĂ©bris spatiaux crĂ©Ă©s par les opĂ©rations normales ;
  • rĂ©duire au minimum le risque de dĂ©sintĂ©gration en orbite ;
  • prĂ©venir les collisions en orbite ;
  • mettre en Ɠuvre l’élimination aprĂšs la mission.

Du cĂŽtĂ© amĂ©ricain, la FCC infligeait en 2023 sa premiĂšre amende pour mauvais dĂ©sorbitage. Mais la nouvelle administration Trump et la suppression de l’indĂ©pendance de l’agence amĂ©ricaine qui rĂ©gule les satellites risquent de changer la donne.

Autant de dĂ©bris que de satellites actifs sur l’orbite terrestre basse

« Le nombre de dĂ©bris spatiaux en orbite continue d’augmenter rapidement. Environ 40 000 objets sont actuellement suivis par les rĂ©seaux de surveillance de l’espace, dont environ 11 000 sont des charges utiles actives Â», explique l’agence.

Elle ajoute qu’il y en a beaucoup en orbite qui pourraient causer des accidents : « le nombre rĂ©el de dĂ©bris spatiaux d’une taille supĂ©rieure Ă  1 cm – suffisamment grands pour ĂȘtre capables de causer des dommages catastrophiques – est estimĂ© Ă  plus de 1,2 million, dont plus de 50 000 objets d’une taille supĂ©rieure Ă  10 cm Â».

L’orbite terrestre basse est celle qui inquiĂšte le plus l’agence. Elle fait remarquer qu’ « Ă  environ 550 km d’altitude, le nombre de dĂ©bris constituant une menace est aujourd’hui du mĂȘme ordre de grandeur que celui des satellites actifs Â».

☕ 50 ans plus tard, Bill Gates publie le code source de l’Altair BASIC

3 avril 2025 Ă  07:11

Alors que Microsoft cĂ©lĂšbrera vendredi 4 avril les cinquante ans de sa crĂ©ation en tant que sociĂ©tĂ©, Bill Gates est revenu cette semaine sur ce qui constitue sans doute l’épisode fondateur de son aventure entrepreneuriale : l’écriture avec Paul Allen, en un temps record, d’un interprĂ©teur BASIC destinĂ© Ă  l’Altair 8800 de MITS (basĂ© sur le CPU 8080 d’Intel).

Il a dans le mĂȘme temps publiĂ©, pour la premiĂšre fois, le code source de ce fameux interprĂ©teur, le premier produit commercial vendu par les deux fondateurs de Microsoft : 150 pages de sorties d’imprimante scannĂ©es, qui rĂ©vĂšlent (PDF) un code dĂ»ment commentĂ©, Ă©crit en seulement trente jours (et trente nuits) au printemps 1975.

« Avant Office, Windows 95, la Xbox ou l’IA, il y avait Altair BASIC Â», attaque joliment Bill Gates, avant de retracer plus en dĂ©tail le dĂ©roulĂ© des faits. D’abord, la dĂ©couverte de cette nouvelle machine, l’Altair 8800, affichĂ©e en couverture du magazine Popular Electronics, qui augurait l’avĂšnement d’une informatique personnelle. Puis cette idĂ©e en forme de dĂ©fi, vendue sur papier Ă  MITS, le fabricant de l’Altair : dĂ©velopper un interprĂ©teur BASIC, capable d’offrir une alternative au langage assembleur de base de la machine. Sans accĂšs direct Ă  cette derniĂšre, Gates et Allen durent utiliser un simulateur.

« Enfin, aprĂšs de nombreuses nuits blanches, nous fĂ»mes prĂȘts Ă  montrer notre interprĂ©teur BASIC Ă  Ed Roberts, le prĂ©sident de MITS. La dĂ©monstration se rĂ©vĂ©la un succĂšs, et MITS accepta de nous acheter le logiciel. Ce fut un moment pivot pour Paul et moi. Altair BASIC devint le premier produit de notre nouvelle sociĂ©tĂ©, que nous avions dĂ©cidĂ© d’appeler Micro-soft (nous avons abandonnĂ© plus tard le tiret) Â», Ă©crit Bill Gates.

☕ Qualcomm veut aussi sa part du gĂąteau de l’IA gĂ©nĂ©rative et rachĂšte MovianAI

3 avril 2025 Ă  06:57

Qualcomm vient d’annoncer le rachat de MovianAI Artificial Intelligence Application and Research JSC (alias MovianAI), l’ancienne division d’IA gĂ©nĂ©rative du conglomĂ©rat privĂ© vietnamien Vingroup. Cette branche Ă©tait dirigĂ©e par Hung Bui (il en Ă©tait Ă©galement le fondateur), un ancien de chez Google DeepMind oĂč il a passĂ© 16 mois comme chercheur.

« Cette acquisition souligne notre engagement Ă  consacrer les ressources nĂ©cessaires Ă  la R&D, ce qui fait de nous la force motrice de la prochaine vague d’innovation en matiĂšre d’IA Â», explique Jilei Hou, vice-prĂ©sident sĂ©nior de l’ingĂ©nierie chez Qualcomm.

Le montant de la transaction n’est pas prĂ©cisĂ©. Qualcomm ajoute que Hung Bui rejoindra ses effectifs, sans en dire davantage sur son poste. « Nous sommes prĂȘts Ă  contribuer Ă  la mission de Qualcomm qui consiste Ă  rĂ©aliser des avancĂ©es majeures dans la recherche fondamentale en intelligence artificielle et Ă  les dĂ©ployer dans tous les secteurs, notamment les smartphones, les ordinateurs, les vĂ©hicules assistĂ©s par informatique, etc. Â», explique-t-il.

Puce Snapdragon X Plus

☕ Nintendo lancera la Switch 2 le 5 juin, Ă  partir de 470 euros

2 avril 2025 Ă  15:49

Nintendo a dĂ©voilĂ© mercredi, lors d’une confĂ©rence diffusĂ©e en direct, les grandes lignes et les premiers jeux de sa future console hybride (mi portable, mi console de salon), la Switch 2. Son lancement est dĂ©sormais officiellement programmĂ© au 5 juin prochain, avec un prix de dĂ©part fixĂ© Ă  469,99 euros et des prĂ©commandes ouvertes Ă  partir du 8 avril.

Sur le plan matĂ©riel, Nintendo valide ou prĂ©cise la plupart des Ă©lĂ©ments dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©s en janvier, lors de la premiĂšre confirmation officielle de la console. La Switch 2 conserve le mĂȘme schĂ©ma de fonctionnement que celui du modĂšle originel (un Ă©cran central autonome, des manettes amovibles sur le cĂŽtĂ©, une station d’accueil pour relier l’ensemble Ă  une TV).

Le fabricant japonais livre quelques premiers dĂ©tails techniques : la Switch 2 s’articule autour d’un Ă©cran LCD (et non OLED) de 7,9 pouces, dĂ©livrant 1920 x 1080 pixels avec une frĂ©quence d’affichage variable pouvant monter Ă  120 Hz et prise en charge du HDR10.

Une fois connectée en USB-C à son dock, ce dernier autorise, via HDMI, un affichage 3840 x 2160 (4K) à 60 images par seconde (fps). Pour aller chercher les 120 fps, il faudra basculer sur une résolution inférieure (1920 x 1080 ou 2560 x 1440).

Huit ans aprĂšs la Switch premiĂšre du nom, qui utilisait un dĂ©rivĂ© de la puce Tegra, Nintendo reste fidĂšle Ă  NVIDIA. La Switch 2 exploite une nouvelle fois un design personnalisĂ©, dont les caractĂ©ristiques n’ont pas encore Ă©tĂ© dĂ©voilĂ©es. La console bascule pour le reste sur 256 Go de stockage (contre 32 Go sur la premiĂšre Switch et 64 Go sur sa variante OLED), avec Bluetooth et Wi-Fi 6, ou liaison rĂ©seau filaire via un port LAN quand elle est rangĂ©e sur son dock.

Nintendo Ă©voque deux ports USB type-C (l’un sert Ă  la connexion au dock, l’autre aux accessoires, les deux permettent la recharge) et un emplacement pour cartes microSD Express, format auquel seront distribuĂ©s les jeux, jusqu’à 2 To. La console, qui pĂšse 401 grammes sans ses manettes et prĂ©sente 13,9 mm d’épaisseur, dispose d’une batterie de 5 520 mAh qui autorise une autonomie thĂ©orique comprise entre « 2 et 6,5 heures Â».

Les manettes Joy-Con, connectĂ©es en Bluetooth 3.0 et dĂ©sormais dotĂ©es d’une attache magnĂ©tique, prennent un peu d’embonpoint. Elles inaugurent un capteur optique, permettant de les utiliser comme une souris d’ordinateur. Elles gagnent Ă©galement un bouton C, dĂ©diĂ© aux nouvelles fonctionnalitĂ©s de discussion en jeu implĂ©mentĂ©es par Nintendo dans son environnement logiciel, baptisĂ©es GameChat. Entre autres accessoires, une camĂ©ra sera proposĂ©e en option, avec la promesse d’interactions au sein de certains jeux.

Du cĂŽtĂ© des jeux justement, c’est la grande offensive. Nintendo mise en premier lieu sur ses propres licences, Ă  commencer par un nouvel Ă©pisode de Mario Kart, qui sera proposĂ© avec la console en bundle au lancement, ou Donkey Kong Bananza, attendu pour mi-juillet. Entre nouveautĂ©s et rĂ©Ă©ditions, la firme convoque sans surprise ses licences les plus iconiques.

Elle y ajoute une forte dimension rĂ©trocompatibilitĂ©, avec la prise en charge annoncĂ©e de la plupart des jeux Switch et l’ajout de jeux Gamecube au sein de l’abonnement Nintendo Switch Online.

Enfin, Nintendo promet plĂ©thore de titres Ă©manant d’éditeurs tiers, incluant de nombreux titres de premier plan (AAA), mĂȘme et y compris popularisĂ©s par des plateformes concurrentes, PC ou consoles. Dans le lot figurent des jeux tels que Elden Ring, Cyberpunk 2077, Final Fantasy 7 Remake, Star Wars Outlaws, Fortnite, Hogwarts Legacy, EA Sports FC, etc. FromSoftware signera par ailleurs une exclusivitĂ© dĂ©diĂ©e Ă  la Switch 2, attendue pour 2026 : un jeu d’action ambiance vampire en monde ouvert avec dimension multijoueurs baptisĂ© The Duskbloods.

Bref, un programme musclĂ©, pour une console qui aura la lourde tĂąche de succĂ©der Ă  une Switch, premiĂšre du nom, vendue Ă  plus de 150 millions d’exemplaires dans le monde depuis son lancement en 2017.

Avec Thunderbird Pro, Mozilla veut partir à l’assaut de Gmail et Microsoft 365

2 avril 2025 Ă  14:23
👀
Avec Thunderbird Pro, Mozilla veut partir à l’assaut de Gmail et Microsoft 365

Si le client Thunderbird pour la gestion des e-mails est en perte de vitesse, l’équipe qui en a la charge a de grandes ambitions. Ainsi, une initiative nommĂ©e « Thunderbird Pro Â» Ă©voque la crĂ©ation d’un bouquet de services, pour se battre plus frontalement avec des offres comme Gmail et Microsoft 365.

Depuis que le projet Thunderbird est revenu sous lâ€˜Ă©gide de Mozilla, l’ancien client e-mail a rattrapĂ© une partie de son retard. En plus des fonctions ajoutĂ©es, son interface a Ă©tĂ© modernisĂ©e via le projet Supernova, mĂȘme si le logiciel garde une apparence « datĂ©e Â» pour une partie des utilisateurs. Thunderbird se prĂ©pare Ă©galement pour les environnements mobiles, sur Android d’abord via le rachat de K-9. iOS est Ă©galement concernĂ©, mais le travail sera plus long, car l’équipe de dĂ©veloppement ne dispose d’aucune base de dĂ©part.

Les webmails plus attractifs

MalgrĂ© ces efforts, Thunderbird est en perte de vitesse. « Thunderbird perd chaque jour des utilisateurs au profit d’écosystĂšmes riches qui sont Ă  la fois des clients et des services, tels que Gmail et Office 365 Â», indique Ryan Sipes dans un message sur le groupe de planification de Thunderbird.

Pourquoi une telle perte ? On pourrait Ă©voquer les offres plus complĂštes, les nombreux liens entre services, la possibilitĂ© de tout faire au mĂȘme endroit, la pression des pairs, ou encore la vision trĂšs intĂ©grĂ©e. De fait, Sipes Ă©voque deux types de verrouillages : « durs Â», quand ils touchent des problĂšmes techniques (comme l’interopĂ©rabilitĂ© avec les clients tiers) et « doux Â» quand il s’agit de commoditĂ©s et d’intĂ©gration.

Et pour cause, un compte Google ou Microsoft donne accĂšs d’une traite Ă  de nombreux services « gratuits Â». En outre, le compte synchronisĂ© permet de s’assurer que l’on verra la mĂȘme chose sur tous les appareils. Thunderbird, en revanche, fait partie de la vieille Ă©cole : il faut configurer le logiciel sur chaque ordinateur et ces rĂ©glages ne peuvent pas suivre les utilisateurs sur les plateformes mobiles.

La solution ? Un bouquet de services rĂ©unis sous la banniĂšre « Thunderbird Pro Â».

Le client Thunderbird actuellement

Thunderbird aura son propre bouquet de services

La vision prĂ©sentĂ©e par Ryan Sipes est celle d’une offre de services en ligne rattachĂ©e Ă  Thunderbird et portant l’étendard « Pro Â». Pour l’instant, on en compte quatre.

Appointment est ainsi un outil de planification permettant d’envoyer des invitations. Les rĂ©ponses donnĂ©es sont directement reprises et intĂ©grĂ©es au calendrier. Le service est dĂ©veloppĂ© depuis environ un an et est actuellement disponible sous forme de bĂȘta depuis son dĂ©pĂŽt GitHub, mĂȘme s’il n’est pas exploitable directement. Les personnes intĂ©ressĂ©es peuvent cependant l’installer sur un serveur, notamment via Docker.

Vient ensuite Thunderbird Send, qui est la « renaissance Â» de Firefox Send, de l’aveu mĂȘme de l’équipe. Il s’agit donc d’un service permettant l’envoi de fichiers, reprenant le mĂȘme principe, mais dont le code a profondĂ©ment changĂ© pour ĂȘtre modernisĂ©. Le dĂ©pĂŽt GitHub attenant a Ă©tĂ© ouvert la semaine derniĂšre, avec lĂ  encore la possibilitĂ© d’aller examiner le code.

Assist sera un assistant IA. Ryan Sipes trace directement un parallĂšle avec la vision d’Apple. Ainsi, les requĂȘtes seront idĂ©alement traitĂ©es en local pour les appareils assez puissants. Dans le cas contraire, les dĂ©veloppeurs veulent se servir de la fonction Confidential Computing de NVIDIA pour crĂ©er des instances temporaires et anonymes de calculs. Une approche retenue par Apple avec son Private Cloud, mĂȘme si l’entreprise se sert de Mac pour l’instant et non de GPU NVIDIA. Assist serait purement optionnel et n’a pas encore de dĂ©pĂŽt.

Thundermail, le webmail maison

Dernier service, et sans doute le plus important : Thundermail. Il sera le webmail accompagnant l’offre, le pendant en ligne de Thunderbird. Et pour rĂ©pondre Ă  la question qui vient immanquablement aux lĂšvres : oui, cela signifiera la crĂ©ation de comptes e-mails.

Selon Sipes, l’équipe expĂ©rimente la question « depuis un certain temps Â», sur la base d’un serveur e-mail existant nommĂ© Stalwart. Ce dernier, en plus de gĂ©rer IMAP et POP3, a la particularitĂ© de supporter JMAP (JSON Meta Application Protocol). Ce dernier a Ă©tĂ© pensĂ© pour prendre la relĂšve d’IMAP, mais sa prise en charge reste relativement rare. JMAP est ouvert et normalisĂ©, se veut plus rapide et sĂ©curisĂ©, et propose une approche modernisĂ©e capable de donner le change aux technologies propriĂ©taires. On le trouve notamment dans les produits de Fastmail.

« Avec Thundermail, notre objectif est de crĂ©er une expĂ©rience de messagerie de nouvelle gĂ©nĂ©ration qui soit complĂštement, 100 % open source et construite par nous tous, nos contributeurs et la communautĂ© plus large des contributeurs Â», affirme ainsi Ryan Sipes. Il ajoute cependant qu’il n’y aura pas de dĂ©pĂŽt unique pour concentrer les travaux sur Thundermail. En revanche, certains pans de dĂ©veloppement donneront lieu Ă  des partages.

Si le travail a Ă©tĂ© lancĂ©, le domaine n’a pas encore Ă©tĂ© choisi. Il s’agira probablement de thundermail.com ou de tb.pro. L’équipe a ouvert une page pour s’inscrire sur liste d’attente et participer Ă  la bĂȘta, bien qu’aucune date n’ait Ă©tĂ© indiquĂ©e.

Comment se diffĂ©rencier ?

Dans le descriptif, les notions d’ouverture et de valeur reviennent rĂ©guliĂšrement. Dans un monde largement dominĂ© par les offres de Google et Microsoft, il n’est pas certain en effet qu’un Thunderbird Pro soit rĂ©ellement visible. D’autant que le projet Thunderbird a besoin d’argent et vit de dons. Mozilla ne lui en donne pas directement, mĂȘme si la fondation aide le projet par ses infrastructures et autres ressources indirectes.

En consĂ©quence, l’offre Thunderbird Pro sera payante. Dans un premier temps, elle sera offerte aux personnes ayant contribuĂ© rĂ©guliĂšrement Ă  Thunderbird. Puis des offres payantes seront proposĂ©es, mĂȘme si aucun dĂ©tail n’est donnĂ©. Il n’y a donc pas de fourchette de prix, et on ne sait pas non plus si Mozilla lancera une offre unique comprenant tous les services, ou si ces derniers pourront ĂȘtre choisis Ă  la carte. Si le nombre d’abonnĂ©s est suffisant, une offre gratuite verra le jour avec des limitations, comme un espace moindre pour Send (notamment pour Ă©viter les abus).

Pour Ryan Sipes, l’annonce de Thunderbird Pro est la « rĂ©alisation d’un rĂȘve Â». Il se dit « convaincu que tout cela aurait dĂ» faire partie de l’univers Thunderbird il y a une dizaine d’annĂ©es Â», mais qu’il « vaut mieux tard que jamais Â». Il exprime des regrets, notamment sur l’importance que l’équipe accorde « aux logiciels libres, aux normes ouvertes, Ă  la protection de la vie privĂ©e et au respect [des] utilisateurs Â», et que l’on ne retrouve pourtant pas dans les services en ligne. À cause de cette carence, Sipes estime que les internautes sont obligĂ©s de faire des compromis.

L’orientation gĂ©nĂ©rale serait donc le respect de la vie privĂ©e, les services Ă©tant prĂ©vus pour n’effectuer aucun traitement sur les donnĂ©es autres que ceux dĂ©coulant des tĂąches dĂ©clenchĂ©es par les internautes. Des produits dĂ©veloppĂ©s sur la base de technologies et normes ouvertes, pour combler le fossĂ© avec les offres propriĂ©taires.

Rien de dĂ©cidĂ© sur le chiffrement et l’emplacement des donnĂ©es

The Register s’est entretenu avec Ryan Sipes au sujet de Thunderbird Pro. Plusieurs informations intĂ©ressantes ont ainsi Ă©tĂ© donnĂ©es, notamment sur le chiffrement. La question est d’autant plus importante que Microsoft et plus rĂ©cemment Google ont annoncĂ© des simplifications en ce sens, mais il s’agit encore une fois de technologies propriĂ©taires.

Selon Sipes, rien n’est encore dĂ©cidĂ©. Dans les tests, le chiffrement de bout en bout serait simple, mais se heurterait Ă  la nĂ©cessitĂ© de fournir un systĂšme suffisamment simple et comprĂ©hensible aux internautes pour en assurer le succĂšs. « Nous avons quelques idĂ©es, mais nous allons demander Ă  notre communautĂ© ce qu’elle pense ĂȘtre la meilleure approche Â», a ajoutĂ© Sipes.

Dans une optique de protĂ©ger au mieux les donnĂ©es, la question du stockage est encore ouverte. Elle est Ă©tudiĂ©e « trĂšs sĂ©rieusement Â». À l’heure actuelle, l’infrastructure de test se situe dans l’Union europĂ©enne, mais ce choix ne prĂ©figure pas du produit final. L’équipe rĂ©flĂ©chit Ă©galement Ă  permettre de sĂ©lectionner soi-mĂȘme la rĂ©gion dans laquelle entreposer ses donnĂ©es, Ă  la maniĂšre de ce que proposent aux entreprises les grands acteurs du cloud.

Michael Waltz utiliserait Gmail dans ses activités de conseiller à la sécurité de Trump

2 avril 2025 Ă  12:23
Ils avaient dit "don't be evil"
Michael Waltz utiliserait Gmail dans ses activités de conseiller à la sécurité de Trump

Quelques jours aprĂšs le « SignalGate Â», une enquĂȘte du Washington Post rĂ©vĂšle que Michael Waltz, conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© nationale de la Maison blanche, aurait utilisĂ© son adresse Gmail pour orchestrer certaines de ses activitĂ©s professionnelles. Il avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© Ă©pinglĂ© quelques jours plus tĂŽt pour avoir laissĂ© en accĂšs public la liste de ses contacts sur l’application de paiement Venmo.

La Maison-Blanche n’en a manifestement pas tout Ă  fait fini avec ses problĂ©matiques de shadow IT. Une enquĂȘte du Washington Post, publiĂ©e mardi 1er avril, affirme en effet que Michael Waltz, conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© nationale du PrĂ©sident, a utilisĂ© une messagerie commerciale, en l’occurrence un compte Gmail, pour Ă©changer avec des membres de son Ă©quipe et d’autres reprĂ©sentants de l’administration Trump.

Des échanges liés à la sécurité nationale sur Gmail

Cette fois, il n’est pas question de prĂ©paratifs liĂ©s Ă  une action militaire imminente, mais les Ă©changes diffusĂ©s sur cette adresse personnelle prĂ©sentent toutefois un rĂ©el enjeu de confidentialitĂ©, estime le Washington Post. « Un assistant senior de Waltz a utilisĂ© [Gmail] pour des conversations hautement techniques avec des collĂšgues d’autres agences gouvernementales impliquant des positions militaires sensibles et des systĂšmes d’armes de premier plan liĂ©s Ă  un conflit en cours Â», Ă©crit ainsi le quotidien amĂ©ricain.

Il affirme avoir eu accĂšs Ă  des captures d’écran illustrant cette utilisation de Gmail par ou au nom de Waltz. Le recours Ă  une messagerie personnelle aurait Ă©galement Ă©tĂ© confirmĂ© par trois officiels de l’administration Trump, non citĂ©s. Le header des courriers envoyĂ©s au nom de Waltz rĂ©vĂšle que ses destinataires utilisent, eux, des comptes de messagerie fournis par l’administration, note encore le Washington Post.

NĂ©gligence ou contournement dĂ©libĂ©rĂ© ?

Dans le contexte de la Maison blanche, cette utilisation de Gmail soulĂšverait deux problĂšmes principaux, Ă  commencer, bien sĂ»r, par la question de la sĂ©curitĂ©, puisque la messagerie ne garantit pas, par dĂ©faut, un chiffrement de bout en bout des Ă©changes (Google vient d’ailleurs prĂ©cisĂ©ment d’annoncer l’introduction prochaine d’un chiffrement bout en bout simplifiĂ© Ă  destination de sa clientĂšle entreprise).

Le second relĂšve d’une exigence rĂ©glementaire : les officiels de l’administration Ă©tats-unienne doivent utiliser les outils internes pour leur correspondance de façon Ă  ce que cette derniĂšre puisse ĂȘtre archivĂ©e, en vertu du Freedom of Information Act (FOIA). Brian Hughes, porte-parole de la sĂ©curitĂ© nationale Ă  la Maison-Blanche, rĂ©cuse auprĂšs du Washington Post l’hypothĂšse d’un contournement intentionnel de cette exigence, formulĂ©e par certains commentateurs sur les rĂ©seaux sociaux aprĂšs l’épisode du SignalGate.

L’approche quelque peu laxiste de Waltz quant aux outils de communication commence toutefois Ă  soulever des questions au sein du Bureau ovale, remarque par ailleurs le Wall Street Journal. Le quotidien Ă©conomique rapporte ainsi, dans un article datĂ© du 30 mars, que l’intĂ©ressĂ© n’en serait pas Ă  sa premiĂšre boucle Signal. Il en aurait ainsi crĂ©Ă© et animĂ© plusieurs, autour de sujets aussi explosifs que le rĂšglement du conflit entre l’Ukraine et la Russie, ou d’autres opĂ©rations militaires (non prĂ©cisĂ©es).

Le précédent Venmo

Quelques jours plus tĂŽt, Michael Waltz s’était dĂ©jĂ  vu Ă©pingler par Wired. Le magazine explique comment il a dĂ©couvert le compte Venmo (un service d’envoi d’argent en ligne appartenant Ă  Paypal) du conseiller de Donald Trump, avec photo et liste de contacts accessibles publiquement. Le compte en question aurait Ă©tĂ© basculĂ© en privĂ© peu de temps aprĂšs que les journalistes de Wired ont contactĂ© la Maison blanche pour une demande de rĂ©action.

Que Waltz utilise Venmo pour partager l’addition d’un restaurant avec ses amis n’est pas problĂ©matique en soi, mais Wired explique comment l’analyse des contacts directs du conseiller, puis l’étude de leurs propres rĂ©seaux, permet d’identifier des profils stratĂ©giques ou d’établir des connexions entre personnalitĂ©s de premier plan.

La dĂ©couverte se rĂ©vĂšle d’autant plus croustillante qu’il ne s’agit pas d’une premiĂšre. En aoĂ»t 2024, Wired avait ainsi dĂ©jĂ  dĂ©couvert, et analysĂ©, le rĂ©seau de contacts Venmo associĂ© au compte de J. D. Vance, devenu depuis vice-prĂ©sident des États-Unis. L’exercice avait permis de rĂ©vĂ©ler l’identitĂ© de certains des architectes du projet stratĂ©gique de Donald Trump et des artisans de sa campagne de rĂ©Ă©lection.

Cette nouvelle charge contre Michael Waltz intervient quelques jours aprĂšs l’épisode du SignalGate, qui a dĂ©frayĂ© la chronique fin mars. Un journaliste de The Atlantic avait alors rĂ©vĂ©lĂ© avoir Ă©tĂ© invitĂ© dans une conversation Signal rĂ©unissant la garde rapprochĂ©e de Donald Trump et dĂ©diĂ©e aux prĂ©paratifs d’une attaque militaire au YĂ©men contre les Houthis. Les officiels concernĂ©s, de la DĂ©fense Ă  la CIA, avaient ensuite cherchĂ© Ă  minimiser la portĂ©e de l’incident, en dĂ©clarant notamment que les informations diffusĂ©es sur ce canal ne relevaient pas du secret dĂ©fense. En rĂ©action, le magazine amĂ©ricain a pris le parti de publier l’intĂ©gralitĂ© des Ă©changes.

Gmail : du chiffrement de bout en bout pour les entreprises ? Pas si vite

2 avril 2025 Ă  09:47
Simplicité ou sécurité ?
Gmail : du chiffrement de bout en bout pour les entreprises ? Pas si vite

Google vient d’annoncer l’arrivĂ©e du chiffrement cotĂ© client dans Gmail. Cette fonction va dans un premier temps ĂȘtre proposĂ©e aux messageries internes des entreprises. Bien que l’apport de cette technologie soit toujours un pas en avant vers une meilleure sĂ©curitĂ©, il ne s’agit pas stricto sensu d’un chiffrement de bout en bout.

Le 1á”‰Êł avril, Gmail a fĂȘtĂ© ses 21 ans. Ce qui Ă©tait apparu initialement comme un poisson est devenu l’un des produits les plus emblĂ©matiques de Google. Hier soir, pour marquer l’évĂšnement, la firme a annoncĂ© une amĂ©lioration importante : l’arrivĂ©e du chiffrement de bout en bout, dans un format prĂ©sentĂ© comme simple Ă  exploiter, sans nĂ©cessiter de gestion des certificats. Explications.

Le chiffrement de bout en bout vu par Google

Depuis hier soir, Gmail propose aux entreprises disposant de comptes professionnels payants une version bĂȘta. À l’intĂ©rieur se trouve une nouveautĂ© : la possibilitĂ© d’envoyer des e-mails « chiffrĂ©s de bout en bout Â» Ă  d’autres membres de leur organisation via un systĂšme simplifiĂ©. Rappelons en effet que Gmail pouvait dĂ©jĂ  le faire via S/MIME (Secure/Multipurpose Internet Mail Extensions), mais la configuration de ce dernier n’a rien de simple.

Il s’agit d’une premiĂšre phase dans le plan de dĂ©ploiement. Cette version bĂȘta, limitĂ©e Ă  un pĂ©rimĂštre rĂ©duit, va permettre de tester le fonctionnement de ce nouveau chiffrement dĂ©crit comme E2EE (End-to-End Encryption). Dans le cas oĂč la personne contactĂ©e fait partie de la mĂȘme entreprise, le contenu du message est automatiquement chiffrĂ©. CĂŽtĂ© destinataire, il est automatiquement dĂ©chiffrĂ©.

Comme on peut le voir dans la capture fournie par Google, il faut d’abord activer la fonction, via l’icĂŽne de cadenas situĂ©e en haut Ă  droite de la fenĂȘtre de composition. En bas, un message apparait pour indiquer que l’ouverture de l’e-mail sur l’application mobile Gmail ou une autre plateforme de messagerie affichera un lien invitant Ă  se connecter pour voir le contenu du message sur une version restreinte de Gmail. Le systĂšme rappelle le fonctionnement des partages de fichiers dans Google Docs et Sheets. Quand ce systĂšme de chiffrement est utilisĂ©, il se substitue Ă  S/MIME.

Durant une deuxiĂšme phase, qui commencera dans quelques semaines, le systĂšme sera Ă©tendu Ă  l’ensemble des adresses Gmail, mais toujours pour les entreprises uniquement. Plus tard dans l’annĂ©e, sans plus de prĂ©cision pour l’instant, il pourra ĂȘtre appliquĂ© aux envois vers toutes les plateformes. On retrouvera alors la prĂ©sentation sous forme d’invitation Ă  se connecter pour lire le message. À noter que si le ou la destinataire de l’e-mail a configurĂ© S/MIME et n’est pas sur Gmail, ce dernier se servira de S/MIME pour envoyer le courrier, comme il le faisait dĂ©jĂ .

Google peu satisfaite du systĂšme actuel

L’entreprise rappelle les bienfaits du chiffrement, mais note qu’il est trop souvent complexe Ă  mettre en place. « Alors que de plus en plus d’organisations ont des besoins rĂ©els en matiĂšre de courrier Ă©lectronique E2EE, peu d’entre elles disposent des ressources nĂ©cessaires pour mettre en Ɠuvre S/MIME Â», affirme Google.

La sociĂ©tĂ© indique ainsi que les entreprises intĂ©ressĂ©es par le chiffrement de bout en bout font alors face Ă  la complexitĂ© de gestion des certificats, qu’il faut notamment dĂ©ployer auprĂšs de chaque personne dans l’entreprise. CĂŽtĂ© grand public, il faut avoir activĂ© S/MIME soi-mĂȘme et vĂ©rifier que les destinataires l’ont fait Ă©galement, « puis se soumettre aux tracas de l’échange de certificats avant de pouvoir Ă©changer des courriels chiffrĂ©s Â». Google, qui met bien sĂ»r en avant la simplicitĂ© de son approche, Ă©voque les nombreuses « frustrations Â» qui en dĂ©coulent.

« Cette capacitĂ©, qui ne demande qu’un minimum d’efforts de la part des Ă©quipes informatiques et des utilisateurs finaux, fait abstraction de la complexitĂ© informatique traditionnelle et de l’expĂ©rience utilisateur mĂ©diocre des solutions existantes, tout en prĂ©servant la souverainetĂ© des donnĂ©es, la confidentialitĂ© et les contrĂŽles de sĂ©curitĂ© Â», claironne ainsi Google.

Du chiffrement cÎté client

La solution de Google est effectivement de considĂ©rer l’e-mail comme un document stockĂ© dans Google Drive. Les administrateurs peuvent alors appliquer des rĂšgles supplĂ©mentaires, par exemple en exigeant que l’ensemble des destinataires externes passent par la version restreinte de Gmail pour lire le contenu, mĂȘme s’ils ne sont pas eux-mĂȘmes utilisateurs de Gmail.

Pour gĂ©rer plus simplement le chiffrement de bout en bout, Google a choisi Client Side Encryption (CSE). La technologie n’est pas nouvelle : la firme la fournit dĂ©jĂ  depuis quelques annĂ©es aux Ă©ditions Enterprise Plus, Education Standard et Education Plus de son Workspace. Comme indiquĂ© sur la page du CSE, les donnĂ©es sont chiffrĂ©es cĂŽtĂ© client avant leur envoi, supprimant la possibilitĂ© de les lire pour les intermĂ©diaires, y compris Google. Les organisations l’utilisant peuvent fournir leurs propres clĂ©s. C’est sur ce paramĂštre que les administrateurs peuvent agir, en forçant CSE pour l’ensemble des membres de l’organisation.

Attention toutefois : bien que l’on parle de chiffrement de bout en bout, ce n’est pas 100 % vrai. CSE chiffre bien les donnĂ©es avant leur envoi, mais les clĂ©s sont gĂ©rĂ©es de maniĂšre centralisĂ©e par l’équipe d’administration, qu’elles soient gĂ©nĂ©rĂ©es par le service ou fournies directement par l’organisation. Traduction, les administrateurs seront en mesure de voir le contenu des e-mails.

Peu importe pour Google, qui parle surtout de simplification et d’élimination des frictions. Cette solution de chiffrement ne sera d’ailleurs pas activĂ©e par dĂ©faut et est prĂ©sentĂ©e comme un moyen supplĂ©mentaire d’augmenter la sĂ©curitĂ© des Ă©changes.

Une question de confiance

Au-delĂ  de la confiance qu’une entreprise peut accorder Ă  ce type de systĂšme, la solution retenue par Google interroge : les destinataires utilisant d’autres plateformes vont-ils faire confiance Ă  ces e-mails ?

La question est loin d’ĂȘtre anodine, car le message ne sera pas directement affichĂ©. Si vous recevez un tel courrier, vous verrez simplement quelques lignes d’explications sur le contexte et un bouton vous invitant Ă  cliquer pour aller lire le contenu. Or, ce fonctionnement en rappelle un autre : les tentatives d’hameçonnage.

Google a conscience que sa solution peut ne pas inspirer confiance. Si vous utilisez par exemple Outlook.com sans avoir mis en place S/MIME, vous verrez ce type de message, avec l’invitation Ă  cliquer. Google a « prĂ©vu le coup Â» : dans le texte, un passage explique qu’il est conseillĂ© de ne cliquer que si vous avez une entiĂšre confiance en l’expĂ©diteur. Mais mĂȘme ainsi, il est possible qu’une partie des destinataires suppriment le courriel sans vraiment lire l’avertissement, tant le contenu pourrait ressembler Ă  une tentative de phishing.

Et si ce dĂ©ploiement semble familier, c’est que Microsoft a dĂ©ployĂ© exactement la mĂȘme capacitĂ© en janvier, nommĂ©e Purview Message Encryption. Le fonctionnement, rĂ©servĂ© aux entreprises abonnĂ©es Ă  la formule E5, est identique, avec une lecture directe des courriels tant que l’on reste dans Outlook, mais affiche un lien sur les autres plateformes. Et mĂȘme si Google applique la mĂȘme stratĂ©gie que Microsoft dans ce domaine, les deux systĂšmes sont bien sĂ»rs incompatibles.

Michael Waltz, le conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© de Donald Trump, n’a en tout cas pas attendu l’arrivĂ©e du CSE pour se servir de Gmail dans des Ă©changes gouvernementaux, comme l’a rĂ©vĂ©lĂ© hier le Washington Post. Nous reviendrons plus en dĂ©tail sur ce sujet plus tard dans la journĂ©e.

Quand une antenne 5G cessait de fonctionner car elle ne savait plus quelle heure il Ă©tait

2 avril 2025 Ă  07:49
Quand une antenne 5G cessait de fonctionner car elle ne savait plus quelle heure il Ă©tait

Lorsque des brouillages et/ou des perturbations sont rencontrĂ©s par des opĂ©rateurs, ils peuvent demander l’ouverture d’une enquĂȘte auprĂšs de l’ANFR. Des agents se dĂ©placent alors sur place, et l’Agence nationale des frĂ©quences en profite parfois pour raconter ces histoires (qui se terminent bien). Il y a quelques mois, l’ANFR expliquait par exemple comment des Ă©tiquettes RFID (passives) arrivaient Ă  perturber des antennes 3G/4G.

Aujourd’hui, il est de nouveau question de tĂ©lĂ©phonie mobile, mais en 5G, avec une antenne dysfonctionnelle Ă  Alençon (61) Ă  cause d’un brouillage. Pourquoi seulement la 5G ? À cause du TDD (time division duplexing) bien Ă©videmment.

TDD vs FDD : de la 2G Ă  la 5G les technologies ont Ă©voluĂ©

Pour rappel, de la 2G Ă  la 4G en France, la sĂ©paration entre l’envoi et la rĂ©ception des donnĂ©es reposait sur un dĂ©coupage en frĂ©quences appelĂ© FDD, pour frequency domain duplexing. Sur la bande allouĂ©e Ă  l’opĂ©rateur, une partie est utilisĂ©e pour le tĂ©lĂ©chargement, une autre pour l’upload, avec une « bande centrale Â» pour assurer la sĂ©paration et Ă©viter les perturbations.

Pour des appels audio, c’est trĂšs efficace comme partage puisque les Ă©changes sont Ă  peu prĂ©s les mĂȘmes dans les deux sens. Par contre pour accĂ©der Ă  Internet, c’est diffĂ©rent : le gros du trafic est gĂ©nĂ©ralement dans le sens descendant. « Or, il est impossible de modifier le sens affectĂ© Ă  chaque voie sans rĂ©allouer les frĂ©quences attribuĂ©es aux opĂ©rateurs ; d’oĂč un usage moins efficace du spectre disponible Ă  mesure que l’usage descendant s’intensifie Â», explique l’ANFR.

En 5G, le dĂ©coupage change : on passe du FDD au TDD. Cette fois-ci la frĂ©quence est la mĂȘme dans les deux sens, la sĂ©paration se fait avec une division temporelle : « Ă€ intervalles rĂ©guliers, aprĂšs une pause trĂšs brĂšve, le sens s’inverse Â», entre download et upload.

Un besoin de prĂ©cision de l’ordre de la microseconde

L’utilisation du spectre est donc amĂ©liorĂ©e avec la possibilitĂ© de « jouer Â» sur les intervalles temporels, mais il y a une contrepartie : « le fonctionnement du TDD nĂ©cessite nĂ©anmoins une gestion du temps trĂšs rigoureuse Â». Le temps de trajet d’une trame (c’est elle qui contient les donnĂ©es) est de « quelques microsecondes, mais il faut pouvoir les dĂ©compter avec prĂ©cision Â».

Maintenant, imaginez que plusieurs antennes fonctionnent dans la mĂȘme zone : « Ă©tant donnĂ© le volume de trafic intense dans les sens montant puis descendant qui circule constamment sur des bandes de frĂ©quences proches, il est important que les antennes soient synchronisĂ©es Â». Si une antenne envoie des signaux vers les smartphones pendant qu’une voisine est en mode upload, « elle ne pourrait plus entendre ses terminaux, car rendue sourde par la puissance rayonnĂ©e par la premiĂšre antenne Â».

La synchronisation est donc primordiale, y compris quand les antennes « sont exploitĂ©es par des opĂ©rateurs concurrents Â». Pour donner quelques chiffres, l’ANFR explique que le mode TDD nĂ©cessite une synchronisation prĂ©cise de tous les rĂ©seaux mobiles, « avec une tolĂ©rance infĂ©rieure Ă  1,5 ”s (microseconde) Â».

Les horloges atomiques des satellites « GPS Â» Ă  la rescousse

Les antennes relais disposent Ă©videmment d’une horloge interne, mais la prĂ©cision n’est pas suffisante et elle dĂ©passe rapidement les 1,5 ”s. Il faut donc trouver une source capable de proposer une excellente prĂ©cision, partout sur le territoire. Il n’y a pas Ă  chercher bien loin : levez les yeux au ciel et la solution apparait : les satellites Global Navigation Satellite System (GNSS). Deux exemples : le GPS amĂ©ricain et Galileo europĂ©en.

Vous ne le saviez peut-ĂȘtre pas, mais tous les satellites GNSS embarquent des horloges atomiques de trĂšs haute prĂ©cision
 qui ont d’ailleurs donnĂ© quelques sueurs froides Ă  l’Agence spatiale europĂ©enne sur Galileo) On parle de donnĂ©es PNT pour « position, navigation et temps Â». Pour fonctionner correctement avec ses petits camarades, chaque station de base 5G en TDD est Ă©quipĂ©e d’un rĂ©cepteur GNSS.

Un brouillage de 8 h Ă  00 h

Revenons au brouillage du jour sur une antenne 5G : « entre 8 heures et minuit, presque tous les jours, le nombre de satellites vus par ce rĂ©cepteur passait brusquement d’une dizaine Ă  zĂ©ro, provoquant ainsi la perte de la synchronisation Â». Un comble pour une antenne immobile.

L’enquĂȘte commence. Avant de se rendre sur place, les agents vĂ©rifient qu’il n’y a pas de brouillage de grande envergure (mĂȘme si on peut se douter qu’en pareille situation les alertes auraient Ă©tĂ© plus nombreuses). Sur une station Ă  18 kilomĂštres de l’antenne, rien Ă  signaler sur la rĂ©ception des signaux GNSS.

Sur place, au pied du site de l’opĂ©rateur, les agents de l’ANFR font de nouveau chou blanc : aucun brouillage n’est dĂ©tectĂ©. Alors qu’ils sont au pied du pylĂŽne, ils demandent confirmation : au mĂȘme instant, il y a sans aucun doute possible une perturbation en cours sur le rĂ©cepteur.

Le récepteur était saturé par les antennes relais

La solution est finalement trouvĂ©e : le rĂ©cepteur GPS de l’opĂ©rateur n’est pas brouillĂ©, mais saturĂ©. L’antenne du rĂ©cepteur se trouve « dans une zone de champs forts dĂ»s aux multiples opĂ©rateurs colocalisĂ©s sur le mĂȘme pylĂŽne. Or, un rĂ©cepteur GPS n’apprĂ©cie guĂšre ce type d’environnement, car il se doit d’ĂȘtre trĂšs sensible. Et pour cause : il doit extraire du bruit ambiant des signaux GPS qui arrivent de l’espace avec un niveau trĂšs faible, environ un million de fois plus faible que le signal qui sort d’un tĂ©lĂ©phone mobile Â».

Cela colle aux observations : le signal est coupĂ© aux heures d’utilisation maximales de la tĂ©lĂ©phonie mobile (du matin au soir), il s’attĂ©nuait certains jours fĂ©riĂ©s et le brouillage ne cessait finalement que la nuit.

ANFR - Antennes installées sur pylÎne à Alençon
ANFR – Antennes installĂ©es sur pylĂŽne Ă  Alençon

La densification des sites radioélectriques

Une observation rapide confirme : le rĂ©cepteur GNSS est « au faĂźte de l’antenne, dangereusement entourĂ© de plusieurs Ă©metteurs Â». La rĂ©solution du problĂšme Ă©tait des plus simples : le rĂ©cepteur a Ă©tĂ© repositionnĂ© plus bas sur le pylĂŽne. Tout est alors rentrĂ© dans l’ordre.

« Cette enquĂȘte montre que la densification des sites radioĂ©lectriques peut provoquer des interactions entre les diffĂ©rents Ă©quipements radio qui y sont installĂ©s Â», explique l’Agence nationale des frĂ©quences en guise de conclusion.

☕ Un guide de l’ANSSI sur l’homologation de sĂ©curitĂ© des systĂšmes d’information

2 avril 2025 Ă  06:25

Le guide, coĂ©crit par l’ANSSI et la DINUM permet « de comprendre et de dĂ©tailler la dĂ©marche permettant aux organisations d’homologuer leurs systĂšmes d’information Â». Mais de quoi parle-t-on exactement ? Une homologation de sĂ©curitĂ© est « un acte formel qui engage l’autoritĂ© qui la prononce ».

L’Agence rappelle que ce passage est « rendu obligatoire par un grand nombre de textes officiels est appelĂ©e « dĂ©cision d’homologation Â» Â». Et pour bien comprendre les enjeux, elle ajoute que « dans certains pays, le principe d’homologation existe et peut-ĂȘtre appelĂ© « accrĂ©ditation Â» ou « autorisation Â» Â».

Ce guide s’adresse donc « Ă  toutes les personnes devant rĂ©aliser, porter ou accompagner une dĂ©marche d’homologation Â». L’ANSSI ajoute qu’une homologation n’est pas permanente et « doit ĂȘtre reconduite au maximum tous les trois ans Â».

Quatre documents sont mis en ligne. Le gros morceau est le guide de 88 pages, accompagné de trois fiches méthodes, notamment une pour les décideurs, afin de leur rappeler les enjeux et les bénéfices
 mais aussi certainement donner des billes aux responsables informatiques qui chercheraient à convaincre leur patron.

☕ US : les rĂ©seaux sociaux utilisĂ©s pour tenter de dĂ©jouer les expulsions de Trump

2 avril 2025 Ă  06:00

« Ice cream truck in NYC Â» (« camion de glace Ă  New-york Â») : par ce jeu de mot relevant de l’algospeak (langage inventĂ© pour contourner la modĂ©ration des plateformes), une internaute Ă©tats-unienne signale Ă  ses followers avoir repĂ©rĂ© des agents de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE).

Comme de nombreux autres usagers de TikTok, Reddit, YouTube ou X, elle participe Ă  l’effort collectif renforcĂ© ces derniĂšres semaines pour Ă©viter Ă  toute personne immigrĂ©e, lĂ©galement ou non, les dĂ©portations ordonnĂ©es par Donald Trump et quelquefois menĂ©es en dehors des cadres lĂ©gaux.

Si le phĂ©nomĂšne n’est pas neuf, le Washington Post relĂšve une multiplication par cinq des discussions relatives Ă  l’ICE sur X, Reddit et YouTube depuis dĂ©but mars.

De nombreuses fausses informations se glissent parmi les alertes. Des soutiens de la dĂ©marche de dĂ©portation promue par Trump ont aussi mis Ă  mal certains rĂ©seaux d’alertes – le compte Instagram Libs of Reddit a par exemple publiĂ© le nom, le visage et l’adresse du modĂ©rateur de r/LaMigra, un subreddit dĂ©diĂ© au partage d’informations sur la localisation des agents de l’ICE.

Cela n’a pas empĂȘchĂ© les efforts de suivi des agents de se multiplier en ligne, prenant quelquefois la forme de cartographies collectives, comme dans le cas de People over Papers. Si le projet est devenu viral sur TikTok, explique sa crĂ©atrice au quotidien Ă©tats-unien, « c’est parce qu’il rĂ©pond Ă  un rĂ©el besoin Â».

Elle aussi a Ă©tĂ© visĂ©e par des violences numĂ©riques : le 14 fĂ©vrier, le compte trĂšs suivi Libs of TikTok a partagĂ© son nom et son handle Ă  son public, dĂ©clarant qu’elle aidait des criminels Ă  Ă©chapper aux forces de l’ordre.

Oracle s’empĂȘtre dans des soupçons de fuites de donnĂ©es liĂ©es Ă  son cloud et Ă  son offre santĂ©

1 avril 2025 Ă  16:00
Circulez y'a rien Ă  voir
Oracle s’empĂȘtre dans des soupçons de fuites de donnĂ©es liĂ©es Ă  son cloud et Ă  son offre santĂ©

Depuis dix jours, un pirate affirme dĂ©tenir un jeu de donnĂ©es relatives Ă  6 millions de clients Oracle, suite Ă  une intrusion sur les serveurs d’authentification de l’éditeur. En dĂ©pit des allĂ©gations concordantes de plusieurs experts en cybersĂ©curitĂ©, la sociĂ©tĂ© nie avoir Ă©tĂ© victime d’un piratage. Pendant que des clients inquiets dĂ©clenchent un recours collectf visant Oracle en justice, un second incident de cybersĂ©curitĂ©, liĂ© cette fois Ă  Oracle Health, dĂ©clenche une enquĂȘte du FBI


Un internaute de Floride a lancĂ© lundi un recours collectif contre Oracle, au motif que l’éditeur n’aurait pas correctement rĂ©agi suite Ă  une intrusion dans ses systĂšmes informatiques. La procĂ©dure, enregistrĂ©e le 31 mars auprĂšs d’un tribunal du Texas (PDF), accuse Oracle d’avoir fait preuve de nĂ©gligence, mais aussi d’avoir manquĂ© Ă  son devoir fiduciaire. De quoi motiver, d’aprĂšs le plaignant, le versement de copieux dommages et intĂ©rĂȘts, comme souvent en pareille affaire.

Une brÚche de sécurité à 6 millions de lignes

DerriĂšre cette procĂ©dure, qui pourrait paraĂźtre anecdotique au pays de la class action, rĂ©side un incident de sĂ©curitĂ© dont l’ampleur exacte reste Ă  dĂ©terminer. L’affaire dĂ©marre le 20 mars dernier, avec la publication, sur un forum spĂ©cialisĂ©, d’une annonce proposant Ă  la vente un fichier soi-disant composĂ© des donnĂ©es de 6 millions d’utilisateurs des services d’authentification (SSO) et d’annuaires (LDAP) du cloud public d’Oracle.

Le pirate, qui affirme par ailleurs avoir mis la main sur des clés privées, des certificats et des mots de passe, publie la liste des sociétés clientes dont il détiendrait des données, et met en ligne un échantillon supposé de son larcin.

DĂšs le lendemain, Oracle nie toute brĂšche de sĂ©curitĂ©, en des termes catĂ©goriques. « Les informations d’identification publiĂ©es ne concernent pas Oracle Cloud. Aucun client Oracle Cloud n’a subi de violation ni perdu de donnĂ©es Â», affirme un porte-parole de l’éditeur au site The Register. En rĂ©ponse, le pirate se vante d’avoir rĂ©ussi Ă  placer un fichier texte contenant son adresse e-mail sur un serveur de connexion Oracle Cloud. Il prĂ©sente, en guise de preuve, un enregistrement du fichier rĂ©alisĂ© par l’intermĂ©diaire de la Wayback Machine, datĂ© du 1á”‰Êł mars.

Les dĂ©nĂ©gations d’Oracle mises Ă  mal par des analyses tierces

Quelques jours plus tard, l’attaquant trouve un nouveau relais. Alon Gal, directeur technique de la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne de cyber-intelligence Hudson Rock, affirme avoir eu la possibilitĂ© de vĂ©rifier, auprĂšs de ses clients, la validitĂ© des donnĂ©es contenues dans un Ă©chantillon de quelque 10 000 enregistrements rendus publics par le pirate. Le 25 mars, il dĂ©clare sur LinkedIn que trois de ses clients ont confirmĂ© qu’il s’agissait bien de donnĂ©es issues d’environnements de production hĂ©bergĂ©s sur le cloud d’Oracle. L’un d’eux estime toutefois qu’il s’agit de donnĂ©es anciennes, datant de fin 2023.

Un autre acteur spĂ©cialisĂ©, CloudSEK, conclut lui aussi Ă  la vĂ©racitĂ© probable de la fuite le 25 mars, sur la base du mĂȘme Ă©chantillon de 10 000 lignes. Le volume et la structure des informations divulguĂ©es rendent leur fabrication extrĂȘmement difficile, ce qui renforce la crĂ©dibilitĂ© de la violation, Ă©crit-il. CloudSEK remarque par ailleurs des indices concordants qui tendent Ă  confirmer qu’il s’agissait bien de donnĂ©es de production (par opposition Ă  un environnement de test), et que certaines d’entre elles sont bien liĂ©es Ă  des mĂ©caniques d’authentification.

Le mĂ©dia spĂ©cialisĂ© Bleeping Computer est lui aussi entrĂ© en contact avec le pirate. Ses propres vĂ©rifications, menĂ©es auprĂšs d’entreprises mentionnĂ©es dans les donnĂ©es consultĂ©es, accrĂ©ditent la thĂšse d’un vrai vol de donnĂ©es. En Ă©tudiant de plus prĂšs le serveur sur lequel l’attaquant a dĂ©posĂ© son adresse e-mail en guise de preuve, CloudSEK remarque deux autres phĂ©nomĂšnes suspects.

Tentative discrĂšte de damage control ?

Le serveur concernĂ© aurait d’abord hĂ©bergĂ© une instance de Fusion Middleware 11 g, une ancienne version de la plateforme applicative d’Oracle, dont le composant d’authentification souffre prĂ©cisĂ©ment d’une vulnĂ©rabilitĂ© documentĂ©e Ă  partir de 2022. L’éditeur amĂ©ricain aurait ensuite placĂ© hors ligne le serveur en question, puis formulĂ© une demande de suppression de la « preuve Â» hĂ©bergĂ©e par le pirate sur Internet Archive.

Pour le chercheur en cybersĂ©curitĂ© Kevin Beaumont, ces deux manƓuvres seraient le signe qu’Oracle cherche Ă  faire disparaĂźtre les traces de l’incident. Il affirme par ailleurs, sans amener d’élĂ©ment probant attestant la rĂ©alitĂ© de ses allĂ©gations, qu’Oracle aurait entrepris de basculer certains des services concernĂ©s sous l’étiquette Oracle Classic (dĂ©diĂ©e aux produits les plus anciens) pour cette derniĂšre porte l’incident, et non la marque vedette Oracle Cloud.

« Oracle tente de rĂ©diger des dĂ©clarations autour d’Oracle Cloud et d’utiliser des mots trĂšs spĂ©cifiques pour Ă©viter toute responsabilitĂ©. Ce n’est pas bien. Oracle doit communiquer clairement, ouvertement et publiquement sur ce qui s’est passĂ©, l’impact que cela peut avoir sur les clients, et la façon dont ils traitent le sujet », s’insurge-t-il.

En attendant une Ă©ventuelle rĂ©action officielle de l’éditeur, le pirate a diffusĂ© mardi, auprĂšs d’Alon Gal, une vidĂ©o dans laquelle il contacte le support chat d’Oracle, soi-disant par l’intermĂ©diaire d’un compte client qu’il aurait donc Ă©tĂ© en mesure d’usurper.

Une autre fuite concerne Oracle Health

Oracle rĂ©pondra-t-il officiellement Ă  ces allĂ©gations ? L’éditeur amĂ©ricain doit dans le mĂȘme temps gĂ©rer un autre incident de sĂ©curitĂ©, liĂ© cette fois Ă  son SaaS Oracle Health, dĂ©diĂ© Ă  la gestion des dossiers mĂ©dicaux informatisĂ©s. La solution Ă©tait initialement Ă©ditĂ©e par un Ă©diteur spĂ©cialisĂ© baptisĂ© Cerner, jusqu’au rachat de ce dernier par la firme de Larry Ellison, en 2022, pour 28 milliards de dollars.

Dans un courrier adressĂ© Ă  certains clients, Oracle aurait signalĂ© avoir Ă©tĂ© victime, le 20 fĂ©vrier dernier, d’une intrusion au niveau des derniers serveurs de Cerner qui n’avaient pas encore Ă©tĂ© migrĂ©s vers Oracle Cloud. Les donnĂ©es accĂ©dĂ©es auraient Ă©tĂ© rĂ©pliquĂ©es vers un serveur distant, et « pourraient Â», selon Oracle, contenir des informations liĂ©es aux patients.

D’aprĂšs Bloomberg, le FBI aurait ouvert une enquĂȘte au sujet de cette potentielle fuite de donnĂ©es, dont le pĂ©rimĂštre exact n’a pas Ă©tĂ© communiquĂ©. Le mĂ©dia Ă©voque une attaque motivĂ©e par la volontĂ© de faire payer une rançon aux entreprises mĂ©dicales clientes d’Oracle Health.

Windows 11 rend encore un peu plus obligatoire l’utilisation d’un compte Microsoft

1 avril 2025 Ă  14:42
Libérés de la liberté de choisir
Windows 11 rend encore un peu plus obligatoire l’utilisation d’un compte Microsoft

L’entreprise compte verrouiller encore un peu plus la crĂ©ation de compte sur Windows 11, pour rendre obligatoire le compte Microsoft. La derniĂšre prĂ©version du systĂšme bloque ainsi l’utilisation d’une mĂ©thode courante pour contourner cette Ă©tape. Mais ce court-circuit a dĂ©jĂ  son propre court-circuit.

L’annĂ©e derniĂšre, Microsoft avait expliquĂ© pourquoi un compte maison Ă©tait si important pour Windows 11. Il dĂ©verrouille de nombreuses fonctions, dont la synchronisation des fichiers, des paramĂštres et autres, l’intĂ©gration de Microsoft 365, la sauvegarde des licences et de certaines clĂ©s de chiffrement, etc.

ProblĂšme, une partie des utilisateurs prĂ©fĂšre utiliser un compte local. Tout le monde ne court pas aprĂšs la synchronisation des informations. Ou, pour ĂȘtre plus prĂ©cis, la synchronisation par Microsoft, avec le stockage des donnĂ©es personnelles chez l’éditeur amĂ©ricain. Pendant longtemps, les Windows ont permis la crĂ©ation d’un compte local. Mais Windows 11 a commencĂ© Ă  serrer la vis, avec des mĂ©thodes de contournement, comme la coupure de la connexion internet pendant la premiĂšre configuration du systĂšme.

Nouveau tour de vis

Dans un billet, Microsoft a prĂ©sentĂ© rĂ©cemment les prĂ©versions 26200.5516 et 26120.3653, respectivement pour les canaux Dev et Beta. Les nouveautĂ©s prĂ©sentĂ©es sont nombreuses : recherche sĂ©mantique pour les PC Copilot+ Ă©quipĂ©s de processeurs AMD et Intel, rĂ©capitulatif Ă©crit pour le Narrateur, ou encore des amĂ©liorations pour l’écran d’erreur vert en cas de redĂ©marrage forcĂ©, le Copilot et la fenĂȘtre de partage.

Mais parmi les changements, on trouve Ă©galement le blocage du contournement par BypassNRO. Les deux listes incluent en effet le message suivant : « Nous supprimons le script bypassnro.cmd de la version de base afin d’amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© et l’expĂ©rience utilisateur de Windows 11. Ce changement garantit que tous les utilisateurs sortent de la configuration avec une connectivitĂ© Internet et un compte Microsoft Â».

Cette commande pouvait ĂȘtre utilisĂ©e depuis une invite de commande (Maj + F10) pendant la premiĂšre configuration de la machine, aprĂšs installation du systĂšme. Il suffisait alors d’entrer « oobe\bypassnro Â» pour contourner l’exigence d’un compte Microsoft, autorisant la crĂ©ation d’un compte local. Le script crĂ©ait une clĂ© dans la base de registre.

Contourner le contournement

Si Microsoft a bloquĂ© le script pendant l’installation des prĂ©versions, la clĂ© de registre peut toujours ĂȘtre crĂ©Ă©e. La mĂ©thode consiste Ă  dĂ©clencher directement l’opĂ©ration par la ligne de commande, mĂȘme si cette derniĂšre est nettement plus longue Ă  Ă©crire que le simple script bypassnro.cmd.

Il faut saisir deux commandes :

reg add HKLM\SOFTWARE\Microsoft\Windows\CurrentVersion\OOBE /v BypassNRO /t REG_DWORD /d 1 /f
shutdown /r /t 0

Si la ligne de commande vous semble trop rĂ©barbative, il est Ă©galement possible de le faire Ă  la souris dans l’éditeur de registre. Pour cela, depuis l’invite de commande (toujours Maj + F10), entrez « regedit Â» et validez. Rendez-vous dans HKLM\SOFTWARE\Microsoft\Windows\CurrentVersion, puis crĂ©ez la clĂ© OOBE si elle n’existe pas. LĂ , dans ce dossier, crĂ©er une valeur DWORD 32 bits nommĂ©e « BypassNRO Â» et affectez lui la valeur 1. Il faudra ensuite redĂ©marrer la machine.

Attention toutefois, Microsoft pourrait Ă©galement bloquer cette possibilitĂ©. Le changement Ă©tant apparu dans des prĂ©versions, il serait simple pour l’éditeur d’insĂ©rer un nouveau blocage dans les prochaines semaines.

Ajoutons Ă©galement que ce « bypass Â» reste fonctionnel sur les rĂ©visions stables de Windows 11, y compris la derniĂšre 24H2.

Enfin, une autre mĂ©thode est apparue il y a six mois environ, comme relevĂ© par Neowin notamment. Elle passe par l’utilisation de la console de dĂ©veloppement juste avant de choisir une deuxiĂšme disposition pour le clavier pendant l’assistant de premiĂšre configuration. Bien que la mĂ©thode soit clairement expliquĂ©e sur un dĂ©pĂŽt GitHub, elle n’a pas fonctionnĂ© chez nous sur une installation neuve de Windows 11 24H2, malgrĂ© de multiples tentatives.

Notez qu’en passant par l’utilitaire Rufus, il reste possible pour l’instant de crĂ©er une clĂ© d’installation Windows 11 sans le verrouillage sur le compte Microsoft. Pour mĂ©moire, ce mĂȘme utilitaire peut aussi ĂȘtre utilisĂ© pour dĂ©sactiver la vĂ©rification de la prĂ©sence de la puce TPM 2.0, comme nous l’indiquions en fĂ©vrier.

[Outil Next] Générez des images « style Flock » grùce à notre IA maison !

1 avril 2025 Ă  14:07
Flock 2.0 pour vous servir
[Outil Next] Générez des images « style Flock » grùce à notre IA maison !

Vous en rĂȘviez ? Next vous propose un nouvel outil : avec un simple prompt, gĂ©nĂ©rez des images dans le « style des dessins de Flock Â». LĂ  encore, nous avons mis Ă  contribution l’IA gĂ©nĂ©rative, mais en local. Explications.

Quand Flock a vu la semaine derniĂšre des images « style Ghibli Â» gĂ©nĂ©rĂ©es par l’intelligence artificielle d’OpenAI, il Ă©tait assez dubitatif. Mais il s’est vite rendu compte du potentiel de cette fonctionnalitĂ©, d’autant qu’elle a Ă©tĂ© reprise Ă  tour de bras par des internautes et politiciens, sans plus de rĂ©flexion que « c’est beau Â».

Bref, il veut croquer sa part du gĂąteau et Next pourrait de son cĂŽtĂ© profiter d’une belle exposition mĂ©diatique. Un combo gagnant-gagnant ?

Autant prendre les devants, avec une IA maison

Il a donc dĂ©cidĂ© de prendre les devants et de se lancer, avec l’aide de l’IA gĂ©nĂ©rative. Comme nous l’expliquions rĂ©cemment, il utilisait dĂ©jĂ  un peu l’IA, mais il passe clairement une nouvelle Ă©tape
 sans doute un peu poussĂ© par SĂ©bastien qui s’en sert largement pour dĂ©velopper des extensions et d’autres applications.

Ce n’est pas tout. Flock dresse un constat triste, mais rĂ©aliste de la situation : il y a des chances que des IA gĂ©nĂ©ratives se nourrissent dĂ©jĂ  de son travail, bien que l’indexation de nos contenus ne soit pas autorisĂ©e par notre fichier robots.txt. Ce dernier n’engage malheureusement que ceux qui y croient et veulent bien jouer le jeu. « Il est important de comprendre qu’il ne s’agit lĂ  que d’une indication sur ce que doivent faire les robots bienveillants, ce n’est en aucun cas un Ă©lĂ©ment de sĂ©curitĂ©. En effet, certains robots ignorent ce fichier Â», rappelle Ă  juste titre WikipĂ©dia.

On a fait chauffer les serveurs de moji

Il a donc profitĂ© d’une rĂ©union d’équipe pour lancer une idĂ©e : que Next propose des dessins dans le « style Flock Â» aux lecteurs. Une fonctionnalitĂ© qui serait Ă©videmment rĂ©servĂ©e Ă  nos abonnĂ©s.

Sans attendre, on se lance, d’autant que moji dispose d’un datacenter, avec des serveurs et des GPU que nous pouvons utiliser pour divers projets. L’investissement pour Next est quasi nul, autant en profiter sans attendre ! Pour la phase d’entrainement, nous avons utilisĂ© prĂšs de 3 000 dessins de Flock sur nos serveurs, et il nous a fourni prĂšs de 5 000 brouillons supplĂ©mentaires, tous rĂ©alisĂ©s pour Next.

Il faut bien le reconnaitre : c’est encore un peu juste pour arriver Ă  un rĂ©sultat parfait, mais c’est dĂ©jĂ  largement exploitable pour une premiĂšre version. L’outil est donc en bĂȘta pour le moment. Nous le laissons ouvert Ă  tous pour le moment, afin d’avoir un maximum de retours avant de le finaliser.

Un outil en bĂȘta, accessible Ă  tous pour l’instant

Pendant ce temps, l’IA gĂ©nĂšre des dessins supplĂ©mentaires de Flock. Ils serviront ensuite Ă  rĂ©aliser une seconde phase d’apprentissage sur la base de dessins plus nombreux. Tous les GPU n’étant pas encore disponibles pour la gĂ©nĂ©ration d’images, le rĂ©sultat peut mettre jusqu’à une trentaine de secondes Ă  s’afficher. Patience donc.

En attendant, prenez ce nouvel outil en main, testez et faites-nous part de vos retours !

La suspension de TikTok en Nouvelle-Calédonie jugée illégale, mais pas impossible

1 avril 2025 Ă  13:45
Democracy
La suspension de TikTok en Nouvelle-Calédonie jugée illégale, mais pas impossible

Le Conseil d’État dĂ©clare illĂ©gal le blocage de TikTok imposĂ© Ă  la CalĂ©donie en mai 2024. Il prĂ©cise les conditions dans lesquelles une telle suspension pourrait ĂȘtre lĂ©gale.

En pleines Ă©meutes de contestation du projet gouvernemental de dĂ©gel Ă©lectoral, en Nouvelle-CalĂ©donie, le gouvernement avait dĂ©clarĂ© l’état d’urgence et suspendu l’accĂšs Ă  TikTok. À partir du 15 mai 2024 Ă  20 heures et pendant deux semaines, le rĂ©seau social n’était plus accessible depuis la collectivitĂ© d’outre-mer.

La Quadrature du Net, la Ligue des droits de l’homme, ainsi que des particuliers avaient rapidement attaquĂ© la dĂ©cision de blocage en justice, le qualifiant de « coup inĂ©dit et particuliĂšrement grave Ă  la libertĂ© d’expression en ligne Â». Ce 1á”‰Êł avril, le Conseil d’État a rendu sa dĂ©cision, dans laquelle il annule le blocage de TikTok.

Il souligne notamment que l’autoritĂ© administrative ne peut normalement interrompre un tel service « que si la loi le prĂ©voit compte tenu des atteintes qu’une telle mesure porte aux droits et libertĂ©s (notamment libertĂ© d’expression, libre communication des pensĂ©es et des opinions, droit Ă  la vie privĂ©e et familiale, libertĂ© du commerce et de l’industrie). Â»

Trois conditions Ă  la suspension

Au passage, l’institution prĂ©cise les conditions dans lesquelles un Premier ministre pourrait lĂ©galement interrompre « provisoirement Â» l’accĂšs Ă  un rĂ©seau social, « mĂȘme si la loi ne le prĂ©voit pas Â». Ces conditions sont au nombre de trois.

La suspension peut ĂȘtre dĂ©cidĂ©e « si la survenue de circonstances exceptionnelles la rend indispensable Â». Elle ne peut l’ĂȘtre « qu’à titre provisoire Â», Ă  condition « qu’aucun moyen technique ne permette de prendre immĂ©diatement des mesures alternatives moins attentatoires aux droits et libertĂ©s que l’interruption totale du service pour l’ensemble de ses utilisateurs Â». Enfin, cette suspension ne peut ĂȘtre mise en Ć“uvre que « pour une durĂ©e n’excĂ©dant pas celle requise pour rechercher et mettre en Ɠuvre ces mesures alternatives Â».

Durée indéterminée

En l’occurrence, si le Conseil d’État admet que la situation en Nouvelle-CalĂ©donie relevait bien des « circonstances exceptionnelles Â», dans la mesure oĂč les Ă©meutes ont entraĂźnĂ© des dĂ©cĂšs et des atteintes aux personnes et aux biens « d’une particuliĂšre gravitĂ© Â», il souligne que la suspension de TikTok dĂ©cidĂ©e par le Premier ministre d’alors, Gabriel Attal, l’a Ă©tĂ© sans indication de durĂ©e, et « sans subordonner son maintien Ă  l’impossibilitĂ© de mettre en Ɠuvre des mesures alternatives Â».

Le Conseil d’État juge ce blocage illĂ©gal, car ayant portĂ© « une atteinte disproportionnĂ©e aux droits et libertĂ©s invoquĂ©s par les requĂ©rants Â».

☕ DerriĂšre la viralitĂ© d’une fausse vidĂ©o du Figaro, une possible Ă©volution de l’opĂ©ration Matriochka

1 avril 2025 Ă  12:43

DiffusĂ©e le 20 mars, une fausse vidĂ©o du Figaro a rencontrĂ© un Ă©cho inĂ©dit sur les rĂ©seaux X et TikTok. Alors qu’Emmanuel Macron et Vladimir Poutine s’opposent, la vidĂ©o affirme que « 71 % des Français sont convaincus que leur vie serait meilleure si le prĂ©sident français Ă©tait Poutine Â».

Le logo, la charte éditoriale
 la vidéo est en tout point similaire à une production du Figaro, mais tout est faux, comme le soulignera le journaliste en charge des réseaux sociaux du Figaro Jean-Baptiste Semerdjian.

Matriochka version Flock

Copier des mĂ©dias installĂ©s pour diffuser de la dĂ©sinformation, le modus operandi est typique de l’opĂ©ration Matriochka, qui sĂ©vit depuis un an et demi dans l’espace informationnel français.

Mais le projet d’opposants russes Bot Blocker (@antibot4navalny / @antibot4navalny.bsky.social), qui Ɠuvre rĂ©guliĂšrement Ă  documenter ces opĂ©rations, relĂšve ici une spĂ©cificitĂ© : la rĂ©ponse d’un internaute rĂ©el, trompĂ© par la vidĂ©o, est rapidement devenue plus virale que la publication initiale du faux.

En effet, « pour la premiĂšre fois, la rĂ©ponse d’un utilisateur en tant que telle a Ă©tĂ© amplifiĂ©e par les robots Matrioshka, alors qu’auparavant, ils se concentraient exclusivement sur les faux visuels qu’ils crĂ©aient eux-mĂȘmes Â», indique @antibot4navalny.

En pratique, les bots liĂ©s aux comptes pilotant l’opĂ©ration sont allĂ©s dĂ©multiplier l’audience de publication d’internautes lĂ©gitimes sur Telegram, TikTok et Twitter, pour augmenter la portĂ©e de leurs rĂ©actions, entrainant Ă  leur suite d’autres internautes lĂ©gitimes.

☕ Les PowerToys 0.90 se dotent d’une nouvelle palette de commandes

1 avril 2025 Ă  09:34

Nouvelle mouture pour la suite d’outils. Le plus gros apport de cette version 0.90 est la version 2 de Run, dĂ©sormais renommĂ© Command Palette (ou Palette de commandes). La palette fonctionne comme ce que l’on connait dans d’autres applications, comme Visual Studio Code. Son interface a Ă©tĂ© enrichie, son systĂšme d’extensions retravaillĂ© et un accent particulier a Ă©tĂ© mis sur les performances.

Le Color Picker, qui permet de sĂ©lectionner la couleur d’un pixel n’importe oĂč dans l’écran, a Ă©tĂ© remaniĂ© sous le capot. .NET WPF remplace ainsi WPFUI, ce qui doit apporter une meilleure compatibilitĂ© Ă  l’outil et un support amĂ©liorĂ© des thĂšmes.

Parmi les autres nouveautĂ©s, on peut citer Ă©galement la possibilitĂ© d’effacer directement un fichier dans Peek (Aperçu), le support des variables dans les noms de fichiers dans New+, la correction de plusieurs bugs dans FancyZones, ainsi qu’une autre pour Espaces de travail, qui ne parvenait parfois pas Ă  capturer certaines applications minimisĂ©es.

La mise Ă  jour est disponible depuis la fenĂȘtre principale des PowerToys. Pour les personnes qui voudraient essayer la suite d’outils (bien pratique), l’installeur se rĂ©cupĂšre depuis le Microsoft Store ou le dĂ©pĂŽt GitHub associĂ©. Rappelons que ces applications sont open source (licence MIT).

OpenAI lĂšve 40 milliards de dollars et promet un modĂšle partiellement ouvert

1 avril 2025 Ă  07:41
OpenAI lĂšve 40 milliards de dollars et promet un modĂšle partiellement ouvert

OpenAI a formalisĂ© un nouveau tour de table Ă  hauteur de 40 milliards de dollars, amenĂ©s principalement par Softbank. Pour conclure sa levĂ©e de fonds, la sociĂ©tĂ© doit cependant achever sa bascule vers un modĂšle « for profit Â». Sam Altman annonce en parallĂšle la sortie prochaine d’un modĂšle Ă  poids ouverts, une dĂ©marche qu’OpenAI n’avait pas engagĂ©e depuis 2019.

Un tour de table Ă  40 milliards de dollars, calculĂ© sur la base d’une valorisation d’entreprise dĂ©sormais estimĂ©e Ă  300 milliards de dollars  : OpenAI a annoncĂ© lundi ce qui devrait devenir la plus importante levĂ©e de fonds jamais rĂ©alisĂ©e par une entreprise de la tech. Cette manne doit permettre Ă  l’entreprise de « repousser encore plus loin les frontiĂšres de la recherche en IA, faire Ă©voluer notre infrastructure de calcul et fournir des outils de plus en plus puissants aux 500 millions de personnes qui utilisent ChatGPT chaque semaine Â», affirme-t-elle dans un bref communiquĂ©.

Une levée de fonds assortie de conditions

Le groupe japonais Softbank reprĂ©sente le principal contributeur Ă  ce tour de table, qui sera cependant rĂ©alisĂ© en deux temps, et soumis Ă  plusieurs conditions suspensives. Le premier round, programmĂ© pour le mois d’avril, porte sur une enveloppe de 10 milliards de dollars.

Le second round est quant à lui attendu pour fin 2025 ou début 2026, et peut atteindre 30 milliards de dollars si et seulement si OpenAI parvient à boucler la restructuration de son capital, pour parvenir à devenir une entité commerciale classique, sans limitation liée à sa composante non-profit (sans but lucratif) historique.

La sociĂ©tĂ© dirigĂ©e par Sam Altman repose aujourd’hui sur une structure dite « capped profit Â», dont les bĂ©nĂ©fices sont plafonnĂ©s (l’excĂ©dent devant, statutairement, remonter vers la structure Ă  but non lucratif). OpenAI travaille depuis des mois Ă  l’évolution de sa gouvernance, prĂ©cisĂ©ment pour rĂ©pondre aux exigences de Softbank et prĂ©parer ce tour de table.

Sur cette deuxiĂšme phase, Softbank prĂ©voit de laisser de la place Ă  de potentiels co-investisseurs, Ă  hauteur de 10 milliards de dollars. D’aprĂšs CNBC, le tour de table inclurait Microsoft, soutien historique d’OpenAI, ainsi que les fonds Coatue, Altimeter Capital et Thrive Capital. Une partie des fonds levĂ©s aurait vocation Ă  alimenter la contribution d’OpenAI au projet Stargate, qui ambitionne pour mĂ©moire de fĂ©dĂ©rer 500 milliards de dollars pour construire des infrastructures dĂ©diĂ©es Ă  l’IA aux États-Unis.

Sam Altman annonce un modĂšle Ă  poids ouverts

OpenAI a, en parallĂšle, lancĂ© un appel Ă  contributions en direction des dĂ©veloppeurs, pour recueillir leurs suggestions relatives Ă  un futur modĂšle de langage Ă  poids ouvert. La page dĂ©diĂ©e propose un formulaire via lequel l’entreprise demande quels sont les modĂšles ouverts avec lequel la personne a dĂ©jĂ  travaillĂ©, et quelles seraient ses attentes quant Ă  un modĂšle open-weight signĂ© OpenAI.

« Nous prĂ©voyons de publier notre premier modĂšle de langage Ă  poids ouvert depuis GPT-2. Nous y rĂ©flĂ©chissons depuis longtemps mais d’autres prioritĂ©s ont pris le pas. Maintenant, cela nous semble important de le faire Â», commente Sam Altman sur X. Il annonce que des Ă©vĂ©nements dĂ©diĂ©s aux dĂ©veloppeurs seront organisĂ©s prochainement, d’abord Ă  San Francisco, puis en Europe et en Asie, pour recueillir les retours de la communautĂ© et prĂ©senter les premiers prototypes.

« Nous sommes impatients de voir ce que les dĂ©veloppeurs construiront et comment les grandes entreprises et les gouvernements l’utiliseront lĂ  oĂč ils prĂ©fĂšrent exĂ©cuter eux-mĂȘmes un modĂšle Â», se rĂ©jouit-il encore. À ce stade, OpenAI ne livre aucune information prĂ©cise quant Ă  la nature exacte de ce futur modĂšle. L’engagement porte simplement sur l’ouverture des poids, c’est-Ă -dire les paramĂštres dĂ©finis au cours de l’entraĂźnement qui conditionnent l’exĂ©cution du modĂšle.

☕ France2030 : 50 millions d’euros pour la « SupraFusion »

1 avril 2025 Ă  07:30

C’est un projet financĂ© par le plan d’investissement France2030, avec 50 millions d’euros sur sept ans. Il est pilotĂ© par le CEA et le CNRS. Il « vise Ă  accĂ©lĂ©rer le dĂ©veloppement de supraconducteurs Ă  haute tempĂ©rature pour rĂ©pondre aux dĂ©fis Ă©nergĂ©tiques et sociĂ©taux de demain, grĂące notamment Ă  l’énergie de fusion Â».

Si la fission nuclĂ©aire consiste Ă  casser un noyau atomique pour crĂ©er de l’énergie, la fusion associe deux noyaux lĂ©gers pour en faire un plus lourd. C’est le type de rĂ©action que l’on retrouve au cƓur des Ă©toiles.

Attention Ă  ne pas vous laisser avoir par la « haute tempĂ©rature critique Â», il s’agit de 80 kelvins soit - 193 Â°C, mais on est loin des 4 kelvins (- 269 Â°C) des supraconducteurs traditionnels. Les supraconducteurs ont des « propriĂ©tĂ©s Ă©lectriques et magnĂ©tiques particuliĂšres, qui les rendent aptes Ă  supporter des courants d’intensitĂ© trĂšs Ă©levĂ©e Â», explique le CNRS. Mais aussi sans perte, ajoute le CEA.

Ces matĂ©riaux pourraient ĂȘtre cruciaux en fusion nuclĂ©aire, mais ils « prĂ©senteraient Ă©galement un grand potentiel dans de nouvelles applications comme la production d’électricitĂ© Ă©olienne, le transfert d’électricitĂ© ou la mobilitĂ© lourde bas-carbone (avions, bateaux) Â».

Le programme de recherche s’articule autour de trois axes : « dĂ©velopper les briques technologiques des supraconducteurs haute tempĂ©rature critique, dĂ©montrer leur fiabilitĂ© technologique Ă  grande Ă©chelle autour d’un dĂ©monstrateur d’électro-aimant d’envergure, et explorer les applications de rupture, en particulier les centrales de fusion compactes Ă©lectrogĂšnes Â».

US : le DOGE veut migrer le code de la Sécurité sociale en urgence. Il est écrit en COBOL.

31 mars 2025 Ă  09:00
Mainframe
US : le DOGE veut migrer le code de la Sécurité sociale en urgence. Il est écrit en COBOL.

Le DOGE veut migrer les systĂšmes de la SĂ©curitĂ© sociale des États-Unis en quelques mois. Ces derniers sont codĂ©s en COBOL, un langage ancien et dĂ©sormais peu programmĂ©, mais rĂ©putĂ© pour sa robustesse.

Le « dĂ©partement de l’efficacitĂ© gouvernementale Â» des États-Unis (DOGE) est en train de constituer une Ă©quipe pour migrer l’intĂ©gralitĂ© des systĂšmes de la SĂ©curitĂ© Social locale en quelques mois. L’idĂ©e : se dĂ©faire des langages de programmation anciens sur lesquels ces systĂšmes reposent.

Le risque, comme le rapporte Wired : menacer l’intĂ©gritĂ© de la totalitĂ© de l’architecture, et les allocations perçues par des dizaines de millions de personnes au passage. En pratique, le fidĂšle d’Elon Musk Steve Davis travaille dĂ©jĂ  Ă  sortir les systĂšmes de leur dĂ©pendance au langage COBOL.

COBOL : 66 bougies

À la suite des censures opĂ©rĂ©es par le gouvernement Trump, au moins un des sites qui saluait le travail de Grace Hopper est dĂ©sormais hors ligne. Mais c’est bien cette docteure en mathĂ©matiques devenue informaticienne dans la Marine Ă©tats-unienne qui a crĂ©Ă© en 1959, avec les Ă©quipes du consortium sur les langages de systĂšmes de donnĂ©es (CODASYL), le COBOL (Common business oriented language). Comme son nom l’indique, il s’agissait de fournir un langage commun aux applications professionnelles.

Dans les vingt annĂ©es qui suivent, le COBOL, standardisĂ© en 1968, est adoptĂ© dans les administrations, le secteur bancaire, l’aviation, et ailleurs. 66 ans plus tard (et deux ans aprĂšs sa derniĂšre mise Ă  jour ISO/IEC 1989:2023), il a Ă©tĂ© dĂ©laissĂ© au profit de langages plus simples Ă  manier pour quantitĂ©s d’applications. Il garde toutefois de fidĂšles adeptes dans des secteurs critiques, dont les banques ou les administrations (y compris nos impĂŽts ou notre Caisse d’Allocations familiales). En 2020, 80 % des transactions interpersonnelles rĂ©alisĂ©es aux États-Unis reposaient sur du COBOL, d’aprĂšs Wealthsimple Magazine.

Les raisons du maintien du langage sont doubles : des enjeux de sĂ©curitĂ© et de performance – COBOL a notamment Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour gĂ©rer rapidement de trĂšs grosses sommes de « transactions Â» – et son usage mĂȘme, qui concerne gĂ©nĂ©ralement des applications centrales, vouĂ©es Ă  rester en place une fois crĂ©Ă©es.

Le problĂšme que cela pose : la pĂ©nurie de connaisseurs du COBOL force certaines entreprises Ă  sortir d’anciens programmeurs de leur retraite pour les aider Ă  faire Ă©voluer leurs systĂšmes. Pour se reprĂ©senter l’enjeu, des personnes qui sortaient du lycĂ©e en 1969 et devenaient programmeuses de COBOL partaient gĂ©nĂ©ralement Ă  la retraite Ă  la fin des annĂ©es 2000, une fois la soixantaine atteinte.

5 ans pour le précédent projet de migration

C’est pour toutes ces raisons que le projet du DOGE soulĂšve des questions. AuprĂšs de Wired, de nombreux experts soulignent qu’une migration de l’ampleur prĂ©vue serait, de toutes maniĂšres, un projet Ă©norme et risquĂ© – l’infrastructure de la SĂ©curitĂ© sociale contient plus de 60 millions de lignes de codes en COBOL. Sa logique interne – c’est-Ă -dire les procĂ©dĂ©s qui fournissent des codes de SĂ©curitĂ© sociale, gĂšrent les paiements et calculent les montants Ă  verser – est elle-mĂȘme Ă©crite en COBOL.

Dans le contexte actuel, la SĂ©curitĂ© sociale Ă©tats-unienne est dĂ©jĂ  sous pression : visĂ©e par des accusations de fraudes par Elon Musk lui-mĂȘme – dont plusieurs des allĂ©gations se sont nĂ©anmoins prouvĂ©es, au mieux, trompeuses –, l’institution est spĂ©cifiquement visĂ©e par d’intenses coupes budgĂ©taires. Depuis quelques semaines, son site web se retrouve frĂ©quemment hors ligne, et l’attente tĂ©lĂ©phonique s’allonge, au point que le Washington Post parle de « chaos Â».

Surtout, de prĂ©cĂ©dents projets de migration ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© envisagĂ©s, et la tĂąche s’avĂ©rait alors bien plus ardue qu’un projet de quelques mois. En 2017, l’agence avait elle-mĂȘme annoncĂ© un projet de remplacement de son systĂšme cƓur, pour lequel elle cherchait des financements de centaines de millions de dollars. La durĂ©e annoncĂ©e du chantier, remplacĂ© par des projets plus orientĂ©s vers le public en raison de la pandĂ©mie, Ă©tait de cinq ans.

Et puis vient la question de l’efficacitĂ©, comme le dĂ©taille le journaliste Clive Thompson. Si des acteurs bancaires ou administratifs maintiennent leurs activitĂ©s en COBOL malgrĂ© son anciennetĂ©, c’est bien qu’ils ont pesĂ© les risques. Le langage, on l’a dit, est trĂšs rapide. Par ailleurs, un nouveau systĂšme crĂ©Ă© en quelques mois pour la SĂ©curitĂ© sociale a toutes les chances d’ĂȘtre plein de bugs, donc de planter en de multiples endroits. L’anciennetĂ© du COBOL, en la matiĂšre, joue en sa faveur : au fil des dĂ©cennies, les programmeurs ont eu le temps de dĂ©buger rĂ©guliĂšrement.

Chez Next, on aimerait bien discuter avec des mainteneurs de mainframes et autres adeptes de COBOL français ou europĂ©ens. Des contacts Ă  nous recommander ?

Ciblage pub et ATT : Apple condamnĂ© Ă  une amende de 150 millions d’euros en France

31 mars 2025 Ă  15:35
Trop de consentement tue le consentement
Ciblage pub et ATT : Apple condamnĂ© Ă  une amende de 150 millions d’euros en France

L’AutoritĂ© de la concurrence a condamnĂ© Apple Ă  une amende de 150 millions d’euros en raison de son dispositif App Tracking Transparency (ATT). Elle considĂšre que cet Ă©cran, qui demande Ă  l’utilisateur s’il accepte la collecte de ses donnĂ©es personnelles lors de l’installation d’une application, porte prĂ©judice aux mĂ©caniques de consentement implĂ©mentĂ©es par les Ă©diteurs tiers dans leurs propres interfaces. Les reprĂ©sentants du monde de la publicitĂ© et les Ă©diteurs de services en ligne saluent la dĂ©cision.

Imposer un consentement supplĂ©mentaire aux Ă©diteurs tiers quand un seul suffit au regard de la loi constitue une forme d’abus de position dominante, estime l’AutoritĂ© de la concurrence. Dans une dĂ©cision rendue le 28 mars dernier, elle condamne Apple Ă  150 millions d’euros, en raison de la mise en Ɠuvre du dispositif App Tracking Transparency (ATT) au sein de son App Store entre avril 2021 et juillet 2023. « L’AutoritĂ© adjoint Ă  cette sanction pĂ©cuniaire une obligation pour Apple de publication du rĂ©sumĂ© de la dĂ©cision sur son site internet pendant une durĂ©e de sept jours consĂ©cutifs Â», prĂ©cise-t-elle encore.

ATT : un consentement prĂ©judiciable aux Ă©diteurs tiers ?

Introduit au printemps 2021 avec iOS 14.5, aprĂšs avoir Ă©tĂ© annoncĂ© Ă  l’étĂ© 2020, l’App Tracking Transparency est le dispositif par lequel Apple demande Ă  l’utilisateur s’il accepte que son appareil iOS communique son identifiant dĂ©diĂ© au ciblage publicitaire (le code IDFA, pour Identifier for Advertisers) Ă  un Ă©diteur tiers.

En pratique, il prend la forme d’un Ă©cran de recueil du consentement, qui s’affiche aprĂšs l’installation d’une application tĂ©lĂ©chargĂ©e sur l’App Store. « Autoriser (l’application) Ă  suivre vos activitĂ©s dans les apps et sur les sites Web d’autres sociĂ©tĂ©s ? Â», demande cet Ă©cran. Deux options sont proposĂ©es : « Demander Ă  l’app de ne pas me suivre Â» et « Autoriser Â».

Le dispositif avait Ă©tĂ© attaquĂ© dĂšs 2020, avant mĂȘme son dĂ©ploiement effectif, au travers d’une action entamĂ©e devant l’AutoritĂ© de la concurrence par une coalition d’éditeurs de services en ligne et d’acteurs du monde de la publicitĂ©.

Ces derniers dĂ©nonçaient alors le caractĂšre asymĂ©trique de l’écran ATT : « il ne s’applique qu’aux situations dans lesquelles un Ă©diteur serait amenĂ© Ă  partager des donnĂ©es avec ses fournisseurs de services publicitaires autres qu’Apple. Ce dernier se rĂ©servant le droit de dĂ©tenir, collecter et utiliser les donnĂ©es sans devoir recueillir un consentement supplĂ©mentaire pour ses activitĂ©s publicitaires ».

« Les saisissantes reprochaient principalement Ă  Apple d’imposer aux Ă©diteurs d’applications de maniĂšre inĂ©quitable une sollicitation superfĂ©tatoire et non conforme au RGPD et ePrivacy, tout en s’affranchissant de ces mĂȘmes restrictions, favorisant ainsi son propre Ă©cosystĂšme fermĂ©, ses propres applications et ses services publicitaires Â», rĂ©sument lundi les plaignants dans un communiquĂ© commun.

Alliance Digitale, le Syndicat des RĂ©gies Internet (SRI), l’Union des entreprises de conseil et d’achat mĂ©dia (Udecam) et le Groupement des Ă©diteurs et services en ligne (Geste) y saluent une « victoire importante Â», pour un Ă©cosystĂšme dont les modĂšles Ă©conomiques et les revenus auraient Ă©tĂ© « gravement affectĂ©s par l’ATT Â».

L’AutoritĂ© de la concurrence n’a pas encore publiĂ© le texte intĂ©gral de la dĂ©cision, mais elle en commente la teneur dans un communiquĂ©.

Deux consentements ne valent pas mieux qu’un

Elle y remarque que l’ATT n’est pas nĂ©cessaire au regard de la loi dans la mesure oĂč il ne permet pas « le recueil d’un consentement valable au regard du droit applicable tel qu’il rĂ©sulte, notamment de la loi Informatique et LibertĂ©s Â».

Dans ce contexte, Apple reste « libre d’édicter des rĂšgles de protection des consommateurs supplĂ©mentaires Ă  celles imposĂ©es par la rĂ©glementation Â», souligne le gendarme de la concurrence. À condition toutefois que cet objectif lĂ©gitime soit mis en Ɠuvre dans le respect du droit de la concurrence, compte tenu de la position dominante de l’entreprise sur le marchĂ© de la distribution d’applications Ă  destination des terminaux iOS.

Or, dĂ©crit l’AutoritĂ©, les modalitĂ©s de fonctionnement de l’ATT « compliquent artificiellement le parcours des utilisateurs d’applications tierces et faussent la neutralitĂ© du dispositif au dĂ©triment des petits Ă©diteurs se finançant par la publicitĂ© Â».

« En effet, si le refus d’une opĂ©ration de traçage publicitaire ne doit ĂȘtre effectuĂ© qu’une fois, l’acceptation d’une telle opĂ©ration doit, quant Ă  elle, toujours ĂȘtre confirmĂ©e une seconde fois par l’utilisateur Â», prĂ©cise encore l’AutoritĂ©. Selon elle, cette asymĂ©trie empĂȘcherait « le recueil d’un consentement Ă©clairĂ© que l’ATT est pourtant censĂ© favoriser Â». Si l’utilisateur refuse le transfert de ses donnĂ©es au niveau de l’ATT, le consentement obtenu par l’éditeur au niveau de sa propre plateforme de gestion n’aura en effet aucune valeur.

La CNIL suggĂšre une fusion des autorisations

SollicitĂ©e pour avis, la CNIL remarque quant Ă  elle que « la sollicitation ATT pourrait aisĂ©ment, sous rĂ©serve de quelques modifications, servir Ă©galement Ă  recueillir les consentements requis par la loi française et le RGPD Â». Autrement dit, Apple pourrait modifier son dispositif de façon Ă  ne proposer qu’un unique panneau de consentement, valable aussi bien au niveau d’iOS qu’au sein de l’application tierce.

L’AutoritĂ© prend par ailleurs en compte dans sa dĂ©cision l’asymĂ©trie de traitement constatĂ©e entre les services publicitaires d’Apple et ceux des Ă©diteurs tiers. Jusqu’à iOS 15, la firme de Cupertino n’utilisait en effet pas l’ATT pour ses propres applications, ce qui lui avait dĂ©jĂ  valu une condamnation de la part de la CNIL en janvier 2023.

Si elles saluent la dĂ©cision, les organisations plaignantes regrettent que l’AutoritĂ© de la concurrence n’ait imposĂ© aucune modification du dispositif Ă  Apple. « Par consĂ©quent, si aucun changement n’est apportĂ© dans les prochaines semaines, l’illĂ©galitĂ© persiste Â», affirment-elles, demandant la suspension immĂ©diate d’ATT en attente des modifications nĂ©cessaires.

« Bien que nous soyons déçus par la dĂ©cision d’aujourd’hui, l’AutoritĂ© de la concurrence française n’a pas exigĂ© de changements spĂ©cifiques Ă  l’App Tracking Transparency Â», remarque de son cĂŽtĂ© Apple, dans une rĂ©action reproduite par l’AFP.

Le sujet n’a sans doute pas fini de faire des vagues. Mi-fĂ©vrier, l’AutoritĂ© de la concurrence allemande a elle aussi estimĂ© dans un avis prĂ©liminaire que le dispositif ATT prĂ©sentait un caractĂšre abusif et anticoncurrentiel. Comme en France, elle avait Ă©tĂ© saisie par un consortium de mĂ©dias et d’acteurs de la publicitĂ© en ligne.

L’usage « inconsĂ©quent » du « style Ghibli » gĂ©nĂ©rĂ© par OpenAI par les politiques

31 mars 2025 Ă  15:03
« Le vent se lÚve, il faut tenter de vivre »
L’usage « inconsĂ©quent » du « style Ghibli » gĂ©nĂ©rĂ© par OpenAI par les politiques

Des politiques ont surfĂ© sur la vague d’images gĂ©nĂ©rĂ©es par IA au style trĂšs proche de celui de Hayao Miyazaki, utilisĂ© par OpenAI pour faire la promotion de son nouveau modĂšle. Du RN Ă  Renaissance en passant par LFI, plusieurs s’en sont aussi servi pour leur propre promotion, celle d’autres personnalitĂ©s de leurs mouvements ou d’actions politiques.

Des personnalitĂ©s politiques ont diffusĂ© en fin de semaine derniĂšre des portraits d’eux-mĂȘmes ou des illustrations de communication politique surfant sur la vague d’images gĂ©nĂ©rĂ©es par le modĂšle 4o Image Generation d’OpenAI. Elles reprenaient le style de Hayao Miyazaki et de ses collĂšgues du studio Ghibli.

L’incarnation de la Protection Civile par une image gĂ©nĂ©rĂ©e par une IA

Ainsi, Emmanuel Macron a publiĂ© samedi soir sur Twitter, un message sur la Protection Civile. Mais, pour illustrer les 32 000 bĂ©nĂ©voles qui « veillent, secourent, forment et protĂšgent Â» et Ă  qui il adresse la phrase « vous incarnez le faire Nation et la FraternitĂ© Â», le prĂ©sident de la RĂ©publique a prĂ©fĂ©rĂ© illustrer cette « incarnation Â» par une image gĂ©nĂ©rĂ©e par IA reprenant un style manga.

Gabriel Attal avec un mouton, Manon Aubry le poing levĂ© ou Marine Le Pen sur le perron de l’ÉlysĂ©e

D’autres personnalitĂ©s politiques ont, en fin de semaine, publiĂ© sur leurs rĂ©seaux sociaux des images de ce style : l’ancienne porte-parole du gouvernement et dĂ©putĂ©e Renaissance Prisca Thevenot, et le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du mĂȘme parti, Gabriel Attal, n’ont pas rĂ©sistĂ© Ă  l’autopromotion.

Manon Aubry a, elle aussi, publiĂ© sur son compte Instagram des images la mettant en scĂšne, dont l’une avec le leader de son mouvement, Jean-Luc MĂ©lenchon. Mais finalement, la dĂ©putĂ©e europĂ©enne LFI a peu de temps aprĂšs supprimĂ© ces images de son compte, alors que des utilisateurs du rĂ©seau social critiquaient cette utilisation. Le mĂȘme week-end, le think tank Institut La BoĂ©tie de LFI proposait un colloque intitulĂ© « L’intelligence artificielle, un nouveau champ de batailles Â».

Du cĂŽtĂ© du RN, le dĂ©putĂ© Alexandre Sabatou, qui se prĂ©sente sur son compte X « pour une IA française et souveraine », a publiĂ© mardi 26 sur Twitter une image du mĂȘme style mettant en scĂšne Marine Le Pen montant les marches du perron de l’ÉlysĂ©e. C’était avant que Marine Le Pen soit condamnĂ©e pour dĂ©tournement de fonds publics Ă  deux ans de prison ferme et cinq ans d’inĂ©ligibilitĂ© avec application immĂ©diate dans l’affaire des assistants europĂ©ens du FN.

« InconsĂ©quence des politiques Â»

Pour la correspondante au Japon de LibĂ©ration, Karyn Nishimura, cette vague de communication exprime une « Ă©trange inconsĂ©quence des politiques français postant des pseudo-images Ghibli gĂ©nĂ©rĂ©es via OpenAI ». Karyn Nishimura a, elle, bel et bien Ă©tĂ© l’hĂ©roĂŻne du manga « Ivre du Japon Â», publiĂ© par son mari et auteur de mangas J.P. Nishi.

Pour Karyn Nishimura, « la question est Ă©thique plus que juridique Â». Elle dĂ©nonce le fait qu’OpenAI « ne voit aucun problĂšme moral Ă  entraĂźner sans vergogne son IA avec des Ɠuvres de renom pour mieux commercialiser sa technique » mais aussi « que des personnalitĂ©s politiques trahissent leur devoir en adressant aux artistes dĂ©jĂ  dĂ©moralisĂ©s le pire des messages : « On peut se passer de vous, qui plus est avec des outils qui pillent votre travail. Â» ».

Finalement, aprĂšs avoir laissĂ© entendre que son entreprise maitrisait trĂšs bien la communication autour de cette vague d’images, Sam Altman a encore jouĂ© sur le storytelling d’un usage dĂ©passant ses attentes. AprĂšs avoir tweetĂ© un message demandant aux utilisateurs de se calmer, il a restreint la gĂ©nĂ©ration d’images aux comptes payants de son chatbot. Il a ainsi fait baisser, par la mĂȘme occasion, la vague d’images au style Ghibli qui aura dĂ©ferlĂ© sur les rĂ©seaux sociaux pendant une semaine.

[#Offert] Flock : Invasion, exploitation, liquéfaction

Par : Flock
31 mars 2025 Ă  12:50
et le respect bon sang ?
[#Offert] Flock : Invasion, exploitation, liquéfaction

[Mise Ă  jour ] : Exceptionnellement, la rĂ©daction dĂ©cide de rendre la rubrique hebdomadaire de Flock disponible Ă  tous nos lecteurs, mĂȘme ceux qui ne sont pas encore abonnĂ©s. Au regard de l’actualitĂ© concernant Open Ai et le Studio Ghibli et par cette libĂ©ration de ce contenu, nous voulons rappeler que si l’intelligence artificielle sait copier, elle n’a toujours pas craquĂ© les concepts mis en Ă©vidence par Bergson : l’humour artificiel n’est pas encore au goĂ»t du jour. Enjoy !

Ah mes chers amis, nous voilĂ  envahis par la connerie et c’est un vĂ©ritable piĂšge qui se referme sur nous. Si ça peut vous rassurer, c’est un phĂ©nomĂšne mondial et personne n’y Ă©chappe. Se faire des ennemis Ă  l’autre bout du monde ou Ă  la maison, les lister, montrer les muscles en retour, considĂ©rer leur prochain comme de la matiĂšre premiĂšre Ă  business lucratif, d’une façon ou d’une autre, pas besoin de sortir les pincettes : ce n’est plus une Ă©pine dans le pied quand on n’a pas le cul sorti des ronces. Pour ça, il faudrait replacer le cerveau au-dessus du bulbe et miser sur la recherche de savoir et sagesse : la cour des comptes nous dira que c’est pas gagnĂ©. Allez, on en aura bien profitĂ©. Bon weekend ! 🙂

☕ RecherchĂ©s par le FBI, deux informaticiens Ă©tats-uniens disparaissent dans la nature

31 mars 2025 Ă  12:39

Xiaofeng Wang, un informaticien spĂ©cialisĂ© depuis vingt ans dans la cryptographie, la cybersĂ©curitĂ© et la protection de la vie privĂ©e a disparu des radars. ‹

Ses comptes et tĂ©lĂ©phones professionnels ont Ă©tĂ© supprimĂ©s par son employeur, l’universitĂ© de l’Indiana.

L’universitĂ© a aussi supprimĂ© toutes les informations relatives Ă  sa femme Nianli Ma, qui travaillait comme analyste systĂšme principale et programmeuse au dĂ©partement des Library Technologies. ‹

Le FBI s’est par ailleurs rendu à leur domicile le 28 mars, sans que les raisons n’en soient connues, rapporte Ars Technica.

« Nous avons menĂ© des opĂ©rations de maintien de l’ordre, autorisĂ©es par le tribunal, dans des domiciles de Bloomington et de Carmel, a confirmĂ© une porte-parole du bureau du FBI Ă  Indianapolis, auprĂšs d’une radio locale. Nous n’avons aucun autre commentaire Ă  faire pour le moment. Â»

Une illustration d'aigle du FBI emportant clavier et souris

Xiaofeng Wang Ă©tait doyen associĂ© de la recherche Ă  la Luddy School of Informatics, Computing and Engineering de l’universitĂ© de l’Indiana, et fellow de l’Institute of Electrical and Electronics Engineers et de l’American Association for the Advancement of Science.

Il a par ailleurs signé de nombreux articles de recherche en cryptographie, sécurité des systÚmes, protection des données et protection des données génomiques.

Ce week-end, plusieurs des collÚgues du couple ont déclaré leur inquiétude sur les réseaux sociaux, et leur incompréhension de voir toutes les informations qui leur étaient relatives disparaßtre du site de leur employeur.

La fusĂ©e Spectrum s’écrase aprĂšs 30s
 mais ce premier lancement est « un franc succĂšs »

31 mars 2025 Ă  10:00
Lancer, exploser, apprendre, répéter
La fusĂ©e Spectrum s’écrase aprĂšs 30s
 mais ce premier lancement est « un franc succĂšs »

La fusĂ©e Spectrum a dĂ©collĂ© hier soir du nord de la NorvĂšge. Elle n’a pas atteint l’espace et a explosĂ© 30 secondes aprĂšs son dĂ©collage. Son fabricant Isar Aerospace et le port spatial d’AndĂžya parlent d’un « succĂšs Â». Le temps est maintenant Ă  l’analyse des donnĂ©es, avant de procĂ©der Ă  de nouveaux essais.

Hier, la sociĂ©tĂ© allemande Isar Aerospace faisait dĂ©coller pour la premiĂšre fois sa fusĂ©e Spectrum, depuis la base norvĂ©gienne de l’üle d’AndĂžya. Elle est situĂ©e Ă  l’intĂ©rieur du cercle polaire, au nord des Ăźles Lofoten, une position idĂ©ale pour lancer des satellites sur des orbites polaires ou hĂ©liosynchrones.

Une orbite polaire (basse altitude) survole chaque jour la surface complĂšte de la terre. Elle peut ĂȘtre hĂ©liosynchrone, les satellites observant alors toujours chaque rĂ©gion du globe Ă  la mĂȘme heure locale solaire. Pour en savoir plus sur ces deux orbites, vous pouvez lire notre dossier sur Ariane 6.

« Peu importe jusqu’oĂč nous irons Â»

De son cĂŽtĂ©, Isar Aerospace, acteur du new space europĂ©en, a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© par l’Agence spatiale europĂ©enne dans le cadre du programme Boost!.

Le 14 mars, l’entreprise recevait le feu vert de la Norwegian Civil Aviation Authority (NCAA) pour son premier vol d’essai. Le 17 mars, Isar Aerospace expliquait que « l’objectif de ce premier test du lanceur est de collecter autant de donnĂ©es et d’expĂ©rience que possible Â». L’entreprise ajoutait que sa fusĂ©e avait Ă©tĂ© « conçue, dĂ©veloppĂ©e et construite presque entiĂšrement en interne Â».

BaptisĂ©e « Going Full Spectrum Â», cette premiĂšre mission d’Isar Aerospace ne disposait d’aucune charge utile de partenaires. L’espoir d’atteindre l’orbite Ă©tait assez faible : « Notre objectif est de tester chaque composant et systĂšme du lanceur [
] Peu importe jusqu’oĂč nous irons avec ce vol d’essai Â», affirmait Alexandre Dalloneau, vice-prĂ©sident de la sociĂ©tĂ©, avant le lancement.

MĂȘme son de cloche quelques jours avant le lancement de la part de Daniel Metzler (CEO et co-fondateur d’Isar Aerospace) : « Nous ne nous attendons pas Ă  atteindre l’orbite avec ce test. En rĂ©alitĂ©, aucune entreprise n’a encore rĂ©ussi Ă  placer son tout premier lanceur orbital en orbite. SpaceX a eu besoin de quatre tentatives, mais nous voulons aller plus vite Â», expliquait-il Ă  l’AFP.

30 secondes de vol avant une explosion

Une diffusion officielle et en direct du lancement Ă©tait au programme. Si la fusĂ©e a dĂ©collĂ© correctement, elle s’est retournĂ©e aprĂšs seulement 30 secondes de vol avant de venir s’écraser dans l’eau avec une belle explosion Ă  la clĂ©. La base d’AndĂžya parlait poliment d’un « incident Â» sur les rĂ©seaux sociaux, ajoutant que « la gestion de crise a Ă©tĂ© activĂ©e Â».

AndĂžya s’est ensuite fendu d’un communiquĂ©, depuis retirĂ© mais toujours visible sur Webarchive : « le vol d’essai a Ă©tĂ© interrompu par le port spatial d’AndĂžya, conformĂ©ment Ă  nos procĂ©dures de sĂ©curitĂ© [
] Le lanceur s’est Ă©crasĂ© dans la mer. Personne n’a Ă©tĂ© blessĂ© et les travaux d’évaluation des dommages environnementaux et matĂ©riels sont en cours Â». Dans le vocabulaire de SpaceX, on parlerait de Rapid Unscheduled Disassembly (RUD).

« Notre premier vol d’essai a rĂ©pondu Ă  toutes nos attentes Â»

« Pour le port spatial d’AndĂžya et Isar Aerospace, ce vol d’essai a Ă©tĂ© un succĂšs. Toutes les procĂ©dures et tous les systĂšmes ont Ă©tĂ© validĂ©s, et nous sommes impatients de planifier la prochaine tentative de lancement Â», ajoutait le communiquĂ© dĂ©sormais passĂ© dans les oubliettes.

Chez Isar Aerospace aussi, on utilise Ă  plusieurs reprises le mot « succĂšs » pour parler de cette mission : « Le vĂ©hicule a quittĂ© avec succĂšs la rampe de lancement, a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© Ă  T+30 secondes et est tombĂ© directement dans la mer de maniĂšre contrĂŽlĂ©e Â». La rampe de lancement du port spatial d’AndĂžya est « intacte ».

Daniel Metzler, CEO et co-fondateur d’Isar Aerospace se fĂ©licite aussi : « Notre premier vol d’essai a rĂ©pondu Ă  toutes nos attentes et a Ă©tĂ© un franc succĂšs. Nous avons dĂ©collĂ© sans encombre, avons effectuĂ© 30 secondes de vol et avons mĂȘme pu valider notre systĂšme de terminaison de vol Â». Quelques jours avant le lancement, il expliquait Ă  l’AFP que « trente secondes de vol seraient dĂ©jĂ  un vrai succĂšs Â».

BĂŒlent Altan, prĂ©sident d’Isar Aerospace et ancien dirigeant de SpaceX, y va aussi de son analyse : « Comme je l’ai dĂ©jĂ  expĂ©rimentĂ©, il faut normalement quelques tentatives pour atteindre l’orbite, mais aprĂšs le vol d’essai d’aujourd’hui, je suis trĂšs confiant qu’Isar Aerospace sera l’un des plus rapides Ă  le faire Â».

Isar Aerospace prĂ©voit jusqu’à 40 lanceurs Spectrum par an

Dans un message sur X, accompagnĂ© d’un rĂ©sumĂ© vidĂ©o de sa premiĂšre mission, dĂ©crit la suite des Ă©vĂ©nements : « Lancer, apprendre, rĂ©pĂ©ter Â». On y voit le lanceur dĂ©coller puis terminer sa courte vie dans une explosion dans la mer de NorvĂšge.

Forte de son « succĂšs Â», la sociĂ©tĂ© se tourne vers l’avenir : « Les lanceurs pour les deuxiĂšme et troisiĂšme vols du Spectrum d’Isar Aerospace sont dĂ©jĂ  en production Â». Elle ajoute que dans son usine de Munich (Allemagne), elle « sera en mesure de produire jusqu’à 40 lanceurs Spectrum par an Ă  l’avenir Â».

☕ Aux États-Unis, Signal voit une augmentation « Ă©poustouflante Â» de ses tĂ©lĂ©chargements

31 mars 2025 Ă  09:32

Le SignalGate a d’heureuses consĂ©quences pour Signal. L’application de messagerie sĂ©curisĂ©e a Ă©tĂ© utilisĂ©e par plusieurs membres Ă©minents du gouvernement amĂ©ricain pour discuter d’un plan d’attaque au YĂ©men. Michael Waltz, conseiller Ă  la sĂ©curitĂ© de Donald Trump, a cependant invitĂ© par erreur un journaliste dans la conversation. Le contenu de la conversation a Ă©tĂ© publiĂ© par The Atlantic depuis.

MĂȘme si la Maison-Blanche minimise depuis l’incident, la bourde reste monumentale. Comme on l’a vu en fin de semaine derniĂšre, l’évĂšnement a beaucoup attirĂ© l’attention sur Signal. Une mĂ©diatisation pas toujours bienveillante et qui a poussĂ© la fondation Ă  prendre la parole, pour expliquer comment fonctionne sa plateforme. On a Ă©galement vu sa prĂ©sidente, Meredith Whittaker remettre quelques pendules Ă  l’heure dans les comparaisons avec WhatsApp.

Les icones des applications telegram signal whatsapp line et wechat affichées sur un écran de smartphone.

À Wired, la fondation a indiquĂ© en fin de semaine derniĂšre que le nombre quotidien de tĂ©lĂ©chargements avait doublĂ©. Il s’agirait de la plus forte augmentation jamais constatĂ©e par Signal en 11 ans d’existence. « Dans l’histoire de Signal, c’est le moment oĂč la croissance aux États-Unis a Ă©tĂ© la plus forte, et de loin. C’est Ă©poustouflant, mĂȘme pour nous Â», a ainsi dĂ©clarĂ© Jun Harada, responsable croissance et partenaires Ă  la fondation Signal.

Signal ne fournit aucun chiffre prĂ©cis, mais ajoute que l’explosion a commencĂ© juste aprĂšs la publication de The Atlantic. Mieux, les chiffres se maintiendraient depuis. Wired cite les chiffres de Sensor Tower, qui vont dans le sens des dĂ©clarations de Signal, avec un boum de 105 % des tĂ©lĂ©chargements d’une semaine sur l’autre, et de 150 % par rapport Ă  une semaine moyenne en 2024. Dans le reste du monde, l’augmentation serait d’environ 21 %.

❌
❌