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☕️ Fin de partie pour 01Net magazine, placé en liquidation judiciaire

12 juin 2025 à 15:30

Il aurait dû porter le numéro 1047, avec une Une consacrée à la cyberguerre. Il ne paraîtra finalement pas, a annoncé jeudi Jean-Marie Portal, son rédacteur en chef depuis 2020.

« Le rideau est tombé sur 01NET magazine. Liquidation judiciaire. Fin brutale. La couverture que vous voyez ici ne paraîtra jamais. Tout était prêt. Le sommaire. Les textes. Le dossier de une. Il ne manquait que l’imprimeur. », écrit-il.

La société éditrice du célèbre quinzomadaire dédié à l’informatique grand public, 01 Net Mag SAS, a en effet été placée en liquidation judiciaire le 22 mai dernier, signale une annonce légale datée du 8 juin.

« J’y ai été rédacteur en chef. Et j’en suis fier. Fier d’avoir réinventé le sommaire, lancé de nouvelles rubriques, défendu un journalisme grand public qui ne prend pas ses lecteurs pour des idiotsni ses sujets pour des vitrines de com’ », revendique Jean-Marie Portal, dans un message qui remercie ses collègues, les professionnels du secteur, mais aussi les propriétaires du magazine, racheté à Altice Media en 2019 par un repreneur dont le profil ne sonnait pas comme une évidence. « Sans eux, l’aventure se serait arrêtée bien plus tôt. »

Rappelons que le magazine 01net est issu du rapprochement entre l’Ordinateur individuel-SVM et Micro Hebdo. Le site 01net.com, resté plus longtemps dans le giron du groupe Altice, est quant à lui la propriété du groupe Keleops, qui détient également les sites Presse-Citron, Journal du Geek, ainsi que Gizmodo depuis juin 2024.

Diffusée par Jean-Marie Portal, la Une du numéro 1047 de 01Net aurait mis le thème de la cyberguerre à l’honneur

☕️ Dans la peau d’un livreur Uber Eats

12 juin 2025 à 14:41

4,6 euros par heure si l’on s’attache au temps de disponibilité, 11,6 euros par heure si l’on s’attache au travail effectif.

Vincent Mongaillard, journaliste au Parisien, s’est glissé dans la peau d’un livreur Uber Eats pendant trois semaines, et sa conclusion est claire : difficile de gagner l’équivalent du Smic net (9,40 euros de l’heure) dans cette profession qui réunit tout de même 65 000 personnes au statut d’autoentrepreneur. Entre 2021 et 2024, les revenus horaires bruts auraient chuté de plus de 34 % chez Uber Eats, en comptant l’inflation.

Chaque jour ou presque, il se voit demander de présenter sa carte d’identité ou d’enregistrer un selfie, une manière pour l’opérateur de lutter contre l’usurpation ou la sous-location de compte. Devant la chute de revenus, pourtant, la population des livreurs a nettement évolué : un récent rapport de l’Anses relevait que les travailleurs sans-papiers y étaient désormais surreprésentés.

Quant aux commandes, elles varient en termes de distance – l’expérience fera refuser au journaliste une épopée de Saint-Michel, au cœur de Paris, jusqu’à Nanterre au nord-ouest –, de contenus – dont ce lot de sacs poubelles demandés dans le XVIe un premier mai –, comme de temps d’attente.

Parmi les points de frustration les plus remontés par les livreurs, et expérimentés par le journaliste : le renversement des boissons, qui viennent inonder plus d’une fois les commandes.

Malgré l’aspect aléatoire des réceptions de commande, qui provoquent parfois le sentiment d’être utile, à d’autres moments, celui d’être persona non grata, « le plus dur, quand on est livreur, c’est de savoir s’arrêter », écrit le journaliste.

De la même manière qu’Uber a utilisé des techniques issues des jeux vidéos pour pousser ses chauffeurs à conduire plus, on sent le livreur tenté de faire toujours une livraison supplémentaire, dans l’espoir d’augmenter ses gains.

Du côté de la clientèle, explique le sociologue Fabien Lemozy, la facilité d’usage des applications de livraison a un autre effet secondaire : celui de créer des « rapports de domesticité » avec les travailleurs précaires.

☕️ La CNIL lance une consultation publique sur les pixels de tracking dans les e-mails

12 juin 2025 à 12:33

Elle l’avait annoncée il y a quelques mois, la consultation est désormais ouverte : la CNIL appelle tous les acteurs publics et privés concernés par les enjeux relatifs aux pixels de tracking à lui soumettre leurs contributions d’ici au 24 juillet 2025.

Alternative aux cookies, les pixels de suivi, tracking pixels en anglais, sont intégrés dans les sites web ou les courriels pour permettre de savoir qu’un internaute a visité une page web ou ouvert l’e-mail qui lui a été envoyé, mesurer les audiences, personnaliser des échanges, etc.

Si leur usage est ancien, il s’est accru ces dernières années, au point que la Commission indique recevoir « un nombre croissant de signalements et de plaintes, qui témoignent d’une plus grande vigilance des personnes sur ces pratiques ».

Avec cette consultation, dont le périmètre se concentre sur les pixels utilisés dans les courriers électroniques, la CNIL indique vouloir collecter les avis des acteurs directement visés par le projet de recommandation qu’elle met à disposition – un questionnaire est notamment dédié aux impacts économiques directs et indirects de son projet de texte –, ainsi que les citoyens et la société civile.

Le but : préciser les cas dans lesquels le recueil de consentement est nécessaire de ceux dans lesquels il peut être exempté.

☕️ Programmation : les entretiens d’embauche de Canva intègrent désormais ouvertement l’IA

12 juin 2025 à 12:13

Faut-il utiliser l’intelligence artificielle lorsqu’on code au quotidien ? Dans quelle mesure ? À ces questions que nous posions une nouvelle fois dans un article récent, Canva répond désormais de manière très tranchée : utilisez l’IA, y compris lors des tests techniques de vos entretiens d’embauche. 


Dans un article de blog, le directeur data science de la société déclare que Canva attend désormais des ingénieurs frontend, backend et Machine learning qui postule chez elle qu’ils utilisent des outils comme Copilot, Cursor ou Claude lors des entretiens techniques de recrutement.

Simon Newton indique que près de la moitié des programmeurs backend et frontend utilisent déjà ce type d’outils, que ce soit pour « prototyper des idées, comprendre notre vaste base de code ou générer du nouveau code ».

Constatant par ailleurs que des candidats utilisaient déjà des outils d’IA de manière plus ou moins assumée lors des entretiens, l’entreprise a indiqué se pencher sur le sujet.


Après avoir constaté que les outils de code augmenté permettaient de répondre à des questions techniques généralement posées en entretien, « nous avons dû repenser la manière dont nous approchions les entretiens techniques », écrit Simon Newton. 


L’entreprise indique donc les avoir fait évoluer de manière à comprendre la manière dont développeuses et développeurs interagissent avec ces machines, la manière dont ils divisent une problématique complexe pour la résoudre à l’aide d’IA, ou encore la mesure dans laquelle les candidats repèrent les erreurs générées par les LLM.

Disney et Universal attaquent Midjourney en justice pour violation du Copyright

12 juin 2025 à 12:00
Hollywood contre-attaque
Disney et Universal attaquent Midjourney en justice pour violation du Copyright

La plainte des deux studios est la première engageant la bataille entre Hollywood et les entreprises d’IA générative. Disney et Universal poursuivent Midjourney pour infractions directes et indirectes au copyright.

Mercredi 10 juin, les deux studios hollywoodiens ont déposé plainte contre Midjourney. Alors que les entreprises d’IA générative étaient jusque-là plutôt attaquées par des éditeurs de livres ou de médias comme le New York Times, cette plainte les fait entrer dans une autre dimension.

« Le site de Midjourney affiche des centaines, voire des milliers, d’images générées par son service d’images à la demande de ses abonnés qui portent atteinte aux droits des plaignants », affirme les deux studios dans leur plainte [PDF] repérée par Variety.

En janvier 2024, Next montrait déjà que Midjourney recrache des images Pixar et d’œuvres protégées, parfois sans qu’on le lui demande. Midjourney nous avait proposé des images de trois personnages dont les droits appartiennent à Disney et aux studios Pixar (propriété de Disney) : Wall-E et Woody et Buzz l’Éclair de Toy Story. Évidemment, les studios hollywoodiens l’ont, eux aussi, repéré.

De Hulk à la princesse Elsa en passant par les Simpsons

Après plus d’un an et demi à fourbir leurs armes juridiques, Disney et Universal ont donc déposé plainte. Dans le document, on peut voir des comparaisons d’images entre ce qui est généré par l’outil de MidJourney et des extraits de différents films. Notamment, on peut y voir des personnages de l’univers Marvel (racheté par Disney) comme Deadpool et Wolverine, Iron Man, Spider-Man, Hulk. Mais aussi des images dérivées de la saga Star Wars avec Darth Vader, Yoda, R2-D2, C-3PO et Chewbacca. Des personnages de dessins animés Disney comme la princesse Elsa et Olaf, Simba du Roi Lion, les Simpson (dans le giron de Pixar) ou Buzz l’éclair. Des images de la franchise Dragons de DreamWorks (propriété d’Universal), de Shrek d’Universal et des Minions d’Illumination (racheté par Universal) font aussi partie du lot.

« Le comportement de Midjourney détourne la propriété intellectuelle de Disney et d’Universal et menace de bouleverser les incitations fondamentales de la loi américaine sur le Copyright, qui sont à la base du leadership américain dans les domaines du cinéma, de la télévision et d’autres arts créatifs », affirme la plainte.

Contrefaçon « calculée et délibérée »

« La contrefaçon de Midjourney est calculée et délibérée », affirment même les deux studios. « Les plaignants ont demandé à Midjourney de cesser de violer le copyright de leurs œuvres et, au minimum, d’adopter des mesures technologiques, que d’autres services d’IA ont mises en œuvre pour empêcher la génération de matériel contrefait », ajoutent-ils.

Rappelons quand même que Midjourney n’est pas la seule entreprise d’IA générative à jouer ce petit jeu. OpenAI s’est, par exemple, servi massivement du style du réalisateur anti-IA Miyazaki pour la promotion de ses modèles.

Les deux studios hollywoodiens affirment que « Midjourney, qui a attiré des millions d’abonnés et a gagné 300 millions de dollars rien que l’année dernière, se concentre sur ses propres résultats et ignore les demandes des plaignants ». Disney et Universal ont envoyé des mises en demeure à l’entreprise d’IA générative mais n’ont reçu aucune réponse.

Ils demandent des dommages-intérêts sans pour autant en spécifier le montant, mais aussi une « injonction préliminaire et/ou permanente » empêchant Midjourney de violer ou de distribuer leurs œuvres copyrightées.

« Nous sommes convaincus des promesses de la technologie de l’intelligence artificielle et optimistes quant à la façon dont elle peut être utilisée de manière responsable en tant qu’outil pour faire progresser la créativité humaine », a déclaré Horacio Gutierrez, directeur juridique de Disney, au New York Times, ajoutant « mais le piratage reste le piratage, et le fait qu’il soit effectué par une société d’IA ne le rend pas moins contrefaisant ».

☕️ Démarrage record pour la Switch 2, avec 3,5 millions d’exemplaires vendus en 4 jours

12 juin 2025 à 09:13

Son prix public conseillé de 469 euros n’a manifestement pas tempéré l’enthousiasme des premiers fans : dans un communiqué daté du 11 juin, Nintendo s’est en effet félicité que sa nouvelle console, la Switch 2, ait enregistré un démarrage record, avec 3,5 millions d’exemplaires écoulés en quatre jours.

« Il s’agit du niveau de ventes mondiales le plus élevé jamais enregistré pour un appareil Nintendo au cours des quatre premiers jours », commente l’entreprise, qui fait probablement preuve d’une modestie excessive. Ces chiffres de lancement correspondent en effet à un record de marché, tout constructeur confondu, comme le rappelle sur Bluesky le journaliste Oscar Lemaire(de ludostrie.com, ex Gamekult).

À titre de comparaison, la première Switch, sortie en 2017, avait de son côté enregistré 2,7 millions de ventes lors de son premier mois de commercialisation, tandis qu’il avait fallu 1,5 mois à Sony pour aligner 4,5 millions de PS5 fin 2020, sur fond toutefois de grandes difficultés d’approvisionnement sur le marché des composants.

En France, les quatre premiers jours de commercialisation se traduiraient par 169 000 ventes d’après les chiffres compilés par Oscar Lemaire, ce qui constitue là encore un record.

169 000 ventes pour le lancement de la Switch 2 en France. Le précédent record pour le lancement d'une console était la PS5 avec 107k.

[image or embed]

— Oscar Lemaire (@oscarlemaire.bsky.social) 10 juin 2025 à 20:29

Ce succès dépasserait-il les attentes de Nintendo ? Dans sa communication financière, le constructeur japonais avançait, début mai, un objectif de 15 millions de Switch 2 vendues sur l’ensemble de son exercice.

Coup de boost sur les (inter)connexions : Ultra Ethernet 1.0, PCIe 7.0 et optique

12 juin 2025 à 08:44
Des Go/s comme s’il en pleuvait
Coup de boost sur les (inter)connexions : Ultra Ethernet 1.0, PCIe 7.0 et optique

Ces derniers jours, plusieurs annonces ont été faites du côté de l’interconnexion. L’Ultra Ethernet passe en version finale après des mois de développement, comme le PCIe 7.0 qui double les débits par rapport au PCIe 6.0. Enfin, le PCI-SIG annonce le PCIe Optical Interconnect Solution pour du PCIe via des fibres optiques.

L’Ultra Ethernet, cela fait plus d’un an déjà qu’on en a parlé sur Next. Ce protocole est développé par l’Ultra Ethernet Consortium, ou UEC. Le but n’est pas de « remanier Ethernet », mais de « régler » ce protocole afin d’« améliorer l’efficacité des charges de travail ayant des exigences de performances spécifiques ».

L’Ultra Ethernet débarque en version finale

Ultra Ethernet se pose pour rappel en concurrent de l’Infiniband de NVIDIA. « Malgré le succès de la sémantique RDMA (Remote Direct Memory Access) issue du monde Infiniband et portée vers Ethernet au travers du protocole RoCE (RDMA over Converged Ethernet), il reste des limitations de passage à l’échelle de RoCE que l’Ultra Ethernet Consortium va résoudre », nous expliquait Rémy Gauguey, data center software architect chez Kalray et ancien du CEA.

L’Ultra Ethernet passe « une étape cruciale » cette semaine avec la mise en ligne de la version 1.0 de ses caractéristiques techniques. S’il en est besoin, le consortium précise que le but est de répondre aux besoins « modernes » que sont les systèmes pour l’intelligence artificielle et le calcul haute performance.

Le consortium précise que ce standard est ouvert et interopérable afin d’éviter un « verrouillage des fournisseurs ». Le PDF de 562 pages des caractéristiques d’Ultra Ethernet est librement téléchargeable, ainsi qu’un livre blanc. Une vidéo de présentation a aussi été mise en ligne.

Dans les membres du comité directeur, on retrouve AMD, Arista, Broadcom, Cisco, Eviden, HPE, Intel, Meta, Microsoft et Oracle. La liste des membres de manière générale est plus longue avec Google Cloud, NVIDIA, Qualcomm, Synopsys, Marvell…

PCIe 7.0 en version finale (PCIe 8.0 en embuscade)

De son côté, le PCI-SIG en charge du PCI Express annonce la version finale du PCIe 7.0 (dont les détails sont limités à ses membres). Rien de surprenant puisque les brouillons se sont enchainés ces derniers mois. Comme le veut la tradition, chaque nouvelle version est l’occasion de doubler les débits théoriques.

Le PCIe 7.0 peut ainsi atteindre jusqu’à 256 Go/s en x16 (16 lignes, le maximum possible) dans un sens et donc 512 Go/s en x16 en bi-directionnel. Côté technique, le PCIe 7.0 reste en PAM 4 (modulation d’amplitude d’impulsion sur quatre niveaux) avec « une faible latence et une haute fiabilité », tout en améliorant « l’efficacité énergétique », selon le PCI-SIG. Une foire aux questions est disponible par ici.

Les cibles sont, sans surprise, multiples : IA, machine learning, HPC, cloud et datacenters ; bref, les poncifs du moment. « Même avec la popularité et l’attention qui ont été consacrées au déploiement de PCIe 6.0, la spécification PCIe 7.0 suscite plus d’enthousiasme que n’importe quelle version précédente », affirme le consortium.

Pour rappel, les dernières cartes graphiques d’AMD et NVIDIA sont en PCIe 5.0 pour le moment.

Lors de la PCI-SIG DevCon de ce mois de juin, le consortium a annoncé travailler sur le PCIe 8.0… ce qui ne surprendra personne. Aucun détail n’est donné pour le moment.

Voici pour rappel les évolutions des 22 dernières années (en bi-directionnel) :

  • PCIe 1.0 (2003) : jusqu’à 8 Go/s en x16
  • PCIe 2.0 (2007) : jusqu’à 16 Go/s en x16
  • PCIe 3.0 (2010) : jusqu’à 32 Go/s en x16
  • PCIe 4.0 (2017) : jusqu’à 64 Go/s en x16
  • PCIe 5.0 (2019) : jusqu’à 128 Go/s en x16
  • PCIe 6.0 (2022) : jusqu’à 256 Go/s en x16
  • PCIe 7.0 (2025) : jusqu’à 512 Go/s en x16

Le PCIe passe à l’optique

Le PCI-SIG annonce aussi le PCIe Optical Interconnect Solution. Il s’intègre dans les versions 6.4 et 7.0 du PCIe et devient « la première solution optique PCIe ». Le consortium ne veut pas se limiter à un type de fibre et affirme que sa technologie peut fonctionner « de manière transparente sur diverses technologies optiques ».

Cette technologie a déjà fait l’objet de démonstrations par le passé, notamment chez Synopsys. Le PCI-SIG avait de son côté annoncé des travaux d’exploration en août 2023.

☕️ 23andMe face à une dernière bataille : la vente des données génétiques attaquée

12 juin 2025 à 08:30

L’entreprise américaine de biotech Regeneron a annoncé avoir rachetée l’entreprise d’analyse génétique il y a tout juste un mois. Mais 23AndMe va devoir livrer une dernière bataille juridique : celle de la vente des données génétiques qu’elle a amassées. La justice étasunienne doit encore valider l’acte. Regeneron a acheté 23andMe aux enchères pour 256 millions de dollars.

C’est l’énorme base de données d’échantillons d’ADN qui justifie ce montant. L’entreprise pharmaceutique a précisé qu’elle allait donner la priorité à l’utilisation éthique des données ADN des clients qui ont recouru à 23andMe pour des tests d’ascendance et d’autres services.

Brin. ADN

Mais 28 procureurs généraux étasuniens voient d’un mauvais œil cette vente des données génétiques des clients de 23andMe sans leur consentement. Comme l’indique le New York Times, ils ont porté plainte [PDF] contre l’entreprise et posent « la question de savoir si les débiteurs ont le droit de le vendre et de transférer [le matériel génétique et les données liées] à tout acheteur sans avoir obtenu au préalable le consentement exprès et éclairé de chaque client ».

« Il ne s’agit pas seulement de données, mais de votre ADN. C’est personnel, permanent et profondément privé », rappelle Dan Rayfield, procureur général de l’Oregon cité par le New York Times. « Les gens n’ont pas soumis leurs données personnelles à 23andMe en pensant que leur empreinte génétique serait ensuite vendue au plus offrant », ajoute-t-il.

Sur X, Dan Rayfield partage aussi un guide expliquant aux anciens clients comment demander à 23andMe de supprimer leurs données.

De son côté, l’entreprise a affirmé qu’ 1,9 million de personnes, soit 15 % de ses utilisateurs ont demandé la suppression de leurs données génétiques depuis que l’entreprise a annoncé sa faillite, explique TechCrunch. Mais cette démarche passe par une demande des utilisateurs alors que les 28 procureurs généraux étasuniens penchent, au contraire, pour que 23andMe demande le consentement explicite de la vente de leurs données à toutes les personnes concernées.

La justice étasunienne doit se prononcer courant juin sur la vente de 23andMe à Regeneron.

☕️ Rufus 4.8 traite plus rapidement les images ISO de Windows

12 juin 2025 à 07:30

Nouvelle mouture pour l’utilitaire, qui sert pour rappel à créer des médias d’installation pour différents systèmes, Windows tout particulièrement.

Cette version 4.8 apporte un changement important en basculant sur wimlib. Cette bibliothèque, open source et multiplateforme, est spécialisée dans la manipulation des images WIM. Microsoft s’en sert par exemple pour sa propre image d’installation de Windows, elle-même au format ISO. Si la clé USB utilisée est décemment récente, les utilisateurs devraient constater une nette amélioration dans l’ouverture des images Windows, surtout dans la création de lecteurs Windows To Go.

Dans les notes de version, on peut lire aussi que Rufus est passé à des binaires Visual Studio partout à cause de certaines limitations avec MinGW, l’ajout d’exceptions pour certaines distributions Linux se limitant au mode de formatage DD (comme openSuse et Nobara), l’amélioration des rapports sur les bootloaders UEFI ainsi que quelques corrections de bugs.

☕️ The Browser Company lance Dia, son navigateur centré sur l’IA

12 juin 2025 à 06:46

L’éditeur est surtout connu pour avoir tenté de réinventer le navigateur avec Arc. Le produit avait ses aficionados, mais Josh Miller, CEO de The Browser Company, a fini par annoncer fin mai qu’Arc allait être abandonné, car il n’avait pas rencontré de public assez large. Dans un billet, l’éditeur expliquait que bon nombre de leçons avaient été apprises – dont une courbe d’apprentissage trop exigeante – et qu’il allait en tirer parti dans son autre projet.

Cet autre projet, c’est Dia, désormais disponible en bêta privée. La priorité est donnée aux utilisateurs d’Arc, qui pourront inviter d’autres personnes s’ils le souhaitent. On peut également s’inscrire sur une liste d’attente pour recevoir une clé.

Il faut donc se contenter pour l’instant de la présentation de Dia sur son site dédié. On peut voir que le navigateur fait effectivement la part belle à l’IA, avec une page d’accueil centrée sur les requêtes. On peut s’en servir pour effectuer des tâches que l’on peut presque considérer comme courantes désormais : lancer une requête sur un sujet, interroger le navigateur sur les onglets ouverts, poser des questions générales, résumer les fichiers téléchargés, rédiger un brouillon à partir d’un onglet, etc.

Dia est également équipé de fonctions plus spécifiques. Par exemple, History autorise le navigateur à puiser dans l’historique des sept derniers jours pour y trouver du contexte. Les SKills permettent de créer des raccourcis vers des paramètres ou pour effectuer des actions, par exemple pour créer une mise en page spécifique sur un site. On peut également relier des conditions et des actions, à la manière des Raccourcis sur les plateformes Apple.

Mais, comme le rappelle TechCrunch, Dia n’est pas le seul navigateur à s’être lancé à cœur perdu dans l’IA générative. Opera a lancé son propre Neon (là aussi en bêta privée) et avait dégainé le premier des fonctions liées, notamment via des agents pour effectuer diverses tâches, jusqu’à créer de petites applications. Les grands navigateurs historiques n’ont pas encore basculé, mais ils ajoutent par petites touches des fonctions dopées à l’IA, parfois via d’autres composants. Les acteurs de l’IA aimeraient également leur propre navigateur, comme on l’a vu en avril avec OpenAI et Perplexity, qui se disaient prêts à racheter Chrome.

☕️ L’Europe valide sans conditions le rachat d’Intelsat par SES

12 juin 2025 à 06:32

Dans un communiqué, la Commission européenne explique que, suite à son enquête, elle est arrivée à la conclusion que « le projet d’acquisition ne poserait aucun problème de concurrence au sein de l’EEE et a autorisé l’opération sans condition ».

L’année dernière, SES avait fait part de son projet d’acquisition d’Intelsat pour un montant de 2,8 milliards d’euros. Il y a quelques jours, l’Autorité de la concurrence britannique avait aussi donné son feu vert.

Satellite NASA

Dans son communiqué, elle rappelle que « SES et Intelsat sont toutes deux des opérateurs mondiaux de réseaux satellitaires qui possèdent et exploitent des satellites en orbite terrestre géostationnaire («GEO»). Bien que les deux entreprises aient leur siège social au Luxembourg et soient actives dans l’EEE, les activités principales et le siège administratif d’Intelsat sont situés aux États-Unis ». SES et Intelsat veulent ainsi concurrencer d’autres solutions comme celles de SpaceX (Starlink) et Amazon (Kuiper).

La balle est maintenant dans le camp des États-Unis qui doivent aussi se prononcer sur cette opération.

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L’ONU pointe la hausse de 50 % des émissions de CO2 des géants du numérique entre 2020 et 2023

11 juin 2025 à 15:19
Tout va bien
L’ONU pointe la hausse de 50 % des émissions de CO2 des géants du numérique entre 2020 et 2023

Un rapport de l’ONU pointe la soudaine hausse des émissions indirectes de CO2 des géants du numérique comme Amazon, Microsoft, Google et Meta. Entre 2020 et 2023, la moyenne des augmentations des émissions dont ils sont responsables est de 50 %, dues notamment à la mise en place intensive de l’IA générative.

Les émissions indirectes de CO2 liées aux activités de quatre des plus importantes entreprises du numérique qui ont investi massivement dans l’IA ont augmenté en moyenne de + 50 % entre 2020 et 2023, indique un rapport [PDF] publié par l’Union internationale des télécommunications (UIT), l’agence de l’ONU spécialisée dans les questions de numérique.

+ 82 % d’émission pour Amazon

Selon le rapport, ce sont les émissions de carbone d’Amazon qui ont le plus augmenté (+ 82 % en 2023 par rapport à 2020), suivies de celles de Microsoft (+ 55 %), de Meta (+ 45 %) et d’Alphabet (+ 38 %).

L’UIT ajoute que les 14 plus grandes entreprises de télécommunications (dont Orange, Verizon, AT&T, mais aussi China Mobile, China Telecom et China Unicom) n’ont pas connu d’augmentation au cours de la même période, « bien que l’IA soit susceptible d’être intégrée dans leurs logiciels ». Leur moyenne suit même une très légère baisse.

Il sera intéressant de suivre l’évolution de ces chiffres sur les années suivantes, puisque les années 2020 - 2023 sont en partie des années de R&D des premières solutions d’IA génératives. On peut faire l’hypothèse que les entreprises de télécoms ont mis en place plus tardivement de telles solutions que les entreprises leaders du secteur de l’IA.

102,6 millions de tCO2e par an pour les systèmes les plus émetteurs

Pour appuyer son propos, le rapport fait référence à une étude récente qui estime que les émissions de carbone provenant des systèmes d’IA les plus émetteurs pourraient atteindre 102,6 millions de tCO2e (voir équivalent CO2) par an. « Compte tenu de l’omniprésence de l’IA et de son intégration croissante dans divers services, il est difficile d’estimer l’impact direct de son utilisation », explique l’UIT.

Comme déjà évoqué, l’agence insiste sur la difficulté à estimer l’évolution des émissions des IA : « les données des datacenters d’IA peuvent être faciles à suivre, mais un algorithme basé sur l’IA dans une fonction de réseau spécifique serait difficile à définir et à suivre séparément ». L’organisation déplore qu’ « actuellement, il n’existe pas de normes ou d’exigences législatives imposant aux entreprises de divulguer leurs émissions d’IA ou leur consommation d’énergie, ce qui rend la compréhension de l’impact de l’IA sur la consommation d’énergie au niveau de l’entreprise moins évidente. ».

« L’IA n’est pas seulement avide de données mais aussi d’énergie et, à mesure que l’expansion de l’IA se poursuit, l’augmentation de la demande d’énergie pourrait exercer une pression sur l’infrastructure énergétique existante et compromettre l’objectif de transition énergétique », commente l’agence.

On peut cependant remarquer, que sur le graphique de l’UIT ci-dessus, l’augmentation de la consommation d’énergie des quatre géants du numérique semble se concentrer sur les années 2020 - 2022. Cette forte inflexion peut laisser espérer une stabilisation de la consommation. Des données sur les années suivantes seront intéressantes à observer.

Remarquons que les chiffres évoqués par l’UIT ne sont pas exactement les mêmes que ce que nous avions repéré l’année dernière. Dans son rapport, Microsoft évoquait plutôt une augmentation de 29 % entre 2020 et 2023. De son côté, Google évoquait une augmentation de 48 % pour la période 2019 – 2023. L’UIT évoque pourtant les rapports des entreprises comme sources. Ce flou plaide toutefois pour la mise en place de normes ou d’exigences législatives, comme l’évoque l’agence de l’ONU.

☕️ Dans les usines de semi-conducteurs taïwanaises, des travailleurs philippins discriminés

11 juin 2025 à 14:43

À Taïwan, des travailleuses et travailleurs immigrés dénoncent les conditions de travail auxquels ils et elles sont soumis dans les usines de semi-conducteurs qui alimentent les produits Nvidia, Apple, Tesla, et d’autres marques de l’industrie numérique. 


Venue des Philippines, l’une d’elles raconte à Rest of World être arrivée pleine d’espoir à Taipei, pour se voir rapidement embarquée dans un van, installée dans un dortoir qu’elle devait partager avec trois personnes, puis forcée à enchaîner des journées de 12 heures jusqu’à sa démission.

© Hanna Barakat & Archival Images of AI + AIxDESIGN / https://betterimagesofai.org / https://creativecommons.org/licenses/by/4.0/

Le nombre de personnes venues des Philippines pour alimenter les lignes de production de semi-conducteurs taïwanais explose depuis 2023. Elles représentent désormais 10 % des arrivées dans le pays, calcule le média. En 10 ans, leur part dans l’industrie des semi-conducteurs a augmenté de 50 %. Pour autant, cette population migrante est victime de discrimination, d’après plusieurs experts et témoignages de terrain.

Auprès de Rest of World, 20 d’entre eux décrivent des obligations à travailler plus longtemps et pour des salaires plus faibles que leurs collègues taïwanais. En cas de typhon, les travailleuses et travailleurs originaires de l’île ont l’autorisation de rentrer chez eux, tandis que les personnes immigrées doivent continuer de travailler, selon le représentant de l’ONG Migrante Taiwan. À défaut, elles risquent de perdre leur emploi.

Les salaires perçus par les travailleurs philippins se rapprochent du salaire minimum local (29 000 nouveaux dollars taïwanais, soit 846 euros par mois), quand ceux des employés taïwanais commencent plus haut et peuvent s’accompagner de bonus, d’augmentations ou d’autres avantages.

Auprès de Rest of World, des sociétés comme ASE Technology Holding ou Super Micro Computer déclarent traiter les employés locaux et immigrés de la même manière, et soulignent que 95 % renouvellent leur contrat lorsque celui-ci expire. TSMC n’a pas commenté.

☕️ Free Mobile active aussi la 5G+ (SA) sur les iPhone 15 et 16

11 juin 2025 à 14:18

Quelques jours après Orange, Free Mobile annonce lui aussi que la 5G StandAlone – ou 5G+ dans le langage commercial des opérateurs – est disponible sur les iPhone. « Depuis le 6 juin », précise Free Mobile, soit exactement au même moment qu’Orange.

Les conditions sont exactement les mêmes : disposer d’un iPhone 15 ou 16 (toutes déclinaisons, y compris 16e). Ils viennent s’ajouter aux dizaines de smartphones Android déjà compatibles : Samsung Galaxy Z Flip 6, Galaxy S25 et S24, A56 5G, A36 et 26 5G, Xiaomi 15, Honor Magic 7 Pro, Google Pixel 9… Free revendique « plus de 100 modèles de smartphones compatibles 5G+ ». La liste complète est disponible ici.

Il faut aussi avoir un forfait Free 5G et être dans une zone couverte par là 5G à 3,5 GHz, Pour activer la 5G+, il faut en plus « installer la dernière version logicielle disponible » (ce qui explique la concomitance des déploiements chez Orange et Free), « activer l’option 5G+ dans son Espace Abonné (rubrique « Mes options ») » et redémarrer le téléphone (ou activer puis désactiver le mode avion).

Free Mobile met en avant les mêmes avantages qu’Orange : « des débits plus élevés, une latence réduite, une meilleure sécurité du réseau et des services avancés comme la VoNR », ou Voice over New Radio. Alors que la 5G de base (Non StandAlone ou NSA) passe par un cœur de réseau 4G, la 5G+ « repose sur une infrastructure 100 % 5G ».

OpenAI lance son modèle o3-pro, casse les prix d’o3 et se rapproche de Google

11 juin 2025 à 13:37
Paix et félicité
OpenAI lance son modèle o3-pro, casse les prix d’o3 et se rapproche de Google

Soirée chargée hier pour OpenAI, avec plusieurs annonces importantes sur ses modèles. La principale était la disponibilité d’o3 Pro, son nouveau modèle de raisonnement. Les tarifs du modèle o3 ont en parallèle été sérieusement rabotés. Et alors que Sam Altman redit tout le bien qu’il pense de l’IA générative, l’entreprise se serait rapprochée de Google pour diversifier ses ressources cloud.

Alors que Mistral vient de lancer ses deux premiers modèles de raisonnement Magistral, OpenAI a dégainé le même jour un nouveau concurrent. Nommé o3-pro, il s’agit d’une version survitaminée du premier modèle o3.

Sans surprise, cette version Pro fait mieux que tous les modèles lancés par l’entreprise jusqu’ici. Dans les résultats fournis par OpenAI, on le voit ainsi dépasser – parfois très largement – les performances d’o1 Pro. En conséquence, o3-pro va remplacer l’ancien modèle dans ChatGPT, puisqu’il donne de meilleurs résultats dans tous les cas de figure, vante l’entreprise.

o3-pro prend la place d’o1-pro

C’est particulièrement vrai dans des domaines comme les sciences, l’éducation, la programmation, la finance et l’aide à la rédaction. Selon des tests menés sur un groupe de personnes en interne, il ferait également mieux en matière de clarté, d’exhaustivité, de suivi des instructions et d’exactitude. En bref, le type d’amélioration que l’on est en droit d’attendre d’une nouvelle version d’un modèle de raisonnement.

o3-pro dispose également d’un autre avantage important par rapport à son prédécesseur : il est compatible avec les outils de ChatGPT. « Il peut faire des recherches sur le Web, analyser des fichiers, raisonner sur des entrées visuelles, utiliser Python, personnaliser des réponses en utilisant la mémoire, et plus encore », explique OpenAI.

Conséquence, si les réponses sont plus précises et peuvent s’appliquer à davantage de situations, elles prennent aussi plus de temps. L’entreprise recommande d’utiliser o3-pro dans les cas où la fiabilité devient plus importante que la rapidité « et où quelques minutes d’attente valent la peine ». Une curieuse recommandation, faisant peser des doutes sur la fiabilité des réponses plus rapides.

Il existe également plusieurs limitations. D’une part, un problème technique empêche pour l’instant o3-pro de prendre en charge les chats temporaires. D’autre part, la génération d’images ne fait pas partie des attributions du nouveau modèle. Pour cette dernière, il faut se tourner vers GPT-4o, o3 ou o4-mini. Enfin, Canvas n’est pas non plus supporté.

o3-pro dispose d’une fenêtre contextuelle de 200 000 jetons. Ses tarifs sont de 20 dollars par million de jetons en entrée et 80 dollars en sortie. Le modèle est donc assez onéreux. Son utilisation ne peut pour l’instant se faire que via les abonnements ChatGPT Pro et Team. Les formules Enterprise et Edu l’auront la semaine prochaine.

OpenAI casse les prix d’o3

Puisque l’on parle de tarification, signalons un important changement pour o3 dans sa version classique. Lancé en avril et présentant alors les meilleurs résultats de tous les modèles d’OpenAI, son utilisation est restée limitée.

La faute à des tarifs élevés pour ce type de modèle dans la catégorie « medium » : 10 dollars en entrée et 40 dollars en sortie. o3 s’est très vite retrouvé en compétition avec d’autres modèles, et la comparaison n’était guère flatteuse. Chez Google, Gemini 2.5 Pro faisait par exemple presque jeu égale dans les capacités, tout en étant beaucoup moins cher (1,25 et 10 dollars respectivement). Claude Sonnet 3.7, lui, était dans la même fourchette tarifaire, mais faisait mieux.

OpenAI a donc annoncé hier soir une baisse de 80 % dans les deux sens. Les nouveaux tarifs sont ainsi de 2 dollars par million de jetons en entrée et 8 dollars par million de jetons en sortie.

Rapprochement avec Google

Si l’on en croit Reuters, OpenAI s’est également beaucoup rapprochée de Google ces derniers mois. Les deux entreprises seraient en discussions depuis longtemps, dans l’optique d’augmenter les capacités de calcul dont OpenAI a tant besoin.

Selon nos confrères, un accord aurait été trouvé en mai, bien qu’aucune des deux entreprises n’ait encore fait d’annonce à ce sujet. La question de l’accord avec Microsoft n’aurait pas été un problème, OpenAI ayant un partenariat révisé depuis les prémices du projet Stargate. Ce dernier, qui pourrait se voir doter d’un projet de 500 milliards de dollars, prévoit en effet qu’OpenAI sera au centre d’une immense infrastructure, à laquelle Microsoft ne participe pas.

Reuters, sûr de ses sources, affirme que cet accord a quelque peu surpris nombre d’observateurs. ChatGPT a été considéré comme le plus grand coup de pioche dans les activités historiques de Google depuis la création du moteur de recherche. En outre, si le partenariat peut être vu comme une grande victoire pour Google Cloud – toujours loin derrière AWS et Azure – c’est en revanche une autre affaire pour la division IA du géant.

Selon plusieurs sources, l’accord était en projet depuis un bon moment. OpenAI chercherait activement à réduire sa dépendance à Microsoft. Le père de ChatGPT se serait particulièrement intéressé à la puce TPU de Google, quand bien même il développe actuellement sa propre puce. Ce type de développement est d’ailleurs en plein essor, y compris chez Microsoft, pour réduire une dépendance vive à NVIDIA.

Pendant ce temps, chez Sam Altman

Le CEO d’OpenAI a publié cette nuit un billet dans lequel il le redit : la singularité n’est plus loin. Il parle d’ailleurs de « singularité douce ». En somme, la « superintelligence numérique » est toujours à l’horizon, mais la transition vers ce miracle technologique va se faire progressivement.

Pour Altman, c’est une question quasi mathématique. Selon lui, de nombreux scientifiques témoigneraient déjà de gains conséquents de productivité. Grâce à l’IA, des produits plus puissants seraient créés, permettant à leur tour des avancées scientifiques, qui à leur tour permettent une évolution des outils. Un cercle vertueux qui ne pourrait aboutir qu’à une amélioration générale de la qualité de vie.

Altman donne également quelques informations sur la consommation moyenne d’une requête à ChatGPT. Selon le CEO, elle serait de 0,34 Wh pour l’électricité et d’un « quinzième de cuillère à café » d’eau. « Au fur et à mesure que la production des centres de données s’automatise, le coût de l’intelligence devrait finir par se rapprocher du coût de l’électricité », affirme-t-il.

« Le rythme auquel de nouvelles merveilles seront réalisées sera immense. Il est difficile d’imaginer aujourd’hui ce que nous aurons découvert en 2035 ; nous passerons peut-être de la résolution des problèmes de physique des hautes énergies une année au début de la colonisation de l’espace l’année suivante ; ou d’une percée majeure dans la science des matériaux une année à de véritables interfaces cerveau-ordinateur à large bande passante l’année suivante ».

Il évoque quand même deux problèmes loin d’être résolus. D’abord l’alignement, c’est-à-dire l’assurance que l’IA va dans le même sens « ce que nous voulons vraiment collectivement à long terme ». Il cite en exemple les algorithmes des médias sociaux, selon un cas classique d’IA mal alignée puisqu’elle troque le long terme pour une préférence à court terme. Ensuite, il faudra rendre cette superintelligence « bon marché, largement disponible et pas trop concentrée sur une personne, une entreprise ou un pays ».

Free Mobile se lance dans les cartes prépayées, avec des recharges et des Pass

11 juin 2025 à 12:13
Free Mobile se lance dans les cartes prépayées, avec des recharges et des Pass

En 2025, alors que Bouygues Telecom va mettre fin à toutes ses offres prépayées, Free Mobile décide de se lancer dans l’aventure avec des recharges de 5 à 50 euros (valables jusqu’à 90 jours) et des « Pass ».

Comme l’a repéré le fin limier Tiino-X83 sur X, Free Mobile a mis en ligne un site avec de nouvelles offres : des cartes prépayées. Ce matin, le site permettait de créer un compte et se connecter, mais cette procédure est « cassée » maintenant et nous n’arrivons plus à nous connecter à notre compte. iliad n’a pas encore communiqué officiellement sur ses cartes prépayées, les choses peuvent donc évoluer.

Contrairement au forfait où l’on paye tous les mois pour une offre précise avec parfois du « hors forfait », les cartes prépayées permettent d’acheter « des crédits » à utiliser selon vos besoins. Il existe aussi des « pass », sorte de formules tout en un avec appels, SMS/MMS et data à utiliser dans un délai contraint, sans possibilité de dépassement.

C’est un marché en dents de scie, comme le rappelait récemment l’Arcep, il y a quelques semaines. Au premier trimestre 2025, le prépayé progressait de 20 000 cartes « après une baisse de 220 000 cartes au premier trimestre 2024 ». Sur un an, la croissance est inférieure à 1 % depuis le quatrième trimestre 2023.

Free semble, quoi qu’il en soit, décidé à se lancer… en espérant que cela ne fasse pas comme avec la 2G : un petit tour et s’en va. L’opérateur avait pour rappel activé ses premières antennes en 2022, avant de plier boutiques quelques mois plus tard, après une prolongation de l’itinérance sur le réseau 2G et 3G d’Orange.

Des recharges de 5 à 50 euros, valables de 30 à 90 jours

Dans les grandes lignes, les cartes vont de 5 à 50 euros, avec des durées de validité de 30 à 90 jours. Il faut évidemment acheter une carte SIM pour en profiter, elle est facturée 5 euros.

Vous payez ensuite à la consommation : 5 centimes la minute de communication, le SMS ou le MMS « depuis la France métropolitaine, DOM et Europe vers la France métropolitaine ». Toujours depuis la France métropolitaine, les DOM et l’Europe, le Mo est facturé 5 centimes., soit 50 euros le Go.

Une fois la durée de validité dépassée, « le service est résilié automatiquement dans un délai de 30 jours […] entraînant la désactivation de la carte SIM Free prépayé et la perte du numéro », précise Free.

« En cas de demande de portabilité sortante l’utilisateur pourra, sur demande, obtenir le remboursement des crédits restant sur son compte prépayé au jour de la date de portage », précise l’opérateur.

Des Pass Internationaux (Maroc, Tunisie, Cameroun, Madagascar, Mali)

Free propose aussi des Pass nationaux et internationaux, tous avec une durée de validité de 30 jours maximum (certains sont à 15 jours), des SMS, MMS et appels illimité en France. La différence se fait donc sur les appels internationaux et la quantité de data incluse.

Le Pass Free M à 9,99 euros propose ainsi « 100 minutes vers les mobiles États-Unis, Canada, Alaska, Hawaï, Chine et DOM et fixes de 100 destinations », 200 Go de data en 4G/5G, dont 10 Go en Europe et DOM.

Les Pass internationaux ont plusieurs déclinaisons en fonction des pays vers lesquels les communications sont incluses : Maroc, Tunisie, Cameroun, Madagascar et le Mali. À chaque fois, il est précisé que c’est « sur les mobiles de l’opérateur Orange » dans le pays concerné.

La brochure tarifaire détaille le prix des communications vers l’international.

Pas d’eSIM, pas de migration depuis/vers les forfaits

Free Mobile ne parle pas d’eSIM dans sa brochure tarifaire, mais indique qu’il est possible d’activer un renouvellement automatique des Pass prépayés depuis le compte utilisateur. Le renouvellement peut être payé via le crédit restant sur la carte prépayé ou via une carte bancaire.

L’opérateur précise enfin que « les forfaits mobiles Free et les offres Free Prépayé sont distincts. Si vous souhaitez profiter d’une offre prépayée vous devez commander une carte SIM Free Prépayé ». Pas de migration donc entre les forfaits et le prépayé.

Bouygues Telecom s’en va, Orange et SFR restent en place

Free est le dernier arrivé sur le marché du prépayé, qui compte déjà bon nombre d’acteurs. Les trois autres opérateurs nationaux sont présents : Orange avec ses Mobicartes de 2,99 à 19,99 euros , SFR avec des « cartes » de 4,99 à 19,99 euros et Bouygues Telecom… mais les offres vont disparaitre dans quelques jours, le 30 juin de cette année.

À chacun de comparer en fonction de ses besoins. Le Pass Free S à 5 euros propose des appels, SMS/MMS illimité et 5 Go de 5G en France, en Europe et dans les DOM. À ce jeu, SFR fait mieux avec 10 Go pour le même prix.

Si on passe à 15 euros par contre, la donne est différente. 300 Go en 5G (17 Go en Europe et DOM) pour le Pass Free L, avec des appels illimités vers les mobiles États-Unis, Canada, Alaska, Hawaï, Chine et DOM, ainsi que les fixes de 100. destinations

Chez SFR, la carte prépayée à 15 euros ne propose que 80 Go (32 Go par contre depuis l’Europe et les DOM). Orange est à 150 Go (dont 25 Go en Europe) pour 17 euros, avec « 2 h d’appels vers Europe, Royaume-Uni, USA/Canada + 30 min d’appels vers les mobiles Orange Afrique ». Ces trois offres ont une durée de validité d’un mois.

Des opérateurs virtuels proposent aussi des cartes prépayées. C’est notamment le cas de La Poste Mobile, tandis que d’autres comme Lebara et Lycamobile proposent des « forfaits prépayés » avec une validité de… 30 jours.

Quand sobriété et souveraineté numérique se répondent

11 juin 2025 à 11:37
Ressources non renouvelables
Quand sobriété et souveraineté numérique se répondent

Dans le deuxième épisode d’Écosystème, Philippe Bihouix revient sur les enjeux que pose le recours permanent à de nouvelles technologies en termes de ressources.

En 2014, l’ingénieur Philippe Bihouix publie L’Âge des Low Tech (Seuil), un ouvrage dans lequel il alerte sur la facilité avec laquelle la société tend à proposer des solutions techniques à chaque problématique environnementale. « L’alerte consistait à dire que cette solution high tech consomment toujours plus de ressources, souvent des ressources plus rares, et que cette mécanique nous éloigne du recyclage » et des logiques d’économie circulaire, explique-t-il à Next.

Dix ans plus tard, la question des ressources est devenue plus visible dans l’espace public. La promotion des mobilités électriques y a participé, de même que les débats économiques et géopolitiques sur l’accès aux terres rares et aux matériaux déclarés critiques et stratégiques par l’Union européenne.

Dans le deuxième épisode du podcast Écosystème, disponible ici ou sur votre plateforme d’écoute habituelle, Philippe Bihouix revient sur les enjeux que pose le numérique en termes de ressources.

Techno discernement

Dans le premier épisode d’Écosystème, le fondateur de GreenIT Frédéric Bordage qualifiait le recyclage d’objets numériques de « vue de l’esprit ». En 2022, l’Institut des Nations Unies pour la formation et la recherche (Unitar) relevait en effet qu’à peine un cinquième des déchets électroniques avaient été correctement recyclés, et que leur volume augmentait cinq fois plus rapidement que celui de leur collecte et de leur recyclage.

C’est avec ces considérations en tête que Philippe Bihouix argumente à longueur d’ouvrages en faveur de la sobriété. Ainsi, dans la bande dessinée Ressources (avec Vincent Perriot, Casterman, 2024), le voit-on lancer : « Chaque fois que nous produisons un smartphone, nous le faisons au prix d’une baisse d’équipement de dentiste de l’an 2200 ! »

L’idée est de « s’intéresser à cette question des ressources non renouvelables », indique-t-il à Next. Les métaux contenus dans un smartphone le sont en quantité tellement infime, « qu’il est techniquement inenvisageable de les recycler. De fait, ces ressources utilisées dans nos smartphones deviendront indisponibles pour le futur. »

Pour l’ingénieur, pointer ces enjeux permet d’ouvrir la question du « discernement technologique ». Dans La ruée minière au XXIe siècle (Seuil, 2024), la journaliste Célia Izoard détaille en effet combien l’extraction de ressources se fait au prix d’impacts sur la biodiversité, sur la consommation d’eau, de génération de déchets toxiques, etc, tandis que Philippe Bihouix rappelle que le reste de la chaîne de valeur est lui aussi énergivore et source de multiples impacts environnementaux.

« Prenons l’exemple de l’intelligence artificielle. Bien sûr, il y a différents modèles, mais on voit bien les centaines de centres de données en construction, on voit qu’ils ont des échelles hyperscales » – le terme est employé pour qualifier des centres de données de très grande ampleur, généralement déployés par des fournisseurs de services cloud. On voit que ces centres sont des « monstres qui consomment l’équivalent de villes de dizaines de milliers d’habitants », continue Philippe Bihouix. « Là, l’approche du discernement technologique permettrait de demander : à quoi peut bien servir cette IA ? Si c’est pour faire des images de nounours sympathique ou les menus de la semaine, ça paraît anecdotique. »

S’il faudrait débattre pour estimer quels usages sont les plus utiles et lesquels les plus futiles, l’ingénieur appelle à considérer « qu’aujourd’hui, ces technologies provoquent un gaspillage assez incroyable de ressources »… et que ces usages sont autant « d’opportunités que n’auront pas les générations futures ».

Adaptations systémiques

En 2014, déjà, Philippe Bihouix soulignait qu’il existait de nombreuses adaptations possibles pour faire face à l’usage croissant de ressources et se rapprocher d’une économie plus circulaire. « Plutôt que des solutions techniques, il s’agit en fait de solutions culturelles, organisationnelles, sociales, sociétales. »

Une décennie plus tard, l’ingénieur revient sur une dynamique en demi-teinte. L’intérêt pour « des solutions sobres et résilientes » s’est éveillé, le mot et l’idée de low tech s’installent, « dans des programmes de recherche, dans les écoles d’ingénieurs, d’architectes ».

En parallèle, cela dit, « le gros de l’intérêt public reste focalisé sur une logique de business as usual ». Évoquant les smart grids ou l’intelligence artificielle, Philippe Bihouix évoque « l’idée selon laquelle il faudrait mettre des millions, voire des milliards d’euros dans tel ou tel domaine… cette obsession selon laquelle il faudrait courir aussi vite que les autres, au risque de se faire distancer ».

À l’heure où 89 % de la population mondiale voudrait plus d’action politique pour lutter contre les bouleversements environnementaux, l’ingénieur s’étonne du maintien de ces logiques « qui obligent à courir deux fois plus vite pour faire du surplace ».

Et de souligner que deux crises récentes, celle du Covid-19 puis la guerre en Ukraine, ont montré que « des évolutions de normes sociales, culturelles ou de pratiques pouvaient aller très rapidement ». En faisant pression sur l’approvisionnement en énergie, le conflit ouvert par la Russie a permis de montrer que la notion même de sobriété devenait plus largement acceptable.

« L’inconvénient est que cette notion reste manœuvrée par la puissance publique en termes de sobriété individuelle : il faudrait moins chauffer, prendre le vélo, covoiturer… alors qu’une sobriété beaucoup plus systémiques pourrait être adoptée par les organisations », via des incitations fiscales ou réglementaires.

La souveraineté par la sobriété ?

Pour Philippe Bihouix, cette recherche de sobriété numérique, voire de capacité à « fonctionner en mode hybride ou dégradé », comme a pu y obliger la pandémie, est intéressante à plusieurs titres. Le cas de cyberattaques contre les hôpitaux l’illustre bien : non seulement le tout-numérique soulève des enjeux environnementaux, mais il en pose d’autres en termes de (cyber)sécurité comme de continuité du service fourni.

L’ingénieur appelle donc à « des évolutions de compétences économiques et d’expertises », qui permettraient de faire durer les outils déjà déployés, et de favoriser l’adaptabilité des processus qui fonctionnent grâce aux infrastructures numériques. Ces nouvelles stratégies d’organisations nécessiteraient, avant tout, d’améliorer la réparabilité et la maintenance des objets technologiques qui font désormais partie de nos quotidiens, « jusqu’au niveau des composants ».

« À court terme, imaginer numériser nos villes et l’ensemble des services essentiels, cela veut dire créer des dépendances à une cinquantaine de pays différents, que ce soit pour les ressources extraites, les lieux où sont stockées les données, etc. »

À l’inverse, adopter des modes de réflexion axés sur « l’usage et la maintenance du stock existant » – que l’on parle du stock de ressources, ou, dans les strates supérieures, des équipements déjà disponibles – n’est pas uniquement un sujet utile aux générations futures, insiste Philippe Bihouix. Au contraire, en favorisant l’adaptation, il permet aussi d’œuvrer à des formes de souveraineté, voir « de résilience ».

Pour en savoir plus, écoutez l’entretien complet.

Usurpation d’identité : de 90 à 219 millions d’euros d’économies en France grâce au RGPD

11 juin 2025 à 10:01
Usurpation d’identité : de 90 à 219 millions d’euros d’économies en France grâce au RGPD

Selon une évaluation de la CNIL, la transparence imposée par le RGPD aurait permis d’éviter des coûts situés dans une fourchette de 90 et 219 millions d’euros en France.

La CNIL veut montrer que le RGPD n’est pas qu’une question de principes. L’autorité française de protection des données a publié ce mois-ci une analyse économique des conséquences bénéfiques du RGPD sur les finances des entreprises françaises concernant la cybersécurité. « Le RGPD incite les entreprises à investir davantage dans la cybersécurité, afin de limiter l’impact du cybercrime à l’échelle de la société et présente donc un bénéfice pour l’ensemble des acteurs », affirme l’autorité dans la conclusion de son étude [PDF].

La CNIL déplorait l’année dernière que la plupart des études d’impact à propos du RGPD « se concentrent sur les coûts sans suffisamment mesurer les bénéfices pour les entreprises et les gains de bien-être pour les personnes ». Elle a donc entrepris elle-même de mesurer certains bénéfices du règlement européen, six ans après sa mise en application, et notamment ceux concernant les préjudices liés à la cybersécurité.

Estimation du gain sur les usurpations d’identité

L’étude de l’autorité se limite aux usurpations d’identité « car il s’agit du délit en cybercriminalité dont le coût est le mieux documenté ». Elle rappelle pour autant qu’ « il faut garder en tête que ce n’est qu’une seule forme de cybercrime ». Elle ajoute même que « les gains reflétés par le RGPD dans cette partie ne sont vraisemblablement qu’une faible partie des gains totaux en matière de prévention du cybercrime puisqu’il est difficile de documenter, en raison du manque de données, ceux liés aux autres formes de cybercrime (comme les rançongiciels par exemple) ».

S’appuyant sur une étude scientifique parue en 2018, l’autorité explique qu’une entreprise aurait intérêt, pour elle-même, à ne pas révéler les failles de sécurité de grande ampleur, « les inconvénients d’une transparence étant supérieurs aux avantages, au regard du nombre de personnes potentiellement exposées ». « Pour ces entreprises, la stratégie optimale serait alors de dévoiler une cyberattaque peu importante, mais de ne pas révéler une fuite de données conséquente », ajoute-t-elle. Les clients subiraient les conséquences sans pouvoir réagir.

Avec l’obligation de transparence imposée par l’article 34 du RGPD, les entreprises sont poussées à éviter les fuites. C’est ce gain que l’autorité a mesuré. L’autorité explique que « l’impact de ce type de politique sur l’usurpation d’identité a été étudié à deux reprises par la littérature économique. Romanosky (2011) trouve [PDF] une baisse de 6,1 % du nombre d’usurpations d’identité et Bisogni (2020) trouve une baisse de 2,5 % suite à la mise en œuvre d’une politique de communication de violation de données ».

Entre 54 et 132 millions d’euros de coûts évités en France

En s’appuyant sur ces travaux et des estimations sur le coût du cybercrime, l’étude de la CNIL calcule une fourchette des coûts directs des usurpations d’identité évitées par la notification de violation de données, mais aussi des coûts indirects.

Selon la CNIL, la France aurait évité entre 54 et 132 millions d’euros de coûts directs liés aux usurpations d’identités. En Europe, cette fourchette serait de 405 à 988 millions d’euros de coûts évités.

Concernant les coûts indirects, l’autorité reste prudente : « comme il semble possible de l’imaginer, si le coût direct d’un cybercrime est complexe à estimer, ses coûts indirects le sont d’autant plus ». L’étude explique que ces coûts sont entre autres dus à la perte de confiance des individus quant à la sécurité des données personnelles. La CNIL cite en exemple une étude publiée en 2017 qui estime qu’en Belgique, « 5,9 % et 10,4 % de la population ont respectivement limité leurs usages des banques en ligne et de e-commerce en raison des risques de cybersécurité ». En s’appuyant sur des modélisations, l’autorité a estimé ce coût indirect.

C’est en additionnant les coûts directs et indirects estimés que l’autorité arrive à une fourchette de 90 à 219 millions d’euros d’économies grâce au RGPD en France concernant l’usurpation d’identité. En Europe, cette fourchette situe ce coût entre 585 millions et 1,4 milliard d’euros :

L’autorité explique que « c’est un premier chiffre qui vise principalement à illustrer les potentiels gains du RGPD plutôt qu’à en rendre compte dans leur intégralité ». Elle ajoute qu’ « en effet, en raison des limites dans les données disponibles, il est difficile de fournir une estimation rigoureuse des autres gains liés à la cybersécurité permis par le RGPD ».

☕️ Ubuntu 25.10 va se débarrasser de sa session GNOME sur X11

11 juin 2025 à 09:35

La décision n’est pas totalement une surprise. GNOME a récemment annoncé son intention de couper le support du serveur graphique dans sa prochaine version 49. Dans les plans actuels, GNOME 50 supprimerait définitivement tout le code lié à X11.

GNOME 49 devrait être finalisé pour le 17 septembre. À cette date, cela signifie une inclusion dans les deux distributions majeures que sont Ubuntu et Fedora. Puisque Ubuntu 25.10 embarquera le nouveau GNOME, Canonical a décidé de jouer le jeu et ne proposera plus de session GNOME basée sur X11. À noter que le support de X11 sera maintenu pour les applications, à travers XWayland.

« Au cours des derniers cycles, l’expérience Wayland a considérablement évolué, notamment en améliorant la prise en charge des pilotes NVIDIA, en offrant un modèle de sécurité plus robuste, une prise en charge stable de la plupart des flux de travail quotidiens, une meilleure isolation de la pile graphique et une meilleure prise en charge du tactile et du hiDPI », explique Jean-Baptiste Lallement, ingénieur logiciel en chef chez Canonical.

L’ingénieur explique que la maintenance des deux types de session en parallèle (X11 et Wayland) « introduit une dette technique » et augmente mathématiquement la charge.

Comme nous l’indiquions en mai, la dernière version d’Ubuntu avant la prochaine LTS (Long Term Support) est toujours importante. Canonical se dépêche d’introduire autant de modifications que possible, afin qu’elles passent l’épreuve du temps et soient davantage éprouvées lorsque la LTS survient. Ces versions étant maintenues 5 ans – et même 12 ans avec Ubuntu Pro – elles sont prévues pour rester installées sur de longues périodes.

☕️ Mistral lance ses deux premiers modèles de raisonnement

11 juin 2025 à 08:55

L’entreprise française a lancé hier ses deux premiers modèles de raisonnement. Nommés Magistral Small et Magistral Medium, ils ont été copieusement comparés au modèle chinois DeepSeek R1. Rappelons que les modèles dits de « raisonnement » décomposent les problèmes en étapes successives dont les résultats sont contrôlés. La précision est donc supérieure, au prix d’un traitement plus long et d’une consommation plus importante.

Le premier, Magistral Small, est un modèle open source de 24 milliards de paramètres. Il est déjà téléchargeable sur Hugging Face, sous licence Apache 2.0. Medium, quant à lui, est la nouvelle star de l’entreprise. Il n’est pour l’instant disponible que sous forme de préversion à travers l’API officielle et Le Chat.

Magistral Medium vise surtout les entreprises. Il a été entrainé spécifiquement, selon Mistral, pour les tâches en lien avec les lois, la finance et l’ingénierie. Magistral Medium dispose d’un vaste support multilingue, prenant en charge l’anglais, le français, l’espagnol, l’allemand, l’italien, l’arabe, le russe et le chinois simplifié. Medium propose également un mode « Flash Answers », capable de répondre 10 fois plus vite, au prix bien sûr de la précision. Le modèle sera prochainement disponible sur Amazon SageMaker, IBM WatsonX, Azure AI et Google Cloud Marketplace.

« S’appuyant sur nos modèles phares, Magistral est conçu pour la recherche, la planification stratégique, l’optimisation opérationnelle et la prise de décision fondée sur des données – qu’il s’agisse d’évaluer les risques et de modéliser avec de multiples facteurs ou de calculer les fenêtres de livraison optimales en fonction des contraintes », explique Mistral.

Ces deux nouveaux modèles ne semblent pas briller par des performances supérieures à la concurrence. Dans ses graphiques, Magistral fait dans les grandes lignes jeu égal avec DeepSeek R1. Cependant, d’après les propres scores donnés par Mistral, Magistral Medium fait moins bien que Gemini 2.5 Pro et le récent Claude Opus 4.

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