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Sur Steam, la part de marché de Linux franchit pour la première fois les 3 %

3 novembre 2025 à 11:31
Manchots vénères
Sur Steam, la part de marché de Linux franchit pour la première fois les 3 %

Pour la première fois, les systèmes Linux ont dépassé les 3 % de parts de marché dans les enquêtes Steam. La plateforme a des arguments de plus en plus forts, comme illustré récemment dans un remplacement de Windows 11 par Linux sur Xbox Ally.

3,05 % pour Linux ? Le chiffre peut n’avoir l’air de rien, mais il reste une étape significative dans les changements d’habitude. Comme relevé notamment par Phoronix, il s’agit d’une progression d’un point en un an. Cependant, l’évolution mensuelle est encore plus intéressante, Linux ayant gagné 0,37 point entre septembre et octobre.

SteamOS sur plus d’un quart des configurations

Une accélération nette dont la fin de support de Windows 10 est probablement l’un des principaux facteurs. Sur la même période, Windows a perdu 0,56 point :- 1,04 point pour Windows 10 et + 0,53 point pour Windows 11. Curieusement, Windows 7 a gagné 0,02 point sur le dernier mois.

Et dans ces statistiques fournies par Valve, quelle est la distribution la plus utilisée ? Sans surprise, il s’agit de Steam OS, le système fourni avec la console portable Steam Deck, avec 27,18 % sur octobre. On note toutefois que cette part est en baisse de 0,86 point, soit une différence marquée. Si le Steam Deck a clairement bousculé le monde du jeu, la configuration d’un PC sous Linux pour jouer est également devenue simple.

Parmi les autres tirant leur épingle du jeu, on note la présence d’Arch Linux avec 10,32 % et de Linux Mint (6,65 % pour la récente version 22.2 et 2,56 % pour la 22.1). Comme on peut le voir dans le tableau fourni par Valve, de nombreuses distributions affichent une croissance dans leur nombre d’utilisateurs.

Cependant, les chiffres donnés par l’entreprise ne sont pas toujours pratiques à cause de séparations assez artificielles. Par exemple, il y a deux scores séparés pour Fedora 42 selon que l’on utilise la version Workstation avec GNOME ou la mouture KDE. On trouve aussi des parts de marché pour des « Freedesktop SDK », qui est un composant et ne renvoie (a priori) vers une distribution spécifique.

Linux plus fort que Windows ?

Le score de Linux illustre cependant un sujet grandissant autour du jeu vidéo sur cette plateforme, comme nous l’avons encore vu récemment. On pourrait également parler d’une hausse de l’émulation autour de cette thématique avec l’apparition cet été d’une distribution française centrée sur le jeu vidéo, GLF OS. Elle rejoindra peut-être dans l’avenir des distributions plus anciennes sur le même créneau, surtout Bazzite (4,24 %) et CachyOS (6,01 %).

Cette orientation performances pour des distributions spécialisées a d’ailleurs été illustrée le 29 octobre par The Verge. Nos confrères se sont amusés à remplacer Windows 11 par Bazzite sur la console portable Xbox Ally. Résultats des courses : des performances en hausse de 15 à 30 % dans la plupart des tests, une différence plus que significative. La console s’est même payé le luxe d’avoir une meilleure autonomie avec Linux.

Comme toujours dans ce genre de test, ces résultats ne peuvent pas être généralisés, les différences étant apparues sur un matériel spécifique. Ils invitent cependant les utilisateurs à réfléchir à leurs usages, le jeu vidéo étant considéré comme l’un des bastions de Windows. L’enthousiasme généré par la couche Proton de Valve (basée sur Wine) est bien là et continue de se traduire dans les chiffres. Pas de quoi encore tirer la sonnette d’alarme chez Microsoft, mais l’évolution est à suivre de près.

☕️ Bluesky : 40 millions d’utilisateurs et un bouton « je n’aime pas » en test

3 novembre 2025 à 10:29

Vendredi 31 octobre, Bluesky a annoncé avoir atteint la barre des 40 millions d’utilisateurs. Le réseau social dirigé par Jay Graber a multiplié par 2,5 son volume d’usagers depuis la mi-novembre 2024. À l’époque, le réseau était notamment porté par l’interdiction de X au Brésil et la réaction d’électeurs démocrates face à la victoire de Donald Trump lors des élections présidentielles aux États-Unis et le soutien d’Elon Musk, patron de X.

Logo de Bluesky

Le réseau semble vouloir drainer un public plus large encore. Dans un billet de blog publié le même jour, Bluesky affirme vouloir « des échanges amusants, authentiques et respectueux qui permettent de nouer des amitiés, et nous prenons des mesures pour y parvenir », alors que le réseau a essuyé récemment des critiques à propos de sa non-modération et de sa prise à la légère de propos anti trans.

Bluesky annonce dans ce billet qu’il va tester un bouton « dislike » (je n’aime pas) qui doit « aider le système à comprendre quels types de publications vous préférez voir moins souvent ». Beaucoup de réseaux sociaux ont déjà testé ce genre de fonctionnalités. Si l’option « je n’aime pas » peut être utilisée contre le harcèlement, on a pu voir sur YouTube des harceleurs la détourner en faisant du « dislike bombing », poussant la plateforme à cacher le nombre de pouces baissés à ses utilisateurs.

Dans ce nouveau système, Bluesky assure que les dislikes doivent « aider système à comprendre les types de publications que vous préférez voir moins souvent ». « Ils peuvent également influencer légèrement le classement des réponses, réduisant ainsi la visibilité des réponses de mauvaise qualité », explique encore la plateforme. « Les mentions « dislike » sont privées et leur signal n’est pas global : elles affectent principalement votre propre expérience et, dans une certaine mesure, celle des autres membres de votre réseau social », précise-t-elle.

☕️ « Mettre à jour et arrêter » : Microsoft répare enfin le bug du redémarrage dans Windows

3 novembre 2025 à 09:39

Quand l’installation d’une mise à jour est terminée dans Windows, on peut choisir de l’appliquer et de redémarrer, ou de l’appliquer et d’éteindre la machine. Dans ce deuxième cas, le système n’en fait qu’à sa tête : il finalise l’installation et redémarre le PC.

C’est un vieux bug que tout le monde a sans doute expérimenté au moins une fois. Il a été introduit avec Windows 10 et Microsoft n’a jamais daigné corriger le problème, sans que l’on sache pourquoi, bien qu’il soit probablement lié à la pile de maintenance dans Windows.

Il se trouve pourtant que le bug a été rectifié dans la récente mise à jour optionnelle KB5067036. Dans la page dédiée, on peut lire tout en bas des notes de version pour Windows : « Amélioration : résolution d’un problème sous-jacent qui peut empêcher l’arrêt de votre PC après la mise à jour dans l’option Mettre à jour et arrêter ».

Malheureusement, ce problème n’est a priori réparé que dans la branche 25H2 de Windows 11. Windows 10, dont le support est maintenant terminé, le gardera. Son support est terminé, mais puisque les utilisateurs européens peuvent souscrire gratuitement à un an de correctifs de sécurité supplémentaires, le bug continuera à se manifester.

☕️ Orange veut monter à 100 % du capital de MasOrange, l’opérateur leader en Espagne

3 novembre 2025 à 08:00

Orange a annoncé vendredi la conclusion d’un accord non engageant visant à racheter au fonds britannique Lorca les 50 % que détient ce dernier au capital de l’opérateur espagnol MasOrange. Le groupe français deviendrait ainsi propriétaire exclusif de MasOrange, jusqu’ici détenu à parité avec Lorca. La transaction se ferait en numéraire, à hauteur de 4,25 milliards d’euros, indique Orange.

« En détenant l’intégralité du capital, Orange confirme son engagement industriel à long terme en Espagne, ainsi que sa confiance dans MasOrange et son équipe de direction pour créer de la valeur pour l’ensemble de ses parties prenantes », précise encore le groupe français, qui espère aboutir à la signature d’un accord engageant d’ici la fin de l’année, puis à une transaction effective dans le courant du premier semestre 2026, après approbation par les instances représentatives du personnel et les autorités réglementaires compétentes.

Issu de la fusion, entamée en juillet 2022, entre Orange Espagne et son concurrent Masmovil, MasOrange revendique une place de numéro un sur le marché espagnol avec 34 millions de lignes mobiles et 7,2 millions de lignes fixes.

Bien qu’approuvé sur le principe par la Commission européenne, ce rapprochement entre ceux qui étaient alors respectivement deuxième et quatrième acteurs du marché espagnol avait suscité l’ouverture d’une enquête approfondie en 2023. Le feu vert avait finalement été donné en février 2024 (PDF), avec une concession : la vente, par le nouvel ensemble, d’une partie de ses fréquences à l’opérateur roumain Digi, assortie d’un accord d’itinérance permettant à ce dernier d’investir le territoire espagnol.

Le capital de MasOrange se répartit aujourd’hui à 50/50 entre Orange et le fonds Lorca – source PDF

☕️ Shein vendait des « poupées sexuelles à caractère pédopornographique »

3 novembre 2025 à 07:23

C’est le constat fait par la DGCCRF (Direction générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes). « Leur description et leur catégorisation sur le site permettent difficilement de douter du caractère pédopornographique des contenus », explique le ministère de l’Économie dans un communiqué.

Des signalements au procureur de la République, à l’Arcom et à la plateforme Shein ont été faits dans la foulée. « La diffusion, via un réseau de communications électroniques, de représentations à caractère pédopornographique, est passible de peines pouvant aller jusqu’à 7 ans d’emprisonnement et 100 000 euros d’amende », rappelle le ministère.

Sans compter que, « en l’absence de mesure de filtrage efficace visant à protéger les mineurs, la loi prévoit des peines d’amende pouvant aller jusqu’à 3 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Ces faits ont également été signalés au procureur et à l’Arcom ».

Sentant le vent tourner, un communiqué de presse a été envoyé dans la foulée par Shein à de nombreuses rédactions, dont Next : « Shein confirme que les produits en question ont été immédiatement retirés de la plateforme dès que nous avons eu connaissance de ces défaillances majeures ».

Une enquête a été lancée pour comprendre comment « ces annonces ont pu contourner [les] dispositifs de contrôle ». L’entreprise « mène une revue complète afin d’identifier et de retirer tout produit similaire susceptible d’être mis en vente par d’autres vendeurs tiers ».

« Ce type de contenu est totalement inacceptable et va à l’encontre de toutes les valeurs que nous défendons. Nous prenons des mesures correctives immédiates et renforçons nos dispositifs internes afin d’éviter qu’une telle situation ne se reproduise », affirme le porte-parole de Shein Quentin Ruffat.

Shein doit pour rappel ouvrir dans les prochains jours un espace de plus de 1 000 m² dans le magasin historique du BHV, ainsi que des corners de 300 à 400 m² dans cinq magasins Galeries Lafayette. Cette annonce avait largement fait polémique. Disney devait, par exemple, décorer les vitrines du magasin mais a finalement décidé d’annuler car les conditions n’étaient « plus réunies pour déployer sereinement les animations de Noël ».

Shein a reçu une amende de 150 millions d’euros pour avoir fait n’importe quoi avec les cookies, ainsi que deux amendes de la DGCCRF : 1,1 million d’euros pour une « information défaillante sur la qualité environnementale des produits » et 40 millions d’euros pour des pratiques commerciales trompeuses. D’autres enquêtes sont en cours.

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Souveraineté numérique : la Cour des comptes étrille le manque de cohésion en France

31 octobre 2025 à 17:02
Pas bien glorieux
Souveraineté numérique : la Cour des comptes étrille le manque de cohésion en France

La Cour des comptes vient de publier un rapport sur la souveraineté numérique. Dressant un tableau relativement sombre de la situation française, elle pointe les dangers de la dépendance actuelle et dresse une liste de recommandations.

Alors que l’on assiste à un nombre croissant de projets de migration vers des logiciels libres en Europe et que même la Cour pénale internationale va se débarrasser en grande partie de Microsoft, la Cour des comptes publie un rapport sur la souveraineté numérique. Sa définition en est claire : l’État doit maitriser les technologies qui lui permettent de rester autonome en toute circonstance, ce qui comprend le matériel, le logiciel et les données.

Cette définition implique ainsi de ne pas se faire dicter des choix technologiques structurants par un tiers et que soient protégées les données d’une sensibilité particulière des systèmes d’information de l’État. Dans ce domaine, la Cour note que la France a des « ambitions », mais elles sont jugées « encore insatisfaites », avec un décalage important entre la volonté affichée et la pratique.

Synthèse douloureuse

Le rapport de la Cour des comptes dresse un bilan de nombreux sujets ayant un lien avec la souveraineté. D’abord, celle-ci est directement confrontée à la position des États-Unis et d’autres puissances.

La Cour rappelle ainsi que la portée extraterritoriale de certaines lois étrangères est une grosse épine dans le pied de la souveraineté. Trois textes américains sont mis en avant, sans surprise : la section 702 du Foreign Intelligence Surveillance Act qui autorise la collecte de données sur des personnes ou entités non américaines à l’étranger à des fins de sécurité nationale, l’Executive Order 12333 qui définit les objectifs des agences de renseignement et permet notamment la collecte de masse, et le Cloud Act de 2018 qui autorise la justice à délivrer des mandats pour récupérer des données dans les clouds des entreprises américaines, dans le cadre d’enquêtes.

Selon le rapport, le risque réel est difficile à évaluer. Les procédures américaines, dans le cadre de ces trois textes, sont décrites comme « très opaques » : « Les seuls chiffres disponibles, ceux de la FISC au titre du Fisa, montrent un nombre de rejets très faible des demandes émises par les agences fédérales de renseignement ». Même chose pour le Cloud Act : « Les dernières publications en la matière (2024) de quatre grandes entreprises américaines, en l’occurrence Microsoft, Google, AWS et Salesforce, restent vagues ».

Synthèse problématique également pour les « décisions d’adéquation » européennes, à savoir le Safe Harbour de 2000, le Privacy Shield de 2016 et finalement le Data Privacy Framework de 2023. Les deux premiers sont tombés sous les coups de Maximilien Schrems de l’ONG noyb. Ces accords sont cruciaux : ils établissent une adéquation entre le niveau de protection des données personnelles entre l’Union européenne et les États-Unis. Le Data Privacy Framework est lui aussi la cible d’attaques. En France, le député Philippe Latombe a déjà tenté de le faire tomber, la CJUE ayant rejeté son recours début septembre.

Loi SREN trop timide, isolement de la France sur EUCS

La Cour des comptes continue de renverser les quilles en listant tout ce qui cloche, dont une loi SREN jugée trop « prudente sur les enjeux de souveraineté ». Le décret d’application n’a été envoyé qu’en début d’année à la Commission européenne et limite les cas où le référentiel SecNumCloud serait utilisé aux seules données sensibles, dont la violation serait « susceptible d’engendrer une atteinte à l’ordre public, à la sécurité publique, à la santé ou à la vie des personnes ou à la protection de la propriété intellectuelle ».

Le rapport illustre dans son point 1.2.2 le lien complexe entre la France et la Commission européenne sur ce sujet. La qualification SecNumCloud serait ainsi souhaitable pour de nombreux services de l’État, mais elle n’est pas reconnue au niveau européen. Elle serait donc « susceptible d’écarter d’appels d’offres publics des entreprises basées dans d’autres États membres ». La position française n’a pas été suivie à ce jour, « comme en témoignent les discussions en cours autour du schéma de certification EUCS ». La Cour des comptes les décrit comme « en cours », mais elles semblent au point mort, la France et l’Allemagne ayant des positions diamétralement opposées.

Pourquoi mettre en avant SecNumCloud ? Car il aurait constitué le socle du niveau High+ dans EUCS. Il aurait été alors possible, pour les entreprises, agences étatiques et autres administrations de lancer des appels d’offres dans ce niveau. Or, SecNumCloud, dans sa version 3.2, impose la sélection de services n’étant soumis à aucun cadre juridique extraterritorial. Ce qui aurait court-circuité automatiquement tous les clouds américains.

Nombreuses limitations dans les actions françaises

Le rapport dresse un constat sombre de l’état de souveraineté en France, très loin d’être atteint. C’est particulièrement vrai sur le matériel, très peu d’industries étant présentes en Europe de manière générale. La production de semi-conducteurs se fait ainsi principalement en Asie et aux États-Unis. Même chose pour les ordinateurs, les équipements réseau, les smartphones et de nombreux composants électroniques.

Mais c’est bien dans le logiciel que les problèmes de souveraineté s’illustrent le plus clairement. La Cour des comptes note que différentes approches se heurtent, sans vraiment de cohérence. Certaines administrations et entités préfèrent ainsi développer en interne les applications dont elles ont besoin, avec des problèmes de respect des budgets alloués et de délais de réalisation. D’autres préfèrent recourir à des logiciels du marché, avec l’avantage des fonctions déjà éprouvées et de la rapidité de déploiement, mais avec un contrôle moindre sur la souveraineté.

Le risque de revirement des politiques techniques et commerciales est prégnant et est illustré, selon le rapport, par le cas Microsoft : quand l’entreprise a annoncé déporter de nombreuses applications vers le cloud, la Dinum a demandé aux ministères de ne pas souscrire à ces offres. Même au sein d’une même entité, le manque de coordination est criant, pointe la Cour. Dans l’Éducation nationale par exemple, les produits Microsoft sont très nombreux, quand des académies préfèrent migrer vers du logiciel libre.

En dépit de certains points positifs mis en avant, notamment le réseau interministériel de l’État (RIE) qui garantit la résilience des communications gouvernementales même en cas de défaillances majeures d’internet, les autres initiatives sont sujettes à critiques. C’est le cas de FranceConnect, pensé pour se prémunir contre les services d’authentification des grandes sociétés américaines. Mais s’il est aujourd’hui largement utilisé, il était assorti de problèmes de sécurité que la Dinum a pris tardivement en compte, selon la Cour, dont la dépendance aux prestataires et les risques liés aux sous-traitants.

La Cour pointe en outre les limites de la doctrine « Cloud au centre », ralentie par certains impératifs du marché unique européen (comme dans le cas de SecNumCloud), ou encore le succès limité des clouds interministériels. Pour ces derniers, elle cite Nubo (ministère des Finances) et Pi (ministère de l’Intérieur), mis à disposition des autres administrations. Cependant, à cause d’un manque de services (disponibilité, expérience utilisateur et même manque d’IA) et d’une tarification jugée « inadaptée », ces deux clouds sont « sous-utilisés ».

Et, bien sûr, le rapport de la Cour des comptes illustre les problématiques par les exemples complexes du Health Data Hub et de Virtuo. Le premier illustre toute la difficulté des questions liées à la souveraineté en ayant choisi Microsoft pour héberger des données de santé, par définition sensibles. Le second est le système d’information des ressources humaines du ministère de l’Éducation nationale, dont l’appel d’offres a finalement été remporté par une société américaine. Dans les deux cas, la qualification SecNumCloud est impossible.

Vision stratégique et recommandations

Dans une conclusion intéressante, le rapport met en garde les administrations contre une recherche trop prononcée de performances. La recherche du « plus haut niveau technologique » peut entrainer aussi bien une mise en cause de la souveraineté des données qu’une dépendance de l’administration à la politique commerciale d’un acteur dominant. En clair, les offres des multinationales américaines à l’heure de l’IA.

Face à la question du coût de la souveraineté, l’investissement de l’État est considéré comme « limité » jusqu’ici, avec un marché de l’hébergement souverain « non stabilisé ». 

La Cour formule donc cinq recommandations : le déploiement d’outils bureautiques souverains, l’élaboration d’une stratégie de souveraineté chiffrée (au sens financier du terme), la convergence des clouds interministériels, une cartographie complète des données sensibles et la souveraineté de l’hébergement des données de santé, en alignant la certification HDS (Hébergeur de données de santé) sur les exigences de la qualification SecNumCloud.

Google, Amazon, Israël et une clause spéciale pour passer outre le contrôle d’autres États

31 octobre 2025 à 16:08
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Google, Amazon, Israël et une clause spéciale pour passer outre le contrôle d’autres États

Google et Amazon auraient accepté, dans un contrat très lucratif avec l’État israélien, un mécanisme pour contourner d’éventuels contrôles d’autres juridictions, selon des documents obtenus par le Guardian.

Si Microsoft a largement fourni l’armée israélienne en cloud et IA, c’est bien ses deux concurrents qui ont obtenu en 2021 le contrat du « projet Nimbus » de refonte de l’infrastructure cloud de cette même armée. Projet qui, au sein de Google, a fait des remous récemment puisque l’entreprise a licencié 28 de ses employés en janvier dernier après des manifestations de salariés dans les locaux.

Pas de restriction selon les conditions d’utilisation des entreprises

Mais Google et Amazon ont accepté des clauses très particulières dans le contrat qu’ils ont signé avec l’État israélien. En effet, selon des documents du ministère des Finances israélien, dont la version finale du contrat, obtenus par le Guardian (dans le cadre d’une enquête avec les média + 972 et Local Call), les deux entreprises auraient accepté de ne jamais restreindre ou révoquer aucun accès d’Israël à leurs plateformes de cloud, même si celui-ci enfreignait leurs conditions d’utilisation.

Selon le quotidien britannique, cette clause aurait été ajoutée car les responsables auraient anticipé la pression d’activistes et d’associations de défense des droits humains ainsi que d’éventuelles décisions judiciaires dans divers pays. Selon un des documents d’analyse du contrat du ministère des Finances israélien obtenu par le Guardian, « le gouvernement est autorisé à utiliser tout service autorisé par la loi israélienne » à condition que le pays n’enfreigne pas de copyright ou ne revende pas les technologies en question.

Un clin d’œil en forme de versement spécial

Mais une autre clause est encore plus étonnante. Les responsables israéliens auraient voulu éviter la mainmise de toute autorité judiciaire européenne ou états-unienne sur les différents systèmes mis en place par Google et Amazon.

Même si les nouveaux datacenters utilisés par Google et Amazon pour le « projet Nimbus » sont sur le sol israélien, ils craignaient des évolutions législatives étrangères qui auraient contraint les deux entreprises à donner accès aux données aux autorités judiciaires en question.

Les deux entreprises sont régulièrement soumises à ce genre de demandes et ne peuvent s’y soustraire. Les responsables israéliens auraient donc imaginé un mécanisme, qualifié de « clin d’œil », qui permet à Google et Amazon d’informer très rapidement Israël d’une telle demande.

Selon les documents obtenus par le Guardian, le signal donné par l’entreprise concernée devrait se faire sous la forme d’une « compensation spéciale » au gouvernement israélien dont le montant serait lié à l’indicatif téléphonique du pays demandeur.

Ainsi, si la compensation est de 1 000 shekels, ce sont les autorités états-uniennes (indicatif téléphonique :+ 1) qui font la demande. Si c’est l’Italie (indicatif téléphonique :+ 39), la somme serait de 3 900 shekels. La somme de 100 000 shekels indiquerait, elle, que l’entreprise ne peut communiquer aucune information sur le pays en question.

Amazon, Google et Israël bottent en touche et nient en bloc

Les deux entreprises n’ont pas voulu répondre spécifiquement aux diverses questions de nos confrères. « Nous avons mis en place un processus mondial rigoureux pour répondre aux demandes légales et contraignantes concernant les données des clients », a affirmé Amazon, ajoutant « Nous n’avons mis en place aucun processus visant à contourner nos obligations de confidentialité concernant les demandes légales et contraignantes ». Google a rétorqué qu’il était « faux » de « laisser entendre que nous étions d’une manière ou d’une autre impliqués dans des activités illégales, ce qui est absurde ».

De son côté, le ministère des Finances israélien nie en bloc : « L’insinuation contenue dans cet article selon laquelle Israël contraindrait les entreprises à enfreindre la loi est sans fondement ».

☕️ L’association MO5.com prévoit d’ouvrir un musée du jeu vidéo à Arcueil en décembre

31 octobre 2025 à 15:02

Présente à la Paris Games Week, l’association MO5.com a profité, jeudi, de ce grand rassemblement dédié au jeu vidéo pour annoncer l’ouverture prochaine de son « Musée National du Jeu Vidéo », qui couvrira des années 50 à l’époque moderne.

C’est à Arcueil, à proximité immédiate du périphérique parisien et de l’A6 que prendra place cet espace d’exposition permanent estimé à 1200 m² dans un premier temps, « pouvant accueillir jusqu’à 200 personnes simultanément et incluant micros-ordinateurs, consoles, bornes d’arcade jouables en libre accès ».

Attendu de longue date par MO5.com, ce futur musée mettra le rétrogaming à l’honneur – crédit MO5.com

« Le musée sera doté d’un espace restauration, d’un atelier de 200 m² dédié à la préservation et à la recherche, mais aussi d’un atelier d’entretien et de diagnostic permettant au public de faire réparer ses machines (selon une liste prédéfinie) », promet encore l’association dédiée à la conservation du patrimoine vidéoludique.

L’ouverture est programmée à une date comprise entre le 5 et le 15 décembre, avec un musée accessible au public de 14 h à 18 h les mercredis, samedis et dimanches (les autres jours étant réservés aux groupes). Le ticket d’entrée devrait être facturé moins de 10 euros, et l’accès sera gratuit pour les adhérents de l’association, dont les collections étaient déjà stockées dans un local situé à Arcueil.

« À terme, l’association vise le label « Musée de France » qui garantit la protection de la collection et permet des prêts de pièces avec d’autres musées », espère MO5.com, qui promet l’arrivée imminente d’un site web dédié à son musée, et remercie les nombreux partenaires, locaux ou du secteur, qui ont soutenu sa démarche.

Jusqu’ici, l’association exposait principalement ses collections au travers d’expositions temporaires, comme Game Story, organisée entre octobre 2024 et avril 2025 à Versailles. MO5.com milite de longue date pour disposer d’un espace permanent.

Outre ce « Musée National du Jeu Vidéo », la région parisienne devrait par ailleurs s’enorgueillir d’un autre projet, baptisé Odyssée et porté par Tev, un youtubeur spécialisé dans la culture japonaise. Attendu pour 2028, il prévoit qu’un musée du jeu vidéo et un village japonais d’une surface de 11 000 m² soient intégrés à un pôle d’activités dédié au jeu et à la culture pop, à Bussy-Saint-Georges.

☕️ Création, retouches : la suite Affinity est désormais gratuite, sauf pour l’IA

31 octobre 2025 à 14:53

La suite Affinity s’est fait un nom au cours des dernières années comme une alternative crédible aux outils d’Adobe. Le positionnement tarifaire était également très différent, avec des applications coutant chacune 60 euros environ, en achat définitif. Son éditeur, Canva, vient de lancer une nouvelle version, avec plusieurs changements majeurs à bord.

D’abord, la suite est désormais gratuite, mais réclame un compte Canva pour être téléchargée. Les fonctions dopées à l’IA comme la génération d’images, le nettoyage de photos ou encore la copie instantanée sont en revanche payantes, réservées aux personnes disposant d’un compte Canva premium, via Canva AI Studio (à partir de 110 euros par an). La formule comprend également 100 Go de stockage dans le cloud de l’entreprise.

Ensuite, les trois applications ont été fusionnées en une seule, appelée Affinity Professional et disponible pour Windows, macOS et prochainement sur iPad. La même application sert donc à la fois pour la retouche photo, l’illustration vectorielle et la mise en page. Le tout fonctionne sur un nouveau type de fichier décrit comme « universel » pour gérer l’ensemble des fonctions des trois applications réunies. Les anciennes, bien que retirées du site de Canva, continueront de fonctionner jusqu’à ce que l’éditeur en décide autrement.

« Que vous éditiez un portrait, construisiez une identité de marque ou conceviez une publication, le tout nouvel Affinity vous permet de garder le rythme, en combinant puissance, précision et vitesse dans un seul environnement de qualité studio », vante Canva dans son annonce. L’entreprise met également en avant la personnalisation de l’interface, les performances et la familiarité des contrôles pour les personnes qui se servaient des anciennes applications.

« Affinity est maintenant entièrement gratuit, pour toujours. L’expérience Affinity complète, de qualité professionnelle, accessible à tous », promet l’éditeur, qui assure aussi que les documents créés par la suite ne seront pas utilisés pour entrainer l’IA.

La Cour pénale internationale va abandonner Office au profit d’openDesk

31 octobre 2025 à 10:36
Fart of the deal
La Cour pénale internationale va abandonner Office au profit d’openDesk

Après plusieurs sanctions imposées par les États-Unis, la Cour pénale internationale s’apprêterait à signer un contrat avec la société allemande Zendis en vue d’un déploiement de la solution openDesk, pour remplacer la suite Office de Microsoft.

L’information a été révélée par le média allemand Handelsblatt. Osvaldo Zavala Giler, greffier de la CPI et responsable de l’informatique, a confirmé à demi-mot l’information : « Compte tenu des circonstances, nous devons réduire les dépendances et renforcer l’autonomie technologique de la Cour. »

Portée symbolique

Les travaux envisagés ne marqueraient pas par leur ampleur : avec 1 800 postes, la Cour pénale internationale ne détient pas une vaste infrastructure. En revanche, comme relevé par Handelsblatt, la portée symbolique du changement n’échappera à personne, les questions sur la souveraineté s’intensifiant, particulièrement en Europe.

Les « circonstances » évoquées par Osvaldo Zavala Giler sont en effet les fortes tensions avec les États-Unis depuis le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Le président américain avait ainsi annoncé des sanctions en février dernier contre la CPI pour avoir lancé des enquêtes contre Israël pour crimes de guerre.

En mai, on apprenait que le compte e-mail de Karim Khan, procureur de la CPI, avait été supprimé par Microsoft. Interrogée devant le Sénat américain le mois suivant, l’entreprise avait nié.

En aout, c’était au tour de Nicolas Guillou, juge français à la Cour pénale internationale, et de plusieurs autres magistrats de faire les frais de ces sanctions, avec une coupure de tous les services numériques par Microsoft. Le juge avait indiqué que ce type de sanction touchait habituellement « des membres d’Al Qaïda, de Daech, de groupes mafieux, des dirigeants de régimes dictatoriaux ».

Nécessaire mais pas suffisant

Sur la migration vers openDesk, Microsoft s’est montrée laconique : « Nous apprécions notre relation client avec la Cour pénale internationale et pensons que rien n’affectera notre capacité à poursuivre notre collaboration à l’avenir ». Zendis, de son côté, n’a pas répondu aux sollicitations d’Handelsblatt.

Mais même si cette transition se fait, il faudra au minimum plusieurs mois pour aboutir à un changement effectif. De plus, comme souligné par Handelsblatt, le remplacement d’Office n’est qu’une partie du problème. Si les sanctions des États-Unis s’intensifient, toutes les entreprises américaines pourraient se voir interdire la moindre relation commerciale avec la CPI, tout comme les forces de l’ordre pourraient cesser tout envoi d’informations. Le fonctionnement de la Cour en serait largement affecté.

ChatControl : l’Europe renonce à obliger les messageries à contrôler les contenus partagés

31 octobre 2025 à 09:36
CSARaté
ChatControl : l’Europe renonce à obliger les messageries à contrôler les contenus partagés

Le Danemark a annoncé l’abandon par l’Union européenne du projet controversé Chat Control. Celui-ci prévoyait d’obliger les messageries à contrôler ce que les utilisateurs partagent, en s’appuyant sur la lutte contre les contenus à caractère pédosexuel.

Finalement, le Danemark, qui préside actuellement l’Union européenne, a décidé de retirer la surveillance des messageries du texte du projet de règlement européen « établissant des règles en vue de prévenir et de combattre les abus sexuels sur enfants » (ou CSAR, pour Child Sexual Abuse Regulation).

Une surveillance obligatoire abandonnée

Le ministre de la Justice danois, Peter Hummelgaard, a expliqué ce jeudi 30 octobre « que l’obligation de recherche [sur les contenus pédopornographiques] ne fera pas partie de la nouvelle proposition de compromis de la présidence de l’UE et que la recherche de matériel pédopornographique restera volontaire pour les géants de la technologie ».

Depuis trois ans, le projet proposait d’obliger les créateurs de messageries à scanner les images et adresses URL avant qu’elles ne soient envoyées, directement sur les terminaux des utilisateurs de messageries, notamment chiffrées. Il était devenu « l’une des priorités phares » du Danemark pour sa présidence.

Mais récemment l’Allemagne avait douché les espoirs d’un accord sur le sujet. « Le contrôle injustifié des conversations en ligne doit être tabou dans un État de droit », avait notamment déclaré Stefanie Hubig, ministre fédérale allemande de la Justice et de la Protection des consommateurs. Et le parti danois Modérés, au pouvoir actuellement, s’est récemment prononcé contre.

Selon Euractiv, la présidence de l’Union européenne a envoyé, en parallèle, un document de travail aux représentants des pays de l’UE pour recueillir leurs avis sur le projet de texte expurgé donc du passage sur Chat Control et arriver ainsi à un compromis.

« Un triomphe » mesuré pour l’ancien député européen Patrick Breyer

« Cette nouvelle approche est un triomphe pour le mouvement en faveur de la liberté numérique et un grand pas en avant pour la préservation de notre droit fondamental à la confidentialité de notre correspondance numérique », affirme l’ancien député du Parti pirate allemand, Patrick Breyer, qui s’est vivement opposé à ce texte. « Elle permettrait de protéger le chiffrement sécurisé et donc de garantir la sécurité de nos smartphones ».

Si l’obligation de contrôler les contenus est abandonnée, le Danemark espère maintenir la possibilité de le faire pour les messageries qui le désirent. Le dispositif juridique européen actuel qui le permet va arriver à expiration en avril 2026 et la présidence de l’Union européenne compte le renouveler dans son texte.

« Même lorsqu’elle est mise en œuvre volontairement par des fournisseurs de services de communication tels que Meta, Microsoft ou Google, la surveillance des chats reste totalement aveugle et se traduit par une surveillance massive et indiscriminée de tous les messages privés échangés sur ces services », commente Patrick Breyer.

L’ancien eurodéputé continue à critiquer d’autres parties du texte en cours de discussion, considérant qu’un article introduisant un âge minimum de 16 ans pour installer certaines applications interdirait l’utilisation aux adolescents de WhatsApp, Snapchat, Telegram, Instagram ou TikTok, mais aussi des jeux comme FIFA ou GTA. Selon lui, un autre article bloquerait aussi toute communication anonyme puisqu’il obligerait l’identification de l’utilisateur des messageries via une pièce d’identité ou reconnaissance faciale.

Avec le retrait du dispositif Chat Control, la présidence danoise pourrait néanmoins trouver un compromis au sein de l’Union européenne et préparer le texte pour entrer dans la phase de négociations avec le Parlement européen, explique Euractiv.

☕️ WhatsApp va autoriser le chiffrement des sauvegardes par la clé d’accès

31 octobre 2025 à 08:09

L’application de messagerie propose de chiffrer les sauvegardes de bout en bout depuis 2021. Dans les paramètres, il faut se rendre dans « Discussions » puis dans « Sauvegarde des discussions ». De là, on peut cliquer sur « Sauvegarde chiffrée de bout en bout » et suivre la procédure.

WhatsApp laisse deux moyens d’activer ce type de sauvegarde : la création d’un mot de passe ou l’utilisation d’une clé de chiffrement de 64 caractères. Mais si l’on oublie le premier et/ou que l’on oublie la seconde, les données sont définitivement perdues. Rien de neuf dans ce domaine, c’est une conséquence inévitable du chiffrement de bout en bout. Le danger de perte en cas d’oubli est réel et se retrouve dans des produits courants comme les gestionnaires de mots de passe, dont l’accès est toujours protégé par un mot de passe maître.

WhatsApp

Dans un billet, WhatsApp annonce cependant qu’elle va déployer dans les semaines et mois à venir une troisième voie : l’utilisation de la clé d’accès. Il faudra simplement que celle-ci ait déjà été définie, pour protéger par exemple la connexion lors de l’accès web. Dans ce cas, la même clé pourra être utilisée pour chiffrer les sauvegardes de bout en bout.

Comme nous l’avons indiqué à plusieurs reprises, les clés d’accès ne manquent pas d’avantages. Elles peuvent notamment être sauvegardées dans les gestionnaires de mots de passe et être réutilisées, toujours avec l’appui d’une preuve biométrique ou du code de déverrouillage de l’appareil.

« Vous n’aurez plus besoin d’avoir à retenir un mot de passe ou une clé de chiffrement à 64 chiffres. Les clés d’accès vous permettront de chiffrer les sauvegardes de vos discussions à l’aide de votre empreinte digitale, de la reconnaissance faciale ou du code de verrouillage d’écran. Appliquez le même niveau de sécurité à vos sauvegardes de discussions qu’à vos discussions et appels sur WhatsApp en les protégeant désormais d’un simple geste ou regard. Vos sauvegardes resteront ainsi sécurisées, accessibles et privées », indique ainsi WhatsApp.

☕️ Microsoft simplifie enfin les noms des mises à jour dans Windows Update

31 octobre 2025 à 07:49

Les mises à jour proposées dans Windows Update ont souvent des noms ésotériques pour les profanes. Microsoft a donc décidé de donner un coup de balai, avec un changement bienvenu et qui s’est fait attendre.

Par exemple, la dernière mise à jour mensuelle de sécurité pour Windows 11 se nomme :

  • 2025 - 10 Mise à jour cumulative pour Windows 11, version 25H2 pour les systèmes x64 (KB5066835) (26200.6901)

Cette nomenclature communique de nombreuses informations : le mois et l’année concernés, le type de mise à jour, le système et sa version majeure, l’architecture visée, la référence de la mise à jour (Knowledge Base) ainsi que le numéro de build de Windows. Des informations peut-être utiles, mais qui donnent un nom particulièrement chargé et peu lisible, qui n’aide pas à comprendre de quoi il s’agit.

Avec la nouvelle convention de nommage, la même mise à jour devient :

  • Mise à jour de sécurité (KB5066835) (26200.6901)

Soit uniquement le type, la référence et le numéro de build. Cette simplification est étendue à tous les types de mises à jour : sécurité, qualité, .NET, pilotes, composants IA et applications prises en charge, comme Visual Studio. « Les titres améliorés s’alignent sur les attentes de l’interface utilisateur moderne et les normes d’accessibilité, ce qui favorise la sécurité et la productivité grâce à une ambiguïté réduite », indique Microsoft dans son billet.

L’éditeur ne précise pas quand ce changement sera mis en place, mais il devrait être bientôt visible aussi bien dans l’interface principale de Windows Update que dans l’historique. En revanche, les noms des mises à jour dans le catalogue général Microsoft Update ne changent pas.

Accusée de piratage de films porno pour ses IA, Meta invoque l’ « usage personnel »

30 octobre 2025 à 14:42
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Accusée de piratage de films porno pour ses IA, Meta invoque l’ « usage personnel »

Depuis juillet, Meta fait l’objet d’une plainte de deux studios de production de vidéos porno, qui l’accusent d’avoir téléchargé illégalement plus de 2 000 contenus pour entrainer ses IA. L’entreprise de Mark Zuckerberg réplique en invoquant plutôt l’« usage personnel » de ses salariés, sous-traitants ou visiteurs.

De nombreuses entreprises accusent les entreprises d’IA générative d’utiliser leurs contenus illégalement pour entrainer leurs modèles.

Cet été, deux entreprises états-uniennes de production et de distribution de films porno, Strike 3 Holdings et Counterlife Media, ont attaqué Meta, en l’accusant d’avoir téléchargé, via le protocole BitTorrent, 2 396 films. Elles demandent des dommages et intérêts qui pourraient atteindre 350 millions de dollars.

Cette semaine, comme l’explique Torrent Freak, Meta a demandé au tribunal américain en charge de l’affaire de rejeter la plainte en arguant notamment que les téléchargements de ces vidéos étaient pour de l’ « usage personnel ».

47 IP de Meta ayant téléchargé les vidéos de deux studios

Dans leur plainte initiale, les deux studios affirmaient que Meta avait téléchargé leurs contenus « à partir de sources pirates dans le but d’acquérir du contenu pour former son Meta Movie Gen, son modèle linguistique à grande échelle (« LLaMA »), ainsi que divers autres modèles d’IA Meta qui s’appuient sur du contenu vidéo pour l’entraînement ». Et d’évoquer la possibilité que Meta les concurrence en créant un modèle qui puisse générer des films en reproduisant la « qualité hollywoodienne » technique de leurs films.

Strike 3 Holdings et Counterlife Media expliquent avoir découvert 47 IP appartenant à Meta dans les bases de données qu’elles ont mises en place pour repérer les utilisateurs de BitTorrent s’échangeant leurs contenus. Elles affirment avoir fait cette recherche suite à l’affaire opposant Meta à l’autrice Andrea Bartz et aux auteurs Charles Graeber et Kirk Wallace Johnson, dans laquelle l’entreprise a aussi été accusée d’utiliser le protocole de transfert de données pair-à-pair.

Meta se décharge sur l’ « usage personnel » de ses salariés, sous-traitants et visiteurs

Les avocats de l’entreprise de Mark Zuckerberg font remarquer, dans leur document envoyé au juge [PDF], que Strike 3 Holdings a déjà « intenté des milliers de poursuites judiciaires » et « a été qualifié par certains de « troll des droits d’auteur » qui intente des poursuites judiciaires abusives ».

Ils qualifient le téléchargement de « sporadique » en faisant remarquer que les premiers fichiers incriminés datent de 2018, « soit plusieurs années avant que Meta n’ait prétendument « commencé à faire des recherches sur les modèles multimodaux et la vidéo générative » en 2022 » et pointent le fait que les deux studios ne montrent pas comment ce téléchargement « aurait pu avoir pour objectif « d’acquérir du contenu pour entraîner » ces modèles ».

Mais Meta va plus loin. L’entreprise semble se dédouaner de toute responsabilité en affirmant que les téléchargements étaient « tout au plus » le fait de « sous-traitants, visiteurs ou employés de Meta […] à des fins personnelles ».

Les studios accusaient justement Meta d’avoir utilisé des IP en dehors de son infrastructure pour dissimuler ses activités sur BitTorrent. Ils avaient présenté des corrélations entre les différentes activités des IP pour justifier cette association et affirmaient que « ces corrélations quantifient également le fait que les adresses IP « hors infrastructure » et celles de Meta agissent de manière cohérente selon des modèles non humains et que l’acquisition de ce contenu est destinée à l’entraînement de l’IA et non à un usage personnel ».

De son côté, Meta réfute la méthode qui permettrait aux studios d’affirmer qu’il y a une corrélation entre les téléchargements depuis son réseau et en dehors. Elle ajoute que les moments où se passaient les téléchargements ne correspondent pas à un plan de téléchargements établi mais plutôt à de l’ « usage personnel ».

Enfin, l’entreprise pose la question : « pourquoi Meta chercherait-elle à « dissimuler » certains téléchargements présumés de contenus appartenant aux plaignants et à des tiers, mais utiliserait des adresses IP de Meta facilement traçables pour plusieurs centaines d’autres, dont 157 œuvres des plaignants ? ». Meta demande donc à la justice états-unienne d’abandonner ce cas.

Strike 3 Holdings et Counterlife Media ont deux semaines pour donner leurs arguments contre cet abandon. Dans leur plainte, elles affirmaient que « Meta a le droit et la capacité de superviser et/ou de contrôler ses propres adresses IP d’entreprise, ainsi que les adresses IP hébergées dans des centres de données hors infrastructure, et les actes de ses employés et agents qui enfreignent les œuvres des plaignants via leurs adresses IP résidentielles » en passant par des outils fournis par Meta.

Après Vimeo, Bending Spoons se prépare à racheter AOL pour 1,5 milliard de dollars

30 octobre 2025 à 14:08
You've got mail
Après Vimeo, Bending Spoons se prépare à racheter AOL pour 1,5 milliard de dollars

Déjà propriétaire d’Evernote, de WeTransfer et bientôt de Vimeo, le groupe italien Bending Spoons annonce l’acquisition d’AOL, avec son portail Web et son webmail, auprès de Yahoo et de son actionnaire, le fonds Apollo Global Management. La transaction est évaluée à 1,5 milliard de dollars, financée par la dette.

AOL devrait à nouveau changer de main dans les prochains mois. Le célèbre portail américain, que d’aucuns ont découvert en France comme fournisseur d’accès à Internet au début des années 2000 (ah, les fameux kits de connexion distribués sur CD dans les magazines et les boîtes aux lettres), fait en effet l’objet d’une offre d’achat formulée par le groupe italien Bending Spoons.

Annoncée jeudi 29 octobre, celle-ci valorise AOL à hauteur de 1,5 milliard de dollars, principalement en raison des audiences toujours significatives du portail AOL.com et de sa messagerie en ligne. « Selon nos estimations, AOL est l’un des dix fournisseurs de messagerie électronique les plus utilisés au monde, avec une clientèle très fidèle comptant environ 8 millions d’utilisateurs actifs quotidiens et 30 millions d’utilisateurs actifs mensuels », déclare Luca Ferrari, cofondateur et CEO de Bending Spoons.

L’acquéreur promet qu’il n’a pas l’intention de se contenter de capitaliser sur la notoriété historique de la marque. « Nous avons l’intention d’investir de manière significative pour contribuer à l’essor du produit et de l’entreprise », affirme encore le CEO, se targuant de n’avoir jamais vendu l’une des sociétés rachetées par son groupe.

Bending Spoons : une stratégie agressive de « build-up »

Si le nom AOL éveille forcément quelques souvenirs chez celles et ceux dont les cheveux grisonnent, Bending Spoons est totalement inconnu du grand public. Fondé en 2013 et basé à Milan, Bending Spoons repose sur une stratégie plutôt simple, expliquée par son cofondateur à Sifted en 2024 : racheter, de préférence à bon prix, des services ou des applications mobiles qui ont déjà fait leur preuve de marché puis les améliorer, ou en optimiser le fonctionnement, de façon à les rendre rentables.

Les bénéfices sont ensuite réinvestis sous forme de nouvelles acquisitions qui, à leur tour, sont censées autoriser de nouvelles optimisations, par le biais notamment des synergies. Dans le monde de la finance, on qualifie cette stratégie de build-up (littéralement accumulation). Elle suppose généralement de recourir à la dette pour financer les nouvelles acquisitions, et se traduit parfois par des efforts de rationalisation drastiques au niveau des entreprises rachetées.

Chez Bending Spoons, cette stratégie de croissance externe s’est considérablement accélérée à partir de 2022. Le groupe italien vient alors de réaliser sa première levée de fonds majeure. Et sa vision s’incarne à chaque fois par des plans de restructuration qui conduisent au licenciement de la majorité des effectifs de l’entreprise concernée.

Fin 2022, Bending Spoons s’offre l’application iPhone FiLMiC et son pendant payant FiLMiC Pro, puis l’outil de notes partagées Evernote début 2023. Les deux équipes sont licenciées, au nom d’un développement repris en interne au siège italien du groupe.

En 2024, Bending Spoons a de la même façon mis la main sur le studio mobile Mosaic Group, puis sur l’application de rencontres sociales Meetup, avant de s’offrir le service de partage de fichiers WeTransfer, puis la plateforme vidéo Brightcove pour quelque 230 millions de dollars. Chez WeTransfer, le changement de propriétaire se traduit par le départ de 75 % des salariés historiques.

En 2025, nouvelle fringale : le groupe met la main sur Komoot, l’outil allemand de création d’itinéraires et de promenades, pour 300 millions d’euros. Quelques semaines plus tard, les 150 salariés sont remerciés. Qu’adviendra-t-il des salariés de Vimeo ? La plateforme vidéo, un temps concurrente de YouTube, est en cours d’acquisition par Bending Spoons, qui a formulé une offre à 1,38 milliard de dollars.

710 millions de dollars levés et 2,8 milliards de dollars de dette

Le groupe italien peut maintenant se targuer de jouer dans la cour des grands. Début 2024, il lève 155 millions de dollars (en capital) auprès de plusieurs fonds d’investissement. Ce 30 octobre 2025, il annonce un nouveau tour de table, mais à hauteur de 710 millions de dollars cette fois, sur la base d’une valorisation préalable à 11 milliards de dollars.

En parallèle de ces capitaux, Bending Spoons indique avoir sécurisé une enveloppe de 2,8 milliards de dollars sous forme de dette bancaire. Celle-ci est destinée notamment à financer l’acquisition de Vimeo, et maintenant celle d’AOL, dont le nom n’évoquera décidément plus son positionnement marketing originel, America Online.

Une nouvelle page européenne pour AOL ?

Bending Spoons, qui revendique 300 millions d’utilisateurs mensuels sur ses applications et services, raisonne sans surprise sur un périmètre mondial. Le groupe met cependant un pied particulier aux États-Unis avec AOL puisque c’est là que l’ancien FAI compte le plus d’utilisateurs.

Rappelons qu’AOL, un temps présent en France, a connu des fortunes diverses depuis sa séparation avec le groupe Time Warner, en 2009. Un temps indépendant, le groupe a d’abord été racheté par l’opérateur Verizon en 2015 (pour 4,4 milliards de dollars), chez qui il sera rejoint l’année suivante par Yahoo. En 2021, nouveau changement de mains : Verizon cède le contrôle de ses activités média, auxquelles appartiennent AOL et Yahoo, au fonds Apollo Global Management.

D’après le Wall Street Journal, AOL générait chez Apollo un chiffre d’affaires annuel de l’ordre de 500 millions de dollars.

☕️ Que-Choisir tire la sonnette d’alarme sur les chargeurs vendus par Shein et Temu

30 octobre 2025 à 11:31

Avec ses homologues allemands, belges et danois, Que-Choisir s’est lancé dans des achats de chargeurs et autres produits sur Shein et Temu pour en analyser le respect des normes européennes. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont loin du compte.

Sur les 54 chargeurs achetés (27 sur chaque plateforme), seuls 2 (un de chaque plateforme) respectaient les normes européennes. 21 ne possédaient pas certains marquages obligatoires comme le logo CE ou l’unité de tension. Surtout, 51 n’ont pas résisté aux contraintes mécaniques imposées, avec des résultats variés : broches tordues ou tournées trop facilement, boitier cassé après une chute…

Pour 4 des chargeurs, « les circuits à haute et basse tension étaient trop proches l’un de l’autre, risquant de provoquer des arcs électriques ». La température s’est envolée sur 14 chargeurs, au point de dépasser les températures maximales autorisées de 77 et 87° C. Un modèle a même atteint 102° C.

« Nos tests ont mis en évidence le fait que ces produits d’entrée de gamme étaient souvent mal conçus et fabriqués avec des matériaux de mauvaise qualité, et que beaucoup d’entre eux faisaient courir de réels risques de brûlure, de choc électrique et d’incendie à leurs utilisateurs »

Crédits : Que-Choisir

Les tests réalisés sur des jouets pour enfants et des bijoux renvoient vers le même type de résultats. Pour les premiers, Que-Choisir note, en fonction des modèles, une qualité de fabrication « catastrophique », un niveau de bruit bien trop puissant, des substances dangereuses, une ouverture trop facile du compartiment des piles, etc. Côté bijoux, la plupart de ceux achetés étaient conformes. Mais dans le cas contraire, ils représentaient de vrais dangers pour la santé. « L’un des bijoux achetés sur Shein était même composé à 87 % de cadmium, soit 8 700 fois la norme autorisée de 100 mg/kg », indique Que-Choisir.

Le magazine ajoute avoir contacté les deux plateformes pour expliquer ses trouvailles. Tous les produits ont rapidement été retirés et Shein a lancé une campagne de rappel auprès de la clientèle. « Malgré tout, des produits similaires sont toujours en ligne et rien ne dit que ceux qui ont été retirés ne réapparaîtront pas chez d’autres vendeurs », conclut Que-Choisir.

Rappelons que les deux plateformes sont dans le viseur de l’Europe et de plusieurs États membres. L’Union européenne a officiellement ouvert une enquête contre Temu en octobre 2024 et contre Shein en début d’année, tandis que la France tirait en avril un triste bilan des produits non-conformes qui inondent son marché.

Un bug dans Chromium peut faire planter les navigateurs et jusqu’à l’ordinateur

30 octobre 2025 à 10:47
Siphon
Un bug dans Chromium peut faire planter les navigateurs et jusqu’à l’ordinateur

Un chercheur en sécurité, Jose Pino, a trouvé un important problème dans Chrome, qui peut rejaillir dans tous les navigateurs basés sur Chromium. Il ne peut pas en l’état être utilisé pour pirater une machine, mais il peut occasionner un plantage complet du navigateur, voire de la machine selon la configuration utilisée.

Le chercheur expose ses travaux sur une page dédiée d’un dépôt GitHub et n’a révélé sa trouvaille dans un premier temps qu’à The Register. Il indique avoir prévenu Google le 28 aout puis à nouveau le 30, sans réponse jusqu’à très récemment. Il a donc décidé de dévoiler les détails de sa découverte, jusqu’à publier la manière d’exploiter le bug ainsi qu’un proof of concept (PoC) sous forme d’un site qui fera immanquablement planter le navigateur en 15 à 60 secondes.

Une API sans limitation de ressources

Le problème réside dans l’API document.title. Le chercheur a découvert qu’elle ne possède aucune limitation de débit sur les mises à jour, ce qui « permet d’injecter des millions de mutations DOM par seconde, et lors de cette tentative d’injection, cela sature le thread principal, perturbant la boucle d’événements et provoquant l’effondrement de l’interface ».

The Register dit avoir testé le PoC sur Edge sur un PC Windows 11. Résultat ? 18 Go de mémoire aspirés par l’onglet, un plantage du navigateur puis celui de la machine.

Jose Pino a nommé cette vulnérabilité Brash et elle n’affecte que le moteur Blink, principalement utilisé par Chrome. Gecko (Mozilla) et WebKit (Apple) ne sont pas concernés. Comme on peut le voir dans les explications sur GitHub, le temps nécessaire pour faire planter le navigateur varie légèrement, mais le résultat est toujours le même.

Chronologie d’un plantage

Le chercheur donne même la méthode pour aboutir au proof of concept, ainsi que le code qui va avec. Le processus se fait en trois étapes, dont la première consiste à préparer et à charger en mémoire 100 chaines hexadécimales uniques de 512 caractères. Vient ensuite la phase de burst (rafale) qui, dans une configuration par défaut, aboutit à 24 millions de mises à jour par seconde à faire ingérer à l’API document.title. Puisque celle-ci ne limite pas sa consommation de ressources, le navigateur puise autant qu’il peut dans le CPU et la mémoire. Les mises à jour sont si fréquentes que le processus principal du navigateur devient saturé, empêchant le fonctionnement de l’interface et entrainant finalement le plantage.

Jose Pino donne les temps moyens pour chaque étape : entre 5 et 10 secondes pour que les onglets se bloquent, entre 10 et 15 secondes pour provoquer un blocage complet ou l’apparition d’une boite de dialogue « Page sans réponse », et entre 15 et 60 secondes pour un plantage complet du navigateur. Bien qu’il ne s’agisse pas directement d’un problème de sécurité, il peut donner lieu à des plantages et donc à des pertes de travail selon le contexte.

The Register indique de son côté avoir contacté les entreprises derrière Chrome, Edge, Vivaldi, Arc, Dia, Opera, Perplexity Comet, ChatGPT Atlas et Brave. Sept n’ont pas répondu, Google a indiqué qu’elle se penchait sur le problème et Brave qu’elle attendrait que le souci soit corrigé dans Chromium.

☕️ Ubuntu Unity lance un appel à l’aide

30 octobre 2025 à 09:47

La variante Unity d’Ubuntu est dans la panade. Le manque de développeurs dans l’équipe met la distribution en danger, au point qu’elle pourrait disparaitre.

Maik Adamietz, modérateur et administrateur de la communauté, fait partie du projet depuis 2020. Dans un message publié sur Discourse, il rend compte d’une situation devenue très compliquée. Il indique notamment que Rudra, chef du projet, est accaparé par ses études universitaires et les examens qui en découlent.

Le ralentissement a commencé à se faire sentir à la publication d’Ubuntu 25.04 en avril dernier. Maik ajoute qu’il a dû lui aussi s’éloigner, citant des raisons personnelles. Circonstance aggravante, les deux développeurs ont fortement ralenti leur participation à peu près au même moment, amplifiant le problème.

Même si les commits ont amplement diminué, l’infrastructure du projet a continué de produire des builds journalières, via un processus automatique. Sans réelles corrections, révisions du code et tests en mains propres, les défaillances ont prospéré au point d’aboutir à nombre de bugs considérés comme critiques.

Résultat : aucune version Unity n’est apparue pour Ubuntu 25.10, alors que le système est disponible depuis plusieurs semaines et que toutes les autres variantes (Kubuntu, Xubuntu…) ont suivi dans la foulée.

Maik dit s’être entretenu de la situation avec Tobiyo Kuujikai, un autre développeur et modérateur du projet. La conclusion de la discussion était cependant qu’aucun des deux n’estimait avoir les connaissances techniques suffisantes pour la maintenance d’une distribution entière ou même pour résoudre les bugs critiques qui émaillent la mouture actuelle.

Il lance donc un appel aux bonnes volontés, cherchant en priorité des personnes ayant assez de bagages techniques pour s’atteler à la tâche et ramener Ubuntu Unity dans l’état de fiabilité que la distribution avait à la version 24.04. Il espère au moins pouvoir résoudre les problèmes les plus importants d’ici la version 26.04.

Rappelons qu’Unity était un environnement développé par Canonical, quand l’entreprise rêvait de proposer une interface unique pour toutes les plateformes. En avril 2017, elle avait cependant annoncé l’abandon d’Unity au profit d’un retour sur GNOME. Ubuntu 17.10 avait inauguré cette bascule. Unity a fini par être repris par la communauté. Cet environnement ne manquait pas d’intérêt et avait la préférence d’une partie des utilisateurs.

☕️ Les licenciements chez Amazon entrainent la fin de New World Aeternum et d’autres jeux

30 octobre 2025 à 08:16

Amazon a confirmé ce 28 octobre 14 000 suppressions de postes dans plusieurs domaines et pays. L’entreprise indiquait dans son communiqué qu’elle offrirait « à la plupart des employés 90 jours pour chercher un nouveau poste en interne ».

On apprend sans grande surprise que certaines divisions de la société sont plus touchées que d’autres. C’est notamment le cas des jeux vidéo, comme noté par The Verge. Amazon a ainsi confirmé qu’elle allait drastiquement réduire la voilure sur le développement en interne de jeux AAA, tout particulièrement les MMO.

Parmi ces derniers, New World Aeternum est le principal touché. Les développeurs du jeu ont ainsi publié hier un billet dans lequel ils annoncent ce que les joueurs craignaient : « La saison 10 et la mise à jour de Nighthaven, récemment lancées, serviront de dernière sortie de contenu pour New World sur PC et consoles ». Des détails supplémentaires seront fournis au cours des prochains mois et les serveurs devraient rester actifs jusqu’en 2026, sans plus de précisions. Les développeurs donneront un préavis « d’au moins six mois » avant la coupure.

Le destin des autres MMO varie. Pour Throne and Liberty, développé par NCSoft et FirstSpark Games, et Lost Ark, développé par Smilegate RPG, le développement continuera et les mises à jour continueront d’affluer. Le destin du MMO Lord of the Rings est en revanche plus incertain.

☕️ YouTube : vidéos améliorées par l’IA, grosses miniatures et départs volontaires

30 octobre 2025 à 07:56

YouTube vient d’annoncer plusieurs améliorations à venir pour les créateurs de contenus. La plus visible sera une fonction baptisée « Super Resolution », chargée de proposer des versions HD de contenus en basse résolution, dont la définition et la qualité seront augmentées par l’IA.

Ce traitement sera automatiquement appliqué sur tous les contenus concernés. Cependant, les créateurs pourront désactiver la fonction pour qu’elle ne soit pas proposée aux internautes. Ces derniers verront les définitions ajoutées car elles seront étiquetées comme telles dans la liste du réglage Qualité. En outre, les originaux restent en place, les versions « améliorées » étant créées à part.

Difficile d’imaginer la quantité de calculs que cela représente, tant les vidéos sont nombreuses sous les 1080p. Le travail sera d’autant plus grand que YouTube compte proposer à terme une qualité allant jusqu’à la 4K.

D’autres améliorations doivent arriver très prochainement, dont la possibilité d’utiliser des fichiers allant jusqu’à 50 Mo pour les miniatures des vidéos, contre 2 Mo aujourd’hui. YouTube a également « commencé à tester des vidéos plus volumineuses avec certains créateurs afin de permettre des mises en ligne originales de qualité encore supérieure », mais sans plus de détails. On note aussi l’arrivée d’un code QR dans les vidéos promotionnelles pour se rendre directement vers une page d’achat.

Mais au milieu des améliorations portées par l’IA, il y a aussi un plan de départs volontaires pour le personnel américain de l’entreprise. Dans une note interne révélée ce mercredi par Sources, le patron de YouTube, Neal Mohan, indique que l’intelligence artificielle représente l’avenir de la plateforme.

En conséquence, toute la structure est désormais divisée en trois sections : « Subscription Products » pour tout ce qui touche aux abonnements (Premium, Music et streaming), « Viewer Products » qui se concentrera sur l’expérience de visionnage, et « Creator & Community Products » pour les créateurs de contenus et le renforcement de la communauté. Aucun licenciement n’est prévu, mais les personnes qui partiraient à la suite de ces changements ne seraient pas remplacées.

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