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☕️ Apple : le responsable hardware depuis 17 ans envisagerait « sérieusement de partir »

8 décembre 2025 à 15:31

Selon le généralement très bien informé Mark Gurman de Bloomberg, Johny Srouji « envisage sérieusement de partir dans un avenir proche ». Il n’est pas précisé où, mais il aurait l’intention de rejoindre une autre entreprise.

Il est arrivé chez Apple en 2008 « pour diriger le développement de la puce A4 ». C’est, pour rappel, « le premier SoC conçu par Apple » et utilisé dans un produit grand public, explique Apple. La société a depuis terminé sa transition vers les puces Apple Silicon avec les SoC Mx (lancées en 2020) pour les ordinateurs. La dernière version est la M5, que nous avons comparée aux générations précédentes.

Cela fait maintenant plus de 10 ans que Johny Srouji est vice-président sénior en charge de la division « Hardware Technology ». Si son départ était confirmé, ce serait un nouveau coup dur pour Apple, qui a perdu récemment Alan Dye, chargé depuis 20 ans du design pour la Pomme, parti chez Meta. Il embarque avec lui Billy Sorrentino, également ancien d’Apple (directeur sénior chez Apple Design Team).

Il y a quelques jours, Apple annonçait dans un communiqué que Jennifer Newstead allait rejoindre le groupe pour prendre la direction juridique d’Apple à partir du 1er mars 2026, à la place de Kate Adams qui est en poste depuis 2017. Dans le jeu des 7 Familles, Jennifer Newstead est actuellement directrice juridique chez… Meta. Fin janvier 2026, un autre départ est annoncé : celui de Lisa Jackson, vice-présidente Environment, Policy et Social Initiatives.

Pendant ce temps, Apple tente de se (re)relancer dans l’intelligence artificielle en recrutant Amar Subramanya, un ancien de chez Google et Microsoft. Apple a accumulé du retard sur ce point et a donc du pain sur la planche.

Comme le rappelle Engadget, ces remaniements au plus haut niveau des dirigeants d’Apple interviennent dans une situation de flou sur l’avenir de Tim Cook. Selon Mark Gurman (Bloomberg), l’actuel CEO pourrait retarder son départ, alors qu’un rapport du Financial Times « affirmait qu’Apple accélérait les plans de succession pour Cook ». 2025 et 2026 s’annoncent dans tous les cas comme deux années charnières pour Apple.

Sur GitHub, la promotion de l’IA fait fuir certains utilisateurs

8 décembre 2025 à 13:30
Montagne de code
Sur GitHub, la promotion de l’IA fait fuir certains utilisateurs

La promotion de l’IA générative sur GitHub et l’intégration de la plateforme à l’équipe « CoreAI » de Microsoft font fuir certains développeurs de la plateforme.

Le langage de programmation Zig quitte GitHub, alors que la fondation qui le promeut s’agace du déclin du site web. Le projet rejoint Codeberg, un service d’hébergement Git à but non lucratif.

Ce cas spécifique n’est qu’un exemple d’un mouvement plus large de protestations quelquefois suivies de départs de GitHub. Alors qu’en août, le CEO de GitHub Thomas Dohmke appelait les utilisateurs à « utiliser l’IA ou quitter leur carrière », certains préfèrent quitter la plateforme phare de gestion et d’hébergement de logiciels, déçus des effets de son adoption accélérée d’outils d’intelligence artificielle et de sa dépendance réaffirmée à Microsoft.

« Excellence technique » en baisse

« Il est évident que l’excellence technique qui a longtemps tiré le succès de Github n’est plus le moteur de son développement », écrivait le président et directeur du développement de la Zig Software Foundation, Andrew Kelly, dans un article détaillant les raisons du déplacement du langage. Et de citer des « bugs inexcusables », dont l’un avait été signalé en avril 2025 et n’a été réglé que début décembre, après sa très publique critique. Andrew Kelly fustige par ailleurs l’accent mis sur la « vibe-planification » des tâches du runner GitHub Actions, ou encore la « poussée agressive » de l’usage de Copilot.

Outre ce projet, le créateur du moteur de recherche Dillo, Rodrigo Arias Mallo, déclarait lui aussi fin novembre prévoir une migration hors de GitHub. Il regrette que la plateforme s’appuie trop sur JavaScript et que ses performances décroissent. Il critique aussi la politique de GitHub consistant à « se sur-focaliser sur les grands modèles de langage et l’IA générative, qui détruisent le web ouvert (ou ce qu’il en reste), entre autres problèmes ».

Eldred Jabber, un autre développeur, a indiqué migrer en septembre pour les mêmes raisons. Sur Reddit, des internautes se plaignent de la poussée générale vers l’IA générative, ou d’outils spécifiques, comme la génération de tickets à l’aide de l’IA, impossible à désactiver, qui conduit à la multiplication de retours de faibles qualités. Annoncée en juin, cette dernière fonction avait été si critiquée que GitHub l’avait un temps suspendue.

Alternatives à Microsoft

Régulièrement, le fait que GitHub ait été racheté (pour 7,5 milliards de dollars en 2018) par Microsoft réapparaît comme point de friction à part entière. La société est par exemple accusée par le programmeur Daniel Andrlik d’être experte de la stratégie du « Embrace, Extend and Extinguish » (Adopter, étendre et éliminer) envers les standards open source.

En l’occurrence, le dernier CEO de GitHub, Thomas Dohmke, quittera son poste fin décembre sans être remplacé. GitHub, elle, sera intégrée plus avant à l’équipe CoreAI de Microsoft.

Si elles sont mécaniquement moins courues, diverses alternatives existent, de GitLab à Gitea en passant par Sourcehut ou Codeberg, qui a séduit plusieurs des développeurs cités précédemment. Gérée par l’association allemande du même nom créée en 2019, la plateforme fonctionne grâce au logiciel libre Forgejo, et amasse régulièrement de nouveaux utilisateurs.

Les ordres de grandeur restent néanmoins loin d’être comparables : fin novembre, Codeberg annonçait 1 000 membres dans son association, plus de 200 000 comptes et plus de 300 000 dépôts, Gitlab déclare plus de 50 millions de comptes et GitHub plus de 150 millions de comptes pour 420 millions de dépôts.

Frais de port obligatoires sur les livres : Amazon dénonce une « taxe sur la lecture »

8 décembre 2025 à 13:04
On m'appelle le chevalier blanc
Frais de port obligatoires sur les livres : Amazon dénonce une « taxe sur la lecture »

Amazon sonne une nouvelle fois la charge contre les frais de port obligatoires sur les livres. Le géant du e-commerce affirme dans une tribune que cette « taxe sur la lecture » représente un surcoût de 100 millions d’euros pour les consommateurs français et porte préjudice aux libraires. Ces mêmes libraires qui reprochent depuis des mois à Amazon de contourner la loi…

Le remède serait-il pire que le mal ? Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France, a publié lundi une tribune pour dénoncer les excès de la loi Darcos, qui impose depuis 2023 des frais de port de 3 euros pour toute commande en ligne de moins de 35 euros intégrant un ou plusieurs livres neufs.

« Cette mesure qui devait soutenir les libraires laisse une addition salée aux Français, qui ont déjà déboursé à ce titre plus de 100 millions d’euros auprès des différents détaillants de livres en ligne. Pour quel résultat ? Les ventes de livres continuent de baisser fortement en France, y compris en librairie », fait valoir Frédéric Duval.

Des frais de port vus comme un manque à gagner

Sous sa plume, Amazon France développe l’idée selon laquelle cette augmentation indirecte du coût du livre participerait à l’érosion générale du marché du livre en France. Selon GFK, ce dernier s’établissait à 4,4 milliards d’euros en 2024 (- 1 % en valeur), pour 339 millions d’exemplaires papiers vendus (- 3,24 % en volume), avec des ventes en ligne en baisse de 4 % sur un an.

Pour Amazon, la loi Darcos n’a pas provoqué l’effet de report escompté vers les commerces physiques et le monde de la librairie n’aurait pas gagné au change. « Lorsque les lecteurs se déplacent dans des magasins physiques pour éviter les frais de port, seulement 26% d’entre eux privilégient des librairies indépendantes, tandis que 70% choisissent les hypermarchés et les grandes chaînes culturelles », écrit Frédéric Duval.

Il évalue à 100 millions d’euros l’enveloppe globale engendrée par ces frais de port obligatoires, et invite à la considérer comme un manque à gagner pour le secteur. « 100 millions d’euros, cela représente 12 millions de livres de poche, et 3% du chiffre d’affaires annuel de l’édition en France », déclare-t-il, avant d’inviter les pouvoirs publics à trouver d’autres leviers pour soutenir le monde du livre.

Un son de cloche différent du côté des libraires

Les principaux représentants de la vente physique de livres en France ont de leur côté déjà procédé à leur propre évaluation de la situation. Une étude réalisée par leurs soins, présentée le 5 février dernier par l’intermédiaire d’un communiqué (PDF), constate une progression des ventes au niveau des enseignes physiques.

« L’année qui a suivi l’adoption de la loi Darcos, la part de marché des magasins physiques (tous types d’enseignes confondus) a en effet augmenté de 2,3 points en volume, et de 3,2 points en valeur ; un retournement de tendance remarquable, puisque, l’année pré-Darcos, cette part de marché s’étiolait encore de respectivement 0,9 point et 1,1 point (soit un delta de 3,2 et 3,9 points en dynamique). »

Emmené par le Syndicat de la librairie française, ce groupement d’acteurs conclut que la loi Darcos « semble avoir réussi à trouver un point d’équilibre assez remarquable », dans la mesure où elle soutient l’activité des enseignes physiques, sans pénaliser ni le marché dans son ensemble, ni l’avantage concurrentiel des grandes plateformes. « Trois euros ne couvrent pas les frais de livraison des petits libraires, les pure players qui offraient hier la gratuité restent plus compétitifs tout en augmentant de fait leurs marges à périmètre de vente identique », soulignent les libraires.

Après la livraison gratuite, 5% de remise

Le prix unique du livre et les conditions de livraison sont définis par la loi Lang de 1981. Cette dernière dispose que les frais de port d’une commande de livres ne peuvent être nuls, « sauf si le livre est retiré dans un commerce de vente au détail de livres ». Or Amazon exploite depuis 2024 cette subtilité du texte pour proposer la livraison gratuite dans ses casiers automatisés, les fameux lockers.

Officiellement, seuls les casiers « situés dans les magasins français vendant des livres » (par exemple, un supermarché) sont éligibles, indique le marchand. Ce faisant, il assimile son service de retrait de colis au commerce qui l’héberge. Un raccourci vigoureusement dénoncé par le Syndicat de la librairie, qui a sollicité et obtenu à deux reprises un avis du médiateur du livre, sur saisine du ministère de la Culture. En février, puis en mai, ce dernier a conclu que les pratiques d’Amazon constituaient « un réel défi à la mise en œuvre de la loi ».

Pas de quoi décourager Amazon. Le 16 octobre dernier, l’entreprise a annoncé qu’elle appliquerait désormais une remise de 5 % sur le prix public d’un livre, en plus de la livraison gratuite, si ce dernier est bien récupéré dans l’un des points de retrait « éligibles ».

Une mesure immédiatement dénoncée (PDF) par les libraires, qui ont fait part de leur détermination à « à mobiliser tous les moyens de recours juridiques pour contraindre la multinationale américaine à exercer son activité dans le strict respect du cadre légal français ».

☕️ Nouvelles fuites de données personnelles : Fédération française de handball et Cuisinella

8 décembre 2025 à 09:39

Dans un email, la Fédération française de handball explique que « le logiciel fédéral GestHand, utilisé par les clubs, comités et ligues pour leur gestion administrative, a été victime d’un acte de cybermalveillance avec un accès non-autorisé ». Un effet boule de neige est donc à prévoir sur les adhérents et pratiquants.

La suite on la connait, des informations personnelles sont dans la nature : nom, prénom, genre, date de naissance, adresse email et numéro de téléphone.

Des mesures ont été prises dans la foulée pour « renforcer la sécurisation de l’outil et des données, notamment la neutralisation des accès en cause, la réinitialisation des mots de passe des comptes utilisateurs et le renforcement des contrôles ».

Chez Cuisinella, « un tiers non autorisé a accédé à certaines données relatives à nos clients. Dès la détection de l’incident, nos équipes de cybersécurité ont immédiatement mis fin à l’intrusion, lancé des investigations approfondies et pris les mesures nécessaires ».

« Les informations exposées sont des coordonnées que vous avez pu transmettre dans le cadre de votre relation avec un magasin Cuisinella (civilité, nom, prénom, numéro de téléphone, adresse email des contacts) ». La société affirme qu’aucune donnée bancaire, adresse, mot de passe ni pièce d’identité n’a été compromise.

Dans les deux cas, la CNIL a été notifiée, comme la loi l’y oblige. La Fédération française de handball ajoute avoir informé l’ANSSI et déposé une plainte.

La semaine dernière, c’était Leroy Merlin et Médecin Direct pour rappel. Comme toujours, la prudence est de mise face aux tentatives de phishing. Nous avons récemment publié un guide détaillé des risques et des précautions à prendre.

Merci aux lecteurs qui nous ont signalé les fuites.

☕️ OpenAI désactive une fonctionnalité qui permettait de faire la publicité d’une application

8 décembre 2025 à 08:47

Le responsable de la R&D à OpenAI, Mark Chen, a finalement annoncé que son entreprise a désactivé l’affichage de messages publicitaires pour des applications sur les comptes payants de ChatGPT, a repéré TechCrunch.

La semaine dernière, des utilisateurs (avec des comptes payants Pro ou Plus) ont repéré des messages publicitaires sous les réponses que leur générait le chatbot d’OpenAI. On pouvait y voir, par exemple, un message promouvant l’application des magasins Target :

L’entreprise a d’abord refusé d’y voir quelque problème que ce soit. « Ce n’est pas une publicité », affirmait Daniel McAuley, responsable Données chez OpenAI. « Depuis le DevDay, nous avons lancé des applications provenant de certains de nos partenaires pilotes, notamment Target, et nous avons travaillé à rendre le mécanisme de découverte des applications plus organique au sein de ChatGPT. Notre objectif est que les applications améliorent l’expérience utilisateur lorsqu’elles sont pertinentes pour une conversation, et nous y travaillons encore. Tout le monde peut créer des applications à l’aide du SDK, et nous prévoyons d’ouvrir bientôt les soumissions et le répertoire d’applications », ajoutait-il.

De la même manière, Nick Turley, Vice-président d’OpenAI responsable de ChatGPT, affirmait encore samedi : « Je constate beaucoup de confusion au sujet des rumeurs concernant les publicités dans ChatGPT. Il n’existe aucun test en direct pour les publicités : toutes les captures d’écran que vous avez vues ne sont soit pas réelles, soit ne concernent pas des publicités. »

Fin novembre, des utilisateurs avaient déjà remarqué que des références à des fonctionnalités de publicité étaient incluses dans une version beta de l’application Android de ChatGPT.

Derrière la récente panne Cloudflare, une mesure de protection contre la faille React

8 décembre 2025 à 08:13
Derrière la récente panne Cloudflare, une mesure de protection contre la faille React

Deux semaines après une grande panne de plusieurs heures, Cloudflare a de nouveau rencontré un problème de configuration, aboutissant à une coupure de 25 min de ses services. La faute serait relative à un changement intervenu pour combattre l’exploitation de la faille dans React.

Cloudflare a connu une panne majeure le 5 décembre 2025 qui a duré environ 25 minutes, entre 09h47 et 10h12, heure française. L’incident a affecté environ 28 % du trafic HTTP total transitant par son réseau, provoquant des erreurs HTTP 500 pour les clients concernés.

Protection lourde

La faute à un bug logiciel déclenché lors du déploiement d’une protection contre la vulnérabilité CVE-2025-55182 affectant React Server Components. Pour contrer cette faille critique (score CVSS de 10/10), Cloudflare a en effet créé de nouvelles règles dans son WAF (Web Application Firewall) et augmenté la taille du buffer d’analyse des requêtes HTTP de 128 ko à 1 Mo pour protéger ses clients utilisant Next.js.

Durant le déploiement de cette augmentation, un outil interne de test a généré des erreurs. L’équipe a alors décidé de le désactiver via son système de configuration globale, qui propage rapidement (« en quelques secondes ») les changements sur l’ensemble du réseau.

Cette modification a exposé un bug latent dans le proxy FL1 (une ancienne version). Le code Lua contenait une erreur de type « nil pointer » lors du traitement des règles du WAF avec action « execute » lorsque celles-ci étaient désactivées via le killswitch. Seuls les clients utilisant le proxy FL1 avec le Cloudflare Managed Ruleset déployé ont été touchés. Ce type d’erreur n’aurait pas pu se produire avec FL2, le nouveau proxy écrit en Rust, affirme Cloudflare.

Cloudflare se concentre sur les correctifs

Cet incident survient seulement deux semaines après une autre panne majeure le 18 novembre 2025. Cloudflare reconnaît que les modifications de sécurité promises après cette première panne n’ont pas encore été complètement déployées.

L’entreprise s’engage à publier cette semaine un plan détaillé des projets de résilience en cours, incluant des diffusions progressives améliorées avec validation automatique de la santé des services, des capacités de rollback rapide et une logique « fail-open » pour éviter que les erreurs de configuration ne bloquent le trafic. En attendant, tous les changements sur leur réseau sont mis en pause.

☕️ Fâché de sa condamnation, X ferme le compte publicitaire de la Commission européenne

8 décembre 2025 à 07:47

La condamnation de X à 120 millions d’euros d’amende pour non-respect du Digital Services Act (DSA), prononcée vendredi par Bruxelles, n’est pas bien passée du côté d’Elon Musk et de ses équipes. Alors que le propriétaire de l’ex-Twitter a vitupéré contre la Commission européenne tout le week-end, appelant à sa dissolution, une mesure de rétorsion inattendue est venue de Nikita Bier, recruté cet été comme responsable du produit (head of product) chez X.

« Votre compte publicitaire a été résilié », a écrit ce dernier, dimanche, sur X, en citant le message d’annonce par lequel la Commission européenne relayait la condamnation du réseau social.

« Votre compte publicitaire a été résilié », annonce Nikita Bier sur X

Nikita Bier dénonce le caractère ironique de l’annonce formulée par Bruxelles. Afin de médiatiser sa décision, l’exécutif européen aurait d’après lui réactivé un compte publicitaire inutilisé depuis 2021. Il aurait ensuite exploité une faille dans l’outil de composition des publicités, pour « publier un lien qui trompe les utilisateurs en leur faisant croire qu’il s’agit d’une vidéo et augmenter artificiellement sa portée ». La faille en question aurait depuis été corrigée.

Une chose est sûre : la publication d’origine de la Commission européenne a réalisé une audience nettement supérieure à la moyenne de ses posts des dernières semaines, avec une portée affichée, lundi matin, à 14 millions de vues. Elon Musk et Nikita Bier y ont d’ailleurs largement contribué : le retweet effectué par le responsable produit a, à lui seul, enregistré plus de 5,4 millions de vues…

Cette condamnation historique (la première prononcée sous le régime du DSA) n’a probablement pas fini de faire des vagues. Outre les imprécations de Musk à l’encontre du Vieux Continent, elle a aussi été reprise, et interprétée de façon discutable, dès vendredi par JD Vance, vice-président des États-Unis.

« Des rumeurs circulent selon lesquelles la Commission européenne infligerait une amende de plusieurs centaines de millions de dollars à X pour son inaction en matière de censure. L’UE devrait défendre la liberté d’expression au lieu de s’en prendre à des entreprises américaines pour des futilités», a publié ce dernier, toujours sur X.

Dans sa décision, la Commission européenne estime que X se rend coupable de trois manquements au DSA : un statut vérifié (coche bleue) octroyé sans vérification aux abonnés payants, un manque de transparence dans le référentiel des publicités expliquant les mécaniques de ciblage, et l’absence d’accès aux données publiques de la plateforme pour les chercheurs.

☕️ L’Europe accepte les engagements de TikTok sur les publicités

8 décembre 2025 à 07:32

Le réseau social TikTok est sous le coup de plusieurs enquêtes de la Commission européenne dans le cadre des règlements sur les services numériques. Vendredi, l’Europe « a obtenu l’engagement de TikTok de fournir des répertoires publicitaires qui garantissent une transparence totale des publicités sur ses services ».

Les engagements sont contraignants et « répondent à toutes les préoccupations » affirme la Commission, qui était arrivée en 2025, à titre préliminaire, à la conclusion que la plateforme ne respectait pas le DSA.

Voici les engagements, que TikTok doit mettre en place dans un délai de 2 à 12 mois maximum en fonction des cas :

  • fournir le contenu complet des publicités affichées aux utilisateurs
  • mettre à jour son dépôt plus rapidement (24 h maximum)
  • fournir les critères de ciblage et des données utilisateur agrégées
  • introduire des options de recherche et des filtres supplémentaires

TikTok est sous le coup d’autres procédures en Europe, notamment « sur les effets négatifs découlant de la conception de TikTok, y compris ses systèmes algorithmiques, l’assurance de l’âge, l’accès aux données pour les chercheurs (constatations préliminaires adoptées en octobre 2025) et son obligation de protéger les mineurs, pour lesquelles l’enquête se poursuit ».

TikTok

Il y a tout juste un an, la Commission ouvrait une procédure formelle à l’encontre de TikTok « concernant sa gestion des risques liés aux élections et au discours civique ». Il était notamment question des systèmes de recommandation et des publicités à caractère politique.

En France aussi TikTok est sous le coup de plusieurs procédures. La Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) l’a assignée devant le Tribunal judiciaire de Paris pour violation de droits d’auteur, tandis que le Parquet de Paris a ouvert une enquête sur la mise en avant de contenus poussant au suicide.

En septembre, un rapport parlementaire dézinguait pour rappel les réseaux sociaux et TikTok. En mai dernier, la plateforme écopait de 530 millions d’amende pour non respect du RGPD par la CNIL irlandaise.

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☕️ La distribution GLF OS reçoit une importante mise à jour, baptisée Phoenix

5 décembre 2025 à 16:33

GLF OS, dont nous avions suivi le lancement début septembre, est une distribution Linux française spécialisée dans le jeu vidéo. Alors que les lignes commencent à bouger dans cet univers sous l’impulsion d’un Windows 10 privé de support et d’une couche d’émulation Proton ayant prouvé son efficacité, l’équipe derrière GLF OS vient de lancer une mise à jour importante.

La nouvelle mouture, nommée Phoenix, intègre le noyau Linux 6.17 et met à jour bon nombre de composants internes, dont GNOME 49.1 et KDE Plasma 6.5. Mesa passe en version 25.2.3, amenant le support de FSR4 pour les cartes AMD et Intel, ainsi qu’une meilleure stabilité pour les jeux AAA avec Proton. La distribution intègre également les pilotes NVIDIA 580.105, avec à la clé une meilleure prise en charge des GPU récents et des correctifs pour Wayland.

Plusieurs changements internes importants sont en outre à signaler. Le gestionnaire de démarrage Grub a été remplacé par systemd-boot, « garantissant l’installation de GLF OS sur un maximum de machines ». Un correctif pour l’hibernation de la machine a été implémenté, de même que la compatibilité avec le Stream Deck d’Elgato. Plusieurs extensions GNOME ont été ajoutées, comme Dash to panel, Openbar et Rounded Window Corner. Les miniatures pour les vidéos font également leur apparition dans Nautilus.

Pour les personnes souhaitant installer la version Studio, on note un temps d’installation fortement réduit. Cette variante intègre en effet plusieurs applications spécifiques, dont DaVinci Resolve, qui était compilée au dernier moment. Cette étape a été déplacée côté serveurs, aboutissant à une durée d’installation qui peut être réduite d’un facteur allant jusqu’à 6. Ce fonctionnement concerne d’ailleurs d’autres composants, comme les pilotes NVIDIA, réduisant le temps d’installation de toutes les versions, même si DaVinci était de loin le plus « gros caillou », comme nous le confirme Vinceff, fondateur du projet.

GLF OS est pour rappel développé sur la base de NixOS et est donc un système immuable. Une notification signale aux utilisateurs que des mises à jour sont en attente d’un redémarrage pour être appliquées.

Proxmox lance enfin son Datacenter Manager pour centraliser les opérations de gestion

5 décembre 2025 à 16:20
Là ! Une porte !
Proxmox lance enfin son Datacenter Manager pour centraliser les opérations de gestion

La société autrichienne Proxmox vient de lancer la première version finale de son Datacenter Manager. Le composant était attendu, car il permet de centraliser de nombreuses opérations de gestion et de garder une vue d’ensemble sur les infrastructures Proxmox VE. Dans un contexte tendu par le rachat de VMware par Broadcom, le nouveau produit pourrait offrir une porte de sortie aux entreprises.

Dans son communiqué publié hier soir, Proxmox reconnait volontiers qu’il manquait une brique essentielle dans son offre : « Gérer des centres de données en pleine croissance, répartis sur plusieurs sites ou clusters, présente constamment des défis majeurs pour les entreprises et les équipes. L’absence de supervision globale, des indicateurs fragmentés et la nécessité d’effectuer manuellement des opérations complexes dans divers environnements peuvent rapidement entraîner des inefficacités et une plus grande susceptibilité aux erreurs ».

Le nouveau Datacenter Manager est donc une réponse à cette problématique. Il joue le rôle d’agent de liaison entre les nœuds et clusters individuels et propose une vue unifiée.

Cap sur la centralisation et le pilotage

PDM, pour Proxmox Datacenter Manager, propose ainsi un tableau de bord pour avoir un œil sur les principales informations. Le tableau affiche ainsi l’état de santé des clusters Proxmox VE et instances Backup Server, agrège l’utilisation critique des ressources (CPU, mémoire et entrées/sorties pour le stockage), fournit une vue des KPI (key performance indicators) et indicateurs de performances, avec une promesse de vision immédiate des goulots et autres problèmes. Les données sont mises en cache, pour que le dernier état connu reste accessible.

Ce dashboard général peut être accompagné d’autres tableaux personnalisés, pour cibler une partie spécifique de la structure, ou des indicateurs particuliers. Le contrôle d’accès basé sur les rôles (RBAC) permet d’accorder des accès à ces vues personnalisées sans fournir pour autant un accès aux machines virtuelles ou aux hôtes.

Migration à chaud des machines virtuelles

Autre capacité attendue, la possibilité de migrer à chaud des machines virtuelles d’un cluster à un autre, facilitant notamment les opérations de maintenance. La même interface centrale permet de réaliser d’autres opérations comme le démarrage, l’arrêt ou la configuration des machines virtuelles, conteneurs et autres ressources de stockage. Là encore, le RBAC permet d’octroyer des permissions spécifiques à des utilisateurs et de centraliser les historiques et journaux, par exemple à des fins d’audits.

Et tant qu’à y être, PDM propose d’autres fonctions, notamment un moteur de recherche décrit comme « très puissant » et inspiré de ce que l’on trouve déjà dans Elastic Search et GitHub, surtout pour filtrer et trouver des ressources. Datacenter Manager prend également en charge le réseau défini par logiciel (SDN) et centralise les mises à jour dans un panneau dédié.

Proxmox Datacenter Manager est basé sur la distribution Debian 13.2, avec un noyau Linux 6.17 et le support de ZFS 2.3. L’éditeur ajoute que sa pile logicielle centrale est écrite en Rust et que l’interface (en responsive) fournit « une expérience utilisateur optimale ». Les images ISO sont disponibles depuis le site officiel. Pour rappel, les produits sont gratuits, mais l’entreprise vend des abonnements incluant notamment le support technique.

Une porte de sortie ?

Depuis le rachat de VMware par Broadcom, la situation s’est crispée pour de nombreux clients autour de la virtualisation. Des plaintes ont été déposées et une partie des entreprises cherche à briser sa dépendance aux produits VMware en regardant vers la concurrence. Proxmox fait partie des solutions envisagées, mais l’absence d’une solution pour centraliser la gestion de nombreux nœuds était un frein.

Chez moji (la société ayant racheté Next il y a un peu plus de deux ans), le SRE (Site Reliability Engineer) Alexandre Gliganic nous indique que le produit est testé depuis les premières versions alpha et que les nouvelles fonctions font la différence, notamment le tableau de bord unifié. L’entreprise se sert largement de Proxmox depuis plusieurs années.

« Pour moi, une des fonctionnalités les plus fortes, c’est la migration live inter-clusters. Avant, pour migrer une VM du cluster A vers le cluster B, il fallait passer par une migration à froid via le système de backup Proxmox (PBS), ou utiliser des commandes QEMU (pas très user-friendly pour la plupart des gens). Avec PDM, on ajoute simplement les deux clusters au système, on sélectionne la VM et on clique sur “migrer” vers le cluster cible. Et ça fonctionne directement », s’enthousiasme l’ingénieur.

Il met également en avant les tableaux de bord personnalisés : « On peut créer des dashboards personnalisés en fonction des rôles assignés aux utilisateurs PDM. C’est très pratique. Par exemple, pour que l’équipe support voie les métriques des clusters clients, mais pas celles des clusters internes ».

« Ce qui est intéressant avec PDM, c’est qu’on retrouve enfin une logique de gestion globale qui manquait à l’écosystème Proxmox, un peu comme ce que beaucoup d’équipes infra ont toujours eu avec des plateformes comme vCenter dans le monde VMware/ESXi », ajoute Alexandre Gliganic.

Bruxelles inflige une amende de 120 millions d’euros à X pour infraction au DSA

5 décembre 2025 à 15:41
X n'est pas une marque de transparence
Bruxelles inflige une amende de 120 millions d’euros à X pour infraction au DSA

Après 2 ans d’enquête, la Commission inflige une amende conséquente à X, lui reprochant un manque de transparence et des pratiques trompeuses, notamment sur le changement de signification de la coche bleue.

Près de deux ans après l’ouverture de sa procédure formelle contre X, la Commission européenne annonce avoir infligé une amende de 120 millions d’euros au réseau social d’Elon Musk pour des manquements à ses obligations de transparence imposées par le Règlement sur les services numériques (DSA). En juillet 2024, Bruxelles avait confirmé ses craintes et attaqué X pour violation du DSA.

Coche bleue trompeuse et manque de transparence

En cause, notamment, le changement d’utilisation de la coche bleue, qui servait initialement à certifier l’identité des utilisateurs « vérifiés » par Twitter. Suite à son rachat, Elon Musk l’a ouvert à n’importe quel utilisateur payant pour accéder aux services premium de X. « Cela enfreint l’obligation imposée par le DSA aux plateformes en ligne d’interdire les pratiques trompeuses en matière de conception sur leurs services » explique la Commission dans son communiqué.

« Sur X, n’importe qui peut payer pour obtenir le statut « vérifié » sans que l’entreprise ne vérifie de manière significative qui se cache derrière le compte, ce qui rend difficile pour les utilisateurs de juger de l’authenticité des comptes et des contenus avec lesquels ils interagissent », constate (comme tout le monde) l’administration européenne.

Elle considère que « cette tromperie expose les utilisateurs à des escroqueries, notamment à des fraudes par usurpation d’identité, ainsi qu’à d’autres formes de manipulation par des acteurs malveillants ».

Mais la Commission ne s’est pas arrêtée à la coche bleue. Elle reproche à X (anciennement Twitter) le manque de transparence dans le référentiel des publicités de X qui est censé éclairer les utilisateurs au sujet du ciblage publicitaire comme l’y oblige le DSA. Mais la Commission explique que « X a élaboré un design et des barrières d’accès, tels que des délais de traitement excessifs, qui compromettent l’objectif des référentiels publicitaires ».

Bruxelles reproche aussi au réseau social d’Elon Musk de ne pas fournir aux chercheurs d’accès aux données publiques de sa plateforme.

La Commission souligne que c’est sa première décision de non-conformité avec le DSA. L’entreprise a 60 jours pour prendre des mesures concernant la coche bleue et 90 jours pour proposer un plan d’action qui la mette en conformité avec le DSA. Si tel n’est pas le cas, elle pourrait subir des jour-amendes de pénalité en plus.

Les autorités états-uniennes réagissent vivement

« Tromper les utilisateurs avec des coches bleues, dissimuler des informations sur les publicités et exclure les chercheurs n’ont pas leur place en ligne dans l’UE », commente Henna Virkkunen, vice-présidente exécutive de la Commission européenne à la Souveraineté technologique, à la Sécurité et à la Démocratie :

« La DSA protège les utilisateurs. Le DSA donne aux chercheurs les moyens de mettre au jour les menaces potentielles. Le DSA rétablit la confiance dans l’environnement en ligne. Avec la première décision de non-conformité de la DSA, nous tenons X responsable d’avoir porté atteinte aux droits des utilisateurs et d’avoir éludé ses responsabilités. »

X n’a pas encore réagi et n’a pas répondu à Reuters. Mais du côté états-unien, cette décision européenne n’est pas passée inaperçue et devrait tendre un peu plus les relations entre les deux côtés de l’Atlantique. « Des rumeurs circulent selon lesquelles la Commission européenne infligerait une amende de plusieurs centaines de millions de dollars pour non-respect de la censure », réagissait sur X JD Vance hier soir avant l’annonce officielle, ajoutant que « l’UE devrait soutenir la liberté d’expression au lieu d’attaquer les entreprises américaines pour des futilités ».

Dans le même sens, cette fois après l’officialisation, Brendan Carr, nommé en 2017 par Donald Trump à la Commission fédérale des communications (FCC) qu’il dirige depuis 2024, a affirmé sur X qu’ « une fois de plus, l’Europe inflige une amende à une entreprise technologique américaine prospère pour le simple fait d’être une entreprise technologique américaine prospère » :

« L’Europe impose des taxes aux Américains afin de subventionner un continent freiné par ses propres réglementations étouffantes ».

Netflix va racheter Warner Bros, ses studios et HBO Max pour 83 milliards de dollars

5 décembre 2025 à 13:56
Cinéma ! Cinémaaaaa !
Netflix va racheter Warner Bros, ses studios et HBO Max pour 83 milliards de dollars

Netflix et Warner Bros ont annoncé vendredi la signature d’un accord selon les termes duquel le géant du streaming va racheter l’intégralité des studios de cinéma et de télévision, ainsi que le service HBO Max, pour une enveloppe globale de près de 83 milliards de dollars.

Netflix, qui développe depuis quinze ans son portefeuille de droits d’exploitation, s’apprête à franchir un cap : le géant du streaming a en effet confirmé vendredi la signature d’un accord avec Warner Bros Discovery. Il prévoit l’acquisition de la totalité du studio hollywoodien et de ses licences emblématiques, ainsi que de son service de streaming HBO Max, pour une valorisation totale de 82,7 milliards de dollars.

Un immense catalogue

Au terme de l’opération, qui devrait être bouclée au troisième trimestre 2026, Netflix détiendra les droits d’une longue liste de licences de premier plan, déclinées aussi bien en télévision qu’au cinéma, en parcs à thèmes ou en jeux vidéo. Dans le lot figurent notamment The Big Bang Theory, The Sopranos, Game of Thrones, l’univers DC, la franchise Harry Potter, Friends ou Citizen Kane… une longue liste de créations dont les droits viendront enrichir le catalogue développé en propre par Netflix.

L’acquisition se fait sur la base d’un montant de 27,75 dollars par action Warner Bros Discovery, dont 23,25 dollars en cash et le reste en actions Netflix.

Netflix indique que les studios Warner ont vocation à poursuivre leurs activités, et donc à développer des œuvres pour la télévision ou le cinéma. HBO et HBO Max sont également maintenus (au moins pour l’instant), dans la mesure où ils proposent une offre « complémentaire et attrayante pour les consommateurs ».

Pour Netflix, ce rapprochement se traduira par une amélioration de la qualité perçue par ses abonnés, notamment grâce à l’enrichissement de son offre avec les différents catalogues Warner. D’un point de vue plus opérationnel, l’entreprise dit également s’attendre à l’équivalent de 2 à 3 milliards de dollars par an en synergies, sans préciser l’éventuel impact en matière d’effectifs salariés.

Une opération complexe

Le plan se déroulera-t-il sans accroc ? Si les deux parties prenantes sont tombées d’accord, le succès de l’opération est conditionné à la réussite de quelques étapes clés. Warner Bros Discovery, issue de la fusion entre WarnerMedia et Discovery en 2022, doit d’abord boucler son processus de scission, annoncé en juin dernier. Ce dernier prévoit pour mémoire de scinder le groupe en deux, avec d’un côté les chaînes de télévision, et de l’autre les activités de studio désormais en passe de basculer chez Netflix.

La transaction devra également recueillir l’assentiment des autorités de la concurrence aux États-Unis, ce qui reviendra vraisemblablement à obtenir l’aval de la Maison-Blanche. Or sur ce point, la concurrence fourbit déjà ses armes, à l’image de Paramount, qui souhaitait de son côté racheter l’intégralité des activités de Warner. Le groupe dirigé par David Ellison (fils de Larry, patron d’Oracle) a laissé fuiter au Wall Street Journal la teneur de certains courriers adressés aux conseils de Warner et arguant que le rachat par Netflix créerait une situation problématique d’un point de vue antitrust.

Rappelons qu’en France, Netflix a récemment passé un accord de diffusion avec le groupe TF1.

Faille de gravité maximale découverte dans React, des correctifs à installer en urgence

5 décembre 2025 à 13:20
Waf ! Waf !
Faille de gravité maximale découverte dans React, des correctifs à installer en urgence

Un chercheur a découvert dans le composant React Server Components une faille dont le score de gravité CVSS atteint la note maximale de 10. Des correctifs ont été rapidement publiés et il est recommandé de mettre à jour les applications et autres composants concernés le plus rapidement possible.

Dans une note publiée le 3 décembre, la fondation React a averti d’une faille extrêmement critique dans le framework (cadriciel) React Server Components. Estampillée CVE-2025-55182, elle a reçu la plus grande note possible au score CVSS, soit 10.

Dans son billet de blog, la fondation indique que le signalement de la faille a été fait le 29 novembre par le chercheur Lachlan Davidson. Elle réside dans les versions 19.0, 19.1.0, 19.1.1 et 19.2.0 des composants suivants : react-server-dom-webpack, react-server-dom-parcel et react-server-dom-turbopack.

Exploitée, la faille peut permettre l’exécution de commandes arbitraires à distance. Elle a même reçu un nom : React2Shell. Initialement, deux failles avaient été signalées. La seconde, dans Node.js et numérotée CVE-2025-66478, a cependant été rejetée par le NIST américain, car il s’agissait finalement du même mécanisme.

Une grande facilité d’exploitation

Selon la société Wiz qui s’est penchée sur la question, une grosse partie du problème tient à l’exploitation particulièrement simple de cette faille, faisant exploser son score CVSS. Deux composantes sont mises en avant : la faille est exploitable dans toutes les configurations, et il ne suffit que d’une requête HTTP spécialement conçue pour déclencher la suite.

La société explique qu’il s’agit d’un cas de désérialisation logique. Il découle de la manière dont les React Server Components (RSC) gèrent les requêtes. Une personne non authentifiée pourrait ainsi créer une requête HTTP malveillante à n’importe quel point de terminaison Server Function qui, au moment où React s’occupe de la désérialisation, entraine l’exécution d’un code JavaScript arbitraire sur le serveur.

Dans son billet, la fondation React n’en dit pas plus, car elle explique attendre une diffusion plus importante des correctifs avant de donner plus de détails.

Toute bibliothèque utilisant RSC (comme Vite RSC, Parcel RSC, React Router RSC preview, RedwoodJS, ou encore Waku) est concernée par la faille et il faut donc surveiller l’arrivée de mises à jour, déjà publiées dans de nombreux cas. « La vulnérabilité affecte les configurations par défaut du framework, ce qui signifie que les déploiements standards sont immédiatement exploitables sans conditions particulières », indique la société de sécurité Endor Labs.

Que faire ?

L’urgence est d’appliquer les nouvelles versions 19.0.1, 19.1.2 et 19.2.1 des trois composants react-server-dom. Jusqu’à ce qu’ils puissent être déployés, il est conseillé d’appliquer des règles WAF (Web Application Firewall).

Plusieurs entreprises de premier plan ont d’ailleurs réagi à ce sujet. Cloudflare a annoncé dès le 3 décembre avoir mis à jour son WAF pour protéger ses clients. L’éditeur ajoute que même si les nouvelles règles bloquent les éventuelles attaques, il reste recommandé de mettre à jour aussi vite que possible les composants logiciels concernés.

Même son de cloche chez Google pour sa Cloud Armor, qui décrit les nouvelles règles du pare-feu applicatif comme une mesure temporaire d’atténuation. On retrouve les mêmes éléments de langage chez Akamai et AWS.

Microsoft 365 : hausses de prix à venir pour les entreprises et le secteur public

5 décembre 2025 à 11:12
Price is what you pay. Value is what you get.
Microsoft 365 : hausses de prix à venir pour les entreprises et le secteur public

Microsoft procédera à compter du 1ᵉʳ juillet 2026 à une hausse de prix généralisée sur les différentes formules Microsoft 365 commercialisées en volume auprès des entreprises et du secteur public. L’éditeur justifie cette augmentation par l’introduction de nouvelles fonctionnalités et services, principalement liés à l’IA et aux produits Copilot.

Le changement n’interviendra qu’à l’été prochain, mais l’éditeur commence dès à présent à préparer le terrain : la plupart des abonnements professionnels Microsoft 365 verront leur prix augmenter à compter du 1ᵉʳ juillet prochain. La hausse varie dans des proportions importantes selon la formule envisagée. L’abonnement d’entrée de gamme Office 365 E1 reste par exemple facturé à 10 dollars, mais l’augmentation varie entre 8 % et 33 % pour les autres licences.

Jusqu’à 33 % de hausse

La hausse la plus notable concerne la licence Microsoft 365 F1, destinée aux « employés de première ligne » (frontline workers), c’est-à-dire les travailleurs qui ne disposent pas d’un poste attitré (vendeur en magasin, personnel hospitalier, etc.).

Microsoft annonce les nouveaux tarifs des licences Microsoft 365, en dollars, valables au 1er juillet 2026

L’annonce a été formulée par l’intermédiaire d’un billet de blog, illustré par des tarifs en dollars, valables aux États-Unis, mais l’éditeur précise bien qu’elle sera répercutée sur tous les marchés, avec toutefois de possibles variations. En Europe, rappelons que toutes ces offres sont également déclinées dans une version dépourvue des outils de communication Teams, au tarif révisé en conséquence.

Pour Microsoft, c’est avant tout l’enrichissement des offres qui justifie cette hausse de prix. L’éditeur annonce en effet que plusieurs produits ou services ont été ou seront bientôt intégrés au bouquet Microsoft 365. Il évoque notamment « des fonctionnalités de sécurité et de gestion supplémentaires, optimisées par l’IA ».

L’éditeur mentionne par exemple l’arrivée récente de Copilot Chat dans les principaux logiciels bureautiques de la suite (Word, Excel, etc.), et rappelle qu’il a annoncé, lors de la conférence Ignite 2025, son introduction à venir dans Outlook, avec la promesse d’outils de gestion adaptés pour les administrateurs systèmes. La suite devrait aussi s’enrichir de nouvelles options de gestion des terminaux et de support au sein des abonnements E3 et E5.

Microsoft annonce également l’introduction d’une option de vérification des URL au niveau des formules d’entrée de gamme, et l’arrivée de nouvelles fonctions de prévention des risques liés aux malwares ou au phishing dans Microsoft Defender au sein des plans d’abonnement les plus courants. Le tableau ci-dessous résume, selon l’éditeur, les ajouts programmés dans les différentes formules.

Copilot Chat s’invite dans toutes les formules entreprise

Hausses de prix en vue pour le secteur public

Les licences destinées au secteur public (gouvernements, institutions, etc.) vont elles aussi faire l’objet d’une hausse de prix, prévient Microsoft par l’intermédiaire d’une autre note d’information. Cette fois encore, la formule Office 365 E1 est épargnée, mais les autres abonnements subissent une hausse comprise entre 5 % et 13 %, résumée dans le tableau ci-dessous. Là encore, la hausse est programmée au 1ᵉʳ juillet 2026, avec toutefois une mise en œuvre en deux temps pour les licences Office 365 E3.

La hausse de 13 % sur les licences Office 365 E3 est appliquée en deux temps, avec une seconde échéance en juillet 2027

Rappelons que les formules Microsoft 365 grand public ont elles aussi fait l’objet d’une augmentation significative en 2025, justifiée principalement par l’intégration des fonctions IA liées à Copilot.

Leroy Merlin et Médecin Direct piratés, des données médicales dans la nature

5 décembre 2025 à 09:50
Et ça continue, encore et encore
Leroy Merlin et Médecin Direct piratés, des données médicales dans la nature

Coup sur coup, deux entreprises françaises ont reconnu des fuites de données. La quantité d’informations a priori dans la nature n’est cependant pas la même dans les deux cas, la fuite chez Médecin Direct étant la plus grave.

Alors que France Travail annonçait une nouvelle fuite de données il y a quelques jours, deux nouveaux piratages ont été confirmés en France. Pour le magasin de bricolage, SaxX a averti d’une fuite le 2 décembre. À ce moment, l’enseigne commençait à envoyer des e-mails pour prévenir les clients concernés que leurs données avaient été piratées. Dans la capture du courrier, on pouvait lire que celles-ci comprenaient le nom, le prénom, le numéro de téléphone, l’adresse e-mail, l’adresse postale et la date de naissance. Leroy Merlin précisant également que les coordonnées bancaires et les mots de passe n’étaient pas touchés.

Ce 4 décembre, Leroy Merlin a confirmé l’information au Monde, via l’AFP. « Les clients concernés ont été informés dès que nous avons pris connaissance de l’attaque », a ainsi indiqué l’enseigne, qui a ajouté que des vérifications étaient « en cours » pour mesurer l’étendue du problème. Comme toujours dans ce genre de cas, la CNIL a été prévenue (les entreprises y sont tenues par la loi) et une plainte va être déposée. Il est demandé aux clients, encore une fois, d’être vigilants sur l’usage frauduleux qui pourrait être fait de leurs données.

Médecin Direct : des données médicales dans la nature

Dans le cas de Médecin Direct, une plateforme de téléconsultation, le problème est plus grave. SaxX a publié hier la capture du courrier envoyé aux clients concernés. On peut y lire que des informations ont pu être dérobées. D’abord à caractère personnel, avec globalement les mêmes données que pour Leroy Merlin, auxquelles s’ajoute le numéro de sécurité sociale, s’il a été donné.

Surtout, des données de santé ont pu être exfiltrées : « l’objet de la téléconsultation, les données renseignées dans le questionnaire de pré-consultation, les données échangées par écrit avec le professionnel de santé », précise le courrier. « En revanche, les documents que vous avez pu transmettre ou recevoir à l’occasion de la téléconsultation ne sont pas concernés ». Le pire semble évité, mais les informations décrites peuvent quand même s’avérer très sensibles, selon les cas. On apprend également dans l’e-mail que l’intrusion aurait été détectée le 28 novembre.

À 01net, l’entreprise française a confirmé la fuite, sans développer : « Nos services fonctionnent normalement et nous avons renforcé nos mécanismes de surveillance et de protection. Notre plateforme dispose des niveaux de sécurité conformes au cadre réglementaire strict applicable à la télémédecine. Une enquête sur l’origine de cet incident a été diligentée et nous ne pouvons pas partager davantage de détails à ce stade ».

Dans les deux cas, SaxX affirme que c’est le groupe de pirates Dumpsec qui aurait revendiqué l’attaque. Ils seraient à l’origine d’une grande vague de piratages ces derniers mois, dont les 1 300 mairies que nous évoquions il y a peu.

Les risques sont toujours les mêmes. Ces informations, même quand elles ne sont pas sensibles comme peuvent l’être les données médicales, peuvent être utilisées dans le cadre de campagnes de phishing. Plus les pirates ont d’informations, plus ils peuvent personnaliser leurs tentatives. Avec suffisamment d’informations, le risque peut grimper jusqu’à l’usurpation d’identité.

☕️ Une nouvelle panne Cloudflare a touché de nombreux sites : l’« incident est résolu »

5 décembre 2025 à 09:30

Après la panne intervenue il y a 15 jours, Cloudflare a été touché par un nouvel incident. « Cloudflare enquête sur des problèmes liés à Cloudflare Dashboard et aux API associées », expliquait l’entreprise sur son site d’informations liées aux pannes à 9h56 heure française.

Cloudflare a ensuite ajouté qu’« une correction a été mise en œuvre » et qu’elle surveillait les résultats à 10h12.

Next a pu constater que ce problème a eu une incidence sur des sites grand public comme : Doctolib, Claude.ia, Downdetector (sa version française comme sa version internationale), Quora ou encore Zendesk. Une erreur 500 était affichée sur tous ces sites.

Ces services semblent tous de nouveau accessibles après la correction mise en place. La panne a duré une quinzaine de minutes, mais elle n’est pas passée inaperçue étant donné l’omniprésence de la plateforme sur Internet. À 10h20, Cloudflare annonce que « cet incident est résolu ».

La précédente panne était partie d’un petit changement de permissions.

☕️ Pour Linus Torvalds, Musk est « trop stupide pour travailler dans une entreprise tech »

5 décembre 2025 à 08:41

Linus Torvalds est connu pour ses positions franches. On se souvient du doigt d’honneur fait à NVIDIA en 2012, en témoignage de sa colère face au comportement d’une entreprise très peu intéressée par l’open source. Nous avions résumé une partie de ces problèmes dans notre article sur la transition X11/Wayland.

En octobre 2024, Linus Torvalds s’en était pris à Intel et AMD, critiquant leur « matériel bogué » et l’avalanche de modifications logicielles rendues nécessaires par les multiples failles découvertes, bal ouvert début 2018 par Spectre et Meltdown. La même année, il avait d’ailleurs fait une pause pour s’occuper de son caractère, souvent jugé brutal. Mais il lui est arrivé aussi de siffler la fin de la récréation en intervenant dans des débats houleux pour calmer le jeu, notamment dans les discussions vives autour de l’intégration de Rust dans le noyau.

Cette fois, le père du noyau Linux s’en est pris à Elon Musk. Il y a quelques jours, Linus Torvalds apparaissait dans une vidéo du youtubeur Linus Sebastian (chaine Linus Tech Tips), centrée sur le montage d’un nouveau PC pour les besoins du développeur. Les deux Linus discutaient de divers sujets, dont la productivité au travail face à l’IA.

Le youtubeur a ainsi évoqué le cas d’une « grande entreprise » où les développeurs devaient indiquer leur nombre de lignes de code écrites, avec possibilité de licenciement si ce n’était pas assez. Torvalds avait bien sûr un avis très tranché sur la question : « Oh oui, non, tu ne devrais même pas être contrarié là-dessus. C’est juste de l’incompétence. Quiconque pense que c’est un indicateur valable est trop stupide pour travailler dans une entreprise tech ».

Linus Sebastian lui a alors demandé s’il savait de qui il était en train de parler. Devant le « non » de Torvalds, le youtubeur lui a répondu : « Oh. Euh… il a été une figure importante de l’amélioration de l’efficacité du gouvernement américain récemment ». Et Torvalds d’enchainer : « Oh, apparemment j’avais vu juste ».

☕️ Proton lance Sheets, son tableur avec chiffrement de bout en bout

5 décembre 2025 à 07:16

La messagerie chiffrée Proton ajoute une corde à son arc, ou plus exactement des feuilles de calculs à son Drive. Proton Sheets est présenté comme une alternative à Excel et Google Sheets, avec une différence de taille : du « chiffrement de bout en bout, garantissant que personne d’autre, pas même Proton, ne peut accéder à votre tableau et aux informations qu’il contient ».

Sheets version Proton permet évidemment de créer des graphiques, d’effectuer des calculs et de travailler à plusieurs, exactement comme ses concurrents. Pour la partie collaborative, « quand une autre personne ouvre le tableur, ses modifications apparaissent instantanément au moment de la saisie, et son nom apparaît en haut à droite ». Les documents peuvent être exportés en XLSX. De plus amples informations sont disponibles sur cette page.

Proton Sheets
Proton Sheets

Toute personne ayant un compte Proton Drive peut utiliser Proton Sheets gratuitement, affirme la société. Le déploiement de cette application est progressif. Il y a un peu plus d’un an, Proton lançait Docs, également sur Drive et avec du chiffrement de bout en bout.

À l’époque, Proton expliquait que « construire des documents collaboratifs qui conservent l’E2EE était incroyablement difficile, et c’est quelque chose que nous n’avons vu personne d’autre faire sur le marché. Cela implique l’échange de clés et la synchronisation des informations clés, ainsi que la possibilité d’inviter des personnes à collaborer, de révoquer ces autorisations, et de partager des documents en privé ».

Le chiffrement de bout en bout est une bataille de longue date de Proton, dont la dernière bataille était contre X Chat. La société suisse criait haut et fort que « toutes les affirmations sur le chiffrement de bout en bout ne se [valaient] pas ».

Rappelons qu’il existe aussi une suite collaborative chiffrée de bout en bout et open-source : Cryptpad.

Anthropic, OpenAI, Google : entre stratégie de conquête et manœuvres financières

4 décembre 2025 à 16:58
Ils jouent à cash cash
Anthropic, OpenAI, Google : entre stratégie de conquête et manœuvres financières

Les grandes manœuvres financières se poursuivent sur le terrain de l’IA générative, avec une révélation de taille : Anthropic, éditeur de Claude, étudierait les modalités d’une introduction en bourse dès 2026. OpenAI aurait pour sa part décidé de retarder son offensive dans la publicité en ligne, en raison d’une consigne d’urgence passée par Sam Altman. Celui-ci s’inquiéterait en effet de l’accueil réservé à Gemini 3, que Google diffuse le plus largement possible…

Alors que la rumeur prête à OpenAI l’intention d’aller chercher le carburant nécessaire à sa frénésie d’investissements en bourse, l’éditeur de ChatGPT pourrait-il se faire damer le pion par son concurrent Anthropic ? C’est l’une des questions qui a animé les milieux financiers de la tech cette semaine, après que le Financial Times a révélé mercredi que la maison mère des modèles de langage Claude travaillait à la question avec son conseil, le cabinet Wilson Sonsini.

Anthropic sur le sentier de la bourse ?

À ce stade, il ne s’agit encore que de bruits de couloir, mais ces derniers résonnent assez fort pour que le quotidien britannique se risque à avancer cette éventualité d’une introduction en bourse, pour laquelle Dario Amodei et ses équipes auraient déjà sondé plusieurs grandes banques. Une autre source évoque un processus engagé dès 2026.

Du côté d’Anthropic, on répond qu’il est naturel, à ce niveau d’activités, d’étudier les différentes options stratégiques possibles, sans confirmer quoi que ce soit. « Nous n’avons pris aucune décision quant à une date ou même une éventuelle ouverture [du capital, ndlr] au public, et nous n’avons aucune information à partager pour le moment », indique un porte-parole.

L’entrée en bourse d’Anthropic constituerait à n’en pas douter une opération d’un montant record, d’où l’attention particulière accordée au sujet. Le dernier tour de financement réalisé par l’entreprise, mi-novembre, portait sur 15 milliards de dollars, amenés par NVIDIA et Microsoft, en échange de promesses d’achat de composants et de services cloud, conformément à la logique d’engagements circulaires qui semble désormais prévaloir dans le secteur.

Cet accord tripartite a été conclu, estime le FT, sur la base d’une capitalisation comprise entre 300 et 350 milliards de dollars pour Anthropic. Une introduction en bourse signifierait une nouvelle révision à la hausse de cette valorisation, sur un marché dont la dimension spéculative et les montages financiers hasardeux font redouter à certains l’éclatement à venir d’une bulle de l’IA…

L’entrée, à Wall Street, des deux pure players les plus emblématiques du secteur déplacerait par ailleurs leur rivalité vers un nouveau terrain de jeu, purement financier cette fois. De quoi, sans doute, soutenir un phénomène à venir de concentration dans le secteur.

Anthropic vient à ce sujet d’annoncer l’acquisition de Bun, éditeur d’un framework JavaScript open source qui sous-tend déjà le fonctionnement de certains composants de Claude Code. Reste à savoir pourquoi Anthropic n’a pas fait créer un fork de Bun à son IA, si cette dernière est si performante, s’interroge un internaute taquin.

« Code rouge » autour de ChatGPT chez OpenAI

En attendant, la bataille se joue à l’échelle commerciale bien sûr – comme en témoignent les nombreux accords annoncés entre acteurs de l’IA et poids lourds des pans plus traditionnels de l’économie –, mais aussi technique. Et sur ce point, c’est Google qui semble avoir pris l’avantage, au moins temporairement, avec la sortie de Gemini 3 Pro, dont les performances sont globalement saluées.

En matière de communication, Google s’est d’ailleurs trouvé un allié de poids, en la personne de Marc Benioff, CEO de Salesforce, qui a littéralement encensé Gemini 3 le 23 novembre dernier : « Bordel de merde. J’utilise ChatGPT tous les jours depuis 3 ans. Je viens de passer deux heures sur Gemini 3. Je ne reviendrai pas en arrière ».

Marc Benioff, VRP pas super élégant mais très efficace de Gemini 3 – capture d’écran Next

Le succès de Gemini 3 n’a pas laissé Sam Altman indifférent, c’est peu de le dire. Dans un mémo interne, envoyé lundi 1ᵉʳ décembre aux équipes d’OpenAI et révélé par The Information, le patron d’OpenAI a annoncé un « code rouge », face à ce qu’il considère comme une « situation critique » pour ChatGPT. L’alerte se traduirait par un focus accru sur le développement produit de ChatGPT, quitte à retarder ou abandonner certains projets connexes.

« Notre priorité est désormais de continuer à améliorer ChatGPT, de poursuivre sa croissance et d’étendre son accessibilité à travers le monde, tout en le rendant encore plus intuitif et personnalisé », a souligné publiquement Nick Tuley, patron de ChatGPT chez OpenAI, tout en se réjouissant des résultats accomplis au cours de ces trois premières années de mise à disposition au public.

De la pub dans ChatGPT… mais quand ?

Le code rouge prononcé par Sam Altman pourrait avoir un effet sur un des sujets les plus stratégiques qui soient pour OpenAI : la monétisation via la publicité. D’après The Information, l’intégration de publicités au sein de ChatGPT ferait en effet partie des dossiers sortis du haut de la pile, alors même que l’entreprise a besoin de justifier de revenus en hausse pour soutenir sa recherche de financements.

OpenAI n’a pas communiqué publiquement sur ses velléités en matière de publicités, mais une confirmation de ses travaux sur le sujet a fait surface fin novembre. Des internautes ont effet découvert, au sein d’une bêta de l’application Android de ChatGPT, des mentions à l’intitulé explicitement rattaché à l’affichage de réclames, telles que ads feature, bazaar content, search ad, ou search ads carousel.

Le sujet n’est pas trivial : pour être efficace, la réclame au sein de ChatGPT devra en effet être contextualisée soit en fonction des requêtes de l’utilisateur (ce qui pose des questions de neutralité dans la génération de la réponse), soit en fonction de la connaissance qu’a le modèle de l’utilisateur (et donc d’éléments relevant de sa vie privée).

Google ouvre les vannes sur Gemini 3, puis les referme (un peu)

S’il y en a dont les projets en la matière seront scrutés de près, c’est bien sûr Google, qui dispose avec son moteur de recherche, Android et Chrome, de multiples points de contact pour toucher l’internaute et lui dispenser des services d’IA générative financés par la publicité.

Et Google semble bien décidée à accélérer la conquête de nouveaux utilisateurs. Si OpenAI caracole en tête en revendiquant 800 millions d’utilisateurs par semaine sur ChatGPT, Google est de son côté passé de 450 millions à 650 millions d’utilisateurs actifs mensuels, selon les déclarations d’Alphabet lors de la présentation de ses derniers résultats financiers.

Pour continuer sur cette lancée, Google joue la carte de la synergie. Les abonnés à l’offre de stockage cloud Google One Premium ont ainsi reçu cette semaine une invitation à profiter sans surcoût des avantages de l’abonnement AI Plus, qui intègre un accès plus généreux à Gemini 3 Pro et Nano Banana pour les images. La dernière version du modèle s’est également invitée dans l’AI Mode, l’agent conversationnel de recherche de Google (encore non disponible en France) qui constitue une alternative à la traditionnelle liste de liens.

Problème : gagner des utilisateurs coûte cher, et tous ne basculent pas vers des formules payantes, ce qui conduit dans le même temps Google, comme OpenAI, à limiter en volume les possibilités offertes en version gratuite. Chez OpenAI, c’est au niveau de Sora, le modèle de génération vidéo, que la barre est abaissée à six requêtes par jour, contre trente précédemment. « Nos cartes graphiques surchauffent, et nous voulons permettre au plus grand nombre de personnes possible d’accéder à Sora ! », explique Bill Peebles, patron de Sora, dans un message du 28 novembre.

La veille, Google avait procédé à un mouvement similaire, en réduisant les paliers d’utilisation gratuite de Gemini 3 Pro et de Nano Banana.

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