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Aujourd’hui — 3 mai 2024Flux principal

Les écrans, du temps perdu pour les enfants ?

3 mai 2024 à 10:00
Du côté de chez Swann (nous aussi, on peut faire du title dropping)

Mardi 30 avril, la Commission sur les écrans et les enfants, composée de personnalités sélectionnées par Emmanuel Macron, lui a remis son rapport. Il contient une liste de 29 propositions plus ou moins applicables. Gabriel Attal considère que l’Éducation nationale doit aussi « balayer devant sa porte », alors que le sujet des usages pédagogiques est celui qui n’a pas « dégagé de consensus général » au sein de la commission.

Titré « À la recherche du temps perdu », ce rapport de 140 pages (pdf) rendu mardi 30 avril à Emmanuel Macron brosse les conditions dans lesquelles les jeunes français sont exposés aux écrans. Il leur avait donné 72 jours en janvier pour « déterminer le bon usage des écrans : il en va de l’avenir de nos démocraties », disait-il.

Contrairement à ce que pourrait faire croire la reprise pompeuse du titre de l’œuvre de Marcel Proust, le contenu ne rejoue pas tant que ça la bataille des Anciens qui aimeraient que les jeunes lisent la Grande littérature contre les Modernes qui soutiendraient le numérique quoi qu’il en coûte.

Des propositions à la pelle

Il rassemble 29 propositions (listées ci-dessous) allant de la mise en place d’audits réguliers des plateformes à la promotion des lieux et des temps « déconnectés » et sans écran, en passant par la reconnaissance d’un nouveau « droit au paramétrage » sur les réseaux sociaux.

Nous reviendrons sur quelques-unes d’entre elles.

Notre société est numérique

Mais il fait d’abord un état des lieux sur l’exposition des enfants et des adolescents aux écrans. « La présence des écrans dans notre quotidien, et dans celui des jeunes notamment […] s’est tout particulièrement accélérée depuis l’arrivée sur la période récente des appareils individuels et mobiles, tablettes et smartphones en particulier », constate comme nous la Commission.


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Hier — 2 mai 2024Flux principal

☕️ HBM : la production de 2025 déjà presque entièrement vendue

2 mai 2024 à 15:01

La mémoire HBM (High Bandwidth Memory) propose une bande passante élevée, elle est donc très prisée dans les systèmes pensés pour l’intelligence artificielle. NVIDIA en use massivement sur ses GPU Blackwell et Hopper.

SK Hynix avait déjà annoncé il y a quelques semaines avoir vendu l’intégralité des puces prévues pour 2024 : « Notre volume de production de HBM prévu pour cette année est déjà épuisé. Même si 2024 ne fait que commencer, nous avons déjà commencé à préparer 2025 pour garder une longueur d’avance sur le marché ».

Reuters explique que, lors d’une conférence, le CEO de l’entreprise, Kwak Noh-Jung, a indiqué que la production de 2025 « était presque épuisée pour 2025 ». Il y a peu, Sanjay Mehrotra, directeur général de Micron, faisait une déclaration du même genre : « notre HBM est épuisée pour l’année civile 2024, et l’écrasante majorité de notre approvisionnement pour 2025 a déjà été allouée », comme le rapportait AnandTech.

Samsung n’a, semble-t-il, pas encore fait part de ses prévisions pour cette année et la suivante. Le fabricant indique simplement que « les expéditions de puces HBM de cette année devraient plus que tripler et qu’il a finalisé les discussions sur l’approvisionnement avec les clients », sans plus de détails.

Avec SK Hynix et Micron, ce sont les trois plus gros fabricants de mémoire HBM, dont raffolent les GPU dédiés à l’intelligence artificielle.

☕️ HBM : la production de 2025 déjà presque entièrement vendue

2 mai 2024 à 15:01

La mémoire HBM (High Bandwidth Memory) propose une bande passante élevée, elle est donc très prisée dans les systèmes pensés pour l’intelligence artificielle. NVIDIA en use massivement sur ses GPU Blackwell et Hopper.

SK Hynix avait déjà annoncé il y a quelques semaines avoir vendu l’intégralité des puces prévues pour 2024 : « Notre volume de production de HBM prévu pour cette année est déjà épuisé. Même si 2024 ne fait que commencer, nous avons déjà commencé à préparer 2025 pour garder une longueur d’avance sur le marché ».

Reuters explique que, lors d’une conférence, le CEO de l’entreprise, Kwak Noh-Jung, a indiqué que la production de 2025 « était presque épuisée pour 2025 ». Il y a peu, Sanjay Mehrotra, directeur général de Micron, faisait une déclaration du même genre : « notre HBM est épuisée pour l’année civile 2024, et l’écrasante majorité de notre approvisionnement pour 2025 a déjà été allouée », comme le rapportait AnandTech.

Samsung n’a, semble-t-il, pas encore fait part de ses prévisions pour cette année et la suivante. Le fabricant indique simplement que « les expéditions de puces HBM de cette année devraient plus que tripler et qu’il a finalisé les discussions sur l’approvisionnement avec les clients », sans plus de détails.

Avec SK Hynix et Micron, ce sont les trois plus gros fabricants de mémoire HBM, dont raffolent les GPU dédiés à l’intelligence artificielle.

À partir d’avant-hierFlux principal

La consultation par la justice de factures détaillées ne doit concerner que des infractions graves

30 avril 2024 à 14:31
Proportionnalité
Deux mains tiennent un téléphone où s'affichent des notifications push.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) remet les points sur les i concernant l’accès aux factures détaillées dans le cadre d’enquêtes. Cette « ingérence grave dans les droits fondamentaux au respect de la vie privée et à la protection des données à caractère personnel » ne peut être autorisée que lorsqu’il y a des soupçons d’ « infractions graves ».

La CJUE vient de décider que l’accès aux relevés téléphoniques, par la justice, ne pouvait se faire que dans le cadre d’une enquête et seulement si elle concerne « des personnes soupçonnées d’être impliquées dans une infraction grave ».

Ces relevés, ce sont les fameuses factures détaillées (ou fadettes) utilisées par la police judiciaire. En France, on en a notamment parlé lorsque l’ancien procureur de Nanterre, Philippe Courroye, a réclamé les fadettes de deux journalistes du Monde, dans l’une des procédures liées à l’affaire Bettencourt. Plus récemment, le parquet national financier (PNF) a exploité les fadettes d’avocats dans l’affaire Sarkozy-Bismuth.

Mais c’est pour un tout autre genre d’affaires que la Cour de justice de l’Union européenne a été consultée. En effet, le juge des enquêtes préliminaires du tribunal de Bolzano, en Italie, a été saisi par le parquet de la même ville italienne pour l’autoriser à accéder aux fadettes des auteurs de deux vols de téléphones mobiles commis en octobre et novembre 2021.

Demandes incluant IMEI des personnes en contacts, sites visités, SMS…


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☕️ OpenAI signe un contrat avec le Financial Times

30 avril 2024 à 05:00
des journaux

Après les groupes Axel Springer, Le Monde et Prisa Media (éditeur du journal El País), le Financial Times a annoncé avoir signé un accord avec OpenAI.

Le journal économique américain explique qu’il a accordé une licence à OpenAI pour entrainer ses grands modèles de langage avec les contenus qu’il publie.

ChatGPT pourra aussi résumer des articles du Financial Times et proposer des citations venant du journal avec des liens vers les articles appropriés.

L’annonce ne précise pas le montant de l’accord.

☕️ OpenAI signe un contrat avec le Financial Times

30 avril 2024 à 05:00
des journaux

Après les groupes Axel Springer, Le Monde et Prisa Media (éditeur du journal El País), le Financial Times a annoncé avoir signé un accord avec OpenAI.

Le journal économique américain explique qu’il a accordé une licence à OpenAI pour entrainer ses grands modèles de langage avec les contenus qu’il publie.

ChatGPT pourra aussi résumer des articles du Financial Times et proposer des citations venant du journal avec des liens vers les articles appropriés.

L’annonce ne précise pas le montant de l’accord.

☕️ DMA : la Commission européenne désigne iPadOS comme contrôleur d’accès

29 avril 2024 à 14:21
Des Ipads d'Apple

On ne s’y attendait pas forcément, mais la Commission européenne vient d’ajouter iPadOS à sa liste de contrôleurs d’accès chez Apple. Le système pour tablettes rejoint ainsi iOS, Safari et bien sûr l’App Store, au cœur de toutes les attentions.

Au moment de ces nominations début septembre, la Commission avait jugé qu’iPadOS ne correspondait pas aux critères. Cependant, elle se demandait si le système ne constituait pas une « passerelle importante » entre les utilisateurs professionnels et finaux (grand public).

À la suite d’une enquête, la Commission dit avoir constaté trois éléments :

  • Le nombre d’utilisateurs professionnels a « dépassé de 11 fois le seuil quantitatif », tandis que celui des utilisateurs grand public était proche du seuil, les ventes dans un futur proche devant lui faire franchir le cap
  • Apple utilise son « vaste écosystème » pour bloquer les utilisateurs finaux et les dissuader de passer à d’autres plateformes
  • Les utilisateurs professionnels sont « attachés à iPadOS en raison de sa base d’utilisateurs importante et commercialement attrayante »

La Commission en conclut que le système est bien une « passerelle importante » et qu’Apple « jouit d’une position bien établie et durable ».

La société a maintenant six mois pour se conformer à la décision. Il va donc falloir qu’iPadOS intègre à son tour les changements apparus dans iOS 17.4 et qui seront probablement complétés par d’autres dans iOS 18, qui sera présenté le 10 juin.

☕️ DMA : la Commission européenne désigne iPadOS comme contrôleur d’accès

29 avril 2024 à 14:21
Des Ipads d'Apple

On ne s’y attendait pas forcément, mais la Commission européenne vient d’ajouter iPadOS à sa liste de contrôleurs d’accès chez Apple. Le système pour tablettes rejoint ainsi iOS, Safari et bien sûr l’App Store, au cœur de toutes les attentions.

Au moment de ces nominations début septembre, la Commission avait jugé qu’iPadOS ne correspondait pas aux critères. Cependant, elle se demandait si le système ne constituait pas une « passerelle importante » entre les utilisateurs professionnels et finaux (grand public).

À la suite d’une enquête, la Commission dit avoir constaté trois éléments :

  • Le nombre d’utilisateurs professionnels a « dépassé de 11 fois le seuil quantitatif », tandis que celui des utilisateurs grand public était proche du seuil, les ventes dans un futur proche devant lui faire franchir le cap
  • Apple utilise son « vaste écosystème » pour bloquer les utilisateurs finaux et les dissuader de passer à d’autres plateformes
  • Les utilisateurs professionnels sont « attachés à iPadOS en raison de sa base d’utilisateurs importante et commercialement attrayante »

La Commission en conclut que le système est bien une « passerelle importante » et qu’Apple « jouit d’une position bien établie et durable ».

La société a maintenant six mois pour se conformer à la décision. Il va donc falloir qu’iPadOS intègre à son tour les changements apparus dans iOS 17.4 et qui seront probablement complétés par d’autres dans iOS 18, qui sera présenté le 10 juin.

☕️ Mastodon : l’entreprise allemande d’Eugen Rochko devient à but lucratif

29 avril 2024 à 12:09

Eugen Rochko, créateur du logiciel Mastodon et responsable de l’organisation allemande Mastodon gGmbH, a annoncé samedi 27 avril la création d’une entité à but non lucratif basée aux États-Unis (de type 501(c)) nommée Mastodon, Inc.

Dans son billet, Eugen Rochko explique que le bureau des impôts allemand a refusé de renouveler, « sans explication ni avertissement préalable », le statut non lucratif de son organisation.

Le créateur du logiciel de réseau social explique que les financements de son organisation viennent essentiellement de Patreon, qui ne sont pas considérés comme des dons : « en fait, nous n’avons pas eu à délivrer un seul reçu de don depuis 2021 ».

« L’importance du statut d’organisation à but non lucratif réside dans la communication de notre engagement à créer des médias sociaux qui servent les intérêts de leurs utilisateurs plutôt que ceux de leurs actionnaires », explique-t-il.

C’est donc l’organisation américaine qui jouera ce rôle dans la communication de Mastodon. L’organisation allemande, dont Eugen Rochko n’a pas annoncé la fermeture, devient donc, elle, à but lucratif.

Dans son billet, Eugen Rochko rappelle que le cœur de l’équipe de développeurs de Mastodon n’est composé que de deux personnes. Une troisième personne va les rejoindre bientôt grâce aux fonds levés récemment.

Le bureau de l’organisation états-unienne est composé de :

  • Esra’a Al Shafei (militante bahreïnienne des droits civiles, créatrice de l’association Majal),
  • Karien Bezuidenhout (ancienne responsable de la fondation sud-africaine Shuttleworth),
  • Amir Ghavi (responsable de la branche technologie du cabinet d’avocats américain Fried Frank),
  • Felix Hlatky (responsable financier de l’organisation allemande Mastodon),
  • Biz Stone, co-fondateur de Twitter.

noyb porte plainte contre OpenAI sur les « hallucinations » de ChatGPT

29 avril 2024 à 12:45
noyb vs OpenAI, S01E01
logo OpenAI dans l'obscurité

L’association de Max Schrems porte plainte auprès de la CNIL autrichienne contre OpenAI. En cause, les « hallucinations » de ChatGPT à propos de données sur des individus. Le RGPD impose que les données personnelles soient correctes et qu’elles puissent être consultées et corrigées par la personne concernée.

noyb a annoncé sur son blog avoir saisi la Österreichische Datenschutzbehörde, autorité qui correspond à la CNIL en Autriche, pour la violation de plusieurs articles du RGPD par le chatbot d’OpenAI. L’association a déposé cette plainte au nom d’une personne qu’elle a anonymisée, mais qu’elle décrit dans son billet comme une « personnalité publique ».

Le problème d’ « hallucination » sur les données personnelles


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☕️ Mastodon : l’entreprise allemande d’Eugen Rochko devient à but lucratif

29 avril 2024 à 12:09

Eugen Rochko, créateur du logiciel Mastodon et responsable de l’organisation allemande Mastodon gGmbH, a annoncé samedi 27 avril la création d’une entité à but non lucratif basée aux États-Unis (de type 501(c)) nommée Mastodon, Inc.

Dans son billet, Eugen Rochko explique que le bureau des impôts allemand a refusé de renouveler, « sans explication ni avertissement préalable », le statut non lucratif de son organisation.

Le créateur du logiciel de réseau social explique que les financements de son organisation viennent essentiellement de Patreon, qui ne sont pas considérés comme des dons : « en fait, nous n’avons pas eu à délivrer un seul reçu de don depuis 2021 ».

« L’importance du statut d’organisation à but non lucratif réside dans la communication de notre engagement à créer des médias sociaux qui servent les intérêts de leurs utilisateurs plutôt que ceux de leurs actionnaires », explique-t-il.

C’est donc l’organisation américaine qui jouera ce rôle dans la communication de Mastodon. L’organisation allemande, dont Eugen Rochko n’a pas annoncé la fermeture, devient donc, elle, à but lucratif.

Dans son billet, Eugen Rochko rappelle que le cœur de l’équipe de développeurs de Mastodon n’est composé que de deux personnes. Une troisième personne va les rejoindre bientôt grâce aux fonds levés récemment.

Le bureau de l’organisation états-unienne est composé de :

  • Esra’a Al Shafei (militante bahreïnienne des droits civiles, créatrice de l’association Majal),
  • Karien Bezuidenhout (ancienne responsable de la fondation sud-africaine Shuttleworth),
  • Amir Ghavi (responsable de la branche technologie du cabinet d’avocats américain Fried Frank),
  • Felix Hlatky (responsable financier de l’organisation allemande Mastodon),
  • Biz Stone, co-fondateur de Twitter.

Le ciblage publicitaire ne peut pas utiliser des données personnelles récupérées ailleurs

26 avril 2024 à 14:53
Schrems vs Meta, encore et encore
Les logos de Facebook et Meta dans des carrés en 3D sur un fond grisé dégradé

L’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), Athanasios Rantos, s’est prononcé contre la possibilité d’utiliser, pour de la publicité contextuelle, des données personnelles rendues publiques dans un autre cadre. Cet avis intervient dans une des batailles de Max Schrems et de son association noyb contre Meta.

Pour l’avocat général de la CJUE, ce n’est pas parce qu’une personne rend « manifestement publique » une donnée sensible, comme son orientation sexuelle, qu’elle autorise les réseaux sociaux à les utiliser « à des fins de publicité personnalisée », explique un communiqué de la Cour [PDF].

En 2021, la Cour suprême d’Autriche a saisi la CJUE à propos d’une procédure que Max Schrems a lancée contre Meta devant la justice autrichienne en 2018. Le fondateur de l’association noyb s’était étonné d’avoir reçu « des publicités visant des personnes homosexuelles et des invitations à des événements correspondants  » sur son profil Facebook alors qu’il « n’aurait jamais mentionné son orientation sexuelle et n’aurait publié aucune donnée sensible sur son profil Facebook », explique l’avocat général dans son avis.

Or, les données concernant la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle d’une personne physique sont considérées comme particulièrement sensibles et sont spécifiquement protégées par l’article 9 du RGPD.

En 2020, le tribunal régional des affaires civiles de Vienne a pourtant rejeté son recours en première instance. Max Schrems a formé un pourvoi devant la Cour suprême autrichienne.

Des informations rendues publiques par Max Schrems lui-même

Mais, avant de se prononcer, celle-ci veut éclaircir certains points de la juridiction européenne et notamment du RGPD. C'est pour cela qu'elle a fait appel à la CJUE. Car, en 2019 – donc après le lancement de la procédure –, Max Schrems a fait état de son orientation sexuelle lors d'une table ronde organisée par la représentation de la Commission européenne à Vienne et diffusée en streaming. Or, le paragraphe 2.e de l'article 9 du RGPD prévoit que le statut spécifique des données particulièrement sensibles tombe si les données à caractère personnel « sont manifestement rendues publiques par la personne concernée ». La Cour suprême demande donc à la CJUE si le fait que Max Schrems a rendu publique cette information « autorise le traitement d’autres données relatives à l’orientation sexuelle aux fins d’agrégation et d’analyse des données aux fins de la publicité personnalisée ? ».

Mais en dehors de Facebook

Dans son avis, Athanasios Rantos, précise bien que « les données sensibles relatives à l’orientation sexuelle du demandeur ont été divulguées, en dehors de la plateforme Facebook (« hors site ») et de toute autre plateforme ou application informatique, dans le cadre d’une table ronde organisée par la Commission et dans le but de dénoncer le traitement prétendument illicite par Meta Platforms Ireland de données relatives à cette orientation sexuelle ». Il rappelle aussi que la CJUE s'est déjà prononcée sur le fait que le recueil de données sensibles en dehors du réseau social au moyen de cookies « ou des technologies d’enregistrement similaires » ne pouvait pas se faire en considérant que la personne les rendait « manifestement publiques ». Mais ici, pour Athanasios Rantos, « compte tenu du caractère ouvert de la table ronde, diffusée en direct puis retransmise en streaming, ainsi que de l’intérêt du public pour le thème qui y était abordé », il lui « semble fort probable » que « la déclaration du requérant ait pu atteindre un public indéfini, bien plus important que celui qui était présent en salle ». Il lui parait aussi « tout à fait possible de supposer que [...] le requérant ait eu, sinon l’intention, du moins pleinement conscience de rendre cette orientation « manifestement publique ». Bref, l'avocat général considère que cette déclaration rend publique l'information.

Des données personnelles extérieures au réseau social concerné

Par contre, cela ne signifie pas que Facebook peut l'utiliser. Car « le fait de rendre manifestement publiques des données [sensibles] ne permet pas, à lui seul, d’effectuer un traitement de ces données au sens dudit règlement ». « En effet, l’application de cette dernière disposition a simplement pour conséquence de lever la "protection spéciale" conférée à certaines données à caractère personnel particulièrement sensibles » explique-t-il. Mais il ajoute qu' « une fois cette protection sciemment écartée par la personne concernée elle-même (qui les a manifestement rendues publiques), ces données à caractère personnel, à l’origine "protégées", deviennent des données "ordinaires" (à savoir non sensibles) qui, comme toutes autres données à caractère personnel, ne peuvent faire l’objet d’un traitement licite que dans les conditions prévues » par le RGPD. Et ce traitement de données à caractère personnel est notamment soumis à un principe de collecte « pour des finalités déterminées, explicites et légitimes ». Avoir rendu publiques ces données sur sa propre orientation sexuelle « n’autorise pas, en soi, le traitement desdites données ou d’autres données relatives à l’orientation sexuelle de cette personne en vue de l’agrégation et de l’analyse des données à des fins de publicité personnalisée », conclut Athanasios Rantos. Max Schrems et son avocate Katharina Raabe-Stuppnig sont « satisfaits de l'avis, même si ce résultat était très attendu », expliquent-ils dans un communiqué de l'association noyb. « Ce n'est pas parce que certaines informations sont publiques qu'elles peuvent être utilisées à d'autres fins. Si vous faites un commentaire politique sur les médias sociaux, il ne peut pas être utilisé pour cibler la publicité politique. Si les utilisateurs perdaient tous leurs droits sur les informations publiées, la liberté d'expression s'en trouverait considérablement freinée », interprète Katharina Raabe-Stuppnig. Comme le rappelle le communiqué de la CJUE, « les conclusions de l’avocat général ne lient pas la Cour de justice » et cet avis est non contraignant pour la Cour suprême d'Autriche. Mais les juges suivent généralement ces avis.

Le ciblage publicitaire ne peut pas utiliser des données personnelles récupérées ailleurs

26 avril 2024 à 14:53
Schrems vs Meta, encore et encore
Les logos de Facebook et Meta dans des carrés en 3D sur un fond grisé dégradé

L’avocat général de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), Athanasios Rantos, s’est prononcé contre la possibilité d’utiliser, pour de la publicité contextuelle, des données personnelles rendues publiques dans un autre cadre. Cet avis intervient dans une des batailles de Max Schrems et de son association noyb contre Meta.

Pour l’avocat général de la CJUE, ce n’est pas parce qu’une personne rend « manifestement publique » une donnée sensible, comme son orientation sexuelle, qu’elle autorise les réseaux sociaux à les utiliser « à des fins de publicité personnalisée », explique un communiqué de la Cour [PDF].

En 2021, la Cour suprême d’Autriche a saisi la CJUE à propos d’une procédure que Max Schrems a lancée contre Meta devant la justice autrichienne en 2018. Le fondateur de l’association noyb s’était étonné d’avoir reçu « des publicités visant des personnes homosexuelles et des invitations à des événements correspondants  » sur son profil Facebook alors qu’il « n’aurait jamais mentionné son orientation sexuelle et n’aurait publié aucune donnée sensible sur son profil Facebook », explique l’avocat général dans son avis.

Or, les données concernant la vie sexuelle ou l’orientation sexuelle d’une personne physique sont considérées comme particulièrement sensibles et sont spécifiquement protégées par l’article 9 du RGPD.

En 2020, le tribunal régional des affaires civiles de Vienne a pourtant rejeté son recours en première instance. Max Schrems a formé un pourvoi devant la Cour suprême autrichienne.

Des informations rendues publiques par Max Schrems lui-même

Mais, avant de se prononcer, celle-ci veut éclaircir certains points de la juridiction européenne et notamment du RGPD. C'est pour cela qu'elle a fait appel à la CJUE. Car, en 2019 – donc après le lancement de la procédure –, Max Schrems a fait état de son orientation sexuelle lors d'une table ronde organisée par la représentation de la Commission européenne à Vienne et diffusée en streaming. Or, le paragraphe 2.e de l'article 9 du RGPD prévoit que le statut spécifique des données particulièrement sensibles tombe si les données à caractère personnel « sont manifestement rendues publiques par la personne concernée ». La Cour suprême demande donc à la CJUE si le fait que Max Schrems a rendu publique cette information « autorise le traitement d’autres données relatives à l’orientation sexuelle aux fins d’agrégation et d’analyse des données aux fins de la publicité personnalisée ? ».

Mais en dehors de Facebook

Dans son avis, Athanasios Rantos, précise bien que « les données sensibles relatives à l’orientation sexuelle du demandeur ont été divulguées, en dehors de la plateforme Facebook (« hors site ») et de toute autre plateforme ou application informatique, dans le cadre d’une table ronde organisée par la Commission et dans le but de dénoncer le traitement prétendument illicite par Meta Platforms Ireland de données relatives à cette orientation sexuelle ». Il rappelle aussi que la CJUE s'est déjà prononcée sur le fait que le recueil de données sensibles en dehors du réseau social au moyen de cookies « ou des technologies d’enregistrement similaires » ne pouvait pas se faire en considérant que la personne les rendait « manifestement publiques ». Mais ici, pour Athanasios Rantos, « compte tenu du caractère ouvert de la table ronde, diffusée en direct puis retransmise en streaming, ainsi que de l’intérêt du public pour le thème qui y était abordé », il lui « semble fort probable » que « la déclaration du requérant ait pu atteindre un public indéfini, bien plus important que celui qui était présent en salle ». Il lui parait aussi « tout à fait possible de supposer que [...] le requérant ait eu, sinon l’intention, du moins pleinement conscience de rendre cette orientation « manifestement publique ». Bref, l'avocat général considère que cette déclaration rend publique l'information.

Des données personnelles extérieures au réseau social concerné

Par contre, cela ne signifie pas que Facebook peut l'utiliser. Car « le fait de rendre manifestement publiques des données [sensibles] ne permet pas, à lui seul, d’effectuer un traitement de ces données au sens dudit règlement ». « En effet, l’application de cette dernière disposition a simplement pour conséquence de lever la "protection spéciale" conférée à certaines données à caractère personnel particulièrement sensibles » explique-t-il. Mais il ajoute qu' « une fois cette protection sciemment écartée par la personne concernée elle-même (qui les a manifestement rendues publiques), ces données à caractère personnel, à l’origine "protégées", deviennent des données "ordinaires" (à savoir non sensibles) qui, comme toutes autres données à caractère personnel, ne peuvent faire l’objet d’un traitement licite que dans les conditions prévues » par le RGPD. Et ce traitement de données à caractère personnel est notamment soumis à un principe de collecte « pour des finalités déterminées, explicites et légitimes ». Avoir rendu publiques ces données sur sa propre orientation sexuelle « n’autorise pas, en soi, le traitement desdites données ou d’autres données relatives à l’orientation sexuelle de cette personne en vue de l’agrégation et de l’analyse des données à des fins de publicité personnalisée », conclut Athanasios Rantos. Max Schrems et son avocate Katharina Raabe-Stuppnig sont « satisfaits de l'avis, même si ce résultat était très attendu », expliquent-ils dans un communiqué de l'association noyb. « Ce n'est pas parce que certaines informations sont publiques qu'elles peuvent être utilisées à d'autres fins. Si vous faites un commentaire politique sur les médias sociaux, il ne peut pas être utilisé pour cibler la publicité politique. Si les utilisateurs perdaient tous leurs droits sur les informations publiées, la liberté d'expression s'en trouverait considérablement freinée », interprète Katharina Raabe-Stuppnig. Comme le rappelle le communiqué de la CJUE, « les conclusions de l’avocat général ne lient pas la Cour de justice » et cet avis est non contraignant pour la Cour suprême d'Autriche. Mais les juges suivent généralement ces avis.

Reddit : cas d’école de la pollution par les contenus générés par IA ?

26 avril 2024 à 08:00
Qui donnera du grain avarié à moudre aux nouvelles IA ?
une icône de l'application reddit affiche 2 notifications en attente

Des services peu scrupuleux proposent de poster de la publicité clandestine sur Reddit en utilisant leur IA générative pour faire passer les messages pour de vrais posts. La plateforme très populaire et mise en avant par les moteurs de recherche pour la qualité de ses contenus risque de devenir une usine à spams… au risque de contaminer les IA génératives.

Reddit est une source de contenus importante sur internet et nombre d’internautes l’utilisent pour trouver des informations pertinentes. Selon l’entreprise, « en 2023, les internautes ont ajouté “reddit” à leurs recherches plus de 32 milliards de fois » dans leur moteur préféré pour obtenir des informations publiées à propos d’un sujet qui les intéressait.

Mais 404 Media a remarqué que des services peu scrupuleux proposent de créer automatiquement des contenus sur la plateforme pour « mentionner de façon naturelle votre produit dans les conversations ».

ReplyGuy automatise la publicité clandestine


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☕️ Grindr visé par une plainte pour avoir partagé des données, dont le statut VIH, de ses utilisateurs

26 avril 2024 à 07:10
Grindr

670 personnes se sont jointes à une « class action » déposée devant la Haute Cour d’Angleterre contre l’application de rencontres LGBTQ+ Grindr. Elles souhaitent obtenir des dommages et intérêts au motif que l’entreprise aurait transmis le statut VIH des utilisateurs ainsi que d’autres données sensibles à des annonceurs tiers entre 2018 et 2020, rapporte The Register.

À l’époque, des chercheurs avaient découvert que Grindr était rémunéré pour envoyer « en masse » aux sociétés d’analyse publicitaire Localytics et Apptimize des informations sensibles émanant de ses utilisateurs tels leur statut VIH, la date de leur dernier test, leurs préférences sexuelles et leur localisation GPS.

L’autorité norvégienne de protection des données avait d’ailleurs infligé à Grindr une amende de 65 millions de couronnes norvégiennes en 2020 (5,8 millions d’euros) pour avoir enfreint les règles du RGPD en matière de consentement.

L’Electronic Privacy Information Center (EPIC) a de son côté demandé en octobre 2023 à la FTC d’enquêter sur le fabricant de l’application après avoir constaté qu’il conservait les données des utilisateurs même après la suppression des comptes – une pratique que la politique de confidentialité de Grindr interdit explicitement.

« Grindr doit à la communauté LGBTQ+ qu’il sert d’indemniser les personnes dont les données ont été compromises et qui en ont souffert », a déclaré Chaya Hanoomanjee, directeur général de l’entreprise, dans un communiqué relayé par l’agence Reuters.

L’entreprise doit « veiller à ce que tous ses utilisateurs soient en sécurité lorsqu’ils utilisent l’application, où qu’ils soient, sans craindre que leurs données soient partagées avec des tiers », a ajouté Mme Hanoomanjee.

La CNIL fait le bilan de son année 2023, cinquième année après RGPD

25 avril 2024 à 06:06
RGPD banalisé

Si la CNIL est née bien avant le RGPD, l’année 2018 est une date un peu particulière pour les autorités de régulation européenne puisque le règlement européen a revalorisé leur existence et leurs actions. Dans son rapport annuel 2023 [PDF], l’autorité fait un bilan de son action pendant cette cinquième année post-RGPD.

« Je n’ai rien à cacher mais vous n’avez pas à tout savoir de moi », c’est le titre du rapport annuel de la CNIL reprenant le titre du célèbre documentaire (Nothing to Hide) sur les effets de la surveillance de masse, tout en le complétant pour clarifier le message vis-à-vis des organismes que l’autorité doit contrôler.

16 551 plaintes traitées


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☕️ TikTok suspend le système de récompense de sa version Lite

25 avril 2024 à 05:00
TikTok

L’entreprise a annoncé sur Twitter mercredi 24 avril sa décision de suspendre « volontairement » les fonctions de récompenses dans TikTok Lite « pendant que nous répondons aux préoccupations » soulevées par la Commission européenne et « autres régulateurs ».

En effet, si cette décision est « volontaire », elle a été prise sous pression de la Commission européenne qui l’a menacée mardi 23 avril de suspendre l’application elle-même si l’entreprise ne lui envoyait pas dans les 24 heures une évaluation des risques sur la santé mentale de ses utilisateurs de ces nouvelles fonctionnalités. Mercredi 24 avril au matin, TikTok affirmait avoir soumis ce rapport à la Commission.

La Commission européenne a rapidement réagi à cette annonce :

« La Commission prend acte de la décision de TikTok de suspendre unilatéralement le “Task and Reward Programme ” de TikTok Lite en France et en Espagne pour une période initiale de 60 jours à partir d’aujourd’hui pour les nouveaux utilisateurs et d’ici la fin de la semaine pour tous les autres utilisateurs en France et en Espagne, et en tout état de cause au plus tard le 1er mai, ainsi que de mettre en pause le déploiement de TikTok Lite dans d’autres États membres de l’UE. La Commission surveillera la mise en œuvre effective de cet engagement public »

« Nos enfants ne sont pas des cobayes pour les médias sociaux. Le DSA garantit la sécurité de notre espace en ligne de l’UE », ajoute de son côté le commissaire Thierry Breton.

☕️ TikTok suspend le système de récompense de sa version Lite

25 avril 2024 à 05:00
TikTok

L’entreprise a annoncé sur Twitter mercredi 24 avril sa décision de suspendre « volontairement » les fonctions de récompenses dans TikTok Lite « pendant que nous répondons aux préoccupations » soulevées par la Commission européenne et « autres régulateurs ».

En effet, si cette décision est « volontaire », elle a été prise sous pression de la Commission européenne qui l’a menacée mardi 23 avril de suspendre l’application elle-même si l’entreprise ne lui envoyait pas dans les 24 heures une évaluation des risques sur la santé mentale de ses utilisateurs de ces nouvelles fonctionnalités. Mercredi 24 avril au matin, TikTok affirmait avoir soumis ce rapport à la Commission.

La Commission européenne a rapidement réagi à cette annonce :

« La Commission prend acte de la décision de TikTok de suspendre unilatéralement le “Task and Reward Programme ” de TikTok Lite en France et en Espagne pour une période initiale de 60 jours à partir d’aujourd’hui pour les nouveaux utilisateurs et d’ici la fin de la semaine pour tous les autres utilisateurs en France et en Espagne, et en tout état de cause au plus tard le 1er mai, ainsi que de mettre en pause le déploiement de TikTok Lite dans d’autres États membres de l’UE. La Commission surveillera la mise en œuvre effective de cet engagement public »

« Nos enfants ne sont pas des cobayes pour les médias sociaux. Le DSA garantit la sécurité de notre espace en ligne de l’UE », ajoute de son côté le commissaire Thierry Breton.

[Màj] Le Congrès des États-Unis vote la loi obligeant ByteDance à vendre TikTok

24 avril 2024 à 06:30
Des tics et des tocs
Portrait de Thierry Breton mis en perspective avec un meme par Guénaël Pépin

La Commission européenne menace ByteDance de suspendre TikTok Lite dans l’UE si l’entreprise ne lui envoie pas une évaluation des risques sur la santé mentale de ses utilisateurs d’ici mercredi 24 avril. De l’autre côté de l’Atlantique, TikTok est sérieusement menacé d’interdiction par le Congrès des États-Unis. Les élus américains viennent de voter une loi obligeant ByteDance à vendre l’application. Mais l’entreprise compte bien attaquer la décision en justice si elle est actée.

Mise à jour du 24 avril à 8h30 : ajout du vote par le Sénat américain de la loi obligeant ByteDance à vendre TikTok sous peine d’interdiction de l’application sur le sol des États-Unis.

Article initialement publié le 23 avril à 14h55 :

La Commission européenne a réagi à la mise en place par ByteDance d’une nouvelle application en France et en Espagne nommée TikTok Lite. Celle-ci reprend les principes de sa grande sœur, mais propose aussi à ses utilisateurs d’être rémunérés pour leur temps passé et leurs actions en bons d’achat Amazon, cartes-cadeaux PayPal, ou « monnaie » intégrée à TikTok.

TikTok Lite et son système de rémunération dans le viseur

L’institution européenne a ouvert une procédure à l’encontre de ByteDance en se basant sur le Digital services Act (DSA) qui oblige les très grandes plateformes en ligne, dont TikTok fait partie, de présenter un rapport d’évaluation des risques avant de lancer une nouvelle fonctionnalité qui peut poser problème.


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