En France, 93 % des locaux éligibles à la fibre, avec toujours de fortes disparités
Pendant ce temps, le cuivre tire sa révérence

Chaque trimestre, l’Arcep fait le point sur le déploiement de la fibre optique en France. L’objectif est pour rappel d’arriver à 100 %, d’autant qu’Orange a déjà commencé à éteindre des lignes en cuivre, qui attirent d’ailleurs les convoitises. Où en sommes-nous ?
3,3 millions de locaux ne sont pas encore éligibles
En fin de semaine dernière, l’Arcep a publié son observatoire du marché des services fixes à (très) haut débit : « Au 30 juin 2025, 93 % des locaux sont couverts en fibre optique, 3,3 millions restent encore à rendre raccordables ». C’est un point de plus qu’au trimestre précédent et quatre points de mieux en un an. Plus on avance, plus les cas restants sont difficiles et onéreux (lignes longues, complexes, etc.).
Cela signifie que sur les 44,9 millions de locaux recensés en France, 41,6 millions sont raccordables à la fibre optique. Un million de plus (soit 42,6 millions) sont éligibles au très haut débit sur des réseaux filaires (fibre optique, VDSL2, câble).
Attention, raccordables ne veut pas dire raccordés, loin de là. Sur les prés de 45 millions de locaux, ils sont 25,7 millions à avoir un abonnement en fibre optique (+ 620 000), « ce qui représente 79 % du nombre total d’abonnements internet et 92 % du nombre d’abonnements à très haut débit ».

Le câble coaxial de SFR continue inexorablement de baisser, avec 400 000 abonnements à plus de 100 Mb/s encore aujourd’hui. Cette technologie est vouée à disparaitre, comme nous l’avait confirmé SFR, mais cela va prendre « plusieurs années ». Un rachat d’Altice pourrait aussi accélérer le calendrier, car le repreneur pourrait ne rien avoir à faire d’un réseau voué à disparaitre.
Le déploiement de la fibre en ordre dispersé en France
- Total : 41,6 millions de locaux couverts (+ 525 000), reste environ 3,3 millions
- Zones moins denses par les Réseaux d’Initiative Publique : 17,4 millions de locaux couverts (+ 337 000), reste 1,6 million de locaux.
- Zones moins denses d’initiative privée : 16,8 millions de locaux couverts (+ 167 000), reste 1,1 million de locaux.
- Zones très denses : 7,5 millions de locaux couverts (+ 21 000), reste 480 000 locaux.
L’avance est encore lente sur les zones très denses où les quatre opérateurs nationaux sont en concurrence. 21 000 locaux de plus seulement, sur les 480 000 encore à rendre raccordables.
La mutualisation est toujours élevée, avec 41,3 millions de lignes qui ont le choix entre deux opérateurs, 40,9 millions entre trois et 38,3 millions entre au moins quatre opérateurs. Dans les zones très denses, seule la moitié des lignes avaient le choix entre au moins quatre opérateurs, contre 91 % aujourd’hui.
La Bretagne en retard, comme Marseille et Montpellier
Comme on peut le voir sur cette carte, le déploiement de la fibre optique est supérieur à 80 % dans une large proportion de la France, à l’exception notable de la Bretagne (et de certaines régions localisées). On retrouve aussi une disparité entre les villes dans les zones très denses : Paris et Lyon sont à 97 % de couverture, quand Marseille est à 88 % et Montpellier à 89 %.
Même situation au niveau départemental. Alors que la couverture moyenne nationale de ces zones s’établit à plus de 94 %, douze départements sont en dessous : Bouches-du-Rhône, Meurthe-et-Moselle, Loiret et Hérault sont à moins de 90 % ; Bas-Rhin, Haute-Garonne, Seine-Maritime, Nord, Seine-Saint-Denis, Var, Gironde et Puy-de-Dôme sont à moins de 94 %.
Toutes les données sont disponibles sur le site Ma connexion Internet de l’Arcep.


Dans cinq ans, la fin du cuivre
L’enjeu est non seulement d’avoir accès à du très haut débit, mais aussi de pouvoir avancer sur le décommissionnement du réseau cuivre. Orange a déjà commencé les opérations. Depuis janvier, près d’un million de locaux ne peuvent plus souscrire d’abonnement xDSL sur le cuivre.
Pour 210 000 autres locaux (où il n’était déjà plus possible de souscrire), c’est une autre étape qui était franchie : la fermeture définitive du réseau en cuivre. Le planning prévoit des fermetures progressives jusqu’en 2030 avec l’objectif « zéro client sur le cuivre ».
