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Aujourd’hui — 25 juin 2024Flux principal

Udio et Suno, des IA de génération de musiques attaquées par l’industrie musicale américaine

25 juin 2024 à 14:46
Je danse le IA

Udio et Suno, deux startups d’IA générative spécialisées dans la musique font face à des plaintes de l’industrie musicale : l’association américaine des maisons de disque RIAA ainsi que Universal Music Group (UMG), Sony Music Entertainment et Warner Records les ont attaqués pour violation de copyright « en masse » et demandent 150 000 dollars par titre.

Deux startups Udio et Suno se sont lancées dans l’IA générative de musique avec un certain succès. Suno peut, par exemple, générer une chanson à partir d’un prompt avec un style de musique demandé et des paroles. Elle peut aussi générer elle-même des paroles en utilisant l’API d’OpenAI. Elles ont toutes les deux levé plusieurs millions de dollars et la valeur de Suno est évaluée à près de 500 millions de dollars.

Jusque-là, d’autres avaient déjà sorti des applications, mais elles ne donnaient pas de résultat probant. Comme l’explique le Youtubeur Florent Garcia, « la plupart des outils […] n’étaient pas capables de faire des morceaux qui avaient une tonalité cohérente, une signature rythmique cohérente, des parties rythmiques qui auraient du sens ». Mais, ces deux applications se rapprochent de sons publiés par des majors de l’édition numérique.

Génération de morceaux très proches d’originaux


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☕️ Des chercheurs se mobilisent contre l’obscurantisme, la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme

25 juin 2024 à 06:00

Dimanche 23 juin, le journal Le Monde a publié une tribune signée par plus de 800 chercheurs et chercheuses rappelant qu’ « une science qui ne circule pas est une science morte ». Parmi les signataires, Antoine Petit, Philippe Mauguin et Didier Samuel signent en tant que PDG respectivement du CNRS, de l’Inrae et de l’Inserm.

Ce texte affirme que « les connaissances scientifiques n’ont pas de frontières. Elles ne laissent aucune place à la xénophobie, au racisme, à l’antisémitisme ou à l’exclusion de quiconque en raison de son appartenance à un groupe ».

La démarche de science ouverte « qui accélère la science suppose aussi une libre circulation des chercheurs d’un pays à l’autre pour passer du temps dans un laboratoire étranger auprès d’une équipe éloignée, unir des forces, former des étudiants dans les équipes respectives, susciter des opportunités de réseaux et ainsi permettre un brassage de chercheurs et d’étudiants de toutes origines, de toutes religions, de toutes opinions », ajoutent-ils.

Un autre texte, signé par plus de 700 chercheurs et chercheuses, circule. Ceux-ci, « face à la menace du RN », appellent à voter pour le programme du Nouveau Front Populaire.

Il affirme que l’arrivée au pouvoir du RN « signerait la fin des libertés académiques, et une amplification des attaques directes dans de nombreux domaines de la recherche ». Ce texte rappelle, entre autres, que « c’est à l’action du Front Populaire et celle de Jean Zay que l’on doit les œuvres universitaires (ancêtre des CROUS) et les jalons du CNRS, fleuron de la recherche fondamentale ».

☕️ Des chercheurs se mobilisent contre l’obscurantisme, la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme

25 juin 2024 à 06:00

Dimanche 23 juin, le journal Le Monde a publié une tribune signée par plus de 800 chercheurs et chercheuses rappelant qu’ « une science qui ne circule pas est une science morte ». Parmi les signataires, Antoine Petit, Philippe Mauguin et Didier Samuel signent en tant que PDG respectivement du CNRS, de l’Inrae et de l’Inserm.

Ce texte affirme que « les connaissances scientifiques n’ont pas de frontières. Elles ne laissent aucune place à la xénophobie, au racisme, à l’antisémitisme ou à l’exclusion de quiconque en raison de son appartenance à un groupe ».

La démarche de science ouverte « qui accélère la science suppose aussi une libre circulation des chercheurs d’un pays à l’autre pour passer du temps dans un laboratoire étranger auprès d’une équipe éloignée, unir des forces, former des étudiants dans les équipes respectives, susciter des opportunités de réseaux et ainsi permettre un brassage de chercheurs et d’étudiants de toutes origines, de toutes religions, de toutes opinions », ajoutent-ils.

Un autre texte, signé par plus de 700 chercheurs et chercheuses, circule. Ceux-ci, « face à la menace du RN », appellent à voter pour le programme du Nouveau Front Populaire.

Il affirme que l’arrivée au pouvoir du RN « signerait la fin des libertés académiques, et une amplification des attaques directes dans de nombreux domaines de la recherche ». Ce texte rappelle, entre autres, que « c’est à l’action du Front Populaire et celle de Jean Zay que l’on doit les œuvres universitaires (ancêtre des CROUS) et les jalons du CNRS, fleuron de la recherche fondamentale ».

Hier — 24 juin 2024Flux principal

Apple : pour la Commission européenne, l’App Store viole le DMA, lourde amende en perspective

24 juin 2024 à 14:42
Apple se prend une tarte
Apple vs EU : le bras de fer

La Commission européenne vient de conclure dans une enquête préliminaire que l’App Store d’Apple n’est pas conforme au nouveau DMA, entré en vigueur en mars dernier. L’entreprise pourrait être condamnée à une amende atteignant au maximum 10 % de son chiffre d’affaires.

L’instance européenne a bouclé la première étape de son enquête sur la compatibilité des règles de l’App Store avec le DMA, le tout jeune texte européen qui régule les marchés numériques. Lancée le 25 mars dernier, tout juste 15 jours après l’entrée en vigueur du texte, l’enquête préliminaire conclut qu’Apple est en infraction, car ses règles « empêchent les développeurs d’applications d’orienter librement les consommateurs vers d’autres canaux d’offres et de contenus », explique le communiqué de la Commission. Remarquons aussi que cette enquête a démarré quelques jours après la publication d’iOS 17.4 qui contenait tous les changements prévus par Apple relatifs au DMA.

L’institution enquête depuis le même jour aussi sur les pratiques de Google, Meta et Amazon et devrait donc communiquer à leur sujet dans peu de temps.

Pas de possibilité d’orienter « librement » les clients


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À partir d’avant-hierFlux principal

☕️ L’UFC-Que Choisir pointe les dark patterns des sites d’e-commerce

21 juin 2024 à 14:43

L’UFC-Que Choisir vient de publier une étude sur les sites d’e-commerce et les dark patterns (.PDF) et saisit la DGCCRF et la Commission européenne « pour les alerter sur les dérives des professionnels, initier des enquêtes complémentaires et sanctionner ces pratiques inadmissibles afin d’assurer le strict respect de l’interdiction des dark patterns désormais prévue par le DSA ».

L’organisme a analysé un échantillon des 20 places de marché les plus fréquentées en France (sites web et applications) en simulant le parcours type d’un consommateur, tout en vérifiant la présence de dark patterns. Les analyses ont été réalisées au mois de mars 2024, après l’entrée en vigueur du DSA qui interdit explicitement leur utilisation sur les plateformes en ligne, y compris les places de marché :

L’UFC-Que Choisir pointent des dark patterns qui poussent les consommateurs à l’achat comme ceux de l’application E.Leclerc ci-dessous :

Ou encore les pop-ups d’incitation répétitive d’Alixepress (à gauche et au centre) et d’Amazon (à droite) :

Remarquons néanmoins que le site de l’organisme (où l’on peut retrouver le communiqué concernant cette étude) utilise toujours un dark pattern pour sa fenêtre de gestion des cookies :

La configuration de l’outil de management de consentements utilisé par l’association a été un peu améliorée sur le site de l’organisme depuis notre dernier article. Elle est maintenant certifiée « Google Consent Mode v2 » et semble donc ne plus utiliser Trustcommander qui y semblait mal configuré à l’époque.

☕️ L’UFC-Que Choisir pointe les dark patterns des sites d’e-commerce

21 juin 2024 à 14:43

L’UFC-Que Choisir vient de publier une étude sur les sites d’e-commerce et les dark patterns (.PDF) et saisit la DGCCRF et la Commission européenne « pour les alerter sur les dérives des professionnels, initier des enquêtes complémentaires et sanctionner ces pratiques inadmissibles afin d’assurer le strict respect de l’interdiction des dark patterns désormais prévue par le DSA ».

L’organisme a analysé un échantillon des 20 places de marché les plus fréquentées en France (sites web et applications) en simulant le parcours type d’un consommateur, tout en vérifiant la présence de dark patterns. Les analyses ont été réalisées au mois de mars 2024, après l’entrée en vigueur du DSA qui interdit explicitement leur utilisation sur les plateformes en ligne, y compris les places de marché :

L’UFC-Que Choisir pointent des dark patterns qui poussent les consommateurs à l’achat comme ceux de l’application E.Leclerc ci-dessous :

Ou encore les pop-ups d’incitation répétitive d’Alixepress (à gauche et au centre) et d’Amazon (à droite) :

Remarquons néanmoins que le site de l’organisme (où l’on peut retrouver le communiqué concernant cette étude) utilise toujours un dark pattern pour sa fenêtre de gestion des cookies :

La configuration de l’outil de management de consentements utilisé par l’association a été un peu améliorée sur le site de l’organisme depuis notre dernier article. Elle est maintenant certifiée « Google Consent Mode v2 » et semble donc ne plus utiliser Trustcommander qui y semblait mal configuré à l’époque.

L’État de New York impose aux réseaux sociaux l’ordre chronologique par défaut pour les mineurs

21 juin 2024 à 13:18
New York Timecops

Deux lois concernant les mineurs et le numérique viennent de passer dans l’État de New York. Le « SAFE for kids act » oblige les réseaux sociaux à leur présenter les contenus de manière chronologique par défaut et de demander le consentement parental pour « les flux addictifs ». L’autre texte restreint le traitement sans consentement des données des moins de 18 ans.

Le « SAFE for kids act », texte (.pdf) voté, comme l’explique CNN, par les élus de l’État de New York au début du mois de juin et validé par la signature de sa gouverneure Kathy Hochul ce jeudi 20 juin, a l’ambition de « bloquer l’exploitation des flux addictifs » pour les enfants. C’est ce que signifie son nom qu’il faut dérouler en « Stop Addictive Feeds Exploitation (SAFE) for kids act ». C’est un texte sans précédent aux États-Unis.

Après un moment d’attentisme face aux réseaux sociaux et à leur tendance à pousser leurs utilisateurs à rester le plus longtemps possible sur leur flux, les politiques ont commencé à s’en inquiéter, plusieurs années après le signal d’alarme tiré en 2021 par Frances Haugen. On l’a vu lors des débats sur l’interdiction de TikTok, par exemple. Dans son rapport rendu en juillet dernier, une commission d’enquête du Sénat évoquait le sujet en parlant d’ « abrutissement » provoqué par le design algorithmique de l’application.

En octobre, une commission du Parlement européen adoptait un rapport appelant à une réglementation spécifique sur cet aspect des réseaux sociaux en prenant soin particulièrement des jeunes. Et le même mois, 41 États américains attaquaient Meta pour l’addictivité toxique de Facebook et Instagram qu’ils accusent de nuire à la santé mentale et physique des jeunes. L’État de New York en faisait déjà partie.

Chronologique par défaut et accord parental obligatoire pour changer


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Les constellations de satellites vont gravement endommager la couche d’ozone

20 juin 2024 à 15:00
Creuser le trou

De plus en plus de satellites sont envoyés dans l’espace pour venir grossir les rangs dans les constellations de type Starlink de SpaceX. Celles-ci engendrent une pollution lumineuse bien documentée. Les lancements rejettent un certain nombre de déchets. Mais ces constellations risquent aussi d’aggraver la situation du trou dans la couche d’ozone lors de la phase de désorbitage des satellites. Une étude d’astrophysiciens de l’université de Californie du Sud tire la sonnette d’alarme.

Depuis 2019 et son premier lancement de satellites, SpaceX a mis en orbite près de 6 000 satellites pour créer sa constellation Starlink fournissant un accès à Internet. Rappelons qu’il y a actuellement 8 100 objets en orbite basse autour de la Terre. Les satellites de Starlink en représentent donc une proportion très importante.

Et l’entreprise prévoit de doubler ce chiffre dès 2025 et espère atteindre les 42 000 à terme. C’est sans compter les satellites des autres fournisseurs d’accès comme OneWeb, Kuiper d‘Amazon et IRIS² de l’Europe lancés, eux aussi, dans la course.

La pollution lumineuse de ces constellations est déjà bien établie. Les agences spatiales ont aussi signalé qu’elles augmenteraient significativement les débris orbitaux. Mais elles pourraient avoir d’autres répercussions encore plus problématiques pour l’environnement. Notamment sur la couche d’ozone dont le trou se referme pourtant petit à petit depuis quelques années grâce à des efforts importants – voir le rapport (pdf) de l’Organisation météorologique mondiale publié en 2022.

La combustion de la structure en aluminium, un véritable danger


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Plan Procu : « Nous sommes la solution de dernier recours » pour les procurations

18 juin 2024 à 15:51
Juste pour le coup d’un soir ou deux, pas plus

Avec les législatives anticipées et des dates correspondant au début des vacances d’été, l’engouement pour les plateformes de procuration en ligne est réel. Grâce à son nom très bien trouvé, Planprocu.fr a attiré l’attention, mais le propriétaire du nom de domaine, ancien prestataire de la campagne d’Emmanuel Macron en 2017, pose aussi des questions. À Next, Titouan Galopin, qui a monté la startup Citipo, répond qu’il n’a plus d’engagement politique personnel. La meilleure solution reste de donner procuration à un proche, il en convient.

Depuis quelques années, beaucoup d’initiatives citoyennes ont essayé de mobiliser les Français autour des élections. On se souvient de la Primaire Populaire, par exemple. D’autres ont eu pour ambition de réduire l’abstention qui, si elle régresse aux Européennes depuis les premiers scrutins, reste importante.

Les partis politiques et les médias ont régulièrement essayé de mobiliser sans beaucoup de résultats. Cette année, à l’occasion des européennes, le site Planprocu.fr a émergé, notamment grâce à une communication (et surtout un nom) efficace. Certains partis politiques proposent aussi un outil similaire.

Dans tous les cas, le site officiel pour donner sa procuration est maprocuration.gouv.fr. La procédure peut se faire en ligne. Ensuite, « pour faire vérifier votre identité, déplacez-vous au commissariat, en gendarmerie ou au consulat, ou authentifiez-vous avec une identité numérique certifiée France Identité ». Les détails de la procédure se trouvent par là.

L’équipe de conception du site critiquée pour ses liens

La personne qui possède le nom de domaine ? Titouan Galopin. Celui-ci a cofondé Citipo, l’entreprise prestataire ayant fourni l’outil sur lequel s’appuie Planprocu.fr à l’association A voté. Mais ce nom a aussi soulevé des craintes :

Celui-ci a en effet participé activement à la campagne 2017 d’Emmanuel Macron. Un article d’Actu.fr publié cette année-là le présentait comme « l’architecte Internet d’Emmanuel Macron ». Contacté, il nous explique qu’il a, à l’époque, fourni une prestation de services informatiques après avoir noué des liens avec l’équipe de campagne lors d’un meeting du candidat : « effectivement, je ne l’aurais pas fait avec quelqu’un qui aurait été à l’opposé de mes idées ».

« Ça fait partie de mon historique et c’est ça qui a fait que j’ai une entreprise dans le domaine, car je le connais. Maintenant, je ne suis plus du tout investi depuis bien longtemps et je n’ai plus du tout d’engagement politique personnel. J’ai tout à fait le droit d’avoir une opinion politique et ce n’est pas pour ça que je vais détourner des voix », ajoute-t-il.

Concernant l’outil de procuration développé par Citipo, Titouan Galopin explique que « notre travail est de fournir un logiciel de mise en relation. Nous ne nous occupons que de la partie technologique. C’est en charge aux organisations de s’assurer de la fiabilité des échanges les uns avec les autres ».

Un cofondateur d’A voté maintenant conseiller du gouvernement

Citipo a livré l’outil à l’association A voté en pro bono. Celle-ci a été créée dans le but de mener des « campagnes de sensibilisation, de mobilisation et de plaidoyer pour une démocratie plus ouverte et plus inclusive ». Le lien entre les deux structures est assez éloquent puisque le cofondateur de Citipo, Adrien Duguet, est aussi membre de l’association.

Contactée par Next, A voté n’a pas répondu à nos sollicitations. Mais, selon les statuts de l’association, l’un de ses co-fondateurs est Grégoire Cazcarra. Créateur de l’app Elyze, le fameux « Tinder de la présidentielle », et a rejoint le gouvernement en 2022 en tant que conseiller en charge de la communication numérique et de la prospective.

L’association a répondu à Numérama qu’elle n’avait « pas de lien » avec le gouvernement et ajoute, qu’« il n’y a pas de gens dans notre équipe qui font une campagne secrète ou autre ». Dorain Dreuil, le coprésident d’A Voté, assure à notre consœur que Grégoire Cazcarra a quitté l’association dès qu’il a rejoint le cabinet ministériel.

Une simple mise en relation

Mais Citipo n’a pas seulement créé l’outil pour A voté. La startup l’a aussi vendu à trois partis politiques à l’occasion des élections européennes : LR, Les écologistes et le PS.

Titouan Galopin nous explique que « le logiciel ne fait que mettre en relation des gens par email ou par téléphone selon leur préférence et après la personne disponible et celle qui a besoin d’une procuration peuvent discuter. Elles peuvent même se rencontrer pour établir la confiance et c’est à partir de là que la procuration peut avoir lieu ».

Quand on lui demande comment sont sélectionnées les personnes qui prennent les procurations, il nous explique que c’est à l’organisation de le décider : « typiquement, ils ont des bases de contacts et d’adhérents, etc. Nous n’avons pas la main là-dessus ni la visibilité sur comment ils s’organisent en interne ».

Une manipulation possible ?

La question de la manipulation de ces outils se pose. Des messages partagés sur les réseaux sociaux alertent notamment sur une possible infiltration par l’extrême droite.

la team faites attention à vos procurations si vous êtes passés par l'appli action populaire !!!! pic.twitter.com/gUdcBbrMa6

— instant crush (oomf fleuri) (@AlbionSunflower) June 14, 2024

Comme l’explique Checknews, « impossible de savoir si ces publications associées à l’extrême droite ont eu un impact sur les deux sites ». Interrogée, A voté a répondu que « le lien de confiance se situe ensuite entre le mandant et le mandataire, comme pour tous les outils de procuration. Si toutefois, l’un ou l’autre n’était pas ou plus à l’aise, il est possible de nous demander d’annuler cette mise en relation, et de connecter les personnes dans le besoin avec un autre volontaire ou de se désinscrire ».

Pour les partis politiques, l’appui en partie sur la liste des adhérents permet d’être sûr de tomber sur quelqu’un qui partage le même vote, mais il n’est pas certain de tomber sur un adhérent.

Du côté d’A voté, l’association a expliqué à Numérama être restée « vigilante sur les questions de manipulation de vote. Chaque inscription est acceptée manuellement, afin de voir si beaucoup d’électeurs et électrices d’un même bureau de vote se seraient enregistrés en même temps. Tous les autres comportements sont également passés au peigne fin pour éviter les opérations d’influence ». Actuellement, le site est en pause : « les inscriptions sont temporairement mises en attente pour gérer les mises en relations actuelles ! » indique-t-il.

Si cette solution numérique de mise en relation a eu son succès sur les réseaux sociaux et dans la presse, le site n’enregistre que 4 000 inscrits.

Le plus simple : trouver un proche

Pour donner procuration, la solution la plus sûre reste celle de demander à quelqu’un que l’on connait et qui est disponible les 30 juin et/ou 7 juillet. Une autre solution est de contacter l’antenne locale du parti pour lequel on veut voter, qui devrait pouvoir trouver un adhérent pouvant prendre une procuration.

Lorsqu’on demande à Titouan Galopin « quelle solution il conseille de privilégier entre l’utilisation de son outil pour faire une procuration ou trouver quelqu’un de son entourage pour prendre une procuration », il répond « d’évidence, la deuxième option. Tous les logiciels, quels qu’ils soient, ont pour objectif de lutter contre l’abstention. Les gens qui s’abstiennent sont souvent des gens qui n’ont pas la capacité de donner une procuration à quelqu’un. Nous sommes la solution de dernier recours, mais bien sûr si quelqu’un est capable de porter la procuration, c’est la meilleure solution, car c’est quelqu’un de confiance ».

Plan Procu : « Nous sommes la solution de dernier recours » pour les procurations

18 juin 2024 à 15:51
Juste pour le coup d’un soir ou deux, pas plus

Avec les législatives anticipées et des dates correspondant au début des vacances d’été, l’engouement pour les plateformes de procuration en ligne est réel. Grâce à son nom très bien trouvé, Planprocu.fr a attiré l’attention, mais le propriétaire du nom de domaine, ancien prestataire de la campagne d’Emmanuel Macron en 2017, pose aussi des questions. À Next, Titouan Galopin, qui a monté la startup Citipo, répond qu’il n’a plus d’engagement politique personnel. La meilleure solution reste de donner procuration à un proche, il en convient.

Depuis quelques années, beaucoup d’initiatives citoyennes ont essayé de mobiliser les Français autour des élections. On se souvient de la Primaire Populaire, par exemple. D’autres ont eu pour ambition de réduire l’abstention qui, si elle régresse aux Européennes depuis les premiers scrutins, reste importante.

Les partis politiques et les médias ont régulièrement essayé de mobiliser sans beaucoup de résultats. Cette année, à l’occasion des européennes, le site Planprocu.fr a émergé, notamment grâce à une communication (et surtout un nom) efficace. Certains partis politiques proposent aussi un outil similaire.

Dans tous les cas, le site officiel pour donner sa procuration est maprocuration.gouv.fr. La procédure peut se faire en ligne. Ensuite, « pour faire vérifier votre identité, déplacez-vous au commissariat, en gendarmerie ou au consulat, ou authentifiez-vous avec une identité numérique certifiée France Identité ». Les détails de la procédure se trouvent par là.

L’équipe de conception du site critiquée pour ses liens

La personne qui possède le nom de domaine ? Titouan Galopin. Celui-ci a cofondé Citipo, l’entreprise prestataire ayant fourni l’outil sur lequel s’appuie Planprocu.fr à l’association A voté. Mais ce nom a aussi soulevé des craintes :

Celui-ci a en effet participé activement à la campagne 2017 d’Emmanuel Macron. Un article d’Actu.fr publié cette année-là le présentait comme « l’architecte Internet d’Emmanuel Macron ». Contacté, il nous explique qu’il a, à l’époque, fourni une prestation de services informatiques après avoir noué des liens avec l’équipe de campagne lors d’un meeting du candidat : « effectivement, je ne l’aurais pas fait avec quelqu’un qui aurait été à l’opposé de mes idées ».

« Ça fait partie de mon historique et c’est ça qui a fait que j’ai une entreprise dans le domaine, car je le connais. Maintenant, je ne suis plus du tout investi depuis bien longtemps et je n’ai plus du tout d’engagement politique personnel. J’ai tout à fait le droit d’avoir une opinion politique et ce n’est pas pour ça que je vais détourner des voix », ajoute-t-il.

Concernant l’outil de procuration développé par Citipo, Titouan Galopin explique que « notre travail est de fournir un logiciel de mise en relation. Nous ne nous occupons que de la partie technologique. C’est en charge aux organisations de s’assurer de la fiabilité des échanges les uns avec les autres ».

Un cofondateur d’A voté maintenant conseiller du gouvernement

Citipo a livré l’outil à l’association A voté en pro bono. Celle-ci a été créée dans le but de mener des « campagnes de sensibilisation, de mobilisation et de plaidoyer pour une démocratie plus ouverte et plus inclusive ». Le lien entre les deux structures est assez éloquent puisque le cofondateur de Citipo, Adrien Duguet, est aussi membre de l’association.

Contactée par Next, A voté n’a pas répondu à nos sollicitations. Mais, selon les statuts de l’association, l’un de ses co-fondateurs est Grégoire Cazcarra. Créateur de l’app Elyze, le fameux « Tinder de la présidentielle », et a rejoint le gouvernement en 2022 en tant que conseiller en charge de la communication numérique et de la prospective.

L’association a répondu à Numérama qu’elle n’avait « pas de lien » avec le gouvernement et ajoute, qu’« il n’y a pas de gens dans notre équipe qui font une campagne secrète ou autre ». Dorain Dreuil, le coprésident d’A Voté, assure à notre consœur que Grégoire Cazcarra a quitté l’association dès qu’il a rejoint le cabinet ministériel.

Une simple mise en relation

Mais Citipo n’a pas seulement créé l’outil pour A voté. La startup l’a aussi vendu à trois partis politiques à l’occasion des élections européennes : LR, Les écologistes et le PS.

Titouan Galopin nous explique que « le logiciel ne fait que mettre en relation des gens par email ou par téléphone selon leur préférence et après la personne disponible et celle qui a besoin d’une procuration peuvent discuter. Elles peuvent même se rencontrer pour établir la confiance et c’est à partir de là que la procuration peut avoir lieu ».

Quand on lui demande comment sont sélectionnées les personnes qui prennent les procurations, il nous explique que c’est à l’organisation de le décider : « typiquement, ils ont des bases de contacts et d’adhérents, etc. Nous n’avons pas la main là-dessus ni la visibilité sur comment ils s’organisent en interne ».

Une manipulation possible ?

La question de la manipulation de ces outils se pose. Des messages partagés sur les réseaux sociaux alertent notamment sur une possible infiltration par l’extrême droite.

la team faites attention à vos procurations si vous êtes passés par l'appli action populaire !!!! pic.twitter.com/gUdcBbrMa6

— instant crush (oomf fleuri) (@AlbionSunflower) June 14, 2024

Comme l’explique Checknews, « impossible de savoir si ces publications associées à l’extrême droite ont eu un impact sur les deux sites ». Interrogée, A voté a répondu que « le lien de confiance se situe ensuite entre le mandant et le mandataire, comme pour tous les outils de procuration. Si toutefois, l’un ou l’autre n’était pas ou plus à l’aise, il est possible de nous demander d’annuler cette mise en relation, et de connecter les personnes dans le besoin avec un autre volontaire ou de se désinscrire ».

Pour les partis politiques, l’appui en partie sur la liste des adhérents permet d’être sûr de tomber sur quelqu’un qui partage le même vote, mais il n’est pas certain de tomber sur un adhérent.

Du côté d’A voté, l’association a expliqué à Numérama être restée « vigilante sur les questions de manipulation de vote. Chaque inscription est acceptée manuellement, afin de voir si beaucoup d’électeurs et électrices d’un même bureau de vote se seraient enregistrés en même temps. Tous les autres comportements sont également passés au peigne fin pour éviter les opérations d’influence ». Actuellement, le site est en pause : « les inscriptions sont temporairement mises en attente pour gérer les mises en relations actuelles ! » indique-t-il.

Si cette solution numérique de mise en relation a eu son succès sur les réseaux sociaux et dans la presse, le site n’enregistre que 4 000 inscrits.

Le plus simple : trouver un proche

Pour donner procuration, la solution la plus sûre reste celle de demander à quelqu’un que l’on connait et qui est disponible les 30 juin et/ou 7 juillet. Une autre solution est de contacter l’antenne locale du parti pour lequel on veut voter, qui devrait pouvoir trouver un adhérent pouvant prendre une procuration.

Lorsqu’on demande à Titouan Galopin « quelle solution il conseille de privilégier entre l’utilisation de son outil pour faire une procuration ou trouver quelqu’un de son entourage pour prendre une procuration », il répond « d’évidence, la deuxième option. Tous les logiciels, quels qu’ils soient, ont pour objectif de lutter contre l’abstention. Les gens qui s’abstiennent sont souvent des gens qui n’ont pas la capacité de donner une procuration à quelqu’un. Nous sommes la solution de dernier recours, mais bien sûr si quelqu’un est capable de porter la procuration, c’est la meilleure solution, car c’est quelqu’un de confiance ».

☕️ La FTC attaque la procédure de résiliation d’abonnement d’Adobe

18 juin 2024 à 06:40

La Federal Trade Commission (FTC), agence américaine du contrôle du droit de la consommation, vient de déposer une plainte contre Adobe, explique Ars Technica. Elle lui reproche (.pdf) d’avoir mis en place une procédure de résiliation d’abonnement « alambiquée » pour ses abonnements annuels payés mensuellement, de plus sans avertir correctement l’utilisateur lorsqu’il accepte un abonnement annuel.

« Lors de l’inscription, Adobe dissimule les conditions matérielles de son plan annuel payé mensuellement en petits caractères et derrière des zones de texte et des liens hypertextes facultatifs, fournissant des informations conçues pour passer inaperçues et que la plupart des consommateurs ne voient jamais » affirme la FTC dans sa plainte.

L’agence indépendante considère aussi que les frais de résiliation anticipée pouvant atteindre « des centaines de dollars » sont particulièrement « élevés ». Selon Bloomberg, ces frais pourraient atteindre 700 dollars pour les particuliers.

La FTC ajoute dans sa plainte qu’Adobe a un lourd passé concernant ce genre de comportement et « a décidé à plusieurs reprises de ne pas rectifier certaines de ses pratiques illégales en raison des implications en termes de revenus ».

Dans un court communiqué, Adobe affirme que « les services d’abonnement sont pratiques, flexibles et rentables pour permettre aux utilisateurs de choisir le plan qui correspond le mieux à leurs besoins, à leur calendrier et à leur budget ». L’entreprise ajoute : « notre priorité est de toujours veiller à ce que nos clients aient une expérience positive. Nous sommes transparents sur les termes et conditions de nos contrats d’abonnement et disposons d’une procédure d’annulation simple. Nous réfuterons les allégations de la FTC devant les tribunaux ».

☕️ La FTC attaque la procédure de résiliation d’abonnement d’Adobe

18 juin 2024 à 06:40

La Federal Trade Commission (FTC), agence américaine du contrôle du droit de la consommation, vient de déposer une plainte contre Adobe, explique Ars Technica. Elle lui reproche (.pdf) d’avoir mis en place une procédure de résiliation d’abonnement « alambiquée » pour ses abonnements annuels payés mensuellement, de plus sans avertir correctement l’utilisateur lorsqu’il accepte un abonnement annuel.

« Lors de l’inscription, Adobe dissimule les conditions matérielles de son plan annuel payé mensuellement en petits caractères et derrière des zones de texte et des liens hypertextes facultatifs, fournissant des informations conçues pour passer inaperçues et que la plupart des consommateurs ne voient jamais » affirme la FTC dans sa plainte.

L’agence indépendante considère aussi que les frais de résiliation anticipée pouvant atteindre « des centaines de dollars » sont particulièrement « élevés ». Selon Bloomberg, ces frais pourraient atteindre 700 dollars pour les particuliers.

La FTC ajoute dans sa plainte qu’Adobe a un lourd passé concernant ce genre de comportement et « a décidé à plusieurs reprises de ne pas rectifier certaines de ses pratiques illégales en raison des implications en termes de revenus ».

Dans un court communiqué, Adobe affirme que « les services d’abonnement sont pratiques, flexibles et rentables pour permettre aux utilisateurs de choisir le plan qui correspond le mieux à leurs besoins, à leur calendrier et à leur budget ». L’entreprise ajoute : « notre priorité est de toujours veiller à ce que nos clients aient une expérience positive. Nous sommes transparents sur les termes et conditions de nos contrats d’abonnement et disposons d’une procédure d’annulation simple. Nous réfuterons les allégations de la FTC devant les tribunaux ».

☕️ YouTube teste les notes de communauté

17 juin 2024 à 14:21

Dans un billet de blog, YouTube explique tester « une fonction expérimentale permettant d’ajouter des notes pour fournir un contexte pertinent, opportun et facile à comprendre sur les vidéos ». Bref, la plateforme de vidéos importe les notes de communauté qui existent déjà, sur Twitter/X.

L’entreprise donne plusieurs exemples d’utilisation : « clarifier lorsqu’une chanson est censée être une parodie, signaler la disponibilité d’une nouvelle version d’un produit faisant l’objet d’une critique ou informer les spectateurs lorsqu’une séquence ancienne est présentée à tort comme un événement d’actualité ».

Elle n’évoque donc pas les élections qui ont lieu cette année à travers le monde (dont l’élection présidentielle américaine) mais cette fonctionnalité pourrait être utilisée pour contester la véracité d’une vidéo politique à ces occasions. Sur X, de nombreux tweets de personnalités politiques sont accompagnés de ce genre de messages.

Le test se fera sur mobile, aux États-Unis et en anglais « au départ ».

« Au cours de cette phase de test, nous nous attendons à ce qu’il y ait des erreurs – des notes qui ne correspondent pas parfaitement à la vidéo, ou des informations potentiellement incorrectes – et cela fait partie des enseignements que nous tirerons de l’expérience » avertit déjà l’entreprise. Elle invite les spectateurs, les participants et les créateurs à lui « faire part de leurs commentaires sur la qualité des notes, et nous étudierons les possibilités d’amélioration au fil du temps, notamment pour déterminer s’il est judicieux d’étendre cette fonctionnalité ».

L’étonnant exemple pris par YouTube est celui de l’annonce de l’extinction d’une espèce de tortue dont on aurait retrouvé des spécimens :

L’entreprise explique qu’elle va sélectionner un nombre limité de contributeurs au départ, puis l’étendre petit à petit à des gens dont la chaine est active et « en règle avec nos lignes directrices communautaires ».

YouTube demandera à des utilisateurs si la note aide et utilisera un algorithme pour déterminer quelles notes seront publiées.

☕️ YouTube teste les notes de communauté

17 juin 2024 à 14:21

Dans un billet de blog, YouTube explique tester « une fonction expérimentale permettant d’ajouter des notes pour fournir un contexte pertinent, opportun et facile à comprendre sur les vidéos ». Bref, la plateforme de vidéos importe les notes de communauté qui existent déjà, sur Twitter/X.

L’entreprise donne plusieurs exemples d’utilisation : « clarifier lorsqu’une chanson est censée être une parodie, signaler la disponibilité d’une nouvelle version d’un produit faisant l’objet d’une critique ou informer les spectateurs lorsqu’une séquence ancienne est présentée à tort comme un événement d’actualité ».

Elle n’évoque donc pas les élections qui ont lieu cette année à travers le monde (dont l’élection présidentielle américaine) mais cette fonctionnalité pourrait être utilisée pour contester la véracité d’une vidéo politique à ces occasions. Sur X, de nombreux tweets de personnalités politiques sont accompagnés de ce genre de messages.

Le test se fera sur mobile, aux États-Unis et en anglais « au départ ».

« Au cours de cette phase de test, nous nous attendons à ce qu’il y ait des erreurs – des notes qui ne correspondent pas parfaitement à la vidéo, ou des informations potentiellement incorrectes – et cela fait partie des enseignements que nous tirerons de l’expérience » avertit déjà l’entreprise. Elle invite les spectateurs, les participants et les créateurs à lui « faire part de leurs commentaires sur la qualité des notes, et nous étudierons les possibilités d’amélioration au fil du temps, notamment pour déterminer s’il est judicieux d’étendre cette fonctionnalité ».

L’étonnant exemple pris par YouTube est celui de l’annonce de l’extinction d’une espèce de tortue dont on aurait retrouvé des spécimens :

L’entreprise explique qu’elle va sélectionner un nombre limité de contributeurs au départ, puis l’étendre petit à petit à des gens dont la chaine est active et « en règle avec nos lignes directrices communautaires ».

YouTube demandera à des utilisateurs si la note aide et utilisera un algorithme pour déterminer quelles notes seront publiées.

Meredith Whittaker (Signal) contre la modération de l’envoi de fichiers dans les messageries

17 juin 2024 à 12:14

La présidente de la fondation Signal Meredith Whittaker se prononce contre le projet envisagé en Europe pour surveiller les messageries et repérer les contenus pédocriminels. Elle fustige une solution qui ne serait qu’un seul renommage de l’« analyse côté client » qui « ne garantit pas une prévention efficace de la criminalité et n’empêche pas la surveillance ».

Alors que l’Union européenne envisage de valider en urgence l’usine à gaz pour surveiller les messageries, Meredith Whittaker s’oppose vivement à cette solution nommée « modération de l’envoi de fichier » [upload moderation, en anglais] par ses défenseurs. « La « modération de l’envoi de fichier » compromet le chiffrement de bout en bout » affirme-t-elle dans une déclaration au nom de la fondation Signal (.pdf).

La présidente de la fondation s’insurge : « le chiffrement de bout en bout est la technologie dont nous disposons pour garantir la protection de la vie privée à une époque où l’État et les entreprises exercent une surveillance sans précédent. Et le dangereux désir de le compromettre ne semble jamais s’éteindre ».

Meredith Whittaker n’avait jusque-là fait que des déclarations de principes d’opposition à cette proposition de modération.

Avis d’experte

Dans ce texte, elle prend sa casquette de chercheuse (tout en signant en tant que Présidente de la fondation Signal) et affirme que « depuis des décennies, les experts sont formels : il n’existe aucun moyen de préserver l’intégrité du chiffrement de bout en bout tout en exposant les contenus chiffrés à la surveillance ».

Alors que la présidence du Conseil de l’UE veut maintenant faire adopter la proposition de règlement européen de surveillance des contenus pédosexuels, la présidente de la fondation Signal rappelle que le Parlement européen avait pourtant exclu le chiffrement de bout en bout de la surveillance de masse en fin d’année dernière.

Un renommage rhétorique

Pour Meredith Whittaker, la solution de « modération de l’envoi de fichier » n’est qu’un renommage de celle nommée jusqu’à maintenant « analyse côté client ».

Et la responsable de la fondation, qui est aussi chercheuse en informatique, renvoie vers l’article scientifique « Bugs in our pockets: the risks of client-side scanning » publié en janvier dernier dans la revue Journal of Cybersecurity. Les auteurs y expliquent que « l’analyse côté client ne garantit pas une prévention efficace de la criminalité et n’empêche pas la surveillance ».

« Il est impossible de mettre en œuvre de telles propositions dans le contexte de communications chiffrées de bout en bout sans saper fondamentalement le chiffrement et créer une vulnérabilité dangereuse dans le cœur de l’infrastructure qui aurait des répercussions mondiales bien au-delà de l’Europe » affirme-t-elle.

Elle ajoute qu’ « au lieu d’accepter cette réalité mathématique fondamentale, certains pays européens continuent à jouer à des jeux rhétoriques. Ils sont revenus à la charge avec la même idée sous une nouvelle étiquette ».

Pas de solution sans compromission du chiffrement de bout en bout

« Certains prétendent que la « modération de l’envoi de fichier » ne nuit pas au chiffrement car elle intervient avant que votre message ou votre vidéo ne soit chiffré. C’est faux », explique-t-elle.

La chercheuse détaille un peu plus : « soyons donc très clairs, une fois de plus : l’obligation de scanner en masse les communications privées sape fondamentalement le chiffrement. Un point c’est tout. Que ce soit en altérant, par exemple, la génération de nombres aléatoires d’un algorithme de chiffrement, en mettant en œuvre un système de dépôt de clés ou en forçant les communications à passer par un système de surveillance avant d’être chiffrées, il s’agit d’une porte dérobée ».

La responsable de la fondation Signal rejette finalement toutes les propositions de « surveillance de masse » du chiffrement de bout en bout :

« Nous pouvons appeler cela une porte dérobée, une porte d’entrée ou la « modération du téléchargement ». Mais quel que soit le nom qu’on lui donne, chacune de ces approches crée une vulnérabilité qui peut être exploitée par des pirates informatiques et des États-nations hostiles, en supprimant la protection des mathématiques incassables et en la remplaçant par une vulnérabilité très importante ».

En conclusion, Meredith Whittaker revient à un discours plus politique : « casser le chiffrement de bout en bout, en particulier à une époque aussi instable sur le plan géopolitique, est une proposition désastreuse ».

Meredith Whittaker (Signal) contre la modération de l’envoi de fichiers dans les messageries

17 juin 2024 à 12:14

La présidente de la fondation Signal Meredith Whittaker se prononce contre le projet envisagé en Europe pour surveiller les messageries et repérer les contenus pédocriminels. Elle fustige une solution qui ne serait qu’un seul renommage de l’« analyse côté client » qui « ne garantit pas une prévention efficace de la criminalité et n’empêche pas la surveillance ».

Alors que l’Union européenne envisage de valider en urgence l’usine à gaz pour surveiller les messageries, Meredith Whittaker s’oppose vivement à cette solution nommée « modération de l’envoi de fichier » [upload moderation, en anglais] par ses défenseurs. « La « modération de l’envoi de fichier » compromet le chiffrement de bout en bout » affirme-t-elle dans une déclaration au nom de la fondation Signal (.pdf).

La présidente de la fondation s’insurge : « le chiffrement de bout en bout est la technologie dont nous disposons pour garantir la protection de la vie privée à une époque où l’État et les entreprises exercent une surveillance sans précédent. Et le dangereux désir de le compromettre ne semble jamais s’éteindre ».

Meredith Whittaker n’avait jusque-là fait que des déclarations de principes d’opposition à cette proposition de modération.

Avis d’experte

Dans ce texte, elle prend sa casquette de chercheuse (tout en signant en tant que Présidente de la fondation Signal) et affirme que « depuis des décennies, les experts sont formels : il n’existe aucun moyen de préserver l’intégrité du chiffrement de bout en bout tout en exposant les contenus chiffrés à la surveillance ».

Alors que la présidence du Conseil de l’UE veut maintenant faire adopter la proposition de règlement européen de surveillance des contenus pédosexuels, la présidente de la fondation Signal rappelle que le Parlement européen avait pourtant exclu le chiffrement de bout en bout de la surveillance de masse en fin d’année dernière.

Un renommage rhétorique

Pour Meredith Whittaker, la solution de « modération de l’envoi de fichier » n’est qu’un renommage de celle nommée jusqu’à maintenant « analyse côté client ».

Et la responsable de la fondation, qui est aussi chercheuse en informatique, renvoie vers l’article scientifique « Bugs in our pockets: the risks of client-side scanning » publié en janvier dernier dans la revue Journal of Cybersecurity. Les auteurs y expliquent que « l’analyse côté client ne garantit pas une prévention efficace de la criminalité et n’empêche pas la surveillance ».

« Il est impossible de mettre en œuvre de telles propositions dans le contexte de communications chiffrées de bout en bout sans saper fondamentalement le chiffrement et créer une vulnérabilité dangereuse dans le cœur de l’infrastructure qui aurait des répercussions mondiales bien au-delà de l’Europe » affirme-t-elle.

Elle ajoute qu’ « au lieu d’accepter cette réalité mathématique fondamentale, certains pays européens continuent à jouer à des jeux rhétoriques. Ils sont revenus à la charge avec la même idée sous une nouvelle étiquette ».

Pas de solution sans compromission du chiffrement de bout en bout

« Certains prétendent que la « modération de l’envoi de fichier » ne nuit pas au chiffrement car elle intervient avant que votre message ou votre vidéo ne soit chiffré. C’est faux », explique-t-elle.

La chercheuse détaille un peu plus : « soyons donc très clairs, une fois de plus : l’obligation de scanner en masse les communications privées sape fondamentalement le chiffrement. Un point c’est tout. Que ce soit en altérant, par exemple, la génération de nombres aléatoires d’un algorithme de chiffrement, en mettant en œuvre un système de dépôt de clés ou en forçant les communications à passer par un système de surveillance avant d’être chiffrées, il s’agit d’une porte dérobée ».

La responsable de la fondation Signal rejette finalement toutes les propositions de « surveillance de masse » du chiffrement de bout en bout :

« Nous pouvons appeler cela une porte dérobée, une porte d’entrée ou la « modération du téléchargement ». Mais quel que soit le nom qu’on lui donne, chacune de ces approches crée une vulnérabilité qui peut être exploitée par des pirates informatiques et des États-nations hostiles, en supprimant la protection des mathématiques incassables et en la remplaçant par une vulnérabilité très importante ».

En conclusion, Meredith Whittaker revient à un discours plus politique : « casser le chiffrement de bout en bout, en particulier à une époque aussi instable sur le plan géopolitique, est une proposition désastreuse ».

☕️ Sam Altman voudrait se débarrasser de la partie à but non lucratif d’OpenAI

17 juin 2024 à 07:08

Sam Altman, le CEO d’OpenAI, aurait récemment expliqué à certains actionnaires de son entreprise qu’il envisage de basculer vers une gouvernance complètement à but lucratif, selon The Information cité par Reuters.

Sam Altman aurait évoqué la possibilité qu’OpenAI reprenne le même genre de structure que ses concurrents Anthropic et xAI.

Rappelons que fin 2015, OpenAI a été créée comme un organisme à but non lucratif pour financer la recherche sur le développement d’une intelligence artificielle générale « sûre et bénéfique ».

Cette réflexion intervient alors que plusieurs salariés, dont certains membres du Conseil d’administration originel plus motivés par le projet à but non lucratif de la structure, ont démissionné. La possibilité d’alerter sur les risques des IA est par ailleurs mise à mal au sein de l’organisation :

Interrogée sur le sujet par Reuters, OpenAI a répondu : « nous restons concentrés sur la construction d’une IA qui profite à tous. L’organisation à but non lucratif est au cœur de notre mission et continuera d’exister ».

☕️ Sam Altman voudrait se débarrasser de la partie à but non lucratif d’OpenAI

17 juin 2024 à 07:08

Sam Altman, le CEO d’OpenAI, aurait récemment expliqué à certains actionnaires de son entreprise qu’il envisage de basculer vers une gouvernance complètement à but lucratif, selon The Information cité par Reuters.

Sam Altman aurait évoqué la possibilité qu’OpenAI reprenne le même genre de structure que ses concurrents Anthropic et xAI.

Rappelons que fin 2015, OpenAI a été créée comme un organisme à but non lucratif pour financer la recherche sur le développement d’une intelligence artificielle générale « sûre et bénéfique ».

Cette réflexion intervient alors que plusieurs salariés, dont certains membres du Conseil d’administration originel plus motivés par le projet à but non lucratif de la structure, ont démissionné. La possibilité d’alerter sur les risques des IA est par ailleurs mise à mal au sein de l’organisation :

Interrogée sur le sujet par Reuters, OpenAI a répondu : « nous restons concentrés sur la construction d’une IA qui profite à tous. L’organisation à but non lucratif est au cœur de notre mission et continuera d’exister ».

noyb attaque la Privacy Sandbox et accuse Google de mentir à ses utilisateurs

14 juin 2024 à 13:26
Don't be... non rien.

Google a mis en place sa Privacy Sandbox il y a un an, mécanisme annoncé depuis des années et censé permettre la collecte de données tout en préservant la vie privée des utilisateurs. Mais pour noyb, Google utilise un cas extrême de dark pattern en mentant à ses utilisateurs. L’association a porté plainte devant l’autorité autrichienne de protection des données.

Depuis juillet 2023, Google a ajouté à son navigateur Chrome un mécanisme censé améliorer la vie privée autour de la publicité ciblée. Le principe de cette fonctionnalité était annoncé de longue date par l’entreprise pour mettre fin aux cookies tiers.

L’idée n’est pas de supprimer le ciblage publicitaire, mais de remplacer le suivi individuel par un regroupement des utilisateurs par profils de navigation similaires avec l’utilisation par les développeurs des sites en question d’une API de chez Google.

Accusation de mensonge

Mais noyb explique dans son communiqué qu’ « alors que le « Privacy Sandbox » est présenté comme une amélioration par rapport au suivi extrêmement invasif par des tiers, le suivi est désormais simplement effectué dans le navigateur par Google lui-même ». Et l’association accuse l’entreprise de mentir dans la présentation de cette fonctionnalité dans son navigateur.

Dans sa plainte (.pdf), l’association considère que, « loin d’être un outil de « protection de la vie privée », le système derrière l’API Sandbox continue de suivre l’historique de navigation d’un utilisateur sur le web. La différence est que le navigateur Chrome lui-même suit le comportement des utilisateurs et génère une liste de « thèmes » publicitaires en fonction des sites web qu’ils visitent ».

« Cela ne reflète pas ce que les consommateurs considèrent généralement comme des « dispositifs de protection de la vie privée » (tels que les bloqueurs de cookies ou de suivi), qui visent à protéger totalement les utilisateurs plutôt qu’à les suivre à la trace par d’autres moyens installés localement et à partager des données avec les annonceurs » commente noyb.

L’association rajoute qu’« au lancement, il existait près de 500 catégories de publicités, telles que « Prêts étudiants et financement des études », « Sous-vêtements » ou « Parentalité », auxquelles les utilisateurs étaient associés en fonction de leur activité en ligne ».

noyb s’appuie notamment sur l’article 4(11) du RGPD qui définit le consentement de la personne concernée, comme « toute manifestation de volonté, libre, spécifique, éclairée et univoque par laquelle la personne concernée accepte, par une déclaration ou par un acte positif clair, que des données à caractère personnel la concernant fassent l’objet d’un traitement ».

Des darks patterns

L’association se plaint que Google utilise des dark patterns pour que les utilisateurs acceptent l’activation de la sandbox. Mais selon l’argumentaire de noyb, « il s’agit là d’un cas extrême : Google ne s’est pas contenté de modifier la couleur ou la taille d’un bouton, il a tout simplement menti à ses utilisateurs ».

Dans la plainte, noyb détaille que « plutôt que d’indiquer clairement qu’il demandait le consentement des utilisateurs pour que leur navigateur les suive, Google a vendu aux utilisateurs l’API Sandbox comme une « fonction de protection de la vie privée ». Il s’agit d’un choix délibéré visant à manipuler la compréhension des utilisateurs et à garantir un taux de consentement élevé, les utilisateurs pensant que leur navigateur les protège désormais contre le suivi à des fins publicitaires ».

L’association ajoute à sa plainte des copies d’écran de la version anglaise de ce formulaire :

Dans la version française affichée quand on a ouvert Chrome pour la première fois, le texte est encore moins clair puisqu’il parle d’ « annonces » et non de publicités.

L’entreprise a répondu à noyb que :

« Google demande le consentement des utilisateurs, conformément à l’article 6, paragraphe 1, point a), du RGPD, pour la création de rubriques publicitaires dans Chrome. Les utilisateurs peuvent donner ou refuser leur consentement en cliquant sur « Activer » ou « Non merci » … Le consentement concerne la création de sujets publicitaires dans le navigateur » »

Dans la seconde copie d’écran de l’association, on peut voir que l’utilisateur ne peut fermer le formulaire qu’en cliquant sur « Got it ».

Pour Google, « le deuxième écran informe les utilisateurs des nouveaux contrôles dans Chrome concernant deux autres API du Privacy Sandbox [« App-suggested ads » et « Ad Measurement »], qui permettent le reciblage et la mesure des publicités… Le bouton « Got it » sur le deuxième écran ferme simplement la boîte de dialogue, permettant à l’utilisateur d’accuser réception de l’avis ».

Pas encore de suppression des cookies tiers

L’association fait aussi remarquer dans le document déposé devant l’autorité autrichienne « qu’à ce jour, Google n’a pas supprimé les cookies tiers pour la plupart de ses utilisateurs, car l’autorité de marché britannique et l’autorité britannique chargée de la protection des données enquêtent sur ce changement de modèle commercial de Google en tant qu’infraction potentielle aux dispositions relatives à la protection des données et au droit de la concurrence ».

Perfide, noyb ajoute que « si l’API Sandbox a été conçue pour contrebalancer l’élimination du suivi par des tiers pour les utilisateurs de Chrome, il semble que Google ait été plus rapide à mettre en œuvre son propre outil de suivi qu’à supprimer les menaces existantes pour la vie privée des utilisateurs ».

Interrogée par Reuters, Google affirme que « cette plainte ne tient pas compte des importantes protections de la vie privée que nous avons intégrées dans les API de Privacy Sandbox, y compris l’API Topics, et de l’amélioration significative de la protection de la vie privée qu’elles apportent par rapport aux technologies actuelles, y compris les cookies de tiers ».

Le porte-parole a ajouté que « Privacy Sandbox est conçu pour améliorer la protection de la vie privée des utilisateurs et fournir à l’industrie des solutions de rechange au suivi intersite qui préservent la vie privée. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec les autorités de régulation de la concurrence et de la protection de la vie privée dans le monde entier, et nous continuerons à le faire afin de parvenir à un résultat équilibré qui convienne aux utilisateurs et à l’ensemble de l’écosystème ».

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