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Reçu aujourd’hui — 13 octobre 2025

Services publics : un Français sur deux fait ses démarches en ligne seul

13 octobre 2025 à 14:29
Kafka dans la machine
Services publics : un Français sur deux fait ses démarches en ligne seul

Un Français sur deux parvient à réaliser ses démarches administratives en ligne sans chercher d’aide, selon un rapport de la Défenseure des droits.

En 2014, la France se classait première au classement des pays disposant des meilleurs services publics en ligne. Onze ans plus tard, l’expansion de ce mode de relation entre la population et les services publics se traduit par de vrais casse-têtes, et un accès variable aux droits, alerte la Défenseure des droits.

Le nombre de difficultés signalées par les internautes a même augmenté entre 2016 et 2024, selon un rapport publié ce 13 octobre par l’institution. L’an dernier, près de deux répondants sur trois (61 % des interrogés) témoignaient avoir rencontré des difficultés dans leurs relations aux administrations, contre 39 % en 2016. Surtout, moins d’un sur deux parvient à effectuer ses démarches administratives en ligne sans se faire aider.

Difficultés en augmentation pour tous les publics

Pour mener cette nouvelle édition de son enquête sur l’accès aux droits (la première remonte à 2016), les services de la Défenseure de droits ont réalisé avec des équipes du CNRS 5 030 entretiens, auprès d’un panel représentatif de la population âgée de 18 à 79 ans habitant en France métropolitaine.

Le but : comprendre les difficultés rencontrées lors de la réalisation de démarches administratives, celles rencontrées au moment de résoudre un problème avec une administration ou un service public, et les cas dans lesquels les personnes renoncent à faire valoir un droit.

Constat principal : les échanges avec les services publics sont complexes, notamment lorsqu’ils sont réalisés en ligne, et le problème concerne tous les publics. Cadres, diplômés de master ou plus, personnes de nationalité française depuis la naissance, tous ces profils qui rencontrent habituellement moins de problèmes dans leurs échanges avec l’administration rapportent davantage de difficultés en 2024 qu’en 2016.

Pour autant, 31 % des ouvriers et employés et 33 % des personnes en difficultés financières rencontrent fréquemment des difficultés, ce qui en fait des populations plus exposées aux problèmes de relation avec les services publics que les autres. Pour les échanges spécifiquement réalisés en ligne, 36 % des interrogés cherchent de l’aide, 8 % déclarent avoir besoin d’être accompagnés et 7 % évitent de réaliser des démarches en ligne, par choix.

Ces enjeux de facilité d’usage des démarches numériques se traduisent par une forte corrélation avec la facilité à réaliser des démarches administratives de manière générale.

Tentatives de contournement de l’outil numérique

Pour ce qui est de la gestion de problèmes spécifiques rencontrés avec l’administration, la Défenseure des droits constate que le nombre de difficultés déclarées a baissé, de 54 % en 2016 à 42 % en 2024. Cela dit, en 2024, quatre usagers interrogés sur dix déclarent tout de même avoir rencontré au moins un problème avec un service public. 

Parmi ces enjeux sont cités, par ordre de fréquence, la difficulté à contacter quelqu’un pour échanger ou obtenir un rendez-vous ; à obtenir des informations fiables ; la demande répétée de pièces justificatives ; l’absence de réponse ou les réponses tardives. Près de 2 personnes sur 5 citent aussi des problématiques (39 %) d’erreur de traitement.

Face à un ou plusieurs des cas tout juste cités, l’essentiel des répondants (88 %) tente de re-contacter le service public concerné. Dans ces cas-là, les deux tactiques les plus plébiscités consistent à éviter l’outil numérique : 55 % essaient d’appeler et 33 % de se déplacer directement dans les bureaux de l’administration concernée. Les taux de résolution de problème varient selon la méthode employée – le déplacement permet une résolution dans 72 % des cas, quand le courrier le permet dans seulement 56 % des cas. Il varie aussi, entre autres, selon la facilité d’usage des services numériques : 68 % de ceux qui savent y recourir parviennent à résoudre leurs problèmes, contre 58 % de ceux qui ne le savent pas.

Conséquence de ces diverses embûches, près d’une personne sur quatre déclarent avoir déjà renoncé à un droit auquel elle aurait pu prétendre, devant la complexité de la démarche pour l’obtenir. Les personnes qui rencontrent des difficultés ont deux fois plus de chances de renoncer à leur démarche administrative que celles qui n’en rencontrent pas.

La Défenseure des droits souligne l’ambivalence de la dématérialisation des services publics qui, s’ils facilitent certaines interactions, se transforment aussi en obstacle pour celles et ceux qui préfèrent les interactions directes avec l’administration.

Pour leur apporter à de l’aide, la France a lancé en 2021 le dispositif des « conseillers numériques », 4 000 personnes employées partout sur le territoire pour aider celles et ceux qui en ont besoin à réaliser leurs diverses démarches en ligne. Mais le budget 2025 avait déjà conduit à une réduction du nombre de postes, une tendance qui pourrait se poursuivre.

Services publics : un Français sur deux fait ses démarches en ligne seul

13 octobre 2025 à 14:29
Kafka dans la machine
Services publics : un Français sur deux fait ses démarches en ligne seul

Un Français sur deux parvient à réaliser ses démarches administratives en ligne sans chercher d’aide, selon un rapport de la Défenseure des droits.

En 2014, la France se classait première au classement des pays disposant des meilleurs services publics en ligne. Onze ans plus tard, l’expansion de ce mode de relation entre la population et les services publics se traduit par de vrais casse-têtes, et un accès variable aux droits, alerte la Défenseure des droits.

Le nombre de difficultés signalées par les internautes a même augmenté entre 2016 et 2024, selon un rapport publié ce 13 octobre par l’institution. L’an dernier, près de deux répondants sur trois (61 % des interrogés) témoignaient avoir rencontré des difficultés dans leurs relations aux administrations, contre 39 % en 2016. Surtout, moins d’un sur deux parvient à effectuer ses démarches administratives en ligne sans se faire aider.

Difficultés en augmentation pour tous les publics

Pour mener cette nouvelle édition de son enquête sur l’accès aux droits (la première remonte à 2016), les services de la Défenseure de droits ont réalisé avec des équipes du CNRS 5 030 entretiens, auprès d’un panel représentatif de la population âgée de 18 à 79 ans habitant en France métropolitaine.

Le but : comprendre les difficultés rencontrées lors de la réalisation de démarches administratives, celles rencontrées au moment de résoudre un problème avec une administration ou un service public, et les cas dans lesquels les personnes renoncent à faire valoir un droit.

Constat principal : les échanges avec les services publics sont complexes, notamment lorsqu’ils sont réalisés en ligne, et le problème concerne tous les publics. Cadres, diplômés de master ou plus, personnes de nationalité française depuis la naissance, tous ces profils qui rencontrent habituellement moins de problèmes dans leurs échanges avec l’administration rapportent davantage de difficultés en 2024 qu’en 2016.

Pour autant, 31 % des ouvriers et employés et 33 % des personnes en difficultés financières rencontrent fréquemment des difficultés, ce qui en fait des populations plus exposées aux problèmes de relation avec les services publics que les autres. Pour les échanges spécifiquement réalisés en ligne, 36 % des interrogés cherchent de l’aide, 8 % déclarent avoir besoin d’être accompagnés et 7 % évitent de réaliser des démarches en ligne, par choix.

Ces enjeux de facilité d’usage des démarches numériques se traduisent par une forte corrélation avec la facilité à réaliser des démarches administratives de manière générale.

Tentatives de contournement de l’outil numérique

Pour ce qui est de la gestion de problèmes spécifiques rencontrés avec l’administration, la Défenseure des droits constate que le nombre de difficultés déclarées a baissé, de 54 % en 2016 à 42 % en 2024. Cela dit, en 2024, quatre usagers interrogés sur dix déclarent tout de même avoir rencontré au moins un problème avec un service public. 

Parmi ces enjeux sont cités, par ordre de fréquence, la difficulté à contacter quelqu’un pour échanger ou obtenir un rendez-vous ; à obtenir des informations fiables ; la demande répétée de pièces justificatives ; l’absence de réponse ou les réponses tardives. Près de 2 personnes sur 5 citent aussi des problématiques (39 %) d’erreur de traitement.

Face à un ou plusieurs des cas tout juste cités, l’essentiel des répondants (88 %) tente de re-contacter le service public concerné. Dans ces cas-là, les deux tactiques les plus plébiscités consistent à éviter l’outil numérique : 55 % essaient d’appeler et 33 % de se déplacer directement dans les bureaux de l’administration concernée. Les taux de résolution de problème varient selon la méthode employée – le déplacement permet une résolution dans 72 % des cas, quand le courrier le permet dans seulement 56 % des cas. Il varie aussi, entre autres, selon la facilité d’usage des services numériques : 68 % de ceux qui savent y recourir parviennent à résoudre leurs problèmes, contre 58 % de ceux qui ne le savent pas.

Conséquence de ces diverses embûches, près d’une personne sur quatre déclarent avoir déjà renoncé à un droit auquel elle aurait pu prétendre, devant la complexité de la démarche pour l’obtenir. Les personnes qui rencontrent des difficultés ont deux fois plus de chances de renoncer à leur démarche administrative que celles qui n’en rencontrent pas.

La Défenseure des droits souligne l’ambivalence de la dématérialisation des services publics qui, s’ils facilitent certaines interactions, se transforment aussi en obstacle pour celles et ceux qui préfèrent les interactions directes avec l’administration.

Pour leur apporter à de l’aide, la France a lancé en 2021 le dispositif des « conseillers numériques », 4 000 personnes employées partout sur le territoire pour aider celles et ceux qui en ont besoin à réaliser leurs diverses démarches en ligne. Mais le budget 2025 avait déjà conduit à une réduction du nombre de postes, une tendance qui pourrait se poursuivre.

☕️ Le conseiller de Meta sur les biais politiques diffuse de la désinformation à tout-va

13 octobre 2025 à 12:53

Robby Starbuck recourt à sa plateforme chez Meta pour diffuser de la désinformation sur les récentes tueries qui ont secoué les États-Unis, les personnes transgenres, les vaccins et divers autres événements d’actualité.

Il avait été nommé mi-août à ce poste, après avoir porté plainte contre Meta pour le fonctionnement de son robot conversationnel Meta AI. Ce dernier avait en effet diffusé des informations « manifestement fausses et diffamatoires », selon la plainte de Starbuck, selon lesquelles ce dernier aurait participé à l’attaque du Capitole à Washington le 6 janvier 2021.

Depuis qu’il a été nommé conseiller de Meta sur la question des bais, cet influenceur connu pour son positionnement anti-diversité, équité et inclusion a diffusé diverses théories fausses ou trompeuses. Il a notamment cherché à plusieurs reprises à lier des attentats récents au parti démocrate, ou amplifier des théories conspirationnistes sur les vaccins.

Pour la cofondatrice du Global Project against Hate and extremism Heidi Birch, interrogée par the Guardian, la nomination de Starbuck à un tel rôle est un problème en soi, dans la mesure où ce dernier « promeut des mensonges et de l’extrémisme ». Pour le vice-président de Human Rights Campaign Foundation, Starbuck participe à la promotion d’un « agenda anti-LGBTQ dangereux ».

Auprès du média britannique, ce dernier décrit son rôle comme « simple » : dédié à « rendre l’IA sûre pour tout le monde, quelles que soient leurs positions. Ce que vous essayez vraiment de faire ici ressemble à de la cancel culture et à de l’activisme déguisés en journalisme, et je ne vais pas me cacher parce que je partage les mêmes opinions que le parti politique qui a remporté le vote populaire il y a moins d’un an aux États-Unis. »

illustration d'une personne manipulée comme une marionnette par une fausse actualité

☕️ Le conseiller de Meta sur les biais politiques diffuse de la désinformation à tout-va

13 octobre 2025 à 12:53

Robby Starbuck recourt à sa plateforme chez Meta pour diffuser de la désinformation sur les récentes tueries qui ont secoué les États-Unis, les personnes transgenres, les vaccins et divers autres événements d’actualité.

Il avait été nommé mi-août à ce poste, après avoir porté plainte contre Meta pour le fonctionnement de son robot conversationnel Meta AI. Ce dernier avait en effet diffusé des informations « manifestement fausses et diffamatoires », selon la plainte de Starbuck, selon lesquelles ce dernier aurait participé à l’attaque du Capitole à Washington le 6 janvier 2021.

Depuis qu’il a été nommé conseiller de Meta sur la question des bais, cet influenceur connu pour son positionnement anti-diversité, équité et inclusion a diffusé diverses théories fausses ou trompeuses. Il a notamment cherché à plusieurs reprises à lier des attentats récents au parti démocrate, ou amplifier des théories conspirationnistes sur les vaccins.

Pour la cofondatrice du Global Project against Hate and extremism Heidi Birch, interrogée par the Guardian, la nomination de Starbuck à un tel rôle est un problème en soi, dans la mesure où ce dernier « promeut des mensonges et de l’extrémisme ». Pour le vice-président de Human Rights Campaign Foundation, Starbuck participe à la promotion d’un « agenda anti-LGBTQ dangereux ».

Auprès du média britannique, ce dernier décrit son rôle comme « simple » : dédié à « rendre l’IA sûre pour tout le monde, quelles que soient leurs positions. Ce que vous essayez vraiment de faire ici ressemble à de la cancel culture et à de l’activisme déguisés en journalisme, et je ne vais pas me cacher parce que je partage les mêmes opinions que le parti politique qui a remporté le vote populaire il y a moins d’un an aux États-Unis. »

illustration d'une personne manipulée comme une marionnette par une fausse actualité
Reçu avant avant-hier

☕️ Europe : Nextcloud abandonne sa plainte contre Microsoft

10 octobre 2025 à 13:00

Lassée par l’absence de progrès dans l’enquête pour pratiques anticoncurrentielles de l’Union européenne contre Microsoft, Nextcloud annonce retirer sa plainte contre le géant états-unien.

Auprès de Reuters, le fondateur de l’éditeur allemand de logiciels, Frank Karlitschek, indique avoir perdu tout espoir que la Commission n’intervienne.

En 2021, Nextcloud avait porté plainte avec une trentaine de petits éditeurs devant la Commission et le Bundeskartellamt allemand.

L’entreprise critiquait la pré-installation de OneDrive sur Windows, une pratique permettant à la société américaine d’inciter les usagers à recourir à ce service de cloud, plutôt que de leur proposer le choix entre divers fournisseurs.

Depuis, rien n’a bougé, déclare Frank Karlitschek, qui espérait voir Microsoft obligée de fournir différentes options à ses utilisateurs lors de l’installation, comme c’est le cas pour les navigateurs internet.

La procédure devant l’Office allemand de lutte contre les cartels reste en cours, précise-t-il.

☕️ Europe : Nextcloud abandonne sa plainte contre Microsoft

10 octobre 2025 à 13:00

Lassée par l’absence de progrès dans l’enquête pour pratiques anticoncurrentielles de l’Union européenne contre Microsoft, Nextcloud annonce retirer sa plainte contre le géant états-unien.

Auprès de Reuters, le fondateur de l’éditeur allemand de logiciels, Frank Karlitschek, indique avoir perdu tout espoir que la Commission n’intervienne.

En 2021, Nextcloud avait porté plainte avec une trentaine de petits éditeurs devant la Commission et le Bundeskartellamt allemand.

L’entreprise critiquait la pré-installation de OneDrive sur Windows, une pratique permettant à la société américaine d’inciter les usagers à recourir à ce service de cloud, plutôt que de leur proposer le choix entre divers fournisseurs.

Depuis, rien n’a bougé, déclare Frank Karlitschek, qui espérait voir Microsoft obligée de fournir différentes options à ses utilisateurs lors de l’installation, comme c’est le cas pour les navigateurs internet.

La procédure devant l’Office allemand de lutte contre les cartels reste en cours, précise-t-il.

Règles de modération, suppression d’app : Apple renforce la protection des agents de l’ICE

9 octobre 2025 à 10:03
Pomme glacée
Règles de modération, suppression d’app : Apple renforce la protection des agents de l’ICE

De nouvelles applications dédiées aux activités des agents de l’ICE ont été supprimées de l’Apple Store. Dans un cas, l’entreprise a justifié sa décision par ses règles de protection des minorités contre les discours de haine – assimilant de fait les fonctionnaires concernés à une minorité.

Après les applications de signalement des services d’immigration, celles d’enregistrements de vidéos de violences commises par les agents de l’administration états-unienne.

Apple vient de supprimer de son magasin d’application Eyes Up, une application dédiée à enregistrer des vidéos TikTok, des Reels Instagram, des vidéos et des clips d’informations revenant sur des cas de violences commises par le personnel de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE, le service des douanes états-unien).

DeICER, une autre application dédiée à enregistrer les activités de forces de l’ordre affiliées à l’ICE, a elle aussi été supprimée. D’après Migrant Insider, le motif utilisé pour justifier ce retrait est habituellement utilisé pour protéger les populations minorisées des discours de haine.

Pression accrue du gouvernement Trump

La suspension d’Eyes Up suggère que la pression exercée par le gouvernement des États-Unis sur les géants numériques prend un tour plus large que le retrait déjà obtenu d’outils pour partager en temps réel la localisation d’agents de l’ICE.

En début de semaine, Apple et Google suspendaient en effet ICEBlock, une application disponible depuis le mois d’avril pour permettre à qui le souhaitait de surveiller et de s’échanger des informations de localisation sur les équipes de l’ICE.

Eyes Up se contentant de fonctionner comme un agrégateur de contenu – certes, spécifique –, son créateur affirme à 404 Media : « je pense que l’administration est simplement trop embarrassée par le nombre de vidéos incriminantes que nous avons ».

Agents de l’ICE, nouvelle catégorie protégée ?

Quelles que soient les raisons du gouvernement local, elles influent visiblement sur les conditions d’utilisation des sociétés numériques. Apple a en effet utilisé des règles initialement écrites afin de protéger des minorités des discours de haine pour justifier la suppression d’une autre application. De fait, l’entreprise fait de la catégorie professionnelle des agents de l’ICE une minorité demandant une protection spécifique.

Pour le créateur de DeICER, le risque n’est pourtant pas que ces agents soient discriminés. « Enregistrer des fonctionnaires n’est pas du harcèlement, c’est la démocratie », souligne-t-il auprès de Migrant Insider.

Au quotidien, l’ICE recourt de son côté à un outil de surveillance de la localisation de centaines de millions de téléphones mobiles. L’outil permet aux agents de fouiller dans des masses de données de localisation et en provenance des réseaux sociaux et s’appuierait notamment sur les solutions Tangles et Webloc, historiquement produites par la société israélienne Cobwebs et désormais vendues par Penlink.

☕️ Data center en feu : le gouvernement coréen perd 858 To de données

9 octobre 2025 à 09:40

Un data center détruit dans l’incendie causé par l’explosion d’une batterie au lithium-ion. Tel est l’événement qui paralyse la Corée du Sud depuis le 26 septembre : d’une batterie, le feu s’est propagé à 384 autres.

Le feu a pris lors d’un exercice de réduction des risques, alors que des batteries UPS (Uninterrupted Power Supply, dédiées à la continuité de l’alimentation électrique) d’une salle de serveurs installée au cinquième étage du bâtiment étaient déplacées vers les sous-sols pour protéger des infrastructures critiques.

Installées en 2014, ces batteries avaient dépassé leur durée de vie recommandée (10 ans), note le Korea Herald, même si elles avaient subi des inspections régulières.

Le centre hébergeant les données de l’administration sud-coréenne, 647 des 1 600 services numériques gouvernementaux se sont retrouvés bloqués. Parmi eux, le portail centralisé qui permet aux citoyens d’accéder à leurs services publics, les services postaux et logistiques, ou encore les services d’urgence, dont ceux permettant de géolocaliser les appels 119 pour répartir efficacement les unités.

Au bout de quatre jours, seuls 85 services étaient restaurés, et le gouvernement estimait à quatre semaines pleines le temps nécessaire à une reprise normale des activités.

Au passage, 858 To de données relatives aux citoyens ont été définitivement perdues. Les fonctionnaires avaient accès à 30 Go de stockage sur leur G-Drive (pour Government drive, et non Google drive) pour sauvegarder leurs activités. Les travaux de 750 000 d’entre eux ont brûlé avec les serveurs, d’après le ministère de l’Intérieur coréen.

L’incendie fait écho à celui qui avait frappé OVHcloud en 2021. Sur le coup, plusieurs clients de l’entreprise française avaient, eux aussi, intégralement perdu leurs données, notamment faute d’avoir souscrit un service de sauvegarde.

L’administration sud-coréenne a fait la même erreur.

Règles de modération, suppression d’app : Apple renforce la protection des agents de l’ICE

9 octobre 2025 à 10:03
Pomme glacée
Règles de modération, suppression d’app : Apple renforce la protection des agents de l’ICE

De nouvelles applications dédiées aux activités des agents de l’ICE ont été supprimées de l’Apple Store. Dans un cas, l’entreprise a justifié sa décision par ses règles de protection des minorités contre les discours de haine – assimilant de fait les fonctionnaires concernés à une minorité.

Après les applications de signalement des services d’immigration, celles d’enregistrements de vidéos de violences commises par les agents de l’administration états-unienne.

Apple vient de supprimer de son magasin d’application Eyes Up, une application dédiée à enregistrer des vidéos TikTok, des Reels Instagram, des vidéos et des clips d’informations revenant sur des cas de violences commises par le personnel de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE, le service des douanes états-unien).

DeICER, une autre application dédiée à enregistrer les activités de forces de l’ordre affiliées à l’ICE, a elle aussi été supprimée. D’après Migrant Insider, le motif utilisé pour justifier ce retrait est habituellement utilisé pour protéger les populations minorisées des discours de haine.

Pression accrue du gouvernement Trump

La suspension d’Eyes Up suggère que la pression exercée par le gouvernement des États-Unis sur les géants numériques prend un tour plus large que le retrait déjà obtenu d’outils pour partager en temps réel la localisation d’agents de l’ICE.

En début de semaine, Apple et Google suspendaient en effet ICEBlock, une application disponible depuis le mois d’avril pour permettre à qui le souhaitait de surveiller et de s’échanger des informations de localisation sur les équipes de l’ICE.

Eyes Up se contentant de fonctionner comme un agrégateur de contenu – certes, spécifique –, son créateur affirme à 404 Media : « je pense que l’administration est simplement trop embarrassée par le nombre de vidéos incriminantes que nous avons ».

Agents de l’ICE, nouvelle catégorie protégée ?

Quelles que soient les raisons du gouvernement local, elles influent visiblement sur les conditions d’utilisation des sociétés numériques. Apple a en effet utilisé des règles initialement écrites afin de protéger des minorités des discours de haine pour justifier la suppression d’une autre application. De fait, l’entreprise fait de la catégorie professionnelle des agents de l’ICE une minorité demandant une protection spécifique.

Pour le créateur de DeICER, le risque n’est pourtant pas que ces agents soient discriminés. « Enregistrer des fonctionnaires n’est pas du harcèlement, c’est la démocratie », souligne-t-il auprès de Migrant Insider.

Au quotidien, l’ICE recourt de son côté à un outil de surveillance de la localisation de centaines de millions de téléphones mobiles. L’outil permet aux agents de fouiller dans des masses de données de localisation et en provenance des réseaux sociaux et s’appuierait notamment sur les solutions Tangles et Webloc, historiquement produites par la société israélienne Cobwebs et désormais vendues par Penlink.

☕️ Data center en feu : le gouvernement coréen perd 858 To de données

9 octobre 2025 à 09:40

Un data center détruit dans l’incendie causé par l’explosion d’une batterie au lithium-ion. Tel est l’événement qui paralyse la Corée du Sud depuis le 26 septembre : d’une batterie, le feu s’est propagé à 384 autres.

Le feu a pris lors d’un exercice de réduction des risques, alors que des batteries UPS (Uninterrupted Power Supply, dédiées à la continuité de l’alimentation électrique) d’une salle de serveurs installée au cinquième étage du bâtiment étaient déplacées vers les sous-sols pour protéger des infrastructures critiques.

Installées en 2014, ces batteries avaient dépassé leur durée de vie recommandée (10 ans), note le Korea Herald, même si elles avaient subi des inspections régulières.

Le centre hébergeant les données de l’administration sud-coréenne, 647 des 1 600 services numériques gouvernementaux se sont retrouvés bloqués. Parmi eux, le portail centralisé qui permet aux citoyens d’accéder à leurs services publics, les services postaux et logistiques, ou encore les services d’urgence, dont ceux permettant de géolocaliser les appels 119 pour répartir efficacement les unités.

Au bout de quatre jours, seuls 85 services étaient restaurés, et le gouvernement estimait à quatre semaines pleines le temps nécessaire à une reprise normale des activités.

Au passage, 858 To de données relatives aux citoyens ont été définitivement perdues. Les fonctionnaires avaient accès à 30 Go de stockage sur leur G-Drive (pour Government drive, et non Google drive) pour sauvegarder leurs activités. Les travaux de 750 000 d’entre eux ont brûlé avec les serveurs, d’après le ministère de l’Intérieur coréen.

L’incendie fait écho à celui qui avait frappé OVHcloud en 2021. Sur le coup, plusieurs clients de l’entreprise française avaient, eux aussi, intégralement perdu leurs données, notamment faute d’avoir souscrit un service de sauvegarde.

L’administration sud-coréenne a fait la même erreur.

IA : la valse des contrats entre NVIDIA, OpenAI et consorts ravive les craintes d’une bulle

8 octobre 2025 à 15:31
Passion économie circulaire
IA : la valse des contrats entre NVIDIA, OpenAI et consorts ravive les craintes d’une bulle

En un an, Open AI a signé 1 000 milliards de dollars de contrats pour accroître son activité. Les accords financiers à double sens se multiplient autour de l’entreprise et de NVIDIA, au point de dessiner une trame qui pousse divers analystes à envisager à nouveau l’hypothèse d’une bulle financière.

OpenAI est une entreprise à succès. La preuve ? Il y a deux semaines, Nvidia déclarait investir 100 milliards de dollars dans la société pour l’aider à financer ses grands plans de constructions de centres de données. Le constructeur de ChatGPT et Sora promet en retour de recourir à des millions de puces du fabricant états-unien.

OpenAI n’est, si l’on est précis, pas la seule entreprise à succès. L’un des plus grands gagnants de la frénésie qui entoure l’intelligence artificielle générative est un constructeur de matériel : Nvidia lui-même. Depuis septembre 2024, l’entreprise a conclu au moins 50 contrats différents, faisant de la société le deuxième nœud d’un tout petit secteur où l’argent circule en cercle quasi fermé. Dernière annonce en date : elle investirait deux milliards de dollars dans xAI, à l’occasion d’un tour de financement dans lequel la société d’Elon Musk vise à réunir 20 milliards de dollars.

L’activité, on l’a dit, est florissante. Effrénée même. Dans quelle mesure est-elle connectée à la réalité économique ? Telle est la question qui revient de manière toujours plus insistante, à mesure que le nombre d’acteurs impliqué dans ces contrats faramineux se resserre.

Si plusieurs sociétés témoignent de réels gains de productivité – quelques fois traduits en réduction du nombre d’emplois –, la démonstration de retours équivalents voire supérieurs sur les investissements réalisés se fait attendre. Les conséquences sur les factures énergétiques des ménages américains, elles, se font déjà sentir.

Financements circulaires

Au total, calcule le Financial Times, les multiples accords passés par OpenAI au fil de l’année passée se chiffrent autour de 1 000 milliards de dollars. Contrat le plus récent : AMD s’est engagée ce lundi à fournir l’équivalent de 6 GW de capacités de calcul à l’entreprise de Sam Altman. Autre pan de l’accord AMD-OpenAI : la seconde entre au capital de la première.

Cet échange de bons procédés est loin d’être une exception. Spécialiste du calcul de haute performance, CoreWeave a fait son entrée en bourse de Wall Street au mois de mars 2025. À l’époque, Nvidia s’était porté acquéreur de 7 % des parts de la société.

Depuis, l’entreprise a conclu un contrat de 6,3 milliards de dollars pour profiter des services de cloud de CoreWeave. Cette dernière, elle, loue des puces à Nvidia. Open AI n’est pas loin non plus : l’entreprise a signé un contrat de cloud avec CoreWeave à hauteur de 22,4 milliards de dollars, en l’échange de 350 millions de capitaux propres en amont de l’introduction de la société en bourse.

Outre le créateur de ChatGPT et le principal fournisseur de puces du marché, au moins deux sociétés plus installées tirent leurs épingle du jeu : Microsoft et Oracle. Portée par les multiples contrats cloud conclus au fil de l’année, cette dernière a par exemple vu sa valorisation faire un bond début septembre, au point de faire de son patron Larry Ellison l’homme le plus riche du monde pendant quelques heures.

Alors que des inquiétudes autour d’une potentielle bulle financière se font entendre depuis 2023, certains analystes comparent les contrats circulaires réalisés dans le secteur à d’autres types de partenariats observés en amont de la bulle internet.

À l’époque, explique le chercheur Paulo Carvao à Bloomberg, des sociétés promouvaient et achetaient les services les unes des autres pour augmenter leur croissance perçue. En 2025, en revanche, les sociétés d’IA « ont de vrais produits et des clients, mais leurs dépenses continuent de dépasser leur monétisation ».

Pour la directrice exécutive d’Open AI Fidji Simo, interrogée par l’AFP, cette frénésie d’investissements est le « nouveau normal ». Elle traduit une nouvelle réalité : celle selon laquelle la capacité de calcul « est la ressource la plus stratégique ».

Traduction énergétique des puissances de calcul financées

Concrètement, cette quête de puissance de calcul a déjà des effets en termes énergétiques. L’activité actuelle est telle que même la manière d’évoquer les capacités informatiques nécessaires au fonctionnement des plus gros systèmes d’IA a évolué : désormais, le milieu en parle en termes de puissance électrique potentiellement consommée pour alimenter les centres de données. Et les sociétés de la tech s’étendent directement dans le secteur de l’énergie.

Au total, selon les estimations du Financial Times, les différents partenariats signés par OpenAI au fil de l’année écoulée pourraient lui donner accès à l’équivalent de 20 GW de capacités de calcul au fil de la prochaine décennie. 20 gigawatts, précise le média, sont plus ou moins l’équivalent de 20 réacteurs nucléaires.

Se pose néanmoins la question du mix énergétique qui alimentera les activités d’un OpenAI, ou de ses concurrents. En l’occurrence, l’essentiel de l’électricité produite actuellement aux États-Unis est issue des industries fossiles. Et partout sur la planète, les géants numériques déploient déjà leurs propres générateurs, au motif que les infrastructures publiques ne sont pas prêtes à temps.

Cela a aussi des conséquences concrètes sur les ménages, que l’on évoque les pollutions provoquées par les activités de certains centres hyperscalers… ou la facture d’électricité des consommateurs. Aux États-Unis, celle-ci est déjà tirée à la hausse par le domaine de l’IA.

Il en va de même pour le PIB du pays, cela dit. D’après l’économiste Jason Furman, sa croissance aurait peu ou prou stagné au premier semestre 2025 si elle n’avait pas été tirée par la suractivité du secteur des centres de données.

Si une récession se matérialisait dans l’économie des États-Unis pour des raisons extérieures au domaine technologique ; si bulle de l’IA il y avait, et que la bulle éclatait, alors son explosion pourrait jouer un rôle d’accélérateur de ladite récession, soulignait tout de même Barclays fin septembre. Mais l’existence d’une bulle, précisait l’auteur de la newsletter spécialisée Alphaville, n’est qu’une hypothèse.

IA : la valse des contrats entre NVIDIA, OpenAI et consorts ravive les craintes d’une bulle

8 octobre 2025 à 15:31
Passion économie circulaire
IA : la valse des contrats entre NVIDIA, OpenAI et consorts ravive les craintes d’une bulle

En un an, Open AI a signé 1 000 milliards de dollars de contrats pour accroître son activité. Les accords financiers à double sens se multiplient autour de l’entreprise et de NVIDIA, au point de dessiner une trame qui pousse divers analystes à envisager à nouveau l’hypothèse d’une bulle financière.

OpenAI est une entreprise à succès. La preuve ? Il y a deux semaines, Nvidia déclarait investir 100 milliards de dollars dans la société pour l’aider à financer ses grands plans de constructions de centres de données. Le constructeur de ChatGPT et Sora promet en retour de recourir à des millions de puces du fabricant états-unien.

OpenAI n’est, si l’on est précis, pas la seule entreprise à succès. L’un des plus grands gagnants de la frénésie qui entoure l’intelligence artificielle générative est un constructeur de matériel : Nvidia lui-même. Depuis septembre 2024, l’entreprise a conclu au moins 50 contrats différents, faisant de la société le deuxième nœud d’un tout petit secteur où l’argent circule en cercle quasi fermé. Dernière annonce en date : elle investirait deux milliards de dollars dans xAI, à l’occasion d’un tour de financement dans lequel la société d’Elon Musk vise à réunir 20 milliards de dollars.

L’activité, on l’a dit, est florissante. Effrénée même. Dans quelle mesure est-elle connectée à la réalité économique ? Telle est la question qui revient de manière toujours plus insistante, à mesure que le nombre d’acteurs impliqué dans ces contrats faramineux se resserre.

Si plusieurs sociétés témoignent de réels gains de productivité – quelques fois traduits en réduction du nombre d’emplois –, la démonstration de retours équivalents voire supérieurs sur les investissements réalisés se fait attendre. Les conséquences sur les factures énergétiques des ménages américains, elles, se font déjà sentir.

Financements circulaires

Au total, calcule le Financial Times, les multiples accords passés par OpenAI au fil de l’année passée se chiffrent autour de 1 000 milliards de dollars. Contrat le plus récent : AMD s’est engagée ce lundi à fournir l’équivalent de 6 GW de capacités de calcul à l’entreprise de Sam Altman. Autre pan de l’accord AMD-OpenAI : la seconde entre au capital de la première.

Cet échange de bons procédés est loin d’être une exception. Spécialiste du calcul de haute performance, CoreWeave a fait son entrée en bourse de Wall Street au mois de mars 2025. À l’époque, Nvidia s’était porté acquéreur de 7 % des parts de la société.

Depuis, l’entreprise a conclu un contrat de 6,3 milliards de dollars pour profiter des services de cloud de CoreWeave. Cette dernière, elle, loue des puces à Nvidia. Open AI n’est pas loin non plus : l’entreprise a signé un contrat de cloud avec CoreWeave à hauteur de 22,4 milliards de dollars, en l’échange de 350 millions de capitaux propres en amont de l’introduction de la société en bourse.

Outre le créateur de ChatGPT et le principal fournisseur de puces du marché, au moins deux sociétés plus installées tirent leurs épingle du jeu : Microsoft et Oracle. Portée par les multiples contrats cloud conclus au fil de l’année, cette dernière a par exemple vu sa valorisation faire un bond début septembre, au point de faire de son patron Larry Ellison l’homme le plus riche du monde pendant quelques heures.

Alors que des inquiétudes autour d’une potentielle bulle financière se font entendre depuis 2023, certains analystes comparent les contrats circulaires réalisés dans le secteur à d’autres types de partenariats observés en amont de la bulle internet.

À l’époque, explique le chercheur Paulo Carvao à Bloomberg, des sociétés promouvaient et achetaient les services les unes des autres pour augmenter leur croissance perçue. En 2025, en revanche, les sociétés d’IA « ont de vrais produits et des clients, mais leurs dépenses continuent de dépasser leur monétisation ».

Pour la directrice exécutive d’Open AI Fidji Simo, interrogée par l’AFP, cette frénésie d’investissements est le « nouveau normal ». Elle traduit une nouvelle réalité : celle selon laquelle la capacité de calcul « est la ressource la plus stratégique ».

Traduction énergétique des puissances de calcul financées

Concrètement, cette quête de puissance de calcul a déjà des effets en termes énergétiques. L’activité actuelle est telle que même la manière d’évoquer les capacités informatiques nécessaires au fonctionnement des plus gros systèmes d’IA a évolué : désormais, le milieu en parle en termes de puissance électrique potentiellement consommée pour alimenter les centres de données. Et les sociétés de la tech s’étendent directement dans le secteur de l’énergie.

Au total, selon les estimations du Financial Times, les différents partenariats signés par OpenAI au fil de l’année écoulée pourraient lui donner accès à l’équivalent de 20 GW de capacités de calcul au fil de la prochaine décennie. 20 gigawatts, précise le média, sont plus ou moins l’équivalent de 20 réacteurs nucléaires.

Se pose néanmoins la question du mix énergétique qui alimentera les activités d’un OpenAI, ou de ses concurrents. En l’occurrence, l’essentiel de l’électricité produite actuellement aux États-Unis est issue des industries fossiles. Et partout sur la planète, les géants numériques déploient déjà leurs propres générateurs, au motif que les infrastructures publiques ne sont pas prêtes à temps.

Cela a aussi des conséquences concrètes sur les ménages, que l’on évoque les pollutions provoquées par les activités de certains centres hyperscalers… ou la facture d’électricité des consommateurs. Aux États-Unis, celle-ci est déjà tirée à la hausse par le domaine de l’IA.

Il en va de même pour le PIB du pays, cela dit. D’après l’économiste Jason Furman, sa croissance aurait peu ou prou stagné au premier semestre 2025 si elle n’avait pas été tirée par la suractivité du secteur des centres de données.

Si une récession se matérialisait dans l’économie des États-Unis pour des raisons extérieures au domaine technologique ; si bulle de l’IA il y avait, et que la bulle éclatait, alors son explosion pourrait jouer un rôle d’accélérateur de ladite récession, soulignait tout de même Barclays fin septembre. Mais l’existence d’une bulle, précisait l’auteur de la newsletter spécialisée Alphaville, n’est qu’une hypothèse.

☕️ Sans les centres de données, la croissance des États-Unis aurait stagné début 2025

8 octobre 2025 à 10:00

Sans les investissements dans les centres de données et les technologies de traitement de l’information, la croissance du PIB des États-Unis n’aurait été que de 0,1 % comparée à l’année précédente, selon les calculs de l’économiste de Harvard Jason Furman.

Ce constat fait écho à celui formulé par d’autres analystes au fil des mois : fin août, déjà, une étude de Renaissance Macro Research estimait que les investissements déversés dans l’industrie des centres de données avaient dépassé en valeur la consommation des américains. Une performance, dans la mesure où les dépenses de consommation représentent deux tiers du PIB dans le pays.

Si les investissements dans le domaine n’avaient pas été aussi intenses, précise Jason Furman, l’économie aurait évolué un peu différemment, ne serait-ce qu’en permettant des taux d’intérêt et des factures d’électricité plus bas que ce qui est constaté aujourd’hui.

Début octobre, le Shift Project publiait un rapport pointant l’impréparation de la France, de l’Europe, et de l’économie en général à l’explosion du secteur des centres de données, tiré par celui de l’IA, et à ses conséquences sur l’environnement et l’approvisionnement en énergie.

Quelques jours plus tôt, relève Fortune, la directrice des investissements de Morgan Stanley, Lisan Shallet, soulignait les montants stratosphériques déversés dans le domaine du côté des États-Unis, en particulier dans la construction d’ « hyperscalers », c’est-à-dire de centres de données de très grande taille. En quelques années, ces montants ont été multipliés par 4, pour s’approcher des 400 milliards de dollars par an.

Ces mouvements peuvent expliquer que les alertes sur une possible récession de l’économie américaine, alimentée par les licenciements et le ralentissement du marché de l’emploi, soient pour le moment détrompées.

☕️ Sans les centres de données, la croissance des États-Unis aurait stagné début 2025

8 octobre 2025 à 10:00

Sans les investissements dans les centres de données et les technologies de traitement de l’information, la croissance du PIB des États-Unis n’aurait été que de 0,1 % comparée à l’année précédente, selon les calculs de l’économiste de Harvard Jason Furman.

Ce constat fait écho à celui formulé par d’autres analystes au fil des mois : fin août, déjà, une étude de Renaissance Macro Research estimait que les investissements déversés dans l’industrie des centres de données avaient dépassé en valeur la consommation des américains. Une performance, dans la mesure où les dépenses de consommation représentent deux tiers du PIB dans le pays.

Si les investissements dans le domaine n’avaient pas été aussi intenses, précise Jason Furman, l’économie aurait évolué un peu différemment, ne serait-ce qu’en permettant des taux d’intérêt et des factures d’électricité plus bas que ce qui est constaté aujourd’hui.

Début octobre, le Shift Project publiait un rapport pointant l’impréparation de la France, de l’Europe, et de l’économie en général à l’explosion du secteur des centres de données, tiré par celui de l’IA, et à ses conséquences sur l’environnement et l’approvisionnement en énergie.

Quelques jours plus tôt, relève Fortune, la directrice des investissements de Morgan Stanley, Lisan Shallet, soulignait les montants stratosphériques déversés dans le domaine du côté des États-Unis, en particulier dans la construction d’ « hyperscalers », c’est-à-dire de centres de données de très grande taille. En quelques années, ces montants ont été multipliés par 4, pour s’approcher des 400 milliards de dollars par an.

Ces mouvements peuvent expliquer que les alertes sur une possible récession de l’économie américaine, alimentée par les licenciements et le ralentissement du marché de l’emploi, soient pour le moment détrompées.

OpenAI a banni des comptes chinois cherchant à surveiller les réseaux sociaux

8 octobre 2025 à 08:58
Chevalier OpenAI à l'assaut de la menace
OpenAI a banni des comptes chinois cherchant à surveiller les réseaux sociaux

Dans son dernier rapport de sécurité, le fabricant de ChatGPT et Sora se penche sur les activités d’acteurs malveillants de langues chinoises, coréenne et russe. Au menu : vibe-coding, production marketing et traduction de vidéos de propagande.

Plusieurs comptes liés au gouvernement chinois auraient eu recours à ChatGPT pour créer des pistes de travail sur un système de surveillance des conversations sur les réseaux sociaux. La « République populaire de Chine fait de vrais progrès dans sa fabrication d’une version autocratique de l’IA », écrit OpenAI dans son dernier rapport de sécurité.

Parmi les comptes finalement bannis par OpenAI, cette dernière rapporte des usages de ChatGPT pour développer des outils de surveillance de grande échelle de réseaux sociaux occidentaux ou chinois, et pour générer des contenus de promotion de ces outils. L’un des utilisateurs bloqués avait ainsi généré des contenus vantant une « sonde » capable de scanner X, Facebook, Instagram, Reddit, TikTok et Youtube pour y repérer « ce que l’utilisateur décrivait comme des discours extrémistes et du contenu ethnique, religieux et politique ». Un autre avait recouru à ChatGPT pour créer une proposition de « modèle d’alerte précoce » relatif à la population Ouïghour.

Outre ce type d’usage, l’entreprise revient sur les pratiques des acteurs malveillants dont elle a récemment banni des comptes de ses systèmes. Elle s’attarde notamment sur les tentatives de création de malware d’un réseau de langue coréenne, ou encore sur les activités de vibe-coding (programmation par requêtes à un modèle d’IA) d’un réseau russe et sur le retour d’une opération de désinformation probablement produite par une agence de marketing russe, dont les activités avaient déjà été détaillées par l’agence gouvernementale française VIGINUM.

Vibe-coding malveillant

OpenAI indique par exemple avoir repéré un groupe de comptes recourant à ChatGPT pour tenter de développer des logiciels malveillants liés à des serveurs de command-and-control (C2). L’entreprise suspecte que ces comptes soient liés à une opération nord-coréenne de spear-phishing détaillée par Trellix, mais ne peut pas réaliser d’attribution certaine. Elle précise bloquer l’accès à ses services à la Corée du Nord.

Autre pratique de développement chez les usagers malveillants : OpenAI a repéré et banni plusieurs comptes de langue russe recourant à ChatGPT pour s’aider à développer des logiciels problématiques, dont un cheval de Troie, des outils pour voler des identifiants, ou encore des fonctionnalités visant à éviter la détection. Leurs auteurs auraient ensuite publié des démonstrations de leurs activités de développement dans un groupe Telegram dédié.

Toujours en langue russe, l’entreprise souligne la reprise d’activité d’un réseau d’acteurs bloqué une première fois en octobre 2024. Cette fois, ces derniers génèrent beaucoup moins d’images. En revanche, ils recourent à ChatGPT pour générer, en russe, des scripts et descriptions de vidéos courtes, puis pour traduire ces vidéos en français, en leur liant des descriptions et des hashtags de nature à favoriser leur référencement.

La plupart de ces contenus intègrent ou évoquent des événements liés à divers pays africains, avec pour propos principaux la critique des activités françaises et états-uniennes sur le continent, la promotion des intérêts russes, mais aussi la critique de l’Ukraine et de ses soutiens.

Multiplication des outils d’IA

En termes de pratique, les acteurs malveillants passent sans cesse d’un outil d’IA à l’autre, constate le fabricant de ChatGPT et Sora. De multiples comptes de langues chinoises recourent ainsi aux outils d’OpenAI pour générer leurs campagnes de phishing et de diffusion de malwares, y compris pour leur faire continuer des tâches entamées sur DeepSeek.

L’un des réseaux de génération de scams repérés par l’entreprise a par ailleurs mis en place des tactiques pour effacer certains des signes désormais connus de recours à l’IA – dont la présence récurrente de tirets cadratins. Leur usage est régulièrement qualifié, en ligne, de preuve qu’un texte a été généré par IA (nous promettons avoir écrit la phrase précédente sans recourir au moindre modèle de langage).

OpenAI relève enfin que les acteurs malveillants finalement bannis « tendent à intégrer l’IA à leurs processus de travail préexistants plutôt que de construire de nouveaux processus de travail autour de l’IA ».

OpenAI a banni des comptes chinois cherchant à surveiller les réseaux sociaux

8 octobre 2025 à 08:58
Chevalier OpenAI à l'assaut de la menace
OpenAI a banni des comptes chinois cherchant à surveiller les réseaux sociaux

Dans son dernier rapport de sécurité, le fabricant de ChatGPT et Sora se penche sur les activités d’acteurs malveillants de langues chinoises, coréenne et russe. Au menu : vibe-coding, production marketing et traduction de vidéos de propagande.

Plusieurs comptes liés au gouvernement chinois auraient eu recours à ChatGPT pour créer des pistes de travail sur un système de surveillance des conversations sur les réseaux sociaux. La « République populaire de Chine fait de vrais progrès dans sa fabrication d’une version autocratique de l’IA », écrit OpenAI dans son dernier rapport de sécurité.

Parmi les comptes finalement bannis par OpenAI, cette dernière rapporte des usages de ChatGPT pour développer des outils de surveillance de grande échelle de réseaux sociaux occidentaux ou chinois, et pour générer des contenus de promotion de ces outils. L’un des utilisateurs bloqués avait ainsi généré des contenus vantant une « sonde » capable de scanner X, Facebook, Instagram, Reddit, TikTok et Youtube pour y repérer « ce que l’utilisateur décrivait comme des discours extrémistes et du contenu ethnique, religieux et politique ». Un autre avait recouru à ChatGPT pour créer une proposition de « modèle d’alerte précoce » relatif à la population Ouïghour.

Outre ce type d’usage, l’entreprise revient sur les pratiques des acteurs malveillants dont elle a récemment banni des comptes de ses systèmes. Elle s’attarde notamment sur les tentatives de création de malware d’un réseau de langue coréenne, ou encore sur les activités de vibe-coding (programmation par requêtes à un modèle d’IA) d’un réseau russe et sur le retour d’une opération de désinformation probablement produite par une agence de marketing russe, dont les activités avaient déjà été détaillées par l’agence gouvernementale française VIGINUM.

Vibe-coding malveillant

OpenAI indique par exemple avoir repéré un groupe de comptes recourant à ChatGPT pour tenter de développer des logiciels malveillants liés à des serveurs de command-and-control (C2). L’entreprise suspecte que ces comptes soient liés à une opération nord-coréenne de spear-phishing détaillée par Trellix, mais ne peut pas réaliser d’attribution certaine. Elle précise bloquer l’accès à ses services à la Corée du Nord.

Autre pratique de développement chez les usagers malveillants : OpenAI a repéré et banni plusieurs comptes de langue russe recourant à ChatGPT pour s’aider à développer des logiciels problématiques, dont un cheval de Troie, des outils pour voler des identifiants, ou encore des fonctionnalités visant à éviter la détection. Leurs auteurs auraient ensuite publié des démonstrations de leurs activités de développement dans un groupe Telegram dédié.

Toujours en langue russe, l’entreprise souligne la reprise d’activité d’un réseau d’acteurs bloqué une première fois en octobre 2024. Cette fois, ces derniers génèrent beaucoup moins d’images. En revanche, ils recourent à ChatGPT pour générer, en russe, des scripts et descriptions de vidéos courtes, puis pour traduire ces vidéos en français, en leur liant des descriptions et des hashtags de nature à favoriser leur référencement.

La plupart de ces contenus intègrent ou évoquent des événements liés à divers pays africains, avec pour propos principaux la critique des activités françaises et états-uniennes sur le continent, la promotion des intérêts russes, mais aussi la critique de l’Ukraine et de ses soutiens.

Multiplication des outils d’IA

En termes de pratique, les acteurs malveillants passent sans cesse d’un outil d’IA à l’autre, constate le fabricant de ChatGPT et Sora. De multiples comptes de langues chinoises recourent ainsi aux outils d’OpenAI pour générer leurs campagnes de phishing et de diffusion de malwares, y compris pour leur faire continuer des tâches entamées sur DeepSeek.

L’un des réseaux de génération de scams repérés par l’entreprise a par ailleurs mis en place des tactiques pour effacer certains des signes désormais connus de recours à l’IA – dont la présence récurrente de tirets cadratins. Leur usage est régulièrement qualifié, en ligne, de preuve qu’un texte a été généré par IA (nous promettons avoir écrit la phrase précédente sans recourir au moindre modèle de langage).

OpenAI relève enfin que les acteurs malveillants finalement bannis « tendent à intégrer l’IA à leurs processus de travail préexistants plutôt que de construire de nouveaux processus de travail autour de l’IA ».

Bernie Sanders veut que l’IA permette de passer aux 32 heures

8 octobre 2025 à 06:32
Politique de l'IA
Bernie Sanders veut que l’IA permette de passer aux 32 heures

Interrogeant les effets de l’intelligence artificielle sur le marché de l’emploi et sur la société américaine au sens large, le sénateur démocrate Bernie Sanders en fait un argument pour la réduction du temps de travail et de nouvelles taxations sur les entreprises.

L’intelligence artificielle et l’automatisation pourraient détruire jusqu’à 100 millions d’emplois aux États-Unis dans la prochaine décennie. Telles sont les conclusions d’un rapport publié le six octobre par la commission à la santé, l’éducation, le travail et les retraites (commission HELP) du Sénat étatsunien, sur lequel Bernie Sanders s’appuie pour interroger la soutenabilité sociale du modèle dominant du secteur de l’IA.

Dans une tribune publiée dans le média conservateur Fox News, c’est-à-dire avant tout à destination d’un public qui lui est opposé, le représentant de l’aile gauche du parti Démocrate décrit les effets que l’industrie a déjà sur les emplois des américains.

Quel emploi dans un monde où l’IA fait tout ?

Et de citer les licenciements opérés chez Amazon ; le remplacement de conducteurs par des camions automatisés par des sociétés comme FedEx ou Walmart ; ou même les patrons de la tech eux-mêmes, lorsque, à l’instar de Bill Gates, ces derniers déclarent que grâce à l’IA, les humains « ne seront plus nécessaires à l’essentiel des tâches » d’ici une dizaine d’années, que ces occupations consistent à créer des produits, livrer des paquets ou cultiver de la nourriture.

« Si Musk et Gates ont raison sur la moitié de leurs prédictions, qu’arrivera-t-il aux dizaines de millions d’Américains qui n’auront plus d’emploi dans la mesure où on ne peut pas trouver un emploi qui n’existe plus ? » interroge le sénateur. « Dans ce merveilleux monde nouveau, comment les Américains paieront-ils leurs frais de santé, leur nourriture, leur toit et ces autres nécessités de la vie ? »

Le débat pousse le sénateur à évoquer des notions existentielles. L’enjeu, écrit-il, « n’est pas simplement économique. Le travail, qu’il s’agisse d’être concierge ou chirurgien du cerveau, fait partie intégrante de l’être humain. » Outre les questions qu’il soulève sur l’emploi, le monde économique et le partage des richesses, le développement de l’IA et de l’automatisation recomposent nos manières de faire société.

ChatGPT, McKinsey et Anthropic aux prédictions

Le rapport sénatorial, on l’aura saisi, est un objet à visée politique. En l’occurrence, pour aboutir à l’estimation de la destruction de 100 millions d’emplois aux États-Unis sur dix ans, la commission HELP indique s’être tournée… vers ChatGPT. La machine a été utilisée pour analyser la description de 774 postes répertoriés par le gouvernement fédéral à travers l’économie américaine, puis pour produire des prédictions du type de tâches automatisables.

En classant ces dernières entre tâches essentielles et tâches supplémentaires, les équipes de la commission HELP ont ensuite construit un score d’automatisation probable (en accordant plus d’importance aux tâches essentielles). Celui-ci a été traduit en pourcentages d’employés susceptibles d’être déplacés de leur activité, pourcentages appliqués au nombre d’employés américain de chacune des catégories.

Outre cette estimation assistée par agent conversationnel, le rapport s’appuie sur de multiples estimations produites par l’industrie de l’IA elle-même. En mai 2025, le patron d’Anthropic Dario Amodei estimait par exemple que l’IA pourrait causer la suppression de la moitié des emplois de bureaux de niveau débutant, créant une augmentation de 10 à 20 % du chômage chez les cols blancs. Le document cite aussi des travaux de McKinsey, qui affirmaient en 2023 que l’industrie de l’IA avaient le potentiel « d’automatiser des activités qui occupent 60 à 70 % du temps des employés aujourd’hui ».

L’impact réel du développement de l’IA sur l’emploi est très débattu. Une étude publiée début octobre par des chercheurs de l’université de Yale estime ainsi que derrière les discours marketing censés convaincre les dirigeants d’entreprise, l’automatisation réelle est très minimale. Mais certaines suppressions d’emplois ont de quoi interroger sur les effets de long terme. Au mois d’août, une étude de Stanford illustrait par exemple le net décrochage dans l’emploi de jeunes développeurs depuis le lancement de ChatGPT.

Effectif des développeurs logiciels par tranche d’âge, en base 100 en octobre 2022 (un mois avant le lancement de ChatGPT) / Brynjolfsson Erik, Chandar Bharat, Chen Ruyu, Stanford

Ces dernières semaines, les dirigeants de sociétés aussi diverses que PricewaterhouseCoopers (PwC) ou Ford justifiaient le recul de leur nombre d’embauches par le recours à l’IA.

Recourir à l’IA pour réduire le temps de travail ?

Le rapport du Sénat américain, lui, rapproche les licenciements opérés par Amazon, Walmart, UnitedHealth Group ou JP Morgan, des discours de leurs dirigeants valorisant les gains de productivité permis par l’IA. Le document place par ailleurs dos à dos les dizaines de milliers de licenciés et les rémunérations des dirigeants de sociétés concernées : 34,3 millions de dollars en 2024 pour le patron d’Amazon Web Services, ou encore 27 millions de dollars pour le PDG de Walmart.

Il souligne aussi les promesses commerciales de sociétés comme Salesforce, voire de spécialistes de l’IA comme Mechanize ou Artisan, qui appellent à « cesser d’embaucher des humains » ou à économiser leurs salaires. De même, relève la commission HELP, la société spécialisée dans la conduite autonome Kodiak incite clairement à « gérer le défi du recrutement de conducteur » (en les automatisant, donc).

Déclarant ne « pas être un luddite », Bernie Sanders conclut sa tribune pour Fox News sur la nécessité de s’assurer que les nouvelles technologiques « servent les besoins humains » plutôt que d’enrichir « un petit nombre de multi-milliardaires ».

Et de proposer, entre autres, de passer à la semaine de 32 heures sans perte de salaires, d’obliger les grandes entreprises à ce que leurs travailleurs puissent élire au moins 45 % de leur conseil d’administration, pour être en mesure d’influer sur le développement des technologies, ou encore d’imposer une « taxe sur les robots » aux grandes entreprises, dont les fonds serviraient à « améliorer les conditions de vie des travailleurs lésés ».

Bernie Sanders veut que l’IA permette de passer aux 32 heures

8 octobre 2025 à 06:32
Politique de l'IA
Bernie Sanders veut que l’IA permette de passer aux 32 heures

Interrogeant les effets de l’intelligence artificielle sur le marché de l’emploi et sur la société américaine au sens large, le sénateur démocrate Bernie Sanders en fait un argument pour la réduction du temps de travail et de nouvelles taxations sur les entreprises.

L’intelligence artificielle et l’automatisation pourraient détruire jusqu’à 100 millions d’emplois aux États-Unis dans la prochaine décennie. Telles sont les conclusions d’un rapport publié le six octobre par la commission à la santé, l’éducation, le travail et les retraites (commission HELP) du Sénat étatsunien, sur lequel Bernie Sanders s’appuie pour interroger la soutenabilité sociale du modèle dominant du secteur de l’IA.

Dans une tribune publiée dans le média conservateur Fox News, c’est-à-dire avant tout à destination d’un public qui lui est opposé, le représentant de l’aile gauche du parti Démocrate décrit les effets que l’industrie a déjà sur les emplois des américains.

Quel emploi dans un monde où l’IA fait tout ?

Et de citer les licenciements opérés chez Amazon ; le remplacement de conducteurs par des camions automatisés par des sociétés comme FedEx ou Walmart ; ou même les patrons de la tech eux-mêmes, lorsque, à l’instar de Bill Gates, ces derniers déclarent que grâce à l’IA, les humains « ne seront plus nécessaires à l’essentiel des tâches » d’ici une dizaine d’années, que ces occupations consistent à créer des produits, livrer des paquets ou cultiver de la nourriture.

« Si Musk et Gates ont raison sur la moitié de leurs prédictions, qu’arrivera-t-il aux dizaines de millions d’Américains qui n’auront plus d’emploi dans la mesure où on ne peut pas trouver un emploi qui n’existe plus ? » interroge le sénateur. « Dans ce merveilleux monde nouveau, comment les Américains paieront-ils leurs frais de santé, leur nourriture, leur toit et ces autres nécessités de la vie ? »

Le débat pousse le sénateur à évoquer des notions existentielles. L’enjeu, écrit-il, « n’est pas simplement économique. Le travail, qu’il s’agisse d’être concierge ou chirurgien du cerveau, fait partie intégrante de l’être humain. » Outre les questions qu’il soulève sur l’emploi, le monde économique et le partage des richesses, le développement de l’IA et de l’automatisation recomposent nos manières de faire société.

ChatGPT, McKinsey et Anthropic aux prédictions

Le rapport sénatorial, on l’aura saisi, est un objet à visée politique. En l’occurrence, pour aboutir à l’estimation de la destruction de 100 millions d’emplois aux États-Unis sur dix ans, la commission HELP indique s’être tournée… vers ChatGPT. La machine a été utilisée pour analyser la description de 774 postes répertoriés par le gouvernement fédéral à travers l’économie américaine, puis pour produire des prédictions du type de tâches automatisables.

En classant ces dernières entre tâches essentielles et tâches supplémentaires, les équipes de la commission HELP ont ensuite construit un score d’automatisation probable (en accordant plus d’importance aux tâches essentielles). Celui-ci a été traduit en pourcentages d’employés susceptibles d’être déplacés de leur activité, pourcentages appliqués au nombre d’employés américain de chacune des catégories.

Outre cette estimation assistée par agent conversationnel, le rapport s’appuie sur de multiples estimations produites par l’industrie de l’IA elle-même. En mai 2025, le patron d’Anthropic Dario Amodei estimait par exemple que l’IA pourrait causer la suppression de la moitié des emplois de bureaux de niveau débutant, créant une augmentation de 10 à 20 % du chômage chez les cols blancs. Le document cite aussi des travaux de McKinsey, qui affirmaient en 2023 que l’industrie de l’IA avaient le potentiel « d’automatiser des activités qui occupent 60 à 70 % du temps des employés aujourd’hui ».

L’impact réel du développement de l’IA sur l’emploi est très débattu. Une étude publiée début octobre par des chercheurs de l’université de Yale estime ainsi que derrière les discours marketing censés convaincre les dirigeants d’entreprise, l’automatisation réelle est très minimale. Mais certaines suppressions d’emplois ont de quoi interroger sur les effets de long terme. Au mois d’août, une étude de Stanford illustrait par exemple le net décrochage dans l’emploi de jeunes développeurs depuis le lancement de ChatGPT.

Effectif des développeurs logiciels par tranche d’âge, en base 100 en octobre 2022 (un mois avant le lancement de ChatGPT) / Brynjolfsson Erik, Chandar Bharat, Chen Ruyu, Stanford

Ces dernières semaines, les dirigeants de sociétés aussi diverses que PricewaterhouseCoopers (PwC) ou Ford justifiaient le recul de leur nombre d’embauches par le recours à l’IA.

Recourir à l’IA pour réduire le temps de travail ?

Le rapport du Sénat américain, lui, rapproche les licenciements opérés par Amazon, Walmart, UnitedHealth Group ou JP Morgan, des discours de leurs dirigeants valorisant les gains de productivité permis par l’IA. Le document place par ailleurs dos à dos les dizaines de milliers de licenciés et les rémunérations des dirigeants de sociétés concernées : 34,3 millions de dollars en 2024 pour le patron d’Amazon Web Services, ou encore 27 millions de dollars pour le PDG de Walmart.

Il souligne aussi les promesses commerciales de sociétés comme Salesforce, voire de spécialistes de l’IA comme Mechanize ou Artisan, qui appellent à « cesser d’embaucher des humains » ou à économiser leurs salaires. De même, relève la commission HELP, la société spécialisée dans la conduite autonome Kodiak incite clairement à « gérer le défi du recrutement de conducteur » (en les automatisant, donc).

Déclarant ne « pas être un luddite », Bernie Sanders conclut sa tribune pour Fox News sur la nécessité de s’assurer que les nouvelles technologiques « servent les besoins humains » plutôt que d’enrichir « un petit nombre de multi-milliardaires ».

Et de proposer, entre autres, de passer à la semaine de 32 heures sans perte de salaires, d’obliger les grandes entreprises à ce que leurs travailleurs puissent élire au moins 45 % de leur conseil d’administration, pour être en mesure d’influer sur le développement des technologies, ou encore d’imposer une « taxe sur les robots » aux grandes entreprises, dont les fonds serviraient à « améliorer les conditions de vie des travailleurs lésés ».

☕️ Anti-Tech Résistance, le groupe qui sème la confusion dans la critique écolo de la tech

7 octobre 2025 à 08:59

Un mouvement « révolutionnaire international », qui voudrait « démanteler le système technologique », voici comme se présente Anti-Tech Résistance (ATR).

Un mouvement à la « dérive réactionnaire », assénait une membre du collectif les Désert’heureuses dans Usbek et Rica. En juin, un collectif d’organisations dont Extinction Rebellion, Le Mouton Numérique ou Technopolice Paris Banlieue signait une tribune pour alerter contre « les projets réactionnaires et ennemis de l’émancipation de toutes et tous, dont Anti-Tech Resistance fait partie ».

En pratique, ATR formule en effet une critique définitive de tout type de technologie, jusqu’aux multiples avancées spécifiques au domaine de la santé.

Revendiquant une filiation de pensée avec Théodore Kaczynski, mieux connu sous le nom de Unabomber, ATR se veut non violent mais adopte une position radicale, rejetant jusqu’aux IRM, pilules contraceptives, respirateurs artificiels et toute technique permettant la réalisation médicale des transitions de genre.

Ce faisant, ATR s’inscrit dans la lignée de groupes comme Pièce et main d’œuvre (PMO), dont des textes ont directement été critiqués pour leur positionnement masculiniste, homophobe et transphobe, ou Le Partage, un autre groupe réactionnaire.

Mais en axant ses propos sur les technologies les plus récentes et médiatiques, dont les IA génératives et leurs conséquences environnementales insoutenables, ATR cultive une forme de confusionnisme visant à s’attirer des sympathies dans les milieux écologistes.

Auprès du média Vert, le spécialiste du terrorisme et de la violence politique Mauro Lubrano s’inquiète de constater dans le positionnement du mouvement tous les ingrédients nécessaires à une escalade de la violence, de la représentation d’un système technologique « totalisant », impossible à éviter, aux stratégies cherchant à provoquer l’effondrement, en passant par un discours suffisamment flexible pour s’immiscer aussi bien dans des espaces militants d’extrême-droite qu’écologiste.

Une souplesse idéologique qui lui a permis de rejoindre une manifestation grenobloise contre l’industrie électronique, ou de soutenir le collectif anti-photovoltaïque de Lure, après avoir réalisé une intervention surprise lors du contre-sommet de l’IA.

☕️ Deepfakes : Sora 2 sert déjà à harceler des utilisatrices

7 octobre 2025 à 08:15

À peine sorti, le modèle Sora 2 de génération de contenus audio et vidéo d’OpenAI a été utilisé pour générer de faux clips représentant Sam Altman, le patron de la société d’IA.

Pour le moment accessible uniquement aux usagers d’iPhone, et sur invitation, la nouvelle application de doomscroll liée au moteur de génération de contenu est déjà utilisée pour harceler certaines utilisatrices.

La journaliste Taylor Lorenz témoigne ainsi qu’une personne habituée à la surveiller et à générer des centaines de comptes à son effigie recourt déjà à Sora 2 pour générer des vidéos d’elle.

symbolisation du deepfake avec le duplicata non consenti d'un visage

En l’état, l’application fournit les outils pour effacer les images non acceptées par celles et ceux à qui elles sont censées ressembler.

Mais plusieurs garde-fous mis en place sur l’application ont déjà été outrepassés par des internautes, souligne Futurism, certains générant des vidéos à caractère sexuel. 


Dans la documentation de Sora 2, OpenAI admet directement que l’application pourrait avoir du mal à bloquer le contenu représentant une personne réelle dénudée ou dans une position suggestive dans 1,6 % des cas.

Rapporté aux millions de prompts générés par jour, ce pourcentage peut se traduire par d’importants volumes de deepfakes pornographiques non consentis, à l’heure où ce type de contenu est régulièrement utilisé pour harceler. Avec 99 % des images pornographiques générées par IA en 2023 représentant des femmes, ces dernières sont les premières victimes de ce type de contenu.

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