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Reçu aujourd’hui — 16 octobre 2025

Les réseaux sociaux, porte-voix toujours plus assumés de leurs propriétaires

16 octobre 2025 à 07:32
Dans votre réseau social, tout le monde vous entendra crier
Les réseaux sociaux, porte-voix toujours plus assumés de leurs propriétaires

En recourant à sa plateforme pour critiquer les positions françaises, le patron de Telegram illustre une tendance désormais régulière des dirigeants de réseaux sociaux.

Pour Pavel Durov, cela devient une habitude. Le 10 octobre, les usagères et usagers de Telegram ont reçu une publication annonçant : « Le fondateur de Telegram, qui fête aujourd’hui ses 41 ans, a accordé une interview exclusive au podcasteur américain Lex Fridman ». Le 14, rebelote. Le message s’annonçait cette fois-ci plus politique : « Aujourd’hui, l’Union européenne a failli interdire votre droit à la vie privée. »

Sur le coup, ces notifications nous ont semblé être la conséquence d’une évolution récente de notre usage de Telegram. À force de suivre les aléas de son fondateur avec la justice française, l’autrice de ces lignes a fini par s’abonner directement au canal de Pavel Durov pour savoir ce qui y était diffusé.

Un examen approfondi a démontré que non : pour certains membres de la rédaction, c’est dans le canal « Notifications de service » que les messages de Durov étaient transmis. Habituellement, cet espace sert à transmettre un code de connexion lorsque vous voulez vous servir de l’application sur différents équipements. Pour d’autres membres de l’équipe de Next, ce canal reste cantonné à son usage normal. Les messages du fondateur de la messagerie ont néanmoins été reçus, sous la forme de simples notifications à ouvrir.

Pour tous, en revanche, l’évidence était la même : depuis quelques mois, Pavel Durov multiplie le recours à sa plateforme pour y diffuser des messages à visée auto-promotionnelle, ou faire passer ses critiques sur la manière dont la France s’occupe de Telegram.

En cela, l’entrepreneur russe naturalisé français et émirati adopte un comportement proche de celui d’Elon Musk, depuis que ce dernier a racheté Twitter pour le transformer en X. Ensemble, les deux hommes illustrent une évidence : comme les médias, les réseaux sociaux sont dépendants de leurs propriétaires, et cela peut influencer leur ligne éditoriale.

Auto-promotion et critique de la France

En remontant l’historique des messages reçus dans notre canal « Notifications de service », nous avons trouvé, en vrac : un message du 24 août directement retransmis depuis le canal personnel de Pavel Durov, revenant sur la garde à vue qui lui a été imposée un an plus tôt par la police française ; la promotion, le 4 juillet, d’un entretien accordé à l’hebdomadaire Le Point ; celle, le 17 juin, de la « première interview vidéo » de Durov « depuis son arrestation à Paris en août dernier », accordée à Tucker Carlson ; ou encore un message, le 29 avril 2025, expliquant que la France « a failli interdire le chiffrement des applications de messagerie ».

Avant cette date, rien. Rien d’autre, du moins, que ce à quoi ce canal est a priori dédié : des codes de connexion, pour nous permettre d’accéder à un même compte depuis notre smartphone et notre ordinateur. Et une annonce, en date du 23 novembre 2022, de la possibilité de se porter acquéreur, contre monnaie sonnante et trébuchante, de « @ reconnaissables et courts ».

Outre l’inflexion récente des messages reçus, cette remontée des échanges permet au moins deux constats. D’abord, Pavel Durov préfère les médias aux lignes éditoriales penchant vers la droite. En France, l’entretien qu’il relaie a été donné au Point. Aux États-Unis, les entretiens vidéo relayés ont été donnés à deux personnalités bien connues de la sphère masculine et souvent pro-MAGA du podcast américain : l’ancien éditorialiste de Fox News, Tucker Carlson, et l’informaticien Lex Fridman. La tendance de ce dernier à interviewer des membres du « dark web intellectuel » (diverses personnalités de la droite américaine critiquant le « politiquement correct » qu’ils considèrent promu par la gauche) et le manque de vérification des propos de ses invités sont régulièrement critiqués.

Surtout, Pavel Durov a visiblement décidé, depuis le mois d’avril, de faire de sa plateforme un porte-voix assumé de ses idées. Axe principal d’expression, vu depuis un compte français : la critique de la politique hexagonale lorsqu’elle touche de près ou de loin ses affaires. En avril, alors que l’Assemblée nationale venait d’adopter la loi contre le narcotrafic en lui ôtant un amendement demandant l’introduction de portes dérobées pour les forces de l’ordre, le message indiquait que Telegram préférerait « quitter un pays plutôt que de compromettre la sécurité de nos utilisateurs », dans un intéressant écho de la communication de son concurrent Signal (qui, lui, n’est bien qu’une messagerie).


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Reçu hier — 15 octobre 2025

☕️ Le Washington Post en perte de vitesse après la reprise en main de Jeff Bezos

15 octobre 2025 à 09:45

Il y a près d’un an, Jeff Bezos empêchait le Washington Post, dont il est propriétaire, de diffuser son traditionnel article de soutien à l’un des candidats à l’élection présidentielle – l’article, en l’occurrence, visait à soutenir Kamala Harris. Dans les jours qui suivaient, le média perdait 250 000 abonnés.

Un an plus tard, la pente descendante n’a fait que s’accentuer, observe le Washington CityPaper. Pour la première fois en 55 ans, le lectorat du Washington Post est tombé sous la barre des 100 000 abonnés pour atteindre 97 000 lectrices et lecteurs payants de l’édition papier, et 160 000 les dimanches.

À titre de comparaison, le média vendait 250 000 éditions par jour en 2020, époque à laquelle il faisait partie des médias papier les plus lus des États-Unis. Le New York Times, lui, déclarait 600 000 abonnés papier en août 2025 (en baisse par rapport aux 620 000 affichés en 2023). 


des journaux

Si le nombre d’abonnés purement numériques du Washington Post n’est pas public (le New-York Times affiche un total de 11,9 millions d’abonnés), les activités du média ont été directement touchées par l’entrisme de son propriétaire dans sa ligne éditoriale.

En janvier 2025, la dessinatrice et prix Pulitzer Ann Telnaes avait notamment démissionné après s’être vu refuser la publication d’un dessin représentant Jeff Bezos ployant le genou devant Donald Trump.

En février, le responsable de la rubrique opinions David Shipley l’avait suivie, après que le patron d’Amazon avait donné pour consigne de ne plus y publier que des points de vue soutenant et défendant « deux piliers : les libertés personnelles et les marchés libres ».

☕️ La Californie encadre l’usage de l’eau, sauf pour les centres de données

15 octobre 2025 à 09:26

Début 2025, des méga-feux se sont abattus sur Los Angeles, favorisés par la sécheresse des mois précédents et par un épisode de vents particulièrement violents.

Alors que la région est affligée par des « méga-sécheresses » (des épisodes d’aridité de plus de trente ans), l’État de Californie vient de passer une série de lois visant à encadrer l’usage de l’eau. Seul domaine épargné, relève le Los Angeles Times : celui des centres de données.

Parmi les textes adoptés par le gouverneur Newsom, l’obligation d’accentuer l’usage d’eau recyclée, pour faire face aux sécheresses, celle de déployer des objectifs de long terme (15 ans) dans la gestion des ressources en eau pour le département dédié de l’État, ou encore de nouvelles protections pour les petits exploitants.

Le projet d’obliger les centres de données à diffuser des données sur leur consommation d’eau, en revanche, n’a pas été signé par le gouverneur.

Un veto qu’il explique (.pdf) par l’explosion de l’intelligence artificielle, dont le fonctionnement entraîne une « demande sans précédent de capacités de centres de données dans tout le pays ».

Gavin Newsom se déclare « réticent à imposer des exigences rigides en termes de rapports sur les détails opérationnels » du secteur des centres de données, alors que la Californie est un « centre mondial du secteur technologique », bien placée pour « soutenir le développement de l’infrastructure » nécessaire à l’IA.

À l’hiver 2025, le rôle de l’industrie des centres de données dans la consommation de l’eau dans plusieurs États arides des États-Unis avait suscité des débats.

Quelques mois plus tard, Bloomberg démontrait que les deux tiers des bâtiments en construction depuis 2022 l’étaient dans des lieux en situation de stress hydrique. Une tendance similaire à ce qui est observé à l’échelle de la planète.

☕️ Le Washington Post en perte de vitesse après la reprise en main de Jeff Bezos

15 octobre 2025 à 09:45

Il y a près d’un an, Jeff Bezos empêchait le Washington Post, dont il est propriétaire, de diffuser son traditionnel article de soutien à l’un des candidats à l’élection présidentielle – l’article, en l’occurrence, visait à soutenir Kamala Harris. Dans les jours qui suivaient, le média perdait 250 000 abonnés.

Un an plus tard, la pente descendante n’a fait que s’accentuer, observe le Washington CityPaper. Pour la première fois en 55 ans, le lectorat du Washington Post est tombé sous la barre des 100 000 abonnés pour atteindre 97 000 lectrices et lecteurs payants de l’édition papier, et 160 000 les dimanches.

À titre de comparaison, le média vendait 250 000 éditions par jour en 2020, époque à laquelle il faisait partie des médias papier les plus lus des États-Unis. Le New York Times, lui, déclarait 600 000 abonnés papier en août 2025 (en baisse par rapport aux 620 000 affichés en 2023). 


des journaux

Si le nombre d’abonnés purement numériques du Washington Post n’est pas public (le New-York Times affiche un total de 11,9 millions d’abonnés), les activités du média ont été directement touchées par l’entrisme de son propriétaire dans sa ligne éditoriale.

En janvier 2025, la dessinatrice et prix Pulitzer Ann Telnaes avait notamment démissionné après s’être vu refuser la publication d’un dessin représentant Jeff Bezos ployant le genou devant Donald Trump.

En février, le responsable de la rubrique opinions David Shipley l’avait suivie, après que le patron d’Amazon avait donné pour consigne de ne plus y publier que des points de vue soutenant et défendant « deux piliers : les libertés personnelles et les marchés libres ».

☕️ La Californie encadre l’usage de l’eau, sauf pour les centres de données

15 octobre 2025 à 09:26

Début 2025, des méga-feux se sont abattus sur Los Angeles, favorisés par la sécheresse des mois précédents et par un épisode de vents particulièrement violents.

Alors que la région est affligée par des « méga-sécheresses » (des épisodes d’aridité de plus de trente ans), l’État de Californie vient de passer une série de lois visant à encadrer l’usage de l’eau. Seul domaine épargné, relève le Los Angeles Times : celui des centres de données.

Parmi les textes adoptés par le gouverneur Newsom, l’obligation d’accentuer l’usage d’eau recyclée, pour faire face aux sécheresses, celle de déployer des objectifs de long terme (15 ans) dans la gestion des ressources en eau pour le département dédié de l’État, ou encore de nouvelles protections pour les petits exploitants.

Le projet d’obliger les centres de données à diffuser des données sur leur consommation d’eau, en revanche, n’a pas été signé par le gouverneur.

Un veto qu’il explique (.pdf) par l’explosion de l’intelligence artificielle, dont le fonctionnement entraîne une « demande sans précédent de capacités de centres de données dans tout le pays ».

Gavin Newsom se déclare « réticent à imposer des exigences rigides en termes de rapports sur les détails opérationnels » du secteur des centres de données, alors que la Californie est un « centre mondial du secteur technologique », bien placée pour « soutenir le développement de l’infrastructure » nécessaire à l’IA.

À l’hiver 2025, le rôle de l’industrie des centres de données dans la consommation de l’eau dans plusieurs États arides des États-Unis avait suscité des débats.

Quelques mois plus tard, Bloomberg démontrait que les deux tiers des bâtiments en construction depuis 2022 l’étaient dans des lieux en situation de stress hydrique. Une tendance similaire à ce qui est observé à l’échelle de la planète.

☕️ Pour protéger les mineurs, Instagram s’inspirera des classifications du cinéma

15 octobre 2025 à 08:16

Instagram va limiter l’accès des mineurs à différents type de contenus, notamment ceux liés à de la consommation d’alcool, de stupéfiants, ou renvoyant vers des sites pornographiques.

Propriété de Meta, l’entreprise indique s’inspirer des classifications mises en place par l’industrie cinématographique pour choisir quels types de contenus peuvent être limités dans leur diffusion à des publics adolescents.

Dans les années 1960, risquant une régulation gouvernementale, l’industrie du film avait en effet volontairement mis au point son système dit « PG-13 » (pour parental guidance, accompagnement des parents recommandé), plus ou moins équivalent aux indications - 12,- 16 et - 18 ans appliquées en France par la commission de classification des œuvres cinématographiques.

En pratique, Instagram prévoit d’imposer une limite d’âge : si des comptes publient régulièrement des contenus jugés inappropriés pour les mineurs, alors leur audience auprès des adolescents se verra restreinte. 


Flock

Ne partager un contenu de ce type qu’une seule fois ne suffira pas à se voir coupé de l’audience adolescente, indique encore l’entreprise, sans donner plus de détails. 
Instagram bloquera par ailleurs la recherche d’une série de termes liés à des contenus pour adultes aux utilisateurs mineurs.

Pour ce faire, elle s’appuiera sur les données qu’elle a sur les comptes des internautes – depuis septembre 2024, les moins de 18 ans ont été basculés sur des comptes spécifiques, permettant à l’entreprise de mieux maîtriser sa diffusion de contenus.

Mais ce système a ses propres défauts, dans la mesure où les adolescents trichent régulièrement au moment de donner leur âge à l’entreprise. Au Royaume-Uni, un sondage de l’Ofcom montrait par exemple en 2024 que 22 % des jeunes de 17 ans avaient indiqué avoir 18 ans ou plus sur leurs plateformes sociales.

Auprès de NBC News, Meta indique avoir des dispositifs en place pour repérer les comptes d’adultes dont il est probable que les pratiques soient plutôt celles de mineurs, mais ne donne pas de détails précis.

L’annonce d’Instagram se fait dans un contexte de redoublement des critiques sur les risques auxquels les plus jeunes sont exposés en recourant aux plateformes de Meta, que ce soit dans ses outils de réalité virtuelle, dans leurs interactions avec les systèmes d’IA de l’entreprise, ou ailleurs.

☕️ Pour protéger les mineurs, Instagram s’inspirera des classifications du cinéma

15 octobre 2025 à 08:16

Instagram va limiter l’accès des mineurs à différents type de contenus, notamment ceux liés à de la consommation d’alcool, de stupéfiants, ou renvoyant vers des sites pornographiques.

Propriété de Meta, l’entreprise indique s’inspirer des classifications mises en place par l’industrie cinématographique pour choisir quels types de contenus peuvent être limités dans leur diffusion à des publics adolescents.

Dans les années 1960, risquant une régulation gouvernementale, l’industrie du film avait en effet volontairement mis au point son système dit « PG-13 » (pour parental guidance, accompagnement des parents recommandé), plus ou moins équivalent aux indications - 12,- 16 et - 18 ans appliquées en France par la commission de classification des œuvres cinématographiques.

En pratique, Instagram prévoit d’imposer une limite d’âge : si des comptes publient régulièrement des contenus jugés inappropriés pour les mineurs, alors leur audience auprès des adolescents se verra restreinte. 


Flock

Ne partager un contenu de ce type qu’une seule fois ne suffira pas à se voir coupé de l’audience adolescente, indique encore l’entreprise, sans donner plus de détails. 
Instagram bloquera par ailleurs la recherche d’une série de termes liés à des contenus pour adultes aux utilisateurs mineurs.

Pour ce faire, elle s’appuiera sur les données qu’elle a sur les comptes des internautes – depuis septembre 2024, les moins de 18 ans ont été basculés sur des comptes spécifiques, permettant à l’entreprise de mieux maîtriser sa diffusion de contenus.

Mais ce système a ses propres défauts, dans la mesure où les adolescents trichent régulièrement au moment de donner leur âge à l’entreprise. Au Royaume-Uni, un sondage de l’Ofcom montrait par exemple en 2024 que 22 % des jeunes de 17 ans avaient indiqué avoir 18 ans ou plus sur leurs plateformes sociales.

Auprès de NBC News, Meta indique avoir des dispositifs en place pour repérer les comptes d’adultes dont il est probable que les pratiques soient plutôt celles de mineurs, mais ne donne pas de détails précis.

L’annonce d’Instagram se fait dans un contexte de redoublement des critiques sur les risques auxquels les plus jeunes sont exposés en recourant aux plateformes de Meta, que ce soit dans ses outils de réalité virtuelle, dans leurs interactions avec les systèmes d’IA de l’entreprise, ou ailleurs.

Reçu avant avant-hier

Argentine : OpenAI lance un nouveau projet Stargate dans un contexte controversé

14 octobre 2025 à 14:43
Régimen de Incentivo para Grandes Inversiones
Argentine : OpenAI lance un nouveau projet Stargate dans un contexte controversé

OpenAI et Sur Energy ont signé une lettre d’intention pour un nouveau projet de centre de données à 25 milliards de dollars.

« Aujourd’hui, nous sommes heureux d’annoncer le lancement de Stargate Argentina », déclare Sam Altman dans une vidéo visiblement lue depuis son écran. À moins, suggère la chercheuse Milagros Miceli, qu’il ne s’agisse d’un deepfake.

Derrière le nom de Stargate Argentina se cache pour le moment un projet de centre de données à 25 milliards de dollars, qui devrait être construit en Patagonie. Évoquant une « opportunité historique » de faire de l’Argentine un « acteur clé dans le nouveau paysage numérique et énergétique mondial », le gouvernement argentin précisait le 10 octobre qu’une lettre d’intention avait été signée entre OpenAI et l’entreprise argentino-états-unienne Sur Energy, pour alimenter le futur bâtiment.

Celui-ci pourrait atteindre une capacité de 500 mégawatts, indiquent les diverses annonces officielles, quand bien même ce type d’élément relève plus du marketing que de la réelle indication.

Stargate 2, le retour…

Inspiré du film éponyme, le nom Stargate fait ici référence au premier projet de grande ampleur lancé par OpenAI aux États-Unis. Au lendemain de la seconde investiture de Donald Trump, Sam Altman se retrouvait aux côtés du patron d’Oracle Larry Ellison dans le bureau ovale pour annoncer un plan à 500 milliards de dollars, selon lequel OpenAI, Oracle, Arm, Microsoft et NVIDIA s’associeraient pour construire de nouvelles infrastructures dédiées à l’intelligence artificielle.

Six mois plus tard, cette première annonce retentissante – au point de créer de très publiques frictions entre Sam Altman et Elon Musk – s’annonçait relativement complexe. En juillet, toujours aucun contrat n’avait été signé par la coentreprise créée pour l’occasion.

Régime fiscal controversé

En Argentine, la porte des étoiles voulue par OpenAI sera donc 20 fois plus modeste en termes financiers. Sa localisation précise n’est pas indiquée. Le projet est, en revanche, tout aussi soutenu par Javier Milei que sa version américaine l’a été par Donald Trump.

L’alliance entre OpenAI et Sur Energy est, par ailleurs, construite dans le cadre du Régime d’incitation pour les grands investissements (RIGI), un système pensé par le gouvernement Milei pour favoriser les investissements de plus de 200 millions de dollars en Argentine, en échange d’avantages fiscaux. Adopté en 2024, ce régime est controversé pour les facilités qu’il crée aux industries fossiles, minières (l’Argentine est aussi l’un des principaux producteurs de lithium), sidérurgiques ou encore touristiques, et pour les conséquences que le développement de ces diverses activités peuvent avoir sur les droits humains et l’environnement.

En l’espèce, grâce au RIGI, OpenAI sera « exempté de payer des impôts, d’embaucher de la main-d’œuvre locale et d’acheter du matériel argentin », liste Milagros Miceli sur LinkedIn. Et de comparer ce projet à d’autres investissements de géants numériques états-uniens dans d’autres pays du globe, que ce soit au Chili, où la population a finalement fait bloquer un projet de centre de données de Google pour protéger ses ressources en eau, ou au Mexique, où les infrastructures électriques sont soumises à une importante pression par le déploiement des infrastructures liées à l’IA.

Si ce projet de centre de données se confirme, il viendra grossir les rangs des multiples partenariats signés ces derniers mois par OpenAI, au point de placer la société d’intelligence artificielle au sein d’un réseau de mille milliards de dollars de contrats variés.

Argentine : OpenAI lance un nouveau projet Stargate dans un contexte controversé

14 octobre 2025 à 14:43
Régimen de Incentivo para Grandes Inversiones
Argentine : OpenAI lance un nouveau projet Stargate dans un contexte controversé

OpenAI et Sur Energy ont signé une lettre d’intention pour un nouveau projet de centre de données à 25 milliards de dollars.

« Aujourd’hui, nous sommes heureux d’annoncer le lancement de Stargate Argentina », déclare Sam Altman dans une vidéo visiblement lue depuis son écran. À moins, suggère la chercheuse Milagros Miceli, qu’il ne s’agisse d’un deepfake.

Derrière le nom de Stargate Argentina se cache pour le moment un projet de centre de données à 25 milliards de dollars, qui devrait être construit en Patagonie. Évoquant une « opportunité historique » de faire de l’Argentine un « acteur clé dans le nouveau paysage numérique et énergétique mondial », le gouvernement argentin précisait le 10 octobre qu’une lettre d’intention avait été signée entre OpenAI et l’entreprise argentino-états-unienne Sur Energy, pour alimenter le futur bâtiment.

Celui-ci pourrait atteindre une capacité de 500 mégawatts, indiquent les diverses annonces officielles, quand bien même ce type d’élément relève plus du marketing que de la réelle indication.

Stargate 2, le retour…

Inspiré du film éponyme, le nom Stargate fait ici référence au premier projet de grande ampleur lancé par OpenAI aux États-Unis. Au lendemain de la seconde investiture de Donald Trump, Sam Altman se retrouvait aux côtés du patron d’Oracle Larry Ellison dans le bureau ovale pour annoncer un plan à 500 milliards de dollars, selon lequel OpenAI, Oracle, Arm, Microsoft et NVIDIA s’associeraient pour construire de nouvelles infrastructures dédiées à l’intelligence artificielle.

Six mois plus tard, cette première annonce retentissante – au point de créer de très publiques frictions entre Sam Altman et Elon Musk – s’annonçait relativement complexe. En juillet, toujours aucun contrat n’avait été signé par la coentreprise créée pour l’occasion.

Régime fiscal controversé

En Argentine, la porte des étoiles voulue par OpenAI sera donc 20 fois plus modeste en termes financiers. Sa localisation précise n’est pas indiquée. Le projet est, en revanche, tout aussi soutenu par Javier Milei que sa version américaine l’a été par Donald Trump.

L’alliance entre OpenAI et Sur Energy est, par ailleurs, construite dans le cadre du Régime d’incitation pour les grands investissements (RIGI), un système pensé par le gouvernement Milei pour favoriser les investissements de plus de 200 millions de dollars en Argentine, en échange d’avantages fiscaux. Adopté en 2024, ce régime est controversé pour les facilités qu’il crée aux industries fossiles, minières (l’Argentine est aussi l’un des principaux producteurs de lithium), sidérurgiques ou encore touristiques, et pour les conséquences que le développement de ces diverses activités peuvent avoir sur les droits humains et l’environnement.

En l’espèce, grâce au RIGI, OpenAI sera « exempté de payer des impôts, d’embaucher de la main-d’œuvre locale et d’acheter du matériel argentin », liste Milagros Miceli sur LinkedIn. Et de comparer ce projet à d’autres investissements de géants numériques états-uniens dans d’autres pays du globe, que ce soit au Chili, où la population a finalement fait bloquer un projet de centre de données de Google pour protéger ses ressources en eau, ou au Mexique, où les infrastructures électriques sont soumises à une importante pression par le déploiement des infrastructures liées à l’IA.

Si ce projet de centre de données se confirme, il viendra grossir les rangs des multiples partenariats signés ces derniers mois par OpenAI, au point de placer la société d’intelligence artificielle au sein d’un réseau de mille milliards de dollars de contrats variés.

IA, réseaux sociaux : la Californie encadre l’usage des technologies par les mineurs

14 octobre 2025 à 09:20
From Big Tobacco to Big Tech
IA, réseaux sociaux : la Californie encadre l’usage des technologies par les mineurs

Le gouverneur de Californie vient de signer plusieurs lois visant à protéger les mineurs dans leurs interactions avec les équipements numériques, les réseaux sociaux et les chatbots conversationnels.

Le gouverneur de Californie Gavin Newsom a signé ce 13 octobre plusieurs textes visant à encadrer le recours aux nouvelles technologies par les mineurs.

Outre instituer l’obligation, pour les réseaux sociaux, de diffuser des messages de santé publique à destination des moins de 18 ans et d’obliger les fabricants d’appareils comme Apple ou Google à collecter l’âge des internautes lorsque les parents paramètrent des équipements pour leurs enfants, l’État adopte ainsi le premier texte des États-Unis qui oblige les opérateurs de robots conversationnels à déployer des protocoles de sécurité dans leurs compagnons d’IA.

Vérifications d’âge et messages d’alertes

Pour commencer, le gouverneur place la Californie dans les débats sur les vérifications d’âge des internautes, après que des textes très débattus ont été passés au Texas, dans l’Utah et en Louisiane.

En l’occurrence, le texte oblige désormais des fabricants d’équipements comme Apple ou Google à vérifier l’âge des internautes californiens lorsque leurs parents paramètrent les ordinateurs, smartphones ou tablettes. Les mineurs doivent ensuite être classés dans une des quatre catégories d’âge créées, puis rendre ces catégories accessibles pour les créateurs d’applications.

Le projet avait été soutenu par Google, Meta, OpenAI ou encore Snap, rapporte Politico, tandis que la Motion Picture Association, qui représente des studios cinématographiques dont Amazon et Netflix, s’y opposait.

Autre tactique, à destination des réseaux sociaux, cette fois : la Californie oblige désormais ces acteurs à diffuser des messages d’alerte sur les risques de santé mentale posés par ces outils. L’État du Minnesota a passé un texte similaire en juillet, inspiré – comme pour la Californie – des messages d’alertes imposés sur les paquets de cigarettes pour sensibiliser aux risques du tabagisme.

En pratique, les plateformes devront diffuser un message de 10 secondes chaque fois que l’enfant s’y connectera pour la première fois de la journée, puis un message de 30 seconde impossible à passer si l’enfant y reste connecté plus de trois heures. Au-delà de ces trois heures, le message de trente secondes devra à nouveau être diffusé, de manière inévitable, toutes les heures supplémentaires.

Le premier texte encadrant les relations aux chatbots conversationnels

Proposé en janvier, un autre projet de loi vise à encadrer l’usage de chatbots alimentés par IA générative. Il a gagné en importance dans le débat public local après la mort d’Adam Raine, qui s’est suicidé à l’âge de 16 ans, après de longues conversations sur le sujet avec ChatGPT. Le texte législatif a par ailleurs fait suite aux révélations sur les propos déclarés acceptables par Meta lorsque des enfants échangent avec ses outils génératifs. Dans le lot : des contenus jugés « sensuels » par les équipes de l’entreprise, de la désinformation médicale ou encore des propos racistes.

À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, des sociétés comme Meta, Open AI, Character AI ou Replika devront donc intégrer diverses fonctionnalités parmi lesquelles des outils vérifications d’âges, des messages d’alertes relatifs à leurs robots, et des dispositifs rendant évident que toute interaction avec leurs machines sont générées de manière artificielle (plutôt que de laisser, par exemple, un robot produire du texte laissant croire qu’un professionnel de santé est en train de répondre).

Un nouveau texte prévoit par ailleurs des peines susceptibles de grimper jusqu’à 250 000 dollars pour toute personne qui tirerait profit de deepfakes, et oblige les sociétés concernées à mettre en place des protocoles de gestion du suicide et des auto-mutilations.

Plusieurs sociétés, dont OpenAI et Replika, ont déjà commencé à déployer des fonctionnalités allant du contrôle parental à divers outils de filtrage, précise TechCrunch.

À l’heure actuelle, plusieurs familles poursuivent des constructeurs de robots conversationnels pour les effets qu’ils ont eus sur leurs proches. C’est le cas de la famille Raine, mais aussi d’une famille du Colorado, qui attaque la start-up Character AI en justice après que sa fille s’est suicidée à l’âge de 13 ans. Là encore, l’enfant avait entretenu une série de conversations sexualisées et problématiques avec le robot compagnon.

Le texte californien vient s’ajouter à une autre loi, signée le 2 octobre par Gavin Newsom, et imposant diverses mesures de transparence aux constructeurs de modèles d’IA dits « de frontière ». Avec ces différentes mesures, l’État du sud se place en fer de lance de l’encadrement de l’intelligence artificielle aux États-Unis.

IA, réseaux sociaux : la Californie encadre l’usage des technologies par les mineurs

14 octobre 2025 à 09:20
From Big Tobacco to Big Tech
IA, réseaux sociaux : la Californie encadre l’usage des technologies par les mineurs

Le gouverneur de Californie vient de signer plusieurs lois visant à protéger les mineurs dans leurs interactions avec les équipements numériques, les réseaux sociaux et les chatbots conversationnels.

Le gouverneur de Californie Gavin Newsom a signé ce 13 octobre plusieurs textes visant à encadrer le recours aux nouvelles technologies par les mineurs.

Outre instituer l’obligation, pour les réseaux sociaux, de diffuser des messages de santé publique à destination des moins de 18 ans et d’obliger les fabricants d’appareils comme Apple ou Google à collecter l’âge des internautes lorsque les parents paramètrent des équipements pour leurs enfants, l’État adopte ainsi le premier texte des États-Unis qui oblige les opérateurs de robots conversationnels à déployer des protocoles de sécurité dans leurs compagnons d’IA.

Vérifications d’âge et messages d’alertes

Pour commencer, le gouverneur place la Californie dans les débats sur les vérifications d’âge des internautes, après que des textes très débattus ont été passés au Texas, dans l’Utah et en Louisiane.

En l’occurrence, le texte oblige désormais des fabricants d’équipements comme Apple ou Google à vérifier l’âge des internautes californiens lorsque leurs parents paramètrent les ordinateurs, smartphones ou tablettes. Les mineurs doivent ensuite être classés dans une des quatre catégories d’âge créées, puis rendre ces catégories accessibles pour les créateurs d’applications.

Le projet avait été soutenu par Google, Meta, OpenAI ou encore Snap, rapporte Politico, tandis que la Motion Picture Association, qui représente des studios cinématographiques dont Amazon et Netflix, s’y opposait.

Autre tactique, à destination des réseaux sociaux, cette fois : la Californie oblige désormais ces acteurs à diffuser des messages d’alerte sur les risques de santé mentale posés par ces outils. L’État du Minnesota a passé un texte similaire en juillet, inspiré – comme pour la Californie – des messages d’alertes imposés sur les paquets de cigarettes pour sensibiliser aux risques du tabagisme.

En pratique, les plateformes devront diffuser un message de 10 secondes chaque fois que l’enfant s’y connectera pour la première fois de la journée, puis un message de 30 seconde impossible à passer si l’enfant y reste connecté plus de trois heures. Au-delà de ces trois heures, le message de trente secondes devra à nouveau être diffusé, de manière inévitable, toutes les heures supplémentaires.

Le premier texte encadrant les relations aux chatbots conversationnels

Proposé en janvier, un autre projet de loi vise à encadrer l’usage de chatbots alimentés par IA générative. Il a gagné en importance dans le débat public local après la mort d’Adam Raine, qui s’est suicidé à l’âge de 16 ans, après de longues conversations sur le sujet avec ChatGPT. Le texte législatif a par ailleurs fait suite aux révélations sur les propos déclarés acceptables par Meta lorsque des enfants échangent avec ses outils génératifs. Dans le lot : des contenus jugés « sensuels » par les équipes de l’entreprise, de la désinformation médicale ou encore des propos racistes.

À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, des sociétés comme Meta, Open AI, Character AI ou Replika devront donc intégrer diverses fonctionnalités parmi lesquelles des outils vérifications d’âges, des messages d’alertes relatifs à leurs robots, et des dispositifs rendant évident que toute interaction avec leurs machines sont générées de manière artificielle (plutôt que de laisser, par exemple, un robot produire du texte laissant croire qu’un professionnel de santé est en train de répondre).

Un nouveau texte prévoit par ailleurs des peines susceptibles de grimper jusqu’à 250 000 dollars pour toute personne qui tirerait profit de deepfakes, et oblige les sociétés concernées à mettre en place des protocoles de gestion du suicide et des auto-mutilations.

Plusieurs sociétés, dont OpenAI et Replika, ont déjà commencé à déployer des fonctionnalités allant du contrôle parental à divers outils de filtrage, précise TechCrunch.

À l’heure actuelle, plusieurs familles poursuivent des constructeurs de robots conversationnels pour les effets qu’ils ont eus sur leurs proches. C’est le cas de la famille Raine, mais aussi d’une famille du Colorado, qui attaque la start-up Character AI en justice après que sa fille s’est suicidée à l’âge de 13 ans. Là encore, l’enfant avait entretenu une série de conversations sexualisées et problématiques avec le robot compagnon.

Le texte californien vient s’ajouter à une autre loi, signée le 2 octobre par Gavin Newsom, et imposant diverses mesures de transparence aux constructeurs de modèles d’IA dits « de frontière ». Avec ces différentes mesures, l’État du sud se place en fer de lance de l’encadrement de l’intelligence artificielle aux États-Unis.

Services publics : un Français sur deux fait ses démarches en ligne seul

13 octobre 2025 à 14:29
Kafka dans la machine
Services publics : un Français sur deux fait ses démarches en ligne seul

Un Français sur deux parvient à réaliser ses démarches administratives en ligne sans chercher d’aide, selon un rapport de la Défenseure des droits.

En 2014, la France se classait première au classement des pays disposant des meilleurs services publics en ligne. Onze ans plus tard, l’expansion de ce mode de relation entre la population et les services publics se traduit par de vrais casse-têtes, et un accès variable aux droits, alerte la Défenseure des droits.

Le nombre de difficultés signalées par les internautes a même augmenté entre 2016 et 2024, selon un rapport publié ce 13 octobre par l’institution. L’an dernier, près de deux répondants sur trois (61 % des interrogés) témoignaient avoir rencontré des difficultés dans leurs relations aux administrations, contre 39 % en 2016. Surtout, moins d’un sur deux parvient à effectuer ses démarches administratives en ligne sans se faire aider.

Difficultés en augmentation pour tous les publics

Pour mener cette nouvelle édition de son enquête sur l’accès aux droits (la première remonte à 2016), les services de la Défenseure de droits ont réalisé avec des équipes du CNRS 5 030 entretiens, auprès d’un panel représentatif de la population âgée de 18 à 79 ans habitant en France métropolitaine.

Le but : comprendre les difficultés rencontrées lors de la réalisation de démarches administratives, celles rencontrées au moment de résoudre un problème avec une administration ou un service public, et les cas dans lesquels les personnes renoncent à faire valoir un droit.

Constat principal : les échanges avec les services publics sont complexes, notamment lorsqu’ils sont réalisés en ligne, et le problème concerne tous les publics. Cadres, diplômés de master ou plus, personnes de nationalité française depuis la naissance, tous ces profils qui rencontrent habituellement moins de problèmes dans leurs échanges avec l’administration rapportent davantage de difficultés en 2024 qu’en 2016.

Pour autant, 31 % des ouvriers et employés et 33 % des personnes en difficultés financières rencontrent fréquemment des difficultés, ce qui en fait des populations plus exposées aux problèmes de relation avec les services publics que les autres. Pour les échanges spécifiquement réalisés en ligne, 36 % des interrogés cherchent de l’aide, 8 % déclarent avoir besoin d’être accompagnés et 7 % évitent de réaliser des démarches en ligne, par choix.

Ces enjeux de facilité d’usage des démarches numériques se traduisent par une forte corrélation avec la facilité à réaliser des démarches administratives de manière générale.

Tentatives de contournement de l’outil numérique

Pour ce qui est de la gestion de problèmes spécifiques rencontrés avec l’administration, la Défenseure des droits constate que le nombre de difficultés déclarées a baissé, de 54 % en 2016 à 42 % en 2024. Cela dit, en 2024, quatre usagers interrogés sur dix déclarent tout de même avoir rencontré au moins un problème avec un service public. 

Parmi ces enjeux sont cités, par ordre de fréquence, la difficulté à contacter quelqu’un pour échanger ou obtenir un rendez-vous ; à obtenir des informations fiables ; la demande répétée de pièces justificatives ; l’absence de réponse ou les réponses tardives. Près de 2 personnes sur 5 citent aussi des problématiques (39 %) d’erreur de traitement.

Face à un ou plusieurs des cas tout juste cités, l’essentiel des répondants (88 %) tente de re-contacter le service public concerné. Dans ces cas-là, les deux tactiques les plus plébiscités consistent à éviter l’outil numérique : 55 % essaient d’appeler et 33 % de se déplacer directement dans les bureaux de l’administration concernée. Le taux de résolution de problème varie selon la méthode employée – le déplacement est un succès dans 72 % des cas, quand le courrier le permet dans seulement 56 % des cas. Il varie aussi, entre autres, selon la facilité d’usage des services numériques : 68 % de ceux qui savent y recourir parviennent à résoudre leurs problèmes, contre 58 % de ceux qui ne le savent pas.

Conséquence de ces diverses embûches, près d’une personne sur quatre déclarent avoir déjà renoncé à un droit auquel elle aurait pu prétendre, devant la complexité de la démarche pour l’obtenir. Les personnes qui rencontrent des difficultés ont deux fois plus de chances de renoncer à leur démarche administrative que celles qui n’en rencontrent pas.

La Défenseure des droits souligne l’ambivalence de la dématérialisation des services publics qui, s’ils facilitent certaines interactions, se transforment aussi en obstacle pour celles et ceux qui préfèrent les interactions directes avec l’administration.

Pour leur apporter de l’aide, la France a lancé en 2021 le dispositif des « conseillers numériques », 4 000 personnes employées partout sur le territoire pour aider celles et ceux qui en ont besoin à réaliser leurs diverses démarches en ligne. Mais le budget 2025 avait déjà conduit à une réduction du nombre de postes, une tendance qui pourrait se poursuivre.

Services publics : un Français sur deux fait ses démarches en ligne seul

13 octobre 2025 à 14:29
Kafka dans la machine
Services publics : un Français sur deux fait ses démarches en ligne seul

Un Français sur deux parvient à réaliser ses démarches administratives en ligne sans chercher d’aide, selon un rapport de la Défenseure des droits.

En 2014, la France se classait première au classement des pays disposant des meilleurs services publics en ligne. Onze ans plus tard, l’expansion de ce mode de relation entre la population et les services publics se traduit par de vrais casse-têtes, et un accès variable aux droits, alerte la Défenseure des droits.

Le nombre de difficultés signalées par les internautes a même augmenté entre 2016 et 2024, selon un rapport publié ce 13 octobre par l’institution. L’an dernier, près de deux répondants sur trois (61 % des interrogés) témoignaient avoir rencontré des difficultés dans leurs relations aux administrations, contre 39 % en 2016. Surtout, moins d’un sur deux parvient à effectuer ses démarches administratives en ligne sans se faire aider.

Difficultés en augmentation pour tous les publics

Pour mener cette nouvelle édition de son enquête sur l’accès aux droits (la première remonte à 2016), les services de la Défenseure de droits ont réalisé avec des équipes du CNRS 5 030 entretiens, auprès d’un panel représentatif de la population âgée de 18 à 79 ans habitant en France métropolitaine.

Le but : comprendre les difficultés rencontrées lors de la réalisation de démarches administratives, celles rencontrées au moment de résoudre un problème avec une administration ou un service public, et les cas dans lesquels les personnes renoncent à faire valoir un droit.

Constat principal : les échanges avec les services publics sont complexes, notamment lorsqu’ils sont réalisés en ligne, et le problème concerne tous les publics. Cadres, diplômés de master ou plus, personnes de nationalité française depuis la naissance, tous ces profils qui rencontrent habituellement moins de problèmes dans leurs échanges avec l’administration rapportent davantage de difficultés en 2024 qu’en 2016.

Pour autant, 31 % des ouvriers et employés et 33 % des personnes en difficultés financières rencontrent fréquemment des difficultés, ce qui en fait des populations plus exposées aux problèmes de relation avec les services publics que les autres. Pour les échanges spécifiquement réalisés en ligne, 36 % des interrogés cherchent de l’aide, 8 % déclarent avoir besoin d’être accompagnés et 7 % évitent de réaliser des démarches en ligne, par choix.

Ces enjeux de facilité d’usage des démarches numériques se traduisent par une forte corrélation avec la facilité à réaliser des démarches administratives de manière générale.

Tentatives de contournement de l’outil numérique

Pour ce qui est de la gestion de problèmes spécifiques rencontrés avec l’administration, la Défenseure des droits constate que le nombre de difficultés déclarées a baissé, de 54 % en 2016 à 42 % en 2024. Cela dit, en 2024, quatre usagers interrogés sur dix déclarent tout de même avoir rencontré au moins un problème avec un service public. 

Parmi ces enjeux sont cités, par ordre de fréquence, la difficulté à contacter quelqu’un pour échanger ou obtenir un rendez-vous ; à obtenir des informations fiables ; la demande répétée de pièces justificatives ; l’absence de réponse ou les réponses tardives. Près de 2 personnes sur 5 citent aussi des problématiques (39 %) d’erreur de traitement.

Face à un ou plusieurs des cas tout juste cités, l’essentiel des répondants (88 %) tente de re-contacter le service public concerné. Dans ces cas-là, les deux tactiques les plus plébiscités consistent à éviter l’outil numérique : 55 % essaient d’appeler et 33 % de se déplacer directement dans les bureaux de l’administration concernée. Le taux de résolution de problème varie selon la méthode employée – le déplacement est un succès dans 72 % des cas, quand le courrier le permet dans seulement 56 % des cas. Il varie aussi, entre autres, selon la facilité d’usage des services numériques : 68 % de ceux qui savent y recourir parviennent à résoudre leurs problèmes, contre 58 % de ceux qui ne le savent pas.

Conséquence de ces diverses embûches, près d’une personne sur quatre déclarent avoir déjà renoncé à un droit auquel elle aurait pu prétendre, devant la complexité de la démarche pour l’obtenir. Les personnes qui rencontrent des difficultés ont deux fois plus de chances de renoncer à leur démarche administrative que celles qui n’en rencontrent pas.

La Défenseure des droits souligne l’ambivalence de la dématérialisation des services publics qui, s’ils facilitent certaines interactions, se transforment aussi en obstacle pour celles et ceux qui préfèrent les interactions directes avec l’administration.

Pour leur apporter de l’aide, la France a lancé en 2021 le dispositif des « conseillers numériques », 4 000 personnes employées partout sur le territoire pour aider celles et ceux qui en ont besoin à réaliser leurs diverses démarches en ligne. Mais le budget 2025 avait déjà conduit à une réduction du nombre de postes, une tendance qui pourrait se poursuivre.

☕️ Le conseiller de Meta sur les biais politiques diffuse de la désinformation à tout-va

13 octobre 2025 à 12:53

Robby Starbuck recourt à sa plateforme chez Meta pour diffuser de la désinformation sur les récentes tueries qui ont secoué les États-Unis, les personnes transgenres, les vaccins et divers autres événements d’actualité.

Il avait été nommé mi-août à ce poste, après avoir porté plainte contre Meta pour le fonctionnement de son robot conversationnel Meta AI. Ce dernier avait en effet diffusé des informations « manifestement fausses et diffamatoires », selon la plainte de Starbuck, selon lesquelles ce dernier aurait participé à l’attaque du Capitole à Washington le 6 janvier 2021.

Depuis qu’il a été nommé conseiller de Meta sur la question des biais, cet influenceur connu pour son positionnement anti-diversité, équité et inclusion a diffusé diverses théories fausses ou trompeuses. Il a notamment cherché à plusieurs reprises à lier des attentats récents au parti démocrate, ou amplifier des théories conspirationnistes sur les vaccins.

Pour la cofondatrice du Global Project against Hate and extremism Heidi Birch, interrogée par the Guardian, la nomination de Starbuck à un tel rôle est un problème en soi, dans la mesure où ce dernier « promeut des mensonges et de l’extrémisme ». Pour le vice-président de Human Rights Campaign Foundation, Starbuck participe à la promotion d’un « agenda anti-LGBTQ dangereux ».

Auprès du média britannique, ce dernier décrit son rôle comme « simple » : dédié à « rendre l’IA sûre pour tout le monde, quelles que soient leurs positions. Ce que vous essayez vraiment de faire ici ressemble à de la cancel culture et à de l’activisme déguisés en journalisme, et je ne vais pas me cacher parce que je partage les mêmes opinions que le parti politique qui a remporté le vote populaire il y a moins d’un an aux États-Unis. »

illustration d'une personne manipulée comme une marionnette par une fausse actualité

☕️ Le conseiller de Meta sur les biais politiques diffuse de la désinformation à tout-va

13 octobre 2025 à 12:53

Robby Starbuck recourt à sa plateforme chez Meta pour diffuser de la désinformation sur les récentes tueries qui ont secoué les États-Unis, les personnes transgenres, les vaccins et divers autres événements d’actualité.

Il avait été nommé mi-août à ce poste, après avoir porté plainte contre Meta pour le fonctionnement de son robot conversationnel Meta AI. Ce dernier avait en effet diffusé des informations « manifestement fausses et diffamatoires », selon la plainte de Starbuck, selon lesquelles ce dernier aurait participé à l’attaque du Capitole à Washington le 6 janvier 2021.

Depuis qu’il a été nommé conseiller de Meta sur la question des biais, cet influenceur connu pour son positionnement anti-diversité, équité et inclusion a diffusé diverses théories fausses ou trompeuses. Il a notamment cherché à plusieurs reprises à lier des attentats récents au parti démocrate, ou amplifier des théories conspirationnistes sur les vaccins.

Pour la cofondatrice du Global Project against Hate and extremism Heidi Birch, interrogée par the Guardian, la nomination de Starbuck à un tel rôle est un problème en soi, dans la mesure où ce dernier « promeut des mensonges et de l’extrémisme ». Pour le vice-président de Human Rights Campaign Foundation, Starbuck participe à la promotion d’un « agenda anti-LGBTQ dangereux ».

Auprès du média britannique, ce dernier décrit son rôle comme « simple » : dédié à « rendre l’IA sûre pour tout le monde, quelles que soient leurs positions. Ce que vous essayez vraiment de faire ici ressemble à de la cancel culture et à de l’activisme déguisés en journalisme, et je ne vais pas me cacher parce que je partage les mêmes opinions que le parti politique qui a remporté le vote populaire il y a moins d’un an aux États-Unis. »

illustration d'une personne manipulée comme une marionnette par une fausse actualité

☕️ Europe : Nextcloud abandonne sa plainte contre Microsoft

10 octobre 2025 à 13:00

Lassée par l’absence de progrès dans l’enquête pour pratiques anticoncurrentielles de l’Union européenne contre Microsoft, Nextcloud annonce retirer sa plainte contre le géant états-unien.

Auprès de Reuters, le fondateur de l’éditeur allemand de logiciels, Frank Karlitschek, indique avoir perdu tout espoir que la Commission n’intervienne.

En 2021, Nextcloud avait porté plainte avec une trentaine de petits éditeurs devant la Commission et le Bundeskartellamt allemand.

L’entreprise critiquait la pré-installation de OneDrive sur Windows, une pratique permettant à la société américaine d’inciter les usagers à recourir à ce service de cloud, plutôt que de leur proposer le choix entre divers fournisseurs.

Depuis, rien n’a bougé, déclare Frank Karlitschek, qui espérait voir Microsoft obligée de fournir différentes options à ses utilisateurs lors de l’installation, comme c’est le cas pour les navigateurs internet.

La procédure devant l’Office allemand de lutte contre les cartels reste en cours, précise-t-il.

☕️ Europe : Nextcloud abandonne sa plainte contre Microsoft

10 octobre 2025 à 13:00

Lassée par l’absence de progrès dans l’enquête pour pratiques anticoncurrentielles de l’Union européenne contre Microsoft, Nextcloud annonce retirer sa plainte contre le géant états-unien.

Auprès de Reuters, le fondateur de l’éditeur allemand de logiciels, Frank Karlitschek, indique avoir perdu tout espoir que la Commission n’intervienne.

En 2021, Nextcloud avait porté plainte avec une trentaine de petits éditeurs devant la Commission et le Bundeskartellamt allemand.

L’entreprise critiquait la pré-installation de OneDrive sur Windows, une pratique permettant à la société américaine d’inciter les usagers à recourir à ce service de cloud, plutôt que de leur proposer le choix entre divers fournisseurs.

Depuis, rien n’a bougé, déclare Frank Karlitschek, qui espérait voir Microsoft obligée de fournir différentes options à ses utilisateurs lors de l’installation, comme c’est le cas pour les navigateurs internet.

La procédure devant l’Office allemand de lutte contre les cartels reste en cours, précise-t-il.

Règles de modération, suppression d’app : Apple renforce la protection des agents de l’ICE

9 octobre 2025 à 10:03
Pomme glacée
Règles de modération, suppression d’app : Apple renforce la protection des agents de l’ICE

De nouvelles applications dédiées aux activités des agents de l’ICE ont été supprimées de l’Apple Store. Dans un cas, l’entreprise a justifié sa décision par ses règles de protection des minorités contre les discours de haine – assimilant de fait les fonctionnaires concernés à une minorité.

Après les applications de signalement des services d’immigration, celles d’enregistrements de vidéos de violences commises par les agents de l’administration états-unienne.

Apple vient de supprimer de son magasin d’application Eyes Up, une application dédiée à enregistrer des vidéos TikTok, des Reels Instagram, des vidéos et des clips d’informations revenant sur des cas de violences commises par le personnel de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE, le service des douanes états-unien).

DeICER, une autre application dédiée à enregistrer les activités de forces de l’ordre affiliées à l’ICE, a elle aussi été supprimée. D’après Migrant Insider, le motif utilisé pour justifier ce retrait est habituellement utilisé pour protéger les populations minorisées des discours de haine.

Pression accrue du gouvernement Trump

La suspension d’Eyes Up suggère que la pression exercée par le gouvernement des États-Unis sur les géants numériques prend un tour plus large que le retrait déjà obtenu d’outils pour partager en temps réel la localisation d’agents de l’ICE.

En début de semaine, Apple et Google suspendaient en effet ICEBlock, une application disponible depuis le mois d’avril pour permettre à qui le souhaitait de surveiller et de s’échanger des informations de localisation sur les équipes de l’ICE.

Eyes Up se contentant de fonctionner comme un agrégateur de contenu – certes, spécifique –, son créateur affirme à 404 Media : « je pense que l’administration est simplement trop embarrassée par le nombre de vidéos incriminantes que nous avons ».

Agents de l’ICE, nouvelle catégorie protégée ?

Quelles que soient les raisons du gouvernement local, elles influent visiblement sur les conditions d’utilisation des sociétés numériques. Apple a en effet utilisé des règles initialement écrites afin de protéger des minorités des discours de haine pour justifier la suppression d’une autre application. De fait, l’entreprise fait de la catégorie professionnelle des agents de l’ICE une minorité demandant une protection spécifique.

Pour le créateur de DeICER, le risque n’est pourtant pas que ces agents soient discriminés. « Enregistrer des fonctionnaires n’est pas du harcèlement, c’est la démocratie », souligne-t-il auprès de Migrant Insider.

Au quotidien, l’ICE recourt de son côté à un outil de surveillance de la localisation de centaines de millions de téléphones mobiles. L’outil permet aux agents de fouiller dans des masses de données de localisation et en provenance des réseaux sociaux et s’appuierait notamment sur les solutions Tangles et Webloc, historiquement produites par la société israélienne Cobwebs et désormais vendues par Penlink.

☕️ Data center en feu : le gouvernement coréen perd 858 To de données

9 octobre 2025 à 09:40

Un data center détruit dans l’incendie causé par l’explosion d’une batterie au lithium-ion. Tel est l’événement qui paralyse la Corée du Sud depuis le 26 septembre : d’une batterie, le feu s’est propagé à 384 autres.

Le feu a pris lors d’un exercice de réduction des risques, alors que des batteries UPS (Uninterrupted Power Supply, dédiées à la continuité de l’alimentation électrique) d’une salle de serveurs installée au cinquième étage du bâtiment étaient déplacées vers les sous-sols pour protéger des infrastructures critiques.

Installées en 2014, ces batteries avaient dépassé leur durée de vie recommandée (10 ans), note le Korea Herald, même si elles avaient subi des inspections régulières.

Le centre hébergeant les données de l’administration sud-coréenne, 647 des 1 600 services numériques gouvernementaux se sont retrouvés bloqués. Parmi eux, le portail centralisé qui permet aux citoyens d’accéder à leurs services publics, les services postaux et logistiques, ou encore les services d’urgence, dont ceux permettant de géolocaliser les appels 119 pour répartir efficacement les unités.

Au bout de quatre jours, seuls 85 services étaient restaurés, et le gouvernement estimait à quatre semaines pleines le temps nécessaire à une reprise normale des activités.

Au passage, 858 To de données relatives aux citoyens ont été définitivement perdues. Les fonctionnaires avaient accès à 30 Go de stockage sur leur G-Drive (pour Government drive, et non Google drive) pour sauvegarder leurs activités. Les travaux de 750 000 d’entre eux ont brûlé avec les serveurs, d’après le ministère de l’Intérieur coréen.

L’incendie fait écho à celui qui avait frappé OVHcloud en 2021. Sur le coup, plusieurs clients de l’entreprise française avaient, eux aussi, intégralement perdu leurs données, notamment faute d’avoir souscrit un service de sauvegarde.

L’administration sud-coréenne a fait la même erreur.

Règles de modération, suppression d’app : Apple renforce la protection des agents de l’ICE

9 octobre 2025 à 10:03
Pomme glacée
Règles de modération, suppression d’app : Apple renforce la protection des agents de l’ICE

De nouvelles applications dédiées aux activités des agents de l’ICE ont été supprimées de l’Apple Store. Dans un cas, l’entreprise a justifié sa décision par ses règles de protection des minorités contre les discours de haine – assimilant de fait les fonctionnaires concernés à une minorité.

Après les applications de signalement des services d’immigration, celles d’enregistrements de vidéos de violences commises par les agents de l’administration états-unienne.

Apple vient de supprimer de son magasin d’application Eyes Up, une application dédiée à enregistrer des vidéos TikTok, des Reels Instagram, des vidéos et des clips d’informations revenant sur des cas de violences commises par le personnel de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE, le service des douanes états-unien).

DeICER, une autre application dédiée à enregistrer les activités de forces de l’ordre affiliées à l’ICE, a elle aussi été supprimée. D’après Migrant Insider, le motif utilisé pour justifier ce retrait est habituellement utilisé pour protéger les populations minorisées des discours de haine.

Pression accrue du gouvernement Trump

La suspension d’Eyes Up suggère que la pression exercée par le gouvernement des États-Unis sur les géants numériques prend un tour plus large que le retrait déjà obtenu d’outils pour partager en temps réel la localisation d’agents de l’ICE.

En début de semaine, Apple et Google suspendaient en effet ICEBlock, une application disponible depuis le mois d’avril pour permettre à qui le souhaitait de surveiller et de s’échanger des informations de localisation sur les équipes de l’ICE.

Eyes Up se contentant de fonctionner comme un agrégateur de contenu – certes, spécifique –, son créateur affirme à 404 Media : « je pense que l’administration est simplement trop embarrassée par le nombre de vidéos incriminantes que nous avons ».

Agents de l’ICE, nouvelle catégorie protégée ?

Quelles que soient les raisons du gouvernement local, elles influent visiblement sur les conditions d’utilisation des sociétés numériques. Apple a en effet utilisé des règles initialement écrites afin de protéger des minorités des discours de haine pour justifier la suppression d’une autre application. De fait, l’entreprise fait de la catégorie professionnelle des agents de l’ICE une minorité demandant une protection spécifique.

Pour le créateur de DeICER, le risque n’est pourtant pas que ces agents soient discriminés. « Enregistrer des fonctionnaires n’est pas du harcèlement, c’est la démocratie », souligne-t-il auprès de Migrant Insider.

Au quotidien, l’ICE recourt de son côté à un outil de surveillance de la localisation de centaines de millions de téléphones mobiles. L’outil permet aux agents de fouiller dans des masses de données de localisation et en provenance des réseaux sociaux et s’appuierait notamment sur les solutions Tangles et Webloc, historiquement produites par la société israélienne Cobwebs et désormais vendues par Penlink.

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