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Reçu aujourd’hui — 13 novembre 2025

☕️ La France lève l’interdiction de voyager qui pesait sur Pavel Durov

13 novembre 2025 à 16:47

Arrêté à sa descente d’avion à l’été 2024, Pavel Durov vient d’obtenir la levée des mesures qui l’empêchaient de voyager à l’étranger.

Né en Russie, naturalisé français en 2021, le cofondateur de Telegram avait été mis en examen pour douze chefs d’accusation relevant de la criminalité organisée.

En mars, il avait obtenu de rentrer à Dubaï, où il est installé. Mais il restait astreint à une limitation de ses allées et venues, et notamment à l’obligation de pointer au commissariat de Nice tous les 14 jours.

Ces mesures ont été définitivement levées, selon l’AFP et Bloomberg.

Les avocats de Pavel Durov soulignent que ce dernier a été interrogé trois fois et a « parfaitement respecté son contrôle judiciaire ».

Ces derniers mois, l’entrepreneur a utilisé à plusieurs reprises sa plateforme pour diffuser des messages critiquant les autorités françaises ou les politiques européennes.

☕️ La France lève l’interdiction de voyager qui pesait sur Pavel Durov

13 novembre 2025 à 16:47

Arrêté à sa descente d’avion à l’été 2024, Pavel Durov vient d’obtenir la levée des mesures qui l’empêchaient de voyager à l’étranger.

Né en Russie, naturalisé français en 2021, le cofondateur de Telegram avait été mis en examen pour douze chefs d’accusation relevant de la criminalité organisée.

En mars, il avait obtenu de rentrer à Dubaï, où il est installé. Mais il restait astreint à une limitation de ses allées et venues, et notamment à l’obligation de pointer au commissariat de Nice tous les 14 jours.

Ces mesures ont été définitivement levées, selon l’AFP et Bloomberg.

Les avocats de Pavel Durov soulignent que ce dernier a été interrogé trois fois et a « parfaitement respecté son contrôle judiciaire ».

Ces derniers mois, l’entrepreneur a utilisé à plusieurs reprises sa plateforme pour diffuser des messages critiquant les autorités françaises ou les politiques européennes.

☕️ Droits d’auteurs : la SACD assigne TikTok en justice

13 novembre 2025 à 10:45

La Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) assigne TikTok en référé devant le Tribunal judiciaire de Paris pour violation de droits d’auteur.

En jeu : des dialogues, des extraits de films allant d’« OSS 117 » à « Petit Ours Brun », des spectacles d’humoristes…

TikTok

« Après quatre ans de discussions avortées », pendant lesquelles la plateforme a utilisé « des œuvres protégées du répertoire de la SACD sans aucune autorisation et en n’ayant jamais proposé de contreparties acceptables », la SACD a décidé de porter l’affaire en justice.

Elle déclare TikTok « en position de contrefaçon » et demande « réparation du préjudice subi par les auteurs et autrices des œuvres exploitées ».

Contactée par l’AFP, cette dernière n’a pas formulé de commentaire.

La procédure est transmise en Irlande, où se situe le siège européen de TikTok Technology Limited. D’après la SACD, l’audience française est fixée au 18 mars 2026.

☕️ Droits d’auteurs : la SACD assigne TikTok en justice

13 novembre 2025 à 10:45

La Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques (SACD) assigne TikTok en référé devant le Tribunal judiciaire de Paris pour violation de droits d’auteur.

En jeu : des dialogues, des extraits de films allant d’« OSS 117 » à « Petit Ours Brun », des spectacles d’humoristes…

TikTok

« Après quatre ans de discussions avortées », pendant lesquelles la plateforme a utilisé « des œuvres protégées du répertoire de la SACD sans aucune autorisation et en n’ayant jamais proposé de contreparties acceptables », la SACD a décidé de porter l’affaire en justice.

Elle déclare TikTok « en position de contrefaçon » et demande « réparation du préjudice subi par les auteurs et autrices des œuvres exploitées ».

Contactée par l’AFP, cette dernière n’a pas formulé de commentaire.

La procédure est transmise en Irlande, où se situe le siège européen de TikTok Technology Limited. D’après la SACD, l’audience française est fixée au 18 mars 2026.

☕️ Le régulateur irlandais des médias ouvre une enquête contre la plateforme X

13 novembre 2025 à 09:56

La Coimisiún na Meán (Commission des médias) irlandaise a annoncé ce 12 novembre l’ouverture d’une enquête contre le réseau social d’Elon Musk, X.

La plateforme est soupçonnée d’enfreindre le règlement européen sur les services numériques (DSA), notamment parce qu’elle n’offrirait pas à ses usagers la possibilité de faire appel des décisions de modération, comme l’y oblige l’article 20 du règlement.

X est sous le coup d’une autre enquête, ouverte par la Commission européenne fin 2023, pour son rôle dans la gestion et la diffusion de désinformation.

Cette enquête est la première ouverte par l’institution irlandaise dans le cadre du DSA. Elle fait suite à une plainte d’utilisateurs et à la fourniture d’informations supplémentaires par l’ONG HateAid.

Si le régulateur irlandais constate qu’une grande plateforme numérique contrevient au texte, il peut la condamner à une amende susceptible de grimper jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires annuel.

La Commission européenne présente son « bouclier de la démocratie »

13 novembre 2025 à 09:34
Democracy shield
La Commission européenne présente son « bouclier de la démocratie »

Face aux enjeux de manipulation de l’information et de désinformation, la Commission européenne présente un « bouclier de la démocratie ». Des ONG comme Reporters Sans Frontières appellent à aller plus loin.

Sauvegarder l’« intégrité de l’espace d’information », « renforcer nos institutions, des élections justes et libres, et des médias libres et indépendants » et « renforcer la résilience de la société et l’engagement des citoyens », tels sont les trois piliers du « bouclier de la démocratie » présenté ce 12 novembre par la Commission européenne.

Autonomiser des démocraties « fortes et résilientes »

En jeu : déployer une série de mesures pour « autonomiser, protéger et promouvoir des démocraties fortes et résilientes » dans un contexte de « pressions internes et externes » sur les démocraties. « Alors que la démocratie consiste à mêler différentes voix de la société et à trouver des solutions communes, des régimes autoritaires cherchent à créer et agrandir les divisions, instrumentaliser les conflits, discréditer les acteurs démocratiques, en particulier les médias libres et la société civile, tout en affaiblissant les élections libres et équitables. »

Citant directement la Russie parmi les acteurs de ce type d’ingérence accroissant la désinformation et manipulant l’information disponible dans le débat public, la Commission se penche aussi sur l’émergence de technologies comme l’intelligence artificielle, susceptible « d’affecter sévèrement l’espace démocratique, processus électoral compris ».

La percée surprise du candidat d’extrême droite Călin Georgescu, après une intense campagne menée sur TikTok, lors de l’élection présidentielle roumaine de 2024, ou encore les manipulations constatées en amont de l’élection moldave sont, de nouveau, citées comme exemples des effets de ces opérations.

Une « première étape », selon RSF

Divers outils législatifs préexistants, dont la directive NIS2 et le règlement cyber-résilience, transposés en septembre, le règlement sur la publicité politique, ou encore les règlements sur les services et les marchés numériques sont cités comme outils de cette défense démocratique.

En lien avec les récents textes sur les plateformes numériques, la Commission européenne créera un protocole dédié à la gestion de crises, notamment face aux « opérations d’information à grande échelle et potentiellement transnationales ». Ce mode d’action intégrera la gestion des menaces cyber, notamment celles visant la bonne tenue des processus électoraux.

Pour renforcer la société civile, la Commission annonce plusieurs mesures dédiées à développer l’éducation générale autour de « l’esprit critique, l’inclusivité, la liberté d’expression et l’engagement civique actif ». Elle prévoit notamment de muscler son soutien aux médias, notamment aux échelles locales et régionales, où les rédactions disparaissent. Et confirme le soutien financier au programme AgoraEU, doté de neuf milliards d’euros pour promouvoir les différents enjeux cités précédemment au sein de l’Union.

Dès le 10 novembre, Reporters Sans Frontières (RSF) et l’Union européen de radio-télévision (UER) indiquaient ne considérer ce programme que comme une « première étape », qu’ils souhaitent voir déboucher sur des propositions législatives.

Dans une lettre ouverte (.pdf), les deux organisations appellent les législateurs à préserver l’accès des Européens à « des sources d’information fiable », mesure qu’ils n’estiment possible que si l’Europe assure la mise en avant de médias d’intérêt général, oblige les plateformes numériques à accroître leur transparence – et à accentuer la visibilité de ces sources d’information fiable par rapport à celle des contenus de désinformation et de propagande –, et régule les services reposant sur de l’intelligence artificielle.

Trois ans après l’introduction de ChatGPT, leur production d’information continue en effet de présenter des problèmes – que ce soit en termes de faits (erreurs, « hallucinations ») ou de sources de l’information –, un enjeu inhérent à leur fonctionnement.

☕️ Le régulateur irlandais des médias ouvre une enquête contre la plateforme X

13 novembre 2025 à 09:56

La Coimisiún na Meán (Commission des médias) irlandaise a annoncé ce 12 novembre l’ouverture d’une enquête contre le réseau social d’Elon Musk, X.

La plateforme est soupçonnée d’enfreindre le règlement européen sur les services numériques (DSA), notamment parce qu’elle n’offrirait pas à ses usagers la possibilité de faire appel des décisions de modération, comme l’y oblige l’article 20 du règlement.

X est sous le coup d’une autre enquête, ouverte par la Commission européenne fin 2023, pour son rôle dans la gestion et la diffusion de désinformation.

Cette enquête est la première ouverte par l’institution irlandaise dans le cadre du DSA. Elle fait suite à une plainte d’utilisateurs et à la fourniture d’informations supplémentaires par l’ONG HateAid.

Si le régulateur irlandais constate qu’une grande plateforme numérique contrevient au texte, il peut la condamner à une amende susceptible de grimper jusqu’à 6 % de son chiffre d’affaires annuel.

La Commission européenne présente son « bouclier de la démocratie »

13 novembre 2025 à 09:34
Democracy shield
La Commission européenne présente son « bouclier de la démocratie »

Face aux enjeux de manipulation de l’information et de désinformation, la Commission européenne présente un « bouclier de la démocratie ». Des ONG comme Reporters Sans Frontières appellent à aller plus loin.

Sauvegarder l’« intégrité de l’espace d’information », « renforcer nos institutions, des élections justes et libres, et des médias libres et indépendants » et « renforcer la résilience de la société et l’engagement des citoyens », tels sont les trois piliers du « bouclier de la démocratie » présenté ce 12 novembre par la Commission européenne.

Autonomiser des démocraties « fortes et résilientes »

En jeu : déployer une série de mesures pour « autonomiser, protéger et promouvoir des démocraties fortes et résilientes » dans un contexte de « pressions internes et externes » sur les démocraties. « Alors que la démocratie consiste à mêler différentes voix de la société et à trouver des solutions communes, des régimes autoritaires cherchent à créer et agrandir les divisions, instrumentaliser les conflits, discréditer les acteurs démocratiques, en particulier les médias libres et la société civile, tout en affaiblissant les élections libres et équitables. »

Citant directement la Russie parmi les acteurs de ce type d’ingérence accroissant la désinformation et manipulant l’information disponible dans le débat public, la Commission se penche aussi sur l’émergence de technologies comme l’intelligence artificielle, susceptible « d’affecter sévèrement l’espace démocratique, processus électoral compris ».

La percée surprise du candidat d’extrême droite Călin Georgescu, après une intense campagne menée sur TikTok, lors de l’élection présidentielle roumaine de 2024, ou encore les manipulations constatées en amont de l’élection moldave sont, de nouveau, citées comme exemples des effets de ces opérations.

Une « première étape », selon RSF

Divers outils législatifs préexistants, dont la directive NIS2 et le règlement cyber-résilience, transposés en septembre, le règlement sur la publicité politique, ou encore les règlements sur les services et les marchés numériques sont cités comme outils de cette défense démocratique.

En lien avec les récents textes sur les plateformes numériques, la Commission européenne créera un protocole dédié à la gestion de crises, notamment face aux « opérations d’information à grande échelle et potentiellement transnationales ». Ce mode d’action intégrera la gestion des menaces cyber, notamment celles visant la bonne tenue des processus électoraux.

Pour renforcer la société civile, la Commission annonce plusieurs mesures dédiées à développer l’éducation générale autour de « l’esprit critique, l’inclusivité, la liberté d’expression et l’engagement civique actif ». Elle prévoit notamment de muscler son soutien aux médias, notamment aux échelles locales et régionales, où les rédactions disparaissent. Et confirme le soutien financier au programme AgoraEU, doté de neuf milliards d’euros pour promouvoir les différents enjeux cités précédemment au sein de l’Union.

Dès le 10 novembre, Reporters Sans Frontières (RSF) et l’Union européen de radio-télévision (UER) indiquaient ne considérer ce programme que comme une « première étape », qu’ils souhaitent voir déboucher sur des propositions législatives.

Dans une lettre ouverte (.pdf), les deux organisations appellent les législateurs à préserver l’accès des Européens à « des sources d’information fiable », mesure qu’ils n’estiment possible que si l’Europe assure la mise en avant de médias d’intérêt général, oblige les plateformes numériques à accroître leur transparence – et à accentuer la visibilité de ces sources d’information fiable par rapport à celle des contenus de désinformation et de propagande –, et régule les services reposant sur de l’intelligence artificielle.

Trois ans après l’introduction de ChatGPT, leur production d’information continue en effet de présenter des problèmes – que ce soit en termes de faits (erreurs, « hallucinations ») ou de sources de l’information –, un enjeu inhérent à leur fonctionnement.

Reçu hier — 12 novembre 2025

Emmanuel Macron « n’exclut pas de sortir » de X

12 novembre 2025 à 16:16
Majorité numérique
Emmanuel Macron « n’exclut pas de sortir » de X

Invité par La Dépêche du Midi à débattre de « la démocratie face aux réseaux sociaux » avec des Français, Emmanuel Macron a avant tout cité son souhait de créer une majorité numérique à 15 ans. Il a esquissé la possibilité de quitter certaines plateformes sociales comme X.

Interrogé sur le rôle des réseaux sociaux, et notamment de X, dans la diffusion de la désinformation, Emmanuel Macron a déclaré « réfléchir » à sortir de ce type de plateforme.

Invité par La Dépêche du Midi à échanger pendant deux heures face à 300 lectrices et lecteurs du journal, le président s’est exprimé sur une variété de sujets liés au numérique, de l’exposition des plus jeunes aux écrans jusqu’au besoin d’imposer la transparence aux principales plateformes numériques. Et de souligner que dans le contexte actuel de désagrégation de l’espace informationnel, « les fondements de notre république et de notre démocratie » sont aujourd’hui menacés.

Minimiser le temps d’écran, majorité numérique à 15 ans

« Toutes nos études montrent que nos enfants, ados, sont de plus en plus perturbés par ces réseaux sociaux ». C’est sur le temps d’exposition aux écrans et l’impact des réseaux sociaux sur les plus jeunes que le président de la République a entamé ses deux heures d’échanges. Alors que le « durcissement de la menace informationnelle » était cité il y a moins d’une semaine dans les murs du Sénat, Emmanuel Macron échangeait sur le thème de « la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux ».

À cette occasion, le président a rappelé la volonté d’interdire les écrans aux enfants de moins de trois ans, et de minimiser l’exposition avant six ans – des décisions préconisées par le rapport dédié qui lui a été remis en 2024, et reprises en juin par la ministre de la Santé et des Solidarités. Sur la question des réseaux sociaux, il est revenu sur les débats menés à l’échelle européenne sur la manière de les réguler. Et a plaidé, comme à son habitude, pour une majorité numérique assortie d’une vérification de l’âge des internautes à 15 ans.

Éviter que « les réseaux sociaux » ne « gagnent la présidentielle »

Interrogé sur la place accordée au docteur Raoult pendant la crise du Covid, Emmanuel Macron pointe le rôle des médias « qui ont relayé ses paroles » et « assume de ne pas avoir eu une décision politique pour l’empêcher », dans la mesure où il revenait à la communauté scientifique d’établir l’invalidité de ses traitements. Rappelons qu’Emmanuel Macron a mis en avant le chercheur en organisant notamment une visite médiatisée de son laboratoire en avril 2020.

Plus largement, le président souligne le « sujet géopolitique » que constitue désormais la désinformation, alimentée comme elle l’est par la Russie, la Chine et diverses autres puissances étrangères. « On doit tout faire pour que ce ne soit pas les réseaux sociaux », ou quelques acteurs « qui ont l’usage le mieux organisé », qui parviennent à « gagner la présidentielle ». Et le président de déclarer « réfléchir » à quitter certains réseaux, à commencer par X.

En termes de régulation, Emmanuel Macron estime que l’objectif est de créer « une économie pour qu’il y ait de la transparence ». Autrement dit : ne pas interdire, mais obliger les plateformes à partager leurs données et leurs algorithmes, comme le règlement européen sur les services numériques s’y emploie, pour permettre aux chercheurs et auditeurs agréés d’aider le public à mieux comprendre le fonctionnement de ces outils.

Interrogé sur la concentration des médias traditionnels dans les mains d’une poignée de milliardaires, il souligne aussi que « c’est un problème », conséquence « d’un modèle économique en crise ». En conclusion, interrogé avant tout sur les mesures à prendre pour protéger la jeunesse, Emmanuel Macron réitère son souhait de voir advenir une majorité numérique à 15 ans et sur la nécessité de former de manière « renforcée à l’esprit critique » — formation qui intégrerait, selon ses dires, divers enjeux de cultures numériques, allant de la compréhension du fonctionnement d’Internet à celui de l’intelligence artificielle.

Emmanuel Macron « n’exclut pas de sortir » de X

12 novembre 2025 à 16:16
Majorité numérique
Emmanuel Macron « n’exclut pas de sortir » de X

Invité par La Dépêche du Midi à débattre de « la démocratie face aux réseaux sociaux » avec des Français, Emmanuel Macron a avant tout cité son souhait de créer une majorité numérique à 15 ans. Il a esquissé la possibilité de quitter certaines plateformes sociales comme X.

Interrogé sur le rôle des réseaux sociaux, et notamment de X, dans la diffusion de la désinformation, Emmanuel Macron a déclaré « réfléchir » à sortir de ce type de plateforme.

Invité par La Dépêche du Midi à échanger pendant deux heures face à 300 lectrices et lecteurs du journal, le président s’est exprimé sur une variété de sujets liés au numérique, de l’exposition des plus jeunes aux écrans jusqu’au besoin d’imposer la transparence aux principales plateformes numériques. Et de souligner que dans le contexte actuel de désagrégation de l’espace informationnel, « les fondements de notre république et de notre démocratie » sont aujourd’hui menacés.

Minimiser le temps d’écran, majorité numérique à 15 ans

« Toutes nos études montrent que nos enfants, ados, sont de plus en plus perturbés par ces réseaux sociaux ». C’est sur le temps d’exposition aux écrans et l’impact des réseaux sociaux sur les plus jeunes que le président de la République a entamé ses deux heures d’échanges. Alors que le « durcissement de la menace informationnelle » était cité il y a moins d’une semaine dans les murs du Sénat, Emmanuel Macron échangeait sur le thème de « la démocratie à l’épreuve des réseaux sociaux ».

À cette occasion, le président a rappelé la volonté d’interdire les écrans aux enfants de moins de trois ans, et de minimiser l’exposition avant six ans – des décisions préconisées par le rapport dédié qui lui a été remis en 2024, et reprises en juin par la ministre de la Santé et des Solidarités. Sur la question des réseaux sociaux, il est revenu sur les débats menés à l’échelle européenne sur la manière de les réguler. Et a plaidé, comme à son habitude, pour une majorité numérique assortie d’une vérification de l’âge des internautes à 15 ans.

Éviter que « les réseaux sociaux » ne « gagnent la présidentielle »

Interrogé sur la place accordée au docteur Raoult pendant la crise du Covid, Emmanuel Macron pointe le rôle des médias « qui ont relayé ses paroles » et « assume de ne pas avoir eu une décision politique pour l’empêcher », dans la mesure où il revenait à la communauté scientifique d’établir l’invalidité de ses traitements. Rappelons qu’Emmanuel Macron a mis en avant le chercheur en organisant notamment une visite médiatisée de son laboratoire en avril 2020.

Plus largement, le président souligne le « sujet géopolitique » que constitue désormais la désinformation, alimentée comme elle l’est par la Russie, la Chine et diverses autres puissances étrangères. « On doit tout faire pour que ce ne soit pas les réseaux sociaux », ou quelques acteurs « qui ont l’usage le mieux organisé », qui parviennent à « gagner la présidentielle ». Et le président de déclarer « réfléchir » à quitter certains réseaux, à commencer par X.

En termes de régulation, Emmanuel Macron estime que l’objectif est de créer « une économie pour qu’il y ait de la transparence ». Autrement dit : ne pas interdire, mais obliger les plateformes à partager leurs données et leurs algorithmes, comme le règlement européen sur les services numériques s’y emploie, pour permettre aux chercheurs et auditeurs agréés d’aider le public à mieux comprendre le fonctionnement de ces outils.

Interrogé sur la concentration des médias traditionnels dans les mains d’une poignée de milliardaires, il souligne aussi que « c’est un problème », conséquence « d’un modèle économique en crise ». En conclusion, interrogé avant tout sur les mesures à prendre pour protéger la jeunesse, Emmanuel Macron réitère son souhait de voir advenir une majorité numérique à 15 ans et sur la nécessité de former de manière « renforcée à l’esprit critique » — formation qui intégrerait, selon ses dires, divers enjeux de cultures numériques, allant de la compréhension du fonctionnement d’Internet à celui de l’intelligence artificielle.

☕️ IA : Wikimedia appelle les entreprises à utiliser son API payante et à créditer le contenu

12 novembre 2025 à 13:37

Comment faire face à la chute des pages vues, que Wikipedia met sur le compte du développement de l’IA générative ?

La fondation Wikimedia a la solution : dans une publication du 10 novembre, elle appelle les développeurs d’IA à recourir à ses ressources de manière « responsable », en créditant leur source et en soutenant le projet contributif financièrement.

Le logo Wikipédia version Yin et Yang

« Les humains apportent à la connaissance des éléments que l’IA ne saurait remplacer », indique la fondation qui fournit l’infrastructure technique pour permettre à des communautés de wikipédiens et wikipédiennes d’alimenter bénévolement les encyclopédies de leurs langues respectives.

Pour permettre au projet de se perpétuer, la fondation appelle donc les créateurs d’IA génératives à citer leurs sources humaines – et Wikipedia, lorsque les contenus ayant servi à alimenter leurs machines viennent de là.

D’après la fondation, « pour permettre à la population d’avoir confiance en l’information partagée sur internet, les plateformes devraient rendre les sources de leurs informations évidentes et promouvoir le fait de visiter et de participer à ces sources ».

Elle incite aussi les constructeurs à se tourner vers son API payante, disponible depuis la plateforme Wikimedia Entreprise, ce qui permet d’utiliser le contenu de l’encyclopédie « à grande échelle et de manière durable sans surcharger les serveurs de Wikipédia », tout en soutenant financièrement ses activités.

☕️ IA : Wikimedia appelle les entreprises à utiliser son API payante et à créditer le contenu

12 novembre 2025 à 13:37

Comment faire face à la chute des pages vues, que Wikipedia met sur le compte du développement de l’IA générative ?

La fondation Wikimedia a la solution : dans une publication du 10 novembre, elle appelle les développeurs d’IA à recourir à ses ressources de manière « responsable », en créditant leur source et en soutenant le projet contributif financièrement.

Le logo Wikipédia version Yin et Yang

« Les humains apportent à la connaissance des éléments que l’IA ne saurait remplacer », indique la fondation qui fournit l’infrastructure technique pour permettre à des communautés de wikipédiens et wikipédiennes d’alimenter bénévolement les encyclopédies de leurs langues respectives.

Pour permettre au projet de se perpétuer, la fondation appelle donc les créateurs d’IA génératives à citer leurs sources humaines – et Wikipedia, lorsque les contenus ayant servi à alimenter leurs machines viennent de là.

D’après la fondation, « pour permettre à la population d’avoir confiance en l’information partagée sur internet, les plateformes devraient rendre les sources de leurs informations évidentes et promouvoir le fait de visiter et de participer à ces sources ».

Elle incite aussi les constructeurs à se tourner vers son API payante, disponible depuis la plateforme Wikimedia Entreprise, ce qui permet d’utiliser le contenu de l’encyclopédie « à grande échelle et de manière durable sans surcharger les serveurs de Wikipédia », tout en soutenant financièrement ses activités.

☕️ Meta va supprimer les boutons J’aime et Partager externes à ses plateformes

12 novembre 2025 à 10:47

Fin d’une ère, pour Facebook. Le 10 février 2026, deux de ses plugins externes, le bouton J’aime et le bouton Partager seront jetés aux oubliettes.

Lancés en 2010, ces deux outils avaient largement participé à alimenter les échanges sur Facebook, en simplifiant la promotion et le partage commenté d’articles et de liens divers.

D’après l’entreprise, cela dit, ces outils « représentent une époque antérieure du développement du web, et leur usage a décru naturellement à mesure que le paysage numérique évoluait ».

Pour pallier cet usage déclinant, Meta annonce donc qu’à compter du 10 février 2026, ces dispositifs seront transformés en un pixel 0x0, ce qui rendra les boutons invisibles sur les sites les utilisant, « sans créer de message d’erreur ni abîmer de fonctionnalité ».

S’il n’a pas été inventé par Facebook, le bouton J’aime a largement modifié notre rapport au web. Initialement ajouté sur des sites comme Yelp ou, donc, Facebook, pour motiver les internautes à produire du contenu et le partager, il a ensuite été détourné de cet usage initial pour se transformer en métrique des pratiques numériques à collecter, pour mieux vendre de la publicité.

La question du traitement des données personnelles était remontée jusqu’à la Cour de Justice de l’Union Européenne. En 2019, elle avait conclu que l’éditeur d’un site pouvait être responsable avec Facebook d’une partie des traitements de données personnelles orchestrés par le bouton « J’aime ». Celui-ci permettait à Facebook de récupérer des données même si l’internaute ne cliquait pas dessus ou n’était pas abonné.

Si l’outil extérieur aux plateformes de Meta disparaît, les emojis « j’aime », « j’adore » , « soutien » , « colère » (lancés en 2016) et autres restent bien présents à l’intérieur des réseaux sociaux de l’entreprise.

☕️ Meta va supprimer les boutons J’aime et Partager externes à ses plateformes

12 novembre 2025 à 10:47

Fin d’une ère, pour Facebook. Le 10 février 2026, deux de ses plugins externes, le bouton J’aime et le bouton Partager seront jetés aux oubliettes.

Lancés en 2010, ces deux outils avaient largement participé à alimenter les échanges sur Facebook, en simplifiant la promotion et le partage commenté d’articles et de liens divers.

D’après l’entreprise, cela dit, ces outils « représentent une époque antérieure du développement du web, et leur usage a décru naturellement à mesure que le paysage numérique évoluait ».

Pour pallier cet usage déclinant, Meta annonce donc qu’à compter du 10 février 2026, ces dispositifs seront transformés en un pixel 0x0, ce qui rendra les boutons invisibles sur les sites les utilisant, « sans créer de message d’erreur ni abîmer de fonctionnalité ».

S’il n’a pas été inventé par Facebook, le bouton J’aime a largement modifié notre rapport au web. Initialement ajouté sur des sites comme Yelp ou, donc, Facebook, pour motiver les internautes à produire du contenu et le partager, il a ensuite été détourné de cet usage initial pour se transformer en métrique des pratiques numériques à collecter, pour mieux vendre de la publicité.

La question du traitement des données personnelles était remontée jusqu’à la Cour de Justice de l’Union Européenne. En 2019, elle avait conclu que l’éditeur d’un site pouvait être responsable avec Facebook d’une partie des traitements de données personnelles orchestrés par le bouton « J’aime ». Celui-ci permettait à Facebook de récupérer des données même si l’internaute ne cliquait pas dessus ou n’était pas abonné.

Si l’outil extérieur aux plateformes de Meta disparaît, les emojis « j’aime », « j’adore » , « soutien » , « colère » (lancés en 2016) et autres restent bien présents à l’intérieur des réseaux sociaux de l’entreprise.

Reçu avant avant-hier

L’algorithme d’offres d’emploi de Facebook est sexiste, selon la Défenseure des droits


6 novembre 2025 à 16:00
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L’algorithme d’offres d’emploi de Facebook est sexiste, selon la Défenseure des droits


Alors que la France interdit la distinction en fonction du genre dans la diffusion d’offres d’emploi, la Défenseure des droits constate le biais de genre du système de publicité d’offres d’emploi de Facebook. Meta remet en cause cette décision.

Dans une décision (.pdf) rendue le 10 octobre 2025, la Défenseure des droits « constate que le système mis en œuvre pour diffuser les offres d’emploi traite différemment les utilisateurs de la plateforme Facebook à raison de leur sexe et constitue une discrimination indirecte en lien avec le sexe ».

Ce faisant, elle recommande à Meta Irlande et Facebook France « de mettre en œuvre toute mesure de nature à garantir le caractère non discriminatoire de la diffusion de publicités pour des offres d’emplois ».

« Nous sommes en désaccord avec cette décision et étudions nos options », a déclaré à Reuters ce 4 novembre un porte-parole du groupe.

Expérimentations sur le système publicitaire de Facebook

La décision de la Défenseure des droits fait suite à une action de la Fondation des Femmes, l’association Femmes Ingénieures et l’ONG Global Witness, qui avaient saisi l’institution et la CNIL en 2023.

Les trois entités avaient réalisé deux séries d’expériences en 2022 et 2023, pour tester le fonctionnement du système de publicité d’offres d’emploi de Facebook. En pratique, elles avaient rédigé plusieurs offres de manière neutre, pour des postes de secrétaire, pilote de ligne, auxiliaire de petite enfance, psychologue ou encore responsable d’une structure informatique.

Capture d’une publication de juin 2023 par la Fondation des femmes

L’expérimentation constatait qu’en France, une annonce pour un emploi de mécanicien ou mécanicienne avait été montrée dans 94 % des cas à des hommes, et seulement 6 % à des femmes. À l’inverse, une offre dédiée à un emploi dans la petite enfance a été montrée dans 93 % des cas à des femmes.

Quand bien même les effectifs varient selon le genre et la profession sur le terrain, le principe d’égal accès des femmes et des hommes à l’emploi est inscrit dans la Constitution française comme dans les textes européens. La non-mixité de fait qui subsiste dans certaines catégories d’emploi explique en partie la persistance des écarts de revenus entre les femmes et les hommes, les premières se trouvant généralement cantonnées aux emplois les moins bien rémunérés.

C’est précisément pour éviter la reproduction des inégalités sur le marché du travail que la loi française interdit de faire une distinction en fonction du genre dans les offres d’emploi, rappellent les associations.

Une première en Europe

Outre la France, Global Witness a réalisé l’expérience aux Pays-Bas, en Inde, en Irlande, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni, et constaté que 91 % des personnes à qui les offres d’emplois en informatique avaient été montrées étaient des hommes. 79 % de celles à qui les offres pour le soin aux enfants étaient présentées étaient des femmes.

La décision de la Défenseure des droits n’est pas contraignante. Pour autant, « cela semble être la première fois qu’un régulateur européen décide que l’algorithme d’une plateforme de réseau social discrimine en fonction du genre, ce qui représente un véritable pas en avant dans la mise en conformité de ces acteurs avec la loi en vigueur », écrivent, dans un communiqué conjoint, Global Witness, la Fondation des Femmes et l’association Femmes Ingénieures.

L’algorithme d’offres d’emploi de Facebook est sexiste, selon la Défenseure des droits


6 novembre 2025 à 16:00
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L’algorithme d’offres d’emploi de Facebook est sexiste, selon la Défenseure des droits


Alors que la France interdit la distinction en fonction du genre dans la diffusion d’offres d’emploi, la Défenseure des droits constate le biais de genre du système de publicité d’offres d’emploi de Facebook. Meta remet en cause cette décision.

Dans une décision (.pdf) rendue le 10 octobre 2025, la Défenseure des droits « constate que le système mis en œuvre pour diffuser les offres d’emploi traite différemment les utilisateurs de la plateforme Facebook à raison de leur sexe et constitue une discrimination indirecte en lien avec le sexe ».

Ce faisant, elle recommande à Meta Irlande et Facebook France « de mettre en œuvre toute mesure de nature à garantir le caractère non discriminatoire de la diffusion de publicités pour des offres d’emplois ».

« Nous sommes en désaccord avec cette décision et étudions nos options », a déclaré à Reuters ce 4 novembre un porte-parole du groupe.

Expérimentations sur le système publicitaire de Facebook

La décision de la Défenseure des droits fait suite à une action de la Fondation des Femmes, l’association Femmes Ingénieures et l’ONG Global Witness, qui avaient saisi l’institution et la CNIL en 2023.

Les trois entités avaient réalisé deux séries d’expériences en 2022 et 2023, pour tester le fonctionnement du système de publicité d’offres d’emploi de Facebook. En pratique, elles avaient rédigé plusieurs offres de manière neutre, pour des postes de secrétaire, pilote de ligne, auxiliaire de petite enfance, psychologue ou encore responsable d’une structure informatique.

Capture d’une publication de juin 2023 par la Fondation des femmes

L’expérimentation constatait qu’en France, une annonce pour un emploi de mécanicien ou mécanicienne avait été montrée dans 94 % des cas à des hommes, et seulement 6 % à des femmes. À l’inverse, une offre dédiée à un emploi dans la petite enfance a été montrée dans 93 % des cas à des femmes.

Quand bien même les effectifs varient selon le genre et la profession sur le terrain, le principe d’égal accès des femmes et des hommes à l’emploi est inscrit dans la Constitution française comme dans les textes européens. La non-mixité de fait qui subsiste dans certaines catégories d’emploi explique en partie la persistance des écarts de revenus entre les femmes et les hommes, les premières se trouvant généralement cantonnées aux emplois les moins bien rémunérés.

C’est précisément pour éviter la reproduction des inégalités sur le marché du travail que la loi française interdit de faire une distinction en fonction du genre dans les offres d’emploi, rappellent les associations.

Une première en Europe

Outre la France, Global Witness a réalisé l’expérience aux Pays-Bas, en Inde, en Irlande, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni, et constaté que 91 % des personnes à qui les offres d’emplois en informatique avaient été montrées étaient des hommes. 79 % de celles à qui les offres pour le soin aux enfants étaient présentées étaient des femmes.

La décision de la Défenseure des droits n’est pas contraignante. Pour autant, « cela semble être la première fois qu’un régulateur européen décide que l’algorithme d’une plateforme de réseau social discrimine en fonction du genre, ce qui représente un véritable pas en avant dans la mise en conformité de ces acteurs avec la loi en vigueur », écrivent, dans un communiqué conjoint, Global Witness, la Fondation des Femmes et l’association Femmes Ingénieures.

Huawei pourrait renoncer à son usine alsacienne

6 novembre 2025 à 14:45
Sitôt livré, sitôt abandonné ?
Huawei pourrait renoncer à son usine alsacienne

Livrée en septembre 2025, l’usine de Huawei implantée à Brumath pourrait se retrouver à vendre avant même que les activités n’y aient été lancées.

À peine livrée par Bouygues Construction, la nouvelle usine de Huawei pourrait être abandonnée. Alors qu’elle devait produire des antennes 3G, 4G et 5G pour les opérateurs télécoms à partir de 2026, le groupe chinois envisagerait déjà de le revendre, d’après les sources de Dernières Nouvelles d’Alsace et Le Monde.

Situé à Brumath, dans le Bas-Rhin, le complexe de 8 hectares était le premier site de production de ce type que Huawei ait construit hors de Chine. Pour la communauté d’agglomération de Haguenau, il s’agissait aussi d’un projet d’ampleur : 3 millions d’euros pour la cession du terrain, et la promesse de 300 à 500 emplois à terme.

Mais le projet a pris du retard, au point que la région Grand Est a renoncé au versement de la subvention de 800 000 euros votée en 2021.

Restrictions législatives et soupçons de corruption

Implantée proche du siège du Parlement européen de Strasbourg, l’usine aurait aussi pu servir à soigner l’image de Huawei auprès des députés et de différents représentants européens.

Dans les six dernières années, plusieurs textes ont réduit les possibilités de l’équipementier chinois : en 2019, la France adoptait sa loi dite « anti-Huawei », visant à « préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles ». En 2024, sa voisine allemande adoptait de son côté un texte empêchant d’utiliser « les composants Huawei et ZTE », principal concurrent chinois de Huawei, dans les « cœurs de réseaux 5G » à partir de la fin 2026.

Mais à ces textes, il faut encore ajouter les soupçons de corruption de députés européens qui vise Huawei. Une enquête est actuellement ouverte.

Livré en septembre, le site, qui compte 52 000 mètres carrés de bâtiment, pourrait être mis en vente au plus offrant. Pour l’heure, l’équipementier reste muet sur ses intentions.

Un investissement pourtant conséquent

Même si l’enjeu peut paraître anecdotique au regard de la surface financière d’un groupe comme Huawei (environ 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial en 2024), l’usine de Brumath représente un engagement financier de près de 260 millions d’euros, comme en témoigne le dernier compte de résultat de Huawei Machine Strasbourg, la filiale du groupe créée pour le projet en 2020. Fin 2024, cette dernière employait 22 personnes, et présentait toujours cette usine comme un « projet emblématique pour le Groupe Huawei car il s’agit du premier site de production de ce type construit en dehors de la Chine ».

Extrait du compte de résultats 2024 de Huawei Machine Strasbourg – capture d’écran Next

Huawei pourrait renoncer à son usine alsacienne

6 novembre 2025 à 14:45
Sitôt livré, sitôt abandonné ?
Huawei pourrait renoncer à son usine alsacienne

Livrée en septembre 2025, l’usine de Huawei implantée à Brumath pourrait se retrouver à vendre avant même que les activités n’y aient été lancées.

À peine livrée par Bouygues Construction, la nouvelle usine de Huawei pourrait être abandonnée. Alors qu’elle devait produire des antennes 3G, 4G et 5G pour les opérateurs télécoms à partir de 2026, le groupe chinois envisagerait déjà de le revendre, d’après les sources de Dernières Nouvelles d’Alsace et Le Monde.

Situé à Brumath, dans le Bas-Rhin, le complexe de 8 hectares était le premier site de production de ce type que Huawei ait construit hors de Chine. Pour la communauté d’agglomération de Haguenau, il s’agissait aussi d’un projet d’ampleur : 3 millions d’euros pour la cession du terrain, et la promesse de 300 à 500 emplois à terme.

Mais le projet a pris du retard, au point que la région Grand Est a renoncé au versement de la subvention de 800 000 euros votée en 2021.

Restrictions législatives et soupçons de corruption

Implantée proche du siège du Parlement européen de Strasbourg, l’usine aurait aussi pu servir à soigner l’image de Huawei auprès des députés et de différents représentants européens.

Dans les six dernières années, plusieurs textes ont réduit les possibilités de l’équipementier chinois : en 2019, la France adoptait sa loi dite « anti-Huawei », visant à « préserver les intérêts de la défense et de la sécurité nationale de la France dans le cadre de l’exploitation des réseaux radioélectriques mobiles ». En 2024, sa voisine allemande adoptait de son côté un texte empêchant d’utiliser « les composants Huawei et ZTE », principal concurrent chinois de Huawei, dans les « cœurs de réseaux 5G » à partir de la fin 2026.

Mais à ces textes, il faut encore ajouter les soupçons de corruption de députés européens qui vise Huawei. Une enquête est actuellement ouverte.

Livré en septembre, le site, qui compte 52 000 mètres carrés de bâtiment, pourrait être mis en vente au plus offrant. Pour l’heure, l’équipementier reste muet sur ses intentions.

Un investissement pourtant conséquent

Même si l’enjeu peut paraître anecdotique au regard de la surface financière d’un groupe comme Huawei (environ 100 milliards d’euros de chiffre d’affaires mondial en 2024), l’usine de Brumath représente un engagement financier de près de 260 millions d’euros, comme en témoigne le dernier compte de résultat de Huawei Machine Strasbourg, la filiale du groupe créée pour le projet en 2020. Fin 2024, cette dernière employait 22 personnes, et présentait toujours cette usine comme un « projet emblématique pour le Groupe Huawei car il s’agit du premier site de production de ce type construit en dehors de la Chine ».

Extrait du compte de résultats 2024 de Huawei Machine Strasbourg – capture d’écran Next

Élections : la France « fait face à un durcissement de la menace informationnelle »

6 novembre 2025 à 09:39
Citoyenneté numérique critique
Élections : la France « fait face à un durcissement de la menace informationnelle »

À l’invitation du Sénat, des responsables du ministère de l’Intérieur, de VIGINUM, de l’ARCOM, de la CNIL et de la Fondation Descartes revenaient le 5 novembre sur l’état de la menace sur le paysage informationnel français en amont des prochaines élections.

« Depuis le milieu des années 2010, aucun rendez-vous électoral ou référendaire majeur n’a été épargné par des tentatives de manipulation des élections impliquant des acteurs étrangers. » C’est par ces mots que la directrice adjointe de VIGINUM Anne-Sophie Dhiver a entamé sa prise de parole, lors de la table ronde sur les manipulations numériques en période électorale organisée ce 5 novembre par la Commission de la culture et la commission des lois du Sénat (replay).

Le secrétaire général du ministère de l’Intérieur Hugues Moutouh a partagé cette évidence : les pressions sur le débat public sont fréquentes, croissantes, et toujours plus importantes lorsqu’approche un rendez-vous démocratique.

C’est notamment pour comprendre le degré de préparation des électeurs en amont des élections municipales de 2026 et de la présidentielle de 2027 que les sénatrices et sénateurs avaient convié ce mercredi des dirigeants de l’ARCOM, de la CNIL et de la Fondation Descartes aux côtés d’Anne-Sophie Dhiver et d’Hugues Moutouh.

Municipales : des sites générés par IA pour désinformer

De la loi de 1986 sur la transparence de la vie politique à la directive européenne sur la transparence et le ciblage de la publicité à caractère politique entrée en application ce 10 octobre 2025, en passant par le règlement européen sur les services numériques (DSA), la « loi influenceurs » ou encore celle sur la lutte contre les manipulations de l’information, le cadre juridique « semble pléthorique », relève en introduction le président de la Commission Culture Laurent Lafon.


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Ophélie Coelho : « L’Europe n’a aucun intérêt à reproduire le modèle technologique américain »

5 novembre 2025 à 08:23
Techno cherche chef d'orchestre
Ophélie Coelho : « L’Europe n’a aucun intérêt à reproduire le modèle technologique américain »

Spécialiste de la Géopolitique du numérique, la chercheuse Ophélie Coelho participait aux rencontres publiques organisées en amont du lancement du projet Campus IA. Next s’est entretenu avec elle.

C’est à Fouju, en Seine-et-Marne, que le mégaprojet de centre de données dédié à l’intelligence artificielle Campus IA doit s’étendre. Proche de Melun, la petite commune de 600 habitants devrait accueillir, sur une parcelle de 70 hectares, ce data center dont la puissance de calcul cumulée doit, selon ses promoteurs, équivaloir à terme à 1,4 GW (la puissance d’un réacteur nucléaire).

Porté par le fonds d’investissement des Émirats arabes unis MGX, la société française Mistral AI, l’américain Nvidia et la Banque publique d’investissement, Campus IA représente un investissement de 50 milliards d’euros.

Ophélie Coelho, par Cha Gonzalez

En amont des travaux, une série de rencontres publiques garanties par la Commission nationale du débat public s’échelonne entre le 15 octobre et le 17 novembre 2025 (voir les replays). À ces échanges, le député de Melun Arnaud Saint-Martin (La France Insoumise) ajoute une réunion publique à Crisenoy le 7 novembre 2025 au soir.

Chercheuse à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), autrice de Géopolitique du numérique, l’impérialisme à pas de géants (L’Atelier, 2023), Ophélie Coelho a fait partie des expertes sollicitées pour apporter leur éclairage à ce vaste projet industriel. Next s’est entretenu avec elle.

Les entreprises américaines suivent « une logique d’empire »

>> Quel regard portez-vous sur la consultation publique organisée autour du Campus AI ?

Je ne suis pas forcément au courant de toutes les procédures, mais j’ai toujours l’impression que ces débats sont organisés après la prise de décision. C’est une manière de relever les inquiétudes, mais la machine est déjà en route.


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