Biogaz : la France en produit plus malgré un ralentissement des nouvelles installations
Alors que les nouvelles installations de biogaz ralentissent, la production de biométhane injecté en France a pourtant enregistré une hausse de 27 % en 2024, relève le lobby du gaz.
D’après le 10ᵉ panorama des gaz renouvelables, publié début avril par le Syndicat des énergies renouvelables (SER), GRDF, Gaz et Territoires, Teréga et Natran, 11,6 térawattheures (TWh) ont été injectés dans les réseaux, contre 9,1 TWh en 2023. Ce volume représente 3,2 % de la consommation nationale de gaz naturel, l’équivalent énergétique de 756 000 foyers ou 40 000 camions et bus roulant au biogaz.
Cette progression s’explique par la montée en puissance des unités produisant déjà du biogaz, plutôt que par l’arrivée de nouveaux sites. Seules 79 nouvelles installations ont été mises en service en 2024, contre 139 en 2023, 149 en 2022 et 151 en 2021. Le niveau d’installation de nouveaux sites producteurs est similaire à celui de 2019. Le parc total atteint 731 sites en service, tous alimentés par des biodéchets agricoles, agroalimentaires, ménagers ou issus de stations d’épuration.
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Le ralentissement vient de plusieurs facteurs : la révision à la baisse des tarifs d’achat en 2020, les crises sanitaire et énergétique successives, mais aussi les contraintes réglementaires, comme la loi Zéro artificialisation nette (ZAN) qui freine, selon le lobby, le développement de nouvelles installations en zone rurale ou périurbaine.
Dans ce rapport, le lobby du biogaz, secteur qui emploie environ 7 500 personnes, alerte sur la nécessité de maintenir un soutien public notamment pour les petits projets de moins de 25 GWh/an afin de mailler finement le territoire. Elle propose également de mettre en place des aides directes à la consommation de gaz renouvelable pour stimuler la demande, dans un contexte de prix du gaz fluctuant et encore peu favorable au biométhane.
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Côté perspectives, les professionnels saluent l’objectif intermédiaire de 44 térawattheures (TWh) d’ici 2030 inscrit dans la future PPE (Programmation pluriannuelle de l’énergie) actuellement en discussion au Parlement. Mais ces derniers trouvent que le cap de 79 TWh pour 2035 « manque clairement d’ambition », auprès de l’AFP.
Autre point de vigilance : l’oubli persistant des technologies complémentaires comme la pyrogazéification ou la méthanation qui permettent de valoriser d’autres types de déchets ou de coupler la production de gaz renouvelable à l’hydrogène et à la capture de CO₂.
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