Cette mission scientifique a repéré plus de 3000 fûts radioactifs stockés au fond de l’Océan Atlantique
La mission NOSSDUM, partie en quête de fûts radioactifs immergés entre les années 1960 et 1990, vient de revenir à Brest avec des images saisissantes, et tout un ensemble d’échantillons à analyser. Objectif : mieux comprendre l’impact environnementale de cette pratique qui aurait duré plusieurs dizaines d’années.
Après 3 semaines en mer, les 21 scientifiques de la mission scientifique NOSSDUM viennent de remettre pied à terre. Partis le 15 juin dernier, ils avaient pour mission de cartographier une partie des quelque 200 000 fûts métalliques chargés de déchets radioactifs, et immergés pendant trois décennies dans le Golfe de Gascogne. Mis à part une campagne photographique menée par le CEA et l’Ifremer en 1984, ces fûts n’ont jamais été surveillés.
Dans ce contexte, la mission NOSSDUM vise à vérifier l’état de ces fûts, et leur potentiel impact sur les fonds marins. Pour cela, le navire Atalante a embarqué UlyX, un engin sous-marin autonome capable de réaliser des acquisitions de données multiparamétriques à grande profondeur.
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Au total, les équipes de la mission sont parvenues à repérer avec précision près de 3 350 fûts répartis sur une zone de 163 km2. L’état de ces fûts apparaît très variable : certains sont presque intacts tandis que d’autres sont dans un état de corrosion avancé, parfois recouverts d’anémones. Toujours selon les équipes, aucune radioactivité anormale n’a été détectée, un résultat attendu compte tenu de la distance de l’engin UlyX par rapport aux fûts. Certaines fuites de matière inconnue auraient également été relevées. Il pourrait s’agir de bitume présent dans les fûts.
Pour rappel, si ces barils contiennent des déchets radioactifs, aucun traçage précis ne permet de savoir ce qui se trouve à l’intérieur. Généralement, les déchets radioactifs étaient mélangés à du ciment ou du bitume.
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À terre, les scientifiques de la mission ont encore beaucoup de travail. En effet, près de 300 échantillons de sédiments ont été prélevés à environ 150 mètres des fûts, ainsi qu’un total de 5000 litres d’eau. Ces prélèvement vont subir des séries de mesure en laboratoire pour mieux évaluer la potentielle contamination de l’environnement par les éléments radioactifs. Les équipes ont même prélevé 17 grenadiers, des poissons vivant dans les abysses, et caractérisés par leur corps effilé vers l’arrière.
D’ici une ou deux années, une deuxième mission devrait être organisée pour approcher encore plus près des fûts, et réaliser des prélèvements d’organismes marins.
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