L’Italie veut relancer le nucléaire, mais tout est à refaire
Porté par des enjeux environnementaux et de souveraineté, il semble que le nucléaire fasse son retour en Italie. Renversant ainsi une politique initiée quarante ans auparavant.
Le 8 novembre 1987, les Italiens votent trois référendums qui conduiront in fine à l’arrêt de l’énergie nucléaire civile dans ce pays. Ces votes font suite à la catastrophe de Tchernobyl, qui avait alors frappé l’Ukraine un an plus tôt, le 26 avril 1986. Un nouveau référendum les 12 et 13 juin 2011 confirme cette orientation vers l’interdiction de nouveaux projets et l’abandon de cette source d’énergie. Et ce, dans la foulée de l’accident nucléaire japonais de Fukushima, provoqué par le tremblement de terre du 11 mars 2011 et le tsunami qui s’en est suivi.
Au regard de ces votes, on pourrait penser que le nucléaire est une solution définitivement abandonnée en Italie. Mais aujourd’hui, l’idée d’un nouveau nucléaire semble faire son chemin dans la politique italienne. Il faut dire qu’après le début de la guerre en Ukraine et la mise en place des sanctions contre la Russie, l’Italie avait été durement touchée par l’explosion du prix du gaz, dont le pays est très dépendant.
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En mars 2025, le Conseil des ministres a approuvé un plan de relance du nucléaire. Aspect notable : ce plan envisage des centrales à fission et à fusion, mais surtout une orientation marquée vers des centrales d’une technologie différente de celles auparavant mises en œuvre. Le plan pourrait porter la contribution du nucléaire de 11 à 22 % de l’approvisionnement électrique de l’Italie à l’échéance de 2050.
La relance du nucléaire en Italie a depuis lors continué son parcours politique. Ce 2 octobre 2025, le gouvernement de Giorgia Meloni a adopté un projet de loi allant dans ce sens. Le texte devra ensuite faire l’objet d’un examen et d’un vote par le Parlement.
S’il est adopté, la loi permettra au gouvernement d’élaborer un programme de construction de capacités de production de l’énergie nucléaire, mais aussi le renforcement de la recherche en ce domaine, la possibilité de mettre en œuvre des campagnes de communication, ainsi que la création d’une autorité de sûreté indépendante. À ce jour, les technologies dans la ligne de mire de l’exécutif italien seraient des petits réacteurs modulaires (SMR) de troisième génération.
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