Hyper électrification, révolution agricole : la Stratégie nationale bas-carbone enfin publiée
Dix ans après l’adoption de l’accord de Paris, le gouvernement a enfin dévoilé la version intégrale, de plus de 700 pages, et actualisée de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC 3), feuille de route qui guide la France vers la neutralité carbone en 2050.
Cela faisait trois ans qu’on attendait ce document, trois ans de retard pour ce volumineux dossier visant des drastiques baisses d’émissions de gaz à effet de serre. La SNBC 3 dessine les trajectoires sectorielles à horizon 2030, 2040 et 2050 en imposant une baisse de 50 % des émissions brutes d’ici 2030 par rapport à 1990. On a donc cinq ans pour diviser par deux nos émissions par rapport à 1990.
C’est un sacré effort que la France va devoir consentir, alors que les émissions n’ont diminué que marginalement ces deux dernières années. Pour atteindre cette cible, le rythme annuel de réduction des émissions devra plus que doubler (environ 5 % par an jusqu’à 2030 puis 7 % entre 2030 et 2050).
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Dans les transports, premier secteur émetteur de GES, le gouvernement prévoit une grande pénétration des véhicules électriques et du fret ferroviaire. À l’horizon 2050, seuls les vols intérieurs continueraient d’émettre du CO₂, les autres modes tournant à l’électricité. L’agriculture devra réduire son empreinte carbone grâce à une évolution des régimes alimentaires, un développement des légumineuses, une baisse de l’usage des engrais azotés et une transition de l’élevage vers des pratiques plus extensives.
Le secteur du bâtiment devra, lui, multiplier les rénovations d’ampleur (des rénovations qui permettent une amélioration significative du DPE, objectif à 250 000 par an alors qu’on plafonne aujourd’hui à 100 000) et remplacer 60 % des chaudières au fioul et 20 % au gaz. L’installation de 8,8 millions de pompes à chaleur est inscrite dans la SNBC-3.
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L’industrie est appelée à se réindustrialiser « en mode bas carbone » avec une électricité tout aussi bas carbone et notamment l’hydrogène ou le captage-stockage du CO₂. La sortie des énergies fossiles est actée : fin du pétrole entre 2040 et 2045 et fin du gaz fossile en 2050. Pour y parvenir, la part de l’électricité dans la consommation finale devra atteindre 55 % en 2050 contre seulement 37 % aujourd’hui. C’est une bonne nouvelle pour la surcapacité actuelle, la demande doit augmenter.
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