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Écoconception des services numériques : le référentiel est là, avec ses ambitions et limites

Et maintenant ?
Une bouteille à la mer numérique par Flock

Le référentiel général de l’écoconception des produits est désormais en ligne. Ce document, très attendu, constitue un premier jet et a la mission délicate de faire bouger les lignes. Il n’est cependant pas contraignant et ambitionne surtout, pour l’instant, la collecte des connaissances et des retours d’expérience.

Ces dernières années, en France, plusieurs agences mettent l’accent sur la sobriété énergétique. Par extension, la sobriété numérique devient un sujet prégnant, nos usages augmentant continuellement.

L’Arcep et l’Arcom, en lien avec l’ADEME, publient donc ce référentiel, après la consultation publique d’octobre dernier. L’objectif est clair : intégrer dès la conception des pratiques vertueuses en matière de minimisation de l’empreinte environnementale. La rédaction du document a également bénéficié du concours de la CNIL, de la DINUM et d’Inria.

Écoconception : de quoi parle-t-on ?

Avant de plonger dans le référentiel, son périmètre et ses objectifs, il faut s’arrêter un instant sur l’écoconception proprement dite. La définition courante – et reprise par le document – est « l’intégration des caractéristiques environnementales dans la conception du produit en vue d’améliorer la performance environnementale du produit tout au long de son cycle de vie ».

Une définition qui résume à elle seule l’objectif général du référentiel : minimiser autant que possible la consommation d’énergie et de ressources. Le Graal devient alors un service ayant nécessité le strict minimum à son fonctionnement et n’envoyant que la juste quantité d’informations.

Tout le monde est concerné (ou presque)

Le périmètre du référentiel est vaste. Les serveurs, terminaux, box internet, réseaux d’opérateurs, centres de données, les infrastructures logicielles et plus généralement les services numériques sont concernés. On trouve donc aussi bien des sites web que des API (Application Programming Interface), des systèmes d’exploitation, des systèmes d’intelligence artificielle (SIA), tout le SaaS (Software as a Service), les registres de blockchains, plateformes vidéo et autres services en ligne.

En d’autres termes, tout ce qui touche de près ou de loin au numérique. Mais le référentiel ne se veut pas une bible parée à toutes les utilisations. Comme indiqué, il ne fait « pas obstacle à l’existence de documents d’écoconception complémentaires, plus exhaustifs ou spécifiques à certaines catégories de produits ou services numériques ». Par exemple, un référentiel dédié aux objets connectés (IoT).

Le document se voulant généraliste et un « socle commun de bonnes pratiques », tous les métiers liés au numérique sont concernés. Tout ce qui touche à la gestion des projets, à la maîtrise d’ouvrage, à l’UX (user experience), aux éléments graphiques, au marketing, à l’ingénierie logicielle ou système, ou encore à la publication de contenus est visé.

Quatre axes majeurs

Pour parvenir à maitriser la consommation des services numériques, les trois agences proposent quatre axes principaux d’action.

D’abord, en soulageant les terminaux. Si la fabrication de ces derniers n’entre pas dans le périmètre du texte, il est possible d’influer sur ce qu’ils utilisent. Par exemple, en veillant à ce que les services aient une consommation mesurée de ressources, pour s’assurer que des appareils anciens puissent continuer à les utiliser.

Les autres idées comprennent l’adaptation du service au contexte (par exemple, optimiser la vidéo pour la taille de l’écran, pour éviter la 4K sur un smartphone), la possibilité d’utiliser le service sur le plus grand nombre possible d’appareils (interfaces tactiles et claviers physiques), l’usage de l’open source « comme levier de prolongation de la durée des services » (et donc des terminaux et des objets connectés), ainsi que la disponibilité des mises à jour essentielles pendant toute la durée de vie des terminaux. Le référentiel souhaite également que les services puissent être utilisés sur des versions antérieures des systèmes d’exploitation et navigateurs.

Deuxième axe, la promotion de la sobriété face à la captation de l’attention. Et c’est là un vaste chantier qui s’ouvre pour les agences, car elles souhaitent la restriction des murs de contenus infinis, du déclenchement automatique des vidéos, des notifications intempestives et autres. Le référentiel milite pour des informations claires, la fin des dark patterns (appelés « procédés manipulatoires »), des fonctions telles qu’un bouton ou un mode économie d’énergie. Il est également question de limiter la captation des données et métadonnées à des fins publicitaires.

Troisième axe, la diminution des ressources mobilisées pendant tout le cycle de vie du service. Les pistes avancées sont nombreuses : interroger les appareils pour adapter les ressources consommées aux besoins réels, réduire le poids des contenus multimédias, limiter les requêtes aux serveurs, minimiser les ressources nécessaires aux calculs asynchrones, favoriser les hébergeurs efficients et limiter l’utilisation de technologies énergivores. La blockchain et l’apprentissage automatique (donc les IA) sont citées.

Enfin, pour son dernier axe, le référentiel veut promouvoir la transparence, essentiellement avec une approche « par la donnée ». Par exemple, « a minima » par la publication de chiffres sur les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique, ainsi que la consommation en eau et en ressources abiotiques minéraux/métaux. Il n’est cependant pas toujours facile d’avoir des chiffres fiables sur lesquels se baser. De même, par la sélection d’un hébergeur transparent sur ses performances environnementales. Enfin, par la publication des objectifs environnementaux.

Comment s’articule le RGSEN pour les structures intéressées ?

Puisque l’on parle d’un référentiel non contraignant, les structures intéressées par son contenu doivent le prendre en main, via un kit d’autoévaluation, en vue d’une déclaration d’écoconception. Celle-ci, si validée, permet alors à l’entreprise (ou autre) d’en faire la communication, notamment à des fins d’image publique, voire dans sa publicité.

Le référentiel propose ainsi 78 critères (91 dans le document soumis à consultation en octobre), présentés sous forme de questions. Chacun est accompagné d’une fiche pratique pour en expliquer les tenants et aboutissants. Un indice de priorisation est également présent pour chaque critère. Il tient compte de l’impact estimé sur l’empreinte environnementale, de sa portée systémique, de ses éventuels effets indirects sur d’autres secteurs et du niveau d’ambition de sa mise en œuvre. Le référentiel, dans sa première édition finalisée, comprend trois niveaux : Prioritaire, Recommandé et Modéré.

L’ensemble permet de calculer un score. Le calcul tient compte des niveaux, puisque chacun possède un facteur de pondération : 1,5 pour Prioritaire, 1,25 pour Recommandé et 1 pour Modéré. L’obtention du score se calcule en divisant les points obtenus par le nombre maximal de points, puis en multipliant le résultat par 100.

Comme le reste, ces niveaux se présentent comme très généralistes. Le document précise même qu’il s’agit d’informations données « à titre indicatif », puisque la difficulté d’implémentation peut fortement varier d’un service à l’autre et selon le contexte.

Il fallait cependant que le référentiel tienne compte de cette mise en œuvre et donne des pistes.

Des critères nombreux et variés

Le référentiel propose une liste de 78 critères répartis entre les trois niveaux de priorité. Chaque élément est accompagné d’un degré de difficulté : Faible, Modéré ou Fort.

Les 30 premiers éléments sont prioritaires et sont mis en avant car les plus à même d’avoir un impact significatif sur la sobriété numérique. Certains sont directement liés à la stratégie et posent la question de l’intérêt même du service, surtout après pondération de ses impacts environnementaux. Certaines modifications sur un service peuvent en effet amener à revoir intégralement son fonctionnement, voire sa conception. Des objectifs ont-ils été fixés pour réduire ces impacts ? A-t-il été conçu avec des technologies ouvertes et interopérables ?

Une partie des éléments a trait à la conception-même du produit et semblent « évidents », dans la mesure où ces questions interviennent presque à chaque fois : lister les profils matériels pouvant servir à accéder au service, la possible utilisation sur d’anciens modèles de terminaux ou versions d’un système d’exploitation, le type de maintenance prévue, etc. Ou, pour deux éléments classés « Fort », une garantie de démarche de réduction des impacts environnementaux imposée aux fournisseurs et la prise en compte des impacts dans la sélection des services tiers.

Après la stratégie et les spécifications, on trouve six autres rubriques : architecture, expérience et interface utilisateur (UX et UI), contenus, frontend, backend, hébergement et algorithmie. Selon le niveau de priorité, certaines rubriques sont d’ailleurs vides. Par exemple, il n’y a rien pour le frontend en « Prioritaire », aucun critère « Modéré » pour l’algorithmie, etc.

Certaines rubriques attirent également l’attention au regard de l’actualité. L’algorithmie, justement, parce qu’elle renvoie directement à l’IA. Les questions posées par le référentiel ne sont donc pas étonnantes : une phase d’entrainement est-elle réellement nécessaire ? Le niveau de complexité est-il minimisé et proportionnel à l’usage effectif ? La quantité de données a-t-elle été limitée au strict nécessaire ? La stratégie d’inférence est-elle optimisée ?

L’hébergement est également un point important. Les questions posées sont classiques et portent sur la mise en place d’une démarche de réduction de l’empreinte, la gestion durable des équipements ou encore d’un PUE minimisé.

Autre exemple, la vidéo. Le référentiel revient sur l’idée courante d’une adaptation de la qualité selon l’usage, avec mise en avant d’un mode sobriété qui enverrait par exemple du 480p sur smartphone. Les questions posées concernent aussi bien la qualité que la technologie de compression utilisée, la capacité à moduler le flux selon l’appareil visé, etc.

Autant de fiches pratiques que de critères

Dans le document, on remarque vite que la partie la plus intéressante se trouve dans les annexes. Ce sont elles qui contiennent les questions et surtout les fiches pratiques qui les accompagnent.

Ces fiches sont essentielles, car elles détaillent ce qui se cache derrière chaque question : les enjeux, la mise en œuvre, les moyens de tests et de contrôle et une rubrique pour « aller plus loin ».

Pour reprendre le cas de la vidéo, la fiche technique commence par rappeler qu’elle représentait 66 % du trafic internet en 2023 et rappelle les principaux objectifs. Les codecs AV1, VP9 et HEVC sont mis en avant pour leur efficacité, mais peuvent entrainer une consommation supplémentaire d’énergie si leur décodage n’est pas pris matériellement en charge par la puce, le CPU devant alors s’en occuper.

Côté mise en œuvre, le codage à débit variable doit être préféré, selon la fiche, éventuellement avec un plafond maximal pour que « les contenus plus complexes restent lisibles avec une connexion internet à bas débit ». On retrouve bien sûr l’idée d’adaptation de la qualité visuelle en fonction du support, quitte à tenir compte de la présence de texte pour augmenter le début, afin d’en préserver la netteté.

Viennent ensuite plusieurs points à valider afin de remplir le critère : le débit variable, la présence des vidéos dans une définition inférieure à 720p, l’utilisation de codecs accélérés matériellement par la majorité du parc existant et le résumé de tous les choix techniques dans la déclaration d’écoconception.

Il s’agit bien sûr d’un exemple, mais toutes les fiches sont bâties sur le même modèle. Elles sont plus techniques et concrètes que le reste du document et en constituent d’ailleurs la vraie matière.

Derrière l’évidente volonté, les vœux pieux ?

Le document donne de très nombreuses pistes et propulse sous les feux de la rampe une thématique destinée à prendre de l’ampleur. Ne serait-ce que parce que le coût de l’énergie, même si actuellement en baisse, ne reviendra sans doute plus aux anciens niveaux. L’écologie fonctionne mieux quand elle signifie une baisse de la facture. Mais l’énergie n’est qu’une partie du problème, puisque la consommation des matériaux tient également une bonne place dans le référentiel.

On en revient ainsi à l’idée première : n’utiliser que ce qui est réellement nécessaire. Et là, certaines idées peuvent devenir des vœux pieux, à moins de déclencher un sursaut mondial et d’accorder l’ensemble des violons. Reprenons l’exemple des services qui devraient être disponibles sur les anciens systèmes d’exploitation et appareils. Ce seul point ouvre une cascade d’autres.

Il faudrait en effet décider les constructeurs de terminaux à entretenir leurs produits sur une durée bien plus longue qu’actuellement. Si Apple fournit en général au moins cinq ans de mises à jour à ses iPhone, le monde des smartphones Android ressemble plus à une jungle. On espère d’ailleurs que la décision de Google de fournir sept ans de mises à jour majeures (et donc au moins autant de mineures) à toute sa gamme Pixel 8 fera tache d’huile dans l’industrie. Moins de modèles, plus de support ?

Une équation loin d’être évidente, car la plupart des fournisseurs de terminaux et de services sont étrangers. On voit mal comment la France pourrait par exemple convaincre un Samsung de multiplier par deux ou trois la durée de support de ses appareils mobiles. Un règlement européen entrera en vigueur en juin 2025, justement sur les « exigences en matière d’écoconception — smartphones, téléphones portables autres que smartphones, téléphones sans fil et tablettes ». Il est notamment question de proposer « des mises à jour du système d’exploitation pendant au moins cinq ans après la mise sur le marché du produit ».

Autre problème potentiel, certains services ne peuvent plus fonctionner avec d’anciennes versions de systèmes d’exploitation ou de navigateurs pour des raisons de sécurité. C’est le cas des applications bancaires, qui tolèrent mal par exemple les appareils Android rootés.

Même constat pour les mesures liées à la captation d’attention. Comment motiver Meta à revoir le fonctionnement de ses murs de contenus infinis, alors qu’ils sont l’essence de services tels que Facebook et Instagram ?

Un premier pas

Le référentiel a le mérite de défricher le terrain de l’écoconception. Il n’est pas contraignant et n’aurait pas pu l’être, car valable uniquement pour la France.

Le maître-mot du RGSEN est « sobriété » et, à lui seul, permet d’ancrer un peu la réflexion de l’écoconception dans les consciences. Il entraine des questions comme « A-t-on besoin de ce service ? » ou « Cet usage est-il raisonné ? Approprié ? ».

Le chemin à parcourir est cependant encore bien long. On le sait depuis longtemps, la consommation du numérique est surtout drainée par la fabrication des appareils. Une part importante de l’économie est fondée sur le renouvellement régulier des produits, longtemps considérés comme (presque) jetables.

Le document rappelle cependant que si le numérique ne représente actuellement que 2,5 % de l’empreinte carbone en France, ses usages sont amenés à exploser d’ici 2030. L’ADEME estime ainsi que le trafic sera multiplié par 6 et que le nombre d’appareils bondira de 65 %, porté par l’explosion des objets connectés. L’empreinte carbone du carbone augmenterait alors de 45 % et la consommation de ressources abiotiques (métaux et minéraux) de 14 %.

Comme le dit le référentiel lui-même, il ne s’agit pas de révolutionner l’industrie du numérique, mais d’établir « une base de connaissances et recommandations commune permettant d’accompagner les démarches volontaires d’écoconception ». Dans cette optique, il se veut un « outil d’action et de sensibilisation ».

De la même manière que les rapports de l’Arcep sur la consommation du numérique s’enrichissent à chaque édition, il sera intéressant de suivre l’évolution du référentiel.

Nous reviendrons dans un deuxième temps sur certains aspects du RGSEN, notamment ses limites et défis.

Écoconception des services numériques : le référentiel est là, avec ses ambitions et limites

Et maintenant ?
Une bouteille à la mer numérique par Flock

Le référentiel général de l’écoconception des produits est désormais en ligne. Ce document, très attendu, constitue un premier jet et a la mission délicate de faire bouger les lignes. Il n’est cependant pas contraignant et ambitionne surtout, pour l’instant, la collecte des connaissances et des retours d’expérience.

Ces dernières années, en France, plusieurs agences mettent l’accent sur la sobriété énergétique. Par extension, la sobriété numérique devient un sujet prégnant, nos usages augmentant continuellement.

L’Arcep et l’Arcom, en lien avec l’ADEME, publient donc ce référentiel, après la consultation publique d’octobre dernier. L’objectif est clair : intégrer dès la conception des pratiques vertueuses en matière de minimisation de l’empreinte environnementale. La rédaction du document a également bénéficié du concours de la CNIL, de la DINUM et d’Inria.

Écoconception : de quoi parle-t-on ?

Avant de plonger dans le référentiel, son périmètre et ses objectifs, il faut s’arrêter un instant sur l’écoconception proprement dite. La définition courante – et reprise par le document – est « l’intégration des caractéristiques environnementales dans la conception du produit en vue d’améliorer la performance environnementale du produit tout au long de son cycle de vie ».

Une définition qui résume à elle seule l’objectif général du référentiel : minimiser autant que possible la consommation d’énergie et de ressources. Le Graal devient alors un service ayant nécessité le strict minimum à son fonctionnement et n’envoyant que la juste quantité d’informations.

Tout le monde est concerné (ou presque)

Le périmètre du référentiel est vaste. Les serveurs, terminaux, box internet, réseaux d’opérateurs, centres de données, les infrastructures logicielles et plus généralement les services numériques sont concernés. On trouve donc aussi bien des sites web que des API (Application Programming Interface), des systèmes d’exploitation, des systèmes d’intelligence artificielle (SIA), tout le SaaS (Software as a Service), les registres de blockchains, plateformes vidéo et autres services en ligne.

En d’autres termes, tout ce qui touche de près ou de loin au numérique. Mais le référentiel ne se veut pas une bible parée à toutes les utilisations. Comme indiqué, il ne fait « pas obstacle à l’existence de documents d’écoconception complémentaires, plus exhaustifs ou spécifiques à certaines catégories de produits ou services numériques ». Par exemple, un référentiel dédié aux objets connectés (IoT).

Le document se voulant généraliste et un « socle commun de bonnes pratiques », tous les métiers liés au numérique sont concernés. Tout ce qui touche à la gestion des projets, à la maîtrise d’ouvrage, à l’UX (user experience), aux éléments graphiques, au marketing, à l’ingénierie logicielle ou système, ou encore à la publication de contenus est visé.

Quatre axes majeurs

Pour parvenir à maitriser la consommation des services numériques, les trois agences proposent quatre axes principaux d’action.

D’abord, en soulageant les terminaux. Si la fabrication de ces derniers n’entre pas dans le périmètre du texte, il est possible d’influer sur ce qu’ils utilisent. Par exemple, en veillant à ce que les services aient une consommation mesurée de ressources, pour s’assurer que des appareils anciens puissent continuer à les utiliser.

Les autres idées comprennent l’adaptation du service au contexte (par exemple, optimiser la vidéo pour la taille de l’écran, pour éviter la 4K sur un smartphone), la possibilité d’utiliser le service sur le plus grand nombre possible d’appareils (interfaces tactiles et claviers physiques), l’usage de l’open source « comme levier de prolongation de la durée des services » (et donc des terminaux et des objets connectés), ainsi que la disponibilité des mises à jour essentielles pendant toute la durée de vie des terminaux. Le référentiel souhaite également que les services puissent être utilisés sur des versions antérieures des systèmes d’exploitation et navigateurs.

Deuxième axe, la promotion de la sobriété face à la captation de l’attention. Et c’est là un vaste chantier qui s’ouvre pour les agences, car elles souhaitent la restriction des murs de contenus infinis, du déclenchement automatique des vidéos, des notifications intempestives et autres. Le référentiel milite pour des informations claires, la fin des dark patterns (appelés « procédés manipulatoires »), des fonctions telles qu’un bouton ou un mode économie d’énergie. Il est également question de limiter la captation des données et métadonnées à des fins publicitaires.

Troisième axe, la diminution des ressources mobilisées pendant tout le cycle de vie du service. Les pistes avancées sont nombreuses : interroger les appareils pour adapter les ressources consommées aux besoins réels, réduire le poids des contenus multimédias, limiter les requêtes aux serveurs, minimiser les ressources nécessaires aux calculs asynchrones, favoriser les hébergeurs efficients et limiter l’utilisation de technologies énergivores. La blockchain et l’apprentissage automatique (donc les IA) sont citées.

Enfin, pour son dernier axe, le référentiel veut promouvoir la transparence, essentiellement avec une approche « par la donnée ». Par exemple, « a minima » par la publication de chiffres sur les émissions de gaz à effet de serre, la consommation énergétique, ainsi que la consommation en eau et en ressources abiotiques minéraux/métaux. Il n’est cependant pas toujours facile d’avoir des chiffres fiables sur lesquels se baser. De même, par la sélection d’un hébergeur transparent sur ses performances environnementales. Enfin, par la publication des objectifs environnementaux.

Comment s’articule le RGSEN pour les structures intéressées ?

Puisque l’on parle d’un référentiel non contraignant, les structures intéressées par son contenu doivent le prendre en main, via un kit d’autoévaluation, en vue d’une déclaration d’écoconception. Celle-ci, si validée, permet alors à l’entreprise (ou autre) d’en faire la communication, notamment à des fins d’image publique, voire dans sa publicité.

Le référentiel propose ainsi 78 critères (91 dans le document soumis à consultation en octobre), présentés sous forme de questions. Chacun est accompagné d’une fiche pratique pour en expliquer les tenants et aboutissants. Un indice de priorisation est également présent pour chaque critère. Il tient compte de l’impact estimé sur l’empreinte environnementale, de sa portée systémique, de ses éventuels effets indirects sur d’autres secteurs et du niveau d’ambition de sa mise en œuvre. Le référentiel, dans sa première édition finalisée, comprend trois niveaux : Prioritaire, Recommandé et Modéré.

L’ensemble permet de calculer un score. Le calcul tient compte des niveaux, puisque chacun possède un facteur de pondération : 1,5 pour Prioritaire, 1,25 pour Recommandé et 1 pour Modéré. L’obtention du score se calcule en divisant les points obtenus par le nombre maximal de points, puis en multipliant le résultat par 100.

Comme le reste, ces niveaux se présentent comme très généralistes. Le document précise même qu’il s’agit d’informations données « à titre indicatif », puisque la difficulté d’implémentation peut fortement varier d’un service à l’autre et selon le contexte.

Il fallait cependant que le référentiel tienne compte de cette mise en œuvre et donne des pistes.

Des critères nombreux et variés

Le référentiel propose une liste de 78 critères répartis entre les trois niveaux de priorité. Chaque élément est accompagné d’un degré de difficulté : Faible, Modéré ou Fort.

Les 30 premiers éléments sont prioritaires et sont mis en avant car les plus à même d’avoir un impact significatif sur la sobriété numérique. Certains sont directement liés à la stratégie et posent la question de l’intérêt même du service, surtout après pondération de ses impacts environnementaux. Certaines modifications sur un service peuvent en effet amener à revoir intégralement son fonctionnement, voire sa conception. Des objectifs ont-ils été fixés pour réduire ces impacts ? A-t-il été conçu avec des technologies ouvertes et interopérables ?

Une partie des éléments a trait à la conception-même du produit et semblent « évidents », dans la mesure où ces questions interviennent presque à chaque fois : lister les profils matériels pouvant servir à accéder au service, la possible utilisation sur d’anciens modèles de terminaux ou versions d’un système d’exploitation, le type de maintenance prévue, etc. Ou, pour deux éléments classés « Fort », une garantie de démarche de réduction des impacts environnementaux imposée aux fournisseurs et la prise en compte des impacts dans la sélection des services tiers.

Après la stratégie et les spécifications, on trouve six autres rubriques : architecture, expérience et interface utilisateur (UX et UI), contenus, frontend, backend, hébergement et algorithmie. Selon le niveau de priorité, certaines rubriques sont d’ailleurs vides. Par exemple, il n’y a rien pour le frontend en « Prioritaire », aucun critère « Modéré » pour l’algorithmie, etc.

Certaines rubriques attirent également l’attention au regard de l’actualité. L’algorithmie, justement, parce qu’elle renvoie directement à l’IA. Les questions posées par le référentiel ne sont donc pas étonnantes : une phase d’entrainement est-elle réellement nécessaire ? Le niveau de complexité est-il minimisé et proportionnel à l’usage effectif ? La quantité de données a-t-elle été limitée au strict nécessaire ? La stratégie d’inférence est-elle optimisée ?

L’hébergement est également un point important. Les questions posées sont classiques et portent sur la mise en place d’une démarche de réduction de l’empreinte, la gestion durable des équipements ou encore d’un PUE minimisé.

Autre exemple, la vidéo. Le référentiel revient sur l’idée courante d’une adaptation de la qualité selon l’usage, avec mise en avant d’un mode sobriété qui enverrait par exemple du 480p sur smartphone. Les questions posées concernent aussi bien la qualité que la technologie de compression utilisée, la capacité à moduler le flux selon l’appareil visé, etc.

Autant de fiches pratiques que de critères

Dans le document, on remarque vite que la partie la plus intéressante se trouve dans les annexes. Ce sont elles qui contiennent les questions et surtout les fiches pratiques qui les accompagnent.

Ces fiches sont essentielles, car elles détaillent ce qui se cache derrière chaque question : les enjeux, la mise en œuvre, les moyens de tests et de contrôle et une rubrique pour « aller plus loin ».

Pour reprendre le cas de la vidéo, la fiche technique commence par rappeler qu’elle représentait 66 % du trafic internet en 2023 et rappelle les principaux objectifs. Les codecs AV1, VP9 et HEVC sont mis en avant pour leur efficacité, mais peuvent entrainer une consommation supplémentaire d’énergie si leur décodage n’est pas pris matériellement en charge par la puce, le CPU devant alors s’en occuper.

Côté mise en œuvre, le codage à débit variable doit être préféré, selon la fiche, éventuellement avec un plafond maximal pour que « les contenus plus complexes restent lisibles avec une connexion internet à bas débit ». On retrouve bien sûr l’idée d’adaptation de la qualité visuelle en fonction du support, quitte à tenir compte de la présence de texte pour augmenter le début, afin d’en préserver la netteté.

Viennent ensuite plusieurs points à valider afin de remplir le critère : le débit variable, la présence des vidéos dans une définition inférieure à 720p, l’utilisation de codecs accélérés matériellement par la majorité du parc existant et le résumé de tous les choix techniques dans la déclaration d’écoconception.

Il s’agit bien sûr d’un exemple, mais toutes les fiches sont bâties sur le même modèle. Elles sont plus techniques et concrètes que le reste du document et en constituent d’ailleurs la vraie matière.

Derrière l’évidente volonté, les vœux pieux ?

Le document donne de très nombreuses pistes et propulse sous les feux de la rampe une thématique destinée à prendre de l’ampleur. Ne serait-ce que parce que le coût de l’énergie, même si actuellement en baisse, ne reviendra sans doute plus aux anciens niveaux. L’écologie fonctionne mieux quand elle signifie une baisse de la facture. Mais l’énergie n’est qu’une partie du problème, puisque la consommation des matériaux tient également une bonne place dans le référentiel.

On en revient ainsi à l’idée première : n’utiliser que ce qui est réellement nécessaire. Et là, certaines idées peuvent devenir des vœux pieux, à moins de déclencher un sursaut mondial et d’accorder l’ensemble des violons. Reprenons l’exemple des services qui devraient être disponibles sur les anciens systèmes d’exploitation et appareils. Ce seul point ouvre une cascade d’autres.

Il faudrait en effet décider les constructeurs de terminaux à entretenir leurs produits sur une durée bien plus longue qu’actuellement. Si Apple fournit en général au moins cinq ans de mises à jour à ses iPhone, le monde des smartphones Android ressemble plus à une jungle. On espère d’ailleurs que la décision de Google de fournir sept ans de mises à jour majeures (et donc au moins autant de mineures) à toute sa gamme Pixel 8 fera tache d’huile dans l’industrie. Moins de modèles, plus de support ?

Une équation loin d’être évidente, car la plupart des fournisseurs de terminaux et de services sont étrangers. On voit mal comment la France pourrait par exemple convaincre un Samsung de multiplier par deux ou trois la durée de support de ses appareils mobiles. Un règlement européen entrera en vigueur en juin 2025, justement sur les « exigences en matière d’écoconception — smartphones, téléphones portables autres que smartphones, téléphones sans fil et tablettes ». Il est notamment question de proposer « des mises à jour du système d’exploitation pendant au moins cinq ans après la mise sur le marché du produit ».

Autre problème potentiel, certains services ne peuvent plus fonctionner avec d’anciennes versions de systèmes d’exploitation ou de navigateurs pour des raisons de sécurité. C’est le cas des applications bancaires, qui tolèrent mal par exemple les appareils Android rootés.

Même constat pour les mesures liées à la captation d’attention. Comment motiver Meta à revoir le fonctionnement de ses murs de contenus infinis, alors qu’ils sont l’essence de services tels que Facebook et Instagram ?

Un premier pas

Le référentiel a le mérite de défricher le terrain de l’écoconception. Il n’est pas contraignant et n’aurait pas pu l’être, car valable uniquement pour la France.

Le maître-mot du RGSEN est « sobriété » et, à lui seul, permet d’ancrer un peu la réflexion de l’écoconception dans les consciences. Il entraine des questions comme « A-t-on besoin de ce service ? » ou « Cet usage est-il raisonné ? Approprié ? ».

Le chemin à parcourir est cependant encore bien long. On le sait depuis longtemps, la consommation du numérique est surtout drainée par la fabrication des appareils. Une part importante de l’économie est fondée sur le renouvellement régulier des produits, longtemps considérés comme (presque) jetables.

Le document rappelle cependant que si le numérique ne représente actuellement que 2,5 % de l’empreinte carbone en France, ses usages sont amenés à exploser d’ici 2030. L’ADEME estime ainsi que le trafic sera multiplié par 6 et que le nombre d’appareils bondira de 65 %, porté par l’explosion des objets connectés. L’empreinte carbone du carbone augmenterait alors de 45 % et la consommation de ressources abiotiques (métaux et minéraux) de 14 %.

Comme le dit le référentiel lui-même, il ne s’agit pas de révolutionner l’industrie du numérique, mais d’établir « une base de connaissances et recommandations commune permettant d’accompagner les démarches volontaires d’écoconception ». Dans cette optique, il se veut un « outil d’action et de sensibilisation ».

De la même manière que les rapports de l’Arcep sur la consommation du numérique s’enrichissent à chaque édition, il sera intéressant de suivre l’évolution du référentiel.

Nous reviendrons dans un deuxième temps sur certains aspects du RGSEN, notamment ses limites et défis.

☕️ VMware Workstation Pro et Fusion Pro deviennent gratuits en usage personnel

Personne offrant un cadeau

Comme nous l’indiquions dernièrement, VMware s’est lancé dans un grand ménage de ses licences depuis le rachat par Broadcom. Les licences perpétuelles disparaissent et l’éditeur se focalise sur les produits serveurs et cloud, au détriment des produits « front ».

Dans la foulée, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. Les clients de virtualisation Workstation Pro (Windows, Linux) et Fusion Pro (Mac) peuvent maintenant être utilisés gratuitement pour un usage personnel.

La seule condition pour utiliser les logiciels est de s’inscrire sur le site de VMware pour avoir un compte. L’usage commercial, lui, reste payant.

☕️ VMware Workstation Pro et Fusion Pro deviennent gratuits en usage personnel

Personne offrant un cadeau

Comme nous l’indiquions dernièrement, VMware s’est lancé dans un grand ménage de ses licences depuis le rachat par Broadcom. Les licences perpétuelles disparaissent et l’éditeur se focalise sur les produits serveurs et cloud, au détriment des produits « front ».

Dans la foulée, il n’y a pas que des mauvaises nouvelles. Les clients de virtualisation Workstation Pro (Windows, Linux) et Fusion Pro (Mac) peuvent maintenant être utilisés gratuitement pour un usage personnel.

La seule condition pour utiliser les logiciels est de s’inscrire sur le site de VMware pour avoir un compte. L’usage commercial, lui, reste payant.

Google fait un all-in sur l’IA avec Gemini

From Google I/O to Google I/A
Illustration de Flock sur I/O 2024 axé sur l'IA

Google a donné hier soir le top départ de sa conférence I/O 2024. Comme prévu, il n’a pratiquement été question que d’intelligence artificielle. Bon gré mal gré, l’entreprise diffuse Gemini dans tous ses produits, confirmant que pas un service n’y échappera. Dans la masse, certaines annonces sont particulièrement intéressantes.

Pas question pour Google de se laisser distancer. Face à la toute-puissance d’OpenAI et de ses modèles GPT, la firme de Mountain View persiste et signe : elle sait où elle va. Les annonces de la conférence I/O vont ainsi toutes dans la même direction, du renforcement des modèles existants aux nouvelles fonctions affiliées Gemini dans les services de l’entreprise.

Si une partie des annonces concerne les développeurs, d’autres touchent directement les utilisateurs finaux. En revanche, tout ce qui concerne Android 15 ne sera dévoilé que ce soir. Concernant la partie matérielle, nous sommes déjà revenus sur le nouveau TPU de 6e génération.

On commence avec les annonces liées à Gemini. Nous en reviendrons plus tard sur les autres apports, notamment ceux pour Android.

Gemini 1.5 Pro grimpe à deux millions de jetons


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☕️ Suivez la conférence d’ouverture de la Google I/O à 19h

Logo de la Google I/O 2024

Google donnera le coup d’envoi de sa conférence I/O à 19h, heure française.

La société est attendue au tournant, dans un monde désormais régi par les annonces sur l’intelligence artificielle. Cette dernière devrait une nouvelle fois occuper une majorité de l’espace consacré aux nouveautés.

La Google I/O est consacrée aux développeurs. L’entreprise y dévoile en général des apports pour Android, Chrome, ChromeOS, Google Play, etc. Android 15 devrait y faire une première apparition et les rumeurs évoquent également un nouveau dongle Chromecast.

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La société est attendue au tournant, dans un monde désormais régi par les annonces sur l’intelligence artificielle. Cette dernière devrait une nouvelle fois occuper une majorité de l’espace consacré aux nouveautés.

La Google I/O est consacrée aux développeurs. L’entreprise y dévoile en général des apports pour Android, Chrome, ChromeOS, Google Play, etc. Android 15 devrait y faire une première apparition et les rumeurs évoquent également un nouveau dongle Chromecast.

Windows 11 24H2 activera par défaut BitLocker sur les nouvelles installations

Quelques belles colères en perspective

La prochaine évolution majeure de Windows 11 présentera un changement important sur les nouvelles installations : l’activation par défaut du chiffrement BitLocker. Cette décision ne sera pas sans conséquences dans certains cas.

BitLocker est une technologie de chiffrement logiciel pour les partitions. Elle existe depuis Vista et est traditionnellement fournie avec les éditions Pro et Enterprise de Windows. Depuis Windows 10 Pro, il n’est ainsi pas rare de trouver dans le commerce des ordinateurs portables dont le disque est déjà chiffré.

En théorie, ce chiffrement intégral, basé sur XTS-AES 128 ou 256 bits, permet la protection des données. En effet, en cas de vol de l’appareil, les données ne seront pas accessibles sans la clé. C’est du moins l’effet recherché, car cette protection n’est pas absolue.

Microsoft a dans l’idée de généraliser BitLocker à l’ensemble des versions de Windows 11, y compris l’édition Famille, sur toutes les nouvelles installations. À moins que l’éditeur ne communique abondamment sur ce changement, il y aura cependant des problèmes.

BitLocker par défaut sur les installations Windows 11 24H2


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☕️ iOS 17.5 et macOS 14.5 disponibles en versions finales

iPhone 15

Nouvelles mises à jour importantes pour les plateformes Apple. Comme d’habitude, c’est iOS qui présente le plus d’apports.

iOS 17.5 introduit ainsi la possibilité d’installer des applications depuis des sites web, toujours dans l’idée de plaire à la Commission européenne, mais avec le même genre de limitations que les boutiques tierces.

Le système officialise également la nouvelle détection de suivi des balises développée conjointement avec Google. On y trouve aussi un mode réparation, qui permet de confier son appareil à une boutique sans devoir attendre trop longtemps, à cause de la protection contre le vol. iOS 17.5 corrige également 15 failles de sécurité.

Le programme de macOS 14.5 est beaucoup plus court : la mise à jour ne présente que des corrections de bugs. Du moins en France, puisque l’application News+ reçoit quelques apports, mais n’y est pas disponible.

Même chose pour tvOS 17.5, dont la liste des nouveautés n’est pas connue, mais qui devrait essentiellement contenir des corrections. Quant à watchOS 10.5, il n’y a rien à se mettre sous la dent, en dehors d’un nouveau fond d’écran Pride (certes réussi) et quelques corrections de bugs.

☕️ iOS 17.5 et macOS 14.5 disponibles en versions finales

iPhone 15

Nouvelles mises à jour importantes pour les plateformes Apple. Comme d’habitude, c’est iOS qui présente le plus d’apports.

iOS 17.5 introduit ainsi la possibilité d’installer des applications depuis des sites web, toujours dans l’idée de plaire à la Commission européenne, mais avec le même genre de limitations que les boutiques tierces.

Le système officialise également la nouvelle détection de suivi des balises développée conjointement avec Google. On y trouve aussi un mode réparation, qui permet de confier son appareil à une boutique sans devoir attendre trop longtemps, à cause de la protection contre le vol. iOS 17.5 corrige également 15 failles de sécurité.

Le programme de macOS 14.5 est beaucoup plus court : la mise à jour ne présente que des corrections de bugs. Du moins en France, puisque l’application News+ reçoit quelques apports, mais n’y est pas disponible.

Même chose pour tvOS 17.5, dont la liste des nouveautés n’est pas connue, mais qui devrait essentiellement contenir des corrections. Quant à watchOS 10.5, il n’y a rien à se mettre sous la dent, en dehors d’un nouveau fond d’écran Pride (certes réussi) et quelques corrections de bugs.

T-Mobile, AT&T et Verizon condamnés par la FCC pour avoir partagé des données de localisation

Bonnes intentions
Mappemonde centrée sur les États-Unis

La Federal Communications Commission (FCC) vient de condamner trois opérateurs américains à une amende cumulée de 196,5 millions de dollars. Les entreprises sont accusées d’avoir partagé les données de géolocalisation de clients sans avoir explicitement demandé leur autorisation.

La FCC vient de donner un grand coup de pied dans la fourmilière des données de localisation. T-Mobile, AT&T et Verizon sont condamnées à une amende globale de 196,5 millions de dollars. La somme est répartie comme suit : 80,1 millions de dollars pour T-Mobile, 57,3 millions de dollars pour AT&T et 46,9 millions de dollars pour Verizon. Manquent 12,2 millions de dollars, qui sont en fait infligés à Sprint, rachetée par T-Mobile en 2018 pour 26,5 milliards de dollars.

« Les enquêtes menées par le Bureau d’application de la FCC auprès des quatre opérateurs ont révélé que chacun d’entre eux vendait l’accès aux informations de localisation de ses clients à des “agrégateurs”, qui revendaient ensuite l’accès à ces informations à des fournisseurs tiers de services de géolocalisation. Ce faisant, chaque opérateur a tenté de se décharger de son obligation d’obtenir le consentement du client sur les destinataires en aval des informations de localisation, ce qui, dans de nombreux cas, signifiait qu’aucun consentement valable du client n’avait été obtenu », a déclaré la FCC dans un communiqué.

Toujours selon la Commission, « cet échec initial a été aggravé lorsque, après avoir pris conscience de l’inefficacité de leurs mesures de protection, les opérateurs ont continué à vendre l’accès aux informations de localisation sans prendre de mesures raisonnables pour les protéger de tout accès non autorisé ».

Des rapports qui remontent à 2018


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☕️ Au travers d’une enquête, l’ANFR rappelle les règles des bandes de fréquences « libres »

L’Agence nationale des fréquences publie régulièrement des enquêtes maison, c’est-à-dire le travail de ses agents sur le terrain pour trouver les sources du brouillage et mettre fin aux perturbations. Pour fêter ses 25 ans, elle avait publié un long recueil sous la forme d’un florilège des brouillages d’ondes.

L’enquête du jour est intitulée « Il y a du gaz dans l’eau ». En décembre dernier, l’Agence était saisie par une entreprise spécialisée dans la distribution d’eau. Elle expliquait subir des « perturbations importantes et permanentes des fréquences comprises entre 169,400 MHz et 169,475 MHz utilisées pour la transmission de données de compteurs d’eau ».

Ces fréquences se trouvent dans une bande libre, pouvant « être exploitée sans autorisation administrative », ni redevance ou déclaration préalable. C’est par exemple le cas du Wi-Fi (2,4, 5 et 6 GHz), du Bluetooth (2,4 GHz), du RFID (13,5 MHz), etc.

L’Arcep propose un petit tableau des principaux usages :

Mais attention, libre ne veut pas dire « far west » sans règles : « Plusieurs utilisateurs peuvent donc “cohabiter” ; mais encore faut-il que chacun suive la réglementation en vigueur ». L’une d’entre elles est que le taux d’occupation d’un seul émetteur « doit rester en moyenne au-dessous de 10 % du temps ».

Dans le cas de cette enquête, un poste de supervision d’un pipeline pétrolier était à plus de 30 % d’occupation des fréquences. Cela « ne laisse plus assez de temps libre pour que la compagnie de distribution d’eau effectue sans incident la télérelève de la consommation de ses abonnés ».

La société a changé son fusil d’épaule pour passer « sous régime de licence individuelle », lui garantissant ainsi un usage exclusif des fréquences. Cela permet aussi d’avoir une transmission « protégée, et donc mieux adaptée à une application dédiée à la sécurité du transport des hydrocarbures ».

L’ANFR précise un point important : si une bande libre est saturée car il y a trop d’utilisateurs, mais que chacun émet conformément aux conditions d’utilisation, « rien ne peut être entrepris au plan légal ». Ce serait donc une saturation « autorisée ». « C’est la rançon de l’utilisation de fréquences qui ne donnent pas droit au paiement d’une redevance ».

☕️ Vivaldi 6.7 sait enfin endormir automatiquement les onglets inactifs

Vivaldi

La version 6.7 de Vivaldi était un peu passée sous nos radars. Elle embarque pourtant des améliorations bienvenues, dont l’hibernation des onglets inactifs, permettant d’en décharger les ressources. Cette fonction est active pour tous les types d’onglets, qu’ils soient seuls, en groupes ou en espaces de travail.

Le fonctionnement de ce Memory Saver est à peu près le même que sur les autres navigateurs. Les onglets en hibernation sont grisés et cliquer dessus relance le chargement des ressources. Il s’agit cependant d’une option, désactivée par défaut. On la trouve dans les réglages du navigateur, section Onglets. Elle laisse le choix entre Automatique et le choix d’une durée entre une, deux, trois et six heures d’inactivité.

Vivaldi indique que ce fonctionnement aura un impact positif sur l’utilisation mobile d’un ordinateur portable.

Parmi les autres nouveautés, signalons un agrégateur de flux plus efficace dans la détection des flux lors de la navigation (particulièrement sur Reddit, GitHub et YouTube), la possibilité d’envoyer une sélection d’onglets dans un nouvel espace de travail, des capacités d’export supplémentaires pour les mots de passe et flux, ainsi que le support de la juxtaposition native des fenêtres dans macOS.

☕️ Vivaldi 6.7 sait enfin endormir automatiquement les onglets inactifs

Vivaldi

La version 6.7 de Vivaldi était un peu passée sous nos radars. Elle embarque pourtant des améliorations bienvenues, dont l’hibernation des onglets inactifs, permettant d’en décharger les ressources. Cette fonction est active pour tous les types d’onglets, qu’ils soient seuls, en groupes ou en espaces de travail.

Le fonctionnement de ce Memory Saver est à peu près le même que sur les autres navigateurs. Les onglets en hibernation sont grisés et cliquer dessus relance le chargement des ressources. Il s’agit cependant d’une option, désactivée par défaut. On la trouve dans les réglages du navigateur, section Onglets. Elle laisse le choix entre Automatique et le choix d’une durée entre une, deux, trois et six heures d’inactivité.

Vivaldi indique que ce fonctionnement aura un impact positif sur l’utilisation mobile d’un ordinateur portable.

Parmi les autres nouveautés, signalons un agrégateur de flux plus efficace dans la détection des flux lors de la navigation (particulièrement sur Reddit, GitHub et YouTube), la possibilité d’envoyer une sélection d’onglets dans un nouvel espace de travail, des capacités d’export supplémentaires pour les mots de passe et flux, ainsi que le support de la juxtaposition native des fenêtres dans macOS.

☕️ Microsoft ouvre les sources de… MS-DOS 4.0

Vous vous souvenez peut-être, Microsoft avait ouvert les sources de MS-DOS 1.25 et 2.0, il y a dix ans, pour les confier au Computer History Museum. Le code avait été publié dans un dépôt GitHub quatre ans plus tard. Ce dernier contient désormais le code de MS-DOS 4.0, toujours sous licence MIT.

L’histoire de cette version du système est intéressante. En effet, la mouture commercialisée n’est pas celle initialement développée. La version d’origine disposait d’un multitâche préemptif. Ce dernier permettait à un programme, avec un développement idoine, de fonctionner en tâche de fond.

Lorsque le projet a été présenté en 1986, il n’a cependant pas créé l’enthousiasme. À sa sortie commerciale en 1988, le système sera nettement plus classique dans son approche.

Le code publié sur le dépôt GitHub contient bien ce multitâche préemptif qui avait été abandonné. Le travail de récupération et de publication a été réalisé conjointement avec IBM. Microsoft donne des détails intéressants dans son annonce.

☕️ Aux États-Unis, Threads sur le point de dépasser X (Twitter)

threads instagram facebook

Selon les données d’Apptopia, Threads compte désormais plus d’utilisateurs quotidiens que X.

En hausse de 55 % par rapport à décembre, 28 millions d’utilisateurs actifs lancent ainsi l’application de Meta quotidiennement, contre 22 millions en moyenne pour X (17 millions en décembre).

La hausse constatée du côté de X reste à relativiser dans la mesure où d’autres relevés, comme ceux de Sensor Tower, enregistrent une baisse de 19 % de l’usage quotidien entre octobre 2022 et le premier trimestre 2024.

Threads devient par ailleurs la troisième plus téléchargée de l’App Store d’Apple, note Business Insider, quand X tombe en 41e place.

☕️ Aux États-Unis, Threads sur le point de dépasser X (Twitter)

threads instagram facebook

Selon les données d’Apptopia, Threads compte désormais plus d’utilisateurs quotidiens que X.

En hausse de 55 % par rapport à décembre, 28 millions d’utilisateurs actifs lancent ainsi l’application de Meta quotidiennement, contre 22 millions en moyenne pour X (17 millions en décembre).

La hausse constatée du côté de X reste à relativiser dans la mesure où d’autres relevés, comme ceux de Sensor Tower, enregistrent une baisse de 19 % de l’usage quotidien entre octobre 2022 et le premier trimestre 2024.

Threads devient par ailleurs la troisième plus téléchargée de l’App Store d’Apple, note Business Insider, quand X tombe en 41e place.

Windows 11 ajoute des publicités dans le menu Démarrer, comment les supprimer

Rogntudjuuu !

Microsoft déploie actuellement des « suggestions » dans le menu Démarrer de Windows 11. Ces suggestions sont en fait des publicités pour des applications à récupérer dans le Store. Elles sont faciles à désactiver, mais reflètent un problème croissant.

Depuis le 23 avril, Microsoft déploie la mise à jour KB5036980, portant la version de Windows 11 au numéro de build 22621.3527 ou 22631.3527. Elle n’est pas encore déployée automatiquement : seules les personnes allant cliquer manuellement sur le bouton « Rechercher » dans Windows Update pourront la trouver, si elles ont activé l’option « Recevez les dernières mises à jour dès qu’elles sont disponibles », juste en dessous.

Comme indiqué par Microsoft dans le bulletin lié, on y trouve plusieurs nouveautés, comme l’apparition automatique des applications les plus utilisées dans la zone « Nos recommandations » du menu Démarrer, si elles n’y sont pas déjà épinglées. On trouve également plusieurs améliorations pour les widgets, avec une icône plus nette et un fonctionnement plus fiable sur écran verrouillé.

Mais « l’apport » qui nous intéresse, c’est l’arrivée d’applications « recommandées » dans le menu Démarrer.

Des publications faciles à supprimer


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☕️ La FCC rétablit la réglementation sur la neutralité du net aux États-Unis

structure de fils métalliques interconnectée

Le régulateur des télécoms américain, la Federal Communications Commission (FCC), a voté mercredi 25 avril le rétablissement des réglementations empêchant les fournisseurs d’accès internet (FAI) des États-Unis de fournir un service de qualité différente selon la nature des informations (messagerie vs streaming, par exemple) ou le fournisseur de contenus, explique le New York Times.

Ce principe de « neutralité du net », défendu depuis la mise en place du réseau, avait été établi dans une réglementation il y a près de 10 ans par le gouvernement d’Obama. Mais Donald Trump l’avait fait abroger.

La FCC l’a donc remise en place lors d’un vote de trois voix contre deux. Ce vote rétablit aussi un plus grand contrôle de la FCC sur les FAI, notamment sur les pannes et sur les questions de sécurité.

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