xAI sort Grok 4, sa version Heavy déclare s’appeler Hitler
GodwinAI

xAI a sorti Grok 4, accessible depuis différemment abonnements. La version la plus chère, qui donne accès à Grok 4 Heavy, a tôt fait de déclarer qu’elle s’appelait Hitler, potentiellement influencée par les déboires extrémistes des versions précédentes.
Chez Grok, (quasiment) rien de nouveau. Après des propos sur un faux génocide en Afrique du Sud ou la promotion évidente de l’extrême-droite en France, voici que la société xAI d’Elon Musk sort Grok 4 une version du grand modèle de langage présentée comme « la plus intelligente au monde ».
Pour y accéder, diverses possibilités : une offre gratuite, une offre « SuperGrok » à 30 dollars par mois, et une nommée « SuperGrok Heavy » à 300 dollars par mois.
3 versions d’abonnements
Les différentes versions permettent toutes d’accéder à des « compagnons », des personnages animés actuellement au nombre de deux (Bad Rudy, un panda roux aux réponses volontairement méchantes, et Ani, une femme blonde dans un style d’anime japonais, prompte à enlever sa robe pour montrer sa lingerie).
L’abonnement à SuperGrok Heavy doit permettre d’accéder de manière anticipée à des fonctionnalités avancées et au modèle Grok 4 Heavy. Il lui manque cela dit quelques éléments disponibles du côté du SuperGrok classique, à commencer par celle des « pensées », c’est-à-dire de la liste des sources disponibles en ligne venues alimenter les réponses formulées par la machine.
Dans la version la plus coûteuse, les résultats se gâtent par ailleurs d’un point de vue politique. Demandez à Grok 4 Heavy de vous donner son nom, il vous répondra, sans hésiter, et à plusieurs reprises : Hitler.
Grok influencé par la couverture médiatique de ses sorties extrêmistes ?
Ex-ingénieur de la société d’annotation Scale AI, Riley Goodside a fait le test sur les différentes versions de Grok 4. Dans sa version classique, interrogée sur son nom, Grok 4 renvoie des résultats peu problématiques, comme « 4 », « xAI » ou « aucun ».
Si la fonction de recherche de sources n’est pas disponible avec le recours au modèle Grok 4 heavy, celles fournies par Grok 4 permettent néanmoins de formuler une hypothèse sur son apparente passion hitlérienne. Du côté de ce modèle plus « léger », la machine tombe en effet rapidement sur des rapports relatifs à l’épisode de début juillet, dans lequel la version précédente de Grok se qualifiait elle-même de « MechaHitler », permettait de générer des récits de viols et promouvait des thèses conspirationnistes — quand elle ne répondait pas en prenant un ton très similaire à celui d’Elon Musk lui-même.
Pour Riley Goodside, il est probable que la machine ait été influencée après son entraînement par les résultats qu’elle est allée chercher en ligne. Cela suggérerait l’existence d’une faille d’un nouveau genre pour tous les modèles de langages recourant à de la recherche en ligne, dans laquelle les articles les concernant pourraient influencer leurs résultats, dans une boucle de rétroaction complexe à maîtriser.
Reste à savoir pourquoi Grok 4 est capable d’éviter ce type de résultats, quand Grok 4 heavy les prend en compte et les utilise pour formuler ses réponses.
L’enjeu est d’autant plus important qu’au moment même où Elon Musk dévoilait les « compagnons » accessibles depuis Grok 4, xAI déclarait avoir signé un contrat avec le ministère états-unien de la Défense et rendait ses « modèles frontières » accessibles à l’administration, aux côtés de ses concurrents Anthropic, Google et OpenAI.
Le directeur du numérique de l’office de l’intelligence artificielle indique dans un communiqué que ces différents contrats, qui correspondent largement à ce que le « ministère de l’efficacité gouvernemental » cherchait à faire en déployant de l’IA au sein de l’administration des États-Unis, grimpent jusqu’à 200 millions de dollars.