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Intel Compute Runtime 25.13.33276.16 Brings New Performance Tweaks, More Xe3 Bits
Intel SST-TF Prepares For Future CPUs With More Cores
G.SKILL Trident Z5 NEO RGB 2x16 Go 6000 MT/s C26, on réduit la latence

Un peu de mémoire en cette fin de semaine avec G.SKILL et de la Trident Z2 Neo qui monte à 6000 MT/s en CL26. Une latence qui donc en baisse pour une fréquence qui reste désormais bien classique, le combo parfait pour une configuration AMD ? Découvrons tout ça avec un kit en 2 x 16 Go qui s'affiche à, tout de même, 250 U+20AC environ. Ca se passe ici : G.SKILL Trident Z5 NEO RGB 2x16 Go 6000 MT/s C26 ou sur la source. […]
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En pleine épidémie d’infox, les États-Unis ferment leur unité anti-désinformation
Fake America Great Again

Un sous-secrétaire d’État complotiste de l’administration Trump vient d’annoncer la fermeture du service de lutte contre la manipulation de l’information et les ingérences étrangères. Et ce, alors qu’un sondage révèle « une croyance généralisée dans les fausses informations » de la part des citoyens états-uniens. Au point que 20 % croient que les vaccins ont fait plus de morts que la Covid-19, et qu’un peu moins de la moitié ne sont « pas sûr » de savoir si cette affirmation est vraie, ou pas.
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio vient d’annoncer, ce mercredi 16 avril, la fermeture de la seule agence fédérale américaine qui traquait et contrait la désinformation en provenance des pays étrangers, rapporte l’AFP.
La fermeture du Counter Foreign Information Manipulation and Interference (R/FIMI, pour « service de lutte contre la manipulation de l’information et les ingérences étrangères ») a été justifiée par la nécessité de « défendre la liberté d’expression des Américains ».
« Sous l’administration précédente, ce service, qui coûtait aux contribuables plus de 50 millions de dollars par an, a dépensé des millions de dollars pour faire taire et censurer activement les voix des Américains qu’il était censé servir », a accusé M. Rubio dans un communiqué.
En fermant le R/FIMI, le controversé sous-secrétaire intérimaire du ministère, Darren Beattie, « offre une victoire importante aux critiques conservateurs qui ont allégué qu’il censurait les voix conservatrices », estime la MIT Technology Review.
Darren Beattie, qui avait été renvoyé de la première administration Trump pour avoir assisté à une conférence sur le nationalisme blanc, a depuis suggéré que le FBI avait organisé l’attaque du 6 janvier contre le Congrès, déclaré que défendre Taïwan contre la Chine ne valait pas la peine, et laissé entendre que la communauté du renseignement des États-Unis était plus susceptible que l’Iran d’être à l’origine des tentatives d’assassinat contre Donald Trump.
En octobre 2024, Darren Beattie avait aussi tweeté que « les hommes blancs compétents doivent être aux commandes si l’on veut que les choses fonctionnent. Malheureusement, toute notre idéologie nationale est fondée sur le fait de dorloter les sentiments des femmes et des minorités, et de démoraliser les hommes blancs compétents ».
« Le Kremlin et le Parti communiste chinois peuvent aujourd’hui se réjouir »
Le R/FIMI a été créé à la fin de l’année 2024, sur les cendres de son prédécesseur, le Global Engagement Center (GEC), après qu’une mesure visant à ré-autoriser son budget de 61 millions de dollars a été bloquée par les républicains du Congrès. Ces derniers l’accusaient d’aider les grandes entreprises technologiques à censurer les voix conservatrices américaines.
En 2023, Elon Musk avait par exemple qualifié le centre de « pire délinquant en matière de censure [et] de manipulation des médias par le gouvernement américain » et de « menace pour notre démocratie ».
Le R/FIMI avait un objectif similaire de lutte contre la désinformation étrangère, mais avec moins de moyens, relève la MIT : doté d’un budget de 51,9 millions de dollars, son personnel ne comptait plus que 40 employés, contre 125 au GEC.
Les conservateurs qui s’insurgent contre ce qu’ils qualifient de « complexe industriel de la désinformation et de la censure », note la MIT Technology Review, se sont également attaqués à l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) du département de la sécurité intérieure (DHS) et à l’Observatoire de l’internet de Stanford, connu pour ses recherches consacrées à la désinformation pendant les élections.
L’ancien directeur de la CISA, l’équivalent américain de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) en France, Chris Krebs, a été personnellement visé dans un mémo de la Maison Blanche daté du 9 avril, et l’université de Stanford a fermé le Stanford Internet Observatory avant les élections présidentielles de 2024.
Chris Krebs a en effet été licencié pour avoir indiqué n’avoir « aucune preuve » d’une éventuelle fraude lors de la défaite de Donald Trump aux élections de 2020, ajoutant même que « l’élection du 3 novembre a été la plus sûre de l’histoire des États-Unis ».
Le décret visant Chris Krebs contient même « des attaques ad personam contre M. Krebs et des accusations de nature politique et non étayées », relève Le Monde. Il l’accuse en effet et notamment d’avoir sciemment cherché à « censurer » les voix conservatrices – Chris Krebs est pourtant un républicain – ou encore d’avoir « perturbé les débats sur le Covid-19 en tentant de discréditer les opinions populaires qui étaient contraires à la vision de la CISA ».
Et ce, alors que la Russie dépenserait 1,5 milliard de dollars par an pour des campagnes d’influence à l’étranger, que la Radiodiffusion de la République islamique d’Iran, son principal organe de propagande étrangère, disposait d’un budget de 1,26 milliard de dollars en 2022, et que la Chine dépenserait jusqu’à 10 milliards de dollars par an pour des médias ciblant les étrangers non chinois, relève la MIT Technology Review.
Cité par Politico, un responsable du département d’État, qui a requis l’anonymat par crainte de représailles, a déclaré que « le Kremlin et le Parti communiste chinois peuvent aujourd’hui se réjouir. […] Une nouvelle faille a été créée dans notre sécurité nationale, rendant l’Amérique encore plus vulnérable ».
Un Américain sur cinq croit que les vaccins ont plus tué que la Covid-19
Ces annonces interviennent alors que l’entreprise NewsGuard, spécialisée dans la lutte contre la désinformation, déplore de son côté « une croyance généralisée dans les fausses informations » de la part des citoyens états-uniens.
« Les Américains sont largement enclins à croire les fausses infos diffusées en ligne sur toute une série de sujets, notamment la santé et la médecine, les élections et les conflits internationaux » relève en effet NewsGuard, qui souligne également que « les Américains sont dupés dans des proportions alarmantes par les affirmations de désinformation du Kremlin ».
NewsGuard a en effet demandé à YouGov de présenter à un échantillon représentatif de 1 000 citoyens états-uniens de plus de 18 ans une liste de « 10 fausses informations largement répandues en ligne, dont trois proviennent de médias russes ou ont été principalement diffusées par ces derniers ». Les personnes interrogées devaient indiquer si elles étaient vraies, fausses, ou si elles n’étaient « pas sûres » de leur véracité.
NewsGuard n’a pas mis en ligne l’intégralité de l’étude de YouGov. Reste que la probabilité statistique que les personnes interrogées puissent avoir été induites en erreur était donc élevée. 78 % d’entre elles ont, de fait, cru à au moins une affirmation, et moins de 1 % des personnes interrogées seulement ont correctement identifié les 10 affirmations comme étant fausses.
Il n’empêche : plusieurs de ces 10 désinformations sont tellement grossières qu’on peine à comprendre ce pourquoi autant de citoyens états-uniens y croient, ou peinent à les identifier comme fausses. Il leur était par exemple demandé si le fait d’avorter favorisait le risque d’avoir un cancer du sein. Ou encore si les vaccins contre la poliomyélite contenaient des ingrédients basés sur du mercure (ce qui n’a jamais été le cas, précise NewsGuard).
Moins de la moitié des personnes interrogées ont en outre correctement identifié comme fausse l’affirmation selon laquelle « les vaccins COVID-19 ont tué entre 7,3 et 15 millions de personnes dans le monde, alors qu’une personne interrogée sur cinq pensait que cette affirmation était vraie ».
Outre le fait que les données des agences sanitaires et études validées par des pairs montrent que les vaccins COVID-19 approuvés sont sûrs et efficaces, le nombre de personnes mortes du Covid-19 est lui-même estimé à un peu plus de 7 millions, la surmortalité étant de son côté estimée à un peu plus de 27 millions, relève OurWorldinData.
Une autre désinformation était, cela dit, plus sujette à caution. Seuls 13 % des répondants ont en effet été en mesure d’identifier correctement comme fausse l’affirmation selon laquelle le Projet 2025 néoconservateur proposait d’éliminer la sécurité sociale. Bien que le texte, qui visait notamment à remplacer des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux par des personnes nommées pour leurs positions conservatrices, puisse être qualifié de de xénophobe, protectionniste et climatodénialiste, il ne mentionne effectivement pas ce point.
Un tiers des états-uniens croient à au moins une désinformation russe
Reste qu’un tiers (33,9 %) des personnes interrogées ont estimé qu’au moins une des trois désinformations d’origine russe était vraie. Et que moins d’un quart (23,8 %) ont identifié correctement les trois fausses informations. Les trois quarts des sondées étaient en outre « incapables d’identifier systématiquement les récits de désinformation russes comme étant faux », souligne NewsGuard.
61 % ont ainsi été incapables de qualifier de fausse l’affirmation selon laquelle « entre 30 et 50 % de l’aide financière américaine fournie à l’Ukraine a été volée par des fonctionnaires ukrainiens à des fins personnelles ». Une personne interrogée sur quatre a estimé que cette affirmation, tirée d’un article du média d’État russe RT (anciennement Russia Today), était vraie.
Près des deux tiers des personnes interrogées (64 %) n’ont pas, non plus, identifié comme fausse l’affirmation selon laquelle « la cote de popularité du président ukrainien Zelensky est tombée à 4 % », émanant elle aussi de plusieurs médias d’État russes. Pire, déplore NewsGuard : près d’un Américain sur cinq a déclaré que cette fausse information était vraie, alors que des sondages récents ont montré que Zelensky disposait d’un taux d’approbation compris entre 57 et 63 %.
Moins de la moitié des personnes interrogées (44 %) a en outre correctement identifié comme fausse l’affirmation selon laquelle « l’Ukraine a vendu au Hamas des armes qui lui ont été données par les États-Unis », infox là encore largement relayée par les médias d’État russes ainsi que « certains sites américains », et amplifiée par de hauts responsables russes sur les réseaux sociaux.
Au-delà de la désinformation russe, le confusionnisme serait massif
15 % des personnes interrogées ont au surplus qualifié de vrai le fait que des immigrants haïtiens avaient volé, tué et mangés des animaux domestiques à Springfiled dans l’Ohio (comme l’avait affirmé Donald Trump pendant sa campagne électorale), mais également que Starlink avait été utilisé pour truquer les élections de 2024 en faveur de Donald Trump. Et 45 % d’entre elles n’ont pas non plus correctement identifié ces deux affirmations comme fausses.
« Dans un pays politiquement divisé », constate NewsGuard, les résultats de l’enquête montrent aussi « une croyance généralisée dans les fausses affirmations », qui « dépasse les frontières des partis » :
« Les personnes interrogées s’identifiant comme démocrates sont à peu près aussi susceptibles (82 %) de croire à au moins une des dix fausses affirmations que celles s’identifiant comme républicaines (81 %). »
Les personnes interrogées ne s’identifiant pas à un parti politique sont « légèrement moins enclines à croire à la désinformation », 72 % d’entre elles considérant « au moins une fausse affirmation comme vraie ».
NewsGuard relève toutefois que les républicains « sont plus enclins à croire les allégations de désinformation russe que leurs homologues démocrates » :
« Parmi les républicains, 57,6 % ont identifié au moins une allégation de désinformation russe comme étant vraie, contre 17,9 % des démocrates et 29,5 % des personnes interrogées n’ayant pas identifié de parti. »
Un confusionnisme conspirationniste qui correspond en tous points aux agendas politiques de la propagande russe, ainsi qu’à celui de Steve Bannon.
La première repose en effet, notamment, sur le fait d’inonder les réseaux sociaux et médias de plusieurs versions « alternatives » des faits dont il est question, de sorte de les « noyer » dans la masse, « afin de saper les faits authentiques », expliquait à Newsweek Vitaliy Naida, haut fonctionnaire du service de sécurité de l’État ukrainien.
L’ex-directeur de la campagne présidentielle de Donald Trump Steve Bannon s’était quant à lui illustré en avançant que « Les démocrates n’ont pas d’importance. La véritable opposition, ce sont les médias. Et la façon de traiter avec eux est d’inonder la zone avec de la merde » :
« Les médias sont l’opposition, et comme ils sont stupides et paresseux, ils ne peuvent s’intéresser qu’à une chose à la fois. Tout ce que nous avons à faire, c’est noyer la zone. Chaque jour, nous devons leur balancer trois choses. Ils en mordront une et nous pourrons faire nos affaires. Bang, bang, bang, ils ne s’en remettront jamais. »
☕️ #Brieflock Netflix : Stranger inflation saison 3 épisode 2

Quand on voit ce qu’on voit, qu’on entend ce qu’on entend, qu’on sait ce que qu’on sait, a-t-on raison de penser ce qu’on pense ? Vous avez quatre heures.
Ce dessin a été initialement publié dans une chronique de Flock en décembre 2023.
☕️ Gemini Advanced : Google aussi drague les étudiants aux États-Unis
L’opération séduction des grands noms de l’IA en direction des étudiants se poursuit aux États-Unis. Après Anthropic (Claude) et OpenAI (ChatGPT) début avril, c’est maintenant Google qui lance son offensive, avec une offre de poids : un accès gratuit à l’ensemble de l’offre Gemini Advanced, valable jusqu’au 30 juin 2026, soit pendant plus d’un an, accessible à tous les étudiants âgés de plus de 18 ans, inscrits dans un établissement supérieur.
Pour montrer patte blanche, il suffit de s’enregistrer à l’aide d’une adresse mail en .edu, indique Google, qui garnit encore son panier avec 2 To de stockage offert sur Google Drive, un accès à NotebookLM Plus et l’intégration de Gemini aux Google Apps.
La stratégie de conquête est assumée : l’accès gratuit à ces services passe par la création d’un abonnement Google One AI Premium, et l’étudiant qui arrive au terme de l’offre promotionnelle se verra par défaut basculé vers l’offre payante (facturée 21,99 euros par mois en France).

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Fake America Great Again

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Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio vient d’annoncer, ce mercredi 16 avril, la fermeture de la seule agence fédérale américaine qui traquait et contrait la désinformation en provenance des pays étrangers, rapporte l’AFP.
La fermeture du Counter Foreign Information Manipulation and Interference (R/FIMI, pour « service de lutte contre la manipulation de l’information et les ingérences étrangères ») a été justifiée par la nécessité de « défendre la liberté d’expression des Américains ».
« Sous l’administration précédente, ce service, qui coûtait aux contribuables plus de 50 millions de dollars par an, a dépensé des millions de dollars pour faire taire et censurer activement les voix des Américains qu’il était censé servir », a accusé M. Rubio dans un communiqué.
En fermant le R/FIMI, le controversé sous-secrétaire intérimaire du ministère, Darren Beattie, « offre une victoire importante aux critiques conservateurs qui ont allégué qu’il censurait les voix conservatrices », estime la MIT Technology Review.
Darren Beattie, qui avait été renvoyé de la première administration Trump pour avoir assisté à une conférence sur le nationalisme blanc, a depuis suggéré que le FBI avait organisé l’attaque du 6 janvier contre le Congrès, déclaré que défendre Taïwan contre la Chine ne valait pas la peine, et laissé entendre que la communauté du renseignement des États-Unis était plus susceptible que l’Iran d’être à l’origine des tentatives d’assassinat contre Donald Trump.
En octobre 2024, Darren Beattie avait aussi tweeté que « les hommes blancs compétents doivent être aux commandes si l’on veut que les choses fonctionnent. Malheureusement, toute notre idéologie nationale est fondée sur le fait de dorloter les sentiments des femmes et des minorités, et de démoraliser les hommes blancs compétents ».
« Le Kremlin et le Parti communiste chinois peuvent aujourd’hui se réjouir »
Le R/FIMI a été créé à la fin de l’année 2024, sur les cendres de son prédécesseur, le Global Engagement Center (GEC), après qu’une mesure visant à ré-autoriser son budget de 61 millions de dollars a été bloquée par les républicains du Congrès. Ces derniers l’accusaient d’aider les grandes entreprises technologiques à censurer les voix conservatrices américaines.
En 2023, Elon Musk avait par exemple qualifié le centre de « pire délinquant en matière de censure [et] de manipulation des médias par le gouvernement américain » et de « menace pour notre démocratie ».
Le R/FIMI avait un objectif similaire de lutte contre la désinformation étrangère, mais avec moins de moyens, relève la MIT : doté d’un budget de 51,9 millions de dollars, son personnel ne comptait plus que 40 employés, contre 125 au GEC.
Les conservateurs qui s’insurgent contre ce qu’ils qualifient de « complexe industriel de la désinformation et de la censure », note la MIT Technology Review, se sont également attaqués à l’Agence de cybersécurité et de sécurité des infrastructures (CISA) du département de la sécurité intérieure (DHS) et à l’Observatoire de l’internet de Stanford, connu pour ses recherches consacrées à la désinformation pendant les élections.
L’ancien directeur de la CISA, l’équivalent américain de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi) en France, Chris Krebs, a été personnellement visé dans un mémo de la Maison Blanche daté du 9 avril, et l’université de Stanford a fermé le Stanford Internet Observatory avant les élections présidentielles de 2024.
Chris Krebs a en effet été licencié pour avoir indiqué n’avoir « aucune preuve » d’une éventuelle fraude lors de la défaite de Donald Trump aux élections de 2020, ajoutant même que « l’élection du 3 novembre a été la plus sûre de l’histoire des États-Unis ».
Le décret visant Chris Krebs contient même « des attaques ad personam contre M. Krebs et des accusations de nature politique et non étayées », relève Le Monde. Il l’accuse en effet et notamment d’avoir sciemment cherché à « censurer » les voix conservatrices – Chris Krebs est pourtant un républicain – ou encore d’avoir « perturbé les débats sur le Covid-19 en tentant de discréditer les opinions populaires qui étaient contraires à la vision de la CISA ».
Et ce, alors que la Russie dépenserait 1,5 milliard de dollars par an pour des campagnes d’influence à l’étranger, que la Radiodiffusion de la République islamique d’Iran, son principal organe de propagande étrangère, disposait d’un budget de 1,26 milliard de dollars en 2022, et que la Chine dépenserait jusqu’à 10 milliards de dollars par an pour des médias ciblant les étrangers non chinois, relève la MIT Technology Review.
Cité par Politico, un responsable du département d’État, qui a requis l’anonymat par crainte de représailles, a déclaré que « le Kremlin et le Parti communiste chinois peuvent aujourd’hui se réjouir. […] Une nouvelle faille a été créée dans notre sécurité nationale, rendant l’Amérique encore plus vulnérable ».
Un Américain sur cinq croit que les vaccins ont plus tué que la Covid-19
Ces annonces interviennent alors que l’entreprise NewsGuard, spécialisée dans la lutte contre la désinformation, déplore de son côté « une croyance généralisée dans les fausses informations » de la part des citoyens états-uniens.
« Les Américains sont largement enclins à croire les fausses infos diffusées en ligne sur toute une série de sujets, notamment la santé et la médecine, les élections et les conflits internationaux » relève en effet NewsGuard, qui souligne également que « les Américains sont dupés dans des proportions alarmantes par les affirmations de désinformation du Kremlin ».
NewsGuard a en effet demandé à YouGov de présenter à un échantillon représentatif de 1 000 citoyens états-uniens de plus de 18 ans une liste de « 10 fausses informations largement répandues en ligne, dont trois proviennent de médias russes ou ont été principalement diffusées par ces derniers ». Les personnes interrogées devaient indiquer si elles étaient vraies, fausses, ou si elles n’étaient « pas sûres » de leur véracité.
NewsGuard n’a pas mis en ligne l’intégralité de l’étude de YouGov. Reste que la probabilité statistique que les personnes interrogées puissent avoir été induites en erreur était donc élevée. 78 % d’entre elles ont, de fait, cru à au moins une affirmation, et moins de 1 % des personnes interrogées seulement ont correctement identifié les 10 affirmations comme étant fausses.
Il n’empêche : plusieurs de ces 10 désinformations sont tellement grossières qu’on peine à comprendre ce pourquoi autant de citoyens états-uniens y croient, ou peinent à les identifier comme fausses. Il leur était par exemple demandé si le fait d’avorter favorisait le risque d’avoir un cancer du sein. Ou encore si les vaccins contre la poliomyélite contenaient des ingrédients basés sur du mercure (ce qui n’a jamais été le cas, précise NewsGuard).
Moins de la moitié des personnes interrogées ont en outre correctement identifié comme fausse l’affirmation selon laquelle « les vaccins COVID-19 ont tué entre 7,3 et 15 millions de personnes dans le monde, alors qu’une personne interrogée sur cinq pensait que cette affirmation était vraie ».
Outre le fait que les données des agences sanitaires et études validées par des pairs montrent que les vaccins COVID-19 approuvés sont sûrs et efficaces, le nombre de personnes mortes du Covid-19 est lui-même estimé à un peu plus de 7 millions, la surmortalité étant de son côté estimée à un peu plus de 27 millions, relève OurWorldinData.
Une autre désinformation était, cela dit, plus sujette à caution. Seuls 13 % des répondants ont en effet été en mesure d’identifier correctement comme fausse l’affirmation selon laquelle le Projet 2025 néoconservateur proposait d’éliminer la sécurité sociale. Bien que le texte, qui visait notamment à remplacer des dizaines de milliers de fonctionnaires fédéraux par des personnes nommées pour leurs positions conservatrices, puisse être qualifié de de xénophobe, protectionniste et climatodénialiste, il ne mentionne effectivement pas ce point.
Un tiers des états-uniens croient à au moins une désinformation russe
Reste qu’un tiers (33,9 %) des personnes interrogées ont estimé qu’au moins une des trois désinformations d’origine russe était vraie. Et que moins d’un quart (23,8 %) ont identifié correctement les trois fausses informations. Les trois quarts des sondées étaient en outre « incapables d’identifier systématiquement les récits de désinformation russes comme étant faux », souligne NewsGuard.
61 % ont ainsi été incapables de qualifier de fausse l’affirmation selon laquelle « entre 30 et 50 % de l’aide financière américaine fournie à l’Ukraine a été volée par des fonctionnaires ukrainiens à des fins personnelles ». Une personne interrogée sur quatre a estimé que cette affirmation, tirée d’un article du média d’État russe RT (anciennement Russia Today), était vraie.
Près des deux tiers des personnes interrogées (64 %) n’ont pas, non plus, identifié comme fausse l’affirmation selon laquelle « la cote de popularité du président ukrainien Zelensky est tombée à 4 % », émanant elle aussi de plusieurs médias d’État russes. Pire, déplore NewsGuard : près d’un Américain sur cinq a déclaré que cette fausse information était vraie, alors que des sondages récents ont montré que Zelensky disposait d’un taux d’approbation compris entre 57 et 63 %.
Moins de la moitié des personnes interrogées (44 %) a en outre correctement identifié comme fausse l’affirmation selon laquelle « l’Ukraine a vendu au Hamas des armes qui lui ont été données par les États-Unis », infox là encore largement relayée par les médias d’État russes ainsi que « certains sites américains », et amplifiée par de hauts responsables russes sur les réseaux sociaux.
Au-delà de la désinformation russe, le confusionnisme serait massif
15 % des personnes interrogées ont au surplus qualifié de vrai le fait que des immigrants haïtiens avaient volé, tué et mangés des animaux domestiques à Springfiled dans l’Ohio (comme l’avait affirmé Donald Trump pendant sa campagne électorale), mais également que Starlink avait été utilisé pour truquer les élections de 2024 en faveur de Donald Trump. Et 45 % d’entre elles n’ont pas non plus correctement identifié ces deux affirmations comme fausses.
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NewsGuard relève toutefois que les républicains « sont plus enclins à croire les allégations de désinformation russe que leurs homologues démocrates » :
« Parmi les républicains, 57,6 % ont identifié au moins une allégation de désinformation russe comme étant vraie, contre 17,9 % des démocrates et 29,5 % des personnes interrogées n’ayant pas identifié de parti. »
Un confusionnisme conspirationniste qui correspond en tous points aux agendas politiques de la propagande russe, ainsi qu’à celui de Steve Bannon.
La première repose en effet, notamment, sur le fait d’inonder les réseaux sociaux et médias de plusieurs versions « alternatives » des faits dont il est question, de sorte de les « noyer » dans la masse, « afin de saper les faits authentiques », expliquait à Newsweek Vitaliy Naida, haut fonctionnaire du service de sécurité de l’État ukrainien.
L’ex-directeur de la campagne présidentielle de Donald Trump Steve Bannon s’était quant à lui illustré en avançant que « Les démocrates n’ont pas d’importance. La véritable opposition, ce sont les médias. Et la façon de traiter avec eux est d’inonder la zone avec de la merde » :
« Les médias sont l’opposition, et comme ils sont stupides et paresseux, ils ne peuvent s’intéresser qu’à une chose à la fois. Tout ce que nous avons à faire, c’est noyer la zone. Chaque jour, nous devons leur balancer trois choses. Ils en mordront une et nous pourrons faire nos affaires. Bang, bang, bang, ils ne s’en remettront jamais. »
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Quand on voit ce qu’on voit, qu’on entend ce qu’on entend, qu’on sait ce que qu’on sait, a-t-on raison de penser ce qu’on pense ? Vous avez quatre heures.
Ce dessin a été initialement publié dans une chronique de Flock en décembre 2023.
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L’opération séduction des grands noms de l’IA en direction des étudiants se poursuit aux États-Unis. Après Anthropic (Claude) et OpenAI (ChatGPT) début avril, c’est maintenant Google qui lance son offensive, avec une offre de poids : un accès gratuit à l’ensemble de l’offre Gemini Advanced, valable jusqu’au 30 juin 2026, soit pendant plus d’un an, accessible à tous les étudiants âgés de plus de 18 ans, inscrits dans un établissement supérieur.
Pour montrer patte blanche, il suffit de s’enregistrer à l’aide d’une adresse mail en .edu, indique Google, qui garnit encore son panier avec 2 To de stockage offert sur Google Drive, un accès à NotebookLM Plus et l’intégration de Gemini aux Google Apps.
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Routes, trains, bus… un bilan des menaces cyber contre les transports urbains
Peur sur la ville

L’ANSSI vient de publier un rapport sur l’état de la menace contre les opérateurs de transports urbains. Les principaux risques sont détaillés, avec des exemples de compromissions un peu partout dans le monde ces dernières années.
Les transports urbains et en communs représentent un enjeu sensible à cause de leur nature critique : « Certaines infrastructures de transport urbain connaissent une forte pression (plusieurs millions d’usagers par jour pour certains réseaux) ». À cela s’ajoutent de vastes réseaux auxquels s’interconnectent de nombreuses entités externes, augmentant ainsi la surface d’attaque pour les pirates. Un mélange potentiellement détonnant et qu’il faut donc surveiller de près.
32 incidents en 5 ans
Selon le décompte de l’ANSSI, entre janvier 2020 et décembre 2024, l’Agence a traité 123 « événements de sécurité d’origine cyber » sur les transports urbains (ferroviaire, routier, guidé, fluvial). Dans le lot, il y a eu 91 signalements (c’est-à-dire des comportements anormaux ou inattendus) et 32 incidents. Ces derniers signifient qu’un acteur malveillant a réussi sa cyberattaque contre le système d’information, avec des conséquences pouvant être variées.
Les trois principales manifestations des attaques sont le DDoS, des fuites de données et des usurpations d’identité. Elles « représentent plus de la moitié des signalements et incidents portés à la connaissance de l’ANSSI ».
Néanmoins, « aucune conséquence significative sur le fonctionnement des entités concernées
n’a été identifiée à la suite de ces activités ». Les attaques DDoS ont pu « être contenues par les mesures de sécurité en place et ont provoqué, dans les cas les plus graves, des indisponibilités de très courte durée des sites visés », explique l’ANSSI.
Le trio du jour : le gain, la déstabilisation et l’espionnage
L’Agence détaille trois motivations : l’appât du gain, la déstabilisation et l’espionnage. Dans le premier cas, « la majorité des attaques à des fins lucratives observées semble davantage de nature opportuniste qu’orientées spécifiquement contre ces entreprises et services ». Les transports ne sont donc pas spécialement ciblés, mais si l’occasion se présente, les pirates ne s’en privent pas. Les principaux outils des pirates sont l’hameçonnage et l’exploitation de failles.
Dans le second cas (déstabilisation), des attaques peuvent être menées par « des États visant à saboter ces réseaux critiques, ou des acteurs appartenant à la mouvance hacktiviste, qui conduisent des attaques par déni de service distribué ». Comme nous l’avons déjà expliqué, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 étaient l’occasion pour les pirates d’essayer de « briller », de faire parler d’eux. Il y a eu 83 incidents de cybersécurité, mais aucun événement majeur, affirme l’ANSSI.
Même chose pour l’espionnage (industriel ou individuel) dont des modes opératoires sont réputés liés à des États. Le secteur transports offre des « opportunités intéressantes pour des services de renseignement », mais la discrétion reste de mise.
« Des cyberattaques contre des entités du secteur ont été constatées dans le monde sans que la finalité exacte des attaques comme l’identité de la menace n’aient pu être établies de manière certaine, mais qui pourraient relever de l’espionnage », explique l’ANSSI.
Des compromissions par rançongiciels ont eu lieu
L’Agence détaille néanmoins quatre « compromissions ou tentatives de compromission par rançongiciel ». La première compromission concerne « l’infrastructure de virtualisation du comité d’entreprise d’une entité du secteur », sans plus de détails.
En 2023 puis en 2024, des rançongiciels ont chiffré des données d’une entreprise spécialisée dans les services de mobilité (et une de ses filiales), puis une autre des transports urbains. Une souche de rançongiciel a été observée en 2022 sur l’infrastructure d’un réseau de bus lors d’une tentative de compromission.
L’ANSSI publie un commentaire qui n’est pas nouveau, mais toujours bon à rappeler : « dans le cas d’une attaque par rançongiciel, l’ANSSI recommande de ne jamais payer la rançon qui ne garantit pas l’obtention d’un moyen de déchiffrement, incite les cybercriminels à poursuivre leurs activités et entretient ce système frauduleux […] L’expérience montre par ailleurs que l’obtention de la clé de déchiffrement ne permet pas toujours de reconstituer l’intégralité des fichiers chiffrés ».
Détourner la signalisation
Un chapitre est consacré au détournement d’équipements de signalisation, avec des conséquences potentiellement très importantes. L’ANSSI se fait l’écho de travaux de chercheurs qui, en 2020, ont « démontré la possibilité de manipuler des feux de signalisation […] Ils sont parvenus à manipuler les temps d’attente entre les changements de feux de signalisation afin d’accélérer le passage au vert pour les cyclistes ». Ils ne semblent pour autant pas avoir pu faire passer au vert plusieurs feux qui ne sont pas sensés l’être en même temps, au risque de créer des accidents.
En 2022, à Hanovre en Allemagne, des chercheurs « sont parvenus à manipuler les systèmes de
feux de signalisation à certaines intersections […] Ils ont exploité une technologie obsolète conçue pour permettre à certains véhicules (voitures de police et de pompiers, ambulances, bus locaux) de circuler plus rapidement sans s’arrêter aux feux ».
Il serait techniquement impossible de causer des accidents, ajoute l’ANSSI, mais il y a de quoi largement perturber le trafic. La communication entre les véhicules et les infrastructures (dont la signalisation) est, pour rappel, une des technologies du V2X (Vehicle-to-everything) sur laquelle des constructeurs travaillent.
Ces preuves de concept permettent de mesurer l’ampleur des dégâts potentiels tout en expliquant que cela ne demande pas de capacités sophistiquées. « Toutefois, l’ANSSI n’a pas connaissance d’exploitation réelle de ces capacités à des fins de nuisance par des acteurs offensifs ».
26 recommandations
La fin du rapport est consacrée à pas moins de 26 recommandations, allant d’actions aussi élémentaires que la sensibilisation du personnel et le cloisonnement des systèmes d’informations, à la limitation des dépendances aux technologies de géolocalisation par satellite GNSS (Global navigation satellite system), aux mises à jour et aux sauvegardes.
Routes, trains, bus… un bilan des menaces cyber contre les transports urbains
Peur sur la ville

L’ANSSI vient de publier un rapport sur l’état de la menace contre les opérateurs de transports urbains. Les principaux risques sont détaillés, avec des exemples de compromissions un peu partout dans le monde ces dernières années.
Les transports urbains et en communs représentent un enjeu sensible à cause de leur nature critique : « Certaines infrastructures de transport urbain connaissent une forte pression (plusieurs millions d’usagers par jour pour certains réseaux) ». À cela s’ajoutent de vastes réseaux auxquels s’interconnectent de nombreuses entités externes, augmentant ainsi la surface d’attaque pour les pirates. Un mélange potentiellement détonnant et qu’il faut donc surveiller de près.
32 incidents en 5 ans
Selon le décompte de l’ANSSI, entre janvier 2020 et décembre 2024, l’Agence a traité 123 « événements de sécurité d’origine cyber » sur les transports urbains (ferroviaire, routier, guidé, fluvial). Dans le lot, il y a eu 91 signalements (c’est-à-dire des comportements anormaux ou inattendus) et 32 incidents. Ces derniers signifient qu’un acteur malveillant a réussi sa cyberattaque contre le système d’information, avec des conséquences pouvant être variées.
Les trois principales manifestations des attaques sont le DDoS, des fuites de données et des usurpations d’identité. Elles « représentent plus de la moitié des signalements et incidents portés à la connaissance de l’ANSSI ».
Néanmoins, « aucune conséquence significative sur le fonctionnement des entités concernées
n’a été identifiée à la suite de ces activités ». Les attaques DDoS ont pu « être contenues par les mesures de sécurité en place et ont provoqué, dans les cas les plus graves, des indisponibilités de très courte durée des sites visés », explique l’ANSSI.
Le trio du jour : le gain, la déstabilisation et l’espionnage
L’Agence détaille trois motivations : l’appât du gain, la déstabilisation et l’espionnage. Dans le premier cas, « la majorité des attaques à des fins lucratives observées semble davantage de nature opportuniste qu’orientées spécifiquement contre ces entreprises et services ». Les transports ne sont donc pas spécialement ciblés, mais si l’occasion se présente, les pirates ne s’en privent pas. Les principaux outils des pirates sont l’hameçonnage et l’exploitation de failles.
Dans le second cas (déstabilisation), des attaques peuvent être menées par « des États visant à saboter ces réseaux critiques, ou des acteurs appartenant à la mouvance hacktiviste, qui conduisent des attaques par déni de service distribué ». Comme nous l’avons déjà expliqué, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 étaient l’occasion pour les pirates d’essayer de « briller », de faire parler d’eux. Il y a eu 83 incidents de cybersécurité, mais aucun événement majeur, affirme l’ANSSI.
Même chose pour l’espionnage (industriel ou individuel) dont des modes opératoires sont réputés liés à des États. Le secteur transports offre des « opportunités intéressantes pour des services de renseignement », mais la discrétion reste de mise.
« Des cyberattaques contre des entités du secteur ont été constatées dans le monde sans que la finalité exacte des attaques comme l’identité de la menace n’aient pu être établies de manière certaine, mais qui pourraient relever de l’espionnage », explique l’ANSSI.
Des compromissions par rançongiciels ont eu lieu
L’Agence détaille néanmoins quatre « compromissions ou tentatives de compromission par rançongiciel ». La première compromission concerne « l’infrastructure de virtualisation du comité d’entreprise d’une entité du secteur », sans plus de détails.
En 2023 puis en 2024, des rançongiciels ont chiffré des données d’une entreprise spécialisée dans les services de mobilité (et une de ses filiales), puis une autre des transports urbains. Une souche de rançongiciel a été observée en 2022 sur l’infrastructure d’un réseau de bus lors d’une tentative de compromission.
L’ANSSI publie un commentaire qui n’est pas nouveau, mais toujours bon à rappeler : « dans le cas d’une attaque par rançongiciel, l’ANSSI recommande de ne jamais payer la rançon qui ne garantit pas l’obtention d’un moyen de déchiffrement, incite les cybercriminels à poursuivre leurs activités et entretient ce système frauduleux […] L’expérience montre par ailleurs que l’obtention de la clé de déchiffrement ne permet pas toujours de reconstituer l’intégralité des fichiers chiffrés ».
Détourner la signalisation
Un chapitre est consacré au détournement d’équipements de signalisation, avec des conséquences potentiellement très importantes. L’ANSSI se fait l’écho de travaux de chercheurs qui, en 2020, ont « démontré la possibilité de manipuler des feux de signalisation […] Ils sont parvenus à manipuler les temps d’attente entre les changements de feux de signalisation afin d’accélérer le passage au vert pour les cyclistes ». Ils ne semblent pour autant pas avoir pu faire passer au vert plusieurs feux qui ne sont pas sensés l’être en même temps, au risque de créer des accidents.
En 2022, à Hanovre en Allemagne, des chercheurs « sont parvenus à manipuler les systèmes de
feux de signalisation à certaines intersections […] Ils ont exploité une technologie obsolète conçue pour permettre à certains véhicules (voitures de police et de pompiers, ambulances, bus locaux) de circuler plus rapidement sans s’arrêter aux feux ».
Il serait techniquement impossible de causer des accidents, ajoute l’ANSSI, mais il y a de quoi largement perturber le trafic. La communication entre les véhicules et les infrastructures (dont la signalisation) est, pour rappel, une des technologies du V2X (Vehicle-to-everything) sur laquelle des constructeurs travaillent.
Ces preuves de concept permettent de mesurer l’ampleur des dégâts potentiels tout en expliquant que cela ne demande pas de capacités sophistiquées. « Toutefois, l’ANSSI n’a pas connaissance d’exploitation réelle de ces capacités à des fins de nuisance par des acteurs offensifs ».
26 recommandations
La fin du rapport est consacrée à pas moins de 26 recommandations, allant d’actions aussi élémentaires que la sensibilisation du personnel et le cloisonnement des systèmes d’informations, à la limitation des dépendances aux technologies de géolocalisation par satellite GNSS (Global navigation satellite system), aux mises à jour et aux sauvegardes.